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8.novembre.20238.11.2023 // Les Crises

Le gouvernement néolibéral d’Emmanuel Macron remplace les aides sociales par un système de travail punitif

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Emmanuel Macron continue de s’attaquer à l’État-providence français. Après sa réforme rétrograde de l’âge de la retraite qui a suscité des manifestations de masse, il cherche maintenant à obliger les demandeurs d’emploi à effectuer un travail non rémunéré en échange de leurs maigres allocations.

Source : Jacobin, Marlon Ettinger
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président français Emmanuel Macron s’adresse à la presse dans le sud de l’Espagne, le 6 octobre 2023. (Ludovic Marin / AFP via Getty Images)

En septembre dernier, le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé que des zones entières du pays avaient été sélectionnées pour participer à une expérience. Il s’agissait de tester une réforme du Revenu de solidarité active (RSA), une prestation qui apporte un soutien financier minimum aux personnes ayant de très faibles revenus. Actuellement, environ 1,6 million de ménages français bénéficient de cette aide sous certaines conditions. Mais avec l’expérimentation dans 19 des 101 départements français, le programme a soumis les bénéficiaires à un nouveau programme comprenant des obligations de passer au moins quinze heures par semaine à suivre un plan de réinsertion dans le monde du travail. « L’ensemble de ces départements, explique un communiqué de presse du gouvernement sur l’expérimentation, reflète une grande diversité géographique, démographique et sociale. »

Un an plus tard, le reste de la France pourra goûter aux fruits des expériences que le Dr Macron a menées sur ses heureux patients. Cette réforme a été formalisée dans la nouvelle loi sur l’emploi du gouvernement, qui a été débattue à l’Assemblée nationale la semaine dernière. Depuis l’annonce faite par la Première ministre Élisabeth Borne en avril dernier, il est officiel qu’un élément central de la réforme consistera à subordonner l’accès au RSA à des conditions de travail.

Cette réforme avait déjà été diffusée par le président Emmanuel Macron lors d’une annonce faite en mars 2022, pendant sa campagne de réélection. Les bénéficiaires de l’allocation ont, selon lui « l’obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine à une activité qui facilite leur réinsertion professionnelle, pour un meilleur équilibre entre droits et devoirs. »

Une partie de la réforme consiste à remanier les agences Pôle Emploi, où les Français sans emploi bénéficient d’une aide financière et logistique pendant qu’ils cherchent un emploi. Dans le cadre de ce remaniement, le service sera rebaptisé France Travail. Au lieu d’aider les chômeurs à trouver un emploi ou de leur donner de l’argent pendant qu’ils en cherchent un, il les mettra véritablement au travail, puisqu’ils devront désormais consacrer au moins quinze heures par semaine à une activité en échange du maintien de l’allocation, qui s’élève à un peu plus de 600 euros par mois pour une personne. Les récalcitrants s’exposeront à des amendes et des sanctions répétées, pouvant aller jusqu’à la perte pure et simple de leurs allocations.

Macron diabolise les pauvres

Macron a été élu en 2017 avec une dose de soutien du centre-gauche, les forces dirigeantes du Parti socialiste où il a commencé sa carrière politique. Mais il s’est aussi fortement appuyé sur les réseaux influents entourant l’ancien président Nicolas Sarkozy, un homme de droite réactionnaire. Au cours du premier quinquennat de Macron, ce bloc de centre-gauche a été presque entièrement aliéné. Maintenant que ses alliés détiennent qu’une partie – et non la majorité – des sièges à l’Assemblée nationale, le seul moyen pour Macron de gouverner est de s’allier à la droite, dans ses formes traditionnelles comme dans ses formes insurrectionnelles. Cela signifie qu’il doit répondre aux obsessions et aux agendas de ces forces.

Lors des débats à l’Assemblée nationale la semaine dernière, cette coopération a été pleinement mise en évidence. Le parti de droite traditionnel Les Républicains (LR) et le gouvernement ont voté ensemble pour colmater les brèches laissées dans le projet de loi, qui a été adopté par le Sénat en juillet.

