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25.avril.201725.4.2017 // Les Crises

Macron-Le Pen ou le retour fracassant de la lutte des classes, par Mathieu Slama

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Source : Le Figaro Vox, Mathieu Slama, 24/04/2017

Crédits photo : ERIC FEFERBERGJOEL SAGET/AFP

FIGAROVOX/ANALYSE- Mathieu Slama voit dans le résultat du premier tour du scrutin présidentiel la preuve que la politique ne peut pas exister en dehors de la lutte des classes.


Consultant et analyste politique, Mathieu Slama collabore à plusieurs médias, notamment Le Figaro et Le Huffington Post, où il intervient particulièrement sur les questions de politique internationale. Il est l’auteur de La guerre des mondes, réflexions sur la croisade de Poutine contre l’Occident, (éd. de Fallois, 2016).


On croyait le concept de lutte des classes dépassé. Les intellectuels de gauche Chantal Mouffe et Jean-Claude Michéa, pourtant nourris à la pensée marxienne, déclaraient récemment qu’il devait être repensé. Aucun candidat de gauche, à l’exception de Nathalie Arthaud, n’ont évoqué le concept lors de la campagne.

Or il n’en est rien. La lutte des classes ressurgit politiquement à la faveur d’un duel de second tour qui va opposer le libéral Emmanuel Macron à la souverainiste Marine Le Pen.

L’électorat de Macron réunit la France qui va bien, la France optimiste, la France qui gagne bien sa vie, la France qui n’a besoin ni de frontières ni de patrie, ces vieilles lunes de l’ancien monde: cette France «ouverte», généreuse parce qu’elle en a les moyens. La France de Marine Le Pen est la France qui souffre, celle qui s’inquiète. Elle s’inquiète de son avenir, de ses fins de mois, elle souffre de voir les patrons gagner autant d’argent, elle gronde face à l’incroyable arrogance de cette bourgeoisie qui lui donne des leçons d’humanisme et de progressisme du haut de ses 5000 euros par mois.

La France de Le Pen perdra sans doute face au «front républicain» qui se prépare. Quoiqu’on pense de la candidate du Front national, il y a là une forme d’injustice qui interroge: la France d’en haut s’apprête à confisquer aux classes populaires l’élection présidentielle, la seule élection qui engage véritablement leur destin […] .

 

Lire la suite sur : Le Figaro Vox, Mathieu Slama, 24/04/2017

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John // 25.04.2017 à 02h13

En synthèse, Macron c’est l’aventurisme et le bling-bling de Sarkozy couplés à l’amateurisme et l’imposture de Hollande.
Chirac fit regretter Mitterand,
Sarkozy fit regretter Chirac,
Hollande a (presque) fait regretté Sarkozy,
Et chose jusque là inconcevable pour moi, Macron sera pire que Hollande!
S’il faudra en plus se taper des discours niais et creux comme celui d’hier de Macron pendant 5 ans,ce sera double peine.
La France mérite beaucoup mieux.

345 réactions et commentaires - Page 3

  • Josephine // 26.04.2017 à 08h27

    C’est moi ou bien il y a un certain glissement sur ce blog? L’exigence de vérité et de lucidité tout ça tout ça… non pas que j’en appelle à l’uniformité des avis mais là, le coup des Le Pen représentants des petites gens, avec des vraies de vraies idées socialistes… comment dire…

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    • P. Peterovich // 26.04.2017 à 10h53

      « Le coup des Le Pen représentants des petites gens, avec des vraies de vraies idées socialistes »

      Comment dire ?

      Mais c’est très simple :

      – on se fiche pas mal de savoir ce que Le Pen pense (perso, je ne suis jamais entré dans le cerveaux de Mélenchon pour savoir s’il était sincère)
      – ce qui compte, ce sont les conséquences de son élection et à ce niveau, je suis certain que Le Pen présidente, c’est le bordel assuré;
      – or, à ce stade, il vaut mieux le bordel que les réformes à Macron.

