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9.octobre.20209.10.2020 // Les Crises

L’armée britannique se prépare à une pénurie de ressources due au climat – par Nafeez Ahmed

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Source : Vice, Nafeez Ahmed
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

L’armée britannique s’attend à un réchauffement de 3,5°C et évalue le fait d’entrer en guerre simplement pour s’assurer de sa capacité à entrer en guerre (en stabilisant l’accès aux ressources critiques).

Lorsque nous ne planifions pas et ne préparons pas dans une perspective d’ensemble, nos sociétés ont tendance à répondre aux crises croissantes en se militarisant davantage pour maintenir l’ordre et le contrôle dans un environnement de plus en plus chaotique. L’ironie est que cela ne fait que rendre nos institutions encore plus fragiles, faibles et rigides – incapables de s’attaquer de manière significative aux causes profondes de l’évolution rapide des conditions.

C’est pourquoi nous devrions être inquiets de découvrir que le gouvernement britannique prévoit l’inévitabilité d’une hausse catastrophique des températures mondiales de près de 4 degrés Celsius en raison des émissions de carbone du statu quo (business as usual). Cette révélation provient d’une nouvelle recherche commandée par le Ministère de la Défense [MOD: Ministry Of Defense, en anglais, NdT] en novembre 2019 pour éclairer la stratégie du MOD en matière de changement climatique.

Notant que les températures mondiales « augmentent à travers le monde depuis les années 1950 », le rapport final du projet du MOD publié en juin affirme que « cette tendance devrait se poursuivre et les températures devraient augmenter de 2,3 à 3,5°C d’ici 2100, malgré les engagements de l’Accord de Paris de 2016 visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C d’ici 2100 ».

Le rapport, intitulé « Un climat qui change : exploration des implications du changement climatique sur la sécurité et la défense du Royaume Uni », utilise ce scénario d’une augmentation potentielle de la température de 3,5°C d’ici la fin du siècle pour prévoir les nouveaux développements majeurs en matière de changement climatique « qui nécessiteront une demande accrue des forces armées afin de répondre à des événements climatiques imprévus ou extrêmes, tant au niveau national qu’international ».

Le rapport a été préparé par le Global Strategic Partnership, un consortium universitaire et industriel dirigé par le groupe de réflexion RAND Europe, réuni pour soutenir le Centre de Development, de concepts et de doctrines du MOD, qui étudie les tendances stratégiques pour le gouvernement britannique.

Un porte-parole du MOD m’a dit que le rapport avait été commandé « pour comprendre comment la défense peut au mieux s’adapter aux défis du changement climatique, tout en maintenant les ressources critiques de la défense ». Elle a déclaré que le rapport « contribuera à notre examen actuel du changement climatique et de la durabilité et aidera à informer l’examen global et consolidé du gouvernement ».

Un scénario catastrophique

Une augmentation potentielle de 3,5°C de la température est bien supérieure au niveau de 1,5°C considéré par les scientifiques comme une « limite sure » maximale pour éviter de faire basculer les écosystèmes planétaires dans une ère climatique dangereuse.

Mais ce qui est à souligner, c’est que le rapport fait au Ministère de la Défense ne traite pas ce problème comme un simple scénario catastrophe parmi d’autres, aux fins de la planification des mesures d’urgence. Au contraire, il présente sans équivoque le scénario comme un résultat que le gouvernement britannique devrait simplement s’attendre à voir se produire, plutôt que de tenter de l’éviter.

Ce niveau d’augmentation de la température, reconnaît-il, inaugurerait une nouvelle ère de catastrophes consistant en de plus fréquents « événements météorologiques extrêmes, tels que des sécheresses, vagues de chaleur, inondations, pluies torrentielles, tempêtes ou ouragans » ; la disparition de la glace en Arctique « avant 2050 » ; « l’élévation du niveau de la mer dans les régions côtières et graves sécheresses dans la région subsaharienne » qui pourraient « déclencher des déplacements de population » ; ainsi que « des pénuries de ressources naturelles et une concurrence à mesure que l’eau potable se raréfie et que les rendements des cultures diminuent, ou que les récoltes sont détruites par des phénomènes météorologiques extrêmes ».