« Nous considérons que l’amendement de Juvin [député LR des Hauts-de-France, où le PIB par habitant est le plus élevé du pays] va dans le bon sens, car il permet à la fois de fixer l’objectif de quinze heures d’activité hebdomadaire pour les bénéficiaires du RSA et de prévoir une montée en charge progressive » a déclaré Dusspot.

Le projet de loi formalise l’exigence d’une activité « d’au moins quinze heures » par semaine, concrétisée par un « contrat de travail » à établir entre l’agence locale du RSA et le demandeur d’emploi. Ce contrat devra prévoir un projet de retour à l’emploi du demandeur d’emploi, portant sur son parcours professionnel et son expérience, ainsi qu’un volet décrivant ce que serait pour lui une offre raisonnable d’emploi. Il définit également les sanctions en cas de non-respect du contrat, notamment la suspension de l’allocation jusqu’à ce que le demandeur d’emploi recommence à suivre le plan.

« Macron fait de la politique, en stigmatisant les plus pauvres et en leur faisant porter la responsabilité des maux de la société », déclarait Laurent Alexandre à Jacobin au moment de la mise en place de ce programme expérimental. Laurent Alexandre est le député de La France Insoumise pour l’Aveyron, un département situé à l’intérieur des terres méditerranéennes et au nord de Montpelier. Il explique qu’il est ridicule d’imaginer que l’obligation de travailler est une mesure nécessaire pour mettre au travail les chômeurs paresseux. « Le manque d’emploi est la situation dans l’immense majorité des cas. Il y a un emploi proposé pour quatorze chômeurs ! »

Alexandre a également souligné que l’imposition de conditions de travail pourrait faire baisser les salaires en général.

« Un aspect caché est que les heures de travail qui seront demandées aux bénéficiaires du RSA seront sous-payées, voire non payées, explique-t-il. Il y a un gros risque de pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail des salariés, qui seront exposés à la concurrence des bénéficiaires du RSA qui devront faire ces quinze-vingt heures d’activité. »

Dans le département où Alexandre a remporté l’élection face à un candidat du parti de Macron en 2022, le territoire choisi pour cette expérimentation est l’ouest-Aveyron. « [C’est] le territoire où il y a le plus de personnes précaires » commente Alexandre. C’est aussi le territoire qui l’a élu, rappelle-t-il, en tant que représentant de la gauche française.

La Seine Saint-Denis : une vitrine pour les plus pauvres de France

Dans le nord du pays, juste au-dessus de Paris, se trouve la Seine Saint-Denis, qui affiche le deuxième taux de pauvreté le plus élevé de France. C’est l’un des départements choisis pour expérimenter la réforme. Mais le département, qui est gouverné par une coalition de gauche dirigée par le Parti socialiste (PS), a rejeté la mesure.

Silvia Capanema-Schmidt, conseillère municipale de Seine Saint-Denis, a déclaré à Jacobin que cette décision avait été prise par le président du département en concertation avec la majorité de gauche. Mme Capanema-Schmidt fait partie d’un groupe composé de membres du Parti communiste (PC) français et de La France Insoumise (LFI). Tous les membres de la gauche, dit-elle, sont opposés à l’expérience.

Dans une lettre à Dussopt rapportée par linfoauquotidien.com, Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental, a déclaré : « La doctrine portée par le gouvernement, en matière de conditionnalité des aides sociales […] me semble être une fracture grave dans notre République. »

« Mettre tout le monde au travail quoi qu’il en coûte ne peut être l’unique et seule priorité de nos politiques publiques, écrit également Troussel. Le RSA est un droit social fondamental. »

Le haut commissaire au Travail du gouvernement, Thibaut Guilluy, a rejeté la lettre de Troussel en la qualifiant de « politique ». Il a déclaré que l’objectif du gouvernement était d’harmoniser les régimes de sanctions entre Pôle Emploi et les départements. « Mais, a-t-il ajouté, le conseil départemental conserve le droit d’appliquer ou non la sanction. »

Capanema-Schmidt a déclaré à Jacobin que Troussel avait consulté certains membres du conseil de Seine Saint-Denis avant d’envoyer sa lettre au ministre du Travail. « Nous, élus Insoumis, sommes contre […] la mise en place de cette expérimentation dans le département depuis le début. » Depuis 2016, le RSA est entièrement financé par le département. La Seine Saint-Denis est le département qui compte le plus d’allocataires du RSA en France.

