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Noam Chomsky : « Après l’échec des gouvernements face à la Covid-19, exigeons des enquêtes ! »

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Source : Consortium News, Vijay Prashad

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

Vijay Prashad et Noam Chomsky appellent à une enquête quant à l’échec des gouvernements de Boris Johnson, Donald Trump, Jair Bolsonaro, Narendra Modri et d’autres quand il aurait fallu briser la chaîne de contamination.

Un jour, le monde sera débarrassé du coronavirus. Alors, nous jetterons un regard sur ces années de souffrances infligées par des virions à protéines spicules qui ont frappé des millions de personnes et tenu la vie sociale sous leur emprise. Il y aura nombre de débats quant à l’origine du virus et la rapidité avec laquelle il s’est propagé autour du monde, une transmission qui met en évidence à quel point nous sommes devenus interconnectés en raison des techniques modernes de transport.

Le processus qui continue de rétrécir le globe est irrémédiable, il nous rapproche de plus en plus les uns des autres, apportant d’autres virus et maladies à une population hôte de plus en plus vaste.

Le repli sur soi n’est pas une solution face aux vagues de contagion qui nous sont déjà parvenues – depuis les fléaux des premiers temps modernes – et celles qui sont encore à venir. Il n’y a pas de stratégie dans notre arsenal pour éradiquer la possibilité de contracter quelque chose comme le coronavirus. Nous devons nous concentrer sur la manière dont nous nous protégeons.

Tirerons-nous un jour les leçons de la dernière pandémie ou, après un soupir de soulagement, continuerons-nous d’aller de l’avant vers la prochaine catastrophe, emplis de l’arrogance de la victoire ?

L’épidémie de grippe de 1918 s’est propagée dans tous les pays au moment où la Grande Guerre prenait fin, les troupes transportant le virus jusque dans leurs foyers et entraînant la mort de 50 à 100 millions de personnes.

Dans son livre La Grande Tueuse : Comment la grippe espagnole a changé le monde [ Pale Rider : The Spanish Flu of 1918 and How it Changed the World (2017), NdT], l’historienne Laura Spinney écrit que, lorsque cette pandémie a pris fin, il n’y avait « aucun cénotaphe, aucun monument à Londres, Moscou ou Washington DC. La grippe espagnole est commémorée à titre personnel, et non collectivement. Non pas comme une catastrophe historique, mais comme des millions de discrètes tragédies privées. »

Bien qu’il n’y ait peut-être pas à Moscou de monument pour commémorer la lutte contre cette pandémie, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), nouvellement créée, avait à l’époque développé à la hâte une infrastructure de santé publique.

Le gouvernement soviétique a consulté les institutions médicales et systématiquement élaboré une réponse populaire à la grippe ainsi qu’un plan de santé publique. A. V. Molko, hygiéniste soviétique, organisateur de la santé et fondateur de l’éducation sanitaire nationale, a soutenu que la médecine « dans sa conception moderne, tout en ne s’écartant pas de ses fondements biologiques et de ses bases en sciences naturelles, est par sa nature et ses objectifs un problème sociologique. »

A partir de là, les Soviétiques ont incité les écoles de médecine à créer le « médecin du futur », qui avait besoin d’une « préparation sérieuse en sciences naturelles, d’un bagage suffisant en sciences sociales pour comprendre l’environnement social et qui devait aussi être capable d’ étudier les conditions professionnelles et sociales qui sont à l’origine de la maladie et apte non seulement à guérir la maladie, mais aussi à indiquer des moyens de la prévenir. »

L’URSS a été le premier pays à mettre en place un système de santé publique.

La santé publique en tant qu’idée a une histoire qui remonte à la nuit des temps, mais les premières réflexions concernant la santé publique se préoccupaient moins de la santé de l’ensemble de la population que de l’éradication des maladies. Et si cela signifiait que les pauvres en faisaient les frais, alors tant pis.

Santé publique et régime colonial

Cette conception hiérarchique de la santé publique même si plus ancienne perdure à notre époque, en particulier dans les États dont les gouvernements bourgeois sont plus attachés au profit qu’à la population. Mais l’idée socialiste de la santé publique – selon laquelle les institutions sociales et étatiques doivent se concentrer sur la prévention des maladies et la rupture de la chaîne d’infection – s’est imposée à partir du XIXe siècle et revient aujourd’hui dans le débat.

