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16.juin.201316.6.2013 // Les Crises

[Reprise] Le peuple, un détail gênant, par Stephan Kaufmann

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Un article d’il y a un an, mais toujours d’actualité…

Un spectre plane sur les marchés financiers : que se passerait-il si la cohorte des victimes de la crise n’approuvait plus la politique des puissants ? C’est la raison pour laquelle les responsables politiques, comme les grands patrons, préfèrent ne pas se risquer à trop de démocratie.

La crise de l’euro est en standby, les milliers de milliards de crédits alloués par la Banque centrale européenne ont calmé le jeu. Mais sur les marchés financiers, une nouvelle menace se dessine : la démocratie. “Les élections françaises [le second tour de la présidentielle le 6 mai sera suivi d’élections législatives en juin] et grecques [le 6 mai], ainsi que le référendum irlandais [le 31 mai], font naître des inquiétudes chez les investisseurs, les entreprises et les consommateurs”, explique Elga Bartsch, de la banque d’investissement américaine Morgan Stanley.

Les pays européens exigent de leur population de lourds sacrifices. Afin de conforter la confiance des marchés financiers dans leur solvabilité, ils suppriment des centaines de milliers de postes de fonctionnaires, augmentent les impôts, sabrent dans les dépenses publiques, abaissent les retraites.

Et pour relancer leur compétitivité internationale, ils revoient les salaires à la baisse, édulcorent la protection contre le licenciement, affaiblissent les syndicats. Pendant ce temps, les pertes d’emplois vont bon train. Dans des pays comme la Grèce et l’Espagne, la moitié des jeunes actifs est aujourd’hui au chômage.

Coup d’état permanent

“A l’heure qu’il est, le plus gros risque pour l’Europe”, analyse Patrick Artus, économiste à la banque française Natixis, “est moins une hausse des taux sur les emprunts obligataires, qu’une crise politique et sociale dans un contexte de hausse spectaculaire du chômage”.

A intervalles réguliers, selon les règles du jeu démocratique, les victimes de la crise peuvent donner leur avis par la voie des urnes sur les mesures engagées – et les rejeter si elles le souhaitent. Cette possibilité génère de l’incertitude sur les marchés. C’est la raison pour laquelle la classe politique a tout fait, ces derniers mois, pour neutraliser le libre arbitre des électeurs. En Grèce, l’idée d’un référendum sur les mesures d’austérité a ainsi été abandonnée en novembre – les dirigeants politiques allemands et français ont ouvertement menacé d’exclure la Grèce de la zone euro si les Grecs votaient l’abandon de ces mesures.

En Grèce et en Italie, la crise a poussé vers la sortie les chefs de gouvernement élus. Ils ont été remplacés par des “technocrates” qui, eux, n’ont pas été élus et ne dépendent donc pas de la volonté des électeurs.

“La politique en période de crise s’apparente à un coup d’Etat permanent”, dénonce Joseph Vogel, professeur de littérature. De plus en plus souvent, ce sont des négociations informelles réunissant banquiers, responsables politiques et banquiers centraux qui orientent la politique. Le pouvoir de décision est aujourd’hui aux mains des “soviets de la finance”, déplore l’enseignant.

Certes, le peuple est tout de même appelé à voter. Par exemple, en Irlande. Fin mai, l’île votera ou non l’adhésion au pacte budgétaire. Mais la marge de manœuvre des Irlandais n’en est pas moins étroite : le pays dépend des aides du fonds de sauvetage européen – lesquelles ne seront versées que si l’Irlande adhère au pacte budgétaire.

« La fin de la souveraineté »

Début mai, les Grecs éliront un nouveau parlement. Afin de mettre le plan de rigueur à l’abri du libre arbitre des électeurs, les vainqueurs pressentis du scrutin – le PASOK [socialiste] et Nouvelle Démocratie [droite] – ont d’ores et déjà été contraints de s’engager à poursuivre la politique de réformes. Reste le problème de la montée des petits partis d’opposition, qui génère de l’incertitude chez des investisseurs que les dissensions politiques effarouchent.

Enfin, il y a l’élection présidentielle française. Le socialiste François Hollande mène le jeu devant Nicolas Sarkozy, le président en place. Hollande veut taxer davantage les riches, mettre un frein à la politique de rigueur et renégocier le pacte budgétaire. Réaction des marchés : en avril, la France a vu une nouvelle fois ses taux s’orienter à la hausse lors d’une adjudication obligataire.

De son côté, Nicolas Sarkozy pousse les Français sur la voie de la réforme. Ce qui implique naturellement des sacrifices pour la population. Mais sans réformes, la France risque de connaître “le sort de la Grèce ou de l’Espagne”, met en garde Sarkozy. Il n’existe tout simplement pas d’autre option. En clair : les Français peuvent aller voter. Mais ils n’ont pas le choix.

