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25.février.202025.2.2020 // Les Crises

Les trois thermomètres de l’action contre le réchauffement climatique – Par Christian de Perthuis

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Source : The Conversation, Christian de Perthuis, 19-01-2020

Les rejets de CO2 provenant des énergies fossiles et des procédés industriels composent près de 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous enseignent les rapports du GIEC. Pour chaque pays, il existe trois façons de les mesurer : l’empreinte carbone territoriale calcule les rejets de CO2 à l’intérieur des frontières d’un pays ; l’empreinte de consommation, ceux résultant des usages finaux de biens et services ; et l’empreinte d’extraction, ceux issus de l’extraction d’énergie fossile.

Ces trois empreintes ne s’additionnent pas. Elles constituent trois thermomètres bien distincts, donnant des images qui peuvent être assez différentes : en 2017, l’empreinte carbone territoriale de la France était, par exemple, de 5,3 tonnes de CO2 par habitant, pour une empreinte de consommation de 7,1 tonnes et une empreinte d’extraction de 0,03 tonne.

Leur complémentarité éclaire les enjeux de la décarbonation des économies.

L’empreinte territoriale

Le thermomètre communément utilisé pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre d’un pays est l’inventaire national, réalisé en France par le Centre interprofessionnel technique de la pollution atmosphérique (Citepa).

Lors des COP, c’est lui qu’on utilise pour négocier les engagements des différents pays. Chaque État est souverain sur son territoire et donc directement responsable de son empreinte territoriale. Un système de « monitoring, reporting, verification », encore embryonnaire pour la majorité des pays en développement, devrait se mettre en place dans le cadre de l’accord de Paris pour mieux suivre ces réalisations.

Ces inventaires sont calculés à partir de méthodes harmonisées par le GIEC. La partie la plus robuste est celle concernant le CO2d’origine énergétique ou résultant de procédés industriels. Les marges d’incertitude sont bien plus faibles que pour les émissions et les absorptions liées à l’agriculture et à la forêt.

La récente édition du Global Carbon Budget donne une image complète de ces empreintes territoriales dans le monde jusqu’en 2018. Cette année-là, les rejets de CO2 dans l’atmosphère résultant de l’usage d’énergie fossile et de procédés industriels ont atteint 36,5 gigatonnes de CO2, soit 4,8 tonnes par habitant : ce qu’on émet en produisant 3 tonnes d’acier ou en roulant 20 000 km dans une voiture de moyenne gamme. Les quatre premiers émetteurs – Chine, États-Unis, Union européenne, Inde – contribuent pour un peu plus de 60 % à ces rejets, mais connaissent des évolutions contrastées.

L’Union européenne est la première à avoir atteint son pic d’émissions en 1980. Son poids relatif a depuis décliné pour représenter moins de 10 % du total mondial. Les États-Unis l’ont atteint en 2005, avec la révolution du gaz de schiste qui a chassé le charbon de la production électrique. Malgré tous ses efforts, Donald Trump n’est pas parvenu à inverser la tendance…

On a pu penser que la Chine atteignait à son tour son pic avec la stabilisation de ses émissions entre 2014 et 2016. Un diagnostic contredit par la reprise observée depuis 2016. Malgré un niveau d’émissions par tête de seulement 2 tonnes de CO2, l’Inde est devenue le quatrième émetteur mondial et ne devrait pas tarder à dépasser l’Europe.

Depuis 2010, c’est dans le bloc du « reste du monde » que les émissions de CO2 se son accrues le plus rapidement, avec deux groupes très dynamiques : le Proche-Orient et la Russie, d’une part, les autres économies émergentes d’Asie d’autre part. L’Afrique au sud du Sahara pèse encore très peu, la majorité de la population restant tributaire de la biomasse traditionnelle (hors Afrique du Sud), mais son poids pourrait fortement augmenter si le continent reproduit les schémas historiques de développement basés sur l’énergie fossile.

Émissions annuelles de CO₂ lié aux énergies fossiles et projections pour 2019. Global Carbon Budget (édition 2019), CC BY-NC-ND

L’empreinte de consommation

Si l’on accélère la réduction des émissions en Europe avec le « Green Deal » (pacte vert pour l’Europe), le plan de décarbonation présenté en décembre 2019 par la nouvelle Commission européenne, le risque est de délocaliser certains procédés de production fortement émetteurs pour réduire l’empreinte carbone territoriale, tout en continuant à consommer les mêmes biens produits à l’étranger.

Les émissions induites par nos achats apparaîtront dès lors dans l’empreinte territoriale des pays d’origine. Avec ce jeu des vases communicants, l’opération sera blanche pour le climat. C’est ici qu’intervient le second thermomètre mesurant l’empreinte de consommation.

Celle-ci recense les émissions résultant de l’usage final des biens et services dans une économie. Pour la calculer, il convient de corriger les émissions observées sur le territoire des effets du commerce extérieur : celles induites par les importations de biens et services émetteurs de CO2 doivent être ajoutées ; celles incluses dans les exportations doivent être retranchées.

Les calculs sont complexes et beaucoup moins précis que ceux de l’empreinte carbone territoriale. C’est pourquoi l’empreinte de consommation n’a pas vocation à s’y substituer, mais à apporter un regard complémentaire qui renvoie à la question des modes de vie et des règles du commerce international.

CO₂ : empreintes territoriales et de consommation (2017). Auteur à partir des données du « Global Carbon Budget » (édition 2019), CC BY-NC-ND

Deux bases de données permettent de comparer l’empreinte territoriale des pays avec leur empreinte de consommation pour le CO2 d’origine énergétique : celle de l’OCDE et celle du Global Carbon Budget que nous utilisons ici. La mondialisation s’est traduite par une relocalisation importante d’industries fortement émettrices dans les pays émergents, notamment en Chine, qui est le premier exportateur mondial d’émissions de CO2incorporées dans les biens manufacturés. Dans ces pays, l’empreinte de consommation est inférieure à l’empreinte territoriale.

Symétriquement, l’Union européenne est le premier importateur net d’émissions de CO2, avec une empreinte de consommation qui dépasse de 23 % les émissions de son territoire (20 % au Japon et 5 % aux États-Unis). À l’intérieur de l’Europe, les situations restent très hétérogènes, entre le Royaume-Uni et la France, où la désindustrialisation a creusé l’écart entre l’empreinte de consommation et les émissions territoriales ; et l’Allemagne et la Pologne où l’industrie a bien mieux résisté à la mondialisation.

