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27.mai.202127.5.2021 // Les Crises

Les GAFA ont opéré un coup d’État numérique – par Shoshana Zuboff

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Aujourd’hui, les géants d’Internet détiennent le pouvoir sur l’information, celle que l’on partage et celle qui nous concerne. Or ce “capitalisme de surveillance” menace la démocratie, avertit Shoshana Zuboff. Pour cette docteure en psychologie sociale, il est urgent de bâtir une civilisation de l’information véritablement démocratique.

Source : Swiss Neutral, Dominique, Shoshana Zuboff

Il y a vingt ans de cela, le gouvernement américain a ouvert grand les portes de la démocratie à de jeunes entreprises du web, allant jusqu’à y allumer une petite flambée en signe de bienvenue. Dans les années qui ont suivi, une société de la surveillance s’y est développée, une vision qui répondait aux besoins distincts mais mutuels des agences de renseignements et des acteurs privés du web, les unes comme les autres caressant le rêve d’une veille informationnelle généralisée.

Vingt ans plus tard, les flammes se sont propagées hors de l’écran, menaçant de réduire en cendres, le 6 janvier dernier, le siège même de la démocratie.

J’ai passé très exactement quarante-deux ans de ma vie à étudier la montée en puissance du numérique, c’est-à-dire le moteur économique de notre transition vers une civilisation de l’information. Ces vingt dernières années, j’ai pu observer les répercussions de ce drôle de mariage entre l’économie et la politique, j’ai vu de jeunes entreprises se métamorphoser en empires de la surveillance reposant sur des dispositifs internationaux d’analyse, de ciblage et de prédiction de nos comportements, que j’ai englobés sous le nom de “capitalisme de surveillance”.

Afin d’optimiser les profits qu’ils en tirent, ces nouveaux empires se sont servis de leurs outils de surveillance pour fomenter un coup d’État épistémologique totalement contraire à la démocratie qui se caractérise par une concentration sans précédent de données nous concernant, laquelle leur confère un pouvoir pour lequel ils n’ont à rendre aucun compte.

Le contrôle non légitime de l’information

Dans une civilisation de l’information, les sociétés se définissent par la question de la connaissance – comment se répartit-elle, quelle est l’autorité qui régit cette répartition, quel pouvoir protège cette autorité. Qui a la connaissance ? Qui décide qui l’a ? Et qui décide qui décide qui l’a ?

Ce sont les acteurs du capitalisme de surveillance qui détiennent aujourd’hui la réponse à chacune de ces questions, alors qu’ils n’ont jamais été portés au pouvoir. C’est l’essence même de ce coup d’État épistémologique. Ils revendiquent l’autorité de décider qui possède la connaissance en faisant valoir des droits de propriété sur nos informations personnelles et défendent cette autorité grâce à leur maîtrise de réseaux et d’infrastructures d’information devenus incontournables.

La tentative de coup d’État politique de Donald Trump s’inscrit dans le sillage de ce coup d’État qui ne dit pas son nom, fomenté depuis vingt ans par des réseaux “antisociaux” que nous avions pris un temps pour des outils de libération.

Le jour de son investiture, Joe Biden a déclaré que “la démocratie [avait] triomphé” et a promis de redonner sa juste place à la vérité dans la société démocratique. Mais aussi longtemps que nous n’aurons pas déjoué l’autre coup d’État, celui du capitalisme de surveillance, la démocratie et la vérité se trouveront toujours sous une épée de Damoclès.

La vie privée, une matière première gratuite

Le putsch épistémologique se décompose en quatre étapes.

La première est la mainmise sur les droits épistémologiques, dont découlera tout le reste. Le capitalisme de surveillance part d’un constat : une entreprise peut accaparer la vie des gens et la considérer comme une matière première gratuite dont elle extraira des données comportementales qu’elle déclarera ensuite comme sa propriété.