C’est pourquoi, à chaque fois qu’un nouveau programme social ou politique est mis en place, le gouvernement se tourne vers la Seine Saint-Denis. « Parce que la question sociale est très importante en Seine Saint-Denis, ils s’en servent comme d’une sorte de vitrine. »

« Nous refusons plusieurs choses, a déclaré Mme Capanema-Schmidt. Avant tout, le principe du volontariat obligatoire. » Le revenu minimum, explique-t-elle, est celui auquel chacun a droit pour survivre et exister dignement. De ce point de vue, La France Insoumise s’oppose au principe même du changement de politique.

Mme Capanema-Schmidt a également déclaré que le RSA devrait être centralisé par l’État : « Parce qu’il s’agit d’une prestation nationale et non d’une prestation locale. » En même temps, l’administration devrait être locale – en raison de la présence sur le terrain des bureaux locaux et de la capacité qu’ils ont à suivre de près les progrès des bénéficiaires.

De plus, le financement actuel du RSA est loin d’être suffisant, selon Capanema-Schmidt. Le montant de l’allocation est inférieur au seuil de pauvreté qui, selon elle, devrait être un strict minimum. Pour une personne seule, il faudrait un minimum de 900 euros par mois. (Actuellement, le montant moyen versé à une personne seule bénéficiant du RSA n’est que d’environ 600 euros par mois).

La réforme remet en question l’idée même de verser des prestations à des personnes qui ne travaillent pas. Le danger, selon elle, est de remettre en cause le principe même d’un revenu minimum garanti. Les bénéficiaires du RSA, dit-elle, ne sont pas ceux qui vivent grassement des dividendes de l’Etat, ce sont des pauvres aux moyens très modestes.

Alexandre fait écho à ce sentiment en affirmant que l’obligation de travail fait partie d’une campagne du gouvernement visant à cibler les plus pauvres de la société. « Ce ne sont pas les pauvres qui coûtent trop cher à la France, a déclaré Alexandre. Ce sont les riches qui se gavent sur le dos des autres et refusent de partager les richesses produites par le travail. »

Suivre l’exemple de Giorgia Meloni

Lors d’un voyage en Chine cette année, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est félicité d’un niveau de croissance plus élevé que prévu au deuxième trimestre. Au lieu de progresser au rythme prévu de 0,1 %, l’économie française a enregistré une croissance de 0,5 %, ce dont il pouvait se vanter. « Tous les experts ne croyaient pas que la croissance française pouvait être tirée par l’industrie et le commerce extérieur, a-t-il déclaré. Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé. »

Les calculs budgétaires de Macron exigent une croissance d’au moins 1 % cette année, un chiffre qu’ils ont déjà revus à la baisse par rapport à 1,3 %. Sans cette croissance, le déficit augmentera, favorisant une spirale de coupes justifiées par des recettes fiscales plus faibles et une « austérité sans précédent » comme l’économiste Éric Berr, professeur associé à l’université de Bordeaux, l’a déclaré à Jacobin en avril.

La croissance plus élevée que prévu, note le journal Le Canard enchaîné, signifie qu’en théorie le gouvernement peut équilibrer son budget en faisant 4 à 5 milliards d’euros de coupes de moins que les 15 milliards d’euros qu’il a prévus.

Toutefois, la Première ministre Borne a déclaré à ses ministres de la Santé et des Comptes publics, lors d’une réunion fin juillet, que les coupes se feront « dans la sphère sociale en général, qui représente 50 % de nos dépenses » selon Le Canard. Parmi les pistes envisagées figurent l’augmentation du coût des médicaments et des transports en ambulance, ainsi que la réduction des charges patronales.

