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Les Crimes de guerre de la Tiger Force (1/4) : GIs dévoyés et vague de terreur au Vietnam

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Un peu d’histoire aujourd’hui – pour les passionné(e)s par le Vietnam… Serie sur les crimes de guerre de la Tiger ForcePrix Pulitzer 2004 du journalisme d’investigation

Source : Toledoblade, Michael D. Sallah & Mitch Weiss, 22-10-2003

QUANG NGAI, Vietnam – Pour les dix paysans âgés dans la rizière, il n’y avait nulle part où se cacher.

La rivière coulait d’un côté, des montagnes se dressaient de l’autre côté.

S’approchant rapidement entre les deux, les soldats – une unité d’élite de l’armée américaine connue sous le nom de Tiger Force.

Même si les paysans ne portaient pas d’armes, cela n’avait pas d’importance : personne n’était en sécurité lorsque la force spéciale est arrivée le 28 juillet 1967.

Personne.

Alors que sifflaient les balles, les paysans – ralentis par les plantes épaisses et vertes et la boue – tombaient un par un sur le sol.

En quelques minutes, c’était fini. Quatre sont morts, d’autres blessés. Certains ont survécu en restant couchés sans bouger dans la boue.

Quatre soldats se souviennent plus tard de l’assaut.

« Nous savions que les paysans n’étaient pas armés au départ, a dit l’un d’eux, mais nous leur avons quand même tiré dessus. »

L’attaque gratuite était l’une des nombreuses attaques menées par l’unité décorée pendant la guerre du Vietnam, comme le montre une enquête de huit mois menée par The Blade.

Le peloton – une petite unité de 45 parachutistes hautement entraînés, créée pour espionner les forces ennemies – a brutalement perdu le contrôle entre mai et novembre 1967.

Pendant sept mois, les soldats de la Tiger Force ont parcouru les hauts plateaux du centre, tuant des dizaines de civils non armés – dans certains cas les torturant et les mutilant – dans une flambée de violence qui n’a jamais été révélée au public américain.

Ils ont lancé des grenades dans des bunkers souterrains où des femmes et des enfants se cachaient – créant des fosses communes – et ont tiré sur des civils non armés, dans certains cas alors qu’ils imploraient pour leur vie.

Ils torturaient fréquemment et tiraient sur les prisonniers, coupant les oreilles et les scalps pour en faire des souvenirs.

L’examen de milliers de documents classifiés de l’Armée de terre, des archives nationales et des enregistrements radio révèle une unité de combat qui a perpétré la plus longue série d’atrocités de la guerre du Vietnam – et des chefs qui ont détourné le regard.

Pendant 4 ans et demi, l’armée a enquêté sur le peloton, trouvant de nombreux témoins oculaires et prouvant des crimes de guerre. Mais en fin de compte, personne n’a été poursuivi, l’affaire étant enterrée dans les archives depuis trois décennies.

Personne ne sait combien d’hommes, de femmes et d’enfants désarmés ont été tués par des membres du peloton il y a 36 ans.

Au moins 81 ont été fusillés ou poignardés, selon les dossiers, mais beaucoup d’autres ont été tués en violation flagrante du droit militaire américain et des Conventions de Genève de 1949.

Sur la base de plus de 100 entretiens avec The Blade d’anciens soldats de la Tiger Force et de civils vietnamiens, on estime que le peloton a tué des centaines de civils non armés au cours de ces sept mois.

« Nous ne tenions pas le compte », a dit l’ancien soldat Ken Kerney, un pompier californien. « Je savais que c’était mal, mais c’était une pratique acceptable. »

De nombreux détails de la période en question sont inconnus : il manque des documents aux Archives nationales et plusieurs suspects et témoins sont morts.

Dans de nombreux cas, les soldats se souviennent des atrocités et des localisations générales, mais pas des dates précises.

Ce qui est clair, c’est que près de quatre décennies plus tard, de nombreux villageois vietnamiens et anciens soldats de la Tiger Force sont profondément perturbés par l’assassinat brutal de villageois.

« C’était incontrôlable », a déclaré Rion Causey, 55 ans, ancien médecin de peloton et maintenant ingénieur nucléaire. « Je me demande encore comment certaines personnes peuvent dormir 30 ans plus tard ».

Parmi les conclusions du journal :

  • Les officiers étaient au courant des atrocités commises par le peloton en 1967 et, dans certains cas, ont encouragé les soldats à poursuivre la violence.
  • Deux soldats qui ont tenté d’arrêter les atrocités ont été avisés par leurs officiers de se taire avant d’être transférés dans d’autres unités.
  • L’Armée de terre a enquêté sur 30 allégations de crimes de guerre contre la Tiger Force entre février 1971 et juin 1975, concluant qu’un total de 18 soldats avaient commis des crimes, y compris des meurtres et des agressions. Mais personne n’a jamais été inculpé.
  • Six soldats du peloton soupçonnés de crimes de guerre – y compris un officier – ont été autorisés à démissionner au cours de l’enquête, échappant ainsi aux poursuites militaires.
  • Les résultats de l’enquête ont été envoyés aux bureaux du Secrétaire de l’armée et le Secrétaire de la défense, comme le montrent les dossiers, mais aucune mesure n’a été prise.
  • De hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche, dont John Dean, ancien conseiller juridique principal du président Richard Nixon, ont reçu à plusieurs reprises des rapports sur l’avancement de l’enquête.

À ce jour, le Commandement des enquêtes criminelles de l’armée refuse de divulguer des milliers de dossiers qui pourraient expliquer ce qui s’est passé et pourquoi l’affaire a été abandonnée. Le porte-parole de l’armée, Joe Burlas, a déclaré la semaine dernière qu’il était peut-être difficile d’engager des poursuites, mais il n’a pas pu expliquer les failles de l’enquête.

L’armée a interrogé 137 témoins et retrouvé d’anciens membres de la Tiger Force dans plus de 60 villes à travers le monde.

Mais au cours des trois dernières décennies, l’affaire n’a même pas été mentionnée dans une note de bas de page dans les annales de l’une des guerres les plus clivantes du pays.

Trente ans après le départ des unités de combat américaines du Vietnam, les paysans âgés de la vallée de Song Ve vivent avec le souvenir du peloton qui a traversé leurs hameaux il y a si longtemps.

Nguyen Dam, 66 ans aujourd’hui, se souvient d’avoir couru alors que les soldats ont tiré dans la rizière ce jour d’été 1967. « Je suis toujours en colère », dit-il en agitant les bras. « Notre population ne méritait pas de mourir ainsi. Nous étions des agriculteurs. Nous n’étions pas des soldats. On n’a blessé personne ».

Mais un ancien soldat ne s’excuse pas pour les actions du peloton.

William Doyle, un ancien sergent de la Tiger Force vivant maintenant dans le Missouri, a dit qu’il a tué tant de civils qu’il a perdu le compte.

« Nous vivions au jour le jour. On ne s’attendait pas à survivre. Il n’y a personne avec un peu de cervelle qui s’attendait à survivre », a-t-il déclaré lors d’une récente interview. « Alors tu faisais toutes les sacrés trucs que tu avais envie de faire, surtout pour rester en vie. La façon de vivre, c’est de tuer parce qu’on n’a pas à s’inquiéter de quelqu’un qui est mort ».

Le peloton aguerri au combat a élaboré une mission spéciale.

La province de Quang Ngai s’étend vers l’est depuis les montagnes luxuriantes et vertes jusqu’aux longues plages blanches de la mer de Chine méridionale.

Pour les villageois, c’était une terre ancestrale vénérée qu’ils cultivaient depuis des générations.

Pour les Nord-Vietnamiens, c’était une voie d’approvisionnement majeure pour les guérilleros qui combattaient pour la réunification du pays.

Pour les militaires américains, c’était une zone de jungles et de rivières au fond de vallées qui devait être contrôlée pour arrêter l’infiltration communiste au Sud-Vietnam. Le général William Westmoreland, commandant des forces armées américaines au Vietnam, avait créé une force d’intervention spéciale pour sécuriser la province en 1967.

Dans un conflit marqué par une féroce guérilla, la force d’intervention avait besoin d’une unité spéciale pour se déplacer rapidement à travers la jungle, trouver l’ennemi et installer des embuscades. Ce rôle incomba à la Tiger Force.

Considérée comme un corps d’élite de la 101ème Division Aéroportée, le peloton, formé en 1965, souvent scindé en plusieurs équipes pour traquer l’ennemi, crapahutait dans la jungle dans leurs uniformes à rayures tigrées, leurs chapeaux à bord souple, avec des rations de 30 jours.

Ce n’est pas n’importe qui qui pouvait entrer dans le peloton : les soldats devaient se porter volontaires, avaient besoin d’une expérience au combat, et étaient soumis à une batterie de questions, dont certaines sur leur disposition à tuer.

La majorité de ces hommes étaient des engagés venant de petites villes comme Rayland, Ohio, Globe, Ariz et Loretto, Tennessee.

Lorsque la Tiger Force est arrivée dans la province le 3 mai 1967, l’unité s’était déjà livrée à des batailles féroces plus au sud à My Cahn et Dak To.

Mais c’était un endroit différent.

Ayant un lien profond avec leur terre, les habitants de la province de Quang Ngai étaient farouchement indépendants.

Dans cet environnement peu familier, les choses ont commencé à mal tourner.

Personne ne sait ce qui a provoqué les évènements qui ont conduit à la mort d’un nombre inconnu de civils et de prisonniers.

Mais moins d’une semaine après avoir établi leur camp dans la province, les membres de la Tiger Force ont commencé à enfreindre les règles de la guerre.

Cela a commencé avec les prisonniers.

Pendant une patrouille le matin du 8 mai, les soldats ont remarqué deux personnes possiblement Vietcongs – la milice locale opposée à l’intervention des États-Unis – le long de la rivière Song Tra Cau. L’un a sauté dans l’eau et s’est échappé par un tunnel immergé, mais l’autre a été capturé.

Plus grand et plus musclé que la plupart des Vietnamiens, le soldat semblait être chinois.

Durant les deux jours suivants, il fut battu et torturé régulièrement. A un certain point, ses geôliers ont débattu pour savoir s’ils allaient le faire exploser, selon un témoin qui a déposé sous serment.

