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19.mai.201819.5.2018 // Les Crises

S’en prendre à la Russie, par Paul Fitzgerald et Elizabeth Gould (2/2)

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Source : Paul Fitzgerald & Elizabeth Gould, Consortium News, 30-04-2018

Dans la deuxième partie de cette série en deux volets, Paul Fitzgerald et Elizabeth Gould explorent comment les néo-conservateurs, dans les coulisses, ont pris le contrôle de la politique étrangère américaine. La première partie se trouve ici.

Dans les mois et les années qui suivirent la guerre israélo-arabe d’octobre 1973, la question d’Israël et de sa sécurité devint si étroitement imbriquée dans la politique américaine qu’elle devint une seule et même chose. La leçon d’octobre 1973, à savoir que la détente avait réussi à garantir les intérêts américains et soviétiques, était un anathème pour tout le programme néoconservateur et révélait sa véritable mainmise.

À l’époque, la majorité des Juifs américains n’étaient pas nécessairement contre de meilleures relations entre les États-Unis et l’Union soviétique. Mais avec le coup de boutoir des experts néoconservateurs de droite influents comme Ben Wattenberg et Irving Kristol et la manifestation explosive du mouvement évangélique chrétien sioniste évangélique, de nombreux partisans américains libéraux d’Israël ont été persuadés de se retourner contre la détente pour la première fois.

Selon le livre Détente and Confrontation de Raymond Garthoff, éminent spécialiste de l’U.R.S.S. du Département d’État, « la coopération américano-soviétique pour désamorcer à la fois le conflit israélo-arabe et leur propre implication dans une confrontation de crise peut être considérée comme une application réussie de la gestion de crise sous la période de la détente ». Mais comme le reconnaît Garthoff, ce succès a menacé « la liberté d’action jalousement gardée d’Israël pour déterminer unilatéralement ses propres exigences de sécurité », et a déclenché des sonnettes d’alarme à Tel Aviv et à Washington.

Avec Richard Nixon dans les cordes avec le Watergate et le Vietnam, la politique étrangère américaine était ouverte aux pressions extérieures et, dans l’année qui suivit, tomberait définitivement entre les mains d’une coalition de groupes de lobbying pro-Israël, néoconservateurs et de l’industrie de la défense de droite.

Une croisade pour contrôler le Moyen-Orient

Ces groupes tels que l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA), l’American Security Council et le Committee on the Present Danger s’emploieraient à rendre substituables les intérêts américains et leur propre croisade personnelle pour contrôler le grand Moyen-Orient.

Theodor Herzl sur le balcon de l’hôtel Les Trois Rois à Bâle en 1897.

La question du soutien des États-Unis à Israël, de ses partisans néoconservateurs et de son parti pris antirusse a une histoire longue et compliquée qui remonte bien avant le projet sioniste du 19e siècle de Theodor Herzl. Le sionisme n’a pas été inculqué dans la pensée américaine par les Juifs, mais par les puritains britanniques des 16e et 17e siècles dont la mission sacrée était de rétablir un ancien royaume d’Israël et d’accomplir ce qu’ils croyaient être une prophétie biblique basée sur la version King James de la Bible.

Le mouvement anglo-israélien britannique a trouvé une cause commune avec les objectifs politiques de l’Empire britannique du 19e et du début du 20e siècle de contrôler le Moyen-Orient par la réinstallation juive de la Palestine, qui a culminé dans la déclaration Balfour de 1917. Ce plan à long terme de l’Empire britannique se poursuit aujourd’hui à travers la politique américaine et ce qui a été surnommé le Projet sioniste ou le plan Yinon.

Ajoutez à cela les 700 millions de membres du mouvement évangélique mondial et ses 70 millions de chrétiens sionistes aux États-Unis, et la politique étrangère américaine envers le Moyen-Orient devient une confluence apocalyptique d’agendas cachés, de rancunes ethniques et de querelles religieuses enfermés dans une crise permanente.

On a fait valoir que l’adhésion servile des néoconservateurs à Israël fait du néoconservatisme une création exclusivement juive. De nombreux écrivains néoconservateurs, comme David Brooks du New York Times, accusent les critiques d’Israël d’être antisémites en les accusant de substituer le terme « néoconservateur » au terme « juif ». D’autres soutiennent que « le néoconservatisme est en effet un mouvement intellectuel et politique juif » avec « des liens étroits avec les éléments nationalistes, agressifs, racistes et fanatiques les plus extrêmes au sein d’Israël ».

