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25.août.202125.8.2021 // Les Crises

Guerre des drones : Le lanceur d’alerte Daniel Hale explique sa crise de conscience

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L’ancien analyste des renseignements de l’armée de l’Air américaine est la première personne à être condamnée pour une infraction selon l’Espionage Act de l’administration du président Joe Biden.

Source : Consortium News, Brett Wilkins
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Daniel Hale lors d’une manifestation en faveur de la paix à la Maison Blanche, photo non datée. (Site Web de DIY Roots Action)

Le 27 juillet 2021, Daniel a été condamné à 45 mois de prison pour ses révélations.

Les avocats de Daniel Hale, le lanceur d’alertes concernant les drones ont soumis au juge Liam O’Grady une lettre dans laquelle l’ancien analyste du renseignement de l’Air Force affirme que c’est une crise de conscience qui l’a poussé à divulguer des informations classifiées sur le programme d’assassinats ciblés des États-Unis.

La lettre manuscrite de 11 pages (pdf) commence par une citation de l’amiral américain Gene La Rocque, qui a déclaré en 1995 que « nous tuons maintenant des gens sans jamais les voir. On appuie désormais sur un bouton à des milliers de kilomètres… Comme tout se fait par télécommande, il n’y a pas de scrupules. »

« Tout le monde sait que je me bats contre la dépression et le syndrome de stress post-traumatique, ce n’est pas un secret, écrit Hale, 33 ans, dans la lettre. La dépression est permanente… Le stress, en particulier celui causé par la guerre, peut se manifester à différents moments et de différentes manières. »

« J’ai pour la première fois été témoin d’une frappe de drone quelques jours après mon arrivée en Afghanistan, a raconté Hale. Tôt ce matin-là, avant l’aube, un groupe d’hommes s’était rassemblé dans les chaînes de montagnes de la province de Patika autour d’un feu de camp, portant des armes et faisant du thé. Qu’ils portent des armes n’aurait pas été considéré comme sortant de l’ordinaire dans l’endroit où j’ai grandi, et encore moins dans les territoires tribaux quasiment sans loi qui échappent au contrôle des autorités afghanes.

« Sauf que parmi eux se trouvait un membre présumé des talibans, trahi par le téléphone cellulaire ciblé qui était dans sa poche, écrit-il. Quant aux autres individus, le fait d’être armé, en âge d’être militaire et assis en compagnie d’un combattant ennemi présumé était une preuve suffisante pour les placer eux aussi sous le coup de la suspicion. »

La méthode Obama pour compter les victimes

En 2012 – soit, l’année où Hale a été déployé en Afghanistan pour soutenir la Force opérationnelle interarmées des opérations spéciales du ministère de la Défense des États-Unis et où il était chargé d’identifier, de suivre et de cibler les suspects terroristes « de grande valeur » – le New York Times a rapporté que Barack Obama, alors président, qui a considérablement augmenté les frappes par drones américains dans le cadre de la soi-disant guerre contre le terrorisme [La « guerre contre le terrorisme » ou « guerre contre la terreur » est le nom donné par l’administration américaine du président George W. Bush à ses campagnes militaires faites en réplique aux attentats du 11 septembre 2001,NdT], « a adopté une méthode contestée pour compter les pertes civiles qui consiste, en fait, à considérer comme des combattants tous les hommes qui, dans une zone de frappe, sont en âge d’être militaires. »

Les détracteurs ont dénoncé cette politique comme étant une tentative de l’administration afin de réduire artificiellement le nombre de victimes civiles de la guerre, ces dernières se comptaient alors en centaines de milliers, la plupart d’entre elles ayant été tuées pendant le mandat de l’ancien président George W. Bush.