La deuxième étape est un creusement de l’écart épistémologique, c’est-à-dire la différence entre ce que je peux savoir et ce que l’on peut savoir de moi.

La troisième étape, celle que nous sommes en train de vivre, voit les prémices d’un chaos épistémologique provoqué par la montée en puissance des algorithmes, la dissémination d’informations mensongères et le microciblage, lesquels s’inscrivent généralement dans des stratégies de désinformation à des fins commerciales. Ses effets se font sentir dans le monde réel, où elle fractionne notre réalité collective, empoisonne le débat public, paralyse la démocratie et se solde parfois par des violences ou par des morts.

Dans la quatrième étape, la domination épistémologique est institutionnalisée et la gouvernance démocratique reléguée derrière la cybergouvernance du capitalisme de surveillance. La machine sait et le système décide, piloté et protégé par l’autorité illégitime et le pouvoir antidémocratique du capitalisme de surveillance. Chaque étape prend pour point d’appui la précédente. Le chaos épistémologique ouvre la voie à une domination épistémologique en affaiblissant la société démocratique – ce qui a sauté aux yeux lors de l’invasion du Capitole.

Définir l’ordre social de ce siècle

Nous sommes au siècle du numérique et assistons aux débuts de la civilisation de l’information. Une époque que l’on pourrait comparer aux balbutiements de l’ère industrielle, quand les patrons avaient le pouvoir et que leurs droits de propriété l’emportaient sur toute autre considération.

L’insoutenable vérité sur la situation actuelle, c’est que les États-Unis et la plupart des autres démocraties libérales ont abandonné la propriété et l’exploitation des données numériques aux acteurs du capitalisme de surveillance, qui, mus par des intérêts politico-économiques, concurrencent désormais la démocratie sur la question des droits et des principes fondamentaux qui définiront l’ordre social de ce siècle.

Cette année de pandémie et d’autocratie trumpienne a démultiplié les effets de ce putsch épistémologique, mettant au jour, bien avant le 6 janvier, le pouvoir dévastateur des réseaux “antisociaux”. La conscience grandissante de cet autre coup d’État et de la menace qu’il fait planer sur les sociétés démocratiques nous ouvrira-t-elle les yeux sur une vérité dérangeante qui se dessine depuis vingt ans ?

Car, entre la démocratie et la société de la surveillance, il faut choisir. On ne peut pas avoir les deux. Une société de la surveillance démocratique est une impossibilité existentielle et politique. Ne nous y trompons pas : c’est bien pour l’âme de notre civilisation de l’information que nous nous battons.

La tragédie nationale du 11 Septembre a totalement changé l’ordre des priorités à Washington : exit les débats autour des lois fédérales sur la confidentialité des données, place à la lubie de la veille informationnelle généralisée, qui se traduit par un intérêt décuplé pour les dernières solutions de surveillance de la Silicon Valley.

Main basse sur les données

En 2013, le directeur de la technologie à la CIA avait exposé la mission de l’agence, à savoir “tout récupérer et tout conserver sans limite de temps”, remerciant au passage les géants du web – dont Google, Facebook, YouTube, Twitter – ainsi que Fitbit [fabricant de montres connectées] et les opérateurs télécoms de la rendre possible.

Les racines révolutionnaires du capitalisme de surveillance […]

Article à lire en entier sur : Courrier International – Hors-série n°82, « Le coup d’Etat numérique »

Source : Swiss Neutral, Dominique, Shoshana Zuboff – 28/03/2021

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

LibEgaFra // 27.05.2021 à 08h30

Même Orwell n’avait pas imaginé que nous soyons les propres instruments de notre espionnage, que nous transportions avec nous un instrument de traçage permanent, que nous collaborerions volontairement à la transmission de nos « données personnelles ». Même la santé y passe. Marché juteux.

Enfin, quand je dis nous… sans moi.