“Dire aux gens qu’ils n’ont pas le choix revient à leur interdire de s’exprimer et de penser”, dénonce Ulrich Thielemann, spécialiste allemand de l’éthique des affaires. “Si l’on ne peut plus évoquer les alternatives possibles, c’est la fin de la démocratie”. Techniquement, certes, on continuera d’aller voter. “Mais les gens n’ont plus le droit de choisir, ils n’ont pas d’autre choix que de dire amen à une politique irrévocable – la démocratie ne sert plus dès lors qu’à entériner”.

L’électorat est aujourd’hui dépossédé de son pouvoir par les marchés, qui accordent ou refusent les crédits nécessaires. “C’est la fin de la souveraineté”, assure Ulrich Thielemann. A ses yeux, la politique s’assujettit à la loi des marchés comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel. “Elle aurait aussi pu tout simplement saisir par l’impôt les capitaux qu’elle quémande aujourd’hui”.

Pour Ulrich Thielemann, la liberté des marchés s’oppose à la liberté de la démocratie. “Quand l’Etat n’a plus pour seul objectif que de doper la compétitivité, il nous interdit de nous poser cette question qui est au centre de la démocratie : comment voulons-nous vivre ?”

Par Stephan Kaufmann (journaliste allemand), 24 avril 2012, FRANKFURTER RUNDSCHAU
Traduction : Jean-Baptiste Bor
Source : presseurop

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51 réactions et commentaires

  • toutouadi // 16.06.2013 à 07h42

    C’est au nom de la liberté de la propriété privée (les + riches) que l’on aliène nos libertés fondamentales…

    Le retour, ou plutôt la découverte, de la démocratie ne passera que par une indépendance financière des peuples (crédit socialisé) et par le bannissement du financement privé (épargne).

    La « liberté » du libéral n’est que purement rhétorique.

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    • Amsterdammer // 16.06.2013 à 10h11

      Et donc par une remise en cause de l’absolutisme de la propriété privée des moyens de production…

      La propriété privée [id est : sans devoir prendre en compte l’intérêt de la collectivité] n’est pas la seule forme de propriété possible, et elle n’est devenue dominante que dans les sociétés capitalistes des deux derniers siècles.
      Il ne s’agit pas de faire du collectivisme – encore que certains secteurs doivent être résolument arrachés aux intérêts privés : énergie, transport, logement social, santé… et BANQUES – mais il faut réintroduire la notion d’intérêt général comme primant sur le privatif.

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      • toutouadi // 16.06.2013 à 10h21

        Oui absolument .. Libre entreprise mais réappropriation par le corps social des moyens de financement de celle-ci.

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      • pyrrhogaster // 16.06.2013 à 17h23

        Souvenons nous : quand les sociétés de capitaux furent inventés au début du XIXème siècle leur statuts devaient préciser un objet social très précis. Elles n’étaient autorisées à agir que dans les limites de ce qui était nécessaire à l’objet social. Nos anciens devinaient la puissance à venir de ces objets nouveaux dans le paysage social et ne voulaient pas les laisser libres de faire n’importe quoi.

        Si on en était resté à ces sages principes France télecom n’aurait que le droit de faire communiquer ses abonnés pas de vendre les données concernant la position de leur téléphone mobile à des annonceurs.

        Il y a 20 ans j’ai vu sintroduire à la bourse de Paris une société américaine dont l’objet social était : « gagner de l’argent par tous les moyens qu’autorisent les lois de l’état du Delaware » où elle était « incorporated ».

        a propos : quel l’objet social de Google ?

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        • yvan // 16.06.2013 à 19h15

          Gastrique de feu (dans le Pas de Calais, appelés bohiaux rouches).
          Les « soucis » d’argent ne datent pas d’hier. Juste d’avant hier.

          Le premier état a faire la guerre pour non remboursement de dettes fut l’état romain qui attaqua Sparte, au 2ème siècle après JC.
          La première banque fut inventée en Italie, en 1456, et ses consoeurs italiennes connurent leur première banqueroute (bank rupt, bancs rompus) à cause de l’Angleterre. D’où l’invention des masques vénitiens…
          Par contre, la spéculation fut inventée par les Hollandais, peuple de commerçants…

          Soit, nous sommes en l’An 4 de Lehman (bientôt 5), tout a été expérimenté, fait, catastrophé, et, malgré tout, les plus riches continuent leur « magnifique réussite » de nous avoir renvoyé à l’âge féodal.

          Catastrophe annoncée pire, hormis la destruction de la planète, je vois pas.

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  • Letaulier // 16.06.2013 à 09h32

    Joli texte qui justifie la dictature (de gauche bien sûr pas de droite, même si la première a causé beaucoup plus de morts que la seconde).

