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21.novembre.201821.11.2018 // Les Crises

Pour débloquer les négociations sur le Brexit, la Grande-Bretagne doit expier un péché impérialiste : la partition de l’Irlande. Par Robert Mackey

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Source : The Intercept, Robert Mackey, 24-10-2018

 

En plus des points de contrôle fortifiés aux points de passage frontaliers, l’armée britannique a également effectué des inspections ponctuelles des véhicules à l’intérieur de l’Irlande du Nord pendant les décennies de guerre civile. Photo : Watford/Mirrorpix via Getty Images

L’émotion principale générée par le processus connu sous le nom de Brexit – l’abréviation de « British exit from the European Union » [sortie britannique de l’Union européenne, NdT] – n’est pas une obsession nationale pour des détails de politique commerciale. Il n’y a pas de débats passionnés sur les droits de douane dans les pubs à travers le pays.

Pour la plupart des gens, le Brexit est lié à quelque chose de plus viscéral : l’identité nationale. La nécessité perçue de « reprendre le contrôle » des frontières de la Grande-Bretagne et de limiter fortement le nombre d’étrangers autorisés à vivre et à travailler dans le pays a été approuvée par une faible majorité des électeurs lors du référendum de 2016. Pour les nationalistes, le Brexit est un choix simple pour se retirer d’un bloc économique qui efface de fait les frontières entre États membres en exigeant la libre circulation des personnes, des biens et des services.

Cependant, peu de partisans du Brexit en Grande-Bretagne semblaient réaliser à l’époque que leur pays, le « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord », a une frontière terrestre unique avec l’UE, et que celle-ci elle est très controversée : c’est la ligne de partage qui a été imposée par l’empire britannique, il y a un siècle, à l’Irlande. Au cours des vingt dernières années, on a facilement pu oublier les ravages et les morts causés par cette frontière imposée, puisque l’adhésion conjointe à l’UE [du Royaume-Uni et de la République d’Irlande] a facilité un accord de paix qui a mis fin aux effusions de sang en Irlande du Nord et aux contrôles policiers et douaniers le long de ce qu’un écrivain irlandais a baptisé la « ligne de la haine » qui divisait l’Irlande.

Ancien poste de douane désaffecté situé directement sur la frontière, désormais ouverte, à la sortie de Newry, en Irlande du Nord. Photo : Charles McQuillan/Getty Images

Malgré tout ce qui a été dit au sujet du Brexit, il est important de comprendre qu’il s’agit avant tout d’une décision anglaise : Quatre-vingt-sept pour cent des votes en faveur du Brexit ont été exprimés en Angleterre, et les deux tiers de ceux qui se considèrent plus Anglais que Britanniques ont voté pour.

Alors que les nationalistes anglais se sont unis par nostalgie d’un empire britannique qu’ils dominaient autrefois, des majorités dans deux autres parties constituantes du Royaume-Uni – l’Écosse et l’Irlande du Nord – ont voté contre le Brexit, ouvrant la voie à une éventuelle indépendance de l’une, voire de ces deux entités.

Le fait que le soutien au Brexit – tout comme le soutien au parti conservateur britannique – vienne principalement d’Angleterre contribue à expliquer pourquoi les négociations avec l’UE sur le retrait du pays sont actuellement dans une impasse sur la question – que les nationalistes anglais semblaient ignorer jusqu’à récemment – du conflit, suspendu mais toujours non résolu, en Irlande, la première colonie de l’Angleterre.

Si les souverains anglais n’avaient jamais entrepris le processus de colonisation de l’Irlande, qui a duré des siècles, ou n’avaient pas imposé de partition de l’île en 1921, pour créer une enclave loyaliste où les colons protestants britanniques seraient plus nombreux que les catholiques irlandais d’origine, ce serait maintenant relativement simple pour la Grande-Bretagne, qui ne comprendrait que l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galles, de quitter l’UE.