30 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 27.05.2021 à 08h30

    Même Orwell n’avait pas imaginé que nous soyons les propres instruments de notre espionnage, que nous transportions avec nous un instrument de traçage permanent, que nous collaborerions volontairement à la transmission de nos « données personnelles ». Même la santé y passe. Marché juteux.

    Enfin, quand je dis nous… sans moi.

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    • thecis // 27.05.2021 à 10h08

      Quand on est « vieux », on peut le faire. Mais les jeunes de nos jours, beaucoup moins car ça défavorise leur intégration. Et je parle pas de lien social car les réseaux sociaux ne le favorise pas justement.

      Bref la pression sociale de nos adolescents qui se cherchent est le maillon faible exploité par ces entreprises avides de données…

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      • pseudo // 27.05.2021 à 10h49

        de toutes façons c’est devenu la norme, toute personne qui en dévie est automatiquement cataloguée weirdo à éviter.

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    • Kay // 28.05.2021 à 09h51

      Orwell non. Mais Aldous Huxley si.
      1984 d’Orwell était simpliste, avec des États totalitaires.
      Brave New World d’Aldous Huxley en revanche a bien vu que ce sont les petite gens cherchant leur bonheur d’individualistes qui mènerait le monde à un totalitarisme « accepté ».

      L’étude sociale d’Huxley est bien plus intéressante et subtile que celle d’Orwell.
      Et surtout, elle s’avère plus vraie de nos jours, où la plupart des gens choisissent volontiers de monnayer leur vie privée pour des services « gratuits ».

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  • micrabe // 27.05.2021 à 09h04

    Si vous pensez que ceux qui amassent, croisent, analysent toutes ces informations privées, ont de mauvaises intentions ou simplement des intentions cachées ou ne serait-ce que des intentions qu’ils se contentent de ne pas nous communiquer, vous faites partie des complotistes.

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  • Paul // 27.05.2021 à 09h26

     » Cette vulnérabilité à la destruction du sens commun s’explique par le jeune âge d’une civilisation de l’information qui n’a pas encore trouvé sa place dans la démocratie.  »

    Non, tout ce texte me semble bien naïf

    Tout ce qui se fait en ce monde, est basé sur le contrôle et l’exploitation.
    Dans chaque recoin.

    Tout moyen de Com est ciblé.
    Anciennement les textes, puis la radio ( que l’on soit France inter ou radio Londres )
    La « télé » « vision » a été l’étape cruciale. la ménagère de 50ans et tout le reste.
    Aujourd’hui le net,mais le net qui semblait poucoir échaper au contrôle ou à la bien pensence.
    Il faut tout vérouiller. L’auteur lui-même y semble favorable.
    Montre connectée, voiture connectée, surveillance totale et suppression pernicieusement de toute dissidence….
    Ceux qui dirigent et en profite n’ont rien à voir avec de la démocratie. Tout est pretexte à se servire
    https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-23-05-2021/#comment-693695

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  • Didier // 27.05.2021 à 10h22

    Et pendant ce temps, en France, la CNIL, censée nous protéger de ce genre de dérives, reste tranquillement les mains dans les poches sur un sujet aussi basique que le RGPD (réglementation générale de protection des données : le soi-disant « consentement éclairé » que donne l’internaute à l’usage des cookies, c’est-à-dire à l’une des techniques de base de l’espionnage total et permanent). Voir l’excellent – et glaçant – papier de La Quadrature du Net : https://www.laquadrature.net/2021/05/25/les-gafam-echappent-au-rgpd-avec-la-complicite-de-la-cnil/

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    • Grd-mère Michelle // 27.05.2021 à 14h22

      MERCI, Les Crises, d’aborder cette question essentielle!
      En tout cas, il me semble qu’il devrait être possible d’entamer une action citoyenne/juridique qui impose à l’État de permettre, à tout qui souhaite vivre SANS le numérique(par ex les personnes electro-sensibles…mais pas que) de pouvoir le faire tout en conservant leurs droits.
      (Je pense ici d’abord aux services publics d’enregistrement de la population et à l’accès aux biens et services de première nécessité…mais pas que).