    Le postulat : Le peuple ne peut pas voter librement. Postulat faux évidemment, comme si des traders de Goldmann Sachs étaient envoyés dans les bureaux de vote et confisquaient tous les bulletins de vote des partis extrémistes de gauche.

    La conséquence: Les partis qui proposent une « autre voie » (l’extrême gauche) ne peuvent pas arriver au pouvoir.

    La conséquence: Il est légitime pour l’extrême gauche de mener des actions violentes.

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    • toutouadi // 16.06.2013 à 10h06

      Je confirme … Les Goldman Sachs boys ne sont pas dans les bureaux de votes. Ils sont juste dans le lobbying, le financement des partis politiques, la corruption, les médias, le financement souverain des états etc …

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      • chris06 // 16.06.2013 à 12h05

        Y’a pas que les Goldman Sachs boys, loin de là…

        Ce ne sont que des exemples parmi mille et plus proches de chez nous, mais où sont les Goldman Sachs boys dans l’affaire Cahuzac, dans l’affaire Talasa (Tapie-Lagarde-Sarkozy), dans l’affaire Médiator?

        La collusion entre les milieux d’affaires et les politiques, en d’autre termes, la capture des régulateurs par les régulés, n’est pas un phénomène nouveau qui serait uniquement du à la « pieuvre » Goldman Sachs, le président américain Woodrow Wilson en parlait déjà il y a exactement 100 ans, dans un discours resté célèbre.

        Force est de constater que depuis, RIEN n’a été fait pour éviter cela. Bien au contraire, l’économiste Jon Hanzen parle même de « capture profonde » (deep capture) pour décrire combien le phénomène n’a fait que s’amplifier au cours du siècle passé.

        Les peuples ne sont que les otages ébahis de cette profonde capture, et qu’on ne dise pas, s’il vous plait, que cette profonde capture se réduirait comme par magie si on donnait encore plus de pouvoir à nos politiciens!

        Les bulles de l’immobilier et du crédit en tous genres n’ont pu prendre le cours grotesque qu’elles ont suivi qu’avec la complicité des régulateurs, alors avant de réclamer un « crédit socialisé » qui , dans un contexte de profonde capture ne ferait qu’amplifier encore plus le phénomène on ferait bien de se poser au préalable sérieusement la question de comment le réduire au maximum.

        Il faut ôter aux régulateurs toutes formes de degrés de liberté, seules des règles claires strictement imposées, connues, comprises, contrôlables et contrôlées par tous, permettront d’y parvenir.

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        • step // 17.06.2013 à 17h20

          « Il faut ôter aux régulateurs toutes formes de degrés de liberté, seules des règles claires strictement imposées, connues, comprises, contrôlables et contrôlées par tous, permettront d’y parvenir. »

          Mauvaise conclusion a une bonne analyse. Ce n’est pas trop de degré de liberté qu’ont les politiques c’est trop de libertés individuelles, c’est à dire trop de moyens de pousser leur intérêt dans les modifications législatives qu’ils font passer.

          Dans la situation de deep capture, ni l’augmentation, ni la réduction de leur pouvoir peu jouer un rôle pour résoudre le probleme. En cas de réduction, il y aurait transfert de ce pouvoir au régulé, comme on le constate actuellement dans les pays se situant dans le néant politique (grèce…) . Si solution, il y a, c’est dans la construction de contres-pouvoirs (à partir des existants, ou des nouveaux) ayant à charge de désserer l’étreinte actuelle entre régulateur et régulé.

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    • wuwei // 16.06.2013 à 11h03

      « Joli texte qui justifie la dictature (de gauche bien sûr pas de droite, même si la première a causé beaucoup plus de morts que la seconde). »

      La colonisation de gauche ? Hitler de gauche ? La reine de Victoria de Gauche ? Le Kaiser de Gauche ? Toutes les dictatures soutenues et les guerres menées par l’occident « démocratique » depuis 60 ans, de gauche ? En guise d’ultime plaisanterie Hollande et Ayraut de gauche ?
      Vous êtes très amusante dans votre genre.

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      • Letaulier // 16.06.2013 à 11h09

        La colonisation française c’est une idée de gauche (Jules Ferry et le fardeau de l’Homme blanc) combattue par la droite. Relis tes bouquins d’histoire si tu les a jamais lu.

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      • Thomas // 16.06.2013 à 13h32

        Est-ce que, honnêtement, il est sain de faire ainsi un tableau des médailles de la barbarie ?

        Quand on voit que, même à présent, la gauche et la droite n’a plus vraiment de sens en soi, je trouve ça un peu grotesque de comparer les « barbaries de gauche » au « barbaries de droite », pour chercher qui est la pire, histoire de discréditer les modérés du camp considéré. Pour moi, les dictatures sont de la barbarie tout court et le contraire de l’humanisme, et il y a à mon avis peu de points communs entre, disons, Mélenchon et Staline, ou bien entre NKM et Hitler ou Mussolini.

