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Quand Giuliani déclare qu’Assange ne devrait pas être poursuivi

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Source : Consortium News, Joe Lauria, 31-12-2018

Le 31 décembre 2018

L’avocat de Donald Trump a déclaré lundi que l’éditeur de WikiLeaks Julian Assange ne devrait pas être poursuivi et il a comparé les publications de WikiLeaks aux Pentagon Papers. [7 000 pages secret-défense émanant du département de la Défense à propos de l’implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam de 1955 à 1971, NdT]

Rudy Giuliani, avocat du président Donald Trump, a déclaré lundi que l’éditeur de WikiLeaks Julian Assange n’avait « rien fait de mal » et ne devrait pas aller en prison pour avoir diffusé des informations volées, comme le font les grands médias.

« Prenons les Pentagon Papers », a dit Giuliani à Fox News. « Les Pentagon Papers étaient des biens volés, n’est-ce pas ? C’était dans le New York Times et le Washington Post. Personne n’est allé en prison au New York Times et au Washington Post. »

Giuliani a dit qu’il y a eu des « révélations pendant l’administration Bush » comme le scandale d’Abu Ghraib. « Tout ça, ce sont des biens volés au gouvernement, c’est illégal. Mais une fois qu’on en arrive à une publication médiatique, ils peuvent la publier », a dit Giuliani, « dans le but d’informer les gens ». [Il s’agit de la prison d’Abou Ghraib en en Irak où les prisonniers étaient physiquement et sexuellement abusés, torturés, violés, sodomisés et exécutés. Ce scandale est rendu public l’été 2003. Source Wikipédia, NdT]

« Vous ne pouvez pas mettre Assange dans une position différente », a-t-il dit. « C’était un gars qui informait. »

Giuliani a dit : « Nous n’aimons peut-être pas ce qu'[Assange] partage, mais c’était un média. Il diffusait cette information », a-t-il dit. « Tous les journaux et chaînes s’en sont saisis, et l’ont publiée. »

Le gouvernement américain a admis qu’il avait inculpé Assange pour avoir publié des informations classifiées, mais il se bat devant les tribunaux pour garder secrets les détails de l’acte d’accusation. En tant qu’avocat et conseiller proche de Trump, Giuliani pourrait avoir une influence sur la réflexion du président et du ministère de la Justice au sujet d’Assange.

Giuliani a également déclaré qu’il n’y avait pas de coordination entre la campagne Trump et WikiLeaks. « J’étais avec Donald Trump jour après jour pendant les quatre derniers mois de la campagne », a-t-il dit. « Il a été aussi surpris que moi par les révélations de WikiLeaks. Parfois surpris au point de dire : « Oh mon Dieu, ils ont vraiment dit ça ? » Nous nous demandions si c’était vrai. Ils [la campagne Clinton] ne l’ont jamais nié. »

Giuliani a dit : « Ce qui a vraiment coincé Hillary, ce n’est pas tant le fait que cela ait été révélé, mais que cela ait été vrai. En fait, il y avait des gens aussi nuisibles que cela et elle trichait vraiment dans les débats. Elle recevait vraiment de Donna Brazile les questions à l’avance. Elle a vraiment baisé Bernie Sanders. »

« Tout cela était vrai », a-t-il poursuivi. « Tout comme les Pentagon Papers ont exprimé un point de vue différent sur le Vietnam, ceci a exprimé un point de vue différent sur Hillary Clinton. »

Giuliani a dit : « Ce n’était pas bien de pirater. Ceux qui l’ont fait devraient aller en prison, mais aucun journaliste ni aucune personne diffusant dans le but d’informer n’a fait quoi que ce soit de mal. »

M. Assange est réfugié à l’ambassade de l’Équateur à Londres depuis six ans, craignant que les autorités britanniques ne l’arrêtent et ne l’extradent aux États-Unis aux fins de poursuites s’il devait en sortir.

Vous pouvez regarder l’interview complète de Fox News avec Giuliani ici :

Joe Lauria est rédacteur en chef de Consortium News et ancien correspondant du Wall Street Journal, du Boston Globe, du Sunday Times of London et de nombreux autres journaux. On peut le joindre sur joelauria@consortiumnews.com et le suivre sur Twitter @unjoe.