2030 : la tempête parfaite

Dans ce scénario de maintien du statu quo, le rapport prévient que dès 2030, le monde serait confronté à une tempête parfaite de crises alimentaires, hydriques et énergétiques.

« On estime que la demande en nourriture et en énergie augmentera de 50 % d’ici 2030, tandis que la demande en eau devrait augmenter de 30 % », conclut le rapport : « Dans les régions où les pénuries alimentaires se conjuguent avec une mauvaise gouvernance, le changement climatique pourrait contribuer aux manifestations civiles, aux émeutes et à une probabilité accrue de conflits violents ».

Le changement climatique entraînerait également des risques accrus d’épidémies de maladies exotiques, tout en perturbant les réseaux de transport nécessaires au maintien des prestations de soins de santé et des infrastructures nationales essentielles.

Le fait que le Ministère de la Défense prenne de plus en plus au sérieux le changement climatique est bien sûr bienvenu.

Ce qui n’est pas le bienvenu, c’est l’hypothèse inébranlable selon laquelle les températures moyennes mondiales « auront augmenté de 2,3 à 3,5°C d’ici 2100 ».

Malheureusement, cette sombre attente est fondée sur l’analyse de données récentes du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) des Nations Unies. Le GIEC a averti que les ambitions d’atténuations actuelles des gouvernements dans le cadre de l’Accord de Paris vont bien au-delà de l’objectif de 1,5°C et se rapprochent exactement de ce scénario dangereux.

En d’autres termes, les mandarins de la Défense du Premier ministre Boris Johnson élaborent leur nouvelle stratégie de lutte face au changement climatique en partant du principe que les approches gouvernementales actuelles (business as usual) ne sont pas sur le point de changer.

Ce que le rapport du Ministère de la Défense omet de reconnaître, c’est qu’une augmentation de la température mondiale de 3,5°C représente le niveau de réchauffement que nous observerions si les gouvernements atteignaient les objectifs inadéquats en matière d’émissions auxquels ils ont souscrit dans le cadre de l’Accord de Paris. Mais comme l’a récemment observé une équipe de spécialistes en politique climatique : « Tous les grands pays industrialisés ne respectent pas les engagements qu’ils ont pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».

Cela signifie que le scénario catastrophique prévu par le MOD pourrait encore être conservateur.

Le monde économiquement optimal à 3,5°C

La réticence constante des gouvernements du monde entier à renforcer leurs engagements en matière de climat pourrait s’expliquer par de vastes raisons idéologiques.

Il se trouve que le scénario des 3,5°C a été mis en évidence non pas par le GIEC, mais par le modèle DICE [Dynamic Integrated Climate-Economy: Economie Intégrée Dynamique au Climat, NdT] développé par l’économiste William Nordhaus de l’Université de Yale. Dans ce scénario, le monde atteint 3,5°C vers 2100 et continue à se réchauffer jusqu’à 4°C au cours du siècle prochain.

Ce modèle, qui a considérablement influencé la réflexion des gouvernements sur l’atténuation du changement climatique, considère que 3,5°C est un objectif souhaitable pour la politique climatique internationale. Mais plutôt que de viser la sécurité climatique, son objectif est « l’efficacité économique ».

L’idée est qu’il est préférable d’assurer la croissance du PIB maintenant, même si cela force un réchauffement dangereux, car cela signifie que les générations futures auront beaucoup plus de richesses et donc une plus grande capacité à réagir à une catastrophe climatique.

Ce scénario est également conforme aux attentes de l’administration Trump en matière de changement climatique.

Il y a deux ans, la National Highway Traffic Safety Administration [NHTSA: Administration de Sécurité Routière des Autoroutes Nationales, NdT] de l’administration Trump a conclu que les températures mondiales augmenteraient de 4°C d’ici 2100. Pour éviter ce résultat, il faudrait renoncer aux combustibles fossiles, ce qui « n’est actuellement ni technologiquement ni économiquement faisable », affirmait le rapport de la NHTSA, faisant écho à la pensée de M. Nordhaus.