Pour éviter que le Green Deal européen provoque des fuites de carbone, deux antidotes existent : l’adoption de modes de consommation plus sobres, limitant nos achats de biens importés à faible coût et fortement émetteurs de CO2 dans leurs pays d’origine – c’est le volet mode de vie. Et la protection commerciale des frontières, via une taxe à l’importation renchérissant ces biens importés.

Il s’agirait d’un tournant majeur car, jusqu’à présent, l’Europe a subordonné sa politique climatique aux règles du libre-échange. La nouvelle présidente de la Commission, Ursula Von Der Leyden, a esquissé un tel virage en appelant de ses vœux la mise en place d’un mécanisme d’ajustement aux frontières. Reste à mettre en œuvre ce chantier, particulièrement complexe.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, présentant le « pacte vert », le 11 décembre 2019. (Euractiv/YouTube).

L’empreinte d’extraction

Tout à l’amont des chaînes de valeur, l’empreinte carbone d’extraction constitue le miroir de l’empreinte de consommation. Elle calcule les émissions de CO2 qui résulteront de l’extraction des énergies fossiles, que ces émissions surviennent dans le pays exploitant les gisements ou à l’étranger. Techniquement, l’empreinte carbone des producteurs d’énergies fossiles est plus facile à calculer que l’empreinte de consommation car il n’y a que trois produits à considérer : le charbon, le pétrole et le gaz d’origine fossile.

Dans son rapport « Production Gap », le programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) a calculé l’empreinte carbone de production pour l’année 2017.

Avec ce troisième thermomètre, se dessine une nouvelle cartographie des émissions mondiales de CO2. De nouveaux entrants apparaissent dans le top-6 des émetteurs de CO2 : l’Arabie saoudite et l’Australie, pays moyennement peuplés mais gros exportateurs d’énergie fossile. L’Europe et le Japon disparaissent de la liste des principaux émetteurs car ils importent la plus grande partie de leur énergie fossile.

Empreinte carbone des producteurs d’énergie fossile (2017) UNEP, The Production Gap (2019), CC BY-NC-ND

En Europe de l’Ouest, le pays à l’empreinte de production la plus élevée est la Norvège, devenue le troisième exportateur mondial de gaz naturel. L’Allemagne et la Pologne suivent du fait de leurs productions charbonnières. Le Royaume-Uni, qui fut le premier producteur mondial d’énergie fossile, pointe à la 27e place. Quant à la France, son empreinte d’extraction est devenue symbolique à la suite de la fermeture des houillères et de l’épuisement du gisement de gaz de Lacq.

Dans son analyse de l’empreinte carbone d’extraction, l’UNEP constate que les plans de développement des énergies fossiles sont en fort décalage avec les cibles de réduction d’émission de l’accord de Paris. Se remettre dans la bonne direction implique qu’on renonce à exploiter une grande partie des gisements accessibles sous nos pieds. Ce désinvestissement des énergies fossiles constitue une priorité absolue pour accélérer la transition énergétique.

La vérité est que le coût de ce désinvestissement n’est provisionné, ni dans les comptes des entreprises minières ou pétrolières, ni dans les politiques publiques qui devront massivement accompagner les restructurations des appareils de production.

Comme nous l’avons analysé plus en détail dans le Tic-tac de l’horloge climatique, sans une tarification carbone qui renchérisse fortement le coût des énergies fossiles, nous aurons bien du mal à financer ce désinvestissement aussi massif que nécessaire.

Source : The Conversation, Christian de Perthuis, 19-01-2020

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Yuri G. // 25.02.2020 à 08h38

« sans une tarification carbone qui renchérisse fortement le coût des énergies fossiles, nous aurons bien du mal à financer ce désinvestissement aussi massif que nécessaire. »

Je m’attendais à cette conclusion. Sauf qu’une telle mesure finirait d’achever l’activité agricole en France (pour parler de ce que je connais). Déjà, on nous a supprimé le GNR, ce qui veut dire qu’on payera le carburant au prix de la pompe à partir de 2022 et vu la santé économique des exploitations, je doute qu’il faille s’en réjouir.
Quelles vont être les options? Investir dans un tracteur électrique à 150.000€ et s’endetter sur 60 ans ?
Il faudra qu’on m’explique en quoi jeter à la casse un tracteur qui marche encore serait un acte écologique.
Je suis d’accord qu’il faut absolument réduire notre utilisation d’hydrocarbures en agriculture, et je pense que nous sommes beaucoup à y travailler. Mais ce genre de propositions venant de têtes pensantes déconnectées de la réalité est à mon avis complètement contre-productif.

55 réactions et commentaires

  • calal // 25.02.2020 à 08h06

     » Et la protection commerciale des frontières, via une taxe à l’importation renchérissant ces biens importés. »

    comment revenir en arriere sans avouer qu’on s’est plante …Pis comme on s’est pas plante ,pas besoin de demissionner ou de changer de dirigeant…

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  • Yuri G. // 25.02.2020 à 08h38

    « sans une tarification carbone qui renchérisse fortement le coût des énergies fossiles, nous aurons bien du mal à financer ce désinvestissement aussi massif que nécessaire. »

    Je m’attendais à cette conclusion. Sauf qu’une telle mesure finirait d’achever l’activité agricole en France (pour parler de ce que je connais). Déjà, on nous a supprimé le GNR, ce qui veut dire qu’on payera le carburant au prix de la pompe à partir de 2022 et vu la santé économique des exploitations, je doute qu’il faille s’en réjouir.
    Quelles vont être les options? Investir dans un tracteur électrique à 150.000€ et s’endetter sur 60 ans ?
    Il faudra qu’on m’explique en quoi jeter à la casse un tracteur qui marche encore serait un acte écologique.
    Je suis d’accord qu’il faut absolument réduire notre utilisation d’hydrocarbures en agriculture, et je pense que nous sommes beaucoup à y travailler. Mais ce genre de propositions venant de têtes pensantes déconnectées de la réalité est à mon avis complètement contre-productif.

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    • Fritz // 25.02.2020 à 08h45

      Merci pour votre contribution. Beaucoup de gens ont oublié qu’ils mangent grâce à l’agriculture.

