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15.juin.201315.6.2013 // Les Crises

[Reprise] Faut-il renoncer à la démocratie ?, par Jacques Attali

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Jacques Attali

Jacques Attali

La même semaine, l’Eglise s’est donné un pape. La Chine s’est choisie un président. Le pape François. Le président Xi Jining. Les deux utilisant des méthodes tres voisines d’organisation et de sélection : une structure pyramidale, où les nominations au niveau supérieur se font au mérite, jusqu’au sommet. Dans les deux cas, un système tres ancien. Dans les deux cas, à chaque succession, la nomination d’une équipe débarrassée du souci de sa réélection, gouvernant en équipe avec ceux qui les ont choisis, puis choisissant ceux qui choisiront leurs successeurs. Dans les deux cas, un corps électoral réduit à quelques dizaines ou de centaines de personnes. Dans les deux cas, des gens de grande personnalité, soucieux de l’avenir à long terme de l’institution qui les a choisis. Dans les deux cas, un système résistant très bien au temps, formidablement adapté, même, à la modernité et en particulier capable d’offrir aux médias du monde tous les éléments du suspens dont il a besoin, sans la lenteur et le bricolage des débats démocratiques. Dans les deux cas, un système de plus en plus soumis aux mêmes pressions que les démocraties occidentales : les sondages, l’omniprésence des médias. L’un et l’autre aussi victimes de la corruption, et capables de tous les crimes, parce que bénéficiant d’une large impunité en raison de leur opacité.

 

[…]

Par Jacques Attali
Source : lexpress.fr

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34 réactions et commentaires

  • Michel Martin // 15.06.2013 à 05h35

    « On pourrait par exemple imaginer construire, en parallèle aux institutions démocratiques locales, des assemblées consultatives, composées de gens choisis parmi les militants de tous les partis démocratiques pour leur désintéressement et leur préoccupation du long terme. Ces assemblées nommeraient des responsables à des niveaux plus élevés, jusqu’à constituer une Assemblée consultative nationale, en charge de conseiller les pouvoirs démocratiques sur l’importance des enjeux du long terme. Ces assemblées seraient désignées pour dix ans, et leurs membres ne seraient pas rééligibles. D’une certaine façon, le Conseil Économique, Environnemental et Social en constitue, en France, une tres imparfaite incarnation. »
    D’accord avec cette proposition, mais à condition de l’organiser selon les outils de la sociocratie de Comte mis en œuvre par Endenburg. Sinon, on va continuer à reproduire les schémas de nos mythes fondateurs qui nous ont conduit où nous sommes. Je crois que nos mythes fondateurs principaux sont le progrès indissociable de la liberté individuelle. Nous nourrissons ces deux mythes qui me semblent avoir fait leur temps. Il me semble que nous devons écologiser le progrès et pour cela passer du mythe de la liberté individuelle à celui de l’art de combiner nos libertés (c’est de la démocratie participative). Je crois, pour l’avoir testé, que la sociocratie d’Endenburg est un formidable outil au service de la combinaison de nos libertés capable de nous aider à réorienter le progrès vers une écologisation beaucoup moins créatrice d’externalités. Passons d’une société de l’exclusion, de la lutte des places sous-tendue par le mythe de la liberté individuelle à une société plus inclusive, plus performante dans sa prise en compte des informations, plus perméable aux réalités écologiques.

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    • jducac // 15.06.2013 à 08h03

      @ Michel Martin Le 15 juin 2013 à 05h35

      Je crois, pour l’avoir testé, que la sociocratie d’Endenburg est un formidable outil au service de la combinaison de nos libertés capable de nous aider à réorienter le progrès vers une écologisation beaucoup moins créatrice d’externalités.

      Je vous approuve lorsque vous soutenez la sociocratie que j’ai vue pratiquer sous des formes approchantes (cercles de qualité, groupes multidisciplinaires de progrès, analyses de décisions opérationnelles, commissions et conseils divers etc….) un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir.

      Ces méthodes de travail collectif sont efficaces pour autant qu’elles n’amènent pas à une déresponsabilisation générale que l’on évite ou limite grandement, avec un fonctionnement au sein de structures hiérarchiques classiques, surtout lorsque les fonctions à tous niveaux sont bien définies en termes d’objectifs à atteindre et de moyens alloués.

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      • Michel Martin // 15.06.2013 à 17h50

        Il y a quelques différences importantes entre les techniques de management participatif et la sociocratie. D’abord c’est beaucoup plus simple et plus souple à mettre en place. Pas besoin d’être expert en management pour l’utiliser. C’est juste un outil qui ne dit rien de ce qu’on en fera. A chaque groupe de se définir. Mais du point de vue participatif il va beaucoup plus loin que tous les outils de management, y compris un des plus sophistiqués, le lean management. Ces outils de management demeurent cosmétiques et visent seulement à plus d’efficacité en caressant les employés dans le sens du poil. Mais les dispositions participatives s’arrêtent au seuil du capital. Les stock options c’est réservé à quelques uns, créant une césure entre capital/direction d’un côté et le reste des employés. Alors que le minimum requis pour une mise en place complète de la sociocratie c’est une co-gestion du capital.
        Second point, la sociocratie a prouvé qu’elle était aussi adaptée à l’entreprise qu’à n’importe quel type de collectif, il ne manque plus qu’un parti politique saute le pas et je n’hésiterais pas à voter pour ce parti.
        C’est un système profondément subsidiariste qui ne génère que le minimum de bureaucratie et d’administration.
        Il possède des dispositifs très cohérents et stables pour prendre en compte correctement les informations.
        Il est plus apte que la plupart des dispositifs à écarter les arrivistes et à minimiser la lutte des places et des égos.
        Il n’est pas parfait et fait ce qu’on en fait. Il n’élimine pas les conflits quand bien même il confère une forte capacité à les gérer.

