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2.juillet.20192.7.2019 // Les Crises

Fin des dérogations – Bolton obtient satisfaction. Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 29-04-2019

© Photo: Wikimedia

Il n’est pas certain que l’Iran cherchera l’escalade : parce que s’en sortir, c’est déjà remporter une victoire symbolique majeure. Mais s’il est poussé dans ses retranchements, l’Iran réagira probablement d’abord en ripostant dans la région et en Afghanistan contre les intérêts américains.

Avec la décision américaine de mettre fin le 2 mai aux huit dérogations accordées pour l’importation de pétrole et de gaz en provenance d’Iran, l’administration Trump fait véritablement les premiers pas sur la voie d’une guerre non déclarée à l’Iran : Une tentative de briser le moral du peuple iranien (en poussant une plus grande partie de la population vers la pauvreté extrême), et de se soumettre aux clauses (les 12 conditions de Pompeo), ce qui reviendrait à une abjecte (et improbable) capitulation iranienne. C’est un chemin étroit, bordé de tous côtés par des désastres imprévus et imprévisibles – des fourrés épineux, dans lesquels Bolton et Pompeo risquent de se retrouver douloureusement empêtrés. Ces mesures entraîneront-elles inévitablement une escalade sérieuse ? Cela se pourrait ; mais il est vrai aussi que l’Iran sait que s’il parvient à contourner ces obstacles redoutables et à rester debout, alors il en sortira vainqueur. Survivre, c’est gagner. Survivre, c’est passer de la souffrance de l’Iran à celle de l’Amérique.

Pourquoi devraient-ils prendre ces mesures ? Pourquoi prendre le risque ? Toute la politique étrangère américaine est en fin de compte de la politique intérieure. Lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue plus tôt cette année, le vice-président Pence a fait l’éloge du processus décisionnel de Trump, déterminé et droit au but. Il a fait l’éloge d’un « gouvernement dur » comme étant une qualité que l’UE devrait elle aussi essayer d’imiter. Ce sera clairement la plate-forme de Trump pour 2020 : « Je suis l’homme qui prend les décisions difficiles et qui, ensuite, ne fait que « les mettre en pratique » ». L’entrepreneur converti en politique.

Mais ce n’est pas à cela que tient la politique américaine à l’égard de l’Iran. Il est peut-être vrai que Washington est déçu que ses pressions sur l’Iran n’aient donné jusqu’à présent aucun résultat – en termes de changement de la politique iranienne. Mais cette déclaration sur les dérogations est plutôt destinée à la base évangélique de Trump. C’est une base particulièrement loyale qui partage entièrement l’avis de la droite israélienne estimant que l’Iran révolutionnaire constitue un obstacle à l’avènement du « Grand Israël » prophétisé – et, parallèlement, au retour du Messie. Cette « base » (25 % des Américains sont évangélistes), a fermé les yeux sur tous les manquements moraux de Trump et a totalement dédaigné les allégations du Russiagate. Insensible aux uns comme aux autres, ils en sont venus à croire que Trump est l’instrument amoral, séculier, imparfait – et pourtant « choisi » – qui peut mener les chrétiens dans la guerre cosmique du bien contre le mal – l’Iran tenant le rôle du mal cosmique. Et derrière tout ça, dans l’ombre, on trouve le chef d’orchestre Sheldon Adelson avec ses milliards, fusionnant le projet (non évangélique) de Bolton avec le projet du Grand Israël de Netanyahou, le tout s’appuyant sur la base évangélique extrêmement fidèle de Trump, dont le maintien au pouvoir après 2020 pourrait un jour dépendre. Le fait est que cette base fait pression pour progresser vers l’Enlèvement [transport des croyants vers le paradis, NdT] ; la base néoconservatrice de Bolton fait pression pour régler de vieux comptes avec l’Iran révolutionnaire ; la droite israélienne fait pression pour profiter de la « sérendipidité » de la présidence Trump – et Trump veut projeter sa virilité politique musclée pour servir de plate-forme électorale.

Le taillis le plus dense qui pourrait faire trébucher les manœuvriers c’est qu’en mettant fin aux dérogations accordées aux principaux importateurs actuels d’environ un million de barils de pétrole iranien par jour – la Chine en prenant environ un demi-million, et l’Inde et la Turquie la majeure partie du solde – les États-Unis s’engagent dans des relations bilatérales extrêmement troublées avec des états clés : des états avec qui les États-Unis entretiennent déjà des rapports tendus et dont l’équilibre est fragile. L’Inde pourrait céder aux pressions américaines, mais la Chine et la Turquie le feront-elles ? L’Iran dit que d’autres acheteurs sont déjà sur les rangs en coulisses.

