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3.septembre.20153.9.2015 // Les Crises

[Journalisme ?] La fabrique du silence

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La propagande, c’est évidemment des messages plus ou moins mensongers, mais c’est aussi une stratégie d’imposition du silence sur les éléments dérangeants. En voici un bel exemple…

Et c’est particulièrement dangereux chez nous, parce qu’un lecteur allemand des années 40 ou un lecteur soviétique des années 1970 savait bien qu’il ne pouvait pas trop compter sur sa presse, alors que ce n’est pas le cas en France…

Dernier point, sur ma vision, puisqu’on me demande souvent : il est à mon sens très peu utile de faire de la « politique » – au sens de vouloir défendre des options politiques alternatives, genre sortir de l’euro, de l’UE… – dans un tel contexte. Le premier combat à mener est un combat pour le droit à une information de qualité, honnête, pluraliste, donc digne d’une démocratie. Le reste viendra ensuite…

P.S. article pour TD en école de journalisme (naaaaon, je plaisante…)

« La vérité, c’est que la population occidentale s’est habituée à penser que ses médias sont dignes d’une grande démocratie. Même si nous savons que ce n’est pas le cas, nous persistons inconsciemment à croire que leur couverture de l’actualité est supérieure à ce qui se fait dans les autres régions du monde. […] Permettez-moi d ‘affirmer que la télévision et les journaux chinois sont beaucoup plus critiques du système économique et politique de leur pays que nos chaînes le sont du nôtre. […]

Les Occidentaux font preuve d’une crédulité ahurissante à l’égard de la propagande. Ayant grandi en Europe de l’Est, je suis à même de savoir qu’on ne croyait en rien les discours officiels du gouvernement. C’est pourquoi, d’une certaine façon les gens étaient très conscients de ce qui se passait dans le monde et dans leur pays. […] Pour avoir vécu sur tous les continents, je peux affirmer que les « Occidentaux » forment le groupe le plus endoctriné, le moins bien informé et le moins critique de la Terre, à quelques exceptions près, bien sûr, comme l’Arabie saoudite. Mais ils sont convaincus du contraire : ils se croient les mieux informés, les plus « libres ». » [André Vltchek, L’occident terroriste avec Noam Chomsky, 2015]

Nos médias : la fabrique du silence

Voyons comment nos médias ont rapporté l’incroyable discours de Varoufakis à Frangy, véritable bombe, dont rien que les titres auraient mérité de sacrés débats (si évidemment on était en Démocratie) :

  • Les élections ne peuvent rien changer
  • Un coup d’État très européen
  • Remède toxique
  • Face à un mur
  • De plus gros poissons à ferrer
  • Perte de la souveraineté sur les ministères clés de l’État
  • Déficit démocratique

Festival !

Le Monde

Titre : Montebourg-Varoufakis, deux révoltés de la politique européenne à « Frangy-en-Grèce »

1ère phrase :

« Un groupe de musique répète sous le chapiteau planté en plein milieu du stade communal. « 

Du lourd donc. Eh, on ne déplace pas pour rien l’envoyé spécial du « journal de référence » (arf)

Pour le reste : le journal parle de la rencontre avec Mélenchon à Paris le matin, puis de la réunion à Frangy, mais celle de 2014 !

Alors on va faire un peu de quantitatif, à la Chomsky.

L’article fait 1230 mots ; on commence à parler de Frangy 2015 à partir du 415e – au 2e tiers de l’article donc.

Enfin, « commence…. » :

Le millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fête. La pluie, qui tombe drue toute une partie de la journée, y est sans doute pour beaucoup

Du très très lourd donc… Le Monde, « station météo de la veille de référence. »

Et ça continue :

Les rangs militants sont aussi plus clairsemés que lors des rendez-vous précédents. Plusieurs élus socialistes du département n’ont pas fait le déplacement, refusant de participer à une réunion qui cible largement le gouvernement et l’exécutif français. Les « frondeurs » du PS ne sont pas venus non plus, sans doute embarrassés pour beaucoup de s’afficher avec M. Varoufakis, qui multiplie désormais les critiques contre le premier ministre grec, Alexis Tsipras.

Parmi les proches de M. Montebourg qui sont venus l’entourer figurent le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain, la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti, ou le député MRC Jean-Luc Laurent. « Il y a une ligne gouvernementale qui existe, celle de François Hollande et de Manuel Valls, mais il n’est pas interdit de réfléchir à d’autres idées alternatives, c’est le rôle de Frangy, qui a toujours été un lieu de débats », explique M. Durain. Cécile Untermaier, la députée PS du cru, doit faire face à une situation délicate, devant à la fois marcher avec M. Montebourg, sans pour autant critiquer trop violemment le gouvernement. « François Hollande a eu raison de tenir bon » dans la négociation européenne, tente-t-elle d’expliquer à la tribune, provoquant les huées de la foule…

Passionnant tout ça, surtout dans un article de 1 200 mots…

Mais il y a mieux :

Non loin du stand où sont mis en vente les derniers ouvrages de MM. Montebourg et Varoufakis, un groupe de militants de la Convention pour la VIe République débat de la situation européenne. Le ton général est largement antiallemand. « La politique de Schäuble est inadmissible, d’ailleurs sa mère s’appelait Göhring, ça en dit long », s’emporte une femme contre le ministre des finances du gouvernement d’Angela Merkel, avant de proposer que « l’Allemagne sorte de l’Europe ». « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande. Il y a Die Linke et une partie du SPD qui sont très fréquentables », tente de lui répondre son voisin plus mesuré.

Tactique simple : on trouve une crétine, et on rapporte ses propos dans le Monde donc, ce qui disqualifie assez facilement la réunion… Par chance, il n’y a en effet jamais de blaireaux dans le public dans les meetings PS et UMP.

On est déjà au 760e mot, le dernier tiers de l’article sur Frangy 2015 approche, on n’a toujours pas parlé des discours… – c’est un métier journaliste au Monde

830e mot : victoire, on parle de Varoufakis :

Le Grec [sic.] regrette, lui aussi, « l’impuissance » et « les silences » de la France lors des négociations au sein de l’Eurogroupe ces derniers mois. Ses mots sont durs contre le pouvoir français : « Cela me rappelle ce que m’a dit un jour à Paris Michel Sapin : La France n’est plus ce qu’elle était », raconte-t-il à propos du ministre des finances du gouvernement Valls. […]

L’un comme l’autre fustigent l’absence, selon eux, de démocratie dans le fonctionnement des institutions européennes. […] « Je suis là parce que notre printemps d’Athènes a été écrasé tout comme le printemps de Prague. Ce n’était pas par des chars, mais par des banques », ajoute M. Varoufakis. […]

Mais le réseau des « progressistes européens » qu’appelle de ses vœux M. Varoufakis n’est guère plus détaillé.

Voilà, c’est tout… 130 mots dont 40 de Varoufakis sur 1 230 , pour un discours qui en faisait 10 600 – c’est un métier, journaliste au Monde

On dira que le journaliste a été plus honnête que la moyenne, et qu’il a repris la phrase la plus dure de Varoufakis. C’est vrai. Mais enfin, présentée comme ça, sans contexte, une phrase aussi dure a clairement tendance à ridiculiser son auteur.

Un peu comme certains grands sites, qui laisseront passer en commentaire d’incroyables « M. le journaliste est un crétin. » mais pas des commentaires polis mais argumentés expliquant et sourçant les erreurs dudit journaliste… Bref de la fausse liberté d’expression, dont l’outrance ne met pas en danger le média.