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  • Christophe Vieren // 15.06.2013 à 07h35

    Ben ouais bien sûr. On ne peut qu’être d’accord avec Jacques ! Dommage qu’il n’ai pas abordé la question de la liberté de l’information. Non seulement dans le droit mais aussi dans la réalité car souvent l’égalité en droit ne reste en de nombreux domaine qu’une vue de l’esprit, tant les obstacles sont de différentes hauteurs selon que l’on est « puissant » ou « misérable » : justice, éducation, information, . . . comptent probablement parmi les trois droits les plus bafoués en France.

    Et surtout, pour en revenir à la démocratie : de réelles incitations (obligations ?) à participer à la vie démocratique qui peut s’apparenter à un travail d’intérêt général et d’intérêt public. Le vote étant le minimum minimorum.
    Pourquoi ce travail ne pourrait-il être rémunéré (sous forme de RTT, prime, départ anticipé à la retraite, ….), et quel que soit le niveau où il est effectué, du quartier à l’ONU ?

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  • Alberto42 // 15.06.2013 à 07h47

    « Je crois, pour l’avoir testé, que la sociocratie d’Endenburg est un formidable outil au service de la combinaison de nos libertés ».
    Attali a-t-il testé ce mode d’organisation pour sa fabuleuse réussite de la Berd ? lorsqu’il a utilisé les fonds de la banque destinés au « développement de la démocratie en Europe de l’Est », en jets privés, grands hôtels, travaux mirifiques ? Ejecté en 1993, cela ne l’empêche pas d’oser affirmer en 2013, toujours dans l’Express, qu’en s’enrichissant personnellement on peut faire le bonheur de tous. Et dans l’article cité dans votre blog il parle d' »écologiser le progrès » (le progrès = la croissance ?). Quel est l’intérêt de citer ce blablateur insensé dans votre blog ?

    Relisons les archives de l’Express (24 juin 1993) :
    « Jacques Attali, à qui l’on reconnaît le mérite d’avoir imaginé cette « banque européenne » d’un genre nouveau, joue son fauteuil, devenu dangereusement éjectable depuis qu’il fut révélé, en avril dernier, que la Berd avait dépensé pour elle-même deux fois plus d’argent qu’elle n’en avait déboursé pour ses activités à l’Est. Le « Financial Times » fit une fâcheuse découverte: entre avril 1991 et la fin de 1992, la banque avait consacré à ses activités de prêt et d’investissement à l’Est 101 millions de livres, soit environ 840 millions de francs. Pour elle-même, c’est-à-dire pour l’équipement et l’installation de ses bureaux, les salaires et les voyages de ses employés, elle avait payé 201,5 millions de livres (1,7 milliard de francs). Quelques frais remarquables venaient corser le tout, comme une facture de 4,5 millions de francs, en 1992, pour la location de jets privés (alors que bien souvent des vols réguliers étaient disponibles sur les destinations concernées), une réception, à Noël, à l’hôtel Grosvenor House facturée 390 000 francs, sans parler du remplacement, dans le hall de son nouveau siège, au 1 Exchange Square, dans la City, d’un revêtement de travertin (le Petit Robert cite Stendhal, qui nous décrit « une assez vilaine pierre remplie de trous comme le tuf ») par du marbre de Carrare. Celui-ci est graduellement poli, afin, déclarait à l’époque le directeur du budget, Pierre Pissaloux, de symboliser le désir de la banque de changer la vie des peuples de l’Est, qui passeraient, grâce à elle, du rugueux au lisse. Coût du symbole: 6 millions de francs.
    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/informations/attali-un-banquier-a-decouvert_595009.html#ud4g3GjtLVW4y9Xu.99

    Toujours dans l’Express (1er avril 2013) dans un article titré Pas de croissance sans Riches, Attali parle de « l’étrange rapport des Français à la richesse: devenir riche par hasard, (ou à la rigueur en exerçant une activité artistique ou sportive) est toléré. S’enrichir par son travail, surtout si on doit aussi diriger le travail d’autrui, est intolérable ». Pour finir par « Mais faire fortune ne saurait être une fin en soi. Le profit doit être comme le pinceau pour le peintre : un moyen de faire que sa vie, celles des autres autour de soi, et celles de la planète, deviennent une œuvre d’art(…) Il est donc urgent de mettre le droit de s’enrichir dans notre boite à outils nationale. »
    http://blogs.lexpress.fr/attali/2013/04/01/pas-de-croissance-sans-riches/

    Attali a tous les médias à ses pieds pour défendre le système et dit n’importe quoi pour occuper le terrain. Pourquoi lui ouvrir votre blog ?