« Bien qu’ils aient été rassemblés paisiblement, ne présentant aucune menace, le sort des hommes qui buvaient alors du thé était pratiquement scellé, poursuit Hale. La seule chose que je pouvais faire, c’était regarder, assis derrière l’écran de mon ordinateur, lorsque tout à coup, une terrifiante déferlante de missiles crachant les feux de l’enfer s’est abattue, projetant des entrailles cristallines de couleur violette sur le flanc de cette montagne matutinale. »

« La seule chose que je pouvais faire, c’était regarder, assis derrière l’écran de mon ordinateur, lorsque tout à coup, une terrifiante déferlante de missiles crachant les feux de l’enfer s’est abattue. »

« Depuis cette époque et jusqu’à ce jour, je continue de me souvenir de plusieurs de ces scènes de violence graphique effectuées depuis le confort froid d’un fauteuil de bureau, a-t-il écrit. Pas un jour ne passe sans que je m’interroge sur la légitimité de mes actes. Selon les règles d’engagement, il aurait peut-être été acceptable que j’aide à tuer ces hommes – dont je ne parlais pas la langue, dont je ne comprenais pas les coutumes et dont je ne pouvais pas identifier les crimes – de la manière macabre dont je l’ai fait. »

« Mais comment pourrait-on considérer comme un acte honorable le fait que je me sois continuellement tenu à l’affût de la prochaine occasion de tuer des personnes sans méfiance qui, le plus souvent, ne présentent aucun danger pour moi ou pour quiconque à ce moment-là ? a demandé Hale. Laissons tomber le concept d’honorable, comment une personne sensée peut-elle continuer de croire qu’il est nécessaire pour la protection des États-Unis d’Amérique d’être en Afghanistan et de tuer des gens, dont aucun de ceux qui y est n’est responsable des attaques du 11 septembre contre notre nation ? Et pourtant, en 2012, soit une année entière après la disparition d’Oussama ben Laden au Pakistan, j’ai participé à la mise à mort de jeunes gens égarés qui n’étaient que des enfants le jour du 9/11 [attaque du 11 septembre sur le World Trade Center,NdT]. »

Il ne s’agissait pas simplement d’hommes

Il n’y avait pas que des hommes. Hale poursuit en décrivant ce qu’il appelle le jour le plus éprouvant de sa vie :

« Pendant des semaines, nous avions suivi les mouvements d’un réseau de fabricants de voitures piégées vivant autour de Jalalabad… C’est par un après-midi venteux et nuageux que l’un des suspects a été découvert… Une frappe de drone était notre seule chance et déjà, le drone commençait à se mettre en position pour effectuer le tir. Mais le drone Predator, moins perfectionné, avait du mal à voir à travers les nuages et à lutter contre de forts vents contraires.

L’unique charge militaire du MQ-1 n’a pas réussi à atteindre sa cible, la manquant de quelques mètres. Le véhicule, endommagé mais toujours en état de rouler, a poursuivi sa route après avoir évité de justesse la destruction.

Le conducteur s’est arrêté, est sorti de la voiture et a vérifié son état comme s’il n’arrivait pas à croire qu’il était encore en vie. Du côté passager est sortie une femme portant une burka; c’était indéniable… Et à l’arrière se trouvaient leurs deux filles, des enfants âgées de 5 et 3 ans… L’aînée a été retrouvée morte suite à des blessures non spécifiées causées par les éclats qui ont transpercé son corps. Sa petite sœur était vivante mais gravement déshydratée.

Chaque fois que je rencontre un individu qui pense que la guerre des drones est justifiée et qu’elle garantit de manière fiable la sécurité de l’Amérique, je me souviens de ce moment là et je me demande comment je pourrais continuer à croire que je suis un homme bien, qui a le droit de vivre et de rechercher le bonheur, écrit Hale, qui dit être devenu de plus en plus conscient que la guerre avait très peu à voir avec la prévention du terrorisme aux États-Unis et beaucoup plus avec la protection des profits des fabricants d’armes et des soi-disant entrepreneurs de la défense. »

Vérification des différents systèmes après le lancement d’un drone MQ-1 Predator sur la base aérienne de Balad, en Irak. (USAF/Master Sgt. Steve Horton)

« Tout autour de moi je pouvais en voir la preuve mise à nu », a-t-il écrit.