Mais Nordhaus avait tort. Comme l’a révélé une nouvelle étude dans Nature Climate Change en juillet, nombre de ses hypothèses fondamentales sont dépassées et dérivent de « lacunes méthodologiques ».

La réalité est qu’il est possible de rester dans les limites de l’objectif de 1,5°C pour la sécurité climatique grâce à une transformation rapide de l’énergie, de l’économie, des systèmes d’utilisation des terres, de l’agriculture, de la reforestation et des changements de mode de vie – des changements de politique radicaux que ni le gouvernement américain ni le gouvernement britannique ne poursuivent.

L’approche de planification actuelle du MOD est donc développée sur la base de la politique actuelle du gouvernement, qui se trouve correspondre étroitement au scénario que William Nordhaus considère comme « économiquement optimal ».

À toutes fins utiles, la sécurité climatique est sacrifiée sur l’autel du PIB.

Lorsque le climat s’effondrera, la guerre nous sauvera.

Il n’est donc pas surprenant donc qu’ayant accepté l’inévitabilité d’un réchauffement catastrophique, le rapport appelle à un programme massif de nouvelles interventions militaires britanniques en réponse à un scénario d’accélération des crises climatiques dans le monde.

Le rapport identifie deux principaux domaines d’intensification de l’activité militaire. Le premier est “Military Aid to the Civil Authorities (MACA)”[Aide Militaire aux Autorités Civiles, NdT] où le soutien de l’armée britannique va de plus en plus vers le soutien des fonctions sociétales dans le pays. Ce domaine « est susceptible de prendre de l’importance à mesure que de plus en plus de catastrophes liées au climat toucheront le Royaume-Uni ».

Le second est “Humanitarian Assistance and Disaster Relief (HADR)” [Assistance Humanitaire et Secours en cas de Catastrophe, NdT], que « les Forces Armées peuvent être appelées à fournir… aux agences locales à l’étranger dans le cadre des engagements du Royaume-Uni en matière de secours internationaux en cas de catastrophe ».

Un domaine majeur sur lequel l’armée britannique est fortement invitée à se concentrer est « l’Arctique et le Grand Nord », que la hausse des températures rend « plus accessible et transforme… en une nouvelle zone géostratégique d’intérêt ».

Selon un rapport de 2018 de la Commission Parlementaire de la Chambre des Communes sur la Défense, l’intérêt principal de l’Arctique est « la possibilité d’exploiter des ressources qui étaient auparavant inaccessibles ou commercialement non viables » en raison de la disparition de glace de mer :

« En 2008, l’US Geological Survey (USGS) [Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis, NdT] a estimé que les ressources techniquement récupérables dans l’Arctique représentent environ 30 % du gaz et 13 % du pétrole non découverts dans le monde… On pense également que la région contient des réserves considérables de métaux et de minéraux rares sur Terre ».

Projeter l’influence dans l’Arctique et au-delà

Ainsi, le rapport RAND Europe demande au MOD d’assurer un rôle militaire majeur du Royaume-Uni dans l’Arctique afin de « projeter une influence diplomatique dans l’arène de la sécurité stratégique mondiale ». Cette militarisation de la réponse au changement climatique est également un moyen de contrer les grandes puissances rivales du Royaume-Uni :

« La préparation du Royaume-Uni à se déployer en réponse à des événements liés au climat pourrait faire partie des messages stratégiques adressés aux adversaires du Royaume-Uni et de l’OTAN… De plus, si les adversaires sont perçus comme étant plus actifs dans la lutte contre le changement climatique ou dans la mise en œuvre de missions expéditionnaires en rapport avec le changement climatique, cela pourrait avoir des implications stratégiques sur la capacité du Royaume-Uni à projeter une influence diplomatique dans l’arène de la sécurité stratégique mondiale ».