À l’inverse, la Première ministre Theresa May se trouve désormais embourbée dans des négociations complexes sur la manière d’extraire l’ensemble du Royaume-Uni du marché unique et de l’union douanière européenne sans ébranler la paix fragile dont jouit l’Irlande. En effet, les contrôles douaniers et migratoires, que les nationalistes anglais considèrent comme un inconvénient insignifiant et une contrepartie supportable pour vivre dans une société moins multiculturelle, nécessiteraient une infrastructure frontalière le long de l’ancienne ligne de partage de l’Irlande, entraînant toute une série de problèmes pour les entreprises et les travailleurs irlandais, et faisant peser un risque de retour de la violence.

Lors du séminaire annuel sur le crime organisé transfrontalier, qui s’est tenu en Irlande l’année dernière, les responsables des polices des deux parties de l’Irlande ont averti que « plus il y aura d’infrastructures à la frontière, plus cela multipliera les occasions » d’actions violentes de la part de militants politiques et d’anciens paramilitaires déjà impliqués dans des opérations clandestines.

A la différence de nombre de partisans d’un hard-Brexit dans son parti, la Première ministre britannique semble au moins consciente du fait que la Grande-Bretagne a une responsabilité morale et juridique, dans le cadre de l’accord de paix de 1998, de faire obstacle aux effusions de sang qui pourraient suivre toute décision de rétablissement de la frontière.

May se trouve également dans une impasse parce que l’Union européenne, qui prend au sérieux son rôle dans la prévention des conflits sur le continent, a insisté sur le fait qu’aucune négociation sur les relations commerciales futures avec le Royaume-Uni ne pourrait ne serait-ce que commencer avant la signature d’un accord de sortie garantissant le maintien de l’ouverture de la frontière avec l’Irlande.

Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, car la logique du Brexit, comme celle de l’Union européenne, exige une frontière extérieure bien délimitée.

Ensuite, un problème vient du fait que la frontière dessinée par le gouvernement britannique en 1921 pour délimiter sa nouvelle province de l’Irlande du Nord, qui serpente sur une distance de 480 km, n’était en rien une frontière naturelle. En l’absence de chaîne de montagnes ou de plan d’eau divisant l’Irlande en deux parties, il n’y a qu’une ligne sur la carte, tracée à la hâte par des fonctionnaires coloniaux battant en retraite – une stratégie que Penderel Moon, un officier colonial britannique ayant participé à la partition de l’empire de l’Inde en 1947, tout aussi mal conçue, appela plus tard « diviser et partir ». (Quatre décennies plus tard, le vice-roi de l’Inde britannique qui a supervisé la partition sanglante de l’Inde, Louis Mountbatten, fut tué par l’I.R.A. pendant ses vacances en Irlande.)

La ligne de partage de 1921, qui a créé la nouvelle province d’Irlande du Nord, sous contrôle britannique, le long d’anciennes frontières de comté et qui, de nos jours, traverse des champs, des villes et des maisons, a également été tracée au service d’un acte flagrant d’exploitation à grande échelle. Il s’agissait d’une nouvelle ligne tracée sur la carte du monde pour diviser une nation insulaire en deux parties afin qu’une puissance coloniale battant en retraite puisse garantir que les descendants de ses colons puissent contrôler une enclave où ils seraient majoritaires.

Cette division a donné lieu à des décennies de violence politique et de terrorisme en Irlande du Nord et en Grande-Bretagne, connues sous le doux euphémisme de « troubles » en Ulster [province d’Irlande traversée par la frontière depuis la partition, le terme Ulster est utilisé ici pour désigner l’Irlande du Nord, NdT] , au cours desquels plus de 3 500 personnes ont été tuées, les droits civils fondamentaux et l’application régulière de la loi ont été suspendus, et l’armée britannique a érigé des miradors et autres points de contrôle, détruit des centaines de routes, de ponts et chemins pour contrôler le flux de biens et de personnes entre les deux parties de l’Irlande.

