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3.septembre.20153.9.2015 // Les Crises

[TRÈS RECOMMANDÉ] Notre Printemps d’Athènes, par Yanis Varoufakis

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Je vous propose aujourd’hui un texte que j’ai trouvé globalement remarquable : il s’agit du discours de Yanis Varoufakis, tenu le 23 août 2015 à Frangy-en-Bresse, à l’invitation d’Arnaud Montebourg.

Quoi que vous pensiez du personnage, de sa vision et de sa politique, il FAUT le lire – oui, je sais c’est un peu long, mais bon, ça ne fait pas du tout mal à la tête… 😉 Merci aussi aux traducteurs pour leur précieux travail régulier…

Il s’agit du témoignage d’un des 3 acteurs-clés grecs pour la négociation de 2015. Il témoigne de ce qu’il a vu et vécu, et donne son analyse, sans aucune langue de bois, ce qui est rarissime. Bien entendu, on lira avec un peu de recul et d’esprit critique…

Le discours

Je compte sur vous pour diffuser ce document :
  • son adresse est : http://tinyurl.com/printemps-athenes-pdf
  • le lien de ce billet est : http://tinyurl.com/printemps-athenes
  • le lien du billet sur le travail des médias : http://tinyurl.com/la-fabrique-du-silence

La conclusion

Tordons rapidement le cou à un débat qui n’est pour moi pas central dans ce texte : la conclusion de Yanis Varoufakis est en gros qu’il faut « un réseau européen dont l’objet explicite soit la démocratisation de l’euro ».

Bon, qu’il en soit encore à ce genre d’absurdité (même s’il a bien montré qu’il était prêt à faire ce qu’il fallait pour se faire mettre dehors de l’euro par les autres pays) restera pour moi un mystère insondable de la « pensée » de la gauche radicale. Vouloir rendre l’euro démocratique, c’est un peu comme vouloir rendre le fascisme démocratique – merci de prévoir un délai, hein… Et en plus, sur le fond, l’euro est une absurdité, tout à fait identique à la distribution de sabots taille unique à toute la population – les pieds vont mieux quand ils ont une chaussure à leur pointure, comme une économie avec sa monnaie.

Je rappelle au passage ce mot du général :

Alain Peyrefitte– – Le traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.

Général de Gaulle – C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : « Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! « Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça.

Mais bon, il est facile d’être courageux dans son fauteuil de commentateur, c’est une autre paire de manches d’être à la place de Tsipras, quand l’UE vous menace en cas de défaut de bloquer l’accès des touristes à la Grèce ainsi que l’importation de produits grecs – et plus de touristes ni d’huile d’olive ne peut que conduire à des violences politiques majeures en Grèce, et probablement à un coup d’État. Après, évidemment, le bon choix est sans doute de démissionner, mais on tombe alors – hélas – sur la logique du pétainiste : « il vaut mieux que je fasse moi-même, ce sera moins cruel que si d’autres le font » – ce qu’a d’ailleurs rapporté Varoufakis à propos de Tsipras.

Bref.

Je souhaitais aussi, en lien avec la vision de Tsipras, partager une citation de l’EXCELLENT livre d’Yves Benot, Massacres coloniaux: 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies française, hélas épuisé. Mais on en parlera un jour.

Je suis tombé sur cette citation à la fin du livre, qui traite d’un autre sujet, mais dont le lien avec la Grèce m’a semblé limpide :

Dans l’Hexagone, la République s’affirme antifasciste, invoque les principes de 1789, tandis qu’aux colonies, elle tolère le fascisme – fort bien identifié par Charles-André Julien -, qui lui sert à maintenir, sous couvert d’Union française, l’ancienne domination coloniale. […]

[Nous avons déjà évoqué] les communistes et l’aspect contradictoire de leurs positions. Ils sont engagés à fond dans le combat contre la guerre du Vietnam qui prend des formes d’actions de masse qu’ils étaient seuls à pouvoir animer et diriger. Ils restent à l’avant-garde dans toutes les campagnes contre les atrocités coloniales. Mais en même temps, ils continuent à s’accrocher à une Union française qui a perdu tout sens concret. […] « 

Et en effet :

  • on avait des communistes admirablement anti-colonialistes, mais qui expliquaient qu’on n’allait quand même pas simplement accorder l’indépendance aux colonies, mais qu’une autre Union française était possible.
  • on a des membres de la gauche radicale admirablement anti-austérité, mais qui expliquent qu’on ne va quand même pas simplement quitter l’euro austéritaire, qu’une autre Union européenne est possible.
Alors ami jeune qui lis ces lignes, prépare-toi, dans trente ans, il faudra te battre contre l’Union mondiale – et la gauche de gauche ne sera pas avec toi ! Mais bonne nouvelle, tu gagneras à la fin, car tes opposants auront comme d’habitude l’Histoire et l’Anthropologie contre eux…

Mais bref, outre ces remarques anecdotiques, je répète que ce n’est pas cette conclusion qui fait l’intérêt du texte…

Le reste du propos

Bien entendu, il y a 2 intérêts à ce texte. Le premier est évidemment le récit des négociations (au moins avec la vision grecque, mais elle est à l’évidence bien plus proche de la réalité que celle de Moscovici), tout ce qu’on n’a donc pas lu dans nos médias. Et une analyse impitoyable, prenons juste les titres :

  • Les élections ne peuvent rien changer
  • Un coup d’État très européen
  • Remède toxique
  • Face à un mur
  • De plus gros poissons à ferrer
  • Perte de la souveraineté sur les ministères clés de l’État
  • Déficit démocratique

Tu m’étonnes qu’on fasse passer le gars pour un extrémiste fou – va répondre à un tel réquisitoire, sinon en étant un peu convaincant..

Donc l’ancien ministre grec de l’économie parle d’un coup d’État dans son pays, indiquant :

« Notre Printemps d’Athènes a été écrasé, tout comme, autrefois, celui de Prague. Pas par des tanks, bien sûr, mais par des banques. » [Yanis Varoufakis, 23/08/2015]

C’est quand même proprement incroyable, et cela aurait du provoquer un énorme débat dans le pays – surtout quand on voit comme on est chatouilleux sur « les valeurs des principes républicains du respect de la Démocratie » tout ça tout ça, enfin, surtout en ce qui concerne la Russie par exemple…

Et donc, c’est là qu’on arrive au second intérêt de la chose : comment nos médias ont-ils accueilli ceci ?

Analyse complète à lire dans ce billet.

Commentaire recommandé

Surya // 03.09.2015 à 06h34

à la libération il faudra qu’on décide de ce qu’on fera des européistes, ces gens qui auront promu et participé à la collaboration.

78 réactions et commentaires

  • Caliban // 03.09.2015 à 03h57

    Merci pour ce texte et sa traduction.

    « Ne vous méprenez pas : notre gouvernement a été écrasé, car nous avons osé dire non à la Troïka à une époque où elle avait des plans pour venir à Paris. Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus »

    … chouette programme !