Que feront les États-Unis si la Chine passe outre les sanctions ? En vertu du National Defense Authorization Act de 2012, les transactions non américaines « importantes » avec la Banque centrale iranienne sont passibles de sanctions (les transactions américaines étant elles criminelles). Le fait est que c’est la Banque centrale iranienne qui reçoit toutes les recettes monétaires provenant du pétrole et du gaz. Les États-Unis essaieront-ils de sanctionner la Banque centrale chinoise ? Ou fermeront-ils les yeux alors que la Chine met en place des contournements dans des transactions qui ne se font pas en dollars et qui défient les sanctions américaines ? Comment cela s’intégrera-t-il dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine ? Quelle influence ces questions auront-elles également sur les relations bilatérales entre les États-Unis et la Turquie, l’Inde ?

En fait, les enjeux sont bien plus vastes : l’Iran est le pivot tant de la stratégie énergétique russe que de la nouvelle route de la soie chinoise. Pourquoi ces états devraient-ils silencieusement acquiescer alors que Washington essaie de démolir la « pierre angulaire » de leur architecture économique ? La Chine a besoin d’une sécurité d’approvisionnement énergétique et est parfaitement consciente de sa vulnérabilité en cas de blocus naval via le détroit de Malacca. La Russie et la Chine viennent, conjointement, de mettre un bâton dans les roues du projet américain de changement de régime au Venezuela, un obstacle peu important mais psychologiquement significatif, comme pour dire : « Nous en avons assez de ces jeux américains ». Il est alors difficile d’imaginer qu’ils laisseraient l’Iran, trophée stratégique, être renversé par des forces similaires de chaos. Nous verrons bien.

Et il y a encore d’autres « inconnues imprévisibles » importantes au bord du chemin, qui attendent Messieurs Bolton et Pompeo. Même s’ils réussissent – et retirent du marché environ 1 million de barils par jour – ces barils seront-ils remplacés ? La légendaire capacité de réserve de 2,2 millions de barils de pétrole par jour est-elle réelle et disponible dans des délais courts ? Qu’advient-il des réductions de production de l’OPEP ? Qu’advient-il des prix ? Les prix de l’essence aux États-Unis ont augmenté régulièrement au cours des derniers mois (même si les stocks du marché sont toujours intacts). Le prix d’un gallon d’essence en Californie se situe maintenant près de la ligne rouge de la sensibilité politique à 4,30 $ [1 €/litre, NdT]. Mal géré, cela pourrait se terminer par le « facteur de risque » de la flambée des prix du pétrole, et nous précipiter tous dans la récession.

Bien que Pompeo ait déclaré que les dérogations sont « terminées » et « pour toujours », c’est en fait la structure même de l’attrition économique qui est en mutation. Au lieu de « dérogations » spécifiques annoncées publiquement, le département d’État adopte une nouvelle forme de guerre économique : Désormais, ils ne délivreront plus que des licences. Chacune d’entre elles ne sera délivrée que sur une base individuelle, demande par demande. Il n’y aura aucun cadre pour les autorisations, aucune directive ; ce n’est qu’en faisant la demande que le demandeur saura si elle sera accordée – ou pas. Les résultats ne seront pas rendus publics.

C’est faire de l’ambiguïté une arme – et rappelons que les sanctions suivantes s’appliquent toujours à l’Iran : Toutes les lois américaines relatives aux sanctions contre l’Iran autorisent des dérogations concernant la sécurité nationale, généralement temporaires ; certaines lois autorisent des exemptions permanentes et, bien entendu, le président des États-unis peut modifier tout décret exécutif. Pendant le mandat du président Trump, le département d’État semble avoir accordé des dérogations pour les sanctions suivantes :

La loi de 2012 sur la liberté et la lutte contre la prolifération en Iran, en particulier les articles 1244 (couvrant l’énergie, le transport maritime, la construction navale et les ports), 1245 (ajoutant les ressortissants particulièrement désignés et tout secteur de l’économie iranienne jugé « contrôlé directement ou indirectement par le Corps des gardiens de la révolution islamique »), 1246 (articles relatifs au nucléaire, à l’armée, aux missiles balistiques et métaux précieux) et 1247 (assurances concernant les activités précédemment citées). Ces sanctions peuvent être appliquées pendant une période allant jusqu’à 180 jours.