Source : Consortium News, Joe Lauria, 31-12-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

GLEB // 02.03.2019 à 08h07

Désolé pour la référence, mais « le visage pâle a la langue fourchue » disait l’indien de Lucky Luke.
Malgré tout ce que raconte Giuliani, ou tout autre politique à Washington, à la place d’Assange, je ne ferai qu’une confiance plus que limitée à la « justice » de la « plus grande démocratie du monde ».
Les effets de la commission sénatoriale américaine sur la torture pratiquée pendant la guerre d’Irak sont là pour le prouver … Aucune suite
Conclusion : Quand tu es américain, tu es au dessus des lois … Assange le sait et sa sortie de l’ambassade d’équateur sera très risquée pour lui.
A supposer qu’il soit éliminé. Qui osera accuser le gouvernement américain ? Personne

20 réactions et commentaires

  • Fritz // 02.03.2019 à 07h39

    Enfin, des propos de bon sens… Mais les hystériques ne manqueront pas de poser l’équation suivante :
    Assange = avocat de Trump = ingérence russe

    Pour les lecteurs qui auraient besoin d’un vomitif :
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/13/wikileaks-pourquoi-julian-assange-est-soupconne-de-liens-avec-la-russie_5408521_4408996.html

    Petite correction, le scandale de la prison américaine d’Abou Ghraïb a été révélé au printemps 2004, peu après la première bataille de Fallouja.

      +16

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    • gracques // 02.03.2019 à 10h05

      Ce que vous nommez gauche , n’est pas de gauche , Macron n’à rien de gauche ni sur les libertés , ni sur la politique internationnale , ni sur la politique économique !
      Quant au RN , quelle est sa position sur le sauvetage des milliers de personnes qui se noient en meditterannee ?
      Sa position sur la loi liberticide du secret desur affaires ?
      Sa position sur les futures lois de censure sur internet , de l’interdiction administrative de manifester ?
      Sa position sur l’indépendance du parquet ?

      Le RN comme toute la droite extrême est d’abord du côté du’pouvoir , coûte que coûte.

        +5

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      • Fred79 // 02.03.2019 à 13h26

        Il n’empêche que Macron vient d’un gouvernement socialiste, donc de gauche et que son électorat est principalement composé de la petite bourgeoisie qui votait socialiste.
        Alors, il serait grand temps que les derniers partis de gauche, celle qui défend le prolétariat, fassent savoir haut et fort que les partis socialistes, démocrates, sociaux-démocrates occidentaux ont viré leur cuti et travaillent désormais pour le grand patronat.
        Ca évitera les confusions et les faux duels gauche-droite qui paralysent la politique depuis 40 ans.

          +1

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    • Kesse // 02.03.2019 à 11h02

      Euh, mais mince … en quoi le RN défend la liberté de quoique ce soit?

      C’est d’hors et déjà un parti de l’oligarchie. Il est poussé comme tel par les médias et financé par la clique qui tient le pouvoir en France. Les dirigeants du RN sont même pro-européens et ne voit pas de problème à la monnaie commune.

      L’oligarchie française fait tout pour qu’il n’y ait que 2 choix: REM (machin autoritaire, « progressiste » et ultra-libéral) ou RN (machin autoritaire, « réac » et ultra-libéral). Après UMPS, on a le droit à REN.

      Quelle libertés vont-ils défendre lorsqu’ils seront au pouvoir à part la casse du droit du travail, la répression des manifestants et la bonne entente européenne?

      La dédiabolisation est faite, RN est du sérail politique. Certes encore atypique chez les bourgeois bien-pensants. Mais ceux-ci comprendront vite ou est leur intérêt face à la montée en puissance d’un partie radical de gauche anti-européen.