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    • Surya // 03.09.2015 à 06h34

      à la libération il faudra qu’on décide de ce qu’on fera des européistes, ces gens qui auront promu et participé à la collaboration.

        +66

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      • vloiseau // 03.09.2015 à 09h50

        Ne surtout pas faire l’erreur de De Gaulle, les conserver au nom de la continuité de l’Etat, on se souvient des Bousquet, Didier pour illuster tous les hauts fonctionnaires collaborationnistes et tous les magistrats (sauf Didier Paul)… ils prendront toujours leurs revanches tôt ou tard ici avec l’UE et leurs attractions morbides de l’Allemagne type VGE.

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        • cording // 03.09.2015 à 21h32

          Il fallait bien conserver un minimum de Hauts fonctionnaires pour faire marcher l’Etat face aux tentatives US de nous imposer son AMGOT.

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      • araok // 04.09.2015 à 11h47

        Tondues et/ou fusillés.
        Comme d’hab.
        Il y a toujours des volontaires…

        Plus sérieusement, une réflexion m’interpelle (comme on dit) particulièrement: « L’Eurogroupe n’existe pas dans le droit européen ». Or voila un truc (c’est de moi) qui décide pour vous et moi…

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    • anne jordan // 04.09.2015 à 15h09

      et , pour compléter ce très éloquent discours , celui d’une femme :
      http://www.m-pep.org/Discours-de-Zoe-Konstantopoulou-presidente-du-parlement-grec-membre-de-Syriza

      nos chiens de garde auraient parlé de Cassandre , des Erynnies , de la Méduse , s’ils avaient eu le curiosité de s’y intéresser… et s’ils avaient eu un peu de vernis culturel !
      ( rock stars , grrrrr quelle vulgarité ! )
      Souvenons nous du mythe d’Europe violée par Zeus et pour suivie jusqu’en Turquie….

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  • abcinuits // 03.09.2015 à 05h21

    la troika certes ,mais elle n »a agit que sous le controle de l’oligarchie bancaire et financière ,les gouvernements européens n’en ont été que la courroie de transmission , il ne faut pas donner à la valetaille docile l »importance d’un pouvoir qu’elle n »a pas et n »a plus depuis des siècles !

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  • Charlie Bermude // 03.09.2015 à 06h31

    Ce qui est rassurant en un sens c’est qu’au cours du temps cette presse à de moins en moins d’audience . Déjà auparavant vivant de financements à fonds perdus , elle en est réduite à la subvention . Subvention par et pour des pouvoirs eux mémes en perte de popularité . A contrario , comme les singes n’ayant que deux mains ne peuvent s’obstruer tous les sens à la fois , la réalité apparait incidemment .
    Question , sens , justement , ce qui m’interpelle le plus dans cet article c’est la chute : Bertrand Russell . Evidemment c’est une référence . Il exise un pb matémathique aujourd’hui qui formalise assez bien la chose , le pb dit np-complet en rapport avec la complexité . ( Prix : 1 millions de $ pour la réponse) . Le temps ( logique ) pour résoudre un pb complexe , tend vers l’infini , à mesure que la complexité ( le nombre d’éléments , de variables ) croit . Alors qu’on trouve des solutions ( comment alors ? sans la logique ?) et que celle ci trouvée on peut formaliser .

    C’est çà qui m’inquiéte : le temps pour trouver la bonne solution , heureusement comme a dit Hegel , ce qui est fort c’est ce qui nait et qui croit , et Yaroufakis/Montebourg nous indiquent que quelque chose nait et croit , sans logique …

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  • Crapaud Rouge // 03.09.2015 à 07h15

    Mon seul point de désaccord sur le billet, (que je trouve très, très bien par ailleurs), porte sur cette phrase : « Mais bon, il est facile d’être courageux dans son fauteuil de commentateur, c’est une autre paire de manches d’être à la place de Tsipras, quand l’UE vous menace en cas de défaut de bloquer l’accès des touristes à la Grèce ainsi que l’importation de produits grecs » : s’il faisait face à des menaces insurmontables pour lui, il devait démissionner avec fracas, au lieu de s’asseoir avec fracas sur ce « mandat du peuple » d’où il prétendait tirer sa légitimité, et au nom duquel il a prétendu avoir négocié 6 mois durant avec l’Eurogroupe au lieu de « renverser la table ». Même pas foutu de renverser son fauteuil !…

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    • Crapaud Rouge // 03.09.2015 à 07h25

      La seule menace acceptable pour justifier sa lâcheté serait celle de l’assassinat, car on ne peut demander à quiconque d’être prêt à sacrifier sa vie.

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      • olivier69 // 05.09.2015 à 12h58

        Bonjour crapaud,
        Un connaisseur de la théorie des jeux, tout de même. Alors, il ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas quel destin potentiel pour ce genre de position….
        Faire croire qu’il n’était pas conscient des risques ? Surprenant…..Combien de présidents aux US ont combattu les banques et financiers dans l’histoire, sans avoir des intimidations ou la tentative d’assassinat qui va avec ? C’est accepter la naïveté, cette perspective, non ?
        Cdlt
        Les risques et la fonction ne sont plus ce qu’ils étaient. En attendant, qui payent ?

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    • fed // 03.09.2015 à 08h11

      tout juste .Ou on a le courage d’aller au bout des choses ou on collabore avec l’oligarchie ,entre les 2 il n’y a rien.Je pense que beaucoup de gens gauche ne l’on pas encore réalisé

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    • Charlie Bermude // 03.09.2015 à 11h43

      L’UE menace de bloquer les touristes …Je trouve çà extrémement drole , vu le tsunami de réfugiés qui déboulent via la Gréce ! Elle fait quoi l’UE là ! Peut étre la troika va t elle autoriser des débordements budgétaires pour bloquer le tsunami ? Chiche !

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      • Vladimir K // 03.09.2015 à 17h22

        Il ne faut pas oublier que l’on fait face à des gens dénués de toute rationalité.

        Les fous, c’est drôle de loin, pas en face à face.

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  • H. Toin // 03.09.2015 à 07h19

    En complément je recommande la brillante interview faite par Ballast :
    http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/

    Où l’on découvre, et c’est assez déboussolant d’ailleurs, qu’au milieu d’analyses superbes et d’idées techniques très intéressantes, Varoufakis croit encore à l’Europe sociale, et que l’UE peut être réparée.
    Et c’est cette contradiction que je n’arrive toujours pas à saisir. L’UE fonctionne exactement comme elle a été envisagée, dans l’intérêt de ceux qui l’ont fait évolué de cette façon depuis les années 80. Comment peut-on donc réparer quelque chose qui n’est pas cassé?