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      • pascal // 25.02.2020 à 11h28

        Beaucoup de gens oublie aussi qu’entre pesticides, herbicides, pertubateurs endocrinien…, il n’y a que du cancer en barquette à manger.

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        • Yuri G. // 25.02.2020 à 13h48

          Vous parlez de cancer en barquette. Personne ne vous force à manger les « plats transformés » que l’industrie alimentaire vous propose. On a quand même la chance en France d’avoir une agriculture très réglementée au niveau phyto-sanitaire, et dont on peut être fier si je compare avec nos voisins européens. Si on se fournit chez des producteurs locaux avec lesquels s’établit un lien de confiance, je pense qu’il n’y a globalement aucun problème. Il est un peu facile d’accuser les agriculteurs de générer des cancers quand on voit les modes de vie toxiques qui ont cours aujourd’hui.
          Je suis personnellement en bio, mais ça ne me place pas automatiquement dans le camp du « bien » ni ne m’autorise à cracher sur mes collègues conventionnels.
          Faire une fixette sur les « produits chimiques » vous empêche de voir les vrais enjeux en agriculture.

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          • Rémi // 04.03.2020 à 15h44

            Je pense que l’on devrait cracher à la figure des agriculteurs. Vous vous rendez comptes qu’ils élévent des conchons avec des nitrates qui sont un cancérigéne connu et reconnu. Ah bah, on me dit que les nitrates sont ajoutés dans la chaines de fabrication et que le fait que tous les organismes de recherche sur le cancer vous disent que c’est dangereux n’ajmais déclencher une protestation des écologistes.
            Par contre dés qu’il s’agit d’un produit fait par Monsanto, alors là, la plus petite étude scientifique devient une preuve accablante. Ex le glyphosate.
            Donc mon cher Pascal si vous voulez réduire votre risque de cancer:
            -Cessez la clope.
            -Cessez les produit nitraté, notament la charcuterie.
            Et ensuite, vous verrez que votre cancer du bien evidement au Glyphosate viendra nettement plus lentrement.
            C’est ce que j’ai fait, même si je consomme encore de ca et là de la charcuterie et je ne m’en porte pas plus mal.
            Je fait également atttention aux phosphates qui énervent les enfants.
            Après pour mon cancer, je ne me fait aucune illuson avec le stress au travail grâce aux excellentes politique de pleine emploi que nous menons, je gagnerait quand même mon lot oncologique.

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        • delta // 27.02.2020 à 11h19

          dans l’ensemble même commentaire que Yuri G. , il faut essayer de consommer des produits locaux et frais . Pour beaucoup ça demande un effort d’apprentissage , du temps et ça n’a rien d’évident , mais c’est un formidable levier pour aider l’agriculture de demain et sa propre santé .

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    • lecrabe // 25.02.2020 à 09h35

      Une telle mesure finirait d’achever l’activité agricole… basée sur un minimum de main d’oeuvre et un maximum de combustible fossile. Dommage que l’écologie entre en contradiction avec le modèle capitaliste agricole d’après-guerre basé sur la monoculture intensive et l’usage massif des produits pétroliers, sans quoi les agriculteurs d’aujourd’hui seraient aussi bien accompagnés (humainement, intellectuellement, financièrement) que ceux d’hier pour passer d’un modèle à un autre.
      Là effectivement, baser une transition d’une telle ampleur (et d’une telle nécessité) sur la seule répression fiscale c’est faire le choix de la violence et de s’attaquer aux exploitations les plus faibles, encore des drames en perspective.
      Sinon le fait de se débarrasser d’une machine qui fonctionne sur la consommation de pétrole et rejette des gaz à effet de serre est un acte intrinsèquement écologique, et ça ne peut concerner que des machines qui marchent encore, celles qui ne marchent plus ne sont pas une source de pollution 😉

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      • Yuri G. // 25.02.2020 à 14h57

        Concernant la main d’oeuvre, il serait effectivement souhaitable que des citadins viennent grossir nos rangs ( vu que que 45% d’agriculteurs prennent leur retraite dans les dix prochaines années ). Mais je crois que ce n’est pas trop prévu. Quant à penser que les agriculteurs étaient « mieux accompagnés dans le passé », je crois qu’il va falloir ouvrir un livre d’histoire.
        Si vous croyez qu’acheter un tracteur neuf blindé de technologie (et dont on ne sait même pas recycler les batteries – sans parler de l’empreinte carbone niveau extraction de minerais rares, etc) est plus écologique que de continuer à utiliser son vieux tracteur qui marche très bien (et qu’on peut se réparer soi-même), alors il est bien malvenu de critiquer le système capitaliste!
        Comme vous le dites d’ailleurs dans l’avant-dernier paragraphe, cette soi-disant transition écologique va se faire au détriment des petites fermes et favoriser par effet d’échelle le système que vous décriez tant (eux seuls pourront se permettre les nouveaux tracteurs tournant à l’énergie nucléaire).

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        • lecrabe // 26.02.2020 à 18h57

          Vous n’avez sans doute pas saisi le trait d’humour: ne plus faire tourner un moteur est écologique en soi, mais bien sûr si vous jetez votre vieux tracteur pour le remplacer par un autre… c’est pas très écolo!
          Quant à la transition écologique pensée par nos gouvernants, c’est une vaste blague, ce sont les mêmes qui font des COPXX, on n’a pas grand chose à attendre d’eux.
          La transition on va devoir la faire nous même, revenir à une polyculture sur des petites exploitations familiales, nos aïeux la pratiquaient jusqu’à la libération, on devrait pouvoir s’en sortir techniquement, financièrement c’est une autre histoire.
          Car si les gouvernements post 1950 ont accompagné cette « révolution verte » qui a consisté à passer d’une agriculture paysanne à une industrie pétrolière, aujourd’hui nous les aurons contre nous.
          En tout cas on est d’accord, c’est pas les tracteurs électriques et les drones bardés de sondes qui vont sauver une agriculture française déjà moribonde.
          Allez, au moins à la campagne on a des manches qu’on sait retrousser et de l’huile de coude à revendre!

            +5

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          • tepavac // 27.02.2020 à 15h23

            Lorsqu’en 2004 je suis revenu de Roumanie, et qu’on me demandait comment était la vie « làbas » , je répondais invariablement qu’ils sont en avance sur nous, ils ont déjà la charrue et les chevaux, tous s’en gaussaient…

            Ils doivent certainement repenser à ces paroles aujourd’hui, presque vingt ans après.