« Dans la guerre la plus longue ou la plus avancée technologiquement de l’histoire américaine, les mercenaires sous contrat étaient deux fois plus nombreux que les soldats en uniforme et gagnaient jusqu’à dix fois leur salaire. Pendant ce temps, peu importe qu’il s’agisse, comme je l’avais vu, d’un fermier afghan explosé en deux, mais miraculeusement conscient et essayant vainement de ramasser ses entrailles sur le sol, ou qu’il s’agisse d’un cercueil drapé du drapeau américain mis en terre dans le cimetière national d’Arlington au son d’une salve de 21 coups de canon. »

« Bang, bang, bang. Les deux ont servi à justifier la circulation facile de capitaux au prix du sang – le leur et le nôtre, a-t-il déclaré. Quand j’y pense, je suis affligé et j’ai honte de moi-même pour ce que que j’ai fait pour les soutenir. »

« J’en suis venu à croire que la politique d’assassinat par drone était utilisée pour tromper le public en lui faisant croire qu’elle nous protège, a poursuivi Hale, et quand j’ai finalement quitté l’armée, qui continuait toujours ce dont j’avais fait partie, j’ai commencé à le faire savoir, estimant que ma participation au programme de drones avait été quelque chose de profondément mal. »

« Votre Honneur, le truisme le plus vrai que j’en suis arrivé à comprendre sur la nature de la guerre est que la guerre est un traumatisme, a-t-il écrit. Aucun soldat ayant la chance de rentrer de la guerre ne le fait sans être blessé. Le noeud du trouble de stress post-traumatique (TSPT) est qu’il s’agit d’une équation morale qui inflige des blessures invisibles à la psyché d’une personne à qui on fait porter le poids de l’expérience pour avoir survécu à un événement traumatique. La façon dont le TSPT se manifeste dépend des circonstances de l’événement. Alors comment l’opérateur de drone est-il supposé gérer cela ? »

« Ma conscience, qui avait été tenue à distance, est revenue en force, a déclaré Hale. Au début, j’ai essayé de l’ignorer. Souhaitant plutôt que quelqu’un, mieux placé que moi, vienne me prendre ce trophée. Mais ça aussi c’était insensé. »

« Confronté à la décision d’agir, je me suis contenté de faire ce qui était juste en accord avec Dieu et ma propre conscience, a-t-il conclu. La réponse m’est venue : pour arrêter le cycle de la violence, je devais sacrifier ma propre vie et non celle d’une autre personne. Alors, j’ai contacté un journaliste d’investigation, avec qui j’avais déjà été en relation, et je lui ai dit que j’avais quelque chose que le peuple américain devait savoir. »

Hale a été inculpé en 2019, sous l’administration Trump, après avoir divulgué les documents top secrets à un journaliste, qui, selon les documents judiciaires, correspondent à la description qu’en fait le rédacteur fondateur de The Intercept, Jeremy Scahill. Il est la première personne qui risque d’être condamné dans une affaire de violation de l’Espionage Act sous l’administration du président Joe Biden.

Les avocats de Hale font valoir que ses motifs humanitaires et l’absence de préjudice résultant de ses actions justifient une peine clémente. Les avocats de la défense Todd Richman et Cadence Mertz ont déclaré que Hale « a commis cette infraction pour attirer l’attention sur ce qu’il croyait être une conduite immorale du gouvernement commise sous le couvert du secret et contraire aux déclarations publiques du président Obama d’alors concernant la soi-disant précision du programme de drones de l’armée américaine. »

L’accusation affirme, quant à elle, que les fuites de Hale étaient plus graves que celles de Reality Winner, l’ancien lanceur d’alerte de la NSA libéré le mois dernier après avoir purgé quatre ans d’une peine de 63 mois – la plus longue jamais infligée pour avoir divulgué des informations gouvernementales classifiées aux médias. Ils affirment qu’une peine appropriée pour Hale serait « nettement plus longue » que celle de Winner.

[Le parquet pourrait également faire valoir que l’Espionage Act ne permet pas une défense basée sur l’intérêt public, ici, un accusé qui expliquerait ses motivations comme Hale dans sa déclaration manuscrite.]

Source : Consortium News, Brett Wilkins, 25-07-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Fabrice // 25.08.2021 à 09h34

Cela fait longtemps que les drones sont un drame absolu car ils passent réellement dans le public comme une arme « presque propre » alors qu’une étude avait estimé à 90% les collatéraux :

https://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/7171716-une-fuite-revele-des-secrets-sur-les-assassinats-par-les-drones-dobama.html

mais le pire c’est que l’on accélère de plus en plus le développement de ce type d’armes, la première attaque de drones autonome a été testé nous assisterons à des guerres ou des attaques sans témoin qui ne pourront alerter des boucheries ainsi causées, on appui sur un bouton et on oublie sans avoir jamais à rendre de comptes car tout témoignages sera potentiellement éradiqué.

https://www.republicain-lorrain.fr/defense-guerre-conflit/2021/06/04/des-humains-attaques-par-des-drones-tueurs-autonomes-pour-la-premiere-fois

on frôle la folie pure on développe les technologies les plus dangereuses sans avoir développé en parallèle la sagesse nécessaire pour leur usage, nous sommes restés mentalement à l’âge préhistorique mais avec des outils 100 000 fois plus dangereux et encore à la préhistoire ils avaient probablement plus d’humanité.