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  • BOURDEAUX // 15.06.2013 à 08h41

    Je note que J ATTALI n’envisage que la création d’assemblées CONSULTATIVES. Bref, cette proposition est nouvelle, mais ces assemblées auront, comme la cour des comptes et beaucoup d’autres, le droit d’émettre des avis, auprès d’élus qui usent et abusent de celui de n’en tenir aucun compte : voir les multiples rapports qui depuis 20 ans, sur tous sujets, et encore très récemment sont allés se suicider dans les mains d’un ministre.
    L’analyse des raisons de l’efficacité, relativement à celle, médiocre de nos démocraties, du régime chinois est bonne.
    Bref, il y a du bon et du nouveau dans ce papier, mais ce qui est bon n’est pas nouveau, et ce qui est nouveau n’est pas bon.

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  • François78 // 15.06.2013 à 08h53

    La charia, un calife, des ulemas, et le tour est joué …

    Il y a aussi le centralisme « démocratique », qui permet de « bien choisir » la composition des assemblées consultatives et de bien nommer les bons responsables.

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  • caleb irri // 15.06.2013 à 09h40

    Monsieur Attali semble découvrir les difficultés de la démocratie, qui est le mode de gouvernement le plus délicat à mettre en oeuvre, comme la liberté est le bien le plus précieux en même temps que le plus difficile à obtenir. Et plutôt que de tenter de trouver des solutions pour la rendre possible vraiment (l’Assemblée Constituante, le referendum d’ initiative citoyenne ou la suppression de l’ argent sont des pistes), il nous donne en exemple la Chine ou le Vatican…

    Si on suit son raisonnement, une bonne vieille dictature ferait donc l’ affaire, si toutefois elle est bien autoritaire et répressive… Ça vous tente, vous ?

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  • Alain34 // 15.06.2013 à 09h45

    Ou comment totalement déconnecter les dirigeant du peuple. Comment réellement professionnaliser la politique.
    Des nominations au mérite ? qu’elle blague ! On a déjà l’ENA qui ‘forme’ nos élites, on voit le résultat… copains et coquins.
    Assemblées constituées pour 10 ans et non rééligibles ? et après, ils deviennent quoi ? on les engraisse a vie ? on les mets dans des placards dorés ? au conseil d’administration d’entreprises qu’ils auront favoriser ?

    Quitte a tout chambouler, autant tester vraiment autre chose et foutre dehors tous ces escrocs qui nous gouvernent depuis trop longtemps :
    http://www.youtube.com/watch?v=VQfqdpP03Nc

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    • niethil // 15.06.2013 à 18h39

      Le tirage au sort des élus est illogique :

      Les prémisses du raisonnement sont que la légitimité des gouvernants découle du fait qu’ils forment un échantillon statistiquement représentatif de la population.

      Si l’on fournit des informations supplémentaires, des connaissances, ou tout autre chose aux représentants entre le moment où ils sont désignés et le moment où ils doivent voter les lois, ils cessent d’être légitimes. En effet, cela introduit automatiquement une distorsion dans l’échantillon statistique car les élus deviennent plus informés que la population en général. Donc si l’on utilise une assemblée tirée au sort, il faut la maintenir dans le même état d’ignorance que la population en général. Mais dans ce cas à quoi bon avoir une assemblée ?
      Seconde objection : le tirage est effectué à un moment donné. Rien ne permet d’affirmer que l’assemblée reste statistiquement représentative à mesure que le temps du mandat s’écoule. En fait tout indique le contraire, car les députés ne sont plus des personnes choisies au hasard, mais justement des députés : leur représentativité statistique est détruite par le fait même qu’ils ont été tiré au sort pour faire partie de l’assemblée. Et avec leur représentativité statistique s’évapore leur légitimité à prendre des décisions. Donc les tirés au sort ne sont légitimes pour décider qu’au moment du tirage au sort.

      On pourrait alors se dire que le remplacement des assemblées par des sondage effectués avec une méthode à randomisation pourrait être une solution. Et pourtant il y a encore un problème : comment faire lorsque la marge majoritaire est inférieure à la marge d’erreur de l’échantillon. On ne sait pas de quel côté penche la population !

      Il ne reste alors qu’une seule possibilité : utiliser le seul échantillon qui soit toujours parfaitement représentatif, c’est à dire la population toute entière. Ça s’appelle un référendum. C’est le seul système qui permet de prendre une décision en fondant la légitimité sur la représentativité statistique.

      Pour finir, je vous invite à lire Les Origines Du Totalitarisme, vous y trouverez quelques réflexions intéressantes sur le destin de régimes qui « croyaient plus à la règle majoritaire qu’à leur propre constitution » (je crois qu’il y a une nouvelle édition en poche).

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      • Pong // 17.06.2013 à 02h57

        L’argument essentiel de la stochocratie n’est absolument pas statistique. Vous discutez á côté du sujet.