    Alors il est vrai que pour certains pays, l’UE a une charge symbolique que nous ne pouvons saisir en France. Un irlandais expliquait un jour que pour l’Irlande, l’UE représentait enfin la vraie indépendance. Que 1974 était au final bien plus important que 1921, parce qu’à cette date le retour de la domination du Royaume-Uni était enfin devenue une impossibilité. J’imagine qu’il doit y avoir de ça aussi en Grèce, 1981 représentant l’impossibilité du retour d’une dictature militaire.

    Mais ceci étant dit, il devrait quand même paraitre évident en 2015 que toute autre UE est impossible. L’UE sociale en 1992, d’accord. Après 1997-2003, pourquoi pas. Même en 2007, en tirant beaucoup, ok. Mais après 2012 et le TSCG?…

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    • Joséphine // 03.09.2015 à 08h42

      Vous avez mis le doigt sur un fait: certains citoyens des pays membres de l’UE se sentent profondément européens. J’en fait partie. Alors oui, on nage en pleine contradiction. Mais que voulez vous, la nature humaine…

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      • Fabrice // 03.09.2015 à 08h58

        Joséphine, je me sens européen aussi mais pas de l’Europe de la finance dérégulée et des lobbying. Je suis de l’Europe des citoyens, de l’entraide entre pays, indépendante or je ne m’y retrouve pas dans ce que l’on nous prépare.

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        • Joséphine // 03.09.2015 à 13h09

          Moi non plus Fabrice, je ne me reconnais pas dans cette UE non démocratique. Mais alors? Considérer que la sortie de l’Euro est la seule solution, c’est n’appréhender la crise que sous l’angle monétaire. La crise est d’abord politique et institutionnelle, et c’est par là qu’elle doit être abordée. Or comment/quoi envisager pour créer cette Europe des peuples, Europe réellement pacifiée (si c’est pour remplacer la guerre des armes par une guerre économique, non, on en veut plus) et solidaire, ou règne l’entraide et la coopération, plutôt que la concurrence et la prédation? Car on ne peut faire fi de ce besoin d’Europe, ou de ce sentiment de destins liés que beaucoup d’européens ressentent. Nous société civile, nous citoyens pouvons aussi réfléchir aux solutions à apporter.

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          • Diego // 04.09.2015 à 09h47

            La victime, dans l’état où elle seraît, réagirait avec ses moyens. Ici, la concertation politique et institutionnelle n’a pas fonctionné. A partir de là cela devient une opération de guerrila. Pour arriver à un véritable état de solidarité et de cooperation en Europe, il faut en passer par la destruction du carcan qui nous enserre tous.

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      • jm // 03.09.2015 à 16h18

        J’avais justement une discussion avec un pote qui « se sentait européen » et à qui je demandais des précision sur cette curieuse affirmation, je n’ai pas eu de réponse valable…

        J’aimerais bien savoir : que signifie « je me sens européen », et à plus forte raison « profondément » ? Quel sentiment est mobilisé dans cette affirmation ?

        Sincèrement je n’arrive pas à comprendre : pour moi cela relève d’un rabâchage purement construit, artificiel, qui n’arrive même pas au niveau du fantasme tellement il est creux et n’évoque rien d’intime.
        Si je vais en Allemagne ou en Pologne je me sens un étranger, si je vais, disons, aux EU je me sens également un étranger, mais je ne me sens pas plus étranger dans l’un que dans l’autre.
        Si je vais en Inde je me sens plus étranger, c’est vrai, mais pourquoi convoquer ce terme d’européen ?
        Et si je vais en Turquie par exemple ?

        Je peux comprendre qu’on dise « je me sens humain », ou qu’on dise « je me sens français » ne serait ce que parce que le français est la langue dans laquelle je pense, qui plus est avec un background culturel de français. Mais « je me sens européen », pour moi c’est un grand mystère…

        Sincèrement je suis intéressé par les explications de ceux qui se sentent européen, et à plus forte raison « profondément »..

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        • Joséphine // 03.09.2015 à 19h15

          Quand je vais en Italie, je ne me sens pas italienne, c’est vrai, mais je me sens proche, très proche, culturellement. Idem en Espagne. J’aurais peut être pas cet effet en Allemagne, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que je me suis retrouvée en Asie, avec des Suédois. Alors, non je ne me sentais pas suédoise, ni semblables, mais avec un destin commun. Voilà ce que j’entends pas sentiment européen.

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        • Maria // 03.09.2015 à 21h30

          Etes vous au moins déjà allé en Inde ? Parce-que personnellement quand j’y vais je m’y sens moins étrangère qu’en Allemagne ou même qu’en Corse .

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        • jm // 04.09.2015 à 10h35

          Destin commun d’accord. Mais si c’est le sentiment d’un destin historique il me semble qu’il est le résultat d’une construction qui n’est pas réelle. Si c’est celui d’une communauté de pensée dans un environnement étranger (en Asie avec des suédois) il me semble que vous auriez eu le même avec des américains ou des israéliens..

          @Maria : oui je suis déjà allé en Inde, j’ai eu l’impression de me retrouver sur la planète mars. Vous poussez le truc un peu loin.. cela dit pour ma part quand je vais au Maroc je me sens moins étranger que dans plein d’autres pays, et la langue ne fais pas tout.

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    • anne jordan // 04.09.2015 à 15h32

      excellent article , merci !
      ce midi , Jacques Sapir était pris à partie sur France Cul. , par Raphaël Logier sur le sujet de la souveraineté ,à peu près dans les même termes que la mini polémique entre Youlountas et Varoufakis ; c’est consternant , ce côté binaire des  » anars  » de salon…
      Pour rester en Grèce ( antique ) , savez vous que l’équivalent des hauts fonctionnaires , dans les Cités grecques étaient des ESCLAVES ?
      L’idée étant que des experts ne doivent en aucun cas détenir le moindre pouvoir , celui ci étant l’apanage de la démocratie directe , pour éviter qu’un ETAT PUISSE SE RETOURNER CONTRE SON PEUPLE .
      ( avec , bien entendu , les réserves habituelles que l’on doit exprimer sur le sens du mot peuple , dans l’Antiquité . )

      http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-de-quoi-le-souverainisme-est-il-le-nom-2015-09-04

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      • anne jordan // 04.09.2015 à 15h34

        mauvaise place pour mon post !
        je répondais à @h .touin pour l’extrait de ballast .