            En tout cas je trouve très salutaire que certains ici, au lieu de polémiquer sur les causes, essayent de trouver des solutions pour l’avenir en échangeant des informations essentielles à la, comment dire, adaptation au nouvel habitacle mondiale….

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    • Owen // 25.02.2020 à 09h44

      Les autorités ne vérifient pas l’efficacité, ou non, du moteur Pantone, elles n’examinent pas l’utilisation, au moins sectorielle, du carburant avec l’huile de colza, au bilan carbone nul, avec les moteurs Diesel compatibles. On peut même voir pour associer ces deux techniques et réduire encore la consommation de carburant.

      Ce sont des question posées dans la pétition de Ludosky, une des raison au mouvement des gilets jaunes. Ce sont des questions concrètes, latentes car elles sont maintenant anciennes, avec des expériences particulières accumulées, qui ne sont JAMAIS examinées et pourtant assez faciles à vérifier avec une recherche-étude avec les nombreux laboratoires dont dispose l’Etat. Cela ne résoudrait pas tout, loin de là, mais les effets en seraient bien plus clairs, avec une politique de transition enfin lisible, alors que le gain écologique avec le moteur électrique est très incertain.

        +8

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      • jp418 // 25.02.2020 à 11h14

        Bonjour,
        Pour le moteur Pantone, dans la mesure où il défie les lois fondamentales de la physique (température/pression pour initier les réactions, conservation de l’énergie…) et de la chimie (recombinaison, thermolyse, hydrolyse…), je pense qu’il ne faut pas fonder trop d’espoirs dessus.

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        • Owen // 25.02.2020 à 11h48

          Vous savez, comme moi, que l’Internet est rempli de témoignages et démonstrations d’économie de consommation de carburant grâce au système Panthone.

          C’est là que le ministère de la transition écologique pourrait faire réellement son travail de vérification, avec les moyens dont dispose L’État, puis faire des recommandations, qu’elles soient directes auprès des citoyens ou qu’elles orientent la politique publique. En plus, c’est la mode de la chasse aux faqueniouzes.
          C’est un vœu pieu, de toute façon, puisque le gouvernement a zéro crédibilité, habitués que nous sommes au déni des réalités que nous voyons nous même et à ses mensonges permanents.

          C’est ce qui m’énerve avec le réchauffement climatique: le tocsin agité incessamment, stressant, et le refus de vérifier des solutions concrètes possibles, qui nous démunissent de nos actions collectives.
          Il ne reste plus qu’à dérouler un fil énervé un vain, entre nous deux, pour argumenter à vide pour ou contre le système Panthone. Ce que je ne vais pas faire.

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        • Le bébé flic // 25.02.2020 à 13h31

          Le moteur pantone ne défie pas les lois de la thermodynamique : si une présentation promet cela, c’est foireux.

          Par contre le procédé d’injection d’eau dans le moteur (utilisée dans le moteur pantone) est connu et utilisé depuis la seconde guerre mondiale, pour pousser les moteurs des avions en surpuissance. Il y a cependant des inconvénients d’usure du matériel.

          La personne idéale à interroger là dessus serait un bricoleur scientifique : il saurait expliquer ce qu’il fait, pourquoi il le fait, et comment et pourquoi est atteint le résultat.

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        • vert-de-taire // 26.02.2020 à 11h34

          Tant d’obscurantisme scientiste .. ou d’inconnaissance.
          La présence d’eau semble (cela se mesure mais qui osera le reconnaitre dans une publication dépendant des lobbies) améliorer les réactions usuelles,
          l’eau serait un facilitateur.
          Rien de contraire à la physique chimie.

          J’ai personnellement constaté que le moteur de ma 2CV avait un bien meilleur rendement/comportement les jours de pluie battante, c’est, je pense, d’autant plus sensible que le rendement normal du moteur était déplorable.

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      • Yuri G. // 25.02.2020 à 15h31

        De l’huile de colza et de tournesol, j’en produis. Donc je vois combien de litres sortent d’une parcelle de 1ha (environ 600L).
        Vous rendez-vous compte de la surface de colza qu’il faudrait cultiver pour faire tourner un tracteur sur une année (même si on est sur des itinéraires à faible consommation de carburant)?
        Croyez-moi, si faire tourner mon tracteur à l’huile de colza me faisait faire des économies, je le ferais. A part en utiliser en huile de chaîne pour la tronçonneuse, je préfère réserver le reste pour la consommation humaine avec tous les bienfaits que ça apporte!

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        • douarn // 25.02.2020 à 17h26

          Merci Yuri G. j’apprécie vraiment vos interventions, ainsi que le calcul de coin de table de yann ci-dessous (800 KWh/j ?).

          Vous décrivez, je crois, l’impasse énergétique du modèle agricole conventionnel dont il existe une illustration brutale dans l’histoire : la période particulière à Cuba.
          Dans les années 90, l’URSS s’éffondre et ne peut plus tenir à bout de bras Cuba. Presque plus de pétrole, l’agriculture intensive et motorisée de Cuba s’effondre, les urbains ont faim et enclanche un exode urbain pour en partie remplacer dans les champs les tracteurs et changer de modèle agricole.
          Je résume à l’emporte pièce, le documentaire suivant décrit cette période :
          https://www.youtube.com/watch?v=KEF19NV_3SE

          Un facteur à prendre en compte est que cela s’est passé dans un laps de temps très court à Cuba, alors que dans nos pays, la contrainte en ressource s’opère sur un laps de temps beaucoup plus long. La grenouille a le temps de mourir ébouillantée chez nous alors qu’elle s’est rendu compte que la situation devenait très vite brûlante à Cuba. Cela lui a laissé le temps de sortir de la casserole…

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          • Yuri G. // 25.02.2020 à 20h48

            Merci pour ce lien. On voit bien avec l’exemple de Cuba qu’un arrêt brutal des hydrocarbures nécessite que l’ensemble de la population retourne aux champs. Je pense que dans les années 90, le modèle agraire n’était pas si loin pour Cuba et qu’ils ont pu en quelque sorte retomber sur leur pattes en perfectionnant leur modèle traditionnel (et ils sont d’ailleurs très en avance sur l’utilisation de bio-stimulants d’origine organique).
            Comme vous le soulignez, chez nous, la transition va s’opérer sur une période bien plus longue, ne laissant pas l’opportunité à la population de reprendre le contrôle puisque le but est que tout soit verrouillé progressivement avec toute une série de taxes et de réglementations ne permettant qu’aux grands groupes de survivre.