        +2

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  • GLEB // 02.03.2019 à 08h07

    Désolé pour la référence, mais « le visage pâle a la langue fourchue » disait l’indien de Lucky Luke.
    Malgré tout ce que raconte Giuliani, ou tout autre politique à Washington, à la place d’Assange, je ne ferai qu’une confiance plus que limitée à la « justice » de la « plus grande démocratie du monde ».
    Les effets de la commission sénatoriale américaine sur la torture pratiquée pendant la guerre d’Irak sont là pour le prouver … Aucune suite
    Conclusion : Quand tu es américain, tu es au dessus des lois … Assange le sait et sa sortie de l’ambassade d’équateur sera très risquée pour lui.
    A supposer qu’il soit éliminé. Qui osera accuser le gouvernement américain ? Personne

      +30

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    • Anonymous // 02.03.2019 à 10h03

      So what ? Serait on tenté de dire.
      Oui il a fallu du courage à Assange malgré les risques encourus.
      Mais Il en a fallu à Giulani également pour casser l ormerta de l establishment.
      Ne pas le reconnaître est simplement nihiliste.
      Ni plus ni moins.

        +15

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      • GLEB // 02.03.2019 à 10h37

        Voir ce qui se passe avec l’autre avocat de Trump : Cohen.
        Lui même, dit qu’il a du mentir pendant des années.
        Cette interview n’est qu’un jeu d’acteur.
        Quelle crédibilité accorder à Guiliani et à tous les avocats qui grenouillent autour du pouvoir américain ?

          +10

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        • Anonymous // 02.03.2019 à 11h09

          Qui bono ?
          Pas sûr de comprendre ce que Giuliani a à gagner en terme d intérêt de classe.

          On aurait préféré que les MSM s emparent du sujet il y a bien longtemps. Ou d autres associations de protection des droits civiques, de manière beaucoup plus massive.

          Mais où on se rend bien compte que la gauche sociétale bourgeoise est bien en lien avec le grand capital du Trust médiatique et l establishment capitaliste oligarchique globalisé. Un ordre social justifié par la méta religion droit de l hommiste.

          En effet, à la place on a eu le droit au mouvement « me too » et autre propagande de fascisation de Trump. Comme pour les gilets jaunes.

          Alors oui Giuliani je ne l aime pas. Et c est un politicien comme les autres.

          Ceci dit, cette prise de position specifique est admirable.

            +7

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    • fanfan // 02.03.2019 à 13h00

      Dans la première partie d’une série d’enquêtes pour New Matilda, la psychologue clinicienne Lissa Johnson expose la ’science’ derrière la chasse à Julian Assange et les tactiques utilisées par ceux qui sont au pouvoir pour vous tenir à l’écart.
      PPart 1: What’s Torture Got To Do With It?
      https://newmatilda.com/2019/02/19/psychology-getting-julian-assange-part-1-whats-torture-got/ (en français sur LGS)

        +1

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  • RGT // 02.03.2019 à 11h03

    Trump et ses sbires se foutent royalement du sort d’Assange et le considèrent comme gênant.

    Par contre, n’oublions pas que la campagne pour la prochaine élection présidentielle US va bientôt commencer et que la fin des poursuites contre Assange pourrait redorer le blason de Trump en le faisant passer pour un « libérateur de l’information ».

    Tout en préparant le terrain pour plomber les « démocrates » qui sont à l’origine de ce scandale liberticide en utilisant les fuites de Wikileaks sur des faits avérés afin de faire passer ce parti pour ce qu’il est : Un ramassis de crapules opportunistes qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel.
    Comme tous les partis d’ailleurs, mais dans le cas des « démocrates » c’était particulièrement nauséabond vis à vis des « positions » que prenait ce parti en faveur des plus démunis.

    Entre cet « emmerdeur » d’Assange et ses concurrents politiques je pense que l’équipe de pré-campagne de Trump a bien compris où était son intérêt.

    Finalement, Assange est un « allié » de Trump pour sa campagne électorale.
    Son enfermement prolongé a été utile pour éviter quelques fuites gênantes pendant son premier mandat.
    Et la responsabilité de son enfermement peut être portée par le gang Clinton, ce qui n’est pas mal non plus.

    Sans compter que le « retour aux affaires » de Wikileaks pourrait être accompagné de quelques fuites « croustillantes » permettant de jeter le discrédit sur les « pourris d’en face », on ne sait jamais.

      +9

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  • Kesse // 02.03.2019 à 11h08

    Euh, mais mince … en quoi le RN défend la liberté de quoique ce soit?

    C’est d’hors et déjà un parti de l’oligarchie. Il sera poussé comme tel par les médias et financé par la clique qui tient le pouvoir en France. Les dirigeants du RN sont même pro-européens et ne voit pas de problème à la monnaie commune.