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  • mescalito22 // 03.09.2015 à 07h45

    100% d’accord avec le commentaire précédent de « Crapaud Rouge » si le mien passe en dessous…
    Rappelons qu’en plus de s’être récemment acoquiné avec Montebourg, Varoufakis joue le même jeu trouble avec Mélenchon qui a osé déclaré récemment:
    « S’IL faut choisir entre l’indépendance nationale et l’Euro, je choisis l’indépendance. »
    Le « SI » me semble de trop, non?
    Petite uchronie:
    18 Juin 1940. « S’IL faut choisir entre l’indépendance nationale et la soumission à l’occupant nazi et à ses collabos de Vichy, je choisis l’indépendance et la résistance »!
    Le Général De Gaulle avait oublié le « SI » qui aurait bien fait rire dans les chaumières françaises…
    Alors camarade Merluche, que devient la « sortie » précédente selon laquelle:
    « Les partisans de l’abandon de l’Euro sont rien moins que des maréchalistes »???
    A force de faire le grand écart, on finit par se faire virer de la direction de son propre parti, n’est-ce-pas?
    Tiens! c’est justement ce qui a failli lui arriver (10%d’écart au vote final de la motion de « renvoi ») lors du congrès de Juillet du Parti de gauche. [Modéré]

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    • georges glise // 03.09.2015 à 13h09

      que méluche ait fait des erreurs d’analyse sur l’ue et l’euro, c’est évident. ce qui est plus important, c’est qu’il ait maintenant rectifié le tir, au moins pour ce qui est de l’euro. en outre, en tant que député européen, il est nécessairement influencé par l’opinion majoritaire au sein du groupe GUE auquel il appartient. mais la difficulté fondamentale, c’est d’avoir créé un front de gauche sans adhésions directes, qui a de fait été dominé par le PCF et son idéologie totalement européiste.

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      • Alter // 03.09.2015 à 17h40

        Heu, le Front de Gauche est une alliance de plusieurs partis politiques. Le parti de Mélenchon est le PG (Parti de Gauche), lui avec des adhésions.
        Personnellement, je pense que le Front de Gauche est une avancée. LE top serait avec les verts et Nouvelle Donne (voire gauche du PS).

          +4

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    • Alain au bar // 03.09.2015 à 14h17

      Ça chatouille ou ça grattouille ?
      Certes Éconoclaste mais point trop n’en faut. Impossible de débattre ici des questions fondamentales qui traversent le champ politique honnête. Soit.

        +3

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      • Alain au bar // 04.09.2015 à 15h01

        Même si les éconoclastes auxquels vous appartenez sont impliqués jusqu’au cou dans ce débat ? (désolé je ne sais pas faire les smileys)
        Comme s’il s’agissait de n’importe quel débat provenant d’on ne sait où…

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      • Alain au bar // 04.09.2015 à 15h07

        Mais après tout la mauvaise foi, la sottise et l’hypocrisie ne sont elles pas les reines de ce monde ?

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    • Bece // 03.09.2015 à 14h28

      Merci, Mescalito22, d’évoquer ce débat essentiel à la fin de votre commentaire, débat apparemment évité ici. Malgré mes interrogations, je ne suis pas solidaire de votre jugement à l’emporte-pièce.

        +1

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  • Fendu du chichoule // 03.09.2015 à 07h48

    Varoufakis, une autre idée de l’europe. Il est bien cet homme là, parfait pour nous berner !

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  • Patrick Luder // 03.09.2015 à 07h52

    A Olivier Berruyer. Puis-je diffuser officiellement ce document ?
    (Frangy est ma région, 2 villages plus loin).
    Merci de ta réponse et bonne continuation.

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  • Jmi // 03.09.2015 à 07h54

    relisons cet article paru en ce site le 4 Août 2014

    Vladimir Boukovski, ancien dissident soviétique met en garde contre une dictature de l’UE
    Vladimir Boukovski, un ancien dissident soviétique âgé de 63 ans, craint que l’Union Européenne ne soit en train de se transformer en une seconde Union Soviétique. Dans un discours prononcé à Bruxelles la semaine dernière, M. Boukovski a traité l’UE de “monstre” qui doit être détruit au plus vite, avant qu’il ne se développe en un état totalitaire à part entière.

    https://www.les-crises.fr/un-ancien-dissident-sovietique-met-en-garde-contre-une-dictature-de-lue/

    Tout est dit… l’UE fonctionne comme le Politburo…
    Mais il existe heureusement les accélérations imprévisibles de l’histoire, Robespierre a disparu en quelques heures !!!

    Boukovski, rappelle par ailleurs lorsqu’il fut expulsé de l’URSS, il portait des menottes qui lui furent retirées lorsque l’avion quitta la zone soviétique allemande .. mais dit-il, ses menottes étaient de fabrication américaine !!!

      +23

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    • Crapaud Rouge // 03.09.2015 à 12h53

      Oui, c’est le moment de relire ce billet mais aussi de séparer le bon grain de l’ivraie, comme le recommandait Olivier. Cela dit, voici le passage où il compare la Commission Européenne au Politburo :

      « Ce n’est pas par hasard si le Parlement Européen, par exemple, me rappelle le Soviet Suprême. Il ressemble au Soviet Suprême parce qu’il a été conçu à son image. De la même manière, quand vous regardez la Commission Européenne, elle ressemble au Politburo. Je veux dire qu’elle y ressemble exactement, à l’exception du fait que la Commission a maintenant 25 membres alors que le Politburo avait normalement 13 ou 15 membres. Autrement les deux sont exactement identiques, ne rendant de comptes à personne, n’étant directement élus par absolument personne. Quand vous vous intéressez à toute l’activité étrange de l’Union Européenne avec ses 80 000 pages de règlements, elle ressemble au Gosplan. On avait une organisation qui planifiait toute l’économie, jusqu’à la dernière vis et au dernier boulon, cinq ans à l’avance. C’est exactement la même chose qui se produit dans l’UE. Quand vous regardez le type de corruption dans l’UE, c’est exactement le style de corruption soviétique, allant du haut vers le bas plutôt que du bas vers le haut.« 

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      • Wilmotte Karim // 03.09.2015 à 16h55

        « On avait une organisation qui planifiait toute l’économie, jusqu’à la dernière vis et au dernier boulon, cinq ans à l’avance. C’est exactement la même chose qui se produit dans l’UE »

        C’est dommage de tomber dans la contre-vérité et le ridicule absolu!
        Il y a UNE CHOSE que l’UE ne fait pas: de la politique industrielle.
        C’est la négation absolue du Plan!

        Accessoirement, le Gosplan présuppose des allers-retours entre les unités de production et le centre de décision.

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        • Crapaud Rouge // 03.09.2015 à 17h39

          Hélas non, Wilmotte Karim, car, s’il est vrai qu’elle ne fait pas de « politique industrielle », en revanche elle légifère à tour de bras pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’activité économique. Ça commence au top niveau par « la concurrence libre et non faussée », et ça descend tout en bas jusqu’à la longueur des queues de cerises en passant par la réglementation du lobbyisme et l’étiquetage des produits, etc. En revanche, et contrairement au Politburo, elle ne s’occupe pas du travail qu’elle considère, je suppose, comme une question strictement « privée », voire non économique…

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          • Wilmotte Karim // 03.09.2015 à 20h34

            Oui, elle organise le marché (c’est de l’ordo-libéralisme).
            Ce qui n’a absolument rien avoir avec le Plan. Mais rien de chez rien!