Ainsi, l’Arctique devrait gagner en importance stratégique à mesure que le changement climatique va provoquer la fonte des glaces pour rendre ses ressources minérales de plus en plus accessibles.

« Plus précisément, la préparation des Forces Armées britanniques à opérer et à mener des missions expéditionnaires dans le Grand Nord et les territoires d’outre-mer dans le cadre d’opérations en réponse aux crises liées au climat pourrait devenir plus importante à l’avenir », explique le rapport.

« En mettant l’accent sur l’Arctique et le Grand Nord en particulier, l’ouverture de nouvelles régions géostratégiquement importantes pourrait également avoir des implications significatives sur les modèles de transport maritime mondiaux – y compris pour les routes de transport du matériel de défense – en particulier si la présence militaire dans la région est renforcée ».

D’autres régions où les interventions militaires britanniques pourraient devenir plus courantes pourraient être en rapport avec les catastrophes liées au climat dans les Caraïbes, en Asie de l’Est et en Afrique subsaharienne.

Les forces militaires britanniques pourraient également être appelées à intervenir en cas d’inondations dans les grandes villes. Selon le rapport, cela pourrait devenir une pratique courante étant donné qu’approximativement 50 % de la population mondiale vit dans des régions côtières, la plupart des grandes villes du monde se trouvant sur ou à proximité de la côte.

« Pénurie de ressources »

Le rapport admet que de telles opérations prétendument humanitaires pourraient également être nécessaires pour pallier les « pénuries de ressources » dues aux impacts complexes du climat:

« Le changement climatique peut nécessiter de longues opérations humanitaires et des interventions de secours en cas de catastrophe environnementale, tout en exigeant également la capacité de fournir un soutien réactif et à court terme en réponse aux crises liées au climat. En outre, la pénurie de ressources pourrait entraîner une augmentation des conflits et de l’instabilité, ce qui nécessiterait des opérations militaires supplémentaires ».

Les pénuries de ressources pourraient compromettre directement les opérations militaires britanniques en ayant un impact sur les principales chaînes d’approvisionnement en raison des perturbations dues aux « événements climatiques extrêmes ». En d’autres termes, l’armée britannique pourrait avoir besoin d’entrer en guerre simplement pour assurer sa capacité à faire la guerre (en stabilisant l’accès aux ressources critiques).

« L’infrastructure de l’industrie de la défense est également susceptible d’être exposée à des événements liés au climat qui pourraient perturber, en partie ou totalement, les chaînes d’approvisionnement, affectant l’approvisionnement en équipements essentiels et les capacités de gagner des batailles », prévient le rapport.

La Grande-Bretagne pourrait perdre « l’accès aux intrants de la chaîne d’approvisionnement tels que les minéraux utilisés pour la fabrication d’équipements, de plates-formes et de composants de défense », ou si « un conflit violent a lieu dans les régions d’exploitation minière en raison de la pénurie de ressources ».

Une telle perturbation pourrait, à son tour, saper « l’état de préparation des forces ».

L’approche actuelle du Ministère de la Défense en matière de planification montre ce qui se passe lorsque les gouvernements continuent à faire comme si de rien n’était face à une catastrophe climatique : l’armée finit par intervenir pour exercer un contrôle. Le problème est que l’on ne peut pas vaincre le changement climatique par une intervention militaire. En réalité, la stratégie climatique du Ministère de la Défense est donc une recette pour perdre le contrôle.

Source : Vice, Nafeez Ahmed, 14-09-2020

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Commentaire recommandé

Zakfa // 09.10.2020 à 08h42

C’est désespérant !
Il faut croire que les génies qui nous gouvernent n’ont rien appris d’utile dans leurs supers écoles.
2030 c’est demain. Je suis effondré quand je pense que je vais voir mes enfants vivre cette horreur.
Si ces fous ne comprennent que la violence, il va falloir leur parler de façon intelligible…

34 réactions et commentaires

  • calal // 09.10.2020 à 08h15

    « En réalité, la stratégie climatique du Ministère de la Défense est donc une recette pour perdre le contrôle. »
    ben non. L’etat ne depense le pognon que pour une chose,garder le controle de la population et la piller.Donc
    evidemment plus de pognon pour la police et l’armee, rien pour la justice et la sante.