Pour quiconque ayant grandi dans l’ombre de cette frontière en Irlande – j’ai passé des étés d’enfance à rendre visite à la famille de ma mère de part et d’autre de la frontière – il est impossible d’oublier l’impact psychologique des heures passées à attendre aux rares postes de contrôle autorisés, les tensions nées des contacts avec des soldats en armes aux barrages fortifiés des militaires britanniques. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, sous les auspices de l’UE, les postes de contrôle de police et de douane ont été supprimés, et la frontière entre les deux juridictions de l’île est désormais aussi peu perceptible que la frontière entre deux États américains. C’est comme la disparition d’une cicatrice.

Grâce à un accord de paix facilité par l’Union européenne, la frontière autrefois fortifiée entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord a pratiquement disparu, remplacée par des repères discrets, comme une différence de couleurs pour le marquage au sol des routes. Photo : Charles McQuillan/Getty Images

En observant les négociations sur le Brexit depuis l’Irlande, Denis Bradley, journaliste et ancien vice-président du conseil des services de police d’Irlande du Nord, a observé que le Royaume-Uni et l’UE ont sous-estimé la détermination du peuple irlandais, qui a souffert pendant les années de violence, à tolérer une frontière. « La frontière n’a pas besoin d’une solution parce qu’elle est déjà résolue », a écrit Bradley dans le quotidien The Irish Times.

« Il y a une vingtaine d’années, la frontière irlandaise a disparu », explique M. Bradley. « Les anciens postes de douane avaient disparu depuis longtemps et puis, un jour, l’armée britannique a emporté son matériel et est rentrée chez elle. La plupart des gens se sont sentis soulagés d’un fardeau – un peuple qui avait vécu dans l’ombre de cette frontière était, pour la première fois, libéré de ses contraintes et de cette cicatrice sur le paysage. Depuis lors, ils vivent avec cette liberté, et ils l’ont jugée juste et bonne, et ils n’ont pas l’intention d’y renoncer. »

« La question de la frontière irlandaise doit être dissociée de la sphère économique et considérée dans le contexte des droits fondamentaux », a écrit l’an dernier Eoin McNamee, romancier et scénariste qui a grandi en traversant la frontière pour aller à l’école. « Theresa May peut insister pour que son pays quitte l’Union européenne. L’UE peut dicter les conditions qu’elle souhaite. Mais aucun d’eux ne peut exiger qu’une ligne de haine soit redessinée à travers cette île ou insister là dessus. »

La réalité de l’époque, rappelait McNamee aux lecteurs, était « des cratères au milieu des routes, des cadavres jetés dans des sacs plastique noirs, des miradors, des temples évangélistes criblés de balles, des maisons criblées de balles. C’est la nuit que vous ressentiez toute cette violence. Conduire sur des routes désertes à travers des zones mystérieuses vidées de tout sauf de la vigilance et de la malveillance. »

J’ai échangé avec McNamee à Londres la semaine dernière. « L’économie n’est pas la question clé », m’a-t-il dit. La partition, a-t-il dit, était « une faute morale, de même que le mur de Berlin était une faute morale, un affront à la civilisation ». Dix ans après la démolition de l’infrastructure frontalière à la suite de l’accord de paix et alors que les blessures commencent à cicatriser, McNamee se souvient que son frère s’est soudainement tourné vers lui pour lui demander : « Est-ce que tout cela était un rêve ? »

Le Génie de l’armée britannique a démantelé un mirador dans le comté d’Armagh, en Irlande du Nord, en 2001, après l’accord de paix. Photo : John Giles/PA Images via Getty Images

Pour le Royaume-Uni ou l’UE, insister sur la partition de l’Irlande, c’est comme dire au peuple allemand que le mur de Berlin doit être reconstruit, dit McNamee maintenant. « Ce n’est pas seulement que les gens n’en veulent pas – ils n’en veulent pas – mais ils ne peuvent pas faire machine arrière. »