Nous sommes soit-disant des civilisés mais en quoi ?

13 réactions et commentaires

  • Jean-Do // 25.08.2021 à 08h23

    Remarquable de vie et de pertinence. Rien à ajouter sauf que je salue l’auteur de l’article qui a si bien rendu le conflit de conscience provoqué en Daniel Hale par cette guerre qui ne dit pas son nom, en tout cas, pas face au Congrès et aux USAméricains. Mais évidemment c’est de Consortium News et pas le froid et trop « Responsible » Statecraft.

      +7

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  • Patapon // 25.08.2021 à 09h24

    Le dernier paragraphe le suggère : l’Espionage Act ne permet pas une défense basée sur l’intérêt public.
    C’est donc une loi transcendante. Ces tarés ne savent littéralement plus à quel saint se vouer.

      +11

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  • Fabrice // 25.08.2021 à 09h34

    Cela fait longtemps que les drones sont un drame absolu car ils passent réellement dans le public comme une arme « presque propre » alors qu’une étude avait estimé à 90% les collatéraux :

    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/7171716-une-fuite-revele-des-secrets-sur-les-assassinats-par-les-drones-dobama.html

    mais le pire c’est que l’on accélère de plus en plus le développement de ce type d’armes, la première attaque de drones autonome a été testé nous assisterons à des guerres ou des attaques sans témoin qui ne pourront alerter des boucheries ainsi causées, on appui sur un bouton et on oublie sans avoir jamais à rendre de comptes car tout témoignages sera potentiellement éradiqué.

    https://www.republicain-lorrain.fr/defense-guerre-conflit/2021/06/04/des-humains-attaques-par-des-drones-tueurs-autonomes-pour-la-premiere-fois

    on frôle la folie pure on développe les technologies les plus dangereuses sans avoir développé en parallèle la sagesse nécessaire pour leur usage, nous sommes restés mentalement à l’âge préhistorique mais avec des outils 100 000 fois plus dangereux et encore à la préhistoire ils avaient probablement plus d’humanité.

    Nous sommes soit-disant des civilisés mais en quoi ?

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    • Paul // 25.08.2021 à 14h07

      les drône sont aujourd’hui les mines anti personnelles d’une autre époque.
      En théorie, elles sont interdites

        +13

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      • Fabrice // 25.08.2021 à 16h34

        Très bonne comparaison Paul effectivement cela répond à la même logique d’une lâcheté sans nom.

          +3

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  • LibEgaFra // 25.08.2021 à 09h51

    C’est quand même extraordinaire, « on » condamne celui qui dénonce des assassinats et pas les assassins. Inversion de toutes les valeurs et en particuliers des trop fameux « droits humains ».

    Ainsi donc pour les « élus » yankees » figure dans les « droits humains » le droit d’assassiner.

      +23

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  • un citoyen // 25.08.2021 à 11h27

    Non seulement c’est monstrueux mais, en plus, lorsque les américains partent en ce moment, on assiste à une forme de non-assistance en danger d’autrui près de l’aéroport de Kaboul puisque les taliban empêchent d’entrer de nombreuses personnes qui veulent partir et autorisent d’autres qui leur ont payé des pots-de-vin ( https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210825-en-afghanistan-le-chaos-et-la-peur-s-amplifient-%C3%A0-l-approche-du-31-ao%C3%BBt ). Les soldats américains restent là où ils sont et c’est tout, et Joe Biden maintient la date butoire du 31 Aout ( https://www.rfi.fr/fr/europe/20210824-g7-biden-maintient-la-date-du-retrait-d-afghanistan-au-31-ao%C3%BBt-malgr%C3%A9-la-pression-de-l-ue ) alors qu’il pourrait faire pression sur les taliban pour qu’ils ne gênent pas les départs et étendre le délai compte-tenu de cette gêne. Mais non …

    Je crois que l’image sur l’article le plus récent dans la section anglaise, que j’ai vu dans le site du mouvement Rawa des féministes fondé par Meena Keshwar Kamal (j’hésite à fournir le lien car en http et non en https -mais il est facile à trouver-) résume tristement bien l’intervention américaine : une image d’un avion qui largue des bombes en 2001 et une image d’un autre avion en 2021 où des malheureux tombent dans le vide.