    Toutes les mesures qui « luttent » contre le rechauffement climatique et qui augmentent le controle de l’etat sur la population seront mises en oeuvre.
    Toutes les mesures qui » luttent » contre le rechauffement climatique et qui obligent les citoyens a faire un effort supplementaire seront mises en oeuvre.
    Toutes les mesures qui « luttent  » contre le rechauffement climatique et qui diminuent le taux de profit des entreprises ne seront pas mises en oeuvre ou seront compensees par des subventions financees par les impots des citoyens.
    Ceci est valable egalement pour la  » lutte « contre le covid.

      +4

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    • Patrick // 09.10.2020 à 20h59

      Les gouvernements et les grandes entreprises ont raison de profiter de la situation si lés citoyens sont assez stupides pour les croire.
      Vous vous souvenez comment a été créé l’IPCC ( GIEC en français, mais le version officielle ne contient pas le mot « expert » ) ? Cet organisme a été créé à la suite d’une réunion du G7 , son organisation a été dictée par Tatcher et Reagan !!
      Ça vous suffit comme explication ?

        +2

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      • Dominique65 // 11.10.2020 à 17h48

        Le GIEC a été créé en 1988 à la demande du G7, par l’Organisation Météorologique Mondiale et le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Reagan a effectivement poussé à sa création, mais c’était dans le but de contrer les écolos, pas de les appuyer. Le GIEC ne produit aucune étude mais compile celles parues dans les revus scientifiques.

          +3

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  • Zakfa // 09.10.2020 à 08h42

    C’est désespérant !
    Il faut croire que les génies qui nous gouvernent n’ont rien appris d’utile dans leurs supers écoles.
    2030 c’est demain. Je suis effondré quand je pense que je vais voir mes enfants vivre cette horreur.
    Si ces fous ne comprennent que la violence, il va falloir leur parler de façon intelligible…

      +11

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    • Lole // 09.10.2020 à 09h08

      Un peu de solastologie ?
      Vous reprendrez bien un peu de PIB ?
      Qui y va en premier ?

        +3

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    • patochette // 09.10.2020 à 10h05

      Vous faites comment, vous, pour imposer immédiatement la mise à l’arrêt de 90% du parc automobile français sans déclencher une révolution ?

        +2

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      • Ives // 09.10.2020 à 10h27

        facile : confinement généralisé de mi-mars à mi-mai. Il n’aura échappé à personne que le jour du dépassement (avec toutes les limites du calcul) a été le 22 août cette année au lieu du 31 juillet l’an dernier.

          +5

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        • patochette // 09.10.2020 à 10h42

          Effectivement on a eu un petit échantillon révélateur de beaucoup de choses , mais pas assez gros pour marquer les consciences .
          C’est une mise à l’arrêt immédiate ET définitive de 90% du parc automobile qu’il faut .

            +2

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          • patochette // 09.10.2020 à 12h24

            Bah allez y , sanctionnez .
            Vous allez faire comment ?

              +1

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          • Patrick // 09.10.2020 à 19h00

            Camions compris ?
            Parce que là, en 3 jours il n’y a plus rien dans les magasins et en 5 jours y’a plus rien à bouffer nulle part.

              +3

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            • patochette // 10.10.2020 à 12h54

              Effectivement, les approvisionnements en courgettes du sud de l’Espagne, en soja des USA ou en viande bovine de cheval de Roumanie risquent d’être en forte tension . Et que dire du coulis de tomates fabriqué en chine ou du pain précuit en pologne et réchauffé en France .
              Vous imaginez ces Japonnais morts déshydratés du fait de la pénurie d’eau de Vittel ou de Volvic ?? Holalalala kémisère !