La loi de 2012 sur la réduction de la menace iranienne et les droits de l’homme en Syrie, articles 212(a) (au sujet de l’assurance des livraisons de pétrole iranien) et 213(a) (emprunt gouvernemental), qui peuvent faire l’objet d’une dérogation pour une période maximale de 180 jours.

La loi de 1996 sur les sanctions contre l’Iran, section 5(a) (concernant les investissements pétroliers et gaziers), qui peuvent faire l’objet d’une dérogation pour une période maximale de 180 jours.

La Loi d’autorisation de la Défense nationale pour l’exercice 2012, article 1245(d)(1) (ayant trait aux banques étrangères impliquées dans le commerce du pétrole iranien), qui peut faire l’objet d’une dérogation pour une période maximale de 120 jours.

Avec l’abandon des « dérogations » au profit de « licences » spécifiques et non publiques, les États-Unis s’érigent en véritable autorité de gouvernance du commerce mondial, arbitrant sur un large éventail d’échanges – si l’on inclut toutes les sanctions contre la Russie, la législation CAATSA [loi sur les sanctions contre les adversaires de l’Amérique, NdT] et tout un univers de sanctions américaines mondiales. Désormais, le Trésor américain façonnera de plus en plus le commerce mondial en faveur des intérêts américains, dans l’opacité et sans annonce publique. Il semble difficile de voir comment les grandes nations du commerce international peuvent accepter passivement une telle « architecture de sanctions ». La Chine, en particulier, doit s’attendre à être un jour une cible des sanctions américaines (au-delà de l’Iran).

Alors, comment l’Iran pourrait-il réagir ? Comme indiqué précédemment, l’Iran ne cherchera pas nécessairement l’escalade : s’en sortir, c’est remporter une victoire symbolique majeure. Mais s’il est poussé dans ses retranchements, l’Iran réagira probablement dans un premier temps en ripostant dans la région et en Afghanistan contre les intérêts américains. Fermer le détroit d’Hormuz représente « l’option nucléaire » – un dernier recours. Actuellement, l’Iran bénéficie d’un large soutien international (contrairement à 2012). Il est peu vraisemblable qu’il compromettra ce soutien sans y penser à deux fois.

Le joker dans cette attelage Bolton-Pompeo-Adelson est de savoir dans quelle mesure Netanyahou cherche à profiter de la situation ? Pour exacerber à ses propres fins une région déjà très tendue (c’est-à-dire augmenter les attaques contre les structures « iraniennes » en Syrie, et aussi au Liban) ? Va-t-il voir dans l’empêtrement de l’Iran le moment d’essayer à nouveau d’éliminer le Hezbollah ? Si c’est le cas, la voie Pompeo-Bolton peut surprendre – désagréablement – ses auteurs en ne leur laissant comme recours que la Russie pour les aider à descendre de l’arbre. Comme c’est ironique.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 29-04-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Fritz // 02.07.2019 à 10h36

C’est pourquoi les hommes libres doivent refuser TOUTE RELATION avec ce pays criminel, les USA.

45 réactions et commentaires

  • max // 02.07.2019 à 07h45

    Pour les USA en plus des hydrocarbures, le contrôle de l’Asie Centrale est une priorité.
    Pour la Russie empêcher la chute de l’Iran pour ne pas avoir les forces militaires de l’OTAN continuer son encerclement est aussi prioritaire.
    Pour la Chine : L’Iran est nécessaire mais pas forcément indispensable pour sa diversification de ses sources d’approvisionnements en Hydrocarbures.
    Pour ceux pouvant continuer a commercer avec l’Iran celui-ci ne se fera pas en $ et donc a l’exception notable de la Chine et peut être de l’Inde et UE tout le monde est de facto dans l’embargo.
    Pour la Chine : la zone commerciale Nord-américaine (USA/Canada) est son 3eme partenaire, en baisse constance, derrière l’UE et surtout l’ASEAN diminuant donc son exposition aux pressions. Si continuation avec l’Iran, il y a, ce sera sur des mécanismes que les deux pays ont convenus. Le conflit Chine vs USA va largement au-delà de l’Iran, celui-ci risquant de se déplacer dans la sphère monétaire (SWIFT).
    Pour la Russie : Elle fortement diminué son exposition au $ et est aussi gorgé d’hydrocarbures, son objectif empêcher la mainmise des USA sur l’Iran.
    Pour l’Iran : continuer a vendre ses hydrocarbures et en cas de danger imminent sur son existence pouvoir frapper massivement dans un rayon de 2000 km.
    Les prochains jours vont être instructifs.