Au 1 090e mot, fin de l’analyse des discours. On passe au sérieux :

« Montebourg président ! », scandent quelques militants au passage du candidat à la primaire socialiste de 2011.

c’est un métier journaliste au Monde

Bravo donc à Bastien Bonnefous !

Libération

(bon, on va faire plus simple pour les autres… Mais c’est à peu près pareil.)

A Frangy, Montebourg et Varoufakis accueillis comme des rock-stars

1/ ça a l’air gentil, mais traiter des hommes politiques de « rock-stars » c’est évidemment les dé-crédibiliser dans leur fonction politique.

2/ la preuve en titre, les gens sont « éberlués »

Dictionnaire Larousse, être éberlué : Manifester un vif étonnement ; être ébahi

(on ne saura pas trop pourquoi mais passons…)

3/ mais bon, on ne saura pas si Frangy, c’était un flop ou si les gens étaient « en nombre » (mais tout va bien, c’étaient des « curieux » comme pour le tour de France, pas des militants / citoyens engagés)

Et ça continue…

Première phrase : « Accueillis comme des rock-stars. Sous une cohue invraisemblable de caméras et de photographes… »

Il faudra qu’on m’explique pourquoi, c’est la norme pour tout évènement qui intéresse la presse – c’est vrai que c’est une folie, mais c’est toujours comme ça pour tous… Ce n’était rien comparé à Valls arrivant à La Rochelle… Continuons :

Sous le regard éberlué des curieux venus en nombre, les «deux enfants terribles de l’Europe» ont mis une vingtaine de minutes pour parcourir une centaine de mètres et rejoindre la mairie, où l’édile de Frangy les attendait pour un «accueil républicain».

Eh oui, ce sont des enfants on vous le dit… Et terribles en plus…

Enfin, le scoop :

Plus tôt dans la journée les deux trublions ont été rejoints par Aurélie Filipetti, pour aller manger sous le chapiteau.

Du très lourd… Les rock-stars enfants terribles sont aussi des trublions…

Dictionnaire Larousse, trublion : Individu qui sème délibérément le trouble, le désordre.

Il me semble que c’est justement la définition de l’action de l’Union européenne en Grèce, mais passons… Suite :

Denis Lamard, président de l’association des Amis de la rose a ensuite remis deux bouteilles de rouge et de blanc à Yanis Varoufakis, ainsi qu’un tablier et un jean «made in France». Avant que tous se lancent dans le rituel du ban bourguignon.

Du très très lourd on vous a dit…

L’article étant écrit à 14h00, avant le discours, on a une suite le soir du même envoyé spécial :

Fête de la rose : Frangy en Grèce

Accueillis comme des rock stars. Sous une cohue de caméras et de photographes, Arnaud Montebourg et Yánis Varoufákis ont fait leur apparition à midi, dimanche, dans la petite bourgade de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Sous le regard des curieux venus en nombre, les deux anciens ministres ont mis plus de vingt minutes pour rejoindre la mairie, où l’édile de Frangy les attendait pour un «accueil républicain».

C’est toujours important de passer la deuxième couche rapidement…

Avec l’ancien ministre grec, Montebourg trouve un allié de poids dans sa lutte contre l’austérité. Les deux prônent une réorientation de la politique économique européenne. C’était le sens des discours tenus dans l’après-midi. Montebourg a tapé fort sur les institutions européennes

suivent quelques mots de Montebourg, avec surtout un important  » Mais malgré sa véhémence et son discours de plus en plus eurosceptique, il ne franchit jamais le pas d’une sortie de l’euro » (OUF !!!), et…

Rien.

RIEN ! Le journaliste ne parle même pas du discours de Varoufakis !!! Juste « une réorientation de la politique économique européenne. » – 7 mots encore mieux résumé que par le Monde ! Pour le prochain discours, je propose « il a parlé » – dur de faire en 2 mots sinon…

Bref, article incroyable…

C’est AUSSI un métier, journaliste à Libération. Bravo donc à Jérémie Lamothe !

P.S. on a aussi dans ce journal un remarquable :

Frangy : Montebourg «rock star» ou marchand de meubles

mais c’est juste une reprise de l’AFP…

P.P.S. : mais aussi un très beau Varoufakis, un «dandy un peu irresponsable» pour Le Guen

 

A écouter, c’est court :


Varoufakis, un «dandy un peu irresponsable…

«Je constate avec effarement de voir la gauche radicale courir après une sorte de dandy un peu irresponsable de l’économie grecque. […] Aujourd’hui, on vient soutenir celui qui fragilise Monsieur Tsipras, qui fragilise le redressement de la Grèce.» [Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement]

Dictionnaire Berruyer, irresponsable : 1. personne ne défendant pas le néo-libéralisme 2. Par extension, toute personne non aimée par le gouvernement. Synonyme : dictateur.

 

P.P.P.S. incise quand même, spécial Montebourg :

«Il y a eu un échec des stratégies d’austérité mise en place par la Commission européenne et quelques Etats, notamment l’Allemagne, a critiqué Arnaud Montebourg. Il n’y a pas une démocratie de l’Europe, il y a une Euro-oligarchie. Nous devons maintenant créer l’Euro-démocratie.»

Meuh non, comme il n’y aura jamais d’Euro-démocratie, ce qu’un enfant de 15 ans comprend, il faut détruire l’Euro-Oligarchie, et surtout l’instrument politique qui permet son existence et son influence…

«Aucun pays n’est porteur de l’intérêt général européen, a prévenu Arnaud Montebourg. L’Allemagne défend son intérêt national, nous n’avons pas le même. Il va falloir mettre tout ça sur la table à un moment donné.»

Idem. Tu mets tout ça sur la table, tu constates comme tu le dis qu’on a des intérêts nationaux divergents pour plein de raisons, tu remballes donc ce qu’il y a sur la table, vous vous claquez la bise, et vous vous quittez bon amis, chacun défendant son intérêt national de son côté comme 180 autres pays – ce qui est le rôle d’un politique…

Le Figaro

Un beau : Montebourg et Varoufakis, deux trublions en vedette à Frangy

Une analyse plus équilibrée, et un peu plus d’informations dans le Figaro :

La réunion du duo Montebourg – Varoufakis provoque des remous chez les socialistes. «Que les vedettes soient deux ministres virés de leurs gouvernements respectifs me pose question. Si c’est pour écouter le discours ultracritique de quelqu’un qui avait annoncé qu’il s’est retiré de la politique, très peu pour moi», dénonce dans Le Parisien le député PS de Saône-et-Loire Christophe Sirugue. «Les hauts responsables socialistes sont de plus en plus fades et ternes. Il n‘aiment pas ceux qui obligent à réfléchir et qui sont des poils à gratter», répond un proche d’Arnaud Montebourg, Patrice Prat. «Des personnalités fortes peuvent déranger car elles nous obligent à sortir de notre torpeur estivale», ajoute le député du Gard, estimant que Yanis Varoufakis est «une belle source d’inspiration pour réorienter l’Europe».