Bien qu’agissant clairement comme un front politique pour les intérêts d’Israël et un moteur pour une guerre permanente, le néoconservatisme n’aurait jamais réussi en tant que mouvement politique sans le soutien et la coopération de puissantes élites non-juives.

Michael Lind, cofondateur de la New America Foundation, écrit dans The Nation en 2004 : « Avec d’autres traditions issues de la gauche anti-stalinienne, le néoconservatisme a séduit de nombreux intellectuels et activistes juifs, mais ce n’est pas, pour cette raison, un mouvement juif. Comme d’autres écoles de gauche, le néoconservatisme a recruté dans des « pépinières » diverses, y compris des catholiques libéraux… des populistes, des socialistes et des libéraux du New Deal dans le Sud et le Sud-Ouest… À l’exception de la stratégie au Moyen-Orient… il n’y a rien de particulièrement « juif » dans les vues néoconservatrices sur la politique étrangère. Alors que l’exemple d’Israël a inspiré les néoconservateurs américains… la stratégie globale des néoconservateurs d’aujourd’hui est façonnée principalement par l’héritage de l’anticommunisme de la guerre froide ».

Ajoutez à cela l’influence constante des décideurs politiques de la Grande-Bretagne impériale après la Seconde Guerre mondiale – la création du Pakistan en 1947 et d’Israël en 1948 – et la main cachée d’une stratégie impériale mondiale est dévoilée. Le Pakistan existe pour tenir les Russes à l’écart de l’Asie centrale et Israël existe pour tenir les Russes à l’écart du Moyen-Orient.

La question de savoir si la démocratie américaine aurait pu survivre aux pressions exercées sur elle par la Grande Dépression, la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide et les tromperies continues du néoconservatisme pose aujourd’hui une question à laquelle il est possible de répondre. Ce n’était pas possible. Michael Glennon, professeur de droit international à la Fletcher School, soutient que la création de l’État de sécurité nationale en 1947 en tant que deuxième gouvernement jumelé rend la question muette. Il écrit : « Le public croit que les institutions établies par la Constitution contrôlent la politique de sécurité nationale, mais ce point de vue est erroné. Le contrôle judiciaire est négligeable, le contrôle du Congrès est dysfonctionnel et le contrôle présidentiel est symbolique. En l’absence d’un électorat mieux informé et plus engagé, il existe peu de possibilités de rétablir la responsabilité dans la formulation et l’exécution de la politique de sécurité nationale ».

La portée de la motion de Jackson-Vanik

Le mouvement pour abattre la détente et entraver l’équilibre du pouvoir ou la politique étrangère « réaliste » d’Henry Kissinger a rapidement suivi la guerre de 1973 sous la forme de l’amendement antisoviétique au Trade Act connu sous le nom de Jackson-Vanik. Parrainé par le sénateur Henry « Scoop » Jackson de l’État de Washington et le représentant Charles A. Vanik de l’Ohio, mais conçu par l’acolyte Albert Wohlstetter Richard Perle, les concessions commerciales et pratiquement tout ce qui concernait Moscou seraient à jamais liés au projet sioniste par l’émigration juive de l’Union soviétique vers Israël.

 

Henry Jackson et Charles Vanik.

Soutenu par les syndicats, les conservateurs traditionnels, les libéraux et les néoconservateurs, Jackson-Vanik a entravé les efforts de l’administration Nixon/Ford pour ralentir la course aux armements et s’orienter vers un apaisement permanent des tensions avec l’Union soviétique. Il a retiré le contrôle de la politique étrangère américaine au président et au secrétaire d’État, tout en la remettant définitivement entre les mains des anciens néoconservateurs anti-staliniens et trotskistes.

Jackson-Vanik a triomphé du soutien libéral à la détente en raison d’une malhonnêteté intellectuelle au sein de la gauche non communiste qui avait ébranlé l’intelligentsia américaine depuis les années 1930. Cette malhonnêteté avait fait des trotskistes de gauche, pour la CIA, ses propres combattants culturels anti-soviétiques de la Guerre froide et les avait alignés sur les objectifs de l’aile droite de l’Occident. Dans les années 1950, leur cause ne concernait pas la gauche ou la droite, ni même l’anticommunisme libéral contre le stalinisme. Il s’agissait d’échanger un système de valeurs, de lois et de freins et contrepoids contre un système étranger à l’Amérique.