        D’ailleurs, il est amusant de constater que les déviances du néolibéralisme, système qu’on peut difficilement estampiller « de gauche » (même si c’est absurde de faire ce clivage à l’heure actuelle, je le reids), fonctionne quand même beaucoup sur des principes soviétiques, avec des raisonnements de type « la solution aux problèmes du soviétisme, c’est plus de soviétisme », le culte des bilans chiffrés, peu importe qu’ils soient pipeautés, la collusion des élites, le placement des amis ou des lèche-cul aux postes à responsabilité plutôt que les personnes compétentes (Tchernobyl, ça vous rappelle quelque chose ?) etc. etc. etc.

        Donc bon, gauche droite, là dedans…

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      • Why not // 16.06.2013 à 13h39

        NSDAP : Parti socialiste national des travailleurs allemands.

        Le NSDAP se présentait comme un parti socialiste, opposé au capitalisme, à la haute finance, aux spéculateurs et aux grands patrons. Il promettait des nationalisations, l’interdiction du prêt à intérêt, l’éducation gratuite, et la mise en place d’un véritable État-Providence. Les Nazis critiquaient les sociaux démocrates au pouvoir en disant que leur soi-disant « socialisme » avait abouti à un capitalisme encore plus prédateur et esclavagiste.

        Idée de lecture : Le Socialisme en Chemise Brune. Benoit Malbranque

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        • step // 17.06.2013 à 17h22

          c’est beau de croire en ce que disait les nazis. Un peu de recul.. non ? ah dommage.

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        • wuwei // 17.06.2013 à 17h41

          @ why not

          Les nazis socialistes ? Pourquoi pas. Je peux dire également que j’ai rencontré des requins qui se prétendaient végétariens.

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          • step // 17.06.2013 à 23h45

            ils ont même participé à un dessin animé !

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    • amemar // 16.06.2013 à 16h35

      Letaulier : « la dictature de gauche a causé beaucoup plus de morts que celle de droite » Ah oui ? et les plus de 50 millions de mort de la 2nd GM., les dictatures d’Amérique latine, le Franquisme, le Salazarisme, le régime des colonels en Grèce, tous les morts des conditions de travail horribles dans les mines et les usines des 19ème et 20ème siècles, qui continuent aujourd’hui encore dans les émergents, et les familles réduites à la misère partout dans le monde alors qu’il n’existe plus comme dictature de gauche que la Corée du Nord (Cuba ayant mis beaucoup d’eau dans son vin !). Vous ne voyez que ce qui vous arrange vous !

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      • chris06 // 16.06.2013 à 16h56

        c’est désespérant cette conversation sur « qui a causé le plus de morts, dictatures de droite ou de gauche? ».

        Je vais vous mettre vite d’accord, la dictature n’est ni de droite ni de gauche, c’est un état d’esprit, puisque, comme l’avait remarqué justement von Mises:

        « À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux qu’eux ce qui leur est profitable. » [Ludwig Von Mises, La Bureaucratie, 1955]

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      • toutouadi // 16.06.2013 à 17h53

        Les régimes libéraux ont une fabuleuse capacité à balayer sous le tapis les dégâts engendrés par leurs systèmes.
        Noam Chomsky l’a démontré en faisant une étude comparative détaillée entre l’Inde libéral et la Chine communiste, 2 pays ayant sur le plan du développement et de la densité démographique, beaucoup de similitudes.

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      • step // 17.06.2013 à 17h25

        tout cela est ridicule. Les dictatures « dites de gauche » ont des morts voyants car lié à un arbitraire d’état qui laisse des traces (administratives) les dictatures « de droite » ont aussi cela quand il s’agit de pouvoirs militaires. Mais la majorité des victimes des politiques n’ont pas de nom et ont été tuées sans balles, par famine, par emeute, par pauvreté.

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    • wuwei // 16.06.2013 à 17h54

      @ Le Taulier

      Dans ton mode de pensée tout ce qui se trouve à gauche de Madelin est un dangereux stalinien. Alors il te semble difficile de comprendre que jamais il n’y a eu de gouvernement de gauche (en France comme ailleurs) parce qu’un état est là pour protéger les intérêts de la bourgeoisie et du capital, dont il est le serviteur zélé. Alors ce n’est pas parce que certains se prétendent socialistes qu’ils le sont, si ce n’est que cela ne sert à illusionner les gogos qui ont cru et croient encore que leur salut viendra des urnes. Quant à Jules Ferry en bon bourgeois il a fuit la commune de Paris _ très court moment de notre histoire pendant lequel le peuple a eut son mot à dire_ et fut ministre plénipotentiaire de Thiers autre gauchiste notoire. J’ai sans doute besoin de lire et même de relire beaucoup, par contre tu devrais apprendre cette citation et en faire ton mantra, même si elle émane là encore d’un dangereux stalinien :

      « Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes, je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes, et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop l’argent. »

      Charles De Gaulle

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      • step // 17.06.2013 à 17h27

        tiens c’est un de mes mantras aussi.