Un ancien soldat, Spécialist [rang dans l’armée américaine] William Carpenter a déclaré à The Blade qu’il avait essayé de garder le prisonnier en vie, « mais je savais qu’il était condamné ».

Après lui avoir ordonné de courir- en lui disant qu’il était libre – il a été fusillé par des soldats non identifiés.

Le traitement du prisonnier par le peloton, son passage à tabac et son exécution, est devenu la procédure habituelle de l’unité dans les mois qui ont suivi.

A maintes reprises, les soldats de la Tiger Force ont parlé d’exécutions de prisonniers capturés, tellement que les enquêteurs avaient du mal à chiffrer le nombre des victimes.

En juin, le soldat Sam Ybarra a égorgé un prisonnier avec un couteau de chasse avant de le scalper– accrochant le scalp au bout d’un fusil, ont déclaré des soldats sous serment. Ybarra a refusé de parler de l’affaire aux enquêteurs de l’armée.

Un autre prisonnier s’est vu ordonné de creuser des bunkers, puis fut battu à coups de pelle avant de recevoir une balle mortelle, comme établi dans les procès-verbaux.

La tuerie a incité un médecin à parler à un aumônier. « Cela m’a tellement bouleversé de le regarder mourir », a dit Barry Bowman durant un entretien récent.

Un soldat de la Tiger Force, le sergent Forrest Miller, a déclaré aux enquêteurs que l’exécution de prisonniers était « une règle tacite ».

Mais les membres du peloton ne faisaient pas qu’exécuter les prisonniers : ils ont commencé à viser les civils non armés.

En juin, un homme âgé en robe noire, supposément un moine bouddhiste, fut tué par balle après s’être plaint auprès des soldats du traitement infligé aux villageois. Une grenade à été placée sur son corps pour le faire passer pour un soldat ennemi.

Le même mois, Ybarra a tiré et tué un garçon de 15 ans près du village de Duc Pho, disent procès-verbaux. Il a dit plus tard aux soldats qu’il avait tué l’adolescent parce qu’il voulait ses tennis.

Les chaussures ne lui allaient pas, mais Ybarra continua ce qui devint un rituel parmi les membres du peloton : il coupa les oreilles de l’adolescent et les plaça dans un sac de rations a déclaré Specialist Carpenter.

Pendant l’enquête de l’Armée, 27 soldats ont déclaré que le découpage d’oreilles des Vietnamiens morts était devenu une pratique acceptable. Une raison : effrayer les Vietnamiens.

Les membres du peloton ont passé des lacets de chaussures dans les oreilles pour les porter autour du cou, selon les procès-verbaux.

L’ancien médecin du peloton Larry Cottingham a raconté aux enquêteurs: « Il y eu une période durant laquelle presque tout le monde portait des colliers d’oreilles ».

Les archives montrent des soldats commençant une autre pratique effroyable : arracher les dents des civils morts pour leurs plombages en or.

Les villageois ont résisté aux ordres de déplacement

Pour la Tiger Force, le combat fut imprévisible à Quang Ngai.

Durant les trois premières semaines de mai, les soldats du peloton subirent fréquemment des tirs de snipers en marchant sur des chemins inconnus.

Des pièges couvraient le flanc des collines et les plages.

Le 15 mai, l’unité tomba dans une embuscade d’un bataillon nord-vietnamien, dans ce qui devint « le massacre de la fête des mères ». De 11h00 du matin à 5h45 du soir, le peloton inférieur en nombre fut coincé dans une vallée subissant des tirs intenses.

Quand ce fut terminé, deux soldats de la Tiger Force étaient morts et 25 blessés.

Durant les semaines qui suivirent, le peloton allait changer.

Un nouvel officier de terrain, le lieutenant James Hawkins, rejoignit l’unité avec deux douzaines de remplaçants.

Les nouveaux venus arrivèrent alors que le peloton s’apprêtait à descendre dans la vallée Song Ve.

Le plan de l’armée était d’obliger les villageois à se rendre dans des centres de réfugiés pour les empêcher de cultiver le riz qui nourrirait l’ennemi. Mais ce ne devait pas être une tâche aisée.

De nombreux villageois refusèrent d’aller dans les centres, qui on été critiqués par le Département d’État des États-Unis en 1967 pour leur manque de nourriture et d’abris. Entourés de murs de béton et de fils de fer barbelés, les camps ressemblaient à des prisons.

Bien que l’armée ait lâché des tracts depuis les hélicoptères ordonnant aux 5 000 habitants de se rendre dans les centres, beaucoup ont ignoré les ordres. « Ils voulaient rester sur leurs terres. Ils ne prenaient pas parti dans la guerre », s’est récemment souvenu Lu Thuan, 67 ans, agriculteur.

Contrairement à la majeure partie de la province, la vallée, séparée de la côte surpeuplée par d’étroits chemins de terre boueux, n’était pas un centre de rébellion, disent les villageois et les historiens, « Nous voulions juste qu’on nous laisse tranquilles » a dit M.Lu

Le lieutenant a exécuté un homme âgé, sans armes.

Mais personne n’a été laissé tranquille.

La vallée Song Ve, large de 6.4374 kilomètres par 9.6561 kilomètres de long, devint le centre des opérations de la Tiger Force durant les deux mois suivants.

Pour nettoyer le terrain, les soldats commencèrent à incendier les villages pour obliger les gens à partir;

Cela n’a pas toujours marché comme prévu.

Parfois, les villageois s’enfuyaient simplement vers un autre hameau. D’autres fois, ils se cachaient.

Pour les soldats, la vallée devint un endroit démoralisant.

Pendant le jour, il encerclaient les gens pour les envoyer dans des camps de réfugiés. La nuit, les membres du peloton s’entassaient dans les campements du fond de la vallée, évitant les grenades lancées par les soldats ennemis dans les montagnes.

La ligne entre les civils refusant de partir et l’ennemi devint de plus en plus brouillée.

Une nuit, le peloton se jeta sur un charpentier âgé qui venait juste de traverser la rivière peu profonde du Song Ve. Dao Hue, comme on le nommait, avait passé toute sa vie dans la vallée.

Il se dirigeait vers son village le long des rives de la rivières sur un chemin boueux qu’il connaissait par cœur.

Cette nuit là, il ne devait pas rentrer à la maison.

Sa mort par balle, ce 23 juillet, alors qu’il suppliait pour sa vie, sera rappelée par cinq soldats pendant l’enquête de l’armée.

Cela aussi enverrait un message aux gens de la vallée disant que personne n’était à l’abri, provoquant la fuite de centaines d’entre eux.

Le peloton avait patrouillé dans la vallée et monté un campement dans un village abandonné, où ils commencèrent à boire de la bière livrée par hélicoptère. Au crépuscule, plusieurs soldats étaient ivres, selon les procès-verbaux.

A la tombée de la nuit, le peloton reçut un ordre inattendu : avancer le long de la rivière, et installer une embuscade. Ce qui suivit fut une fusillade qui souleva des questions parmi les soldats bien après qu’ils eurent quitter le Vietnam.

Quand M. Dao traversa a rivière, il se heurta au sergent Leo Heaney, qui attrapa le vieux Vietnamien par sa barbe grise.

Immédiatement le charpentier de 68 ans laissa tomber sa perche d’épaule portant des paniers chargés d’oies de chaque côté.

« Il était terrifié et croisa ses mains et commença à implorer pitié, selon ce que je compris, d’une voix aiguë », a déclaré aux enquêteurs de l’armée M. Heaney.

Il a dit qu’il avait compris que l’homme ne représentait aucune menace.

Le sergent Heaney a dit qu’il avait escorté M.Dao vers les chefs du peloton, le lieutenant Hawkins et le sergent Harold Trout. En tremblant, l’homme a continué à bredouiller bruyamment, ont dit les témoins.

Immédiatement, le lieutenant Hawkins a commencé à secouer le vieil homme et à l’insulter, se sont souvenus les témoins. Sans avertissement le sergent Trout a matraqué M.Dao avec le canon de son fusil M16.

Il est tombé au sol, couvert de sang.

Dans une déposition sous serment aux enquêteurs, le spécialiste Carpenter a déclaré avoir dit au Lieutenant Hawkins que « l’homme était juste un fermier et qu’il était sans armes ».

Mais en tant que médecin, Barry Bowman a essayé de soigner la blessure à la tête du villageois, le lieutenant Hawkins a soulevé l’homme d’où il se tenait agenouillé, et lui a tiré une balle dans le visage avec une carabine calibre 15.

« Le vieil homme est tombé en arrière sur le sol, et Hawkins lui a encore tiré dessus », a déclaré le spécialiste Carpenter dans une déposition sous serment. « Je savais juste qu’il était mort, la moitié de sa tête avait explosé ».

Le lieutenant Hawkins a nié toutes les allégations dans un entretien avec les enquêteurs de l’armée le 16 mars 1973. Mais dans une récente interview avec The Blade, il a admis avoir tué le vieil homme, prétendant que sa voix était assez forte pour attirer l’attention de l’ennemi.

« J’ai éliminé immédiatement ce risque ».

Mais quatre soldats ont dit aux enquêteurs qu’il y avait d’autres moyens de le faire taire. En fait, les tirs ont révélé leur position, ce qui a mené à une fusillade.

M. Bowman : « Il n’y avait aucune raison justifiable de tuer le vieil homme. »

Près de quatre décennies plus tard, les villageois qui ont trouvé les restes de M. Dao ont dit qu’ils savaient qu’il avait été tué par des soldats américains.

Sa nièce, Tam Hau, aujourd’hui âgée de 70 ans, a été l’une des premières à voir le corps de son oncle près de la rivière le lendemain.

Elle et un autre parent, Bui Quang Truong, ont traîné les restes de leur oncle jusqu’à leur village. « On lui a tiré dessus sur tout le corps », se souvient-elle. « C’était très triste – triste pour nous tous ».

Les soldats ont intensifié les attaques dans la vallée.

Quatre jours après le meurtre de Dao Hue, quatre soldats de la Force du Tigre furent blessés dans des attaques à la grenade de la guérilla.

La peloton a riposté.