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  • calal // 02.07.2019 à 08h01

    ce qui est drole c’est que le paroxysme recent sur l’iran correspondait a une date appelee sur les marches financiers « les 4 sorcieres » c’est a dire une date correspondante a une date butoir pour des contrats speculatifs sur un cours du petrole qui avait dangereusement baisse.Apres ces incidents,le cours du petrole a remonte juste avant cette date butoir,permettant sans doute d’eviter de grosses pertes. plus de « 4 sorcieres » avant la fin septembre,fin du 3eme trimestre,donc levee des tensions…

    Ce qui est drole egalement c’est de voir qu’en meme temps que la demande de petrole diminue pour cause de crise economique lie a un endettement massif,les pays producteurs baissent leur production et cela de gre ou de force (sanctions eco,embargo etc),ce qui maintient des prix eleves.

    Mefions nous du pouvoir de la speculation financiere sur le prix du petrole et ses consequences…

      +8

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  • weilan // 02.07.2019 à 08h05

    Cet article de A. Crooke est trop ancien et ne correspond plus à l’actualité.
    Les résultats de la conférence de Vienne:
    https://reseauinternational.net/russie-chine-iran-et-la-victoire-de-vienne/

    Reste à savoir ce qui en ressortira réellement, vu l’habituelle lâcheté de l’UE.
    Visiblement la Chine a bien l’intention de continuer à s’approvisionner en Iran.

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    • martin // 02.07.2019 à 08h39

      Exact

      La Chine et la Russie ont annoncé leur participation au système européen Instex qui est destiné à fonctionner comme une chambre de compensation hors Dollar. C’est un évènement majeur dans la mesure où l’Iran bénéficie clairement d’un soutien international de poids face aux sanctions. La décision initiale des grandes sociétés pétrolières chinoises de céder à Washington sur les importations d’hydrocarbure est en train d’être retournée par les autorités politiques. Par la même occasion, le « siège » de l’Iran est en train d’échouer.

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      • septique // 02.07.2019 à 14h40

        Et avec cette chambre de compensation l’Iran va trouver des $ pour acheter des produits pharmceutiques ? Payer ses importations ?
        Vous pensez que les fournisseurs vont accepter du yuans ou du rouble ? Des lettres de crédits internationales avec Instex ?
        Le diable est dans les détails, il ne suffit pas de lire les titres…

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        • martin // 02.07.2019 à 15h06

          L’euro est dans le système. Il est même le coeur dudit système. Pas besoin de Dollars. La seule question est de savoir si les européens tiendront (et étendront) leurs engagements.

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          • martin // 02.07.2019 à 15h36

            Mais septique a raison, il faut expliquer un peu ce qu’est Instex. Supposons une entreprise européenne qui exporte des machines vers l’Iran tandis qu’une autre importe des produits pétroliers. La « loi » américaine interdit tout transfert monétaire de l’Europe vers l’Iran? Qu’à cela ne tienne, Instex va connecter ces deux entreprises de sorte que la seconde paiera à la première les sommes qui lui sont dues. Du côté iranien, un organisme miroir fera la même chose entre les entreprises iraniennes, de sorte que dans l’idéal, aucune somme ne franchira la Méditerranée. Cela suppose bien sûr un volume d’affaire important pour que la compensation trouve à se faire à tout moment. Sur ce point, l’entrée de la Chine et de la Russie est de nature à renforcer le mécanisme. On attend le Japon et l’Inde. Une protection diplomatique est par ailleurs nécessaire car Washington ne restera pas les bras croisés.