Au lendemain de la grippe de 1918, une commission des épidémies a été mise en place à Vienne.

Ce type d’initiative devait devenir un élément clé de l’Organisation de la santé de la Société des Nations (1920). Mais les ambitions de l’Organisation ont été entravées par la domination coloniale d’une grande partie de la planète et par l’emprise des sociétés médicales privées dans les pays gouvernés par leurs bourgeoisies.

Même la formation en 1946 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la première institution spécifique des Nations unies, a été freinée par la mentalité coloniale et capitaliste, même si les trois initiateurs de l’OMS – Szeming Sze (Chine), Geraldo de Paula Souza (Brésil) et Karl Evang (Norvège) – ne venaient d’aucune des principales puissances coloniales.

La lutte à l’intérieur des pays et au sein de l’OMS pour démocratiser les soins de santé s’est intensifiée au cours des trois décennies qui ont suivi la formation des Nations unies en 1945.

Les pays du Tiers-Monde qui ont créé le Mouvement des non-alignés en 1961 et le bloc du Groupe des 77 aux Nations unies en 1964 ont élaboré un ambitieux programme en faveur d’un régime international de santé publique et de ressources plus importantes pour la santé publique plutôt que pour la privatisation des soins de santé.

Ce débat a culminé lors de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires, qui s’est tenue à Alma-Ata (URSS) en septembre 1978. La Déclaration d’Alma-Ata constitue la meilleure proclamation de défense de la santé publique qui ait jamais été adoptée par les gouvernements du monde.

En plus de souligner l’importance de la santé publique en général, la déclaration souligne les grandes disparités entre les pays du bloc impérialiste et les pays du Tiers Monde. Il est intéressant de revenir sur le point VII de la déclaration, qui stipule que les soins de santé primaires publics :

  • reflètent les conditions économiques et les caractéristiques socio-culturelles et politiques du pays et des communautés dont ils émanent et sont fondés sur l’application des résultats pertinents de la recherche sociale et biomédicale et de la recherche sur les services de santé, ainsi que sur l’expérience de la santé publique ;
  • visent à résoudre les principaux problèmes de santé de la communauté, en assurant les services de promotion, de prévention, de soins et de réadaptation nécessaires à cet effet;
  • comprennent au minimum : une éducation concernant les problèmes de santé qui se posent ainsi que les méthodes de prévention et de lutte qui leur sont applicables, la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d’assainissement de base, la protection maternelle et infantile y compris la planification familiale, la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes et la fourniture de médicaments essentiels ;
  • font intervenir, outre le secteur de la santé, tous les secteurs et domaines connexes du développement national et communautaire, en particulier l’agriculture, l’élevage, la production alimentaire, l’industrie, l’éducation, le logement, les travaux publics et les communications, et requièrent l’action coordonnée de tous ces secteurs
  • exigent et favorisent au maximum l’auto responsabilité de la collectivité et des individus et leur participation à la planification, à l’organisation, au fonctionnement et au contrôle des soins de santé primaires, en tirant le plus large parti possible des ressources locales, nationales et autres, et favorisent à cette fin, par une éducation appropriée, l’aptitude des collectivités à participer
  • doivent être soutenus par des systèmes d’orientation/recours intégrés, fonctionnels et se soutenant mutuellement, afin de parvenir à l’amélioration progressive de services médico-sanitaires complets accessibles à tous et accordant la priorité aux plus démunis
  • font appel tant à l’échelon local qu’à celui des services de recours aux personnels de santé—médecins, infirmières, sages-femmes, auxiliaires et agents communautaires, selon le cas, ainsi que, s’il y a lieu, praticiens traditionnels—tous préparés socialement et techniquement à travailler en équipe et à répondre aux besoins de santé exprimés par la collectivité.

Il n’y a pas grand chose à changer dans la Déclaration d’Alma-Ata. Elle doit être réinscrite à l’ordre du jour.