Le programme de Macron, qui consiste à rogner lentement sur le célèbre système de protection sociale français, a son équivalent plus avancé en la personne de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Dans le premier budget de la dirigeante dite « post-fasciste », adopté à la fin de l’année dernière, elle a ordonné la suppression du « revenu citoyen » du pays, une prestation similaire au RSA français.

Le 27 juillet dernier, 169 000 familles italiennes ont reçu des SMS du gouvernement les informant de la suppression de leurs allocations. David Broder, rédacteur en chef de Jacobin pour l’Europe, a rapporté dans The Nation au début de l’année que le revenu citoyen était une obsession particulière pour Meloni. « L’État ne peut pas abolir la pauvreté par décret, a-t-elle déclaré à l’époque. Ce sont les entreprises qui créent des emplois. »

Macron a fait passer un message similaire dans un discours qu’il a prononcé en avril après l’adoption de sa réforme des retraites. « Nous sommes un peuple qui entend maîtriser et choisir son destin, a-t-il proclamé en termes grandiloquents. Mais l’indépendance ne se décrète pas. Elle se construit par l’ambition, par l’effort. […] et elle se finance collectivement par le travail. » Tel est le message qu’il adresse aux laissés-pour-compte de l’emploi.

Contributeur

Marlon Ettinger est l’auteur de Zemmour & Gaullisme.

Source : Jacobin, Marlon Ettinger, 07-10-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RV // 08.11.2023 à 14h25

Les gains de rendement sont phénoménaux depuis une soixantaine d’années.
Il faut stopper l’accaparement par quelques uns de la richesse créée au détriment de tous ceux qui la crée par un plafonnement des revenus.
Il faut travailler moins pour travailler tous avec un revenu décent.

18 réactions et commentaires

  • calal // 08.11.2023 à 09h03

    Tout ca c’est clairement du produit de la fonction publique francaise: c’est ecrit dans les lois, ca existe dans le reel…

    On se revoit dans un ou deux ans et on fait le bilan de la mesure: combien de rmistes sont alles effectivement effectuer ces 15 heures,combien ont effectivement retrouve le chemin de l’emploi et combien ont fait des heures de travail sous payes pour des « associations lucratives sans but « tm du genre qui pourfendent les fakes news ou qui defendent les droits des minorites voir pour des campagnes electorales…

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    • Catherine // 12.11.2023 à 12h49

      Certaines entreprises pourraient vouloir employer ces personnes au RSA, vue l’économie baissante du pays, au lieu de payer quelques heures des salariés au SMIC ou même des apprentis. Cela ne va t-il pas entraîner certains salariés au chômage ?

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  • calahan // 08.11.2023 à 11h48

    1 offre d’emploi pour 14 chômeurs et on se retrouve avec des personnes vivant du RSA au turbin, ah c’est sur ça va lutter contre le chômage, des génies, on est vraiment gouverné par des génies.

    P.S au cas où : « génies » est ironique hein !

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  • RV // 08.11.2023 à 14h25

    Les gains de rendement sont phénoménaux depuis une soixantaine d’années.
    Il faut stopper l’accaparement par quelques uns de la richesse créée au détriment de tous ceux qui la crée par un plafonnement des revenus.
    Il faut travailler moins pour travailler tous avec un revenu décent.

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    • Batxman // 09.11.2023 à 07h35

      En effet, outre les fameux milliardaires qui s’enrichissent à l’écœurement par des tours de passe-passe d’optimisation et autre, une société où une personne gagne 100 fois plus avec son derrière hypertrophié qu’un Chercheur, en dit long sur la santé de notre société moderne…

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  • lola // 08.11.2023 à 19h59

    Les chômeurs, les personnes au RSA, les mal logés, les immigrés mais qu’est ce qui poussent ces politiques , ces citoyens à tant détester l’humain, à vouloir le maltraiter, à se demander si ils ne veulent pas qu’ils disparaissent. Pour les migrants morts dans nos eaux, c’est déjà le cas, et peu réagissent. Le plus terrible, c’est que cela devient normal. On peut se demander comme va la psyché de ces individus. Et l’état de notre monde en pleine crise qui agonise du manque d’amour et de fraternité. Il nous reste à nous unir, d’abord pour les chasser et construire le monde de demain, celui qui permettra à chacun de vivre dans des conditions dignes. Et oui, le boulot, les richesses, cela se partage. C’est pourtant pas compliqué.