Comme le décrit Frances Stoner Saunder dans son livre The Cultural Cold War, il s’agissait simplement de s’emparer du pouvoir et de le conserver. « « C’est tellement pourri que ça ne le sait même pas », a dit [le légendaire éditeur de Random House] Jason Epstein, avec intransigeance. « Quand ces gens parlent de contre-espionnage, ce qu’ils font, c’est de mettre en place un système de valeurs fausses et corrompues pour soutenir l’idéologie dans laquelle ils se sont engagés à l’époque. La seule chose à laquelle ils sont vraiment engagés, c’est le pouvoir, et l’introduction de stratégies tzaristo-staliniennes dans la politique américaine. Ils sont si corrompus qu’ils ne le savent probablement même pas. Ce sont de petits apparatchiks menteurs. Les gens qui ne croient en rien, qui sont seulement contre quelque chose, ne devraient pas partir en croisade ou commencer des révolutions. »

Une nouvelle Nomenklatura

Mais les néoconservateurs ont fait des croisades et ont commencé des révolutions et ont continué à corrompre le processus politique américain jusqu’à ce qu’il soit méconnaissable. En 1973, les néoconservateurs ne voulaient pas que les États-Unis aient de meilleures relations avec Moscou et ont créé Jackson-Vanik pour y faire obstruction. Mais leur but ultime, comme l’explique Janine Wedel dans son étude Shadow Elite de 2009, était le transfert complet du pouvoir d’un gouvernement élu représentant le peuple américain à ce qu’elle a appelé une « nouvelle nomenklatura », ou « gardiens de l’intérêt national », libre des contraintes imposées par les lois de la nation.

Wedel écrit, « Daniel Patrick Moynihan, feu le sénateur de New York et anciennement néoconservateur, a suggéré que ce genre de suspension des règles et des processus l’a motivé à se séparer du mouvement dans les années 1980 : « Ils ont souhaité une posture militaire s’approchant de la mobilisation ; ils créeraient ou inventeraient toutes les crises nécessaires pour y parvenir » ».

La synthèse de l’éthique de la guerre froide de James Burnham (établie officiellement par Paul Nitze dans sa NSC-68 de 1950 [Rapport no 68 du Conseil de sécurité nationale, est l’un des documents les plus importants de la politique américaine pendant la guerre froide. Il a largement façonné la politique étrangère des États-Unis pour les vingt prochaines années, NdT]) et du trotskisme (adopté par les principaux néoconservateurs), combinée à ce nouveau soutien agressif pour Israël, a donné aux néoconservateurs américains une influence politique de type sectaire sur la prise de décision américaine qui ne ferait que se renforcer avec le temps.

Comme l’envisageait Burnham, la guerre froide était une lutte pour le monde et serait menée avec le genre de subversion politique qu’il avait appris à maîtriser en tant que membre dirigeant de la Quatrième Internationale de Trotsky. Mais relié à Israël par les Trotskistes de Burnham et l’influence sous-jacente de l’israélisme britannique, elle entrerait dans une mythologie apocalyptique et résisterait à tous les efforts pour y mettre fin.

Trotsky

John B. Judis, ancien rédacteur en chef de New Republic, raconte dans une critique de 1995 pour la revue Foreign Affairs sur le livre de John Ehrman Rise of Neoconservatism [la montée du néoconservatisme, NdT] : « Dans le cadre du communisme international, les trotskistes étaient des internationalistes enragés plutôt que des réalistes ou des nationalistes… Les néoconservateurs qui sont passés par des mouvements trotskistes et socialistes ont fini par considérer la politique étrangère comme une croisade, dont le but était le socialisme mondial, puis la démocratie sociale, et enfin le capitalisme démocratique. Ils n’ont jamais vu la politique étrangère sous l’angle de l’intérêt national ou de l’équilibre des pouvoirs. Le néoconservatisme était une sorte de trotskisme inversé, qui cherchait à « exporter la démocratie » selon les mots de [Joshua] Muravchik, de la même manière que Trotsky envisageait à l’origine d’exporter le socialisme. »