      Le coup de force commercial perpétré par l’industrie numérique à l’occasion de la pandémie (particulièrement les pratiques de télé-travail et de l’enseignement à distance) ne peut pas rester sans réaction: heureusement, il semble que les principaux intéressé-e-s se mobilisent…

      Car, je crois(?), aucune loi n’impose à quiconque de posséder un ordi ou un smartphone… (Contrairement, par exemple, à la carte d’identité).
      Nous sommes mis-es devant le fait accompli, du fait de la collusion politico-économique, où la « nécessité fait loi » : nécessité de se servir de ce type appareil(souvent assortie, l’avez-vous remarqué?, de la nécessité de pratiquer la langue anglaise…)

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  • degorde // 27.05.2021 à 10h58

    On peut aussi prendre des précautions dans ses communications. De nos jours il n’est pas compliqué d’installer sur son ordi/Smartphone un VPN et de crypter les communications.
    On peut aussi acheter des cartes prépayées pour certaines communications;
    on peut encore pour se déplacer mettre son téléphone sur mode « avion »
    des moyens existent, sachons les utiliser.

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    • Vlad // 27.05.2021 à 13h23

      Dégoogliser internet, filtres anti sniffeurs, locigiels propres, se passer des réseaux sociaux et d’un smartphone si possible,… Et bien d’autres pratiques !
      Trop compliqué pour madame Michu.
      De la gratuité nait l’avidité et la perte de notre vie privée. C’est triste parce qu’internet au départ c’était tout sauf ce pillage de données.

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    • Nico // 27.05.2021 à 20h56

      Oui mais tout le monde n’a pas les connaissances techniques pour ça au contraire

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  • Renaud // 27.05.2021 à 11h11

    «  »(……) asseoir l’autorité de la démocratie sur les boîtes noires des activités internes des principales plateformes. » »

    Certes, c’est là le sens de cet article. Mais restera toujours la perpétuelle et classique course – interne – à la technologie en prenant l’image suivante : les missiles, puis les antimissiles, puis les missiles antimissiles, etc. etc.
    À présent où la technologie s’affine de façon exponentielle, les développements technologiques profitent autant aux pirates qu’à ceux chargés d’appliquer la loi. C’est celui ou ceux qui sont le plus avancés en technologie qui ont le plus de possibilités de – dominer -, puisque c’est ça qui est tapi au fond de nos neurones….

    Mais pour avoir une représentation rétrospective ‘bon enfant’ de cette question, autrefois on disait que les facteurs des PTT étaient parmi les mieux renseignés, voire familiers de la vie personnelle et domestiques des gens dans les campagnes, les villages et les quartiers des villes. Les GAFA seraient donc les descendants sans âmes des braves facteurs d’autrefois ? Exemple en chanson en 1931 :
    Georges Milton  » dans les P.T.T  » 1931 – YouTube

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    • Grd-mère Michelle // 27.05.2021 à 15h04

      À propos de la Poste: rappelons-nous qu’ouvrir un « pli » qui ne nous est pas destiné est une infraction! Des adolescent-e-s ont même pu attaquer leurs parents en justice dans ce cas…

      Il est évident que ceux/celles qui possèdent les « clefs » (les codes de publication) de la communication d’un groupe, d’un mouvement, d’un parti, sont ceux/celles qui le dominent.
      Rencontré cette problématique dans plusieurs groupes qui se prétendaient « horizontaux ».
      NON, « dominer » n’est pas tapi au fond de NOS neurones(à tou-te-s), mais bien de celles de certaines personnes intéressées aux privilèges que dominer engendre.
      Malheureusement, leur impact est tellement puissant (plus puissant que jamais grâce aux moyens modernes de communication) que l’aspiration à la liberté, à l’autonomie, des autres (qu’on a pu observer à l’occasion de la pandémie) se transforme généralement en soumission résignée…
      Résistons! L’autorité de la démocratie, c’est la défense des droits et des devoirs communs en justice, et leur r-établissement par une collaboration plus intense entre les citoyen-ne-s et les partis(démocratie participative- instruction civique dès le plus jeune âge).