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            • Crapaud Rouge // 04.09.2015 à 01h58

              Il s’agit d’une comparaison analogique, Wilmotte Karim, pas d’une égalité ! Le marché qu’elle organise n’est jamais que le débouché de la production : donc elle organise la production. Et puis, qu’importe si ce qu’elle produit soit ou non comparable au Plan : dans les 2 cas il s’agit de bureaucraties éloignées de ce que vivent les populations, et qui sont au service des puissants. De toute façon, à grands renforts de réglementations, c’est bel et bien une certaine politique industrielle qu’elle impose.

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    • Dupondt // 04.09.2015 à 00h21

      Jmi,
      il y a un truc qui me gêne dans votre commentaire car Robespierre a été éjecté en quelques heures comme vous dîtes mais par la droite libérale de l’époque.
      Cordialement

        +1

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  • valles // 03.09.2015 à 07h59

    « Je suis ici face à vous parce que rien de bon ne peut arriver en Europe qui ne parte de France ».

    Oui mais …depuit quelques decennies(voir plus), a part le fromage je vois pas ce que nous produisons de bon pour les pays Europeens. mais bon au festival des vendeurs de tapis tout est bon pour engranger de l’espace neuronale disponible.
    Dommage pour ce beau texte, il aurait mérité d’être mieus accompagner.

      +3

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  • Patrick Luder // 03.09.2015 à 08h05

    Tout ce beau discours ne tiens pas la route. Tant qu’une nation compte sur « les marchés » pour pouvoir continuer à « s’endetter juste encore un peu », elle en devient esclave. Une nation ne devient réellement une nation, que lorsqu’elle peut librement prendre toutes décisions … elle doit donc tout faire pour rester indépendante.

    Et croire que indépendance d’un gouvernement va couper la possibilité de faire du commerce est une aberration, car ce qu’à besoin avant tout une économie pour pouvoir tourner rondement (et non croître à l’infini), c’est d’une stabilité intérieur et d’un équilibre extérieur => et ni l’un ni l’autre ne sont offert par « les marchés ».

      +25

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  • cording // 03.09.2015 à 08h17

    Toujours aussi naïf, ce Varoufakis ! En effet ces « partenaires » ne se sont jamais cachés de vouloir écraser, compter pour nul ou non avenu le gouvernement grec issu des élections du 25 janvier, Juncker « les traités européens sont supérieurs à la démocratie ». Leur européisme c’est-à-dire leur volonté de rester à tout prix dans l’euro et l’UE l’a affaiblit face à des interlocuteurs de l’Eurogroupe qui sont restés intransigeants. Dans ces conditions Tsipras-Syriza était dans une position de faiblesse et ne pouvaient que perdre. Pour changer le cours des choses il eût fallu, au moins, faire un chantage au défaut sur la dette et une sortie de la zone, cela eût pu, peut-être, faire changer le cours des choses. Vae victis !

      +6

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  • leturk // 03.09.2015 à 08h39

    Beau parleur ! j’ai beau lire en large et en travers à aucun moment on ne trouve mise en cause des USA de leurs banques et lobbys divers , comme si cette histoire ne concernait que le méchant allemand , le fourbe français et la perfide Albion , le systeme (sic) protège tout simplement l’usure , à aucun moment il ne le dénonce , tout juste renégocier le taux mais pas sa suppression au niveau mondial , c’est un parfait mondialiste communiste citant Marx alors que le socialisme mondialiste est une monstruausité car il denie les peuples ne faisant référence qu’au genre humain , ses conclusions sont claires il reste européiste , comme nos socialistes l’europe OUI mais l’europe sociale qui ne peut exister sans sa composante nationale …. OH le vilain mot !!! à l’entendre les chiens aboient ” National socialisme ” fin du débat on se retrouve cloué à la croix … nazi fasciste Vichy Pétain les heures sombres le nauséabond etc etc comme dit Onfray .
    Puisqu’on parle d’Adolf , son seul crédo a été d’abattre le bolchévisme , d’etre en paix avec la France et l’Angleterre et surtout pas de devenir le maitre du monde , d’avoir supprimer l’usure , crime qu’il paiera fort cher.
    l’alliance du communisme et du capitalisme , 2 faces d’une même médaille , unis pour la domination du monde , et je vais citer Attali , « un gouvernement mondial avec Jérusalem comme capitale. »

      +13

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  • Bece // 03.09.2015 à 08h59

    C’est le quatrième récit du grand narrateur Varoufakis que j’ai l’occasion de lire. Je retrouve, dans cette version, la dominante grand -témoin, la position pour le moins ambiguë sur l’euro et sa génitrice l’UE, l’absence d’auto-critique. Car, enfin, le peuple grec avait exprimé, envers et contre toutes les pressions et intimidations, le refus de la soumission. Qui est responsable de la « capitulation » devant « le coup d’état », sinon les politiques qui ont, ouvertement ou tacitement accepté de ne pas s’appuyer sur cette volonté. Que veut finalement nous dire Varoufakis, Qu’il n’y a pas d’autre alternative à cette entreprise criminelle qu’il dénonce par ailleurs en termes dramatiques : TINA selon une funeste Pythie ? Que notre résistance ne peut guère viser que des aménagements ?
    Qui veut bien apporter des corrections à cette lecture? Merci d’avance.

      +4

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    • Bece // 03.09.2015 à 14h33

      Ils ont refusé l’austérité et ils l’ont eue! Ils n’avaient qu’à être plus conséquents, sans doute!

        +4

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  • jean sur // 03.09.2015 à 09h00

    Cher Monsieur,

    Sans vouloir doucher l’enthousiasme général pour M. Varoufakis, il faut tout de même signaler qu’en tant que Ministre des Finances

    – il a décidé de maintenir en fonction M. Pigasse ,cogérant de la banque Lazard,qui fut déjà conseiller des gouvernements Papandreou et Samaras.

    -il a accepté la présence de deux « conseillers » liés au lobby bancaire grec ( source: Eric Toussaint)
    – il a « oublié » de muter le président de la Banque centrale grecque, garant du maintien de la Grèce dans l’euro.
    – il a accepté de négocier l’effacement d’ une « ligne rouge » après l’autre.

    – il n’ a pas osé évoquer la nationalisation du système bancaire grec en déconfiture, dont le coût aurait été dès lors proche de 0.

    – il a accepté de se voir évincé des bureaux de sa propre administration

    – il a assisté sans broncher à la fuite de dizaines de milliards de capitaux vers les banques étrangères.

    – il a donné son feu vert au remboursement de 7,2 Mds aux créanciers sans même attendre le résultat de l’audit sur la dette.

    -etc etc

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    • Azza // 03.09.2015 à 10h54

      La fuite des capitaux pouvait etre utilisee comme un fantastique levier et une source de financement ideale en cas de sortie de l’Euro. Cela a ete explique maintes et maintes fois par Sapir ou Delamarche.