Ou, comme l’a dit récemment le comédien irlandais Andrew Maxwell lorsqu’on lui a demandé s’il y avait une solution à la question de la frontière irlandaise : « Ce n’est pas la frontière irlandaise – c’est la frontière britannique en Irlande. La frontière irlandaise c’est la plage. »

Contrairement aux nationalistes pro-Brexit de son parti, le parti conservateur, May semble vouloir à tout prix conclure une sorte d’accord pour garder l’ensemble du Royaume-Uni aussi proche que possible de l’UE, non seulement pour empêcher un nouveau bain de sang en Irlande du Nord, mais pour protéger les industries britanniques. C’est pourquoi, plus tôt dans les négociations sur les conditions du retrait du Royaume-Uni, May semblait prête à accepter une offre de l’UE visant à protéger la paix en Irlande du Nord en accordant à la région un statut spécial après le Brexit, qui lui aurait permis de rester à la fois dans le Royaume-Uni et dans le marché unique européen, rendant inutiles les contrôles transfrontaliers de personnes ou marchandises.

Malheureusement, cependant, alors que May a signé cet accord de principe en fin d’année dernière – un pis-aller qui ne serait entré en vigueur que dans l’hypothèse où le Royaume-Uni n’aurait pas réussi à négocier une future relation commerciale avec l’UE qui soit suffisamment étroite pour rendre les contrôles aux frontières inutiles – elle est maintenant trop affaiblie politiquement pour convaincre les autres composantes de son parti de poursuivre dans cette voie.

Peut-être plus important encore, sans majorité parlementaire après sa décision désastreuse de déclencher des élections générales anticipées l’année dernière, la Première ministre a également besoin du soutien de dix députés du Democratic Unionist Party [DUP, le Parti Unioniste Démocrate d’Irlande du Nord, NdT], un groupe de fondamentalistes chrétiens qui ont fait campagne en faveur du Brexit, mais contre l’accord de paix de 1998. Bien que le DUP soit en apparence favorable au maintien de l’ouverture de la frontière, il a menacé de faire tomber le gouvernement de May si cette dernière acceptait un statut spécial pour la région, imposant de fait des contrôles douaniers sur les marchandises en provenance et à destination de Grande-Bretagne. La cheffe du parti, Arlene Foster, a récemment décrit sa ligne rouge contre toute concession comme étant « rouge sang ».

Les négociations interminables sur le Brexit ont créé un profond sentiment d’exaspération partagé par ses partisans comme par ses opposants. Fin juin, alors que deux années complètes s’étaient écoulées depuis le vote de la Grande-Bretagne pour quitter l’Union européenne, mais que rien ne permettait encore de préjuger de ce que cela allait impliquer en pratique, une star anglaise de soap opera en a eu assez : « Qui comprend quelque chose au Brexit ? Personne n’a la moindre idée de ce qu’est le Brexit », a déclaré l’acteur Danny Dyer à [l’animateur, NdT] Piers Morgan pendant une émission de télévision.

« Personne ne sait ce que c’est », a ajouté Dyer, alors que la caméra le coupait pour donner la parole aux autres invités, Pamela Anderson et Jeremy Corbyn. « C’est comme cette énigme absurde dont personne ne connaît la solution. »

Le succès viral du clip doit beaucoup au fait que Dyer a qualifié l’ancien Premier ministre, David Cameron, de « crétin » pour avoir convoqué le référendum pour ensuite se faire la belle afin de profiter d’une retraite dorée « en Europe, à Nice, les doigts de pieds en éventail » après que son camp ait perdu. Mais l’acteur a également exprimé son exaspération, partagée par des millions de Britanniques qui ont voté pour quitter l’UE, pour découvrir finalement que leurs dirigeants politiques n’avaient aucun plan concret sur la manière de faire.