Au cours des 10 jours suivants, les soldats ont fait un carnage à travers la vallée.

La zone a été déclarée zone de tir franc – une désignation spéciale qui signifie que les troupes n’ont pas besoin de demander l’approbation des officiers et des responsables sud-vietnamiens avant d’attaquer les soldats ennemis.

Mais les soldats de la Tiger Force ont pris au pied de la lettre les mots « zone de tir franc ». Ils ont commencé à tirer sur des hommes, des femmes et des enfants, selon les anciens membres du peloton.

Deux hommes malvoyants retrouvés errants dans la vallée ont été escortés jusqu’à un coude de la rivière Song Ve et fusillés , selon les archives. Deux villageois, dont un adolescent, ont été exécutés parce qu’ils n’étaient pas dans des camps de relogement.

Alors qu’ils s’approchaient d’une rizière le 28 juillet, les membres du peloton ont ouvert le feu sur 10 fermiers âgés.

Les soldats de la Tiger Force et les habitants du village de Van Xuan se sont souvenus longtemps de l’image des corps éparpillés sur l’étendue verte.

Aux dires de tous, les paysans pensaient qu’ils étaient en sécurité.

Ils étaient trop vieux pour servir dans l’armée et n’étaient pas ouvertement alignés avec l’une ou l’autre partie de conflit, selon leurs proches.

En fin de compte, quatre personnes ont été tuées et d’autres blessées dans ce que plusieurs soldats ont qualifié d’attaque injustifiée.

L’ordre de tirer a été donné par le lieutenant Hawkins, l’officier qui dirigeait la patrouille, selon les procès-verbaux.

Un villageois s’est récemment rappelé que les fermiers ont été surpris lorsque les soldats ont commencé à tirer. Kieu Trac, aujourd’hui âgé de 72 ans, a dit qu’il a regardé impuissant son père tomber dans la rizière avec les autres.

Il a dit qu’il a attendu des heures avant de ramper dans les champs dans l’obscurité pour chercher le corps de son père. Il se rappelle avoir retourné les cadavres – un par un – jusqu’à ce qu’il trouve Kieu Cong, 60 ans.

Le fils et sa femme, Mai Thi Tai, ont ramené sa dépouille mortelle au village pour l’enterrement.

Les corps de trois autres, Le Muc, Phung Giang, et d’une femme âgée de la famille Trang, ont été enterrés plus tard par des parents.

« Les fermiers n’ont rien fait… nous n’avons pas fait de mal aux soldats. Tout ce que nous faisions, c’était de travailler dans les champs », a dit M. Kieu, montrant du doigt l’endroit où son père et les autres ont été tués. « Ils pensaient que les soldats les laisseraient tranquilles ».

Un autre villageois, Lu Thuan, qui a regardé l’attaque depuis une montagne proche, a dit qu’il ne se rappelle pas combien de personnes ont été blessées.

« Certains ont été blessés », a dit M. Lu, aujourd’hui âgé de 67 ans. « Ils ne pouvaient pas courir assez vite. D’autres ont fait comme s’ils étaient morts ».

M. Carpenter, l’un des soldats de la patrouille, insiste sur le fait qu’il n’a pas tiré avec son arme. « C’était mal », a-t-il dit lors d’une récente interview. « Je n’aurais certainement pas pu tirer. Ces gens ne dérangeaient personne ».

Il a dit aux enquêteurs de l’armée qu’il avait peur d’exprimer son opinion. Une culture s’était développée dans l’unité qui encourageait les tueries des civils, les chefs d’équipe appliquant un code du silence.

Quatre anciens soldats ont dit aux enquêteurs qu’ils n’avaient pas signalé les atrocités parce que les chefs d’équipe les avaient prévenus de se taire.

Ken Kerney, l’ancien simple soldat, s’est souvenu, lors d’un récent interview, du briefing qu’il a reçu avant de rejoindre la Tiger Force.

« Les officiers m’ont dit que « ce qui se passe ici, reste ici. Tu ne dis jamais à personne ce qui se passe ici. Si on découvre que tu l’as fait, tu le regretteras ». Ils ne m’ont pas dit ce qu’ils feraient, mais je le savais. Donc tu as peur de dire quoi que ce soit ».

Les villageois interviewés récemment ont dit qu’ils ont creusé des douzaines de fosses communes après que les soldats se sont déplacés dans la vallée.

Nguyen Dam, 66 ans, s’est souvenu de la sinistre tâche d’enterrer les voisins et les amis dont les corps avaient été laissés dans les champs.

« Nous ne pouvions même pas manger à cause de l’odeur », a dit le riziculteur. « Je ne pouvais pas respirer l’air parfois. Il y avait tellement de villageois morts que nous ne pouvions pas les enterrer un par un. Nous avons dû tous les enterrer dans une seule tombe ».

La peloton s’est déplacé vers le nord et s’est concentré sur le dénombrement des corps.

Quelques jours après l’attaque contre les fermiers, des avions américains ont survolé la vallée, larguant des milliers de gallons de défoliant pour s’assurer que personne n’y cultiverait du riz pendant la guerre.

Pour la Tiger Force, la campagne Song Ve était terminée.

Le 10 août, des soldats de peloton – armés de nouveaux matériaux et de renforts – ont acheminé un convoi de camions dans une nouvelle zone située à 30 milles au nord.

Connu sous le nom de province de Quang Nam, le vaste paysage était couvert de jungles à triple canopée et de tunnels ennemis complexes.

La mission était de contrôler la province, mais pas de la manière traditionnelle de conquérir un territoire.

Le peloton a été entraîné dans une bataille qui est devenue un mantra de la guerre : le comptage des corps.

Le succès d’une bataille se mesurerait par le nombre de personnes tuées – et non par la prise d’un village, selon les dépositions sous serment de 11 anciens officiers.

Au cours de ce qui est devenu l’une des périodes les plus sanglantes de 1967, l’armée a lancé le 11 septembre une campagne connue sous le nom d’Opération Wheeler.

Le commandant de bataillon qui dirigerait la Tiger Force et trois autres unités était le lieutenant-colonel Gerald Morse, qui avait pris la relève le mois précédent.

L’officier de 38 ans était décrit comme un commandant agressif et impliqué qui se déplaçait en hélicoptère et gardait un contact radio fréquent avec ses unités du 1er Bataillon, 327e Infanterie.

Quelques jours après avoir pris la relève, le colonel Morse a changé le nom des trois compagnies du bataillon – une action mise en question par les enquêteurs des années plus tard.

Au lieu des compagnies A, B et C, on les appelait maintenant Assassins, Barbares et Coupeurs de gorge – avec une enseigne hissée sur le quartier général du bataillon portant les nouveaux noms. Et le colonel Morse se faisait appeler « cavalier fantôme ».

Sous son commandement, la Tiger Force a été incitée à patrouiller de manière forte les dizaines de hameaux de la province.

Mais les soldats ont vite appris que c’était différent de la vallée de Song Ve.

Ce n’était pas seulement le foyer des Viet Cong, mais un adversaire beaucoup plus entraîné et discipliné : la 2ème Division de l’Armée du Nord Vietnam.

Bien que ces forces ennemies se fussent cachées auparavant dans les montagnes voisines des Annamese, elles se dirigeaient maintenant vers Chu Lai, l’immense base aérienne américaine qui abritait la Tiger Force et d’autres unités.

Au début du mois de septembre, les soldats ennemis tendaient des embuscades aux troupes, y compris la Tiger Force.

« Nous nous sommes vite retrouvés face à l’ennemi », se souvient William Carpenter, l’ancien spécialiste de peloton qui vit maintenant dans l’est de l’Ohio. « On aurait dit qu’on se faisait attaquer tous les jours ».

Dans les 18 jours suivant l’arrivée dans la nouvelle zone d’opérations, cinq soldats de la Tiger Force sont morts et 12 ont été blessés dans des combats qui ont laissé les autres membres du peloton amers et en colère.

Le peloton – divisé en groupes de quatre à six soldats – a commencé à attaquer les villages par vengeance, selon d’anciens soldats.

« Tout le monde avait soif de sang à l’époque, et on disait : « Nous allons les retrouver. On va y retourner. Nous allons égaliser le score » », a déclaré l’ancien médecin Rion Causey lors d’une récente interview.

Il a dit qu’il a vu des soldats mener des agressions contre des civils non armés qui refusaient de quitter leur foyer.

« Je n’ai jamais rien vu de tel. Nous ne faisions qu’arriver et nettoyer la population civile », a déclaré M. Causey, 55 ans, aujourd’hui ingénieur nucléaire en Californie. « Cela se faisait tous les jours, au jour le jour ».

Dans certains cas, l’armée a largué des tracts dans les villages pour avertir les gens d’aller dans les centres de transfert.

Si les gens ne partaient pas, « ils se feraient tuer », a dit M. Causey.

Pour couvrir les meurtres, les chefs de peloton ont commencé à compter les civils morts comme soldats ennemis, ont déclaré cinq anciens soldats à The Blade.

Un examen des registres de l’Armée de terre appuie leurs récits.

Pendant 10 jours à partir du 11 novembre, les entrées montrent que les membres du peloton prétendaient tuer les Viet Cong – un total de 49. Mais aucune arme n’a été trouvée sur 46 morts, selon les rapports.

M. Causey se souvient d’un rapport destiné aux commandants.

« Nous appelions à la radio – ‘sept Viet Cong en provenance de la cabane. Abattus et tués’ – Bon sang, ils ne s’enfuyaient pas. On ne savait pas si c’était des Viet-Cong ».

Le sergent James Barnett a dit aux enquêteurs qu’il avait un jour fait part au lieutenant Hawkins de ses inquiétudes quant au fait que des soldats de la Tiger Force tuaient des gens qui ne portaient pas d’armes.

« Hawkins m’a dit de ne pas trop me tracasser », a-t-il dit. « On peut toujours avoir les armes plus tard ».

Pendant le carnage, les soldats ont commis certaines de leurs atrocités les plus brutales, selon les dossiers de l’armée.

Une jeune fille de 13 ans a été égorgée après avoir été violentée sexuellement, et une jeune mère a été tuée par balle après que des soldats aient incendié sa maison.