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      • TZYACK // 27.05.2021 à 16h55

        L’information est une ressource comme toutes les matières premières, d’autant plus abondante que ces dernière se font rares !
        Ainsi, l’information a d’autant moins de valeur, de nos jours, qu’elle est abondante et à contretemps.
        Son traitement automatique ne dévoile que ce qui est recherché : L’interprétation de ses résultats ne sera toujours qu’une appréciation globale, variable et subjective.

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      • Grd-mère Michelle // 28.05.2021 à 14h03

        L’information est UTILISÉE EN TANT QUE ressource (dans quels buts? en fonction de quels besoins, de quelles valeurs?), comme toutes les matières premières(que le « grand public » bien informé contraint parfois à ne plus utiliser inconsidérément- voir le charbon, et, espérons-le, les matériaux nécessaires à la production de l’énergie nucléaire).
        N’oublions jamais qu’en ce moment, des gens(comme vous et moi, même s’ils sont noirs), hommes, femmes et enfants, passent leur vie à creuser nuit et jour avec leurs mains dans des trous profonds pour fournir les matériaux nécessaires au fonctionnement de la technique informatique(en fait pour gagner un peu d’argent afin de pouvoir s’acheter des denrées à manger, qu’ils ne peuvent plus cultiver sur leurs terres confisquées, exploitées comme eux/elles pour notre confort et notre « information »).
        Voir certain reportage filmé dans l’est de la république démocratique du Congo, dont je n’ai pas le lien pour le moment(là où la terre gronde en ce moment-taper Goma).

        Une information juste, correcte, exacte, vérifiée (dans la mesure du possible) est d’une valeur inestimable, car elle nous permet de nous écarter de l’illusion, de nous approcher de la réalité, et nous offre ainsi la possibilité de transformer nous-même cette réalité, de la construire selon notre volonté propre, au lieu de laisser ce soin à des « dirigeant-e-s » en tous genres.

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  • calal // 27.05.2021 à 11h19

    https://www.zerohedge.com/political/how-zuckerberg-millions-paid-progressives-work-2020-vote-officials-nationwide

    Zuckerberg et sa femme aurait donne 350 millions de dollars pour aider a organiser les elections de 2020 aux etats unis en periode de covid.

    extrait:
    « ”We hear about dark money and corporations buying ads, but never have we seen hundreds of millions of private dollars going into the conducting of elections. And states didn’t have any laws on the books to stop it.” »

    On a l’habitude d’argent et d’entreprises qui achetent des spots electoraux mais on n’a jamais vu des centaines de millions de dollars d’argent prive alloue a l’organisation des elections elles memes. Et les etats n’ont aucune loi de prevue pour empecher que cela se reproduise a nouveau…

    Bientot les gafam vont organiser les elections,on votera en mettant un like au candidat pour lequel on veut voter sur son telephone et c’est les algos de facebook qui feront le decomptage…

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    • Paul // 27.05.2021 à 13h53

      mais en fait,c’est juste deja le cas.
      Et le tout numérique va encore le faciliter

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    • Grd-mère Michelle // 27.05.2021 à 15h18

      Le « tout numérique » NE DOIT PAS EXISTER!
      C’est notre responsabilité à chacun-e de nous bouger pour l’empêcher!
      Voir les groupes de réflexion/action contre l’installation de la 5G.