        +2

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    • Gonetoufar // 03.09.2015 à 11h44

      Si vous connaissiez mieux le dossier , vous sauriez que Stounaras , le directeur de la banque de Grèce est placé à ce poste par la BCE ….il est donc inamovible du point de vue du Gvt. grec . Il fut un grand obstacle pour Varoufakis .

        +4

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      • Gonetoufar // 03.09.2015 à 11h51

        Quand au choix Pigasse : «Cette restructuration est absolument nécessaire. Elle est non seulement nécessaire mais elle est possible», a estimé Matthieu Pigasse, ajoutant que «la Grèce est devenue le laboratoire de ce que peut être l’Europe demain». «Je pense qu’il faut réduire de moitié la dette détenue par les institutions publiques en Grèce»,

        Les 2 « conseillers » n’ont JAMAIS été choisis par Varouf .

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  • Azza // 03.09.2015 à 10h55

    Sympa la reference au livre « A very British Coup » !

    Je l’ai lu cet ete, tres instructif (ca date des annees 80), meme si le personnage centrale est d’une naivete enervante.

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  • MAURICE // 03.09.2015 à 11h11

    Au fil des siècles, les Grecs sont restés sans conteste les maîtres d’un genre littéraire, et pas seulement, que leurs grands écrivains ont créé et qui se nomme toujours « tragédie »
    Un succès constant sur plus de deux mille ans devrait nous alerter sur ses raisons subliminales…

      +1

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  • alma // 03.09.2015 à 12h54

    J’avais déjà tiqué sur cette histoire si « positive » (sur le blog de Sapir) de la fuite des capitaux revenant lorsque la drachme serait là pour remettre en route l’économie grecque… cela voulait pourtant dire un transfert interne des richesses des plus pauvres (tous les Grecs petits propriétaires fonciers qui n’arrivent plus à payer leur impôts fonciers écrasants) vers les riches (dont le capital aurait fuit le pays pour y revenir en force avec leurs monnaie forte en euro). Mais comme on reste « entre Grecs » tout cela serait très bien… c’est là qu’on voit les limites d’une pensée purement « nationaliste », et… sa conséquence: l’escroquerie derrière cette histoire de « Fronts », quand il y a bien une guerre des riches contre les pauvres dans tout ça (ce qui est d’ailleurs rappelé dans le texte de Varoufakis: il y a bine toujours une lutte des classes). D’ailleurs difficile de le situer, lui. Est-ce que j’ai mal lu ou est-ce qu’il ne voulait pas instituer un système de « fonds de pension » à l’américaine en Grèce? En tout cas il paraît plus proche de Montebourg (qui cherche à ramener le patronat à un peu de décence nationale et de rationalité économique) que de la gauche de la gauche redistributive.

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  • Louis // 03.09.2015 à 13h38

    « …quand l’UE vous menace en cas de défaut de bloquer l’accès des touristes à la Grèce ainsi que l’importation de produits grecs – et plus de touriste ni d’huile d’olive ne peut que conduire à des violences politiques majeures en Grèce, et probablement à un coup d’État. »

    Vous comprenez pourquoi certaines instances ont forcé les Etats à se spécialiser économiquement dans un petit nombre de domaines. Mais jamais ils n’accepteront qu’un pays puisse être quasiment auto-suffisant (à part quelques matières premières) car celui-ci deviendrait imperméable au chantage économique du boycott et cet Etat ne pourra pas se faire dicter ses lois par les banquiers apatrides et cosmopolites via les organismes supra-nationaux.

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  • Alter // 03.09.2015 à 13h41

    Je voudrais commenter ceci « et la gauche de gauche ne sera pas avec toi « .
    Attention à ne pas caricaturer : la gauche de gauche n’a jamais été au pouvoir depuis que la zone € existe. Sauf peut être Siriza en Grèce, qui a résisté 6 mois avant de capituler devant l’asphyxie financière de ses banques.
    C’est un point de rupture pour les Gauches des Gauches européennes, ce qui c’est passé cet été.
    Le débat est donc en cours, et beaucoup demande dès maintenant la création d’un plan B à la zone €.
    Ne croyons pas que les mouvements politiques sont des images noires et blancs, figées.
    Les idées et les courants sont dynamiques, et évoluent avec les points de rupture.

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    • anne jordan // 04.09.2015 à 15h39

      Oui , @alter !
      A suivre attentivement le sire Jeremy Corbin , (UK ) qui n’est pas une rock star , qui n’est pas un marxiste pur et dur , mais qui pourrait réserver quelques surprises , selon des amis anglais .

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  • raloul // 03.09.2015 à 13h48

    Bonjour!

    — Petit aparté totalement hors-sujet, mais ça me chagrine un peu de lire des approximations pareilles.

    Ce qui était qualifié de « diabolique » par l’Eglise et prohibé dans la musique religieuse jusqu’au baroque, c’était l’intervalle de trois tons, le fameux « diabolus in musica » (et la tension harmonique ainsi générée).
    La modification de la septième note de la gamme concerne les modes mineurs, dont en particulier le mode éolien qui sera, et de loin, le plus usité dans la musique occidentale jusqu’à nos jours. Ca donne naissance à la gamme mineure harmonique par l’élèvement de la septième note qui devient une « sensible ». A noter que la sixième note aussi est altérée dans la gamme mineure mélodique (uniquement dans le sens ascendant, et ce dans le cadre de la théorie de la musique classique occidentale).
    Je ne veux pas lancer de débats musicologiques compliqués et hors-sujet, mais il est important de ne pas tout confondre et de ne pas utiliser des notions de façon approximative pour supputer des relations complexes entre tout et n’importe quoi.
    Pourtant, j’adore lire Nerval, soyez rassuré. —-

    Pour revenir au sujet, merci à Olivier et aux « criseux » de faire partager cette vision très intéressante, même si l’on n’approuve pas totalement l’auteur. Le contraste entre l’ampleur du sujet avec sa dimension historique et la vision étriquée et ridiculement caricaturale de notre propagande est d’autant plus saisissante.

    Je me suis reconnu dans « Alors ami jeune qui lit ces lignes, prépare-toi, dans trente ans, il faudra te battre contre l’Union mondiale – et la gauche de gauche ne sera pas avec toi ! Mais bonne nouvelle, tu gagneras à la fin, car tes opposants auront comme d’habitude l’Histoire et l’Anthropologie contre eux… »

    J’espère que nous pourrons mettre fin à l’UM de façon aussi pacifique que la fin de l’URSS. J’espère aussi que l’anthropolgie sera bien de notre côté et encore d’actualité; que d’ici trente ans ne naisse pas encore le « surhomme » que la génétique et la micro – nano – ingénierie nous promettent (pour l’instant relativement à couvert, mais sachez en passant que le premier bébé-OGM est déjà parmi nous depuis plus de 10 ans…http://www.dailymail.co.uk/news/article-43767/Worlds-GM-babies-born.html). L’Histoire quant à elle est écrite par les vainqueurs…

    Je m’y prépare à ce combat homérique, effectivement, et nous devons lutter tous les jours contre la bêtise et la volonté totalitaire de nos « zélites ». Je pense que la meilleure réponse est d’y opposer un réseau fertile de citoyens ordinaires et solidaires dans la défense des bases culturelles de nos civilisations. Créer le lien entre les gens, les décrisper quant à la camisole de frustration et d’infantilisation permanente véhiculée par notre propagande (au sens large, médias+publicité+instruction+normes et lois, etc..), nous couper progressivement des dépendances artificielles qui permettent notre subjugation. Un chemin vers l’autonomie et la responsabilité, totalement à l’inverse de la jouissance sans entrave débile et de la frénésie consumériste.