A travers les yeux de Raymond Garthoff, du département d’État, les mesures prises contre la détente en 1973 sont envisagées selon le point de vue étroit d’un diplomate professionnel américain. Mais selon Judis dans son article intitulé Trotskyism to Anachronism : The Neoconservative Revolution [Du trotskisme à l’anachronisme : La Révolution néoconservatrice, NdT], l’héritage du rapport CNS-68 et du trotskisme a contribué à une forme de pensée apocalyptique qui ferait lentement sortir le processus d’élaboration des politiques professionnelles du domaine de l’observation empirique et le remplaçerait par un mécanisme politisé pour créer un conflit sans fin. « La réitération constante et l’exagération de la menace soviétique avaient pour but de dramatiser et de gagner des convertis, mais elle reflétait aussi la mentalité révolutionnaire apocalyptique qui caractérisait la vieille gauche », a écrit Judis.

En fin de compte, il soutient que le succès néoconservateur à utiliser des prophéties auto-réalisatrices pour faire disparaître la détente a rendu la guerre froide beaucoup plus dangereuse en encourageant l’Union soviétique à entreprendre un renforcement militaire et à étendre son influence, ce que les néoconservateurs ont ensuite utilisé comme preuve que leurs théories étaient correctes. En effet, « le néoconservatisme était une prophétie auto-réalisatrice. Il a contribué à précipiter la crise dans les relations entre les États-Unis et l’Union soviétique qu’il a ensuite prétendu découvrir et à laquelle il a répondu. »

Au cours de l’été 1995, lorsque la Guerre froide a pris fin et que la tempête est passée, Judis a considéré le néoconservatisme comme un objet du ridicule, décrivant les principaux néoconservateurs comme de simples anachronismes politiques et non comme le moteur politique florissant décrit par John Ehrman dans son livre. Mais en fin de compte, Ehrman avait raison, la croisade néoconservatrice ne s’était pas terminée avec la fin de la guerre froide, mais était seulement entrée dans une nouvelle phase plus dangereuse.

Copyright © 2018 Fitzgerald & Gould Tous droits réservés.

Paul Fitzgerald et Elizabeth Gould sont les auteurs de Invisible History : Afghanistan’s Untold Story, Crossing Zero : The AfPak War at the Turning Point of American Empire et The Voice. Visitez leurs sites Web à invisiblehistory et grailwerk.com.

Source : Paul Fitzgerald & Elizabeth Gould, Consortium News, 30-04-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

RGT // 19.05.2018 à 11h01

C’est un secret de polichinelle que le principal moteur du sionisme se trouve chez les évangélistes…

Depuis toujours il souhaitent la résurgence d’Israël pour permettre au peuple juif d’enfanter le retour du messie qui « libérera » la terre du « péché »…

Leur stratégie est simple : Virer les musulmans de la « Terre Sainte » et la peupler de juifs « purs ».
Ils feraient bien de se poser quelques questions sur l’origine réelle des juifs israéliens qui sont des européens convertis il y a bien longtemps et non pas des sémites. Shlomo Sand l’explique très bien.
Les seuls descendants des sémites qui peuplent encore cette zone sont… les palestiniens. Manque de bol, ils n’ont pas la « bonne » religion.

Une fois le « Messie » de retour, il convertira TOUS les juifs au christianisme et le problème sera réglé, il ne restera plus qu’à faire une grande croisade pour exterminer les « mécréants » (pour leur bien, en les « libérant » bien sûr).

Avec des raisonnements aussi stupides on comprend que le conflit au moyen-orient n’est pas près de cesser.

Le plus beau dans l’histoire, c’est que les juifs sionistes connaissent parfaitement cette « stratégie » mais comme elle répond à leurs « souhaits » les plus immédiats ils pensent arriver à passer au travers des mailles du filet.

Les juifs traditionalistes qui croient sincèrement que le retour en Israël est contraire à la volonté divine sont dénigrés, voire même traités d’antisémites…

Qui manipule qui ?