            Mais j’avoue que les eurotruffes m’ont bluffé! Quand il s’agît du porte-monnaie…

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            • septique // 02.07.2019 à 16h13

              C’et ipossible de faire du troc sur les quantités dont a besoin l’Iran. Les banques iraniennes (ce qu’il en reste) n’ont plus accès à Swift et Instex reste limité a ce qui est autorisé par les usa (médicaments, alimentation, etc..).
              Je répète ce que j’ai précisé. Aucune banque, compagnie, organisations qui utilisent ou sont clients du marché américain ne commercera autre chose que ce qui est autorisé par les USA. La banque Unicredit italienne, maintenant filiale d’une banque allemande vient de se voir imposer une amende de 900 millions de $ par la justice américaine pour commerce illégal avec l’Iran..
              Je suis contre les sanctions us pour l’Iran mais il ne suffit pas de dire Instex, Instex, pour penser que cela va sauver l’Iran qui devrait aussi s’occuper de ses affaires…(désertification, hydraulique, agriculture, etc..) avant de subventionner le Hezbollah..

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        • Seraphim // 03.07.2019 à 04h22

          Parce que, bien entendu, acheter des produits indispensables, pharmaceutiques et autres, c’est forcément acheter occidental ? Les iraniens peuvent tout trouver sur les marchés chinois, indien et russe. Centrales nucléaires, voitures, trains, médicaments, chaussures; les US et l’ UE sont parfaitement dispensables! Sauf à vouloir des billards ou des jeans made in USA, du bourbon (ne riez pas, cet sont les points forts de nos importations). Malheureusement une classe iranienne corrompue, avec famille en Californie etc. tient à ce prestige américain. Mais le peuple n’en a strictement aucun besoin.

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    • max // 02.07.2019 à 09h04

      Je crois que l’on peut dire la même chose en ce qui concerne les discussions entre les USA et la Chine.
      Jusqu’au dernier round, les discussions ont été mené par des économistes chinois qui se comportant comme les bourgeois de Calais étaient prêt a accéder aux demandes de D Trump, pour eux une économie de marché(s) ou les économistes sont rois (indépendamment du pays) c’est mieux que d’être aux ordres du PCC.
      La réaction, tardive, du PCC et de l’armée chinoise les a fait échouer….. pour l’instant.

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      • Chris // 02.07.2019 à 14h06

        Tactique chinoise ?
        N’oubliez pas que les Anglo-Saxons sont joueurs de poker dans l’âme et spécialement poker-menteur. J’ai l’impression que l’Empire du milieu en a tenu compte dans les négociations.

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      • Ouvrierpcf // 04.07.2019 à 20h22

        Au fait quels économistes avaient prédit la crise de 2008 ? Un économiste étudié analyse détaillé ou prédit l économie présente ou passée un économiste ne gouverne pas ce sont les gouvernements qui gouvernent les capitalistes qui capititalisentt et en Chine le PCC oui valide après débat et vote pour que le gouvernement gouverne

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    • septique // 02.07.2019 à 14h32

      Reste à savoir ce qui en ressortira réellement,….pas grand chose et je suis prët a parier 2 yuans…ca va remplacer le troc qui est plus ou moins et route, le transport par camions, et personne, aucune banque, aucune compagnie qui a accès aux marché financier us, le premier au monde, n’utilisera ce machin. Les clients potentiels, un exemple, les pme manufacturières allemandes très actives en Iran, oubliez Airbus, Peugeot, Total, etc…

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  • Kokoba // 02.07.2019 à 09h07

    La Russie et la Chine n’abandonneront pas l’Iran.
    Les 2 pays ont bien compris qu’ils étaient engagé dans une lutte sans merci avec les USA.
    Avec les USA d’aujourd’hui, il ne peut y avoir aucune discussion, négociation, accord ou détente.

    La Russie a essayé plusieurs fois de composer avec les Occidentaux et à chaque fois, elle a été trahie.
    La Chine n’était pas assez forte pour s’opposer directement mais cela commence à changer.

    Russie et Chine ne reculeront plus sur aucun sujet et ne toléreront plus aucune intervention Occidentale.
    Cela ne veut pas dire qu’il y aura une guerre ouverture mais ils apporteront un soutien à tous les pays agressés.

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  • christian gedeon // 02.07.2019 à 09h26