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          • Véro // 26.02.2020 à 20h10

            Cuba a réussi à survivre, grâce à des mesures de rationnement, et aussi parce qu’elle importe 80 % de son alimentation.

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        • Owen // 26.02.2020 à 11h46

          J’ai été voir sur Internet et je n’ai, en effet, pas trouvé de calculs probants justifiant la conversion du carburant à l’huile végétale: la SAU française est beaucoup trop restreinte au regard des besoins actuels du parc actuel des engins motorisés. Des gains sont possibles avec la méthanisation des tourteaux, mais encore mal calculés, pour envisager un mix carburants à l’huile et au gaz. Ce serait au mieux une politique de transition partielle, accompagnée d’une forte politique de réaménagement des transports et déplacements.

            +2

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        • Véro // 26.02.2020 à 19h57

          Sur internet, on peut lire qu’il faut une tonne de tournesol pour 390 litres d’huile et une tonne de colza pour 570 litres d’huile. Le tournesol a un rendement variable mais grosso modo 2 à 3 tonnes et le colza environ 3 à 4, sachant que le tournesol est moins gourmand en intrants.
          Sur un plan économique, produire l’huile comme carburant ne paraît pas spécialement avantageux actuellement, en revanche en cas de pénurie c’est envisageable (ça doit représenter à la louche 10 % de la surface cultivée), si toutefois il est possible de continuer à utiliser le matériel et s’il est possible de se procurer les fertilisants nécessaires.

            +1

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    • Yann // 25.02.2020 à 14h20

      Admettons votre tracteur de 250cv à 150.000€ avec son super pack de batterie au lithium. Déjà la fabrication de la batterie nous coûte un bras en CO2. Après disons que vous produisez votre électricité avec panneaux solaire sur vos hangars. Admettons que vous utilisiez le tracteur 4h/jour à 200kw/heure, ce qui nous fait 800kw/jour ( capacité de la batterie). Un M2 de panneaux solaire produit 150w maximum. en considérant un ensoleillement de 6h/jour en moyenne, 800.000w/6h/150w= 666m2 de panneaux solaire au minimum. Bel investissement n’est-ce pas ? Il faut changer le pack batterie tous les 5 ans et la durée de vie des panneaux avec un bon rendement, c’est 15 ans. Ah ! Bien sûr, vous travaillez la nuit, car la recharge doit se faire le jour. Je ne vous parle pas du CO2 produit lors de la fabrication des panneau ni celui produit lors du recyclage de la batterie et des panneaux. D’où l’utopie du tout électrique produit par le solaire et l’éolien. Il ne vous reste que le quadrige/charrue tirez par des chevaux pour abaissez votre production de CO2 à quasiment zéro. Bien que! Bien que, la respiration des chevaux, hein ? Un homme c’est 1 kg/jour CO2, mais faut pas courir.

        +15

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      • vert-de-taire // 26.02.2020 à 11h42

        Pas mal !

        Mais il n’est pas question de continuer à utiliser des tracteurs pour retourner la terre, c’est inutile,
        idem pour les biocides, prouvé par nos plus éminents chercheurs avec expériences à l’appui (INRA).
        Tout juste pour bien semer et surtout récolter – pour cela c’est pas désagréable.
        Usage du tracteur donc très réduit dans l’année dans le cas grande culture.
        quasi nul ou nul pour fruits et légumes.

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        • Yuri G. // 27.02.2020 à 16h59

          Entrer dans la parcelle uniquement pour semer et récolter c’est évidemment le but mais en Bio, si on veut être honnête, on n’y est pas encore. Il y a plein de pistes mais même les meilleurs doivent encore travailler le sol, ne serait-ce que superficiellement, pour maitriser les adventices, notamment les vivaces.
          Quand aux fruits et légumes, ce que vous dites est peut-être vrai pour un petit jardin familial, pas sûr que ça le soit dans le cadre d’une activité professionnelle. J’ai cru à mes débuts que j’allais pouvoir me tirer un revenu en m’installant en « maraichage diversifié non-mécanisé » et je me suis bien trompé. Peut-être certaines forces de la nature y parviennent, même si je n’en connais pas. Même ceux qui travaillent en traction animale ont besoin de force motrice à un moment ou à un autre.
          Dans mon cas, la forêt primaire qui essaye de pousser chaque matin dans ma parcelle a eu raison de ma force physique et je me suis acheté un petit tracteur.
          En tout cas, ramené à la surface, certaines cultures légumières sont bien plus gourmandes en intrants que les céréales, si on comptabilise tout : production de plants (terreau, plastiques), main d’oeuvre, irrigation, gestion de la fertilité, etc.

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    • anarkopsykotik // 25.02.2020 à 17h46

      Ben c’est des libéraux, pour qui toute solution doit se faire dans le champ du capitalisme. Faire monter le prix d’une ressource dont on veut diminuer l’utilisation leur parait logique, le marché se charge d’équilibrer tout ça. Malheureusement, ça ne prend pas en compte les souffrances humaines, les pertes et gâchis matériels (machines, outils, terres) et immatériels (savoir faire, talent, recherche) à court ou long terme.

      Aucune solution au réchauffement n’est possible dans ce cadre, ne serait ce que par le jeu des rapports de forces et du commerce international.
      Il va falloir commencer à planifier rationnellement tout ça. Le fameux « le communisme ou la barbarie » n’a jamais été autant d’actualité.

        +6

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    • LibEgaFra // 26.02.2020 à 11h30

      « sans une tarification carbone qui renchérisse fortement le coût des énergies fossiles, nous aurons bien du mal à financer ce désinvestissement aussi massif que nécessaire.”

      Bien sûr il s’agit d’aller piocher dans la poche de ceux qui ne sont rien. Ils ne sont rien après tout. Mais quid des milliards « investis » dans les armées et les armements, quid des milliards accumulés (pour leurs vieux jours?) par ceux qui sont « tout »?