La raison de cette longue attente est que la remplaçante de Cameron, Theresa May, a en effet essayé de résoudre une énigme qui pourrait bien ne pas avoir de solution. Mais il n’en reste pas moins que plus de deux ans après avoir pris le pouvoir avec la vague promesse affirmant « le Brexit ça veut dire le Brexit », la Première ministre n’a toujours pas précisé exactement le type de relations futures qu’elle souhaitait avec l’UE, ni comment elle comptait s’y prendre pour assurer le contrôle des frontières du pays sans hypothéquer la paix en Irlande.

Elle a fait deux promesses initiales. Tout d’abord, une rupture nette avec l’Europe – une exigence anti-immigrés de la composante extrême-droite de son parti – avec un abandon à la fois de l’union douanière et du marché unique européen. Deuxièmement, May a promis de négocier un futur accord commercial avec les autres membres de l’UE, afin de donner satisfaction aux Conservateurs modérés qui redoutaient que le départ de l’union douanière et du marché unique puisse détruire une économie britannique profondément liée au reste de l’Europe.

Mais une troisième exigence s’avère être la plus délicate : May est tenue par sa promesse de trouver un moyen de faire sortir tout le Royaume-Uni de l’UE sans mettre en péril la fragile paix qui prévaut actuellement le long de cette frontière qui était auparavant controversée et militarisée.

Dans un tweet récent adressé au leader de la campagne pro-Brexit, Boris Johnson, Patrick Kielty, un comédien d’Irlande du Nord dont le père a été assassiné par des paramilitaires armés pendant les troubles, a expliqué que l’UE était un élément clé dans la « magie retorse » de l’accord de paix qui garantit à la fois aux Unionistes, pour la plupart protestants, que « l’Irlande du Nord reste dans le Royaume-Uni jusqu’à ce que la majorité vote autrement », et aux Nationalistes, pour la plupart irlandais catholiques, que « la frontière soit supprimée et l’île reconnectée », de sorte qu’ils puissent faire comme s’ils vivaient déjà dans une Irlande unie.

« Certains de ces nationalistes ont alors accepté de faire partie du Royaume-Uni, pour peu que leur vie quotidienne reste essentiellement irlandaise », poursuit Kielty. « Ce plan astucieux nous a été vendu parce que nous faisions tous partie de l’UE, donc que la focalisation sur la nationalité était dépassée, comme un relent de la dernière guerre mondiale. »

En faisant disparaître l’UE du sortilège, les politiciens pro-Brexit « ont ouvert une boîte de Pandore pour l’Irlande du Nord », a ajouté Kielty. « C’est une des raisons pour lesquelles la majorité de la population [d’Irlande du Nord] a voté pour rester dans l’UE. »

Des experts comme R. Daniel Kelemen, professeur de sciences politiques et de droit à l’Université Rutgers, ont tenté d’alerter May sur le fait qu’il n’y avait qu’un seul moyen de tenir ses trois promesses : « La pensée magique ».

Déterminée à aller de l’avant, [Theresa, NdT] May a maintenu ses propositions qui ne satisfont personne et elle a fait craindre que le Royaume-Uni ne manque de temps pour conclure un accord avant l’expiration de son adhésion à l’UE, à 23 h, le 29 mars 2019. Si cela se produit, un « No Deal Brexit » [un Brexit sans accord, NdT] pourrait tout bouleverser, qu’il s’agisse de l’acheminement de nourriture et de médicaments vers le pays ou du transport aérien à destination de l’étranger.

Cela a conduit l’UE à demander à May d’adopter simplement le plan de retrait qu’elle avait accepté l’année dernière, qui accorderait un statut spécial à l’Irlande du Nord après le Brexit. Sous la pression des partisans de la ligne dure de son propre parti et du DUP, May a violemment rejeté le même plan avec lequel elle était d’accord en décembre dernier comme une tentative de diviser son pays en deux, ignorant le fait que l’Irlande du Nord existe parce que l’Irlande a été divisée en deux par la Grande-Bretagne en 1921.