    Il y a du vrai,et il y a du faux.Le vrai est que les relations internationales sont forcément plus tendues.le faux est qu’elles ne doivent pas être si tendues que çà,puisque le président us a été reçu,en territoire nord coréen,fut ce symboliquement,par son homologue. Le vrai est que les prix du gallon ont augmenté aux US.Le faux est de prévoir une flambée durable des prix du pétrole,les marchés ayant déjà,àtort ou à raison,une stabilité sur le long terme.Le vrai est que Netanyahou essaye de tirer les marrons du feu en augmentant sensiblement ses attaques au delà de ses frontières. le faux est de penser qu’il cherche à détruire le hezbollah et les militaires et miliciens présents en Syrie,pour le bonne et simple raison qu’il n’y arrivera pas,Tsahal na’yant pas les effectifs nécessaires Enfin,il faut rappeller que les sanctions américaines sont…américaines. Elles se résument en peu de mots.Si vous voulez commercer avec nous,et/ou utiliser notre monnaie et nos structures financières pour vos transactions ailleurs,libre à vous. Mais si vous voulez le faire avec des pays où nous ne souhaitons pas que notre monnaie,ou nos structures financières soient utilisées,vous ne commercerez pas avec nous. En résumé frappant,c’est exactement çà.En adage,çà se dit,vous n’aurez pas le beurre et l’argent du beurre et la crémière et la ferme.çà se discute,toutes positions « morales « (sic!) mises à part. c’est peut-être voué à l’échec à terme. Mais pour le moment,force est de constater que les conséquences pour les pays visés sont réelles.

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    • Fritz // 02.07.2019 à 10h36

      C’est pourquoi les hommes libres doivent refuser TOUTE RELATION avec ce pays criminel, les USA.

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      • septique // 02.07.2019 à 14h33

        Si on commence a refuser les relations avec les pays criminels on va rapidement être seul….la liste est longue…

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        • azuki // 02.07.2019 à 18h09

          Très longue, a commencer par la France et un certain nombre de pays de l’UE… ou de sortie de l’UE…

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        • LowCost // 05.07.2019 à 13h00

          Oui et non, les USA ont quand même comme exception leur justice extra territoriale. Ca fait une sacré différence.

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      • christian gedeon // 02.07.2019 à 16h20

        Mon cher Fritz…Diogène vous aurait répondu,lanterne à la main,je cherche un homme( vraiment) libre. Plus sérieusement ,il faudrait au contraire accroître nos relations avec les USA. Si nous voulons influer un tant soit peu sur leur façon d’agir.Ils sont une force dévastatrice,parfois « à l’insu de leur plein gré « ,mais ils sont aussi ,pour le moment,les maîtres du jeu.L’installation de leur ambassade à Jérusalem en est une preuve éclatante.Que n’ a-t-on pas lu sur les terribles réactions que cela allait provoquer? Et vous savez quoi? Il ne s’est absolument rien passé ,en fait. Même pas une petite guerre pour faire semblant.A part les hypocrites condamnations d’usage,et les rodomontades onusiennes,le calme plat. Comprenez vous ce que je veux dire? Bien à vous.

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        • septique // 03.07.2019 à 00h35

          L’Australie aussi a installé son ambassadea Jerusalem je pense. [modéré]

          J’ai lu que Israël a procédé au bombardement de bases militaires en Syrie, etc, il y a 2 jours sans que les fameux SS300 de nos amis russes puissent seulement les apercevoir..Ils ont réussi a envoyer un missile…sur Chypre..

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  • moshedayan // 02.07.2019 à 12h36

    Les Etats-Unis poursuivent une politique de haut niveau de prix du pétrole, au moins au niveau de rentabilité des « schisteux ».
    Ils poursuivent aussi cet objectif : reprendre la main sur l’Iran pour un accès majeur sur la Caspienne. Ainsi : ils pensent pouvoir intervenir aussi sur l’Azerbaïdjan et la Turkménie, par pressions et menaces sur leurs richesses -gaz, pétrole et menacer la Russie au Sud.
    L’Iran est donc la carte à prendre. La Chine et la Russie sont obligées d’intervenir. L’Azerbaïdjan et la Turkménie renforcent depuis plusieurs années leur sécurité intérieure et notamment la surveillance des éléments islamistes susceptibles de « travailler pour le compte d’une puissance étrangère ».

      +7

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    • martin // 02.07.2019 à 13h41

      En effet, l’Iran est le pivot du « Grand Jeu » planétaire. Il est le balcon sur le bassin caspien et l’Asie centrale, et par là le moyen de:
      1> Controler le prix mondial du pétrole
      2> Créer de l’instabilité au sud de la Russie et dans l’Ouest chinois.
      3> fermer définitivement la porte du Proche-orient aux rivaux de Washington.
      C’est pourquoi il est en effet rigoureusement exclu que la Chine et la Russie abandonnent leur soutien à l’Iran, ne serait-ce que parce que cela équivaudrait à un suicide pour les deux. Papa ours et maman dragon veillent tendrement sur bébé léopard. C’est une affaire de famille!