                +2

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      • pseudo // 09.10.2020 à 10h45

        c’est pas tant le problème… Si vous preniez garde à vous y intéresser vous sauriez que cela n’est que le cadet de nos soucis dans ce défi…

          +1

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        • patochette // 09.10.2020 à 12h28

          Le souci c’est la surpopulation, je le sais . La régulation se fera d’elle même , la nature est très pragmatique .

            +3

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          • Picton // 09.10.2020 à 16h17

            Et les militaires aussi. En matière de réduction de la population ils savent être très efficaces.

              +2

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          • gotoul // 09.10.2020 à 19h26

            « Le souci c’est la surpopulation, je le sais »
            1% de la population terrestre pollue au moins autant que 30% de cette même population terrestre. Il y a des populations qui polluent très peu et d’autres qui polluent énormément. Ce n’est donc pas un problème de surpopulation.

              +2

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            • patochette // 10.10.2020 à 12h59

              Vous oubliez le grand pourcentage de gens dont il serait immoral de ne pas augmenter le niveau de vie . Donc si on s’occupe des deux catégories, on en revient au même .

                +0

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      • rolland // 11.10.2020 à 22h16

        Réduction de 90% du parc auto..?
        : « La réalité est qu’il est possible de rester dans les limites de l’objectif de 1,5°C pour la sécurité climatique grâce à une transformation rapide de l’énergie, de l’économie, des systèmes d’utilisation des terres, de l’agriculture, de la reforestation et des changements de mode de vie – des changements de politique radicaux que ni le gouvernement américain ni le gouvernement britannique ( ni le gouv français ) ne poursuivent. »

          +0

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    • Zeus // 09.10.2020 à 21h53

      Il parait qu on doit sauver la planette. Mais la planette survivra et n a pas besoins de nous pour survivre.
      Notre espece aussi survivra. Par contre je n ose pas imaginer dans quels conditions on va vivre.
      Heureusement que je n ai pas de gamins et je prendrai soins a ne pas en faire.
      Bon courrage a tous et specialement aux plus jeunes.

        +0

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  • douarn // 09.10.2020 à 09h37

    “Military Aid to the Civil Authorities (MACA)”[Aide Militaire aux Autorités Civiles, NdT]
    Il faut avoir rencontré et parlé avec des habitants d’Ouvea et des habitants de la côtes Est de la grande terre ayant vécu la guerre civile néo-calédonienne des années 80. Ils relatent d’un côté des pratiques qu’en d’autre temps on penserait être l’appanage des dictatures sud-américaines. De l’autre la nécessité dans un cadre chaotique de se défendre/attaquer individuellement à coup de fusil de chasse ou de machette.

    L’armée n’est pas un gardien de la paix, l’armée c’est fait pour faire la guerre. Donner l’armée pour aider les autorités* c’est risquer d’entrer en guerre civile avec la vérité et la démocratie au rang de ses premières victimes.

    * Au passage, vigipirate a 25 ans cette année. Voici la liste des attentats ayant eu lieu depuis 1995, je ne saurais pas dire si vigipirate est efficace : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27attaques_terroristes_islamistes_en_France

      +3

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  • RGT // 09.10.2020 à 10h01

    Si les actions « bienveillantes » des militaires son fortement critiquables (surtout quand elles sont sous l’autorité des « élites » qui ne pensent qu’à leur propre intérêt), ils ont (s’ils ne sont pas fortement « influencés » ou si leurs rapports ne sont pas caviardés) une capacité d’analyse des situations qui devrait faire réfléchir plus d’un énarque.

    Il ne faut pas oublier que ce sont eux qui iront au casse-pipes et que la responsabilité d’un échec (même s’ils ne sont pas à l’origine de la décision de l’opération) leur incombera totalement.

    D’où leur grand recul compte-tenu de leurs expériences passées.
    Ils n’ont pas la mémoire courte comme les « divins décideurs » qui n’ont pour seul objectif que leur réélection et sont très prudents dans leurs évaluations.

    Et contrairement aux « élites » ils devront assumer l’entière responsabilité de leurs actes.