Comme l’a souligné Matthew O’Toole, l’ancien assistant de May, le mois dernier dans The Spectator [hebdomadaire politique britannique de tendance conservatrice, NdT], ce que la Première ministre ne reconnaît pas, c’est que l’accord de paix signé à Belfast le Vendredi saint en 1998 a déjà donné aux citoyens d’Irlande du Nord des droits spéciaux qui les lieront plus étroitement à l’UE après le Brexit. En vertu de l’accord de paix, tous les citoyens d’Irlande du Nord ont le droit de détenir des passeports irlandais et britanniques, ce qui signifie qu’après le Brexit, ce pourrait être une région d’un pays tiers entièrement peuplée de citoyens européens. L’accord du Vendredi saint a également donné à la région la permission de faire sécession du Royaume-Uni et de rejoindre la République d’Irlande si une majorité d’électeurs approuve ce changement lors d’un référendum. Ainsi, note O’Toole, « c’est la seule partie du Royaume-Uni où les citoyens ont à la fois un droit légal permanent à la citoyenneté de l’UE et une voie formelle de retour à l’adhésion à l’UE via un futur référendum sur l’unité irlandaise ».

Quel que soit le résultat des pourparlers, de nombreux observateurs irlandais ont été stupéfaits de voir à quel point le gouvernement de May et les « Brexiters » auto-désignés purs et durs poussant son parti vers la droite ont rejeté leurs préoccupations quant à la partition effective de l’Irlande.

L’un des dirigeants de la faction archi-conservatrice, Jacob Rees-Mogg, a constamment minimisé le risque de chaos si la Grande-Bretagne quittait l’UE sans accord. Il a été particulièrement tourné en dérision en Irlande du Nord – où une majorité a voté contre le Brexit – pour avoir déclaré qu’il n’était pas nécessaire qu’il se rende à la frontière irlandaise, longue de 480 km, qui pourrait être scellée après le Brexit pour empêcher le trafic clandestin de marchandises britanniques vers l’UE.

Rees-Mogg a fait valoir qu’il obtient toutes les informations dont il a besoin sur la frontière auprès des membres du DUP, dont l’objectif est de maintenir l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Toutefois, aucun de ces députés d’Irlande du Nord ne représente réellement les communautés situées le long de la frontière avec l’Irlande, qui ont toutes voté résolument contre le Brexit lors du référendum de 2016.

« Il est un très bon exemple du cocon dans lequel vivent les ardents Brexiters – il ne sait rien de la frontière irlandaise, il ne s’y intéresse pas », a déclaré récemment Deirdre Heenan, professeur de politique sociale à l’Université d’Ulster, à propos de Rees-Mogg. « L’homme vit dans le déni, dans une sorte de pays imaginaire où, après le Brexit, nous retournerons dans une Grande-Bretagne prestigieuse et impériale. »

Au cours de l’été, une vidéo a circulé sur Rees-Mogg admettant de manière désinvolte que le Brexit pourrait exiger un retour aux contrôles frontaliers effectués pendant les 30 ans de guerre civile durant les Troubles.

« Nous aurions la possibilité, comme nous l’avons fait pendant les Troubles, de faire fouiller les gens », a déclaré M. Rees-Mogg lors d’un séminaire. « Ce n’est pas une frontière que tout le monde aura à traverser tous les jours, mais bien sûr, pour des raisons de sécurité pendant les Troubles, nous avons surveillé de très près la frontière, pour essayer d’arrêter le trafic d’armes et autres choses de ce genre. »