        +7

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      • septique // 02.07.2019 à 16h16

        Les histoires de famille se terminent souvent fort mal…

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    • septique // 02.07.2019 à 14h26

      La rencontre récente entre Poutine et Ben Salman pour tenter de limiter la production afin de stabiliser le prix du baril est l’opposé de ce que vous prétendez.
      Pour le pétrole de schiste (du gaz surtout d’ailleurs) la rentabilité directe est un élément secondaire, puisque le tout est financé par la FED…
      Enfin et c’est absent…l’économie est en repli partout et la baisse de la consommation s’est accélérée les 6 derniers mois donc les USA aurait bien du mal dans ce contexte a maintenir des prix élevés..comme les autres d’ailleurs.
      Je vous laisse à vos fantaisies habituelles sur l’Iran et le Turkemistan…
      Le prix du baril Brent est à 60 $ si vous appelez ca du pétrole cher….

        +0

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      • christian gedeon // 02.07.2019 à 16h34

        Bien vu…soixante dollars d’aujourdhui! A comparer avec les prix du pétrole en 1973,après choc pétrolier(11,65 dollars) soit 62 dollars de 2019….le prix du pétrole aujourd’hui est le même,en dollar réels qu’en 1973,après la guerre du kippour. Alors le pétrole cher et patin coufiin,c’est juste de l’économie fiction. Il montera si les US décident qu’il doit monter…et on en est loin.les économies d’énergie à venir dans la prochaine décennie sont énormes. On n’en saisit pas encore le sens. Et çà va faire baisser le prix du pétrole,sauf décision politique contraire…et voilà! Et en matière d’énergie renouvelables à grande échelle,qui est le leader incontesté des technologies? les USA…une fois de plus. Le panneau solaire à la chinoise,c’est déjà du néanderthal pour eux.

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        • Seraphim // 03.07.2019 à 04h52

          Le panneau solaire c’est du néanderthal tout court, chinois ou américain! La totalité de la production électrique (qui n’est que 40% de la production énergétique) d’origine dite renouvelable ne représente…rien! Le solaire en particulier ne représentant que 0.9% de l’énergie primpaire produite. Pétrole gaz et charbon totalisent…85% et sont prévus en hausse…!

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          • christian gedeon // 04.07.2019 à 17h07

            C’est bien ce que je dis…la nouvelle mutation énergétique us est en route. Il faut quand même penser que les us ont une telle avance technologique privée,je dis bien privée,sur le reste du monde,qu’en prendre conscience donne le vertige. En nano technologies,nous sommes tous derrière,et eux,devant.C’est pourquoi que je dis à mes amis des Crises qui voient l’empire (sic!) s’écrouler demain matin,si ce n’est ce soir(et ils sont légion),lisez les revues technologiques,essayez de suivre de près la mutation US…çà fait peur,mais c’est fascinant.

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          • septique // 04.07.2019 à 19h58

            Touts les gens qui connaissent quelque chose a ce secteur sont au courant. Ce qui compte c’est ce qui s’installe…

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      • moshedayan // 02.07.2019 à 20h02

        Turkménie _ 5e rang mondial pour les réserves mondiales de gaz naturel. « à nos fantaisies habituelles »
        prix haut au seuil de rentabilité pour le pétrole : cela veut-il dire prix cher ? Pas forcément et même le prix peut baisser si les techniques

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        • septique // 03.07.2019 à 00h45

          Vous ne connaissez mal le marché pétrolier votre commentaire précédent sur les USA qui poursuivent une politique de pétrole cher…est à l’opposé total de ce qui se passe sur le marché..

          Je n’ai pas parlé des réserves des uns et des autres j’ai parlé de vos théories sur la prise de contrôle du Turkemistan ou d’un autre ce que je nomme vos fantaisies habituelles ca..

          Ainsi : ils pensent pouvoir intervenir aussi sur l’Azerbaïdjan et la Turkménie, par pressions et menaces sur leurs richesses -gaz, pétrole et menacer la Russie au Sud…vous sortez ca de ou ?