      +3

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    • Patapon // 25.08.2021 à 12h07

      [rawa.org] RAWA réagit à la prise de contrôle des talibans merci pour cet article qui met en évidence le cynisme originel de tout cela.

        +1

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      • un citoyen // 25.08.2021 à 12h53

        Patapon : Oui, c’est bien cet article-là 🙂

        Sinon, pour en revenir à Joe Biden et à la date butoire, le président américain a pourtant bien posé comme condition que les taliban n’entravent pas les évacuations mais si j’ai écrit qu’il ne fait pas pression, c’est parce-que je ne trouve pas que le seul report de la date butoire (et « si nécessaire » d’après sa porte-parole -cf second lien de mon message précédent-) soit vraiment une pression. Ceci car la situation est urgente, les taliban ne devraient même pas être près de l’aéroport.

          +0

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        • Patapon // 25.08.2021 à 19h49

          On ne peut attendre aucune vertu de ce pays, sinon de feindre si cela est tactiquement profitable. Il faut comprendre le cynisme sans y succomber soi-même.

            +3

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          • un citoyen // 26.08.2021 à 00h12

            La réalité est tellement cynique qu’il est difficile de prendre du recul sur tout ça. Et bien sûr de ne pas être tenté d’y succomber à son tour, bien d’accord avec vous !

            Du nouveau sur ce retrait en lisant un article dans lemonde (prolongation de la date limite et position de A.Merkel), et -ce qui est n’est pas souvent le cas- avec un fort scepticisme partagé avec de nombreux commentateurs de cet article.

            Mais je m’arrête là. Bien que cela me semblait important d’en parler, mon premier message n’est pas pleinement avec le sujet des drones et de la prise de conscience de cet américain courageux, qui hélas en paye le prix.

              +2

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    • Gérard // 25.08.2021 à 21h14

      Les américains ont signé qu’ils partaient le 31 août ils doivent partir. Ils ne pourront pas emmener tout le monde? Et alors?
      On rigolera bien au moment où les talibans tireront sur les avions qui décollent de l’aéroport. L’US Air Force balancera des LGBs au milieu de la foule?
      Du point de vue de la survie de l’Empire Biden nuit aux intérêts de son pays (la ritournelle bien connue de la crédibilité érodée) mais il fait la seule chose valable du point de vue de la Justice (avec un grand J car l’idée de Justice, le concept de Justice, le principe de Justice) : arrêter l’occupation militaire d’un pays qui ne vous a pas agressé, et où on s’arrogeait le droit de tuer tranquillement à discrétion tout individu de sexe mâle compris entre l’âge de 12 et 70 ans.
      Pour les afghans de Kaboul qui veulent partir c’est vraiment désolant mais si on ne trouve pas dans une agglomération de 6 millions d’habitants suffisamment d’hommes en âge de se battre pour tenir le front et arrêter quelques milliers d’insurgés, c’est que ça ne les dérange pas plus que ça d’être sous gouvernement taliban. Grosse découverte : la foi musulmane vaut mieux que la civilisation Tik Tok!
      S’il y a une épuration, comme en France en 44, en Italie en 45, en Ukraine en 46, en Algérie en 62, au Vietnam en 75… so be it. Ceux qui collaborent avec un occupant étranger doivent savoir que le moment de la défaite venue la seule issue est de mourir les armes à la main (surtout qu’ils n’ont pas été désarmés, contrairement aux harkis par exemple).

        +6

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  • SanKuKai // 25.08.2021 à 17h25

    La méthode est surtout débile sur le long terme. Ok, Ils assassinent leur cible avec leur drone mais pour chaque innocent « collatéral » il y a un frère, une soeur, un père, une mère ou juste un ami qui deviendra un ennemi des USA ou même un combattant potentiel. Il faut pas s’étonner ensuite que les Afghans de province préfèrent les Talibans aux « libérateurs » Américains.

      +11

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