Un adolescent non armé a été abattu d’une balle dans le dos après qu’un sergent de peloton a ordonné au jeune homme de quitter un village, et un bébé a été décapité pour qu’un soldat puisse retirer son collier.

Au cours de l’enquête de l’armée, l’ancien soldat Joseph Evans – un autre soldat de la Tiger Force – a refusé d’être interrogé. Mais dans une récente interview, il a déclaré que de nombreuses personnes qui fuyaient les soldats pendant cette période ne constituaient pas une menace pour les troupes.

« Ils couraient parce qu’ils avaient peur. Ils avaient terrifiés. On a tué beaucoup de gens qui n’auraient pas dû être tués. »

Les grenades visaient les civils dans les bunkers.

Pour les villageois, c’était une routine : courir vers les bunkers souterrains pour la sécurité.

Dans chaque hameau, il y avait des abris, étayés par du bambou et de la brique et couverts de feuilles et de broussailles.

Pour les civils, peu importe que les soldats soient américains ou nord-vietnamiens. Ils allaient dans les bunkers quand l’un ou l’autre s’approchait.

Lorsque la Tiger Force est apparue sur un chemin menant à un village situé à 20 miles à l’ouest de Tam Ky, les gens se sont précipités pour se mettre à l’abri.

Les soldats de la Tiger Force ont dit aux enquêteurs qu’ils se souvenaient d’avoir vu des femmes et des enfants ramper à travers les ouvertures.

Personne ne sait combien il y en avait à l’intérieur, mais cela n’avait pas d’importance.

Lorsque les soldats sont arrivés à l’entrée du bunker, ils « savaient quoi faire », a déclaré le soldat Ken Kerney aux enquêteurs.

Sans essayer de parler aux gens en bas, les soldats ont retiré les clips de leurs grenades et ont lâché les explosifs à travers les trous.

En installant le camp à proximité, les soldats ont entendu des cris humains provenant des abris souterrains tout au long de la nuit.

Mais personne ne s’est donné la peine de les aider.

Pour Charles Fulton, membre du peloton, la nuit a traîné en longueur.

« Nous n’arrêtions pas d’entendre les bruits humains qui venaient de la direction des bunkers », a-t-il dit aux enquêteurs. « C’étaient les bruits de personnes qui avaient été blessées et qui essayaient d’attirer l’attention de quelqu’un pour obtenir de l’aide. Bien que faibles, ils étaient clairs. »

Les corps ont finalement été emmenés par les villageois, ont dit d’anciens soldats aux enquêteurs. Aucune arme n’a été trouvée dans les bunkers, et il n’y avait aucune preuve que les villageois constituaient une menace pour les forces américaines, selon les déclarations des témoins.

Le lendemain, les soldats qui s’approchaient du hameau ont vu les corps de femmes et d’enfants le long de la route.

Les soldats ont atteint l’objectif de 327 morts.

Vers la fin de l’opération Wheeler, la volonté de tuer était encore plus grande.

Un jour, un ordre a été donné par radio et sept soldats s’en souviendront sept ans plus tard.

Une voix s’est fait entendre sur les ondes donnant un objectif pour le bataillon : nous voulons un nombre de corps de 327. Le nombre était important parce qu’il était le même que la désignation de l’infanterie du bataillon : le 327e.

Trois anciens soldats ont juré sous serment que l’ordre venait d’un homme qui s’est identifié comme « Ghost Rider » – le nom de radio utilisé par le colonel Morse.

Les enregistrements radio de l’armée montrent que l’objectif avait été atteint : Tiger Force a rapporté le 327e meurtre le 19 novembre.

Lors d’une récente interview, le colonel Morse, qui a pris sa retraite en 1979, a nié avoir donné un tel ordre, affirmant qu’il était « ridicule… Je n’aurais jamais fait une chose pareille. »

Au cours de l’interrogatoire des enquêteurs de l’armée, l’ancien soldat John Colligan a déclaré que l’ordre avait bien été donné.

En fait, il a dit que le soldat qui atteindrait ce but « recevrait une sorte de récompense ».

Le sergent Barnett a dit aux enquêteurs qu’il a entendu le même ordre sur les ondes par quelqu’un qui s’est identifié comme étant Ghost Rider.

Trois anciens soldats ont déclaré lors d’entretiens récents que l’objectif a été atteint en partie grâce à l’assassinat de villageois.

Le nombre de meurtres reste un mystère.

Personne ne sait combien de civils non armés ont été tués par la Tiger Force de mai à novembre 1967.

Les soldats du peloton ont tué 120 villageois en un mois seulement, a déclaré l’ancien médecin Rion Causey lors d’une récente interview.

L’ancien médecin Harold Fischer a rappelé que la plupart des membres du peloton « tiraient dans tout les coins ».

« On allait dans les villages et on tirait sur tout le monde. On n’avait pas besoin d’excuse. S’ils étaient là, ils étaient morts. »

Alors que l’armée a prouvé 20 crimes de guerre contre 18 soldats de la Tiger Force au cours de leur ratissage de sept mois à travers les Hauts-Plateaux du Centre, d’anciens soldats en ont décrit 11 autres lors des interviews récentes avec The Blade, notamment :

  • Deux hommes âgés tués lors d’une attaque non provoquée dans un hameau près de Tam Ky, l’un a été décapité et l’autre, qui était blessé, a été abattu par le médecin Barry Bowman dans un « homicide par compassion », a-t-il dit.
  • Un homme âgé tué par balle par le soldat Colligan près de Chu Lai quand il voulait tester une nouvelle arme de poing de calibre 38 sur une cible vivante, a dit M. Fischer.
  • De nombreux villageois abattus par des membres de la Tiger Force dans un hameau près de Chu Lai, a déclaré l’ancien soldat Douglas Teeters. Les villageois brandissaient des feuillets pour demander à être déplacés, mais lorsque les forces ennemies ont tiré sur les soldats depuis une autre direction, les troupes ont ouvert le feu sur tous ceux qu’ils voyaient, a dit l’ancien médecin.

« Nous en avons tué un paquet. Je ne me souviens pas combien », a-t-il dit. « Mais je me souviens quand c’était fini, on a juste dit que les bridés morts étaient des Viet Cong. Mais nous savions qu’ils n’étaient pas tous des Viet Cong ».

Et la plupart des soldats se taisaient, même s’ils ne participaient pas.

« Rappelez-vous, dans la jungle, il n’y avait pas de policiers. Pas de juges. Il n’y avait pas d’ordre public », a déclaré M. Kerney lors d’une récente interview. « Chaque fois que quelqu’un avait envie de faire quelque chose, il le faisait. Il n’y avait personne pour les arrêter. »

« Alors on a regardé et on n’a rien dit. On a tourné le regard ailleurs. Avec le recul, c’est terrible. On aurait dû dire quelque chose. Mais à l’époque, l’état d’esprit de tout le monde était : « C’est bon », mais ce n’était pas bon. C’est très triste. »

L’évolution de la guerre a mis les troupes sur la défensive

Fin novembre, la longue campagne était terminée.

Dans un article paru dans le journal Stars and Stripes de l’armée, Sam Ybarra de la Tiger Force a été félicité pour le 1 000e meurtre de l’opération Wheeler.

Lors d’une cérémonie à la base de Phan Rang le 27 novembre 1967, des médailles ont été épinglées sur la poitrine des soldats de la Tiger Force, y compris le sergent Doyle, qui avait ordonné l’exécution d’un fermier pendant l’opération.

Dans les semaines qui suivirent, la Tiger Force quitta les Hauts-Plateaux du Centre. Au début de 1968, la guerre était en train de changer.

Le Nord Vietnam a commencé sa propre campagne – l’offensive du Tet – attaquant 100 villages et villes dans le sud.

La Tiger Force a été envoyée pour défendre une base près du Cambodge.

Pour le médecin Rion Causey, la guerre ne consistait plus à tuer des civils, mais à défendre les places fortes américaines au fur et à mesure que l’ennemi se dirigeait vers Saïgon.

Comme le camp de base était envahi et que les soldats étaient en train de mourir, il en est arrivé à une sinistre conclusion :

« La seule porte de sortie de la Tiger Force était d’être blessés ou tués. »

Il avait raison.

Le 6 mars 1968, il a été blessé et, alors qu’il était hélitreuillé, il s’est souvenu d’avoir regardé les soldats de la Tiger Force en bas.

« Je me souviens m’être dit : « Que Dieu vous vienne en aide pour ce que vous avez fait. Que Dieu vous vienne en aide. » »

(Histoire publiée le 19 octobre 2003)

Source : Toledoblade, Michael D. Sallah & Mitch Weiss, 22-10-2003

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 25.06.2018 à 07h48

Bel exemple de la « civilisation » de la « grande démocratie des droits de l’homme » en marche pour sauver le monde de la barbarie.
Nous ne pouvons et ne devons, en aucun cas, invoquer la moindre justification qui puisse excuser ces exactions quelles que puissent en être leurs finalités.
Mais n’avons pas eu, nous mêmes, des coupeurs de têtes au nom des droits de l’homme? Ces droits de l’homme dont l’Amérique a reçu l’héritage. Monsieur de la Fayette doit se retourner dans sa tombe.
Tout ce qui s’impose, par des crimes cruels et barbares, nous entraine, tous ensemble, dans le gouffre infernal et désastreux de la haine.

58 réactions et commentaires

  • pantocrator // 25.06.2018 à 07h14

    make America great again …

      +9

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  • DUGUESCLIN // 25.06.2018 à 07h48

    Bel exemple de la « civilisation » de la « grande démocratie des droits de l’homme » en marche pour sauver le monde de la barbarie.
    Nous ne pouvons et ne devons, en aucun cas, invoquer la moindre justification qui puisse excuser ces exactions quelles que puissent en être leurs finalités.
    Mais n’avons pas eu, nous mêmes, des coupeurs de têtes au nom des droits de l’homme? Ces droits de l’homme dont l’Amérique a reçu l’héritage. Monsieur de la Fayette doit se retourner dans sa tombe.
    Tout ce qui s’impose, par des crimes cruels et barbares, nous entraine, tous ensemble, dans le gouffre infernal et désastreux de la haine.