Heure de pointe à Manaus, Brésil, octobre 2019. (TV Em Tempo Online , CC BY 3.0, Wikimedia Commons)

Le comportement cynique dont ont fait preuve les gouvernements bourgeois dans leur gestion de la pandémie met en lumière la nécessité d’une enquête sur leur attitude criminelle. Noam Chomsky et moi-même avons discuté des informations en provenance du Brésil, même si elles auraient tout aussi bien pu venir d’Inde, d’Afrique du Sud ou des États-Unis. Voici notre conclusion :

« Des avertissements concernant l’épuisement des réserves d’oxygène dans la ville de Manaus, au Brésil, ont été adressés aux responsables locaux et fédéraux une semaine avant que la tragédie n’entraîne la mort par asphyxie de patients atteints de Covid-19. Aucun État moderne – et c’est ce qu’est le Brésil – ne devrait avoir à admettre qu’il n’a rien fait lorsque ces avertissements lui sont parvenus et qu’il a simplement laissé ses propres citoyens mourir pour rien.

Un juge de la Cour suprême et le procureur général ont exigé que le gouvernement brésilien agisse, mais cela n’a pas fait bouger l’administration de Jair Bolsonaro. Tout dans cette histoire – détaillée dans le rapport du procureur général José Levi do Amaral – révèle la gangrène de la privatisation et l’incompétence.

Début janvier, les autorités sanitaires locales savaient déjà qu’une pénurie d’oxygène était imminente, mais leur mise en garde n’a eu aucun poids. Un entrepreneur privé qui avait pour mission de fournir l’oxygène en a informé le gouvernement six jours avant que la ville ne soit à court de cet approvisionnement crucial dans la lutte contre la Covid-19.

Même avec les informations du fournisseur, le gouvernement n’a rien fait ; il a ensuite déclaré – en contradiction avec tous les avis scientifiques – que le traitement précoce du coronavirus n’avait pas fonctionné. Le manque de compassion et l’incompétence du gouvernement de Bolsonaro ont conduit le procureur général Augusto Aras à diligenter une enquête spéciale. Alors que Bolsonaro tergiversait, le gouvernement du Venezuela, dans un acte de solidarité, envoyait une cargaison d’oxygène à Manaus.

Le rebondissement le plus récent causé par le cocktail toxique constitué de privatisation, d’inaptitude et d’insensibilité du gouvernement devrait appuyer le procès intenté par les syndicats de la santé du Brésil contre Jair Bolsonaro à la Cour pénale internationale (CPI) en juillet. Mais ce problème ne concerne pas seulement Bolsonaro, ni même le Brésil.

Le problème vient des gouvernements néolibéraux, des gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Inde et d’autres, des gouvernements dont les accords avec des entreprises à but lucratif et les milliardaires dépassent de loin leurs obligations envers leurs propres citoyens ou leur propre constitution. Ce que nous voyons dans des pays comme le Brésil est un crime contre l’humanité.

Il est temps d’instituer un tribunal de citoyens pour enquêter sur l’échec total des gouvernements de Boris Johnson, Donald Trump, Jair Bolsonaro, Narendra Modi et autres quand il aurait fallu briser la chaîne de l’infection de Covid-19. Un tel tribunal recueillerait les informations factuelles qui permettraient de s’assurer que nous ne permettons pas à ces États de falsifier la scène de crime ; il fournirait à la CPI une base solide pour mener une enquête médico-légale sur ce crime contre l’humanité lorsque le problème de sa propre asphyxie politique sera résolu.

Nous devrions tous être indignés. Mais l’indignation n’est pas un terme assez fort. »

Un rapport récent laisse entendre que le gouvernement de Bolsonaro a mis en place une stratégie pour permettre la propagation du virus. Tout cela fera partie des preuves à présenter devant le tribunal des citoyens. Nous ne devons pas laisser l’amnésie s’installer. Nous devons nous souvenir et nous inspirer des idées ancrées dans la déclaration d’Alma-Ata.

Vijay Prashad, historien, journaliste et commentateur indien, est le directeur exécutif de Tricontinental : Institute for Social Research et le rédacteur en chef de Left Word Books.