«Cela m’intéresse de savoir ce qu’une personne comme lui a à nous dire», estime de son côté Jérôme Durain, un autre fidèle soutien d’Arnaud Montebourg. Le sénateur de Saône-et-Loire préfère de son côté mettre en avant «le lieu de débat politique» offert par Frangy. «Sur le plan de sauvetage de la Grèce ou sur le fonctionnement de l’Eurogroupe, il y a des sujets de fonds». «Il n’est pas illégitime d’inviter Yanis Varoufakis. Ce sera un moment utile pour relancer le débat sur l’Europe», abonde le député frondeur de la Nièvre Christian Paul. L’ex-premier signataire de la motion B ne sera toutefois pas présent à Frangy dimanche, contrairement à son collègue Pouria Amirshahi, à Aurélie Filippetti, au président du MRC Jean-Luc Laurent et au porte-parole d’EELV Julien Bayou.

Pour ce premier billet, Julien Chabrout s’en sort mieux que les 2 précédents.

Pour le papier sur les discours, c’est Solenn de Royer qui s’y colle : Montebourg et Varoufakis, deux rock stars contre l’austérité européenne

Si François Hollande était sorcier, c’est un sort qu’il aurait pu jeter. Car, pour la fracassante rentrée politique de son ancien ministre et principal détracteur, Arnaud Montebourg, c’est une pluie battante qui s’est invitée dimanche, à Frangy-en-Bresse, gâchant en partie la journée. […]

Assurément, c’est le rendez-vous de deux trublions, deux frondeurs, farouches adversaires de l’austérité. […]

Dimanche, les deux hommes, qui se sont vus avec leurs compagnes cet été en Grèce, ont été accueillis comme des rock stars

Bon, ça commence mal…Mais on a un joli :

Montebourg explique qu’il est «fier» d’accueillir Varoufakis – lui, tout de noir vêtu – «qui s’est battu contre l’austérité». «Son témoignage de ce qui s’est passé à l’intérieur de l’Eurogroupe est fondamental pour nous. C’est un message à tous les dirigeants européens.»

Ah oui, en effet, évidemment que Varoufakis avait des choses importantes à dire ! C’est bien de piquer la curiosité du lecteur !

Après le traditionnel banquet (poulet de Bresse), agrémenté d’un ban bourguignon raté et d’un vibrant sirtaki, Montebourg et Varoufakis ont plaidé pour une réorientation de la politique économique en Europe

Grrrr…

L’enfant terrible d’Athènes, qui a évoqué son souhait de fonder un mouvement progressiste européen, s’est montré plus virulent à la tribune, accusant les créanciers de la Grèce d’avoir réprimé le «printemps d’Athènes», comme jadis le printemps de Prague. «Ce n’était pas avec des chars mais avec des banques.» Il a raconté les coulisses des négociations bruxelloises, sous le joug du «docteur Schäuble» et il s’en est pris au ministre français, Michel Sapin, à qui il a reproché son «silence assourdissant» à plusieurs moments clés des négociations. « Cela correspondait finalement à ce que Michel m’avait dit à Paris: “la France n’est plus ce qu’elle était” .»

Bon, elle a recopié le Monde apparemment… 🙂

Et c’est tout… 🙁

L’Obs

Varoufakis superstar à « Frangy-en-Grèce »

Première phrase : « Sur les tables de la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), la « cuvée de l’Europe » a remplacé la « cuvée du redressement »  »

Suivent :

Aujourd’hui, la star s’appelait bien Varoufakis

Tout de noir vêtu, du costume cintré aux chaussures Doc Martens, le Grec que l’on dirait tout droit sorti d’une superproduction hollywoodienne fait la promotion de ses idées tous azimuts.

A Frangy, il a répété ses mantras pour le plus grand bonheur des supporteurs montebourgeois.

(Dictionnaire Larousse, mantra : Dans l’hindouisme et le bouddhisme, syllabe ou phrase sacrée dotée d’un pouvoir spirituel. (???))

C’est à la tribune qu’il s’est lâché, assurant que la Grèce avait toujours proposé à ses partenaires européens « des changements structurels en profondeur » lors de chaque réunion, distillant nombre d’anecdotes sur la fermeté allemande où l’impuissance française, comme ce constat qu’aurait dressé Michel Sapin devant lui : « La France n’est plus ce qu’elle était. »

Selon lui, ce n’est rien moins que la démocratie qu’on assassine.

Notre printemps d’Athènes a été écrasé comme le printemps de Prague, pas avec des chars mais par des banques », a-t-il attaqué.

Avant d’ironiser : « Si les élections ne changent rien, pourquoi ne pas inscrire dans les traités une clause qui dirait que la démocratie est suspendue ? »

Débarqué mais pas désarmé, Varoufakis propose ses solutions. Sur la forme, une coalition des progressistes européens. Sur le fond, un plan d’aide pan-européen. L’auditoire n’en saura pour l’instant pas beaucoup plus mais, malgré la pluie et une traduction approximative, a applaudi chaque ébauche de proposition, chaque amorce de proposition. Ce dimanche, Montebourg l’a martelé, sourire aux lèvres, on était à « Frangy-en-Grèce ».

Bon, un peu mieux pour ce Julien Martin quand même…

Cette fois, c’est une «cuvée Europe Frangy 2015» qui est en vente sous les stands : 8 euros la bouteille, 40 euros la caisse de six.

Europe 1

Reportage photo du Lab Politique d’Europe 1.

Petite phrase piquante pas vue ailleurs :

Yanis Varoufakis, lui, se déclare en faveur d’une « alliance des Européens à travers tout le spectre politique », « tant qu’ils partagent une idée radicale, c’est-à-dire la démocratie ». Et Montebourg de lancer : « Quand des institutions ne sont pas démocratiques, la démocratie ne risque pas de triompher. C’est le cas de la zone Euro. On vote, mais ça ne sert à rien. […]

Vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec le programme de la droite allemande au pouvoir. »

et petite info cachée :

On apprend aussi (rapport à la suite) :

Le début du discours de ce dernier est toutefois *légèrement* perturbé par un problème technique, le volume sonore de la traduction n’étant pas assez fort. Dans l’assistance, certains s’époumonnent pour demander un réglage. Un petit moment de solitude interrompu grâce à l’intervention héroïque de Superman

Bon, Europe 1 sans grand intérêt (désolé Etienne Baldit), pas d’info sur le discours à part ça…

Oups, si, j’oubliais :

(y’a pas que la pelouse Adrien, le journalisme, la Démocratie et, accessoirement, moi, aussi…)

Le Point

À « Frangy-en-Grèce », Varoufakis érigé en symbole de « liberté », heureusement vite cadré par : « Les deux agitateurs anti-austérité se sont retrouvés sur les terres d’Arnaud Montebourg, martelant encore qu’une autre politique est possible. » (les fous !)

Hmmm, agitateur, c’est nouveau ça…

Début : « La fameuse « cuvée du redressement », dont Arnaud Montebourg voulait envoyer « une bonne bouteille au président » l’année dernière, est remplacée par « la cuvée de l’Europe ». Le soleil, qui tapait fort sur les convives, s’est retranché derrière des nuages gris. La pluie tombe par intermittence sur le stade de foot de Frangy-en-Bresse, où sont installés des stands vendant des produits « made in France »

Puis

« Les deux trublions se succèdent à la tribune, livrant une charge anti-austérité – Montebourg nuance le cas français, parlant « d’austérité light ». Mais Varoufakis sort l’artillerie lourde. Le Grec raconte longuement les négociations au Conseil européen avec la troïka sur le sort de la Grèce et résume ainsi ce qui s’est soldé par un accord : « Notre printemps d’Athènes a été écrasé comme le Printemps de Prague, pas avec des chars mais avec des banques. » Fustigeant l’inaction de la France, il livre cette confidence du ministre des Finances français Michel Sapin : « La France n’est plus ce qu’elle était. » »

Moi, il faudrait qu’on m’explique qui a demandé aux journalistes d’utiliser « trublions » pour parler de deux importants ex-ministres. Parce que là, ce n’est pas naturel… Ou sur qui ils copient… Parce que là, contrairement à l’habituelle recopie AFP, on a affaire à plusieurs envoyés sur place – et qui en rajoutent par rapport aux dépêches.