25 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 19.05.2018 à 06h38

    Il y a une différence énorme entre la vision de conquête du monde dans le mouvement évangélique et/ou anglo-israélien britannique et le monde chrétien universaliste orthodoxe.
    Ils sont en totale opposition.
    Le christianisme orthodoxe est basé sur le libre arbitre, le libre choix. On ne peut être orthodoxe que par choix, libre de toute ambition politique ou idéologique. Les orthodoxes prient pour les gouvernants pour qu’ils reçoivent une vision spirituelle d’amour, de respect et de justice.
    Les anglo-israéliens britanniques (selon l’auteur) ont une vision impérialiste, de domination et de gouvernance du monde, qu’ils imposent par manœuvres.
    La Russie chrétienne est culturellement un obstacle aux projets mondialistes des pseudo-chrétiens impérialistes.
    La création du Pakistan et d’Israël sont un exemple, mais pas les seuls, les différents partages pour créer des entités divisées et manipulables entrent dans la même stratégie. La conquête actuelle de l’Ukraine par les évangélistes est aussi un exemple.
    Ce qui explique la politique anti-russe et anti-européenne des anglo-sionistes néo-conservateurs qui ont fait la conquête de l’Amérique et qu’ils veulent étendre au continent européen.
    Diviser et affaiblir l’Europe pour la dominer est clairement visible. En attaquant la Russie, c’est toute l’Europe qui est attaquée.

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    • Sandrine // 19.05.2018 à 18h33

      Les anglo-israeliens contre les chretiens orthodoxes? N’est-ce pas comparer les choux et les carottes? mélanger idées religieuses et réalité matérielle des peuples? c’est tres typique du romantisme de faire ça(croire que les peuples ont un esprit) et le romantisme est lui-même issu du piétisme protestant – ce que précisément vous dénoncez !

        +1

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      • DUGUESCLIN // 20.05.2018 à 06h53

        Je ne parlais pas de la religion mais de la culture anglo-israélienne britannique (selon l’auteur) non pas « contre » la culture orthodoxe, mais, aux antipodes.
        Deux visions du monde incompatibles.
        La première est impérialiste, se donne pour mission la domination du monde, la seconde respecte les peuples et leurs gouvernants. Par exemple les chrétiens orthodoxes prient pour tout le monde y compris pour leurs ennemis.
        Le prosélytisme est une faute (offense à Dieu) chez les chrétiens orthodoxes.
        D’un côté on impose, y compris par la force, de l’autre on tend la main et on accueille.
        Poutine parle de « partenaire » Les américains « d’ennemis ».
        Deux mentalités culturelles incompatibles.
        Pour les impérialistes la Russie est un ennemi qui s’oppose à leur domination. Poutine est un homme à abattre pour eux.

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        • Jérôme // 21.05.2018 à 20h15

          Cela n’a rien à voir avec les mentalités, pas plus avec la mentalité orthodoxe qu’avec le communisme bolchévique.

          La Russie ferait la taille et aurait seulement les ressources de la Roumanie que les USA et leurs alliés anglo-saxons des five eyes n’en auraient rien à cirer.

          Sauf que voilà : la Rudsie reste malgré tout une grande puissance qui refuse de se soumettre à l’empire et qui, sur ses 17 millions de kilomètres carrés, a de telles ressources que les anglo-saxons la qualifient de scandale géologique.

          Le scandale étant bien sûr que ces ressources ne soient pas entre leurs mains à eux.

          Pour le reste, relisez Mackinder et vous comprendrez la continuité de la grande stratégie anglo-saxonne depuis 2 siècles.

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  • Fabrice // 19.05.2018 à 07h13

    Ce texte me rappelle un reportage que j’avais vu sur certains évangélistes qui pensaient qu’avec la renaissance d’un grand Israël viendrait l’apocalypse (révélation pour rappel).

    Mais j’ai du mal à croire qu’une telle vision puisse mener à déclencher une telle organisation pour créer ex-nihilo un grand Israël et en créant un empire du mal (Russie,…) pour réaliser un tel texte il faudrait sur plusieurs générations déverser un fanatisme digne d’un asile psychiatrique.

    Je crains qu’à vouloir rapprocher la réalité de délires de certains on se rapproche d’un complotisme tout aussi délirant, je sais que la religion a un poids aux USA, mais que les intérêts économiques sont le moteur des sales manigances de certains, alors si on peut couvrir leurs sales intérêts sous un complotisme religieux qui detourne l’attention cela ne sera que pur bénéfice.