    C’est une voie à long terme; mais concrètement et à court terme, que pouvons-nous faire contre la commission européenne? que pouvons-nous faire pour arrêter l’ « eurogroupe »? Faut-il entarter votre président? Lancer des actions politiques? Des actions plus musclées? Attendre que ça se disloque de soi-même et déjà préparer l’ « après » pour que la transition puisse se faire humainement? Envoyer ce discours à tous nos contacts? Interpeller les journalistes chaque fois qu’on en croise un? Autres idées?

    Puissiez-vous avoir raison Olivier que nous gagnerons bel et bien au final… Personnellement, je n’arrive pas encore à avoir une telle assurance.

      +9

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    • raloul // 04.09.2015 à 08h08

      Bonjour !

      Désolé pour le hors sujet du début, c’était en réponse à un commentaire qui a été modéré…

        +0

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      • anne jordan // 04.09.2015 à 15h56

        ne vous excusez pas @raloul , ce fut un plaisir de vous lire et de trouver le  » diabolus in musica  » dans un contexte économique et politique !
        merci au modérateur qui n’a pas jugé inutile ces précisions , moi , je les trouve INDISPENSABLES !
        en effet , chaque fois qu’un internaute pourra nous faire profiter brièvement de ses lumières au sujet d’un passé aussi malmené et aussi constitutif que le dit  » moyen âge  » – 10 siècles , rien que ça !!!-
        eh bien , il aura fait oeuvre utile !

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  • Greco // 03.09.2015 à 14h21

    Avant de critiquer Varoufakis, il ne faut pas oublier que il est accusé de « Haute trahison pour tentative de changer de système monétaire contre les traites européennes et mise en danger des relations pacifiques du pays avec des pays alliés ».
    Je ne suis pas fan de Varoufakis, mais il n’a pas signé et il est clair que des qu’il est parti, le mémorandum a été signé par Tsipras…
    Comme je suis proche de Unité Populaire, je publie quelques extraits d’un interview de S.Kouvelakis à l’Humanité, pour montrer leurs différences avec Varoufakis , même s’ils gardent de bonnes relations. Vous pouvez être d’accord ou pas, mais ils sont assez claires !:
     » Nous pensons qu’il faut nous préparer pour la sortie de l’euro. C’est absolument clair ! Le programme d’Unité populaire est finalisé, il sera rendu public à la fin de la semaine. La préparation de la sortie de l’euro est un point fondamental. Cette question comporte plusieurs aspects. Le premier, c’est évidemment la récupération de la souveraineté politique dans le cadre où un gouvernement se retrouve confronté à la sainte-alliance de toutes les puissances néolibérales. Dépourvu de l’outil monétaire, on l’a vu, nous sommes pris en otage par la BCE. Syriza l’a subi dès le 4 février… Deuxièmement, c’est un moyen pour permettre le redémarrage économique en assurant l’approvisionnement en liquidités. Ensuite, c’est un moyen extrêmement important sur la question de la dette : en passant par la monnaie nationale, la dette devient quasiment impayable, personne ne va accepter le remboursement d’une dette qui se retrouve libellée en une monnaie nationale. Cela nous place en position de force. Enfin, la dévaluation permet de relancer vigoureusement la croissance : tous les pays qui se sont retrouvés dans une situation de récession profonde n’ont pu redémarrer économiquement qu’avec une dévaluation monétaire. Le choix est simple, en réalité : c’est soit une dévaluation monétaire, soit la dévaluation interne, c’est-a-dire les plans d’ajustement structurel qui sont imposés pour faire baisser les salaires et les retraites, et qui écrasent le coût du travail. C’est sûr que la dévaluation monétaire crée un certain nombre de problèmes, mais elle crée aussi des opportunités : elle booste la production nationale, elle permet une substitution des importations par les exportations, elle rend les exportations plus compétitives… Certes elle peut être problématique là où il faut payer en devises fortes : les carburants, l’énergie, certains médicaments qui sont nécessairement importés – mais pas tant que ça, par parenthèse, la production nationale peut assurer une bonne partie… Tout cela ouvre des difficultés transitoires. Mais, en réalité, on le voit avec les économistes hostiles au néol-libéralisme, que ce soit Krugman ou Stiglitz, que ce soit Aglietta ou Lordon en France, le débat est tranché : le meilleur choix possible pour la Grèce, le seul viable en réalité, disent-ils, c’est le retour à une monnaie nationale, dans le cadre, bien sûr, d’une politique progressiste de relance qui peut gérer les problems…
    Nous n’avons pas une vision eurocentrique. L’Europe, d’ailleurs, ne se limite pas à l’Union européenne. La Russie et la Turquie, par exemple, sont des réalités européennes. L’Europe elle-même doit sortir des attitudes impérialistes et néo-coloniales vis-à-vis des autres pays du monde. Et bien entendu, nous voulons développer les relations avec les gouvernements progressistes des pays du Sud, tout particulièrement en Amérique du Sud – c’est un choix stratégique d’Unité populaire -, mais aussi avec des puissances comme les Brics. Tout cela, évidemment, dans des conditions qui soient favorables aux intérêts du peuple grec. Développer les relations avec la Russie ou avec la Chine, ce n’est pas exactement la même chose, par exemple : la Chine, c’est vraiment le business et le commerce qui les intéressent. Nous, nous ne voulons pas des privatisations qui attirent les Chinois, mais en même temps, ils ont fait des ouvertures au niveau de la banque des Brics… Avec la Russie, c’est autre chose car elle a une vision essentiellement géopolitique : pour elle, les intérêts économiques sont subordonnés à une vision géopolitique. Il est clair aussi que les relations avec la Russie ne signifient en aucun cas que nous considérons que Poutine est politiquement ou idéologiquement proche de nous. Ce sont des relations internationales…

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  • lj // 03.09.2015 à 14h51

    Des leurres…..ces messieurs

    Tsipras est un monsieur qui reste dans l’Europe avec l’appauvrissement de son peuple et de l’état grec ===> contraintes budgetaires obligent !!!