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  • Fabrice // 15.06.2013 à 09h47

    « Dans les deux cas, des gens de grande personnalité, soucieux de l’avenir à long terme de l’institution qui les a choisis. » dont lui ou un des siens feraient étrangement parti évidemment.

    il cite en exemple :  » La même semaine, l’Eglise s’est donné un pape. La Chine s’est choisie un président.  » comme garant contre la corruption et divers crimes en oubliant au passage :

    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/BOEHLER/48097
    http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/benoit-xvi-face-a-un-scandale-sans-precedent-28-05-2012-27889_16.php

    sans parler des différents droits refusés aux opposants au régime chinois mais franchement ce dont il rêve est proche du meilleur des mondes.

    Attali nous fait une démonstration bobotisante ou plutôt Oligarchique de ceux qui ont eut les moyens d’avoir tout et qui souhaitent diriger selon leur vue forcément la meilleure (car c’est la leur) sans qu’il y ait un risque de perdre le pouvoir ou que l’on puisse contester leurs décisions.

    Cette pensée est étonnante car actuellement le système en France est si peu démocratique qu’il assure juste une alternance de pure forme d’une élite mais bon, ils veulent se passer de cette alternance qui empêche l’émergence d’un monde complètement selon leurs voeux, je ne vois que cela pour expliquer cette volonté d’abolir le système en place

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  • cording // 15.06.2013 à 09h53

    Du Jacques Attali, sur ce blog! Donc un signe de conformisme! Un des pseudo-experts dont raffole l’oligarchie médiatique parce qu’il dit très bien ce qu’elle veut entendre. Un néolibéral favorable à la mondialisation donc à l’appauvrissement des populations des pays développées.
    Brillant mais superficiel Attali! Rien que le début de son papier indique une comparaison douteuse entre la Papauté et une dictature capitalo-communiste, la Chine. Si Monsieur Attali était tellement attaché à la démocratie il aurait exigé le respect du vote émis le 29 mai 2005 et le 1er juin 2005 par le peuple français et néerlandais. Il n’aurait pas fait partie de toute la médiaclatura qui a insulté le peuple qui a « mal voté ».
    L’homme de gauche qu’il prétend être devrait se mobiliser pour qu’il existât un Parti socialiste et non pas celui, au pouvoir actuellement, qui usurpe cette appellation en faisant une politique que son prédécesseur ne renierait pas s’il faisait preuve d’objectivité. Mais cela ne risque pas d’arriver puisqu’il se trouve en phase avec ce pouvoir comme le précédent pour lequel il a commis un rapport d’une totale inspiration néolibérale.
    Le problème de la démocratie suppose une réelle alternance politique et non pas comme le disait Edgar Faure une noix creuse.

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    • Fabrice // 15.06.2013 à 10h11

      Olivier met à disposition des sources qu’il n’approuve pas toujours pour que chacun puisse se faire un avis voir échanger avec d’autres son point de vue (tant que cela ne devient pas une foire d’empoigne).

      Personnellement je ne supporte pas Todd mais je lis les passages soumis par Olivier à notre connaissance pour réflexion, ce n’est pas en se cachant les yeux qu’on arrive à se forger un avis prenant en compte toutes les approches. Bref une approche la plus lucide possible sans un dogme (de droite, du centre ou de gauche, extrême, dessus, en dessous bien que ces notions me font rire car participant au système quoi qu’ils en disent ) qui phagocyte la réflexion.

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    • Prague // 15.06.2013 à 14h36

      « Si Monsieur Attali était tellement attaché à la démocratie il aurait exigé le respect du vote émis le 29 mai 2005 et le 1er juin 2005 par le peuple français et néerlandais. Il n’aurait pas fait partie de toute la médiaclatura qui a insulté le peuple qui a “mal voté”. »

      Absolument !

      Et comment le prendre au serieux quand il declare a la TV en parlant du temps de son passage a l Elysee chez Mitterrand, « qu ils savaient que l euro ne marcherait pas, mais ils l ont vigoureusement defendu son adoption », faut faire…

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    • guyomette // 15.06.2013 à 22h01

      M.Berruyer a tout à fait raison de proposer des textes qui ne semblent pas tout à fait concorder avec l’esprit de son blog. En l’occurrence, ce texte d’Attali est particulièrement instructif (et inquiétant). Il est bon de se tenir informé de qui pense quoi…

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  • Casquette // 15.06.2013 à 10h05

    « Comme à chaque crise grave, en Occident, se reposera bientôt la question de la crédibilité de la démocratie. Et certains s’empresseront, s’empressent déjà, de la remettre en cause. Au nom de la nation, de l’environnement, de la religion : les multiples fondamentalismes rodent déjà autour du lit de la démocratie. »

    Et le fondamentalisme du marché on l’oublie Jacques ?
    Mario Monti était devenu chef du gouvernement italien par on ne sait quel miracle en tout cas mille bravo , parler d’une réforme de la démocratie en prenant l’exemple d’une théocratie et d’une dictature seul lui pouvait le faire.
    Aussi , qualifier indirectement les cardinaux et les hauts dirigeants du PCC de simples « militants choisis pour leur désintéressement et leur préoccupation du long terme » n’est pas très sérieux non plus.
    Mais bon les choses sont claires au moins , la démocratie de demain sera théocratique , dictatoriale …mais garante des libertés individuelles !