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    • delta // 27.02.2020 à 10h52

       » Je m’attendais à cette conclusion. Sauf qu’une telle mesure finirait d’achever l’activité agricole en France (pour parler de ce que je connais). Déjà, on nous a supprimé le GNR, ce qui veut dire qu’on payera le carburant au prix de la pompe à partir de 2022 et vu la santé économique des exploitations, je doute qu’il faille s’en réjouir. »

      plus que deux ans pour passer en ACS qui permettra d’économiser environ 50% à 75 % du carburant ;- )

        +0

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      • Yuri G. // 27.02.2020 à 16h42

        J’ai choisi la voie de l’A.B.C. (Agriculture Biologique de Conservation) plutôt que celle de l’A.C.S.
        J’ai déjà réduit ma consommation de fuel par deux par rapport aux anciennes pratiques avec des itinéraires simplifiés qui reposent sur les cultures associées et des couverts inter-cultures. Mais pour remplacer le glyphosate utilisé en ACS, je suis bien obliger d’utiliser la bineuse pour maitriser les adventices, au moins sur les cultures de printemps.
        Même en réduisant sa consommation de carburant, nous sommes durement impactés par ce genre de mesures, qui arrivent les unes après les autres. Dommage que vous ne le voyiez pas et que vous croyiez « qu’il suffit de… », comme si c’était si simple.

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      • Véro // 28.02.2020 à 17h53

        Beaucoup d’agriculteurs conventionnels sont déjà passés en ACS. Donc si augmentation du prix du carburant il y a,, la solution de passer en agriculture de conservation n’existera pas. De plus, la diminution du besoin en carburant n’est pas aussi importante que vous le dites.

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  • LibEgaFra // 25.02.2020 à 09h04

    Et où sont les données montrant les émissions de gaz carbonique PAR HABITANT? Seule manière de comparer les pays entre eux et leur impact. A moins de considérer que certains ont plus de droits que d’autres.

      +13

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  • Dbon // 25.02.2020 à 09h12

    Selon le GIEC, le nucléaire est très faiblement carboné. Voilà la solution! Foutez moi des centrales partout, et chauffez moi des serres à perte de vue, des serres bio bien sur!.
    Ah ! C’est vrai le nucléaire c’est dangereux, et produit des déchet dont on ne sait pas quoi faire!
    A moins que chacun fasse son potager permaculturé, dans des villages en  » transition » en attendant l’effondrement de cette civilisation.
    Bon d’accord l’habitat diffus et le pavillionnaire , consommateurs d’espace , d’énergie et de ressources est une aberration écologique, mais au moins on est dans le vent, on est conscient de l’urgence climatique.

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  • Araok // 25.02.2020 à 09h24

    Très bon article.
    Il serait intéressant de consulter l’évolution des courbes d’empreinte extractive des producteurs d’énergie depuis quelques années.

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  • Gérard // 25.02.2020 à 09h50

    Pourquoi j’ai toujours l’impression que l’on prend les problèmes par le mauvais bout dans cette histoire de carbone. J’aimerais bien une identification finale du coût carbone sur tous les produits (voitures, vêtements, téléphones,nourritures, tout ce que l’on peut consommer quoi) à l’image des applications smartphone sur la nutrition, cela permettrait au bout de la chaîne de la production générale une meilleure vision de la chose et une certaine régulation via des consommateurs responsabilisés. Avis aux créateurs d’application informatique, là il y a un créneau…

      +7

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    • Chris // 25.02.2020 à 12h34

      Vous avez raison. Ce sera ensuite au consommaCteur de décider s’il participe à l’effort de décarbonation ou pas.
      C’est ce que j’attends depuis des années, mais non pas en terme de CO2 mais de niveau pollution et matières non recyclables.
      Actuellement, on s’excite sur le recyclage des PET alors que je lis qu’en fai,t seuls 10% de la matière est remise en circuit. Et quid de l’énergie introduite (CO2 ?!) pour arriver à ce minable résultat ?
      Ne serait-ce pas plus avisé de revenir aux bouteilles consignées ?

        +4

      Alerter
      • Tatave // 25.02.2020 à 19h06

        Évidemment qu’il est plus avisé de revenir à la consigne du verre : 75% d’energie et 33% d’eau en moins.

        Le recyclage du verre est une aberration organisée par l’industrie qui a fait du forcing pour supprimer la consigne et du même coup refiler la gestion des déchets aux Collectivités, c’est à dire au contribuable.

        Revenir à la consigne diminuerait d’autant Les bouteilles plastique.

          +12

        Alerter
  • Romain // 25.02.2020 à 10h44

    Des articles toujours aussi interessants et percutants : MERCI

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  • Vincent P. // 25.02.2020 à 13h10

    Marrant comme les courbes du graphique sont directement corrélées à la réalité de la « puissance » ou la place des pays concernés:
    On voit bien que l’U.E et les E.U s’effondrent vite et fort, que la Chine explose, que l’Inde grimpe tranquille, et surtout que tout ce petit monde n’est rien face à la masse du « reste du monde ».

    Je trouve intéressant aussi de noter que les courbes E.U/Chine et U.E/Chine se croisent vers 2005/2007 :
    Juste avant que la dite « crise des subprimes » a été instillée avec pour objectif (selon moi) de rendre acceptables ou obligatoires les politiques d’austérité.
    Cette crise et ses conséquences sont (toujours selon moi) un instrument politique de manipulation de l’opinion à échelle globale visant-outre à réaliser le casse du siècle- à conditionner les populations (notamment occidentales) à s’habituer lentement à l’idée de décroissance, devenue inévitable de fait.
    Car ce croisement des courbes correspond presque parfaitement à celles qui voyaient le croisement de celles de l’offre et de la demande de pétrole, le fameux « pic pétrolier ».
    En gros, c’est le moment où le reste du monde demande à la « communauté internationale » au nom de quoi ils n’auraient pas autant que nous le droit d’accéder à l’énergie. Fossile, en l’occurrence.
    Quant à réduire les émissions ou extractions : je préfère me préparer à l’imminence de l’impact avec le mur, ça me semble plus réaliste que penser que XR ou le GIEC feront changer à temps de politique à Total ou Exxon…

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  • Denis // 25.02.2020 à 13h56

    Il est bien tard pour se réveiller, alors continuons à dormir.
    Ce sera moins douloureux!
    Un petit lien sur le thème « on ne savait pas »
    https://positivr.fr/michel-simon-predit-sixieme-extinction/