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    • Le Marsouin // 19.05.2018 à 13h48

      Dans un texte qui m’avait marqué à l’époque, j’avais lu que la plupart des phénomènes que l’on observe on en réalité plus d’une cause. Les intérêts économiques jouent beaucoup, mais la pure idéologie aussi, surtout que le fantasme des USA devant répandre la démocratie et les Droits de l’Homme à travers le monde est assez répandue dans la société américaine. Il ne faut pas aussi oublier les errements auquel peuvent mener la sensation d’avoir moins de pouvoir qu’avant pour un ancien empire unilatéral.On peut aussi invoqué des raisons de politique interne, par exemple le fait de vouloir détourner l’attention de certaines magouilles. Enfin le simple manque de compétence et la sous-estimation des difficultés sur place sont un quatrième facteur. Le chef des armées américaines en Irak ne savaient pas faire la différence entre des Sunnites et des Chiites, et pensait probablement sincèrement qu’une fois Saddam mort il n’y aurait plus de problèmes.

        +2

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    • Krystyna Hawrot // 20.05.2018 à 17h01

      Henry Laurens explique de façon très érudite dans sa monumentale « Question de la Palestine » les origines et le cheminement politique de cette pensée evangélique sioniste. Pour lui le point d’origine du sionisme est bien la renaissance nationale des pays d’Europe de l’Est et le début du nationalisme « blut und boden » (sang et sol) typique de cette région. Viennent les grands pogroms de la fin du 19 siècle en Russie tsariste et l’apparition de l’antisémitisme moderne en Europe. Les sionistes cherchent alors une « terre » et la Palestine que convoitent les Britanniques est le meilleur lieu puisque cette prophétie biblique était connue de tous. Le charisme de Chaim Weizman et l’opiniatreté, la sans gene des sionistes a fait le reste. Les Américains évangéliques ont commencé à soutenir les sionistes après 1946 et les massacres par l’Irgoun de Britanniques en Palestine, histoire aussi de déloger les Anglais. Depuis on est dans cette ère qui s’accelère depuis les années 80 de renaissance de tous les fondamentalisme religieux.

        +1

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  • Aladin0248 // 19.05.2018 à 08h04

    Vous avez sans doute dépassé la ligne rouge de la modération automatique. Il faut être prudent lorsque l’on parle de la communauté organisée.

      +1

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    • DUGUESCLIN // 19.05.2018 à 10h00

      Ben non justement je n’ai pas dépassé la ligne rouge, et je n’ai pas de propos agressifs.
      Je me suis contenté de parler de l’antinomie entre la culture orthodoxe russe et la culture évangéliste des anglo-américains. Bizarre. c’est peut-être un robot qui bloque.

        +2

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      • Sandrine // 19.05.2018 à 12h53

        Même chose pour mon commentaire qui je pense n’avait rien de compromettant pourtant

          +0

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  • Rond // 19.05.2018 à 08h56

    Bon, je fais quoi avec ça ? Les limites de mon savoir sont dépassées à la vitesse du son (lumière ?), là.
    J’espérais quelques (nombreux) commentaires pour m’éclairer sur ce texte que je ne comprends pas (fond et forme), flûte !
    En tout cas, s’il y a un fond de vérité, ai-je raison d’en déduire que les conflits sur notre bonne planète depuis plus de 2000 ans, mais particulièrement dans la période contemporaine, n’ont cessé d’être initiées, motivée, entretenues par des idéologies religieuses ?
    Pauvres de nous

      +3

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    • Kiwixar // 19.05.2018 à 10h33

      Le pognon (et les hydrocarbures) n’ont pas de religion. Quand il s’agit d’asservir leurs semblables, les croyants de tous bords s’entendent comme larrons en foire.

        +6

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  • Alfred // 19.05.2018 à 08h58

    C’est riche et cela prend du temps à digérer mais déjà: Impressionnante série. On comprend mieux la stratégie de ces dernières semaines…
    Bravo.

      +4

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  • Lysbeth Levy // 19.05.2018 à 09h12