Bon, ok, là ça ressemble au papier du Monde… On a même droit au…

Les oreilles des dirigeants allemands ont dû siffler d’autant plus que la présence de Varoufakis a attiré des militants radicaux, bien au-delà du Parti socialiste. Résultats, à Frangy-en-Bresse, ce dimanche matin, au cours d’un débat organisé entre militants sur le thème « Quelle boussole politique pour les jeunes Européens aujourd’hui ? » une femme s’est emparée du micro pour déclarer : « La politique de Schäuble est inadmissible. Sa mère s’appelait Göhring (Gertrud Göhring, NDLR), ça en dit long. » La même d’enchaîner : « On parle de la Grèce, mais je propose que ce soit l’Allemagne qui sorte de l’Union européenne. » « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande », a dû recadrer l’animateur du débat.

=> brrrrr, c’étaient même des ouvriers si ça se trouve, pouarff

Bon, bref, pas très glorieux pour Charlotte Chaffanjon…

L’Express

MAIS j’ai gardé le meilleur pour la fin (il faut bien récompenser les 4 lecteurs intégraux de ce billet !). LA, pour être exacte : Marie Simon, envoyée spéciale de l’Express, qui nous a pondu ce bijou de journalisme du XXIe siècle :

« Frangy-en-Grèce »: le tandem Montebourg-Varoufakis peine à enthousiasmer ; A Frangy-en-Bresse, hellénisée en l’honneur de Yanis Varoufakis invité par Arnaud Montebourg, les deux « ex » ont appelé à l’édification d’une « nouvelle Europe » plus démocratique. Sans déchaîner les foules, et sous la pluie

Amusant, je ne classe pourtant pas dans la gauche radicale, mais il n’a cependant pas peiné du tout à m’enthousiasmer ce type…

Début :

« Plus fort! Non, moins fort! On n’entend rien! » Les quelque 1000 personnes réunies sur la pelouse détrempée située derrière la mairie de Frangy-en-Bresse, ce dimanche après-midi, n’ont pas compris un mot du discours de Yanis Varoufakis, emmêlé dans la traduction simultanée. Du moins au début. Il a fallu que son hôte, Arnaud Montebourg, intervienne pour mettre fin à ce moment de flottement. Brièvement, l’ex-ministre des Finances grec, s’exprimant en anglais, a dû se demander ce qu’il faisait là. Lost in translation…

A l’image de ce petit accroc sans conséquence,

Et ça continue :

Yanis Varoufakis a porté ses coups habituels. Contre le système bancaire, justement, mais aussi la zone euro, le « Docteur Schaüble », son ancien homologue allemand dont il dénonce l’intransigeance. « Le printemps d’Athènes a été écrasé comme le printemps de Prague. Pas besoin d’envoyer des chars quand on a les banques… », accuse-t-il encore, mettant Paris en garde. La France, qui « n’est plus ce qu’elle était », est leur « prochaine cible ».

Encore un beau résumé – c’est vrai qu’il est lourdingue Varoufakis à vouloir défendre son pays qui crève…

Varoufakis trop professoral, Montebourg trop seul?
Mais le show annoncé n’a pas eu lieu. Les médias internationaux censés les suivre jusqu’au fin fond de la Bourgogne étaient discrets (ou absents), lors de ce rendez-vous champêtre. Peut-être Yanis Varoufakis avait-il déjà tout dit dans Le Monde Diplomatique, sur France 2, dans Le Monde, L’Obs, ou dans le Journal du Dimanche… Peut-être aussi le professeur d’économie d’Austin (Texas) préfère-t-il lancer ses piques sur son blog que depuis une tribune. Qui plus est quand la traduction simultanée ne l’aide guère. Arnaud Montebourg, lui, maîtrise l’art oratoire et sa parole est plus rare

T’ain, elle a fait Sciences-po Paris la fille, et voilà comment elle traite un très important discours !

Alors c’est vrai qu’il y a plus sexy comme discours, mais ceux-ci peuvent également avoir leur intérêt, plus que n’importe quel discours d’Hollande par exemple… Mais il est vrai que c’est bête, ce n’est pas avec ces discours qui font appel à l’intelligence et aux valeurs qu’on finit Président, et qu’on couche avec des journalistes…

Sinon pour les journalistes présents, vu sur Europe 1 donc :

La big loose quoi…

Yanis Varoufakis et Arnaud Montebourg n’ont rien promis. Mais leurs solutions, trop abstraites ou académiques sans doute, ont laissé l’auditoire dans l’attente.

Le « printemps de Frangy », que le Grec appelait de ses voeux, n’a pas eu lieu.

Chapeau donc à Marie Simon !

Bonus :

(Et pareil, j’schuis sûr qu’il y a des ouvriers en jogging là-dedans… Alors oui, cool, on sent tout le mépris de la journaliste parisienne, inconsciente en plus de l’importance profonde de certains propos. Elle a peut-être une grand-mère journaliste qui se foutait bien de la gueule d’un colonel qui parlait sans arrêt dans le vide du problème des chars en 1937… )

Épilogue

Le très grand philosophe Bertrand Russell (dont nous reparlerons bientôt, père spirituel de Noam Chomsky, donc mon grand-père spirituel 🙂 ) a joliment dit :

« Les hommes naissent ignorants et non stupides. C’est l’éducation qui les rend stupides. » [Bertrand Russell, (1872-1970)]

Je rajouterais : « ainsi que le journalisme moderne » – il me semble qu’on en a une jolie preuve ici…

Par chance, il faut des millions pour créer un journal, et je ne connais pas de milliardaire amoureux de la recherche de la Vérité… 😉

“Journaliste, je dépends de ceux qui possèdent les journaux. Attendre des représentants du capital qu’ils vous fournissent gracieusement des armes – c’est-à-dire en l’occurrence des journaux – pour s’élever contre une forme de société qui leur convient, et une morale qui est la leur, cela porte un nom : l’imbécillité. Mais la plupart de ceux qui travaillent dans les grands journaux sont, en gros, d’accord avec cette société et cette morale. Ils ne sont pas achetés ; ils sont acquis. La nuance est importante. Ceux qui ne sont pas achetés peuvent, en théorie, créer d’autres organes pour exprimer leurs vues. En pratique, les fonds nécessaires à la création d’une telle entreprise ne se trouvent pas dans les poches des révolutionnaires”. [Françoise Giroud]

 

P.S. Billet dédié à Noam Chomsky, qui a ouvert la voie… Ainsi qu’à la joyeuse équipe d’Acrimed, qui fait cet épuisant boulot (7 heures environ pour ces 2 billets pour info) au quotidien…

Commentaire recommandé

Bruno // 03.09.2015 à 06h51

En même temps, même si nous suivons de très près tous ces développements, ainsi que d’autres d’ailleurs (cf. articles de Sapir et Lordon sur la logique des Fronts Anti-Euro ou encore les rencontres gauche-droite des souverainistes pour mener une autre politique), il n’y a pas 500 mille français sur les champs Elysée pour soutenir la Grèce et Varoufakis… Je le déplore, mais c’est comme cela. Et après tout, à la fin, c’est aux grecs de décider.