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    • calal // 10.11.2023 à 07h55

      « Et oui, le boulot, les richesses, cela se partage. C’est pourtant pas compliqué. »
      ben si c’est complique ce type de partage parce que le mot partage veut dire delimiter et distribuer des parts. Cela ne dit pas que ces parts sont egales ou meritees. Exemple, je vous donne 75% du boulot mais que 25% des richesses,ca vous va?
      Evidemment vous sous entendez un partage « juste », »equitable » avec un regard « feminin » alors qu’un regard masculin y voit tant de flou et de possibilites de « loups » que cela lui amene des sourires attendrissants devant la naivete de votre regard….Evidemment apres, l’homme va se dire que c’est facile pour vous de professer ces idees « genereuses » puisque c’est pas vous qui aurez a assumer les consequences desastreuses de vos « politiques genereuses »…

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      • lola // 11.11.2023 à 13h35

        ll me semble que vous ayez une vision du féminin un peu réduite, sous entendant un manque de « rationalité ». Certes, partage n ‘est peut être pas le bon mot, peut être répartition. Ces revendications s’inscrivent dans la réflexion pour un autre modèle de société. Nous sommes à la fin d’une civilisation et amenés « à voir plus grand, plus loin ». Notre société est malade de son unique matérialisme, et nous ne pensons que dans l’immédiateté.
        Les évènements, faits, constats nous alertent tous les jours.
        C’est pourquoi, il apparait aujourd’hui d’apporter au débat militant et au débat idéologique : la question du sens, de la direction. Nous ne pouvons faire l’impasse de ces aspects, nous devons rompre avec le discours dominant les écartant, notamment le respect de l’humain. Il est évident que le chômage, qui crée tant de souffrances et de dérèglements dans la société, nous avertit que l’Homme (l’être humain), désormais libéré d’une multitude de tâches matérielles, doit s’organiser pour vivre autrement : moins de tâches matérielles ouvre la voie à plus d’activité de l’Esprit, à une progression vers des états supérieurs de pensée et de liberté….

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        • lola // 11.11.2023 à 13h50

          Suite
          ll nous faut comprendre l’Homme dans sa totalité : matière et esprit, instincts et aspirations, économique et religieux ; il faut entendre le « religieux » selon son étymologie comme étant fait des aspirations à nous relier, à nous relier aux autres, à la nature, à un infini parfait. Cette totalité est tout à fait négligée dans notre culture actuelle ; l’Homme n’est vu que comme producteur et consommateur, mais, aujourd’hui, avec notre capacité à produire de plus en plus avec des outils de plus en plus perfectionnés, nous allons nous heurter à l’impossibilité de consommer tout ce qui peut être produit, puisque, pour consommer il faut d’abord acheter alors que les populations pauvres croissent et sont partout. Et même, si demain, l’Homme pouvait acquérir et consommer tout ce dont il aurait envie il se retrouverait très vite dans la monotonie et la tristesse du vivre. L’Homme est un être créatif, mais il n’est pas une bête à consommer n’importe quoi pour le bon plaisir du capitalisme et des Etats. Les progrès de productivité accomplis grâce à la créativité humaine doivent, aujourd’hui, permettre à l’humanité de manger à sa faim, de vivre en sécurité et en bonne santé, et de prendre en compte les aspirations supérieures de l’esprit.

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          • Bouddha Vert // 13.11.2023 à 22h21

            Votre analyse et votre regard sont intéressants cependant les limites ne se trouvent pas dans notre capacité à consommer mais à produire!
            Si l’on se réfère à la pyramide de Maslow, les activités culturelles et de la pensée en haut du triangle ne peuvent être possibles que si la base est déjà pourvue… on a jamais vu des parents confectionner bracelets, lire des ouvrages quand les gamelles des gosses sont vides.
            Ces machines qui effectivement nous libèrent, pour leur construction, leur fonctionnement et leur entretient nécessitent force ressources qui deviennent plus rares et qui engendrent pollutions gazeuses, liquides et solides… Les limites sont terrestres et si je ne m’abuse, le pouvoir d’achat d’un salarié au SMIC n’est pas extensible à toutes les travailleuses et travailleurs du monde sans le faire exploser!
            La ceinture, on va la resserrer, la question est de savoir sous quel régime politique.