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          • Larousse // 03.07.2019 à 06h42

            C’est connu :
            les USA n’interviennent jamais sur les autres pays, ils sont neutres, gentils, etc…Leurs ONG (Légion Américaine, Evangélistes, Trucs machins pour la Démocratie…) du soft power… donc circulez – ya rien à dire… Opérations spéciales … c’est quoi ? connais pas
            En tous cas, c’est bien d’avoir peu de doutes

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            • septique // 04.07.2019 à 19h59

              Continuez si cela peut vous faire plaisir…

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          • martin // 03.07.2019 à 16h19

            Cher Septique, vous devriez lire Brzersinsky si ce n’est déjà fait, bien sûr. Mais dans ce cas vous savez très bien ce que « vaut » l’Asie centrale. pour tous les joueurs, petits et grands. Mais surtout pour les grands. Quant au prix du pétrole, le but de Washington, pour parler vite, n’est ni le prix haut ni le prix bas (c’est une question de conjoncture), mais le contrôle des prix et donc, de la production.( Irak, Lybie, Syrie,Venezuela, Iran, Asie centrale etc.)

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          • Seraphim // 03.07.2019 à 19h00

            Ils ne proposent pas une politique de pétrole cher, ni de pétrole bon marché d’ailleurs! Mais une politique de pétrole maîtrisée, en prix ET en quantité et origine. Ils veulent être une sorte d’Opep à eux tout seuls. Prix compris dans une fourchette, quantités prévisibles. C’est cela qui permet à leur industrie du schiste de planifier, investir, prévoir. Une de leur prévision essentielle étant l’export de ces produits, au Japon et en Europe.

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      • moshedayan // 02.07.2019 à 20h03

        Turkménie _ 5e rang mondial pour les réserves mondiales de gaz naturel.  » fantaisies ?
        prix haut au seuil de rentabilité pour le pétrole : cela veut-il dire prix cher ?

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        • martin // 03.07.2019 à 16h38

          Il faut se rapporter aux prix mondiaux. Le pétrole et le gaz de shiste sont chers à produire, les USA ont donc besoin, en général, de prix hauts. Mais si l’objectif, demain, est par exemple de casser les revenus saoudiens, ils veulent pouvoir induire des prix bas en gonflant leurs ventes. D’où les diverses manoeuvres autour des réserves et des puits partout de par le monde.

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  • Chris // 02.07.2019 à 14h14

    La Chine ne se laisse pas impressionner…
    https://www.presstv.com/DetailFr/2019/06/01/597469/Chine-Iran-le-petrolier-Pacific-Bravo-enfreint-les-sanctions-americaines
    1er juin 2019 : Le super tanker Pacific Bravo, appartenant à la banque Kunlun filiale d’une compagnie publique pétrolière chinoise, est suivi à la trace par deux sociétés de traçage pétrolier américaines. D’ailleurs, ces dernières dénoncent une « transaction illicite » avec l’Iran susceptible d’entraîner des sanctions américaines.

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  • septique // 02.07.2019 à 14h56

    https://www.reuters.com/article/us-iran-nuclear-europe/irans-top-judge-eu-preconditions-for-non-dollar-trade-channel-unacceptable-idUSKCN1PT1DE

    Mèeme les juges iraniens ne sont pas d’accord avec Instex dont ils trouvent les conditions humiliantes…

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    • christian gedeon // 02.07.2019 à 16h36

      ET les conditions sont humiliantes. Parce qu’elles font passer l’Iran sous les fourches caudines des promoteurs d’Instex.Un peu comme si on maintenait quelqu’un en train de se noyer juste la tête hors de l’eau,mais sans le mettre au sec.

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      • septique // 03.07.2019 à 03h37

        L’ensemble est dirigé par un allemand qui ne raconte pas d’histoires avec la rigueur comptable et le respect ds régles fixées par les USA.

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  • Casimir Ioulianov // 02.07.2019 à 19h11

    Ils sont rigolo avec le suivi des pétroliers etc … Ils vont faire quoi ? Y balancer des missiles ?
    Jeu de dupes tout ça.
    Tout ce que Bolton va y gagner c’est de forcer tout les autres pays à mettre en place des systèmes pour bypasser les US. Après un demi-siècles d’efforts pour se rendre incontournable , il suffira de quelques années et d’un abrutit pour tout envoyer valdinguer.
    MAGA , Fück yeah !

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  • martin // 03.07.2019 à 16h51

    à Septique

    Prudence! L’accord a beaucoup évolué justement parce que les iraniens ont brandi constamment, et à raison selon moi,la menace d’une reprise de leur activité dans le nucléaires militaire. L’article que vous signalez date de Février. Beaucoup de choses ont changé depuis.

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