Par ailleurs, quand va-t-on cesser d’espérer que le journalisme des medias aux ordres que ce soit de l’état ou des grands groupes industriels, se réveille un matin, libre, indépendant, curieux et équilibré ?

Olivier, pouvez-vous nous citer plus de 4 medias main-stream encore vaguement indépendants en France ? Je pense que non. Donc pourquoi s’étonner mois après mois que ces journalistes fassent finalement LE BOULOT POUR LEQUEL ILS SONT PAYES, c’est-à-dire faire semblant d’être honnêtes et « objectifs » pour continuer à maintenir coute que coute les équilibres (ou déséquilibres) en place ?

Vous croyez que MM. LAGARDERE et DASSAULT possèdent des empires médiatiques par amour de la vérité et du journalisme ?

40 réactions et commentaires

  • dissy // 03.09.2015 à 03h26

     »A l’ère de l’information,l’ignorance est un choix »

    ps:hs mais il y a du lourd avec BHL(surtout en photos et tweetos)BHL dans les tranchées au Kurdistan..trop fort non?

    http://francais.rt.com/france/6366-bhl-kurdistan-twitter

    Il faut d’urgence envoyer nos  »journalistes »…trop dangereux sans doute?Bizarre on a JAMAIS un reportage sur le Donbass,ni neutre ni rien…NADA….

      +15

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    • unJournaliste // 03.09.2015 à 10h40

      Ce n’est pas un problème de danger mais c’est juste du capitalisme. Les organes de presse ne sont juste que des entreprises privées.
      Il faut savoir que la presse/tv/radio (en France mais aussi à l’étranger) n’a quasiment plus de correspondants à l’étranger, qui sont censés bien connaitre la culture et la politique locale. C’est arrivé à un ami, correspondant d’un journal étranger à Paris, de se faire virer du jour au lendemain en lui expliquant que la nouvelle politique du journal n’était de ne conserver que des abonnements à l’AFP ou à Reuters et de faire juste une reformulation par des stagiaires dans les locaux du journal.
      Si jamais il faut envoyer quelqu’un sur un évènement, juste pour faire semblant d’être sur place. C’est alors facile de trouver un jeune journaliste, un peu tête brulé (cela permet surtout qu’il ne demande pas trop de prime de risques ou de ne pas loger dans un hôtel de luxe, tous frais payés).
      Si vous voulez vous en convaincre, il suffit de noter les noms des « envoyés spéciaux » et faire une recherche sur internet. J’avais fait l’exercice l’année dernière sur l’Ukraine et je m’étais rendu compte que le même envoyé spécial était en fait 3 mois avant en Centrafrique, et 6 mois avant au Mali. Autant dire qu’il ne devait pas trop parler un mot d’ukrainien ou de russe et que je ne sais donc toujours pas comment il pouvait recueillir l’avis de la population (peut-être grâce à un traducteur gracieusement mis à disposition par le ministère de l’information local).

        +18

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  • kasper // 03.09.2015 à 06h05

    Merci pour cette revue de presse. On a la rage au ventre en lisant ça…

    Pour le prochain discours, je propose “il a parlé” – dur de faire en 2 mots sinon…

    « Il parla » ? Le passé simple a en plus un charme suranné qui fait lettré.

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    • Orcinus Orca // 03.09.2015 à 21h21

      Sinon, dans un style télégraphique qui est sans doute le futur proche du grand reportage :

      Varoufakis :  » ! « 

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  • Günter Schlüter // 03.09.2015 à 06h49

    Appeler cela « journalisme » c’est de la chutzpah à l’état natif. J’ai lu le discours de Monsieur Varoufakis en entier. Et de voir ce qui en est rendu par la presse subventionnée me fait vraiment comprendre la finesse de l’analyse sur le monde de la presse qui se résume par ce simple mot « pressetitution »: tout y est.
    Et comme je vis en Allemagne, je vous informe qu’ici « in meinem Land » c’est la même chose: ce qu’était informer dans le passé est devenu « déformer »…

      +25

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  • Bruno // 03.09.2015 à 06h51

    En même temps, même si nous suivons de très près tous ces développements, ainsi que d’autres d’ailleurs (cf. articles de Sapir et Lordon sur la logique des Fronts Anti-Euro ou encore les rencontres gauche-droite des souverainistes pour mener une autre politique), il n’y a pas 500 mille français sur les champs Elysée pour soutenir la Grèce et Varoufakis… Je le déplore, mais c’est comme cela. Et après tout, à la fin, c’est aux grecs de décider.

    Par ailleurs, quand va-t-on cesser d’espérer que le journalisme des medias aux ordres que ce soit de l’état ou des grands groupes industriels, se réveille un matin, libre, indépendant, curieux et équilibré ?

    Olivier, pouvez-vous nous citer plus de 4 medias main-stream encore vaguement indépendants en France ? Je pense que non. Donc pourquoi s’étonner mois après mois que ces journalistes fassent finalement LE BOULOT POUR LEQUEL ILS SONT PAYES, c’est-à-dire faire semblant d’être honnêtes et « objectifs » pour continuer à maintenir coute que coute les équilibres (ou déséquilibres) en place ?

    Vous croyez que MM. LAGARDERE et DASSAULT possèdent des empires médiatiques par amour de la vérité et du journalisme ?

      +47

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    • Louis Robert // 03.09.2015 à 11h02

      Pour ma part je le déplore, il n’appartient pas qu’aux Grecs de décider, à la fin, mais bien à nous tous, à chacun d’entre nous. Comme conclut si éloquemment Chris Hedges, « We Are All Greeks Now ». — En matières impériales, Hedges s’y connaît depuis fort longtemps et demeure l’un des très grands pros… Il a vu et voit encore venir!

        +4

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    • Vladimir K // 03.09.2015 à 14h42

      Pour ce qui est de Dassault, le cas est un peu particulier…

      Marcel était un gaulliste confirmé et possédait de journaux surtout pour son plaisir. Malgré son positionnement politique, il avait une certaine affection pour les communistes à qui il faisait régulièrement des donations. Ainsi il finançait aussi le journal l’Humanité.

      Son fils… bon son fils, c’est autre chose, le talent ayant sauté une génération.

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  • tocquelin // 03.09.2015 à 07h32
  • Georges Clounaud // 03.09.2015 à 07h40

    « Par chance, il faut des millions pour créer un journal, et je ne connais pas de milliardaire… »

    Pas besoin Olivier.
    Le travail réalisé par toi et ton équipe ou Acrimed montre la voie. Le journalisme comme de nombreux secteurs d’activités est maintenat touché par ce phénomène au nom barbare et disgracieux appelé « ubérisation de l’économie ». Un pur exemple du modèle schumpétérien de la destruction créatrice !

    Quand les agents économiques en place dysfonctionnent, internet peut offrir une alternative pouvant être à terme dévastatrice ! Les professionnels pour telle ou telle raison ne peuvent plus s’adapter aux évolutions liées au net et bien des non-professionnels vont s’y coller !

    Dans certains secteurs cette évolution crée des déséquilibres et des bouleversements regrettables. Dans d’autres au contraire, et c’est le cas du journalisme, elle permet d’améliorer la qualité de la production. Il retrouve ainsi sa qualité de contre-pouvoir perdue depuis longtemps ! Elle est donc salvatrice pour l’éducation des hommes ignorants et in fine pour la démocratie !
    Continuez ainsi Olivier et vos amis et merci !