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  • cording // 16.06.2013 à 09h59

    Quitte à faire preuve de psittacisme comme le disait le regretté Président Edgar Faure l’avis du peuple ne compte pour les élites que lorsqu’il va dans leur sens sinon elles n’auraient pas insulté le peuple français pour son vote du 29 mai 2005 et ne l’auraient pas bafoué par le Traité de Lisbonne, clone de celui rejeté par les Français et les Néerlandais le 1er juin 2005.
    Depuis 20 ans chaque fois qu’un peuple a voté contre le choix de ses élites il a été bafoué et le peuple a été prié de « bien voter ».

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    • Amsterdammer // 16.06.2013 à 10h36

      Pareil aux Pays-Bas. Le premier ministre d’alors, J.P. Balkenende, dit ‘Bak ellende’ [gros tas de misères], dans son faux-derchisme chrétin-démocratique, s’est empressé de présenter le NON des citoyens néerlandais [62% !] comme dirigé contre des détails cosmétiques du TCE, afin de pouvoir éliminer ceux-ci du traité de Lisbonne et de préserver l’essentiel.

      En France, on a prétendu avec impudence que les électeurs s’étaient trompé d’élection – comme s’ils avaient voté contre el Chi et non contre la constitutionalisation des politiques antisociales.
      Ici, on a osé prétendre qu’on avait pris en compte la volonté des électeurs et apporté les modifications nécessaires au traité remplaçant le TCE.

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    • Julian // 16.06.2013 à 10h57

      Cording,
      Vous avez cent fois raison.
      Mais combien d’ électeurs « bafoués » du Non de 2005 ont-ils (re)voté pour Sarkozy , Hollande, Bayrou etc, en 2012, bien qu’ils fussent complices de cette forfaiture ? Une majorité !
      A cause du jeu clivant des partis qui n’est le plus souvent que mystifications !

      Les partis politiques ont totalement dénaturé la Constitution de la 5ème République.
      Cela a commencé avec Pompidou et sa conception d’un chef de l’État – chef de la majorité présidentielle.Une trahison complète de l’esprit de la 5ème, confirmée par les suivants bien entendu, que ce glissement partisan arrangeait !

      Les partis se sont ensuite petit à petit réapproprié la totalité des pouvoirs de nominations, de désignation (y compris des candidats à l’élection présidentielle, un comble !) et de quasi cooptation des députés…

      Si l’on ajoute à ce verrouillage celui de la haute fonction publique et sa porosité avec la banque et la finance, on comprend que le « système » soit irréformable !

      Un système que l’on ne peut réformer sera, tôt ou tard, source et cause de violences extrêmes.

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      • gbalou // 16.06.2013 à 11h08

        Oui mais Cording à mille fois tort !…Il n’y a pas de Constitution Européenne d’où nos problèmes !!!

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        • Christophe Vieren // 16.06.2013 à 11h33

          Vaut mieux pas de constitution qu’une mauvaise constitution !

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        • Christophe Vieren // 16.06.2013 à 11h36

          Je vais le dire autrement : voterais-tu pour une Europe dont la Constitution serait celle de la Russie (de 1918 en particulier) ou Etasunienne (deux exemples presque au hasard) ?

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      • step // 17.06.2013 à 17h35

        quelle offre politique se voit proposée à ceux qui ont vonté non aux questions européennes pour ces raisons ? Le FN ? il était et malgré sa volte face récente sur le sujet reste marqué d’un projet très anti-social. (cf la rhétorique sur l’assistanat, et la culpabilisation des « pauvres, immigrés et autres « différents »). Donc si on est contre le contenu « anti-social » de l’europe on doit voter pour un parti qui a un projet anti-social franco-français ? Je n’ai jamais voté au premier tour pour ces informes mollusques politiques cités, mais en france, le renouvellement du choix politique, comme la représentation syndicale est grippé.

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  • Amsterdammer // 16.06.2013 à 10h25

    Pour que la démocratie soit possible, il faut un minimum d’égalité économique. Dans la situation actuelle, certains individus pèsent d’un tel poids sur les décisions politiques, que le jeu démocratique est faussé. Il faut par conséquent démanteler les grandes fortunes, imposer une limite drastique au patrimoine [foncier, financier] et un salaire maximum..
    Egalement faut-il réformer les institutions politiques pour que la politique redevienne un engagement citoyen au lieu d’être un métier et une prébende.