    Tout le monde croit que les « juifs » ont « tous » les pouvoirs en Amérique, et bien non c’est grâce ou a cause du vote des dizaines de millions de chrétien-sionistes qu’ils arrivent à maintenir le bateau « Israel » au moyen-orient. L’article le dit clairement que le sionisme remonte a plus loin que Hertzl: a Cromwell, les Puritains et les pères fondateurs qui une fois mis le pieds en Amérique c’est développé le sionisme moderne. https://fr.icej.org/histoire-du-sionisme-chr%C3%A9tien Voilà pourquoi en Europe peu de juifs croyaient au sionisme, le rejetaient préférant le socialisme, lors des révolutions que se soit celle de 1789 ou 1917. C’est le pouvoir de quelqu’uns seulement au noms bien connus, celui des millions de chrétiens sionistes de part le monde. Cest l’Angleterre avant la première guerre mondiale et ensuite l’Amérique après la deuxième qui a repris le flambeau qui nous mène au chaos moyen-oriental actuel avec le néoconservatisme : mélange de missionnarisme (le retour a Sion) et la politique dite anti-communiste (trotskysme) qui a pris le pouvoir quasiment depuis Reagan/Bush. Le néoconservatisme est une sorte de fascisme qui use, mésuse des droits de l’homme pour s’imposer au monde entier. Aux Usa la religion a un pouvoir immense, voir le livre de l’auteur de roman Kennedy Douglas : https://www.senscritique.com/livre/Au_pays_de_dieu/101027

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  • cording // 19.05.2018 à 09h51

    Israêl, le cinquante et unième état des Etats-Unis ?

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    • Francisco // 19.05.2018 à 11h26

      Etats-Unis bras armé d’Israël.
      Exemples : vetos américain à l’ONU concernant les résolutions concernant Israël.
      Guerres d’Irak , élimination de Saddam Hussein .
      Fake news sur les armes de destruction massive irakienne, prétexte de guerres.
      Remodelage du Moyen Orient sans inclure la question palestinienne qui concernerait le pays  » maître »
      etc…

        +0

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  • RGT // 19.05.2018 à 11h01

    C’est un secret de polichinelle que le principal moteur du sionisme se trouve chez les évangélistes…

    Depuis toujours il souhaitent la résurgence d’Israël pour permettre au peuple juif d’enfanter le retour du messie qui « libérera » la terre du « péché »…

    Leur stratégie est simple : Virer les musulmans de la « Terre Sainte » et la peupler de juifs « purs ».
    Ils feraient bien de se poser quelques questions sur l’origine réelle des juifs israéliens qui sont des européens convertis il y a bien longtemps et non pas des sémites. Shlomo Sand l’explique très bien.
    Les seuls descendants des sémites qui peuplent encore cette zone sont… les palestiniens. Manque de bol, ils n’ont pas la « bonne » religion.

    Une fois le « Messie » de retour, il convertira TOUS les juifs au christianisme et le problème sera réglé, il ne restera plus qu’à faire une grande croisade pour exterminer les « mécréants » (pour leur bien, en les « libérant » bien sûr).

    Avec des raisonnements aussi stupides on comprend que le conflit au moyen-orient n’est pas près de cesser.

    Le plus beau dans l’histoire, c’est que les juifs sionistes connaissent parfaitement cette « stratégie » mais comme elle répond à leurs « souhaits » les plus immédiats ils pensent arriver à passer au travers des mailles du filet.

    Les juifs traditionalistes qui croient sincèrement que le retour en Israël est contraire à la volonté divine sont dénigrés, voire même traités d’antisémites…

    Qui manipule qui ?

      +8

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    • Le Wallon // 19.05.2018 à 19h15

      Entièrement d’accord avec vous, madame. Seulement je crains qu’un jour Israël ne subisse chèrement ce jeu de dupes et ne le paie dans sa chaire. Ce qui s’est passé il y a deux mil ans pourrait se reproduire un jour.

        +1

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      • RGT // 21.05.2018 à 12h00

        Les juifs n’ont jamais été expulsés d’Israël.

        C’est même bien le contraire qui s’est produit, avant la montée du christianisme.
        Les romains les ont refoulés en Palestine car leur prosélytisme devenait très gênant pour la société romaine.

        Lisez simplement le livre de Shlomo Sand « Comment le peuple juif fut inventé » paru il y a 10 ans déjà ou allez sur la page Wikipédia concernant le sujet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Comment_le_peuple_juif_fut_invent%C3%A9

        Ouvrage très critiqué, particulièrement aux USA, mais qui a l’avantage d’offrir une alternative crédible à l’exode des juifs de la « Terre Sainte », chassés par les romains, les chrétiens , les pastafariens, Dieu, les néandertaliens.

        De plus, s’il n’y a PAS de « peuple juif » mais juste une religion (j’en suis convaincu depuis mon enfance), les théories nazies d’une « race inférieure » s’effondrent immédiatement et il n’y a plus aucune raison de continuer à porter le moindre crédit à tous ces délires minables sans aucun fondement.