      +34

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    • jpcd // 04.09.2015 à 14h49

      Ah non pas schumpétérien justement: le modèle de l’ubérisation est une vraie révolution en ce sens qu’il détruit sans reconstruire derrière: c’est la destruction destructrice.

      C’est sans doute la première fois depuis des siècles que le progrès technique – digital, donc – est tellement radical qu’il supprime tout besoin de main d’oeuvre pour des activités nouvelles. Des études suggèrent que les entreprises (en France et ailleurs) vont supprimer, grâce à la robotisation l’intelligence artificielle, etc., jusqu’à 50% des emplois existants dans les dix ans qui viennent. Le revenu de base universel va devenir une urgence vitale d’ici peu à mon avis…

        +0

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  • Max // 03.09.2015 à 08h49

    Un petit nombre de journalistes ont accès aux medias de masse, ils sont les nouveaux chiens de garde, ils sont recyclé en permanence et disparaissent après quelques années pour donner l’illusion du changement dans la continuité, ils ont tous un point commun : La même soumission devant l’argent et le pouvoir.
    C’est un peu comme Sarkozy et Hollande, c’est du pareil au même.
    Un livre qui en parle bien
    http://www.amazon.fr/Nouveaux-Chiens-garde-Serge-Halimi/dp/2912107016/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1441260827&sr=8-3&keywords=Les+nouveaux+chiens+de+garde
    Dont voici la presentation qui date au niveau des noms.
    Quel point commun y a-t-il, selon Serge Halimi, entre Michel Field, Claire Chazal, Alain Duhamel, Jean-Marie Cavada et PPDA ? La même révérence devant leur patron, les grands groupes tels Bouygues, Havas ou Matra-Hachette, la même révérence devant l’argent et le pouvoir politico-industriel, les mêmes pratiques. Maintenir à distance certains sujets pour mieux en matraquer d’autres, désinformer, moins par volonté de manipuler que par paresse et par reddition devant l’idéologie néolibérale dominante, c’est le credo des nouveaux chiens de garde. La collusion entre les intérêts des propriétaires de la presse française et le trust des trente journalistes qui en tiennent les rênes à coup de présence incessante, d’info-marchandise, de renvois d’ascenseurs et flagorneries de courtisans, sape l’indépendance des journalistes, fragilisés par la crainte du chômage.
    « Des médias de plus en plus présents, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre », une sentence qui résume bien l’esprit de l’auteur qui, avec les résistants contre la pensée unique, hier Paul Nizan, aujourd’hui Chomsky, signe un plaidoyer lapidaire pour la dissidence intellectuelle. –Anne Barrat

    Ca passe par un formatage intellectuel préalable : Soumission a l’autorité
    http://www.amazon.fr/Soumission-%C3%A0-lautorit%C3%A9-Stanley-Milgram/dp/2702104576
    Quand cela n’est plus suffisant, ils passent à un autre niveau : Shock Doctrine en DVD.
    En créant la peur et organisant le chaos.
    http://www.amazon.co.uk/gp/product/B003NEQ7HU?psc=1&redirect=true&ref_=ox_sc_sfl_title_25&smid=A3BI0RLYJHHK7O
    Et de renverser des régimes légitimement élus.

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    • Vladimir K // 03.09.2015 à 14h44

      Il y a bien quelques années de cela, lorsque PPDA s’est fait évincer de TF1, la télévision russe l’avait interviewé au sujet de la liberté de la presse en France.

      Il avait simplement répondu qu’effectivement les journalistes étaient libres, mais pas les rédactions.

      L’émission s’appelle « Tour de France », et il s’agit d’une série de 10 reportages.

        +2

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  • bourdeaux // 03.09.2015 à 09h16

    Très bon billet, dont j’aime bien le titre détourné de la « fabrique du consentement », car il s’agit bien ici de la fabrique du consentement PAR le silence sur tout ce qui peut y nuire. Là se tient la force de cette nouvelle forme de censure, consistant à dresser un cordon sanitaire autour de toute substance toxique, qu’elle soit un discours, un fait, une guerre, un chiffre. On en a ici un magnifique prototype, où la presse parle abondamment d’un évènement, sans jamais en aborder le fond, en brocardant avec dédain les individus qui sont le centre dudit évènement, manière de dire au lecteur : « vous voyez bien que ces gens-là ne sont pas sérieux, nous n’allons pas vous faire perdre votre temps en vous rendant compte fidèle de ce qu’ils ont dit ». Un auditeur de radio paris en 42 et un lecteur de la pravda en 80, savaient que ces médias étaient censurés, et face à cette censure franche ils fabriquaient vite des anticorps, mais ici, c’est beaucoup plus insidieux et destructeur.

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  • Louise // 03.09.2015 à 09h41

    Ce journalisme là sera bientôt remplacer par des « robots » au moins on saura ce que l’on lit.

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  • Louis Robert // 03.09.2015 à 10h47

    J’ai bien peur qu’il n’y ait plus qu’une seule attitude saine à adopter devant le « journalisme » français (écrit, parlé, imagé, etc.), qui est de s’en détourner et d’en faire son deuil une fois pour toutes. Les temps sont trop troublés, les crises trop profondes et menaçantes, pour y perdre son temps. Consentir à se faire détourner de l’essentiel vers un monde surréaliste, c’est désormais manquer au « devoir moral de révolte et de rébellion » (Chris Hedges, « Wages of Rebellion »).

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  • Jacques F. // 03.09.2015 à 10h48

    Ce qui me surprend, c’est que tous les articles utilisent les mêmes éléments de langage, le même champ lexical.

    Comme cela peut-il être dû au hasard ?

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    • Louis Robert // 03.09.2015 à 11h11

      QUI donc prétend encore et toujours que c’est l’effet du hasard?

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    • jp // 03.09.2015 à 11h16

      non ce n’est pas du hasard : ils recopient les dépêches de l’AFP tout simplement, sans trop changer les mots. C’est très visible dans la PQ.

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      • Louis Robert // 03.09.2015 à 11h49

        Et si c’était l’effet de se faire constamment dire, dans les médias français, comme ailleurs en France du reste, « ce qu’IL FAUT penser de… » tout et de rien?

        Cette expression, que l’on ne trouve qu’en France, trahit une attitude dérisoirement autoritaire au pays de Liberté, Égalité, Fraternité, et tra la la, dont les effets se font nécessairement sentir, notamment dans les médias…– « Dites, Excellence, que faut-il penser de… Que devons-nous penser de tout cela? » — Ce n’est pas à pareille école que l’on devient libre-penseur, je le crains.

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        • Wilmotte Karim // 03.09.2015 à 17h02

          C’est juste la prolétarisation du métier de journaliste.

          Ce sont des ouvriers qui avec des mots doivent produire un « article » (ensemble de mots, de photos, etc) permettant d’attirer le produit (lecteur) qu’on vend dans un état adéquat à l’annonceur.

          Ils ne contrôlent (pour la plupart) absolument pas les tenants et les aboutissants de leur production. Ils sont soumis à des impératifs de production, et pressé comme des citrons.

          Ce sont des « prolétaires », sauf qu’ils refusent de le voir et encore plus de l’admettre.

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          • Homère d’Allore // 03.09.2015 à 17h40

            Pas tout à fait d’accord, Wilmotte Karim, et c’est très rare que je ne rejoigne pas vos analyses.