    « Mais c’est irresponsable, vous voulez la révolution?! »
    « En effet »

    De toute façon, malgré les glapissements de la classe parasite, la question va se poser, inéluctablement. Et vu les enjeux environnementaux et énergétiques qui vont s’imposer, cela ira bien plus loin qu’une simple révolution sociale.
    Le choix sera entre un délitement à la Mad Max et la frugalité solidaire. Entre la barbarie Soleil Vert et l’égalité hors de la marchandise.

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    • chris06 // 16.06.2013 à 14h46

      combien y a t’il eu de révolutions par le passé qui ne se sont pas contentées de remplacer une classe dominante par une autre? Exactement zéro.

      Mais cette fois ci ça va être la bonne, surtout dans des pays où le pourcentage de privilégiés de toutes sortes, petits et grands, de rentiers, petits et grands est au plus haut niveau historique. En guise de révolutions on aura des guerres civiles à répétition, qui déboucheront, puisque les humains sont prêts à tout sacrifier pour un retour à l’ordre, sur le pire des totalitarismes que nous ayons connu.

      ça sera la « frugalité solidaire » pour tous, sauf pour quelques uns… tous seront égaux, sauf ceux qui seront plus égaux que les autres.

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      • Christophe Vieren // 16.06.2013 à 15h18

        @chris : à moins de démontrer que l’Homme possède en lui une « nature » ( génétique ?) qui ne lui permettra jamais de réduire son égoïsme au profit de son altruisme, j’ose encore espérer que l’Homme évolue vers plus de compassion et d’empathie pour ses congénères. A condition bien sûr qu’un minimum de confort matériel lui soit garanti. Dire il y a toujours eu par le passé des riches et des pauvres, des guerres, des classes dominantes, . . . ne me parait pas très scientifique. Avant l’abolition de l’esclavage aurais-tu réalisé la même prophétie vis à vis de sa disparition ? Avant l’abolition de la monarchie, aurais-tu la même prophétie vis à vis de sa disparition ? Avant le droit de vote des femmes aurais-tu la même prophétie vis à vis de sa disparition ? . . . Avant le déclassement de l’homosexualité des pathologies (1991) aurais-tu . . .

        Avec ce genre de projections, l’Humanité en serait encore à l’âge de pierre, non pas technologiquement mais moralement. Tu me déçois Chris, tu me déçois sur ce coup.

        Tout ce que je crains c’est que l’Humanité ne disparaisse si quelques pourcents de nos 26.600 têtes nucléaires ne soit déclenchées. Pour le reste, y compris l’effondrement qui suivra la disparition des ressources qui nous ont permis, sur de nombreux plans de nous élever (sur quelques autres de nous abaisser), ce ne sera qu’épiphénomènes de l’histoire de l’Humanité.

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        • chris06 // 16.06.2013 à 15h59

          @Christophe,

          voyons, tu sais bien que l’esclavagisme a été aboli non par altruisme mais parce que les esclavagistes s’étaient rendus compte que les esclaves travailleraient plus efficacement en n’étant plus esclaves.

          L’existence d’une classe dominante n’est pas génétique, la servitude volontaire n’est pas dans notre « nature », mais elle coïncide avec la sédentarisation, le développement de l’agriculture et la naissance des civilisations. Alors je veux bien qu’on m’explique comment elle va disparaître sans un retour à une population de quelques dizaines de millions de nomades errant sur la planète.

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          • dadone // 17.06.2013 à 13h36

            L’existence d’une classe dominante n’est pas génétique, la servitude volontaire n’est pas dans notre “nature”, mais elle coïncide avec la sédentarisation, le développement de l’agriculture et la naissance des civilisations.

            C’est exact.
            Mais il n’y a aucune difficulté a combattre cette domination.
            Il suffit de lister qu’elles sont les attributs de cette domination et de les supprimer.
            Par exemple pour la haute fonction publique.
            1. Je supprime toute différence salariale entre les fonctionnaires.
            2. J’autorise le licenciement pour tous les fonctionnaires qui ne remplissent pas correctement leur fonction.
            Et je peux continuer comme cela pour toutes les autres formes de domination.
            Simple en théorie, évidemment plus difficile en pratique mais rien d’impossible.

            On raconte qu’une célèbre cantatrice ayant demandé à l’impératrice de Russie, Catherine II, vingt mille roubles: – C’est plus que je ne donne à mes feld-maréchaux, dit Catherine. – Votre Majesté, répliqua l’autre, n’a qu’à faire chanter ses feld-maréchaux.
            Si la France, plus puissante que Catherine II, disait à mademoiselle Rachel : Vous jouerez pour 100 louis, ou vous filerez du coton; à M. Duprez : Vous chanterez pour 2 400 f, où vous irez à la vigne : pense-t-on que la tragédienne Rachel et le chanteur Duprez abandonnassent le théâtre ? Ils s’en repentiraient les premiers.