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  • Brigitte // 27.05.2021 à 19h36

     » il est urgent de bâtir une civilisation de l’information véritablement démocratique »
    Que veut dire une information démocratique? Cela mériterait d’être précisé.
    Les réseaux sociaux sont une forme de démocratie de l’information et on voit bien que ça ne fonctionne pas. L’information mute en devenant virale.
    L’information doit être faite par des professionnels cad des journalistes, comme la médecine est faite par des médecins et l’enseignement par des profs. C’est une forme de démocratie représentative.
    Après, il y a différentes façons pour un journaliste de diffuser de l’information et le média numérique permet de la démultiplier, de la croiser et de reformater. C’est le cas du site les crises, qui sélectionne de l’information pour une communauté d’internautes qui s’y retrouvent plus ou moins.
    Rien n’est parfait…
    Les GAFA n’ont rien à voir avec le journalisme. Ils vendent du support, du flux. Le problème est que la technologie a pris le pas sur l’information. Il faut absolument que l’information reste un savoir-faire humain et non un outil numérique.

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    • BOURDEAUX // 28.05.2021 à 08h37

      Je partage votre propos. R. Aron disait déjà que les lecteurs qui cherchent dans la lecture d’un journal des informations brutes sont une minorité; la majorité y cherche la justification de ses opinions, et aucun de nous je crois ne peut prétendre échapper toujours à cette faiblesse. Invoquer LA VERITE comme le graal menacé par les GAFA est donc une gaudriole. La vérité des faits sera toujours accessible à ceux qui la cherchent. Quant aux analyses qui en sont faites, quelqu’un qui prétend en interdire certaines au profit d’autres ne fait rien d’autre que de protéger l’industrie de l’information du sens critique.

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      • Paul // 28.05.2021 à 09h03

        Faux. la vérité des faits, c’est comme un témoignage.ça reste discutable.
        Tout comme la « vérité » « historique »
        tout se construit.

        les lecteurs « cherchent », non, on leur donne en priorité ce qu’on veut. Le mainstream impose le courant et comme la pub, même si on pense tous y être insensible, quelque part, ça impacte.

        Quand aux « peofessionnels » avec le corona, on voit bien où ça nous mène.

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  • Incognitototo // 28.05.2021 à 18h29

    À l’exception de la plupart des commentateurs de ce site, il faut bien constater qu’une très grande majorité des utilisateurs d’internet, ordiphone et autres « avancées » technologiques ne sont absolument pas sensibilisés (ni formés) à l’énorme avancée totalitaire que constituent toutes ces technologies qui nous tracent, nous catégorisent, nous profilent et nous « violent » sans notre consentement… tout cela, faut-il le préciser, sans qu’aucun politique (encore une fois) ne nous ait jamais demandé notre avis pour autoriser, de fait, ces agressions caractérisées, pénalement condamnables.

    Pour rappel, les Articles 226-1 à 226-7 du Code pénal sanctionnent les atteintes à la vie privée, mais « bizarrement » jamais personne n’a songé à les faire appliquer pour les acteurs internet (ou le Linky), tandis que les dernières lois sécuritaires s’assoient sans aucune vergogne dessus.

    Aussi, je suis vraiment très pessimiste sur nos possibilités d’y mettre fin, d’autant que nombreux sont ceux (dont une majorité dans les jeunes générations) qui ne semblent pas du tout voir où est le problème, avec le fameux déni : « je n’ai rien à cacher »… » ; tandis que par ailleurs, les intérêts capitalistes qu’il faut affronter sont tellement colossaux (les GAFAM) que la lutte semble perdue d’avance.

    Alors, très clairement : 2 internet (le libre et le commercial) et 2 types d’utilisateurs (les soumis aux Gafam et les utilisateurs de libres) vont diverger de plus en plus…
    Avez-vous remarqué que cela se met progressivement en place : certains sites si vous refusez les cookies (et/ou disposez de filtre à pub) vous demandent de payer pour l’accès à leurs pages. Au moins, c’est clair et cohérent, et je suis curieux de voir comment l’internet va évoluer si nos législateurs obligent à des informations et des choix plus clairs chaque fois que quelqu’un veut accéder à un site.