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  • cording // 15.06.2013 à 10h09

    En fait nous sommes en train de sortir de la démocratie dans la mesure où ce n’est plus le peuple souverain qui décide de son sort mais des bureaucrates non élus qui imposent leurs choix aux élus des pays de l’UE parce que ces derniers, par lâcheté et/ou sous prétexte de faire l’europe, les ont mis en place, et ils s’en servent pour se défausser de façon hypocrite.
    Nous sommes en train d’entrer dans une ère de démocratie limitée comme dans l’URSS de Brejnev où le peuple pouvait voter seulement pour le candidat du pouvoir. Chez nous une aimable fiction sert de paravent à un accord fondamental entre la droite et la gauche pour faire une Europe dépolitisée soumise à des bureaucrates non élus, au-delà des apparences ils sont d’accord sur presque tout! C’est pourquoi le FN « cartonne » électoralement comme il va aussi le faire aux élections européennes de 2014 et peut-être ce dimanche lors de l’élection partielle pour remplacer Jérôme Cahuzac.

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  • caroline porteu // 15.06.2013 à 10h50

    Nous sommes en train d’enterrer nos démocraties ..
    La définition d’une démocratie va bien au delà de l’élection .

    La différence entre démocratie et totalitarisme vient d’un point essentiel qui est la séparation des pouvoirs .. Exécutifs /Législatifs et Judiciaires .

    Pour çà que l’exemple d’Attali (papauté et chine) est à mon avis non pertinent , les systèmes religieux ou chinois n’étant par définition pas démocratiques .

    Seule cette séparation permet de faire des lois dans le sens de l’intérêt général puisqu’elles ne sont pas dictées par des intérêts catégoriels (religieux ou politiques) . Seule cette séparation permet de lutter efficacement contre la corruption .

    Pour que l’intérêt général puisse être respecté il faut que les débats puissent avoir lieu (article 18 de la Charte de l’ONU sur la liberté de conviction ou de philosophie) et que ces débats puissent s’exprimer (liberté d’expression et de presse) .

    Sans ces fondements , les démocraties ne peuvent exister . Et nous sommes tout simplement en train d’enterrer les nôtres .

    Bruxelles concentre dans ses mains exécutif et législatif .
    La Justice est aux abonnés absents et aux USA c’est devenu une justice de caste et de système qu i ne s’exprime plus qu’à travers des arbitrages totalement sous influence .

    Et pour la liberté d’expression : les idées apostates sont systématiquement diabolisées , le consensus politiquement correct étant devenu à lui seul une forme de censure .

    La récente fermeture de la télévision publique grecque qui était pour beaucoup de grecs le seul vecteur d’information n’est qu’une preuve de plus de l’état de décomposition avancée de ce qui était nos démocraties .

    La signature du pacte transatlantique qui va substituer le système judiciaire américain au nôtre n’est qu’une étape de plus dans cet enterrement puisque cette ratification se fait sans aucun débat , sans discussion , sans légitimité , dans l’omerta la plus totale .

    Nous sommes désormais en dictature .. c’est malheureusement le seul constat lucide que nous puissions désormais faire . Car nous avons oublié les concepts fondamentaux de ce qui justement permet l’émergence démocratique .

    L’Etape suivante sera sans doute la suppression des élections , car un Parlement ne sert à rien si il n’y a plus de lois à voter . C’est d’ailleurs déjà prévu dans la résolution Européenne de 2007 , que le mandat actuel d’Union Transatlantique vient de compléter .

    Vous trouverez beaucoup de sources , dont les documents officiels que je viens d’évoquer dans cette analyse :
    http://blogs.mediapart.fr/blog/martin-bernard/030613/la-marche-forcee-vers-un-grand-marche-transatlantique-unifie

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  • yvan // 15.06.2013 à 11h10

    Tout changer pour ne rien changer. La ligne habituelle est respectée, c’est le principal…

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  • orgent // 15.06.2013 à 11h17

    Ce qui dérange Attali, c’est la part de démocratie qui n’est pas encore sous le joug de la ploutocratie dont il fait partie: ces partis « populistes » qui entravent l’avènement de son meilleur des mondes. En attendant, 1984 est déjà là, avec sa cohorte de guerres lointaines (Irak, Libye, Syrie…), sa police de la pensée (NSA is watching you), sa populace abrutie sans autre espoir que la loterie (Euromillions, paris sportifs…), et sa caste dirigeante qui écrit l’Histoire (lois mémorielles, propagande du JT…). En France, la caste dirigeante c’est ENA, magouilles et cooptations, qui ont mené le pays au bord du gouffre. Des voix s’élèvent à droite et à gauche contre cette pensée unique. « Qu’on les bâillonne ! » exhorte Attali, « que la populace soit aussi loin que possible du sommet de la pyramide où je règne avec mes camarades ! »
    A vomir.

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  • Balthazar // 15.06.2013 à 11h35

    T’inquiètes pas Jacques, on ne te demandera pas ton avis le jour où le changement arrivera.
    30 ans que tu prêches la « bonne » parole aux gouvernants de France, on voit le résultat.
    Ah, les Oints du Saigneur, quelle belle famille…

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  • jaicruvoir // 15.06.2013 à 11h38

    La democratie est une dictature entre deux elections.