            Dans Qu’est-ce la propriété de Proudhon.

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  • gbalou // 16.06.2013 à 11h00

    IL NOUS FAUT UNE CONSTITUANTE POUR DEFINIR LA CONSTITUTION EUROPEENNE.

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    • Christophe Vieren // 16.06.2013 à 15h21

      Bien. ais pour l’instant, aucun partie politique n’en parle. Tout au plus le FdG, et quelques « dissidents » des partis dominants, en parle pour la France .
      Comment vois-tu la constitution de la constituante ?

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  • amemar // 16.06.2013 à 11h40

    La démocratie « génère de l’incertitude sur les marché », donc on limite la démocratie, ou plutôt ce qui en tient lieu, soit le choix entre « copains des marchés par conviction » et « copains des marchés par obligation ». Voilà tout est dit !

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    • Christophe Vieren // 16.06.2013 à 15h26

      D’autant, me semble-t-il, que rien de tel n’est à l’origine de la crise de 2007, pas plus que des précédentes. Quel événement démocratique aurait-il généré ces crises ? A part la révolution Russe ou Chinoise, je ne vois pas quel évènement « démocratique » (si tant es que ces révolutions fussent démocratiques puisque apparus pour mettre fin à des monarchie, pour le moins peu démocratique). Les incertitudes sont plutôt inhérentes à la présumée « main invisible des marchés ».

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  • fabien775 // 16.06.2013 à 12h43

    Pour résumer, on a juste oublié de faire une europe sociale.

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  • toutouadi // 16.06.2013 à 12h59

    Ha bin c’est sûr … nos libéraux sont brillants

    Indexer la démocratie sur l’enrichissement individuel au détriment de l’équité et du vivre ensemble obligeant ainsi le corps social à une course effrénée derrière une croissance perpétuelle … c’est brillant.

    Se positionner comme ultime rempart démocratique face à une extrême droite qu’elle instrumentalise afin de se légitimer et d’occulter ses propres turpitudes !!! pas mal non plus ….

    Se positionner comme défenseur de la liberté d’entreprendre et passer son temps à détricoter les libertés individuelles en faisant miroiter aux petits vieux moult infamies et vilenies en cas de laxisme !! y’a d’l’idée zosi !!

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  • G L // 16.06.2013 à 15h42

    Mon point de vue est peut-être un peu sommaire mais tant pis:

    – les peuples qui s’opposent au maintient de leur pays dans l’UE parce qu’ils n’en attendent plus rien de bon ont tout compris et ont leur place dans l’UE
    – les peuples qui sont favorables au maintient de leur pays dans l’UE n’ont pas encore compris qu’ils ne continueront pas à vivre au dessus de leurs moyens même s’ils en ont pris l’habitude. L’UE s’emploie à le leur démontrer.

    Les situations intermédiaires (Allemagne, France, etc) ne sont nullement exclues.

    L’époque glorieuse du fordisme est terminée et les dirigeants des pays occidentaux s’efforcent de faire comprendre à leur peuples avec les moyens dont ils disposent qu’il n’y a pas d’alternative à l’austérité compétitive.

    Le côté sommaire (indiscutable) de cette analyse provient de ce que beaucoup de dirigeants politiques fonctionnent à l’instinct et ne sont pas forcément conscients des tenants et aboutissants de la politique qu’ils suivent. Savoir si F.H. est sincère lors de ses meetings électoraux, lorsqu’il s’adresse aux banquiers de la City, dans les deux cas ou ni dans l’un ni dans l’autre n’a finalement qu’un intérêt très secondaire.

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  • amemar // 16.06.2013 à 16h20

    De nombreux commentaires parlent des peuples qui « vivent et ont vécu au dessus de leurs moyens ». De qui parlez-vous finalement, parce que ça fait 40 ans qu’on m’explique que je vis au-dessus de mes moyens, et que malgré une assiduité au travail (j’en ai un !!) sans faille, j’en suis encore à payer ma bicoque et cela fait 10 ans que je ne suis pas partie en vacances ! pourquoi on montre toujours du doigt le brave citoyen de base qui tente de vivre au mieux et jamais le rentier et les soi-disant talents qui ruinent les entreprises par leur cupidité et leur court-termisme? Et comment se fait-il que ce soit toujours des gens du « peuple » (Ça m’ étonnerais que les 1% viennent s’épancher ici !) qui véhiculent ces idées?

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    • G L // 16.06.2013 à 18h36

      Vivre au dessus de ses moyens

      Sous l’Ancien Régime, vivre au dessus de ses moyens était réservé à un petit nombre de privilégiés dont l’exemple le plus parfait est peut-être Louis XIV (à moins que l’on considère qu’il a exagéré et que ça a abouti à ce que le Clergé et la Noblesse renoncent à leurs privilèges lors de la nuit du 4 août 1789.)