Source : Consortium News, Vijay Prashad – 28/01/2021

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

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Commentaire recommandé

florian lebaroudeur // 25.02.2021 à 08h15

Si même l’auteur de la fabrique du consentement ainsi que l’espace d’autodéfense intellectuelle ne sont pas de taille pour comprendre la finalité de cet gigantesque imposture planifié et organisé, alors il va falloir sérieusement songer à survivre par ses propres moyens et conserver précieusement le peu de bon sens qu’il reste.

Cet article publié le 20 février 2019 démontre magistralement que le coronavirus et le réchauffement climatique ne sont que les paravents d’un agenda idéologique masqué et accéléré par la nécessité de s’adapter à la pénurie des ressources
https://www.connaissancedesenergies.org/quelles-mesures-concretes-pour-limiter-le-rechauffement-15degc-190220

Et que dire de cet article publié le 10 décembre 2019
https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-grande-greve-qui-declencha-la-revolution-du-teletravail-1155038

22 réactions et commentaires

  • florian lebaroudeur // 25.02.2021 à 08h15

    Si même l’auteur de la fabrique du consentement ainsi que l’espace d’autodéfense intellectuelle ne sont pas de taille pour comprendre la finalité de cet gigantesque imposture planifié et organisé, alors il va falloir sérieusement songer à survivre par ses propres moyens et conserver précieusement le peu de bon sens qu’il reste.

    Cet article publié le 20 février 2019 démontre magistralement que le coronavirus et le réchauffement climatique ne sont que les paravents d’un agenda idéologique masqué et accéléré par la nécessité de s’adapter à la pénurie des ressources
    https://www.connaissancedesenergies.org/quelles-mesures-concretes-pour-limiter-le-rechauffement-15degc-190220

    Et que dire de cet article publié le 10 décembre 2019
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-grande-greve-qui-declencha-la-revolution-du-teletravail-1155038

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    • Morne Butor // 25.02.2021 à 10h00

      Il aurait été plus facile de lutter contre des complotistes, malheureusement ceux-ci n’existent pas. Nos adversaires, pardon, les adversaires de l’humanité sont de simples humains qui n’ont pas la capacité d’organiser quelque chose d’aussi grandiose. Ce sont juste des incompétents guidés par une idéologie dont ils ne comprennent pas le sens, sinon le sens de cet individualisme forcené qui leur semble évidemment sain, puisque eux sont au sommet de la chaîne alimentaire et pas les autres… Le problème qu’ils ne veulent pas voir c’est que l’humain n’existe pas sans une communauté humaine. L’être humain est social et ne peut être autrement… sauf les psychopathes évidement. Ces derniers sont peu nombreux en proportion. Ils ne sont pas inutiles à l’espèce humaine de part leur capacité à franchir des bornes infranchissables à un être humain sain, mais quelques uns ont la capacité d’arriver aux sommets du pouvoir et souvent sans contre pouvoir malheureusement.

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      • Darras // 25.02.2021 à 10h11

        Il ne reste qu’un mot à dire: amen.
        Et un point Torquemada, un.

          +2

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        • Morne Butor // 25.02.2021 à 12h10

          Pas compris la référence qui me semble n’être pas en rapport avec ce qui est écrit.
          Pour continuer, je pense que pour pallier à ces défauts de gouvernance, il faudrait un contrôle démocratique fort. Malheureusement je pense aussi que nous prenons plutôt le chemin inverse, autant par tendance naturelle (la démocratie est difficile à maintenir dans les grandes tribus humaines) que par des nécessités annoncées (guerres et autres désastres plus ou moins naturels) qui vont favoriser des pouvoirs autoritaires.

            +5

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      • florian lebaroudeur // 25.02.2021 à 13h06

        « Ce sont juste des incompétents »

        Alors qu’est-ce qui définit une personne compétente ? Tous les étres humains sont constitués de la méme façon, tous ont un cerveau qui leur permet de réfléchir. La différence se fait au niveau de la façon dont on l’utilise, que ça soit pour le meilleur ou pour le pire. Ce qui fait que la personne excelle dans certains domaines tandis qu’elle pioche dans d’autres. Le manque de faculté tient plus de notre déracinement vis à vis de notre environnement que d’une défaillance cognitive.

        « n’ont pas la capacité d’organiser »

        Renseignez-vous sur ce qui a déjà été expérimenté il y a un siècle et constater aujourd’hui les progrès accomplis.
        Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mémes.