      Donc, je vote Le Pen au 2e tour.

      Rien que parce que Hollande m’a traité de sans-dent.

      Et au passage, si Le Pen organise effectivement les législatives à la proportionnelle, c’est un bonus pour FI… Parce qu’il ne faut pas se leurrer : avec des législatives à la majoritaire, les 20 % de FI se traduiront en très peu de sièges…

        +1

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  • basile // 26.04.2017 à 08h51

    lutte des classes ? Je dirais plutôt bagarre entre domestiques, entre valets de pieds et valets de chambre. Car ces « jeunes cadres dynamiques aux dents longues », qui croient diriger le pays, ne sont que des exécutants au service de leur maître, eux aussi.

    Ils ne servent qu’à faire le sale boulot, genre licencier plus petit qu’eux, comme le DRH d’Air France. Jusqu’à ce qu’on estime qu’il n’est plus efficace comme larbin. Et l’argent qu’ils gagnent durement eux-aussi, en délaissant leur famille, ils le claquent dans le luxe pour se dire qu’ils ne travaillent pas pour rien.

    C’est hélas le lot de nos propres enfants qu’on pousse aux études pour justifier l’ascenseur social

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  • Josephine // 26.04.2017 à 08h51

    Donc après le clivage droite Gauche qu’on nous dit dépasse, on nous vend le clivage souverainisme versus universalisme, en amalgamant tout et n’importe quoi. Avec le Fn on reviendrait aux  » racines » européennes. Pas besoin de redire que l’Europe est le berceau de l’universalisme avec le Moyen Orient ( philosophie et religion). Que l’universalisme, même si il pose problème et qu’il faut le repenser, n’a rien à voir avec le  » mondialisme » ou plus précisément à mon sens  » globalisation », qui inclue plus l’idée d’uniformisation par un seul principe, une seule valeur: l’argent.
    Notre façon de penser, débattre, viser la vérité c’est l’héritage universaliste et idéaliste, qu’on partage avec [horreur] les musulmans.
    on laisse des bonimenteurs de tout poil cliver le débat selon ce qui les arrange. C’est ca aussi se laisser déposséder de la démocratie. Accepter le simplisme quel qu’il soit.

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  • Adriana // 26.04.2017 à 15h25

    Article immonde dont l’objectif est blanchir les pattes du parti fasciste FN.
    J’ai presque eu pitié de la patronne du FN qui n’est pas exactement une pauvresse ,
    Plutôt une châtelaine avec une fortune douteuse.
    le pire dans cette article est cacher la vrai nature de ce parti en utilisant le mot
    Souverainiste à la place de faciste.
    Répugnant.

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  • Xuan // 26.04.2017 à 23h10

    Oui, c’est bien le retour de la lutte des classes, à supposer qu’elle ait jamais cessé.
    Mais l’un et l’autre sont du même côté de la barricade, sauf que leur fonction n’est pas la même.

    A Macron, futur président désigné par Gattaz lors de la lutte contre la loi Travail (où Le Pen ne s’est guère manifestée), le costar de chef d’Etat nimbé de l’autorité institutionnelle, fondé de pouvoir des monopoles, et dont le cahier des charges est de réaliser l’Union Sacrée autour du capital, sur les cendres des rivalités gauche-droite.

    Pour Le Pen qui met la CGT au premier rang de l »oligarchie », les basses œuvres des hommes de main du patronat, chargés de casser du syndicalisme et du coco, en version revisitée des raisins de la colère.

    Voilà la guerre de classe qui se prépare contre les salariés.

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  • Xuan // 26.04.2017 à 23h18

    La posture anti-élite de Le Pen n’est pas compatible avec la fonction de « président de tous les français ».
    Cela veut dire qu’elle a parfaitement intégré sa défaite, mais qu’elle vise au-delà des présidentielles la fonction de leader de toute l’opposition, chargé d’écarter toute autre forme d’opposition précisément.

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