    Les « Rambo » n’existent que dans les films de série Z (quoique le 1er Rambo était une critique très sévère des politiques qui déclenchent des conflits politiques puis abandonnent la « chair à canon » comme de vulgaires étrons – revisionnez ce film sous cet angle vous serez interpellés).

    Un VRAI militaire n’ira pas (sauf si contraint et forcé) s’engager dans un conflit dont il sait que l’issue sera une véritable boucherie, tant pour ses troupes que pour les civils de « l’ennemi ».

    Il est donc toujours intéressant d’écouter les analyses de VRAIS militaires car elles sont dénuées de tout biais idéologique.

    Ensuite, et comme toujours, ce sont les « dirigeants bienveillants » qui décident en ne suivant que leur propre intérêt et celui de leurs « mécènes », mais c’est une autre histoire.

    Un « pacifiste intégriste ».

      +7

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    • LibEgaFra // 09.10.2020 à 12h07

      « Les militaires, sauf les putchistes sont TOUJOURS sous le contrôle du politique,  »

      Grand, très grand éclat de rire!

      Donc vous ne savez pas que Trump est sous le contrôle du Pentagone et du complexe militaro industriel… Peu importe le président d’ailleurs. Vous croyez que c’est le président qui a déclenché les agressions contre l’Afghanistan et l’Irak? Un président ça se manipule comme Sarkozy par BHL pour la Libye.

        +3

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      • patochette // 09.10.2020 à 12h35

        BHL est militaire ? Est-ce-qu’il a fait son service au moins ?

          +1

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      • Philippe T. // 09.10.2020 à 13h40

        Bonjour,
        Et en France, c’est bien connu, Macron, au garde à vous, obéissait au général De Villiers. Ben voyons.

          +2

        Alerter
    • LibEgaFra // 09.10.2020 à 12h19

      « élites, grands décideurs, enarques, mécènes, divins décideurs, un vrai militaire..c’est qui un faux militaire ? »

      Tous ceux qui agressent un pays pour ouvrir la voie aux multinationales et au pillage d’un autre pays, y semer le chaos, etc. Exemple type: Colin Powell.

      Un vrai militaire c’est quelqu’un comme le général S. Butler, « La guerre est un racket ».

        +0

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    • ouvierpcf // 09.10.2020 à 13h09

      La guerre du Vietnam a été un traumatisme pour les Etats-Unis et encore plus pour le Vietnam. Le conflit a été abondamment disséqué par les historiens. Mais entre 1954 – la fin de la guerre d’Indochine – et 1965 – le début de la guerre version américaine -, le flou domine toujours… Qui a mis les doigts de l’Oncle Sam dans l’engrenage ? Comment et pourquoi ?
      De nombreux indices pointent vers J. F. Kennedy le plus charismatique des présidents, entré tout droit dans la légende après son assassinat.
      J. F. Kennedy a fait passer en quelques mois le nombre des conseillers militaires américains de 680 à près de 17 000 ! Lui qui s’entoure d’une équipe de brillants cerveaux… qui se sont brillamment trompés sur presque tout ce qui concerne le Sud-Est asiatique.
      Nombre d’historiens américains cautionnent aujourd’hui l’image d’un président « va-t-en guerre » au nom d’un anticommunisme viscéral. Cinquante ans après l’assassinat à Dallas, il est temps de revisiter la politique vietnamienne de Kennedy à la lumière des plus récents travaux.
      L’auteur Laurent Pericone
      Laurent Pericone, journaliste, passionné d’histoire contemporaine, a collaboré aux magazines Les Cahiers de Sciences et Vie et Guerres et Histoire. Il est rédacteur en chef adjoint du mensuel Sciences et Avenir.