          +1

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        • Morne Butor // 25.02.2021 à 20h32

          Pour peu que n’ayons pas le même métier, je suis incompétent dans votre métier et vous l’êtes dans le mien. Et pourtant nos cerveaux sont assez semblables. Des années d’entraînement dans un environnement favorable nous ont chacun mené à un certain niveau de maîtrise chacun dans notre domaine.
          Cela dit, si mon métier consiste à peigner les giraffes, je serais nécessairement convaincu que les giraffes devraient être plus nombreuses sur cette planète.
          On peut donc de bonne foi mal penser avec votre cerveau comme avec le mien.

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        • Morne Butor // 25.02.2021 à 20h41

          Bon je n’ai rien compris au « point Torquemada », mais le point Godwin a une renommée à maintenir. L’efficacité allemand est renommée et on en a toutes les preuves écrites, des récits complets ou le plus souvent partiels, mais on en sait presque tout. Maintenant où sont les preuves de ce complot ? Il n’y en a pas. Montrez les moi et je changerai d’avis. En attendant, je persiste à dire qu’il n’y a pas de complot, juste de l’incompétence.

            +2

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  • Darras // 25.02.2021 à 08h18

    Ho oui, ho oui, brûlons les sorcières. Bien sûr, les seuls responsables sont les ennemis politiques. Remplacez conservateur par hérétique, et vous avez le nouveau délire bigot. Populiste? Hérétique! Climato sceptique? Heretique!
    Anti immigration? Hérétique! Identitaire? Hérétique! Sécuritaire? Hérétique!hétéro centré? Hérétique
    Franchement, Chomsky est aux fraises.
    Un naufrage

      +13

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    • Auguste Vannier // 25.02.2021 à 09h55

      Ce n’est pas ce que je lis dans cet article.
      Je lis ce que serait une Politique de Santé Publique dont les principes ont été rassemblés à Alma-Ata, mais, hélas sans doute, par les « Hérétiques » du monde socialo-communiste par principe inaudibles par la bien pensance du monde libéral-marchand-capitaliste, et je compare avec les résultats d’une Politique de santé privatisée, marchandisée, financiarisée qui domine la mondialisation d’une idéologie mortifère.
      A plus de 90 ans, j’aimerais bien « aller aux fraises » comme Chomsky le fait ici. Il mérite beaucoup plus de respect, même si on ne partage pas les convictions et les analyses qu’il mène depuis bientôt 70 ans…

        +16

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  • RGT // 25.02.2021 à 10h52

    Les « décideurs » bénéficient de soins « open bar » et peuvent, contrairement à la population ordinaire (les « gueux ») être soignés sans limites de moyens.

    Nous avons bien là une santé à deux vitesses avec d’un côté les « nantis » qui quelque soit les décisions qu’ils prennent auront la garantie d’être pris en charge dans des services de santé à la pointe de la performance, et de l’autre les « qui ne comptent pas » qui crèveront dans la misère et ne serviront que de simple bétail exploitable sans restrictions pour les « élites ».

    Et la réponse desdites « élites » à ce constat est simple : Les « gueux » n’ont qu’à venir rejoindre les rangs des « élites » pour bénéficier des avantages de cette situation.

    Hormis le fait que le nombre de places est limité, il existe un autre problème totalement insoluble : Si l’ensemble de la population fait partie des « élites » qui se chargera de les nourrir ?

    Et concernant la possibilité d’accéder aux places convoitées, « l’ascenseur social » est en panne depuis bien longtemps et le copinage de caste permet aux « élus » (au sens « divin » du terme) de permettre à leur progéniture d’accéder aux meilleures places sans risquer d’entrer en compétition avec des prétendants qui seraient plus « performants ».

    Ne vous attendez donc pas à des miracles : Depuis que l’humanité à « choisi » de confier son sort aux « meilleurs » rien n’a changé pour les plus démunis et rien ne changera tant que ce système mafieux ne sera pas détruit par ses victimes.

    Ce qui à mon avis n’est pas prêt d’arriver, l’obéissance aveugle à « l’autorité » étant depuis longtemps inscrite dans les gènes de notre espèce.