    Varoufakis est un monsieur qui veut faire payer les allemands, mutualisation des dettes ===> contraintes budgétaires obligent !!!

    Les deux…..pro européens….jouent des rôles

    Je mise sur Varoufakis puisque ça methode est une UE encore plus intégrée souhait des USA.
    Question : Le peuple allemand va t-il accepter???

    L’avenir de ces deux messieurs…..doré à coup sûr, ils ont joué un rôle qui avantage les USA !

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  • gelmad // 03.09.2015 à 15h54

    Y. Varoufakis, très sympathique, à l’inverse des imbéciles il semble avoir changé d’avis lui qui était un des principaux conseiller économiques de PAPANDREOU ! De plus il a démissionné du gvt Tsipras !
    Mais maintenant que fait-il ? où se positionne-t-il pour les prochaines législatives, dans qques jours ? Avec LAFAZANIS ? l’ex Syriza ? ou bien une aventure personnelle ?
    Il est bcp ds les media et sur son blog mais pas de réponses à mes questions supra !

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    • Alter // 03.09.2015 à 17h17

      Sauf erreur, Varoufakis a débuté sa carrière politique en novembre 2014. Donc il n’a jamais été un des principaux conseiller économiques de PAPANDREOU.
      Il était aux USA pour bosser vu la crise…

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      • gelmad // 03.09.2015 à 23h40

        Il a été conseiller éco de Papandréou entre 2004 & 2006 . Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il est parti aux USA.

        Je ne mets pas de lien mais une simple vérification sur un moteur de recherches en attestera. Je veux bien concéder qu’il n’était peut-être pas le + important de ces conseillers, car je n’ai pas le tps de rechercher ds le détail !

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    • Greco // 03.09.2015 à 18h15

      Il ne va pas rejoindre Lafazanis, comme j’ai expliqué auparavant pour Unité Populaire le choix contre l’euro, la C.E, l’Otan sont ideologiques. Pour Varoufakis ces choix sont secondaires: ils dependent de la conjocture.Je pense qu’il va continuer à donner des interviews pour « enerver » Tsipras et qu’il va faire une déclaration de soutien à Lafazanis avant les élections.

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  • Lambda // 03.09.2015 à 16h46

    Pourquoi censure t’on mes commentaires? Je reformule:

    En lisant ces billets et ce qui a été dit sur la Russie, les gens ne vont-ils pas avoir tendance à voter Front National?

    Quelle est l’alternative crédible actuellement? Ou alors doit-on conclure que le vote ne servant plus à rien et au vu des « alternatives », autant ne plus voter?

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    • Tatare // 03.09.2015 à 21h34

      « Au vu des “alternatives”, autant ne plus voter? »

      Ben oui ! Vous commencez à comprendre.

      Ça me rappelle le chapitre intitulé : « Faut-il être menteur pour être homme politique ? » de l’Anti-manuel de philosophie de Michel Onfray, qui se termine par (Je cite de mémoire) : Votez si vous voulez !

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  • anne jordan // 03.09.2015 à 19h07

    @lj
    lisez le discours réel de Y.V . , il est en tête d’article ,
    vous y verrez que Varoufakis non seulement ne veut pas  » faire payer les allemands  » mais qu’il accuse les  » élites françaises  » plus que les Germains .

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  • tchoo // 03.09.2015 à 21h05

    Varoufakis est un idéaliste utopique, qui se persuade qu’il y a encore une issue dans cette pétaudière qu’est l’UE,
    Sapin dans le récit de Varoufakis est l’emblême même de ces politiques qui ne servent plus à rien, parce que ayant le pouvoir (?) ils s’imaginent qu’un discours peut changer les choses, mêmes si celui-ci est en contradiction avec les actions du gouvernement auquel il participe, et donc « la France n’est plus ce qu’elle était » est un stupéfiant aveu d’incapacité et d’incompétence crasse!
    Tsipras c’est trompé, a été trompé et à trompé tout le monde qui a cru en lui
    Varoufakis suit le même chemin et sera lui aussi balayé par l’histoire….

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    • anne jordan // 04.09.2015 à 15h43

      Sapin :faquin
      Sapir :fakir

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  • JacquesJacques // 03.09.2015 à 21h47

    Je ne parlerai pas des aspects techniques c’est-à-dire financiers. Mais de l’homme Yanis Varoufakis est à l’évidence « brillant » et cultivé, voir les références historiques et littéraires pour entrer en résonance et trouver des « alliances ». Jusqu’où va sa sincérité ? Il est habile et sait flatter, et il enjolive avec un talent impertinent et avec éloquence. Il manie bien l’ironie. Il sait être obséquieux devant la puissance financière et les politiques dominants. S’il a pensé et écrit ces lignes seul, il a aussi les capacités d’un écrivain.
    Il est en campagne à l’étranger en concurrence à un autre politicien habile autrement, recentré, Alexis Tsipras. Yanis Varoufakis écrira-t-il l’histoire grecque des années à venir ?

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  • master t // 03.09.2015 à 22h30

    Le 3eme reich s’est effondré dans le feu des armes… comment le 4eme va t il se comporter?

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  • G.Homère // 04.09.2015 à 09h44

    En parlant de propagande, le nouveau manuel de morale civique ou l’URSS v2.0
    De Charly Hebdo à l’approche des médias (Le monde c’est bien, internet c’est le mal)

    http://www.nathan.fr/feuilletage/default.asp?isbn=9782091718873

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  • Olympi // 04.09.2015 à 12h19

    Jamais un empire n’a été créé par la paix, seul l’Union Européenne l’aurait fait m’a-t-on dit à l’école.
    Je crois qu’aujourd’hui nous arrivons à la fin de se rêve de construction d’un empire par la paix.
    Nous nous trouvons dans une guerre économique entre nation, ou la raison du fort l’emporte.

    Je pense que cela vient du fait d’avoir voulu forcer le destin par Maastricht, cela a créé beaucoup de tensions.

    La Suisse ne s’est pas créer par l’union pacifiste et défensive de quelques cantons sur des siècles ?
    Ça serait peut-être une voie plus sage à suivre.

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  • Leterrible // 04.09.2015 à 22h56

    Plus structuré de l’extérieur , avec des réponses parfois passionnantes :

    http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/

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  • JC // 06.09.2015 à 18h50

    Pff toujours le même cirque. « Les démocraties européennes sont menacées ». Quelles démocraties ??? Ça n’a jamais existé ! Quelques cantons suisses, quelques petites communes par-ci par-là. Il voulait dire « democracy », soit le jargon marketing états-unien qui ne veut rien dire et qui permet de tuer des millions d’humains n’importe où dans le monde. Aucune radicalité quoi, c’est de l’opposition toute molle toute (faussement ?) naïve pour abrutir les gens. Avec les habituels anathèmes consensuels bêêê bêêêê. Je suis désolé mais faut avancer maintenant et plus vite que ça. Regardez à quelle vitesse ils vont en face.

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