    L’oligarchie française fait tout pour qu’il n’y ait que 2 choix: REM (machin autoritaire, « progressiste » et ultra-libéral) ou RN (machin autoritaire, « réac » et ultra-libéral). Après UMPS, on a le droit à REN.

    Quelle libertés vont-ils défendre lorsqu’ils seront au pouvoir à part la casse du droit du travail, la répression des manifestants et la bonne entente européenne?

    La dédiabolisation est faite, RN est du sérail politique. Certes encore atypique chez les bourgeois bien-pensant. Mais ceux-ci comprendront vite ou est leur intérêt face à la montée en puissance d’un partie radical de gauche anti-européen.

      +3

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  • Kesse // 02.03.2019 à 11h17

    Ceci dit, les vues de Trump sont habiles … C’est un progrés qu’un avocat proche du pouvoir se permette d’émettre un tel avis. Cependant, je vois plus cela comme une stratégie de com de Trump: « Voyez-vous média mainstream , NY times, Washington post, vous qui avez conspué Assange en vous alignant sur la clique corrompue des Clinton … Il se trouve qu’Assange faisait le même métier que vous et qu’à ce titre sa fonction doit être protégée. Il ne peut être attaqué. Je suis obligé de Vous protéger contre vous-même. »
    Aprés, si cela débouche sur qq chose de positif pour Assange … Youpi.

      +12

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  • Dominique65 // 02.03.2019 à 11h26

    De toute façon, ce ne sont pas les magouilles de La Clinton qui lui ont fait perdre les élections, ni même le travail de Cambridge Analytica mais l’ingérence russe 😉

      +3

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  • Sergio // 02.03.2019 à 19h36

    Pourquoi avoir peur de rendre publics les chefs d’accusation? Parceque infondés. On les garde secrets pour un jugement à huit clos. USA pays des hommes libres, c’était autrefois. Il y a bien longtemps.

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    • Aksavavit // 03.03.2019 à 19h38

      «USA pays des hommes libres, c’était autrefois. Il y a bien longtemps.»
      Avant 1492, et encore.

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  • NICOLE DE NICOMAQUE // 03.03.2019 à 22h32

    Extrait :

     » NewsGuard a vu le jour dans un contexte politique où des hauts responsables de Google, Facebook et Twitter ont comparu devant une commission sénatoriale du renseignement en 2017, au cours de laquelle ils ont été invités à « agir maintenant sur le champ de bataille des médias sociaux pour réprimer les rébellions d’information ». Il a été conseillé aux responsables techniques d’élaborer des « énoncés de mission » sur la prévention de la « discorde fomentée » par les internautes en ligne. Les enquêteurs du gouvernement américain ont même demandé à Facebook et Twitter de transmettre des informations sur le profil, y compris éventuellement les noms, numéros de téléphone et adresses e-mail, des utilisateurs de médias sociaux affichant un contenu « clivant ».

    Bonne lecture de l’article complet et intitulé :

    « La guerre psychologique contre Julian Assange : Le tribunal de l’opinion publique et une histoire inédite à vous glacer le sang  » par Lissa Johnson :
    https://www.legrandsoir.info/la-guerre-psychologique-contre-julian-assange-2eme-partie-le-tribunal-de-l-opinion-publique-et-une-histoire-inedite-a-vous.html

      +2

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  • le voyeur // 03.03.2019 à 23h13

    Cet avocat n’a pas les mains tout-à-fait blanches blanches que je sache! S’il est tellement convaincu de ce qu’il avance, pourquoi ne se fait-il pas le défenseur d’Assange et n’entame-t-il pas des procédures contre ceux qui l’ont emprisonné et qui ont publié ses découvertes! Pourquoi SEUL Assange paie pour les pots cassés??? Pourquoi tout ces agresseurs n’ont-ils pas été poursuivi et emprisonné ? Pourquoi le Washington P et le NYTimes n’ont-t-ils pas été poursuivi ? Pourquoi, pourquoi pourquoi ? C’est que dans ce milieu gouvernemental dit de haut rang, les rats sont aussi nombreux que les chats, et bien souvent mieux nourris!!! Donc pour la justice, on repassera……

      +2

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