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    • tachyon // 25.02.2021 à 12h09

      « …Si l’ensemble de la population fait partie des « élites » qui se chargera de les nourrir ? »
      Exact, dixit Voltaire : Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui et le gouverne.
      https://citations.ouest-france.fr/citation-voltaire/pays-bien-organise-celui-ou-106867.html
      Les zélites ont compris ….

        +2

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      • Rémi // 26.02.2021 à 12h46

        Et l’enjeu pour elles est aujourd’hui de se transformer en Aristocratie pour s’assurer que les gueux ne rentrerons pas dans le fromage.
        Et puis avec le réchauffement climatique en plus on pourra faire de la décroissance, des gens encadrés et ainsi on reviendra à Fantine.

          +1

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      • RGT // 01.03.2021 à 10h16

        Voltaire, ce « grand humaniste »…

        Qui tenait sa fortune du « commerce de l’ébène ».
        C’est largement prouvé mais les « élites » sont curieusement silencieuses sur le sujet.

        Il n’est pas nécessaire d’en dire plus.

        Si nous sommes tous tombés par terre c’est la faute à Voltaire, le « philosophe » des ploutocrates, le « BHL » avant l’heure.

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  • 78 ans // 25.02.2021 à 11h20

    « Dans le monde d’aujourd’hui, la compétition oppose deux types d’hommes : ceux qui croient à l’ancien individualisme de la jungle et ceux qui croient aux efforts de coopération pour assurer une vie meilleure à tous… Retirons le profit, le profit privé, de la médecine, et purifions notre profession de l’individualisme rapace. Faisons en sorte qu’il soit honteux de nous enrichir aux dépens de nos semblables… Les droits de l’homme sont au-dessus des privilèges professionnels. Ainsi, le vieux défi du personnage de Shakespeare dans Henry IV résonne encore à travers les siècles : «Sous quel Roi, Bezonien, parle ou meurs!». »

    (Docteur Norman Bethune, vétéran de la Guerre civile espagnole, directeur médical dans la Guerre de résistance contre le Japon (Armée chinoise de la 8 ième route), mort à Huang-shih K’ou, repose à Chu Ch’eng.) (1)

    « Nous devons tous apprendre de lui l’esprit d’altruisme absolu… noble et pur, un homme d’intégrité morale et au-dessus des intérêts vulgaires, un homme qui a de la valeur pour le peuple. » (Mao Tse-tung)

    Traduit et modifié avec ‪http://www.DeepL.com/Translator‬ (version gratuite)

    (1) Roderick Stewart, « The Mind of Norman Bethune », 1977.

      +2

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    • Rémi // 26.02.2021 à 12h47

      Votre commentaire est à mon avis factuellement faux.
      les élites coopérent bien plus que nous. C’est une guerre de classe et votre raisonnement l’individualise. Ils ont déjà collectivement marqué un point.

        +1

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  • Casimir Ioulianov // 25.02.2021 à 14h12

    On va citer quelqu’un … quelqu’un qui est actuellement en responsabilité. On va pas la nommer.
    « La France va sombrer dans le chaos », « L’après Covid va tourner au cataclysme , faute aux gens qui vont se lâcher », « on va assister à une multiplication des comas éthyliques, des viols, des violences en tout genre, des débordements permanents et une prolifération des affrontements » et cette personne de nous promettre un retours des GJ en mode véner :  » Avec eux , nous pourrions connaître une version Française de l’invasion du Capitole » .
    Source : Le Canard Enchaîné du 24/02/2021.
    On la sent bien là , toute la confiance que le « monsieur déconfinement » inspire à ses collègues. Faut dire que quand on a assigné à résidence un pays entier parce qu’on a pas été foutu de traiter un problème réglé en six mois dans des pays du tiers-monde, il est pour une fois pas totalement con de s’attendre à un questionnement vigoureux de la part de la population.

      +13

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  • Incognitototo // 25.02.2021 à 14h38

    Rappel de quelques scandales sanitaires en France depuis 1945 : la silicose des mineurs et carriers, le Distilbène, l’hormone de croissance, le chlordécone, le sang contaminé, l’amiante, l’Isoméride, le Mediator, la Dépakine…

    On remarquera qu’à chaque fois ce sont des intérêts financiers « supérieurs » qui ont permis que ces scandales perdurent au-delà de la simple erreur humaine initiale qu’on peut accorder au bénéfice du doute à tous ces crimes, du moins au début.