      +42

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  • Sandrine // 25.06.2018 à 07h57

    On ne parle pas assez du Vietnam. On n’en parle plus… Alors qu’on nous abreuve chaque semaine (ou presque) de reportages, d’emissions sur les exactions des Allemands a l’est ( à croire que la Shoah ayant été tellement surinvestie médiatiquement, il faut maintenant trouver autre chose)

      +26

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  • Nerouiev // 25.06.2018 à 08h06

    La guerre c’est d’abord le retrait de nos lois humanitaires, laissant l’homme libre de retourner à la sauvagerie sans crainte de poursuites. Mais le pire c’est la délation où même l’ami peut sournoisement vous dénoncer dans un terrain où tout peut arriver en toute liberté.

      +7

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  • Johann // 25.06.2018 à 08h27

    Mais pourquoi le Vietnam, la Chine ou la Russie de réalise-t-ils pas un film à grand spectacle pour illustrer cette barbarie immonde? En lieu et place des films de propagande yankees à la gloire de ces assassins…

      +16

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    • Sandrine // 25.06.2018 à 08h44

      Nous pourrions aussi commencer par bohicoter les films produits à holyhood. Personnellement c’est ce que je fais (pas de temps pour ces c… d’ailleurs)

        +25

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    • Subotai // 25.06.2018 à 19h52

      Platoon, Apocalypse Now dans sa version « Redux », malgré les contraintes du bizness, pas vraiment à la gloire de « ces assassins ».

        +2

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      • Sandrine // 26.06.2018 à 13h44

        Tous les films que vous citez dénoncent la guerre en tant qu’elle est une souffrance pour le soldat américain ; Dans aucun d’eux, le point de vue des populations civiles concernées ainsi que leurs souffrances ne sont centraux (ni meme réellement evoqué).

          +3

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        • Hugo // 26.06.2018 à 18h08

          Bonjour Madame,
          Il existe une somme d’archives conservées par la Süd Deutsche Rundƒunk, mais c’est dur de visionner cela sans vomir, 11 heures conservées au montage….. C’est pourtant peu de choses, rapportées aux 70 ANS de ravages incessants depuis l’envoi du Corps expéditionnaire du « Gouvernement de Gauche » (Jules Ferry), écrasé à Cao Bang, puis renƒorcé par de nouvelles troupes, à la suite de 17 votes de rejet par les Députés ƒrançais, mais, à l’usure, au 18° tour de scrutin……
          ((entre-temps, bien sûr, les nha que ont dû libérer la Mère-patrie en 14-18 et 39-45 ; puis le moine-soldat Thierry d’Argenlieu a déclaré nuls les accords conclus entre £e GENERAL LECLERC et Hô Chi Minh. Sa police secrète torturait les mécontents dans les bases de l’Armée de l’air, vous savez pourquoi? parce que les pistes étaient longues et loin des oreilles indiscrètes, on n’entendait pas les hurlements)).
          Savez-vous comment on recrutait pour les plantations de caoutchouc? Ma tante a épousé le directeur d’une plantation au Cambodge (pour une compagnie ƒrançaise bien connue). Comme la population locale était jugée peu efficace, les troupes coloniales, très-serviables, encerclaient de temps en temps un village au Nord du Viêt Nam, jugé plus industrieux. On « emmenait » les hommes de 25 à 35 ans. £eurs épouses pouvaient les suivre… à condition d’abandonner leurs enƒants au village.
          Et pourtant, c’est £e HAUT COMMANDEMENT DE LA MARINE, qui forçait (un peu) les colons ƒrançais à modérer leur rapacité.
          Pour ƒinir, je vous recommande en toute priorité le NHẬT KÝ ĐẶNG THÙY TRÂM // Journal intime de ĐẶNG THÙY TRÂM, une doctoresse du Nord qui opérait les « Gueules Cassées » dans un hôpital souterrain du Viêt Công (Sud Viêt Nam). Ca rappelle un peu la claustration d’Anne Frank, mais la ƒin ƒut un peu différente : Un commando de la C.I.A. ƒit irruption dans les Salles d’Op….. et massacra tout le monde au lance-ƒlammes.. Pour des raisons que j’ai oubliées, le Journal intime ƒut retrouvé presque intact dans une poche de cette ƒemme et le colonel « en charge » du « nettoyage » l’emporta aux U.s.a. – Un jour quelqu’un lui traduisit des pages, et des pages et des pages, et il s’effondrait. Il est allé rapporter le tout aux parents, près de Hà Nôi, avec les mâchoires qui claquaient. Breƒ, le tout ƒut publié et devint pendant trois ans le livre le plus vendu, en particulier auprès de la jeunesse. Et adapté au cinema. Si l’Histoire vous intéresse, vous trouverez surement quelqu’un qui voudra bien vous traduire!

            +4

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  • Toff de Aix // 25.06.2018 à 08h43

    La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens..

    Ce genre de récit le prouve : ces exactions sont communes à toutes les guerres et à toutes les époques. Ce qui l’est moins ici, c’est que les officiers supérieurs et le commandement savait, et encourageait la chose à grande échelle. Il fallait faire du chiffre, et puis de toutes façons, c’étaient que des bridés, des sous hommes qui en plus laissaient faire les communistes… Dans ce cas, pourquoi se gêner ? On retrouve dans ces récits terribles tout ce qui fait le paradoxe de l’Amérique : son racisme profondément ancré dans toutes les couches populaires, son illusion de grandeur, son exceptionnalisme, sa brutalité institutionnelle.. Et paradoxalement une certaine liberté d’expression, qui fait que quelques décennies plus tard, on en parle beaucoup plus facilement dans la presse. Ce qui n’est pas le cas de certaines autres « grandes démocraties ». La chape de plomb qui est toujours présente sur « les événements d’Algérie », bien antérieurs à ceux du viet nam, le prouve amplement….

      +21

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    • Sandrine // 25.06.2018 à 08h56

      Ce qui vous choque, dites-vous, c’est que les gradés ont laissé faire…
      Mais ça aussi, c’est le propre de toutes les guerres! Si les soldats commettent des exactions, c’est parce qu’ils savent (ou croient) qu’ils seront impunis. Et si les gradés ne les punissent pas, c’est d’une part, parce qu’ils ne veulent pas saper le moral de leur troupe et d’autre part parce qu’ils savent que laisser libre court aux pulsions destructrices de leurs hommes augmente leur ardeur au combat et leur permet de décompresser par rapport aux rigueurs de la discipline militaire.
      La guerre est une chose sale. L’armé une chose encore plus sale.

        +13

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      • Toff de Aix // 25.06.2018 à 09h21

        Où avez vous lu que j’étais choqué par la permissivité des officiers ? Certainement pas dans mon commentaire ci dessus, relisez moi 😉

        J’essayais plutôt d’expliquer que ce genre de commando n’a pas pété les plombs comme ça un beau matin, et continué à les péter pendant huit mois, sans aucune contrainte. Ce qui prouve qu’il y avait un commandement que ça arrangeait, et qui le favorisait. Je ne rentrerai pas dans le jugement moral : bien sur que la guerre c’est moche, et que ce qu’ils ont fait ça l’est aussi, mais le principal n’est pas là.

        Le principal, à mon sens, c’est la chaîne institutionnelle de responsabilités qui a mis en place ce commando, qui l’a entraîné à commettre ces atrocités, qui les a encouragées et qui ensuite les a couvertes, quand elle n’a pas essayé de tout simplement les effacer. Et tout ça par idéologie « tout plutôt que le communisme ».

        Oui, un peu comme les nazis avec la shoa : nous avons eu un semblant de mécanisme identique ici, je n’ai pas peur de la comparaison.

        Et ça n’est pas la première fois, renseignez vous sur les massacres des communistes en Indonésie, soutenus par les Usa, par exemple…

        Il y a à une très longue liste, et les Usa ont du mal à l’admettre, eux qui se rangent systématiquement dans le camp du Bien.

          +9

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        • Sandrine // 25.06.2018 à 13h53

          Je compends ce que vous voulez dire par votre comparaison avec la shoah. Personnellement, je ferais plutôt le parallèle avec la fameuse phrase qui aurait été prononcée lors de la croisade contre les Albigeois « Tuez les tous, dieu reconnaîtra les siens».
          Le génocide à l’encontre des juifs participe un peu du meme imaginaire, c’est vrai ; mais il demeure selon moi, malgré tout, un cran au dessus à cause de son aspect « rationnel » et rationalisé (tant dans le discours que dans les methodes scientifiques et industrielles mises en œuvre pour le réaliser)

            +5

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        • RGT // 25.06.2018 à 20h18

          De toutes façons, le seul moyen pour une armée d’invasion ou d’occupation d’être « efficace » consiste simplement à être composée et surtout dirigée par des psychopathes.

          Ces psychopathes sont normalement « neutralisés » en période de paix (quoique ?) mais ils sont largement instrumentalisés et utilisés par les seuls vrais criminels de guerre que personne ne condamne jamais : Les politiques et les oligarques qui, bien à l’abri dans leurs assemblées, leurs ministères ou leurs palais, décident en tout connaissance de lancer ces tueries de masse pour assouvir leur soif de puissance et accroître leurs profits.

          Et sur le terrain, de pauvres types totalement « normaux » se retrouvent embrigadés parfois malgré eux dans ces opérations écœurantes et suivent le mouvement, parfois simplement pour sauver leur peaux vis à vis des malades mentaux qui les accompagnent.

          Combien d’appelés ont été « tués par l’ennemi » alors qu’ils criaient leur réprobation vis à vis de ces actes barbares ???
          On ne saura jamais, mais une chose est certaine : De nombreux appelés américains ont été victimes de ces meurtres, pour éviter que les horreurs ne soient connues du public mais aussi pour inciter les « indécis » à fermer leurs gueules.

          Et ne vous en faites pas, les USA ne sont pas les seuls à avoir commis des atrocités méritant de nouveaux « Nüremberg ».

          L’état français a aussi utilisé des types du même acabit pour « maintenir la paix » dans les anciennes colonies.

          Seuls les perdants peuvent être poursuivis pour des crimes de guerre suite à une défaite écrasante.
          Les « vainqueurs » sont à jamais épargnés de toute critique, même si leurs crimes sont largement pires que ceux des « ennemis » qui sont tant décriés.