            La courroie de transmission de l’idéologie dominante qu’est le journaliste est bien mieux traité qu’un prolétaire. Même si les gages des soutiers sont parfois comparables à celui d’un employé, il existe une rémunération symbolique en terme d’image non négligeable.

            Ayant dû récemment, dans mes activités professionnelles, rencontrer d’assez nombreux (jeunes) journalistes pour la promotion de celles-ci, j’ai pu constater que la remarque de Françoise Giroud (qui les définit comme « acquis » et non « achetés ») est particulièrement vraie.

            « J’ai fait Sciences Po et j’ai un métier intéressant » ou « Une chose n’existe que si j’en parle » sont des certitudes qui transpirent par tous leurs pores.

            La carte de presse qui permet de rentrer là où le vulgaire ne peut accéder, le  » tu m’as vu à la télé » sont des petites satisfactions mesquines qui ne sont pas à négliger.

            Le prolétaire est invisible. Le journaliste est dans la lumière. Plus ou moins selon s’il travaille à France Télévisions ou à L’Est Éclair mais le simple fait de signer le papier le plus insipide lui donne l’illusion que sa réflexion influence autrui.

            Bref, un peu le rôle des curés sous l’Ancien Régime. Et les Jean Meslier sont rares, aujourd’hui comme au début du dix-huitième siècle.

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            • Wilmotte Karim // 03.09.2015 à 20h37

              Des prolétaires « privilégiés » (par rapport aux autres prolétaires), cela existe depuis longtemps. Et des prolétaires achetés, pour le coup, c’est loin d’être rare!

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            • jpcd // 04.09.2015 à 15h01

              Vanité et conformisme sont très bien portés dans la profession. Mais ces jeunes s’épuisent vite et si ils ne trouvent pas rapidement une porte de sortie (politique, communication..) ils agonisent longuement comme « intellectuels précaires » très peu privilégiés… https://fr.wikipedia.org/wiki/Intellectuels_pr%C3%A9caires

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              Alerter
  • Olposoch // 03.09.2015 à 10h51

    Dur métier que celui de journaliste…
    Déjà on passe par des écoles qui sont des vraies formations, dans le sens de former la forme qui rentrera dans le moule…
    Après…
    Les médias publics ou privés, il faut coller à la ligne si on veut y bosser, les jeunes doivent donc rendre leur travail conforme aux options rédactionnelles choisies par la hiérarchie, les 1% du métier grassement payés et subventionnés pour leurs services par les 1% qui les emploient.
    Toi petit caniche pigiste doit travailler pour fournir contenu à chien de garde.
    Et t’es gentil tu signe là, en bas, tu cèdes tous tes droits sur trois générations (je précise que j’ai une carte de presse, enfin, j’avais, vu les conditions que je n’arrive plus à remplir…)
    Sinon, va sur internet.
    Et d’ailleurs on peut voir que Julien Martin, le moins pire des articles sélectionnés avait au siècle dernier participé à « la révolution de l’info », avec David Servenay, dans un rue89 aujourd’hui disparu, créé par deux chiens de garde. ils en étaient les deux meilleurs journalistes, les plus …euh… journalistiques…(dans le cadre autorisé bien sûr d’un pure player créé par des ex du libé « vive la crise »)…
    Donc Julien Martin, comme Pascal Riché, travaille maintenant pour la maison mère qui les a avalés.
    Riché palpe les euros de la fonction (je te parle même pas de la convention collective des journalistes, qui fait qu’ils y vont mollo quand ils sont obligés d’évoquer les intermittents…)
    Julien Martin continue à faire un boulot honnête, (again, dans les limites…etc…)
    Servenay est parti créer « la revue dessinée », bel objet dans la forme (si quelqu’un peut parler du fond, je ne l’ai pas lu, mais ça va se faire).
    Les médias MSM ne sont plus le quatrième pouvoir, mais le premier, il suffit pour s’en convaincre de vouloir discuter avec son entourage, ces gens qui ne manquent pas le JT de 20h pour savoir ce qu’il se passe, qui écoutent la BBC ou France Inter, ou RTL,…ceux qui bossent et qui ne veulent pas, après leur dure journée, « se prendre la tête »…

      +29

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  • Eleutheria // 03.09.2015 à 11h36

    « Pour le prochain discours, je propose “il a parlé” – dur de faire en 2 mots sinon… »

    « Il parla » ?

    On peut toujours faire mieux. La prochaine étape sera simplement de ne pas parler du tout de Varoufakis. Ça marche très bien pour les turpitudes du gouvernement ukrainien, entre autres.

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  • oxolj // 03.09.2015 à 11h51

    « Journaliste, je dépends de ceux qui possèdent les journaux. Attendre des représentants du capital qu’ils vous fournissent gracieusement des armes – c’est-à-dire en l’occurrence des journaux – pour s’élever contre une forme de société qui leur convient, et une morale qui est la leur, cela porte un nom : l’imbécillité. Mais la plupart de ceux qui travaillent dans les grands journaux sont, en gros, d’accord avec cette société et cette morale. Ils ne sont pas achetés ; ils sont acquis. La nuance est importante. Ceux qui ne sont pas achetés peuvent, en théorie, créer d’autres organes pour exprimer leurs vues. En pratique, les fonds nécessaires à la création d’une telle entreprise ne se trouvent pas dans les poches des révolutionnaires ». [Françoise Giroud]

      +3

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    • adrien // 03.09.2015 à 14h55

      La question que soulève F.Giroud, c’est : servitude volontaire ou subie ? à part le gratin des journalistes, peu ont un carrière stable et bien rémunérée. D’ailleurs c’est l’une des professions les plus détestées (Marianne 04/12/12).
      Pour les médias privés,c’est leur liberté d’être soutenus par des banquiers. Conséquence, le chien de garde du système (économique et politique) ne mord pas la main qui le nourrit. A part les faits divers, le sport et les nouvelles people pour attirer l’attention des cerveaux disponibles, il s’agit de en fait de communication et non d’information.
      Pour les médias publics, c’est plus grave puisque les gouvernements participent à ce tri de l’information en nommant (indirectement) aux bonnes places les responsables de chaines et de services : par exemple une émission comme C dans l’air diffusée depuis 14 ans 5 fois/semaine, peut elle représenter la pluralité et la liberté d’opinions ? Avec Radio France et France Télévisions en pleine crise, le CSA absent, il y aura d’autres Frangy-en Bresse ….

        +2

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  • Emile Auguste // 03.09.2015 à 13h11

    Bravo pour ce travail.

    Et heureux d’apprendre que vous reparlerez de Russell, philosophe oublié dont on ne parle guère plus mais qui vaut la peine d’être lu (qui plus est, ses ouvrages « politiques » sont assez faciles d’accès).

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  • SanKuKai76 // 03.09.2015 à 13h21

    Je crois faire partie des 4 lecteurs intégraux de ce billet.
    Je dois avouer que le décorticage des procédés de propagande est mon sujet préféré sur ce blog et qui représente un travail que je trouve phenomenal. Merci pour cela.

    Je dois aussi avouer que j’avais manqué la transcription du discours de Y. Varoufakis. dont le lien est donné au début de l’article.
    J’ai rattrapé mon retard, je l’ai lu en intégralité et … WOW! QUEL UPERCUT!

    Enfin, de la vraie Politique avec un grand « P » avec du fond, des faits, des solutions, des analyses pertinentes et qui soulèvent questions et débats interessants à chaque paragraphe.