      Avant la guerre de Sécession, vivre au dessus de ses moyens dans le sud des États-Unis était réservé aux propriétaires d’esclaves mais ils ont perdu cette guerre.

      Au début de l’ère industrielle vivre au dessus de ses moyens n’était possible ni pour les ouvriers ni pour les petits paysans mais la proportion de gens aisés était déjà plus importante et la frontière moins nette.

      Les bouleversements causés par l’essor du syndicalisme ou la révolution de 1917 en Russie pour l’Europe, par la rationalisation de la production industrielle, l’évolution des techniques et l’exploitation de richesses naturelles très abondantes pour les États-Unis ont largement accrédité dans les pays occidentaux développés l’idée que l’inégale répartition des richesses qui subsistait serait désormais fortement atténuée par l’élévation du niveau de vie moyen.

      Pour prendre un exemple concret en 1900 seul un tout petit nombre de privilégiés disposait d’une voiture, en 1950 c’était devenu possible pour un petit commerçant ou un couple d’instituteurs et en 2000 les familles ne disposant pas de voiture était plutôt une exception.

      Pourtant depuis 1975 environ (rapport du Club de Rome) les premières crises pétrolières et l’urbanisation très rapide des pays en voie de développement, une grande de la population des pays développés est de plus en plus mal placée dans la compétition pour l’obtention d’un emploi.

      Quand les employeurs comparent:
      – le coût de la main d’oeuvre dans un pays où il suffit d’avoir un emploi pour pouvoir envoyer ses enfants à l’école, se soigner quand on est malade et disposer d’une retraite permettant de conserver le même niveau de vie
      – le coût de la main d’oeuvre dans pays où cela est réservé à un petit nombre de privilégiés
      l’idée que beaucoup vivent « au dessus de leurs moyens » ne peut pas manquer de leur venir à l’esprit.

      Résumé brutal : quand les riches estiment ne plus avoir besoin des pauvres ils ont tendance à en estimer que les pauvres vivent au dessus de leurs moyens.

      Version politiquement correcte: compétitivité…

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      • amemar // 17.06.2013 à 07h32

        A GL : il leur faut quand même des consommateurs aux riches, non? Sinon, à qui vont-ils vendre leur camelote ! Ce n’est pas pour ça justement que Ford avait augmenté le salaire de ses ouvriers ? On peut faire une politique de l’offre tant qu’on, veut, s’il n’y a pas de consommateurs à l’autre bout ça ne sert à rien ! Je suppose que les capitalistes pensaient que quelques millions de chinois enrichis suffiraient pour compenser la perte des clients occidentaux appauvris, seulement voilà, ce n’est pas ce qui est arrivé et les chinois se débrouillent très bien pour produire ce dont ils ont besoin.
        A Inox : Je dis à mes élèves (hé oui !) depuis déjà pas mal d’années qu’arrivera un moment où on entendrait des gens remettre en cause la démocratie car « allez voter ça ne sert à rien ». J’ai l’impression que ce moment est venu !

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  • Inox // 16.06.2013 à 22h55

    « Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner »

    C’est une phrase que j’ai toujours en tête.

    En lisant les derniers articles proposés par Olivier Berruyer, je me suis dit: « tiens, la classe qui gagne essaie autre chose et c’est assez osé ! Tenter d’expliquer à nous, les gueux, que la démocratie ne sert plus à rien, avec l’espoir que les gueux acquiescent j’imagine »

    Que la classe qui gagne sorte ou conseille des horreurs pareilles ne m’étonne pas, après tout, lorsqu’on est obnubilé par les intérêts, il n’y a plus rien d’humain à éspérer. Par contre ce qui m’effraie, c’est d’imaginer les gueux acquiescer le regard triste et résigné. C’est ce qu’il y a de plus inquiétant en fait.

    Quel merveilleux paradoxe et merveilleuse victoire, un « non » suite à un référendum sur l’utilité de la démocratie. Un bouquet final très rafiné, n’est ce pas très cher ?

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    • step // 17.06.2013 à 17h45

      La remarque plus subversive qui vient après, et que les gueux se résignent ou pas, cela ne sauvera pas les richesses actuellement en suspension dans les bulles du marché. Donc il faudra plumer des « pas gueux ». Et là grand plan caméra sur les regards en coin dans la classe « victorieuse ». La guerre continue, car structurellement, il n’y a pas de fin. Transformer les winners en gueux, et vite pour prolonger la cavalcade vers le néant …. Il y a une évolution après le mad max, quand plus personne n’a d’armes ni de moyen de projection, ni de richesse prenable. Une refondation.
      La seule question est avant, l’esprit clair de la volonté d’éviter cet intermède débile dans la déchéance, ou après.

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