          Pour la guerre du Vietnam, les USA ont réussi à sauver leurs fesses de procès retentissants en signant la « paix » juste avant la débâcle finale.
          Et pour les guerres d’indépendance coloniales, la France, du moins ses dirigeants ont aussi sauvé leurs fesses en signant la paix au bon moment.

          Connaissez-vous UN SEUL CAS d’une armée qui ait décidé d’elle-même d’envahir un autre pays sans l’accord du gouvernement du pays qui la finance ?
          Moi non.

            +4

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          • Sandrine // 25.06.2018 à 23h03

            Il y a quand même par exemple Chypre et le régime des Colonnels.
            Sous l’empire romain, c’est aussi l’armée qui faisait la pluie et le beau temps (surtout après Comode).

              +1

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      • DUGUESCLIN // 25.06.2018 à 18h04

        Un de mes oncles (appelé sous les drapeaux) et de retour d’Algérie, m’a raconté qu’alors que sa section fêtait un évènement, un caporal-chef de carrière, très éméché s’est vanté d’un viol dans un village. Le jeune lieutenant à peine plus âgé que ses soldats a explosé sa canette de bière accompagné du mot ‘salaud » sur la tête de ce salopard.
        Le caporal-chef a porte plainte auprès du colonel du régiment qui a convoqué le lieutenant, après des remontrances de principe il lui a dit qu’il aurait eu la même réaction.
        Tous les bidasses ont admiré leur lieutenant. Le caporal-chef a compris que tous allaient déclaré que le salopard avait glissé sur une peau de banane.
        Il y a de tout dans l’armée

          +6

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        • Sandrine // 25.06.2018 à 22h57

          Je crois que c’est Vassili Grossman qui raconte cette anecdote qui s’est passée à Berlin en mai 45 : un jeune officier russe partageait l’appartement avec un groupe de femmes allemandes que sa présence protégeait des attaques des groupes de soudards qui sillonnaient la ville à la recherche de victimes féminines. Quand il quittait l’apartement pour les besoins du service, on le suppliait de revenir le plus vite possible, ce qu’il tachait de faire. Il va sans dire que lui-même n’a touché à aucune de ces femmes. Je crois en outre me souvenir que l’officier était d’origine juive (mais peut-être que je confonds avec une autre histoire similaire).

            +5

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          • Ando // 26.06.2018 à 13h18

            Dommage que les femmes russes dans les territoires conquis par le Reich entre 1941 et 1942 n’aient pas eu droit quelques fois a la même commiseration.

              +4

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            • Sandrine // 26.06.2018 à 15h35

              L’objectif des Russes n’était pas l’extermination de la population. Ils ne souhaitaient pas se mettre ce qui restait des Allemands à dos, alors qu’ils étaient en pleine rivalité avec les Américains pour le contrôle de l’Allemagne. C’est une des raisons pour lesquelles le haut commandement de l’armée a pris rapidement des mesures très sévères pour que le phénomène des viols de masse s’arrête. Dès mi-mai 45, on rencontrait dans les rues de Berlin quantité de couples d’amoureux et les Berlinoises s’étonnaient que les russes soient « si gentils » ( source « La guerre allemande » N. Stargardt).
              Les Allemands en URSS, quant à eux, étaient « dressés » par leur propagande à se méfier de la « perfidie des femmes russes » et ils étaient incités très clairement à exploiter (si besoin jusqu’à la mort) la population locale pour permettre « le grand remplacement » (des slaves par des populations germaniques) sur le territoire occidental de l’URSS.
              Pour cette raison, je ne dirais pas, comme vous le faites dans votre message de dessous, que si l’armée américaine commet des exactions, c’est parce qu’elle n’est pas une armée « de vieille tradition ». L’armée allemande n’était pas moins une armée de « vieille tradition » que l’armée rouge ou que l’armée française. Ce qui compte, c’est l’idéologie qui anime le haut commandement.
              En outre, même si le haut commandement américain est suprémaciste, raciste et anti-communiste (comme l’était celui de l’armée de Hitler), il s’agit en grande partie d’un « impensé » qui génère chez les militaires américains un fort sentiment de culpabilité car ils sentent que cela entre en contradiction avec leurs convictions chrétiennes. Rien de tout cela chez les nazis qui ont théorisé et justifié « moralement» le recours à la barbarie et au droit du plus fort.

                +2

              Alerter
      • Ando // 26.06.2018 à 10h09

        C’est la raison pour laquelle on sélectionne et forme les officiers. Un officier normalement formé fait appliquer les lois de la guerre et punit ses hommes pour les empêcher de franchir certaines limites. Vous trouverez certes des contre exemples mais dans les armées de vieille tradition que je connais de prés ou de loin, armée française ou armée russe, les officiers sont ainsi formés. La présence d’officiers ne garantit pas à coup sûr qu’il n’y aura pas d’exactions. Mais leur absence est la garantie qu’il y en aura. Je connais des exemples précis d’officiers français qui ont refusé d’obéir à des ordres inadmissibles, et ce au nom de leur tradition et de leur éthique d’officier. L’armée étasunienne n’est pas une armée de vieille tradition.

          +3

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    • Chris // 25.06.2018 à 12h42

      Les Français ont aussi eu leur Mi Lai en Indochine, Algérie… et probablement ailleurs : en avez-vous entendu parler ? Jamais.
      Par contre, on bat notre coulpe pour les Juifs capturés pour être envoyés dans les camps d’extermination nazis : business avec les USA oblige !…
      Un ex-mari, sous-off., déclara clairement à ses hommes, qu’un soldat meurtrier serait fusillé sur le champ de sa propre main : il fut blâmer par son supérieur qui n’osa cependant pas le déplacer vu les états de service… de son père, gaulliste de la première heure. A quoi ça tient !
      Que le Vietnam fricote avec les Etats-Unis reste un mystère : syndrome de Stockholm alors qu’ils ont gagné la guerre au contraire des Nippons ? Ou principe de réalité (économique) ? Les vietnamiens, (type people boat vivant en Occident) avec lesquels j’ai parlé, restent plutôt hermétique : défense et/ou défiance ?
      Pour les Nippons, c’est clairement l’intérêt économique d’une reconstruction financée par les Yankees et l’effondrement d’un système impérial théocratique.

        +3

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      • Hugo // 26.06.2018 à 19h18

        Bonsoir Madame,
        £e Viêt Nam aujourd’hui a surtout peur des Chinois qui lui ont laissé peu de répit depuis 1500 ans et qui ƒont tout
        POUR S’APPROPRIER inexorablement les zones de pêche ancestrales ;
        POUR S’APPROPRIER ((rapt)) DES FEMMES A EPOUSER (manquent 60 MILLIONS de ƒemmes en Chine à cause des histoires maoïstes de £’enƒant unique) ;
        POUR S’APPROPRIER des zones-ƒrontières en déplaçant ƒrauduleusement des bornes multi-séculaires…..
        POUR S’APPROPRIER de plus en plus d’EAU et de poissons du Mékong ;
        Donc, il a besoin d’alliés ((les Russes ne sont plus très-intéressés)) ;
        Rappelez-vous,
        Deng Xiao Ping avait même annoncé que si le petit voisin du Sud n’était pas très-gentil, « Nous allons lui donner une leçon ». Malheureusement pour lui, à cette époque, le « petit » ƒrère avait encore son armée sur-entraînée. Le Grand ƒrère du nord a pris une raclée lamentable……. dans le déƒilé de Cao Bang, le lieu-même où l’Armée ƒrançaise, il y a 130 ans… Mais au ƒait, à qui profitent les leçons de l’Histoire?
        « Celui dont le ƒlanc saigne a meilleure mémoire » écrivait Victor Hugo (vénéré là-bas).
        J’ai rédigé en ƒrançais la thèse d’un ami de Hà Nôi doctorant à Paris sur les humiliations subies par Mạc Dâng Giáo, Empereur contemporain de François 1°, quand les scribouillards de Pékin venaient se ƒaire remettre le tribut annuel. £a colère de la population ƒut si grande que son trône en ƒut menacé.
        Ceci dit, vous avez raison, ce ƒut très-étrange de voir LA FOULE se presser autour du Président bill Clinton en visite super star avec sourire hollywoodien — Plus personne ne semblait se souvenir de la Messe de Minuit célébrée par le cardinal-archevêque de New york, ƒrancis Spellman ((littéralement « jeteur de sorts »)) suivie d’une bénédiction solennelle des B52 sur la base aérienne de Bien Hoa ((deux ƒois plus étendue que Paris)).
        Quant à nous ƒrançais…… j’ai eu une discussion inoubliable avec Denis Olivennes, alors P.D.G. de la F.N.A.C., à propos d’un jeu video baptisé « Viêt Công », un jeu-de-massacre pur et dur ((« Si vous vous retrouvez en difficulté, n’hésitez surtout pas à ƒaire appel à l’aviation, nous allons nettoyer rapidement toute la zone »)).
        Educatiƒ, non?
        Surtout que le casting affichait soigneusement tous les noms des comptables, et même les noms des livreurs de pizza. Par contre, il indiquait seulement que « les voix des combattants Viêt Công sont celles de vrais vietnamiens ». Fraternité quand tu nous tiens!! £a F.N.A.C. a mis rapidement ce jeu au pilon.

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        • PierreH // 28.06.2018 à 10h11

          Alors petite aparté : ça n’est pas Mao qui fait tuer les petites filles… Ce sont les citoyens chinois eux-mêmes. On peut critiquer Mao sur ce point (et bien d’autres mais ça n’est pas le sujet) en prétendant qu’il aurait « du prévoir » vu les traditions et la culture chinoise, mais au final ça n’est pas de son fait direct, il faut que chacun assume ses responsabilités.
          Aujourd’hui, Mao est mort depuis longtemps et le fémicide continue, alors que vu l’évolution de la société chinoise beaucoup peuvent maintenant s’en sortir sans avoir de fils. J’dis ça j’dis rien…

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          • Hugo // 28.06.2018 à 22h44

            Bonsoir,
            Merci de préciser ce que je n’ai pas voulu détailler entièrement (mon message étant déjà long).
            Puisque vous êtes un adorateur ad vitam æternam de ce « grand timonier », permettez-moi juste une observation de son médecin personnel : « Je n’ai jamais pu obtenir de lui qu’il se lave les dents. Il me répondait chaque ƒois «Vous avez déjà vu un tigre se lever les dents?» et il mettait ƒin brutalement à la conversation ».