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    • Subotai // 13.10.2020 à 20h44

      Comment dire ?
      RGT je t’aime 🙂
      Je sais, ce n’est pas constructif.
      Mais si ça peut inciter à une lecture de RGT, une relecture de l’article et stimuler le ronronnement de la comprenette, ça vaut le coup. 🙂

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    • thermo // 15.10.2020 à 14h16

      ah ah ah! regardez ce qu’ont fait nos gentils militaires pendant la décolonisation… Un fusil dans les mains ça doit quand même bien aider à changer de point de vue…

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  • LibEgaFra // 09.10.2020 à 12h01

    « L’idée est qu’il est préférable d’assurer la croissance du PIB maintenant, »

    Euh, plus le PIB sera élevé, plus dure sera la chute. Alors continuons à croître! De toute façon la chute ne sera pas pour tout le monde, à moins d’une révolution type 1793.

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  • Myrkur34 // 09.10.2020 à 12h21

    Juste un souvenir d’un documentaire fin des années 90 sur la disparition des terres arables dans le monde où le chercheur agronome se demandait par quel miracle le système agricole n’imploserait pas à partir de 2030-2040.
    Et faisait le fameux comparatif avec les douelles d’un tonneau où il suffisait qu’une devienne très courte pour que la totalité du tonneau se vide.

    Jared Diamond va pouvoir écrire un nouveau chapitre au temps présent à son « Collapse,how societies chose to fail or succeed » écrit en 2005. (Je mets le titre en anglais qui est beaucoup plus parlant que le titre de la version française  » Effondrement »)

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  • Fabrice // 09.10.2020 à 12h40

    Il est clair que nos gouvernements contrairement aux pays limitrophes ne font plus de plans de planification et d’anticipation ou tout du moins ne leur donne pas des moyens de les lancer, quid d’un plan pour l’effondrement de l’Euro, pour le réchauffement climatique, l’effondrement de l’U.E, ou autres catastrophes ?

    On la vue en cas de crise sanitaire du covid19 (pas de masques, réduction des lits, des hôpitaux, pas de tests, plus de production en masse de médicament et des matières premières, ….), et pour l’incendie de l’usine Sevezo de Rouen (pas de masque suffisant pour les secours, non respect des procédures d’alerte, pas de prélèvements des produits adéquat, …), on démolit nos infrastructures ou nos moyens qui pourraient répondre à ce genre de problème.

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    • patochette // 09.10.2020 à 15h29

      En France c’est la pensée magique qui prévaut .

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  • 78 ans // 09.10.2020 à 13h39

    Le meilleur remède contre le déni, c’est encore et toujours la réalité.

    Nous y voilà!

    Matière à occuper très longtemps à des tâches utiles tous nos bavards et tueurs professionnels.

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  • Fernet Branca // 09.10.2020 à 21h06

    Les militaires sont très adroits pour revendiquer les crédits d’équipement et de fonctionnement.
    Après le péril rouge , le péril jaune, l’Irak, l’Afghanistan, la Lybie,… ils invoquent le péril inuit.
    Les militaires français auront plus de difficultés à invoquer ce risque, ils sont tous partis au soleil , Frejus, Canjuers, Montpellier, Nimes, Perpigan, Collioure, Montlouis, Pau, …

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  • Subotai // 13.10.2020 à 20h38

    Article très intéressant.
    Il montre qu’un choix est (peut être) fait. Ce choix est cohérent et logique dans l’état actuel du monde et de la situation Britannique.
    Comprenez bien mon propos.
    Je ne dis pas que c’est celui qu’il faut (fallait?) faire. Un autre choix aussi cohérent pouvait être fait. Mais il est celui qui correspond le plus au mode de fonctionnement des Iles Britanniques.
    Il serait intéressant de savoir si le Gouvernement Français en a un d’aussi cohérent. Encore une fois, nécessairement pas le même que les Anglais.
    En tout cas force est de constater que Mélenchon en a un d’alternatif et cohérent pour la France.
    Tout ceci ne veut pas dire que ça marchera – définitivement – mais le pire des plans et toujours meilleurs que pas de plan du tout.
    De plus, je ne doute pas une seconde de la nécessaire adaptation de ces plans en fonction de l’évolution de la situation.
    Donc que tous ceux qui prétendent diriger le pays nous présente leur plan!

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