    Comme par opposition au petit « p » du « politique people » de nos journaux qui ne parlent que des hommes politiques qui gagnent ou qui perdent en cherchant des voix.

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  • georges glise // 03.09.2015 à 13h44

    georges marchais avait raison au fond: taisez-vous elkabbach!à propos de l’éducation, brighelli a publié « la fabrique du crétin. ce titre peut aussi s’appliquer à la presse et à tous les médias main street. heureusement il nous reste le canard enchaîné (encore que.

      +0

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  • Bouddha vert // 03.09.2015 à 13h58

    Un très beau travail scientifique qui donne une méthode pour analyser le discours médiatique, merci.

    En même temps, l’Histoire et ses documents nous a déjà appris que pour un même « évènement d’importance » les réactions médiatiques prennent la couleur de leur nation, de leur histoire…

    En Europe, les choses changent, un peu plus haut, « un journaliste » nous rappelle que d’autres presses nationales se contentent désormais de l’AFP et de Reuters, certainement un progrès.
    Nos médias sont maintenant plus influencés par les intérêts de l’Europe qui se construit que par les nations qui la composent (cf l’interview de Garraud http://www.les-crises.fr/marie-france-garaud-sur-france-culture/) mais ils sont toujours aux ordres, sans savoir vraiment quels sont les propriétaires de la maison qu’ils défendent, ni ce qu’ils y font.

    Une autre anecdote concernant l’émergence historique des agences nationales de presse.
    Elles sont apparues en soutient logistique aux bourses financières et sont donc logiquement dans des bâtiments très proches.
    L’information généraliste est venue ensuite…
    Voir les locaux de l’AFP, Bloomberg, Reuters…
    C’est fascinant!

    Et comme dit BRUNO un peut plus haut, « Vous croyez que MM. LAGARDERE et DASSAULT possèdent des empires médiatiques par amour de la vérité et du journalisme ? »

    On a quand même le droit de se poser la question, non?

    Merci encore pour la méthode et votre travail.

      +3

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  • Louis Robert // 03.09.2015 à 14h53

    « Fabrique du silence »?

    —–

    Après notre indifférence insupportable d’Occidentaux à l’égard des victimes du Donbass (comme de celles d’Irak durant tant d’années — dont plus de 500,000 enfants!), qu’avons-nous à dire des petits enfants qui, noyés, échouent désormais sur nos rives mêmes, après que nous ayons pris le soin de détruire leurs pays, devenus invivables?

    1. « Migrants … dead wash up on Turkish beach »

    http://www.reuters.com/article/2015/09/02/us-europe-migrants-idUSKCN0R21MK20150902

    2. https://www.google.ca/search?q=migrants+child+drowned+beach&biw=794&bih=386&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=0CAgQ_AUoA2oVChMI-fies-baxwIVCVoeCh1csAN6#imgrc=pZ_zERyc1mOdcM%3A

    Notre sordide, notre inavouable trou noir a-t-il seulement un fond?

      +5

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    • Louis // 03.09.2015 à 15h35

      C’est juste de la pornographie morbide mise en scènes par les médias aux ordres de ceux qui nous gouvernent (et qui subventionnent le terrorisme pour certains) afin de faire culpabiliser le gentil français et faire entrer les immigrés pour faire baisser les salaires encore, encore et encore …

      Sans aucun intérêt donc.

      Je préfère être de marbre devant ce genre de nouvelle et ne pas subventionner le terrorisme qu’être un de ces hommes politiques qui va chialer à la radio mais en même temps applaudir à tout ce que font les néo conservateurs américains.

        +12

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  • Xavier // 03.09.2015 à 14h57

    En même temps Varoufakis a-t-il vraiement compris qui est Montebourg ?
    1) OUI, alors il faut s’interroger sur le showman Varoufakis qui est visiblement aussi équilibro-illusionniste que notre Arnaud Lafronde de la Com
    2) NON, alors il faut s’interroger sur ses capacités de jugement !

    Car pour avoir un peu côtoyé les services du premier, on ne peut pas dire que la démocratie soit l’objectif premier de celui-ci…
    « L’occident civilisé social démocrate » oui, mais certainement pas la démocratie !

    AM est pour moi autant dans l’illusion que ne le sont des nationalistes non décroissants ou des ultra-gauchistes progressistes : on ne peut avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière.

      +3

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  • FRAMAR // 03.09.2015 à 17h11

    Bravo pour cet article

    Entre larme et franche rigolade quant à la qualité de nos médias…

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  • anne jordan // 03.09.2015 à 17h23

    N’en déplaise à André Vltchek , il se trouve que le  » peuple  » est devenu bien plus sensé que cela : le scepticisme est total vis à vis des infos papier et télé !
    C’est impressionnant : en l’espace , disons de deux ans , je vois et j’entends autour de moi ( milieu rural , Centre Bretagne ) des commentaires venant de l’épicier comme du toubib ou du retraité , du genre  » ouais , on regarde le journal télé, on achète Ouest Torche (! ) , mais on gobe rien , rien du tout !  »
    Autre contre exemple :
    Ce matin , entendu , à l’épicerie :  » mais , merde , il faut les accueillir ( les réfugiés syriens ) , je sais pas moi , on peut pas rester comme ça , san srien faire , y a des maisons inoccupées , on n’a plus de mécanos , de boulangers ,de toubibs , ceux qui venaient de Roumanie , y sont repartis …  »
    Eh oui , les média français ont  » censuré  » la photo du gamin mort sur une plage , mais ces braves gens l’ont vue !
    ( moi , pas , je ne suis pas sur les réseaux sociaux )

     » common decency  » , cher Jean Claude ?

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    • Plim // 07.09.2015 à 15h26

      On n’a plus de mécanos, de boulangers, etc. mais on a plus de chômeurs. Cherchez l’erreur…
      L’objectif de l’oligarchie ne serait-il pas justement de nous faire accepter ces réfugiés ?

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  • JacquesJacques // 03.09.2015 à 18h55

    Je n’ai pas pu aller au bout et tout lire tellement j’ai mal d’imaginer, et tellement ces journalistes se révèlent être des hommes médiocres. Je ne veux plus me polluer en lisant cette compétition hargneuse de titres et de commentaires plus qu’irrespectueux, plus qu’indignes …. je n’ai pas de mots…. si, un seul, ils sont inhumains. Si, peut-être un autre : ils sont acides….donc je n’ai qu’une solution ignorer, ignorer et ignorer pour ne pas détériorer mon bien être.

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  • Michel le Rouméliote // 04.09.2015 à 10h03

    Tout a été dit dans les commentaires sur la nullité journalistique à propos de la rencontre de Frangy. Un point de détail sur l’allure de Yannis Varoufakis qui choque tant les eurocrates à cravate et leurs séides appointés : leur méconnaissance de la Grèce ne leur ont pas permis de voir qu’il se présente, ni plus ni moins comme un pallicare de 1821. Il a remplacé la fustanelle et les tsarouchias (les chaussures à pompons) par le jean et le tee-shirt et l’âne par la Yamaha 1300, mais tout est là. Il prend l’attitude du leventis – le type solide et combatif, héritier crétois du pallicare – pour ne pas dire avec un côté mangas – mauvais garçon célébré par les rébétika – face aux politiciens véreux et vendus habillés à l’européenne : ces « messieurs au chapeau » raillés par la chanson populaire grecque depuis des décennies.
    Varoufakis se présente à l’évidence comme le défenseur de la nation grecque face à la nouvelle « xénocratie » dominante.

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