    Chaque groupe élu ne « travaille » que pour ses électeurs.
    Exemple :
    – Turquie, le gouvernement ne se soucis que des 51% qui on voté pour lui depuis 12 ans.
    – France, on a un balancier Droite Gauche qui à chaque changement, font et défont ce que les autres on fait.

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  • olivier m // 15.06.2013 à 12h30

    Faut-il renoncer à Jacques Attali? 😉

    Le Vatican est tellement efficace que son influence ne cesse de décliner en France, pourtant fille aînée de l’Église. C’est l’endoctrinement qui permet aux religions d’exister, et l’expérience UMPS nous démontre que cela ne fonctionne pas. Les guerres de religion nous montrent aussi que cela ne fonctionne pas.

    On voit bien que Jacques Attali est lui aussi tombé dans la secte du $ roi. Il ne juge de l’efficacité du modèle de gouvernance chinois que par l’économie. L’écologie, il connaît? Si le PCC était si efficace que ça, il aurait fait en sorte que son développement n’entraîne pas une crise économique majeure chez ses meilleurs clients.

    Mr Attali, l’audace serait de rendre la Justice française INDÉPENDANTE! Mais, ça, les gens de votre caste aritocratique n’en veulent surtout pas! Et plus elle est lente plus ils sont tranquilles pour magouiller en toute impunité. Au sein des élites française se trouve une caste des intouchables, mais, au lieu d’être tout en bas de l’échelle sociale comme en Inde, celle-ci est tout en haut ici. Avoir un ministre de la Justice dans un gouvernement est tout aussi anormal que d’avoir un ministre de l’information -et de la propagande-.

    Si les élites françaises intouchables n’avaient pas utilisé la CEE puis l’UE dans le seul but de se maintenir dans cette caste, acceptant tout et n’importe quoi de ses partenaires, notamment pour sauver la PAC, l’UE ne serait probablement pas devenue une dictature. La menace de véto de la France pour sauver l’exception culturelle dans la future zone de libre-échange UE-USA, bien qu’il soit tout aussi compréhensible ,la culture étant aussi vitale que l’agriculture, me semble aller dans le même sens.

    Nous allons déprimer encore plus notre économie qui sera envahie par les produits made in gazdeschisteland, un beau dumping écologique en perspective! L’économie verte, ce sera pour… jamais? ou pour trop tard? Comme tout bon toxicomane, votre prochaine dose de croissance n’a pas de prix, vous vendriez père et mère, et même jusqu’à votre âme pour l’obtenir.

    C’est ça les solutions des élites françaises? Dictature, endoctrinement et toujours plus de dumpings de tous genres? Mr Attali, l’âge de la retraite vous a définitivement rattrapé.

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  • caroline porteu // 15.06.2013 à 12h50

    Offshore Leaks : la base de données ouverte au public
    Et c’est proprement hallucinant . On se demande d’ailleurs ce que fait l’Institut Pasteur dans cette base de données .
    Le plan d’action de la Commission Européenne fait déjà flop avant même d’être mis en application . Mais çà c’est bien dû au fait qu’il n’y a plus de démocratie en Europe .
    Nous ne sommes plus en démocratie puisque la séparation des pouvoirs n’est plus respectée et que la justice est aux abonnés absents . Le meilleur moyen de se battre contre la corruption et la ploutocratie c’est la séparation des pouvoirs . Et elle n’existe plus .

    Les politiques ne font qu’éxécuter les ordres qui leur sont donnés par les lobbys qui ont pris le soin de mettre en place les conseils nécessaires .
    Je vais prendre un exemple très simple qui aurait même pu faire l’objet d’une séquence dans la seconde émission de France 2 :
    Dans le secret du crime Financier
    Les conflits d’intérêts . Nous avons une agence France Trésor pour le placement de notre dette . Théoriquement les hommes en place au sein de cette agence , ceux qui sont en charge du placement de cette dette , devraient être systématiquement choisis pour leur indépendance, leur probité , en éliminant tous les conflits d’intérêts potentiels .
    Et si l’on regarde les serviteurs du Trésor actuels , c’est dément :
    On retrouve
    ceux qui émettent des instruments de spéculation contre notre propre dette souveraine (émetteurs de CDS) de plus soupçonnés d’entente par la Commission Européenne (on attend toujours les conclusions de l’enquête initiée en 2010 !! )
    Ceux qui sont pris dans les scandales de fraudes sur les taux Libor Euribor
    Ceux qui sont pris dans les scandales de blanchiement
    Ceux qui sont pris dans les scandales d’évasion fiscale
    Enfin on retrouve les pires mafieux de la finance actuelle .
    Théoriquement , la première mission d’un Ministre de l’Economie et des Finances aurait dû être de faire le ménage .. Je pense que même si cette idée stupide lui était venue , il s’est trouvé beaucoup de conseils très influents pour lui expliquer que ce n’était pas une bonne idée .
    Il est inutile de penser qu’il y a une gauche et une droite en France : il y a deux partis et les deux partis sont totalement sous influence des lobbys. Et comme les députés doivent voter selon la consigne du parti , sans débats et sans avoir le droit de poser des questions … ce n’est pas la peine de faire un dessin .
    Il n’y a tout simplement plus de démocratie française .. Elle est morte . Si la démocratie française existait encore , ces fameux serviteurs du Trésor auraient déjà tous été remplacés par un autre système , permettant moins de manipulations . Des adjudications directes par ventes aux enchères par exemple, le public faisant partie des acquéreurs potentiels . Cela aurait permis d’éviter que l’on manipule la dette de l’état français .. Mais çà c’était sûrement trop simple et trop démocratique comme idée ..