        Ensuite, faites-vous votre propre opinion en comparant cet ouvrage aux autres ouvrages qui démontrent le contraire.

        Suspendez votre jugement et analysez les faits, les sources, bref soyez zététiques.

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  • Sandrine // 19.05.2018 à 12h56

    Est-ce que j’ ai mal compris l’article ou bien la conclusion qu’on en tire après lecture est: les juifs via le trotskisme dominent le monde ?

      +1

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    • Homère d’Allore // 19.05.2018 à 16h50

      Vous avez, en effet, mal compris l’article qui décrit la généalogie de l’idéologie néo-cons.

      Celle ci est née d’une frange du trotskysme new yorkais (et non pas du trotskysme tout court). Elle partage avec lui la haine des nations et du communisme assimilé au stalinisme.
      Le seul état qui peut toutefois être défendu est celui d’Israël, non pas pour des raisons religieuses ou éthniques mais pour des raisons civilisationnelles (poste avancé de l’Occident contre les barbares).

      Il n’est nul besoin d’ětre juif pour partager cette opinion. La plupart des néo-cons ne le sont pas.

      Les alliances des néo-cons varient aussi selon les circonstances. Aindi ils furent alliés des Frères Musulmans en Bosnie, au Kosovo, en Libye ainsi qu’avec l’Egypte de Morsi.
      Actuellement, c’est plutôt avec les israoudiens.

        +5

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      • Sandrine // 19.05.2018 à 18h04

        A part être contre les nations et contre le stalinisme, qu’est-ce que ces anciens trotskistes néo-conservateurs ont en commun avec les autres trotskistes?
        Les trotskistes sont quand même sensés être marxistes. Qu’est-ce ce qui pourrait les avoir poussés à se ranger du côté du darwinisme social (qui est la marque de fabrique du capitalisme ultra-libéral)?

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        • eliane_marcato // 19.05.2018 à 20h24

          Ce n’est qu’un « moyen comme un autre » d’avoir misé sur le « trotskysme » (non marxiste là parce qu’anti-stalinien ) pour lutter contre le communisme dès le départ. Comme la religion sert à manipuler les foules, le millénarisme ici en cause à même fait peur à Chirac lors de la guerre contre l’Irak et Saddam Hussein : https://www2.unil.ch/unicom/allez_savoir/as39/pages/pdf/4_Gog_Magog.pdf Chirac ne savait pas qu’il y avait une idée religieuse lié au projet géopolitique de Bush et ces amis. Celui qui a le plus financer cette « allégorie » de « trotskysme » (non marxiste) est Georges Soros pour soutenir la chute de l’ex-Urss et en Europe lutter contre les valeurs « marxistes » a travers son réseau d’Indymédia et autres MovOn.org.avec ces « black-blocks » ou « antifas » : https://s04.justpaste.it/psl2/pdf Il contrôle une partie de la jeunesse qui croie oeuvrer pour la démocratie, droits de l’homme alors que ce sont surtout des jeunes de beaux quartiers chics. http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_2001_num_139_1_3354 la NED une matrice à « fausses révolutions » Voir le « Maidan » ukrainien..Trotsky n’y est pour rien en fait..

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          • Sandrine // 19.05.2018 à 21h52

            Pouvez-vous définir précisément ce qu’est le trotskisme non marxiste ?

              +3

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        • Homère d’Allore // 20.05.2018 à 13h11

          Les néo-conservateurs ne sont pas des ultra libéraux. Ils penchent plutôt du côté ordolibéral si l’on voulait définir leur pensée économique et ils sont favorables à des revenus minimum du style RSA pour la plèbe de l’Empire.

          Notre monde est en train de glisser vers une société à la Romaine
          1% de patriciens qui possèdent quasiment tout
          19 % de plébéins qui ont des distributions gratuite de blé et des jeux (titytainment cher à Brzezinki)
          80 % d’esclaves et de méteques qui produisent et chez qui on envoie les légions pour les convaincre des bienfaits de l’Empire et de la Pax Romana.

          D’ailleurs, les néo conservateurs sont de grands amateurs de l’histoire romaine.
          Edward Luttwak, Victor Davis Hanson sont des références obligées dans leurs milieux.

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