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  • calal // 25.06.2018 à 08h50

    Ben oui,la guerre c’est moche et il faut y recourir en derniere extremite.
    Sauf que nos presidents recents appuient de plus en plus facilement sur le bouton.Macron a autorise des tirs sur la syrie et y a des unites speciales francaises au sol…
    Les gis du vietnam c’etaient des conscrits (service militaire obligatoire pour tous ) ou deja une armee de metier ( que des volontaires qui acceptent de l’argent pour vivre en tirant sur d’autres etres humains plutot que de manier une pelle) ?

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  • Is // 25.06.2018 à 08h55

    Personne ne peut dire comment il réagirait sous la pression de la peur, du stress, de la mort de ses camarades. Un militaire est fortement conditionné pour obéir.
    Une fois la violence déclenchée, tout peu arriver…
    Je suis davantage surpris par le peu de rancœur des vietnamiens vis à vis des américains.

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    • Kami74 // 25.06.2018 à 10h01

      Tout à fait d’accord : ce ne sont pas ces soldats qu’il faut condamner, mais les dirigeants politiques (dont un certain Kennedy, vous savez ce type qu’on nous présente comme sympa et progressiste) et administratifs (l’État profond) qui les ont envoyé agresser un pays qui ne représentait aucune menace.

      Dans un monde juste, il y aurait eu un tribunal international sur la guerre du Vietnam et de nombreux responsables politiques étasuniens auraient fini leur vie au bout d’une corde. Ce qui aurait probablement calmé les ardeurs des administrations suivantes : imagineons les États-Unis devenus aussi paisibles que l’Allemagne ou le Japon…

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      • Ellilou // 25.06.2018 à 15h59

        Un truc me chiffonne quad même: j’ai entendu parler de la théorie de la « baïonnette intelligente », qui veut qu’un soldat peut , et apparemment même doit, désobéir à un ordre manifestement illégal. Alors si cette « baïonnette » existe vraiment (et il semblerait que oui, j’ai trouvé ça https://blogavocat.fr/space/laurent.epailly/content/petit-intermede—la-theorie-des-baionnettes-intelligentes._17770fbd-f65c-4f0e-9558-db7ac7264823) pourquoi les militaires ne l’invoquent-ils pas en cas d’ordres aussi immondes que ceux cités dans le texte? Si quelqu’un peut me répondre…?

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        • Isidor // 25.06.2018 à 18h13

          Ellilou, c’est bien gentil la « baïonnette intelligente » mais il s’agit là de force spéciales en immersion sur un territoire ennemi, stressés, en situation de danger et qui sont chargés de faire déplacer des populations de paysans qui ne veulent pas aller dans les camps.
          Pour leurs officiers qui veulent de l’avancement le seul moyen est la terreur.
          Dans toutes les guerres, les forces spéciales sont souvent chargés de missions dégueulasses dont la terreur sous faux drapeau est par exemple aussi une tactique.
          Dans ces unités et dans ces circonstances, celui qui « vient faire chier » a très vite fait de prendre une « balle perdue ».

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          • Catalina // 26.06.2018 à 13h33

            Apparemment même ceux qui « venaient pas faire chier » se sont pris des balles. J’ai lu dans les commentaires que « ben oui, c’est la guerre, et il y a des exactions ».
            Ainsi tirer sur une personne désarmée et de surcroît civile, devient une exaction comme une autre.
            Ben non !!
            On ne peut pas parler de guerre quand une grande partie des cibles est civile et sans arme, mais d’agression.
            Une guerre, c’est des soldats de deux pays qui se combattent, pas des bouchers sanguinaires qui tuent, violent, pratiquent la barbarie sur une population sans défense.

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    • Alfred // 25.06.2018 à 21h26

      S’ c’est ce qu’on dit mais c’est faux. c’est facile de savoir: il suffit de regarder qui a relevé la tête dans la boîte quand des collègues se sont fait virer sans raisons (par exemple). Rien à voir? Et pourtant dans notre policé la « sanction » est policée (viré aussi et au chômage, la mort sociale). Dans le chaos d’ine guerre la sanction est à mesure du chaos: tu dénoncés les exactions des « copains »? Tu finis au fond d’un fossé. Tout est proportionnel. Alors combiens chez nous pour affronter la petite mort et combiens pour baisser la tête et détourner le regard? Et ces gens là feraient différemment dans un contexte de stress autrement supérieur ?

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    • Christian Gedeon // 26.06.2018 à 12h43

      Belle contribution…le Vietnam est aujourd’hui en quelque sorte sous parapluie américain,compte tenu des ambitions chinoises ( le Laos a ete proprement phagocyté par la Chine qui le gouverne en pratique) …et les vietnamiens ne veulent pas devenir chinois…tout ça pour ça…j’ai toujours détesté Ho…quel cretin…des
      Il lions de morts,en définitive,pour rien.

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  • Duracuir // 25.06.2018 à 09h21

    Quand j’ai lu le titre, j’ai eu un moment le souffle un peu coupé: Jour 1. Quoi? Le 6 juin 44 des GI’s dévoyés auraient semé la terreur sur les plateaux du massif central???? On m’aurait menti? 🙂
    ça n’a duré que moins de deux secondes. Mais malgré tout, cet instant de doute en dit long sur la perte d’image des USA ces 15 dernières années.

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  • Pepin Lecourt // 25.06.2018 à 09h30

    Toutes ces horreurs on les retrouve dans toutes les armées en campagne, il suffit d’écouter des vétérans de l’armée Française en Algérie.

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    • Araok // 25.06.2018 à 11h17

      Avoir 20 ans dans les Aurès…
      Ça dit qq chose aux hommes de mon âge, mais ils n’en parlent pas.

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      • Babar // 25.06.2018 à 17h26

        Oui c’est un excellent film qui scénarise un fait réel. Je me souviens avoir lu une interview de l’appelé du contingent qui a vécu cette expérience de déserter avec le militant du FLN torturé qu’il était chargé d’éxécuter (on appelait cela « corvée de bois »). De fait à l’inverse du film ou le militaire en question est tué à la fin, le déserteur récupéré par des résistants algériens avec son ex prisonnier est resté au maquis en tant que non combattant chargé de taches logistiques et sanitaires. Il a pu après la guerre regagner la France;

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  • Kami74 // 25.06.2018 à 09h46

    Très bon article, qui laisse amer et déprimé…

    La guerre contre le Vietnam a tué 3,4 millions de Vietnamiens (chiffre reconnu par le ministère de la guerre, pardon de la défense, étasunien) : les massacres décrits ici ne sont malheureusement qu’une goutte d’eau dans l’ensemble de la bestialité étasunienne qui s’est déchaînée contre un peuple qui refusait de se soumettre.

    Ce qui me dégoûte le plus au final, c’est le respect auquel les États-Unis ont continué à avoir droit de la part de notre presse et de nos éditocrates, qui malgré la longue liste des crimes étasuniens continuent à traiter ce pays barbare comme digne d’être chef de file du monde civilisé et d’en être le gendarme.

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    • Chris // 25.06.2018 à 12h47

      Y’en a pas un pour racheter l’autre !
      Mais ce n’est pas une excuse.
      A t-on jamais entendu dire de nos dirigeants que la guerre était dégueulasse et injuste alors qu’ils les préparent activement en usant de la fabrication du consentement ?

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  • Enoch // 25.06.2018 à 10h09

    Y a-t-il une armée dans l’histoire qui n’a pas commis de crimes ?
    Quand on franchit les barrières morales du meurtre, n’a-t-on pas transgressé le plus grand des tabous, qu’elles sont les limites à la décence ?
    D’ailleurs les règles de la guerre ne sont-ils pas juste une illusion ? Pour gagner un conflit ne faut-il pas au contraire contourner les règles à son profit ?
    Les mongoles dans leur conquête – je cite comme exemple – utilisaient la guerre de terreur pour s’assurer de ne pas combattre pour leur futur conquête. Ils massacraient tout le monde dans la première ville qui résiste en ne laissant que quelques survivants qui s’empressaient de raconter aux autres villes le sort subit de ceux qui résistent.
    Les guerres justes, propres n’existent pas ! Lorsqu’on s’engage dans un conflit armée, on s’engage sur une route où tout devient possible, surtout le pire !!

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    • Sandrine // 25.06.2018 à 13h01

      Plus « proche » de nous, Jules César, qui après sa bataille décisive contre le peuple des gaulois Senons fit couper les deux mains de tous les prisonniers avant de les renvoyer dans leurs foyers, histoire de bien marquer les esprits…

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  • DocteurGrodois // 25.06.2018 à 10h33

    Ces massacres, ainsi que ceux de My Lai, sont liés à l’opération Phoenix de la CIA (Phoenix Program) dont le but était de détruire l’infrastructure Viet Cong en ciblant spécifiquement leurs soutiens civils, réels ou présumés… Ils se sont largement inspirés de l’expérience Française en Algérie (rafles, enlèvements, torture systématique, assassinats), mais à la différence que l’intention première était de « terroriser les terroristes », qu’aucune limite n’était posée, et que tout se faisait dans le secret. Les sites de détention clandestins (black sites) dont on entend parfois parler au détour de l’arrestation ou de la libération d’un présumé terroriste sont hérités de cette époque.

    Des « listes noires » d’individus obtenus sous la torture étaient distribuées aux troupes US ou Sud Vietnamiennes qui étaient chargées d’aller les chercher dans les zones rurales par tous les moyens, sachant que les villageois d’une zone de quelconque activité Viet Cong étaient tous présumés complices. Pour les militaires tout acte de violence avait la caution implicite d’aller dans le sens de la dissuasion anti-terroriste, et la hiérarchie avait l’excuse plausible de n’avoir jamais donné d’ordres spécifiques.