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        • Grd-mère Michelle // 11.11.2023 à 15h24

          « Il est évident que le chômage…nous avertit que…l’être humain, désormais libéré d’une multitude de tâches matérielles, doit s’organiser pour vive autrement… »

          D’accord avec l’ensemble de votre propos, Lola, mais, concernant le point ci-dessus, vous semblez ignorer que la majorité des êtres humains(vivant ailleurs que dans les pays « développés », et même une très grande partie de ceux et celles qui y vivent), sont toujours astreint-e-s à des tâches matérielles quotidiennes et répétitives, afin de subsister en bonne santé, de ne pas subir de manques au niveau des « biens » essentiels à la poursuite de leur vie et à leur éventuelle reproduction.
          C’est l’invention, la production et l’utilisation des machines (grandes bouffeuses d’énergies polluantes) qui ont permis à certain-e-s de profiter indument du dangereux déséquilibre causé par leur avidité, leur égoïsme et leur grotesque prétention… surtout qu’elles sont toujours conçues, dans un premier temps, pour faire la guerre…

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  • Bouddha Vert // 09.11.2023 à 00h02

    Tant que la gauche exigera le maintient de « droits fondamentaux » la déplétion en cours, c’est à dire l’érosion du pouvoir d’achat, non seulement va se poursuivre mais favorisera l’installation d’un régime type « ancien régime ».
    Quand la gauche se décidera-t-elle à faire la pédagogie de l’état du monde pour nous expliquer que la fête matérielle est terminée, que les règles vont changer car il va nous falloir ordonner entre la santé, l’éducation, les moyens de transport, la nourriture, la retraite… mais aussi les avions, les réseaux GSM…
    Et que si on ne s’en occupe pas, les puissances financières et industrielles vont se précipiter à l’élysée et c’est déjà ce qui se passe.
    Le phénomène ne concerne pas que la France et l’Italie, tout pays importateur de matière première, surtout alimentation, énergie et métaux est mécaniquement dans la m..de.
    C’est normal, y a de moins en moins de pétroles accessibles ET ce n’est qu’un début, nous sommes de plus en plus nombreux, mais là ça va se calmer.
    A force de nous faire rêver au maintient d’un système moribond et mortifère nous perdons un temps précieux dont nous manquerons pour assurer les coopérations de demain.

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    • Dominique65 // 09.11.2023 à 11h31

      La gauche européenne adore l’UE.
      L’UE étant le porte avion du néolibéralisme, il n’y a rien à attendre de cette gauche, qui, en Allemagne au moins, est devenue de plus va-t-en-guerre.

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      • ouvrierpcf // 10.11.2023 à 18h40

        Oui et chaque fois la gooche montre son incompétence son inutilité son inorganisation Depuis 1991 au référendum sur masstricht ou un certain Jean Luc Mélenchon était directeur de campagne du oui socialiste on sait que la gooche est en fait collaboratrice de classe Même en 2005 elle fut divisée pour le TC E traité de constitution européenne Les députés et sénateurs socialistes comme Laurent Fabius ont permis la transformation du non électif en oui parlementaire avec Nicolas Sarkozy toujours la collaboration de classe Une seule issue politique économique possible la sortie de l’Union européenne de l’euro de masstricht de Lisbonne de la BCE de Schengen donc un frexit

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        • Bouddha Vert // 10.11.2023 à 20h23

          Concernant votre conclusion, il est à craindre, malheureusement, que cela ne suffira pas, il faut avant tout sortir de l’idée que le productivisme puisse désormais être une porte possible, non?

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        • RGT // 15.11.2023 à 10h26

          Il faudrait en premier lieu se débarrasser de la vision « Bisounours » de « nos » institutions.