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/15/offshore-leaks-la-base-de-donnees-ouverte-au-public_3430675_3234.html

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  • G L // 15.06.2013 à 12h59

    Quand les questions à résoudre n’impliquent pas de changements profonds les assemblées consultatives peuvent être utiles.

    Dans la période actuelle le « balancier Droite Gauche qui à chaque changement fait et défait ce que les autres on fait » ne change que des détails et on constate facilement le peu d’effets qu’il a (à part dissimuler les questions de fond à propos desquels ceux qui sont en balance nous disent qu’il n’y a pas d’alternative.)

    En réalité les changements nécessaires dépassent le cadre de chaque État (au point que ni une multitude de petites guerres ni une bonne grosse guerre mondiale ne semblent capables de les faire disparaître.) Ça entraine de gros problèmes de démocratie vu que les systèmes démocratiques actuels marchent d’autant mieux qu’ils concernent un petit nombre de gens (mettons en Islande avec 300.000 habitants.)

    Avant le début de la seconde guerre mondiale le nombre de gens qui souhaitaient la guerre était extrêmement réduit et son refus exprimé de manière claire par un nombre non négligeable de mouvements, mais…

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    • olivier m // 15.06.2013 à 15h01

      En effet, les démocraties les plus vivantes sont de petits états: Suisse, Suède, Danemark, Norvège, Islande.

      Le fédéralisme européen devrait se faire entre régions, entre démocraties de proximité. Les vieux états corrompus ne servent plus qu’à maintenir le train de vie de leurs aristocraties. L’ère des empires doit se terminer.

      Ce qui est petit étant plus efficace et moins dangereux, il faut aussi démanteler les conglomérats au profit des réseaux locaux, régionaux et continentaux de petites et moyennes entreprises: des PME aux ETI, pas plus gros. Et de préférence sur le modèle des coopératives.

      Reste à imaginer le moyen permettant de limiter la taille des entités économiques tout en ne freinant pas l’efficacité du système. Cela revient à imaginer l’équivalent de la division cellulaire naturelle. Une entreprise devenue trop grosse doit pouvoir se scinder en entités viables.

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      • G L // 16.06.2013 à 12h12

        A moins d’isoler ces petites entités les unes des autres – y compris en trouvant le moyen d’empêcher les guerres – avoir des entités de taille plus raisonnable ne résout ni les questions liées aux dépendances économiques (l’Islande devrait-elle être capable de survivre en étant coupée du reste du monde) ni le fait que nos moyens techniques sont tels qu’ils ont des effets sur l’ensemble de la planète (il peut désormais arriver aux Islandais de subir les conséquences de bêtises commises au Japon.)

        Ce n’est pas un problème nouveau mais certains de ses aspects sont plus graves et plus voyants qu’avant (la vie des Japonais a été gravement perturbée à plusieurs reprises à cause de dispositifs techniques mis au point par des américains en se basant sur des lois de la physique découvertes par un savant né en Allemagne…)

        Le patriotisme (qui n’ose le plus souvent pas dire son nom, se déguise sous le nom de « l’intérêt supérieur de la Nation » et tombe un peu du ciel comme le font les religions dont une seule est la bonne) continue à nous interdire de rechercher des réponses à ces questions.

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  • tchoo // 15.06.2013 à 14h47

    Obligation des élus à venir présenter leur bilan devant leurs électeurs régulièrement (tous les ans, tous les deux ans)
    mise en place de référendum révocatoire
    interdiction à vie pour tout élu coupable de tout délit en rapport avec sa fonction
    déjà si on fait cela, on pourra imaginer une autre démocratie

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  • raloul // 15.06.2013 à 14h56

    Bonjour!

    Cet article montre de nombreuses et graves lacunes et des biais assez catastrophiques à mon goût.

    A lire M. Attali, j’ai l’impression que dans sa vision la démocratie est mourante; j’ai également l’impression que les systèmes autoritaires semblent exercer une fascination sur le personnage.

    Alors d’abord, il faudrait que la démocratie soit réellement appliquée!!! Donnez au peuple français la possibilité de s’exprimer sur les sujets qui les intéressent, et respectez leur choix!
    Ensuite, j’inviterais volontiers M. Attali à venir faire un tour en Suisse pour voir comment se passe une votation, un référendum sur une question qui intéresse la population, qu’il voie comment marche un conseil communal, puis qu’il compare sérieusement avec le congrès du PC chinois, avant de donner des arguments que je trouve outrageusement spécieux.