    On remarquera qu’encore aujourd’hui les TA qui s’opposent à l’application de règles sanitaires locales invoquent la « liberté du commerce » (un principe qui a été imposé par le CC, mais jamais adopté constitutionnellement par les Français) pour casser des mesures prises localement.

    On remarquera que le laisser-faire et les mesures absurdes et/ou insuffisantes et/ou prises à moitié depuis le début par ce gouvernement placent la France dans les 20 à 60 pays (sur 202 pays) qui ont perdu les 3 batailles : celle de la protection des populations, celle de la continuité de l’économie et celle pour rendre leur vie aux gens.

    Aussi comme Prashad et Chomsky, j’espère bien que ce gouvernement sera jugé pour les crimes qu’il a laissés se perpétuer en toute connaissance de cause ; et j’espère bien que les populations prendront conscience qu’à l’origine de leurs malheurs, il y a toujours et encore l’idéologie néo-libérale qui place les profits et le chacun pour soi au-dessus de tous les besoins humains.

      +12

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  • Rémi // 26.02.2021 à 12h49

    Nuremberg du COVID.
    Avec Référendum préalable sur la possibilité d’appliquer la peine de mort si les faits le justifient.

    Il ne faut pas enquéter que sur la transmission, mais également:
    -Pourquoi a t’on systèmatiquement disqualifier les traitements.

      +5

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  • Tarski et hutch en Core pop // 27.02.2021 à 14h30

    Pas mal, encore une fois les issus des comités Vietnam et du Worker Party, et le parti des travailleurs de la Corée pour la sagesse anticriminelle de masse, dite populaire, seulement alors qu’elle est la Corée des sciences matérialistes cosmologiques et aussi historique, jusqu’au Brésil de Lula, devraient en inspirer certains dans les soi-disant esprit critique, y compris issus de la 4° international en secrétariat unifié, ou pas, de France!

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  • Grd-mère Michelle // 28.02.2021 à 19h46

    « Il est temps d’instituer un tribunal de citoyens… » (Heu… et de citoyennes, svp?)
    Ok! Où? Quand? Comment?

    Contente de savoir que les Soviétiques avaient imaginé le « médecin du futur…qui…devrait être apte, non seulement à soigner la maladie mais aussi à indiquer les moyens de la prévenir. »

    Évidence qui m’est apparue lorsque j’ai été soignée pour l’arthrose des hanches, alors que je suis restée sans réponse des spécialistes sur les causes qui m’ont amenée sur leur table d’opération, et que je souhaitais pouvoir donner des conseils à ma descendance pour lui éviter les souffrances que j’avais moi-même endurées…
    À vrai dire, les médecins (et particulierement les chirurgiens) n’ont aucun intérêt à ce que les gens soient en bonne santé!

    Dans le cas du covid, il me semble que la situation immunologique actuelle de la plupart des personnes vivant « dans l’abondance » est désastreuse…

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  • Byblos // 28.02.2021 à 20h58

    Toute la vie sur terre repose sur l’échange. L’exemple de base : la plante invite l’animal à prendre tout l’oxygène qu’elle lui fournit en échange du gaz carbonique vital pour elle. Il y a certes des accapareurs, des prédateurs qui prennent sans donner. Tant qu’ils sont l’exception, la vie continuera d’avoir le dessus.
    Mais si l’accaparement devient la règle, comme c’est le cas dans les régimes capitalistes où l’État ne peut plus rétablir les équilibres élémentaires, la MORT attend tous les vivants… y compris les plus rapaces d’entre eux.
    Il y a un fond, une surface et une ferme consistance de morbidité chez les Bill Gates et consorts.

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  • Pete Noisy // 02.03.2021 à 10h38

    Oui des enquêtes! : Pourquoi la stratégie zéro covid n’a pas été suivie? Pourquoi les fameux tests salivaires n’ont pas été largement utilisés il y a 1 an,Pourquoi…? Mais comme le jour d’après risque quand même de ressembler au jour d’avant…l’espèce de con amnésique aura probablement d’autres chats à fouetter!

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