          La « république » dont on nous rabâche ad nauseam les « vertus » n’a JAMAIS eu le moindre objectif démocratique, et est même par nature le summum du contraire.
          Les exemples ne manquent pas : Lois scélérates, magouilles diverses et variées, guerres, colonisation et autres joyeusetés que seule la population doit assumer sans avoir été consultée…

          Comme tous les systèmes de gouvernance centralisés les structures de l’état sont en fait basées sur une « constitution » qui permet tout à fait « légalement », si ça ne convient pas ladite « constitution » qui contient les articles permettant de la modifier au gré des intérêts de ceux qui détiennent les rennes du pouvoir sans que le peuple puisse donner son avis.

          Les SEULES fonctions du peuple (ces « moins que rien stupides ») est d’exécuter sans broncher les ORDRES IMPÉRATIFS des dirigeants même si ces ordres sont totalement contraires à l’intérêt général et de bosser jusqu’à la mort pour nourrir grassement les « élites » dont la seule obsession est de préserver et de développer leur statut de CASTE.

          Ne vous étonnez donc pas si les ACTES des « dirigeants bienveillants » sont en totale opposition avec leurs « valeurs » affichées, les « idéologies » étant seulement des promesses qui ne seront JAMAIS tenues car elles pourraient mettre en danger les privilèges des « élites », qu’elles soient « élues » (à l’issue d’élections frauduleuses – la loi le permet tout à fait) ou non…

          Pour accéder à une fonction dirigeante réelle, il faut que le candidat ait bien démontré sa soumission au système, c’est la raison pour laquelle tous les partis de « l’extrême gauche » à « l’extrême droite » qui ont une chance d’atteindre le moindre score sont TOUS adoubés par l’oligarchie. Les autres sont catalogués « d’anticonstitutionnels » (avec des références dépassant largement le point Godwin) et sont donc interdits d’exprimer leurs opinions ni de se présenter à quelque mandat ou fonction importante.

          Ce système est largement PIRE que l’ancienne monarchie totalitaire « de droit Divin » car les monarques avaient l’obligation de ne pas taper trop fort sur les plus démunis et se devaient de défendre l’intérêt des plus démunis pour conserver leur légitimité.

          Comme désormais leur « légitimité » est basée sur les « constitutions » qu’ils peuvent modifier à loisir c’est désormais la fête du slip…

          Je ne souhaite pas DU TOUT le retour à ces monarchies, loin de là.

          Par contre, le MANDAT IMPÉRATIF (Commune de Paris) serait une bonne solution car il ne serait même pas nécessaire de mettre en place de référendums (sur lesquels es dirigeants s’assoient allègrement) car les « représentants » seraient contraints d’obéir aux souhaits de la population sous peine d’être poursuivis et embastillés (voire pendus sur la place publique).

          Quand une « alternative politique » (quelle que soit son « orientation ») a le « droit » de se présenter à la moindre élection IMPORTANTE elle est soit totalement soumise au ‘système », soit elle est marginale et facilement diabolisable pour servir d’épouvantail afin de faire rentrer les « brebis égarées » dans le droit chemin.

          Je ne suis pas particulièrement intelligent mais je l’ai compris depuis plus de 40 ans…

          C’est la raison pour laquelle je ne vote plus depuis cette date pour ne pas favoriser un sale type sournois qui ne pense qu’à sa carrière et sera prêt à planter un couteau dans le dos de tous ceux qui auront cru à ses balivernes.

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  • Myrkur34 // 10.11.2023 à 04h47

    « trickle down theory »

    https://www.arte.tv/fr/videos/103517-002-A/capitalisme-americain-le-culte-de-la-richesse-2-3/

    Les premières minutes sont « collector » et démontrent le suivisme rétrograde de Macron ainsi que la platitude pour ne pas dire la paresse, de sa pensée économique. Pour un théoriquement premier de la classe, cela laisse perplexe (euphémisme) sur le sérieux du personnage.

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  • La main du Kremlin // 10.11.2023 à 17h20

    Si l’on ne vit pas sa passion , un travail est toujours punitif !

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