    Bonne journée. 🙂

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    • tepavac // 25.02.2020 à 15h41

      Merci pour ce lien instructif. Effectivement, dans le même registre qui connait le PFOA?, le C8?, pourtant c’est encore dans nos assiettes et pourtant peu de médias en parle, alors que l’urgence est dépassé depuis longtemps. Il semble que cela aide à éradiquer une espèce trop envahissante…

      Un autre point de vue sur le sujet du billet, je me suis demandé comment « capter » le surplus de carbone, ou ce qui aiderait à décarboner le surplus.
      Les mers et la biomasse en consomme 50%, l’humain par le biais des nouveaux matériaux en piège 150.000 t par an, avec une progression de 12%. C’est pas terrible je l’avoue comparé aux végétaux, un arbre d’ m3 piège une tonne de CO2…Mais là dessus, il faut aussi ajouter le facteur de la prolifération humaine, 20% de notre masse est du carbone, ce qui représente un puits » de 70 million de tonne.

      A l’époque du carbonifère, la végétation était semble t-il luxuriante et les arbres immenses, et c’est là que tout se complique, le raisonnement par l’absurde nous conduit à ignorer le cycle de la vie, enfin notre vie, et qui se résume par un équilibre du cycle de la transformation du carbone, autant pour produire notre énergie, l’oxygène, que par l’apport à la construction du vivant.
      Sans carbone pas de vie telle que nous la connaissons.

      Que dire, à part que l’individualisme forcené, allié à la cupidité et à la vanité nous a conduit à cette triste époque. Quant à la polémique sur les causes du réchauffement climatique, je ne peux que constater ce que l’histoire nous apprends, l’humain à déjà vécu tout cela plusieurs fois.

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  • HM // 25.02.2020 à 14h15

    L’agriculture conventionnelle productiviste orientée vers l’exportation va droit dans le mur. Si elle ne doit sa pérennité qu’au maintient de l’utilisation du glyphosate et autres pesticides probablement cancérogènes, elle est sans avenir. D’ailleurs elle est défendue par la FNSEA avec son directeur payé 13400 € brut par mois, soit plus que les ministres du gouvernement à 10100 €

      +3

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    • HM // 25.02.2020 à 19h29

      Consommer des légumes et fruits de saison ,produits dans nos régions est un acte d’achat qui provoque énormément moins d’empreinte carbone que la nourriture produite à l’autre bout de la terre alors qu’on peut la trouver chez nous.
      Les circuits courts sont un début de réponse. Ils remettent du lien social en permettant aux producteurs de vivre de leur travail et aux consommateurs d’avoir des produits sains et de meilleure qualité.
      Les agriculteurs qui travaillent en circuits courts, en bio, vivent beaucoup mieux de leur travail que leurs homologues conventionnels.

        +7

      Alerter
  • Alain // 25.02.2020 à 15h52

    En fait on empile 4 couches d’incertitudes pour donner un résultat que personne n’a le droit de mettre en doute:
    1) il faut être très orgueilleux pour croire comprendre le moteur climatique dela planète dans tous ces aspects
    2) il faut toujours aussi orgueilleux pour croire que les modèles mathématiques reflètent exactement ce qu’on a compris
    3) les mesures des rejets sont très approximatives
    4) on a éliminé les autres gaz à effet de serre (j’ai lu un article sur les rejets « accidentels » de méthane de l’industrie du pétrole de schiste qui sont considérables)
    Cerise sur le gâteau on considère comme epsilonesque les variations naturelles qui nous ont donné au Xème siècle ce que l’on a appelé l’optimum climatique (1,5° de plus qu’aujourd’hui qui a permis aux Vikings de coloniser le Groenland et d’aller jusqu’à terre-Neuve) et au XVIème siècle le petit âge glaciaire

    Ces objectifs chiffrés sont d’autant plus une imposture que les dernières décimales ont un coût gigantesque pas du tout en rapport avec les bénéfices. Il faut redevenir raisonnable et acter qu’il faut économiser les ressources naturelles et réduire les rejets dans l’air , l’eau et la terre mais pas uniquement celui du CO2 ou même des gaz à effet de serre et financer ce qui est le plus efficace en laissant tomber les dernières décimales

      +21

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  • calal // 26.02.2020 à 11h16

    sur les glaces bleues d’allen hills qui permettent d’analyser le taux de c02 depuis des millions d’annees:
    – d’apres ces glaces le taux de co2 evolue entre 200 et 300 ppm depuis des millions d’annees
    -et d’un coup on parle d’une mesure faite a HAWAII et qui montre un taux de 400ppm donc ce serait anormal

    Mais que dit le taux a allen hills sur les dernieres annees?

      +1

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    • Myrkur34 // 26.02.2020 à 12h18

      Vous avez un petit tableau au début de l’article avec une graduation large, hélas. Mais on voit de cette façon la corrélation entre ppm de co2 et température en Antarctique.

        +0

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      • Myrkur34 // 26.02.2020 à 15h43

        Pour mettre en exergue , vu ce jour un reportage (infos de 12h45 Arte), un glacier chilien perd par an, 300 m et 20 m d’épaisseur depuis le début des années 2000. Et que le tourisme glaciaire du coin se porte très bien, 700000 visiteurs/an.

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  • vert-de-taire // 26.02.2020 à 12h16

    Je souhaiterais que chacun se rende compte de la révolution silencieuse que s’apprête à faire l’UE aux ordres des lobbies.

    -1- L’UE cristallise dans les institutions les vertus du marché libre. Par exemple en interdisant aux États de s’entendre sur les taxes et subventions … L’UE a imposé aux États un ‘total marché’ en les mettant en concurrence sur TOUT (prix, travail, taxes, services publics, personnes, …).

    -2- La vertu du marché libre étant la croyance de l’optimum pour les gens, pour nos sociétés.

    -3- la dévastation du monde démontre que cet optimum des marchés est une tromperie à l’échelle planétaire, un rien non ? 200 ans de propagande fracassés, des COP spectacles, ..

    -4- L’UE tente de réguler le marché libre (tentative aux E.U. aussi). Une contradiction dans les termes, un oxymore. Il ne s’agit plus de ménager les CONDITIONS des marchés comme prôné, répété .. mais de changer le marché lui-même puisqu’il est inefficient, voire au contraire cause de ces catastrophes …

    ⇒ Il vient que la justification du moteur du capitalisme, le tout marché libre, s’effondre avec un fracas devant le réel. Et nous accepterions de nous laisser continuer dominer par ce capitalisme dévastateur ?
    Ce virage ahurissant ne vous frappe-t-il pas ? Et son inanité argumentaire non plus ?