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    • BOURDEAUX // 28.05.2021 à 19h03

      « certains sites si vous refusez les cookies (et/ou disposez de filtre à pub) vous demandent de payer pour l’accès à leurs pages. » En effet, et comme vous le dites après, c’est clair et cohérent. L’explication de tout cela est assez simple et terre à terre : les sites internet ont besoin de la publicité pour vivre; et aucun journal papier n’a jamais demandé l’avis de ses lecteurs avant d’insérer une pub pour un parfum dans ses pages. Tout le pataquès qui est fait autour des « données personnelles » n’est qu’imposture, car ces données ne sont très largement que nos profils de « consommateurs ». Je ne dis pas que le système est parfait, mais si l’objectif est de tuer le modèle économique des sites internet, alors ils deviendront tous payant : et ne pas le dire est malhonnête.

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      • Incognitototo // 28.05.2021 à 21h18

        Vous semblez confondre 2 problèmes totalement différents, dont les implications ne sont pas du tout les mêmes : celui de la publicité qui existe depuis l’ancienne Égypte, avec celui du fichage, traçage et profilage (une innovation des régimes totalitaires) qui sont clairement des infractions pénales qui tombent sous le coup des articles que je citais.

        Si la publicité est demandeuse du ciblage que permettent le traçage et le profilage, pour autant ces derniers sont à la base de tous les régimes totalitaires, et c’est autrement plus grave qu’une pub que l’on peut ignorer (personnellement, je pense que de toute ma vie jamais une pub ne m’a provoqué une envie d’achat). Le problème est que les sites internet (mais aussi les OS et autres applications, à l’exception des « libres ») ne font plus l’un sans l’autre.

        Bref, c’est très différent de faire une « information » non ciblée pour un produit quelconque, avec un fichage généralisé qui rentre dans notre vie privée pour nous tracer, analyser, catégoriser, savoir ce que l’on pense, d’où on vient, qui on est, où on va… Quels qu’en puissent être les buts (commerciaux ou politiques), c’est la porte ouverte à tous les abus et manipulations de masse.

        Cette société orwellienne qui veut nous essentialiser et nous réduire à leurs grilles d’analyse est un danger bien plus grave que tout ce que nos auteurs de SF dystopiques ont pu imaginer, parce qu’elle s’installe « avec » le consentement de tous les « inconscients » des conséquences… et de nos politiques.

        P.-S. : j’attends d’ailleurs le prochain scandale consécutif à la récolte des données de santé d’une majorité de Français par le site privé Doctolib…

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  • Maurice // 31.05.2021 à 10h27

    Big Data, Big Pharma, Big Tech …
    Le tout numérique avance à grand pas sous nos yeux et nous sommes comme tétanisés !
    Les lois bio éthiques, la CNIL, tout ce qui pourrait nous protéger, tout est TROP LENT. Il y a des boîtes qui collectent notre ADN en ce moment: qu’y a t’il de plus intime ??
    Ces données sont en circulation et on ne sait pas trop comment elles sont protégées. Certains ont fourni leur ADN pour connaître leur ascendance, leurs origines ethniques … qu’y a t’il en bas des contrats, en petits caractères ?
    Ces données sont elles la propriété des sociétés qui les ont collectées ? Peuvent elles en disposer comme bon leur semble ?
    Huxley n’était pas un auteur de SF: c’était un lanceur d’alerte !

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  • Fernet-Branca // 31.05.2021 à 13h44

    Et sur Facebook en début d’année il fallait mettre sa photo de profil pour que la reconnaissance faciale soit facilitée. Je l’ai pas mise et mon compte a été fermé.

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  • Undertaker // 31.05.2021 à 13h48

    Vous avez un dossier cette semaine sur la surveillance en France dans l’Express https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/le-dossier-de-l-express-tous-surveilles-et-alors_2151740.html

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