      +2

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  • Arcousan09 // 25.06.2018 à 11h10

    Ce sont ces GI’s qui ont donné des cours aux « humanistes » « pacifistes » de tsahal qui tirent les manifestants de Gaza, désarmés, comme des lapins
    De toute façon le comportement des armées depuis les fonds de l’histoire a toujours été le même: massacrer surtout les plus faibles: femmes, enfants, désarmés quand il ne s’agit pas de viols afin d’asservir l’ennemi …
    Tout ça n’est pas reluisant et le pire c’est qu’au fil des siècles le comportement ne change pas ou s’il change c’est vers le pire pas le mieux …
    Qui a écrit que  » la guerre était quelque chose de trop sérieux pour être confiée à des militaires » ?

      +9

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  • Louis Robert // 25.06.2018 à 12h41

    Coincidence… Vient de paraître ce texte magistral de Chris Hedges:

    « The Soldier’s Tale »

    https://www.truthdig.com/articles/the-soldiers-tale/

    Plus ça change…

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    • Chris // 25.06.2018 à 15h21

      Je relève le passage suivant :
      « L’armée n’est pas intéressée à préserver la liberté ou la démocratie. Elle ne cherche qu’à protéger les profits de ceux qui sont au pouvoir et à étendre l’hégémonie américaine…
      … Les soldats sont le muscle pour ceux qui ont de la richesse et un statut »
      Anatole France écrivait en 1919 : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels et les banquiers »
      Précédé par Jaurès dans son discours du 7 mars 1895 à la Chambre des députés :
      « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état de l’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage. Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et le pouvoir… ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera des guerres armées entre les peuples. »

        +9

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      • Sandrine // 25.06.2018 à 17h57

        Très beau texte, mais je ne crois pas que le capitalisme ait le monopole des guerres d’extermination, malheureusement.
        Dans l’antiquite déjà, les différents empires s’affrontaient de manière très cruelle et leurs guerres perpétuelles trainaient derrière elles leur cohorte d’esclaves, de prisonniers mutilés « pour l’exemple » et des villages incendiés et rayés de la carte…
        Probablement ce cycle infernal a commencé avec la sédentarisation (quoique les peuples nomades ait été eux aussi fauteurs de guerres)

          +2

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        • Louis Robert // 25.06.2018 à 19h44

          Les Nazis « convoqués » à Nuremberg n’avaient pas davantage ce monopole. Ils furent non moins, comme il se devait, jugés, condamnés et exécutés.

            +1

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          • Sandrine // 26.06.2018 à 15h56

            Vae victis

              +0

            Alerter
  • Fabrice // 25.06.2018 à 12h57

    Personnellement avant de voir la paille des USA je pense que l’on oublie notre poutre dans ce pays certes nous n’avions pas les moyens américains nous avons commis notre lot d’exaction au Vietnam, à critiquer les autres on Oublie nos propres travers.

      +10

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    • Kami74 // 25.06.2018 à 13h56

      Vous avez raison, les États-Unis n’ont fait « que » reprendre le sale boulot dont les Français ne voulaient plus se charger en Indochine.

      Mais ça n’enlève rien à l’horreur des crimes qui ont été commis par les États-Unis. Ils se prétendent examplaires, supérieurs moralement aux autres nations et veulent être les gendarmes du monde. Il est donc tout à faire légitime d’opposer à cette image qu’ils contruisent avec l’aide des médias et des industries culturelles la réalité de leurs crimes, qui montrent que leur seule supériorité est dans la violence et la brutalité !

        +8

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    • Louis Robert // 25.06.2018 à 19h34

      Je partage votre point de vue. Je suis d’avis que la lecture obligatoire de Nguyễn Ái Quốc (Ho Chi Minh), « Le procès de la colonisation française », soit de mise avant de déplorer la barbarie de l’Empire. À défaut qu’il en soit ainsi, le temps passé à donner des leçons de morale à autrui ne servent qu’à plus facilement ignorer, totalement, l’histoire de nos propres crimes collectifs et les millions de nos innocentes victimes.

      « Personne n’est oublié.
      Rien n’est oublié. »

      (Olga Bergholtz, Léningrad)
      ___________

      « Le procès de la colonisation française »

      https://www.notesdumontroyal.com/document/654a.pdf

        +0

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  • Subotai // 25.06.2018 à 19h40

    Je ne sais pas l’age des contributeurs, mais adolescent à l’époque des faits, même nous les jeunes (en tout cas aux Antilles) n’avions aucun doutes sur sur ces évènements: nous savions. Les infos filtraient de partout, journaux, magazines. A la télé tous les jours nous avions les images de la guerre et des opérations en cours et il était difficile de ne pas voir le carnage et le délire. Tuer du Cong c’était comme tuer des cafards. Les mecs ne se cachaient pas et n’essayaient pas. C’est bien ce qui a fait le monde entier se soulever contre cette guerre et qui a conduit au contrôle total de la communication de guerre actuelle.

      +9

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  • Jean-Luc // 25.06.2018 à 19h45

    Une autre chose importante, couramment occultée, la guerre (le massacre) du Vietnam a largement débordé sur les pays voisins coupables également, aux yeux des forces occidentales, de délit d’opinion.
    Le Laos et le Cambodge ont souffert de nombreux bombardements, méthodes industrielles des plus lâches et les plus efficaces pour massacrer les peuples rebelles.

      +6

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  • moshedayan // 25.06.2018 à 21h47

    C’est bien triste ou c’est bien beau ce récit, mais hic ! Qu’en font les autorités du Vietnam de ces récits passés ?
    Dans la partie sud, trois restaurants Mc Donald’s ont déjà ouvert ! Pour moi, ça je ne le digère pas, d’ailleurs je boycotte depuis longtemps.
    Paradoxe aussi, puisque le 1er restaurant Mc Donald’s à Moscou n’est plus en très grande forme, et les Russes s’efforcent avec un certain succès de développer leurs propres formules rapides : pirochkis, blinis, oladis, salatis et avec quelques « stolovaya » à l’intérieur « soviétique », avec un repas pas cher et complet et ça marche (avec la nostalgie mais aussi des jeunes qui veulent savoir ce que c’est le « monde russe »).

      +3

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  • René Fabri // 26.06.2018 à 07h37

    Voilà encore un article que seul Internet peut publier. En effet, il est beaucoup trop long pour être lu dans un journal télévisé ni même un documentaire télévisé. Un journal, un hebdomadaire ou un mensuel papier ne le publiera pas non plus. Et sur internet, seul un site de la qualité de celui-ci, fera l’effort de le traduire et de le proposer. Grâce à quelques excellents sites internet, les victimes anonymes ne tombent pas totalement dans l’oubli.

      +4

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  • jules vallés // 26.06.2018 à 10h45

    William Doyle, un ancien sergent de la Tiger Force:
    «  » Il n’y a personne avec un peu de cervelle qui s’attendait à survivre «  »

    Il a survécu, mais il a toujours aussi peu de cervelle!!

      +2

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  • Yenmarre // 26.06.2018 à 12h11

    La guerre est toujours immonde. Quelque soit le pays qui l’a faite, il y a eu, a, aura des atrocités. Toujours le débat sur l’essence humaine.

      +1

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  • Christian Gedeon // 26.06.2018 à 12h39

    Remplacez Tiger Force par unité 12 ou 13 des votes congés,et l’article reste. Aussi valable,en miroir….la guerre,pour ceux qui l’ignorer aient,est proprement degueulasse,surtout quand elle se double d’une guerre civile. Article donc sans intérêt.

      +0

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  • Hugo // 26.06.2018 à 17h13

    Bonjour,
    Je n’arrive pas à lire tout cela jusqu’au bout.
    Raison principale : Pendant mon voyage de noces au Viêt Nam (été 1971, quand Richard Nixon « préparait LA PAIX »), nous avons été bloqués par les Quan Canh (Police militaire) sur la route de Nha Trang à Da Lat et ƒorcés d’assister à l’anéantissement d’un village de paysans, grillé au NAPALM par plus de 50 – cinquante – « PHANTOM » (Mc Donnell F4), et, plus précisément, d’observer, tous les petits enƒants courant n’importe où avec le dos en ƒeu = torches vivantes.
    Il n’y avait là aucun de nos cousins, mais, je comprends parƒaitement celui qui se plaint de cauchemars interminables, allons, ayons un peu pitié de lui…..?
    De plus,
    Le colonel Joseph Gurƒein, qui commandait les troupes ƒrançaises pendant l’apocalyptique « Bataille de Crève-Cœur » en Corée (Octobre 1951), a ensuite vécu chez nous pendant deux ans ((juste avant le retrait ƒrançais du Commandement militaire de l’O.T.A.N.)). C’est devenu un bon ami et par la suite j’ai appris que, lors du Massacre de MY LAI (mars 1968):
    (((((1))))) £e nombre des ƒemmes, enƒants, vieillards assassinés s’est arrêté aux environs de 500 parce qu’un des militaires a soudain menacé les autres avec sa mitrailleuse ;
    (((((2))))) Malgré les affirmations du haut commandement selon lesquelles c’était un « coup de ƒolie » incontrôlable et soudain, deux Officiers-généraux tournaient en hélicoptère au-dessus de la zone et ont ƒinalement donné un ORDRE DE REPLI ; qui ƒut exécuté en bon ordre.
    Commentaires:
    (((((a))))) Joseph Kessel (et d’autres) raconte dans différentes occasions que les S.S. qui ont ƒait objection de conscience à Dachau etc….. n’ont jamais été sanctionnés.
    (((((b))))) £e Général Xavier Gauthier-Sainte-Marie (£égion Etrangère) m’a souvent raconté que ce qu’il eut de plus difficile à ƒaire en Algérie, ce ƒut d’empêcher les viols et incendies de villages après des embuscades. Il avait pris ses précautions et averti solennellement ses paras que toutes exactions seraient immédiatement suivies de passage en Conseil de Guerre pour répondre de crimes de guerre…..
    (((((c))))) Cette FAMEUSE tiger ƒorce se croyait-elle pleine de Bravoure, au combat de division mécanisée contre une population désarmée….. subissant en même temps la ƒérocité de l’autre camp? Ont-ils cru qu’ils aller « Gagner les reins et les cœurs » au nom des « Valeurs de civilisation »?????

      +4

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