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  • marire // 26.02.2020 à 15h05

    Dans votre article du 25 fevrier 2020, vous reproduisez un graphique montrant les variations de températures et de CO2 dans la glace du Groenland depuis 800 000 ans.
    Sur ce graphique, on voit :
    1 Il y a une forte corrélation entre CO2 et température
    2 Ces 2 valeurs sont cycliques ( environ 10 maxima ressortent )
    3 La température actuelle est du même ordre que les maxima précédents
    4 Dans certains cas on voit un décalage entre la baisse des températures et celle du CO2
    En effet, autour de 400 000 ans , il y a un grand pic de C02, accompagné d’un pic des températures. Mais la température baisse plus vite que le CO2. Dans plusieurs cas, la variation de température précède celle du CO2: Il semble donc que dans ces cas, la variation de température ne puisse pas être due à la variation du CO2. Cela semblerait plutôt le contraire. Il me semble aussi qu’il manque au sein du GIEC des historiens du climat qui pourrait élargir le champ des réflexions.

      +6

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  • dan // 26.02.2020 à 20h10

    J’aimerai qu’on m’explique enfin : en roulant 20 000 km/an avec ma voiture et en admettant qu’elle consomme 10 litres de carburant au 100 km, ça fait 2000 l, c’est à dire en poids environ 2000 kg, soit 2 tonnes. Comment est-il possible que j’envoie dans atmosphère 4,8 tonnes, selon ce qui est écrit ci-dessus, c’est à dire plus du double en poids que ce que j’ai mis de carburant dans ma voiture ? Il y a là une transmutation que je n’arrive pas à m’expliquer, quelqu’un de savant peut-il m’aider ? Merci d’avance.

      +5

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    • bm607 // 27.02.2020 à 09h56

      Je ne suis pas chimiste, juste des vieux reliquats de souvenirs de mes études d’ingé, mais la combustion complète de l’octane est de la forme :
      C8H18 + 25/2 O2 –> 8CO2 + 9 H2O
      Depuis l’octane, les 8 atomes de carbone perdent 18 atomes d’hydrogène, très léger (masse molaire 1), et récupèrent depuis l’air ambiant 16 atomes d’oxygène, bien plus lourds (masse molaire 16) pour former le CO2. La masse molaire du carbone est 12, donc l’ajout de l’oxygène est loin d’être anecdotique.
      Il faudrait faire le bilan exact à partir de la composition précise de l’essence et de la combustion réelle (déjà la masse volumique d’1 l d’essence est plutôt de 700 à 800 g et non 1 kg) pour avoir le chiffre exact, mais 4,8 tonnes de CO2 pour 1,5 tonnes d’essence ça ne semble pas aberrant.

      Si un chimiste passe, il pourra compléter et préciser.

        +3

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      • Leterrible // 27.02.2020 à 10h23

        Pas spécialiste…mais identique posé ailleurs avec une réponse de cohérence identique à la vôtre.
        Pour le « fun »… je copie/colle :

         »  »  » Et la base c’est :
        C+O_2 -> CO_2
        Si je pars du charbon, donc : 12 g de C (charbon) donnent 44 g de CO_2 (masses molaires C=12, O=16, aux pouïèmes isotopiques près).
        Si je pars d’octane, C8H18 je fais 8 CO2 + 9 H2O, donc (8*12+18)=114g d’octane donnent 8*44=352 g de CO2.
        DONC UN FACTEUR TRES PRES DE 3…!!! (à prendre en compte)

        La voiture à 8 l/100 (aux USA… normal) consomme 1600 l pour 20000 km, soit (1,6 tonnes x 3) ce qui devient les quasi 4,8 tonnes de CO2 et quelques avec l’octane comme choix de carburant.
        Vous n’aviez jamais fait le calcul avec votre dernier véhicule à 132 g de CO2/km ? (educated guess).  »  » « 

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    • delta // 27.02.2020 à 10h06

      la densité de l’essence est d’environ 0.77kg/litre .

      2000 litres donnent 1540 kg de C8H18( formule moyenne essence pour simplifier ) . Dans la réaction de combustion complète nous avons

      C8H18+ (25/2)O2 => 8CO2 + 9H2O

      donc seul la partie carbone de C8H18 donne du CO2 comptabilisé . Combien en kg de Carbone dans 1540 kg de C8H18 ? une mole de C8H18 = 8*12 g + 18*1 g = 114 g . et il y a 8*12= 96 g de C donc un rapport de 96/114 carbone par rapport à la molécule de C8H18 , donc environ (96/114)*1540 kg = 1296 kg de Carbone dans tes 2000 litres d’essence . Ces 1296 kg de Carbone vont produire du CO2 .
      une mole de CO2 12g+ 2*16 g =44 g . le rapport est 44/12 donc tes 1296 kg de Carbone dans 2000 litres d’essence donneront 1296*(44/12) =4755 kg de CO2 .

        +4

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    • Rémi // 04.03.2020 à 15h55

      Ce n’est pas toi qui fait le CO2.
      Tu mange: CO2 pour le transport de ta nourriture au supermarché.
      Tu te chauffe: CO2 de la production éléctrique.
      Tu as une maison ou un appart: CO2 de la construction /Durée d’utilisation.
      Ta voiture/Lave Vaisselle…. CO2 de fabrication sur durée d’utilisation.
      Tu prends la route: CO2 de la construction /Durée d’utilisation.
      La plupart de nos consommation nous ne les voyons pas: Eau de la douche, chauffage de la maison, réseau routier…

        +0

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  • pap // 28.02.2020 à 08h12

    D’après le dernier graphique sur l’empreinte d’extraction, il devient évident que le charbon est l’ennemi numéro 1 dans la lutte pour la décarbonation de l’économie. Et comme 90% des réserves sont détenues par 8 pays, c’est avec eux que tout se joue. Dont l’Allemagne des Verts qui, dans leur grande cohérence, on remplacé une énergie très faiblement carbonée (nucléaire) par l’énergie la plus émettrice en carbone (centrale à charbon).

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