    La démocratie réelle EST tout à fait « crédible », sans aucun doute selon mon expérience. C’est l’instrumentalisation des institutions par des pouvoirs financiers maffieux qui l’affaiblit, entre autres détériorations. Et pas un mot là-dessus? (« Ils doivent, plus généralement, oublier l’intérêt des générations suivantes, pour obéir à ce qu’ils croient être celui de leurs électeurs. » – ah! bon, il n’y aurait aucun lobby qui aurait quelque « intérêt » contraire à ceux des électeurs, aucun lien entre financiers et politiques par exemple?…redescends sur terre, Jacques….) Quelle est la « crédibilité » de tels arguments dans un débat sur la démocratie? débat certes nécessaire, mais justement pour la renforcer, l’améliorer.
    La proposition d’institutions « parallèles » en fin d’article n’aide pas à ce renforcement, ça ne fait à mon avis qu’ajouter de la confusion.

    P.s. 1: je trouve l’exemple choisi de l’Italie particulièrement piquant, quand on voit les mécanismes qui ont été à l’oeuvre pour la nomination de M. Monti….
    P.s. 2: je fais partie de la « génération suivante » par-rapport à celle de M. Attali, et j’aimerais bien que son discours dans cet article soit compris comme un stade avancé de lâcheté face aux défis réels dont ma génération hérite. Croire qu’en ajoutant une couche « d’Assemblée consultative » – vague et sans pouvoir – dediée aux intérêts à long terme, nous allons améliorer la gouvernance et sauver les intérêts des générations suivantes, c’est au mieux naïf à mon goût. Comment dépenser plus de pognon pour moins d’utilité…
    Ce serait plus intelligent, direct et clair de voter pour des personnalités réellement capables de saisir et d’incarner ces enjeux. Et si le système démocratique est tellement englué dans l’affairisme primaire – de sorte que de tels votes ne soient pas possibles -, prenons des mesures sérieuses et radicales contre l’affairisme, pas contre la démocratie.
    La démocratie reste malgré tous ses défauts un trésor qu’il faut préserver. La génération de M. Attali a déjà gaspillé ou bradé suffisament de trésors; je trouve très gonflé de vouloir en sus sabrer dans la démocratie…
    P.s.3: j’apprécie par ailleurs M. Attali pour d’autres choses, comme « Bruits. Essai sur l’économie politique de la musique », livre vraiment intéressant…

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    • G L // 17.06.2013 à 11h13

      Le seul intérêt d’avoir des assemblées consultatives serait de leur attribuer un droit d’enquête effectif et l’obligation de publier les informations et les opinions recueillies. La publication des débats sur la réforme bancaire par Olivier a été une action efficace de démocratie. Il en est de même de la publication des interrogatoires effectués par les commissions d’enquêtes du congrès US et des députés britanniques.

      À propos des référendums en Suisse il serait intéressant de savoir si et comment les citoyens peuvent réellement s’informer à propos de ce qui est soumis à leur vote (j’ai remarqué que vous semblez prendre tout le temps qu’il y faut.)

      En France les référendums se transforment le plus souvent en plébiscites (une sorte de référendum révocatoire…) peut-être parce qu’ils sont trop rares pour qu’on ait pris l’habitude de donner son avis sur un sujet précis plutôt que de déléguer toutes les décisions aux élus (aux yeux desquels il est préférable de prendre les décisions importantes avant que « l’opinion publique » s’en empare.)

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  • Grégory // 16.06.2013 à 15h19

    Je ne comprends pas: est ce que vraiment il y a lieu d’avoir confiance dans les élites que génèrent le système actuel ? Ne sont elles pas précisément ce qui nous a envoyé dans le mur ?

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  • casper // 17.06.2013 à 06h19

    Ca fait froid dans le dos. Non seulement c’est politiquement dangereux (la démocratie ça craint, on serait bien mieux a faire comme au Vatican…) mais c’est consternant de nullité.

    « des assemblées consultatives, composées de gens choisis parmi les militants de tous les partis démocratiques pour leur désintéressement et leur préoccupation du long terme »

    « choisis » comment? Par qui? Les elus aussi sont choisis en principe « pour leur désintéressement et leur préoccupation du long terme », mais on se trompe presque a chaque fois. Pourquoi Attali croit il qu’on se trompera moins avec son idée? Et parmi les militants des partis qui plus est… si on est encarté d’aucun parti on est plus citoyen? Et qui départagera les partis « démocratiques » des autres? Et par « consultatif » il faut bien évidement comprendre « dont on aura rien a foutre ».

    Il y en a tellement, des idées belles sur le papier et qui craignent dans la réalité. Mais cette idée la craint déjà a mort sur le papier.

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  • Crapaud Rouge // 17.06.2013 à 20h21

    Il manque un terme à la comparaison de M. Attali : le gouvernement chinois comme le Vatican se justifient de « corpus théoriques » stables, (marxisme et catholicisme), qu’ils ont pour mission de faire vivre. Quoi d’analogue dans l’idée de M. Attali ? Rien. Faute de pouvoir avancer une raison d’être, son idée est aussi viciée que celle de l’euro.

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