Le député conservateur – qui semblait préoccupé uniquement par le fait d’empêcher les immigrants européens de passer par l’Irlande du Nord pour entrer au Royaume-Uni – ignorait à quel point ces fouilles étaient importunes et provocatrices. Pendant les trois décennies qui ont précédé l’accord de paix de 1998 en Irlande du Nord, qui a donné à tous les résidents le droit aux passeports britanniques et irlandais, la plupart des routes transfrontalières ont été fermées par l’armée britannique, et chaque voiture qui les traversait a été inspectée à des points de contrôle très fortifiés, d’abord par des soldats armés, puis par des agents des douanes.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a réagi avec horreur à l’ignorance de l’homme politique conservateur quant au traumatisme et à la tragédie du passé récent en Irlande du Nord. « Il est difficile de croire qu’un politicien chevronné soit si mal informé au sujet de l’Irlande et de la question de la frontière irlandaise liée au Brexit qu’il puisse faire des commentaires comme ceux-ci », a fait remarquer Coveney sur Twitter. « Nous avons laissé « les troubles » derrière nous, grâce aux efforts sincères de nombreuses personnes, et nous avons l’intention de garder les choses comme ça. »

Le mois dernier, dans un texte lyrique du Financial Times, tourné à la frontière, le dramaturge nord-irlandais Clare Dwyer Hogg et l’acteur né à Belfast Stephen Rea ont fait une réponse plus poétique, mais tout aussi tranchante, à Rees-Mogg et à d’autres qui ont ignoré le risque de réimposer la frontière.

« Jacob Rees-Mogg, tu as raison. Il n’est pas nécessaire de visiter l’Irlande du Nord pour comprendre la frontière – il faut avoir vécu ici », dit Rea, se tenant à la frontière. « Nous vivons ici, et nous retenons notre souffle à nouveau. »

Correction : Mercredi 24 octobre, 12 h 22 heure d’été de l’est

Une version antérieure de cet article identifiait incorrectement le comédien irlandais Andrew Maxwell comme étant nord-irlandais. Bien que Maxwell ait de la famille en Irlande du Nord, il est originaire de Dublin, ce que son accent indique très clairement.

Photo du haut : En plus des points de contrôle fortifiés aux points de passage frontaliers, l’armée britannique a également effectué des inspections ponctuelles de véhicules en Irlande du Nord, comme celui-ci en 1969, pendant les décennies de guerre civile connues sous le nom de « Troubles ».

Source : The Intercept, Robert Mackey, 24-10-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 21.11.2018 à 07h29

« L’Union européenne, qui prend au sérieux son rôle dans la prévention des conflits sur le continent, »

Ah ah non sérieusement? L’UE n’a pas eu l’air trop préoccupée de s’ingérer dans la politique ukrainienne en faisant miroiter une entrée, puis en soutenant un putsch de nazis contre un gouvernement élu, 1 an avant les prochaines élections. Ou en ayant dans son statut l’appartenance à l’Otan qui fait des exercices réguliers à la frontière russe, pays démonisé et insulté quotidiennement par la propagandastaffel.

L’EUReich c’est la paix, oui, dès que tout le continent aura été mis au pas (de l’oie).

67 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 21.11.2018 à 07h29

    « L’Union européenne, qui prend au sérieux son rôle dans la prévention des conflits sur le continent, »

    Ah ah non sérieusement? L’UE n’a pas eu l’air trop préoccupée de s’ingérer dans la politique ukrainienne en faisant miroiter une entrée, puis en soutenant un putsch de nazis contre un gouvernement élu, 1 an avant les prochaines élections. Ou en ayant dans son statut l’appartenance à l’Otan qui fait des exercices réguliers à la frontière russe, pays démonisé et insulté quotidiennement par la propagandastaffel.

    L’EUReich c’est la paix, oui, dès que tout le continent aura été mis au pas (de l’oie).

      +66

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    • Sandrine // 21.11.2018 à 08h16

      A ma connaissance cette tradition du pas de l’oie aujourd’hui est plutôt en vigueur en Russie et dans les ex-pays soviétiques.
      Je ne crois pas que la bundeswehr défile encore au pas l’oie.

        +1

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  • Fritz // 21.11.2018 à 07h35

    Très intéressant, et même poignant. Mais comme la question d’Irlande déchaîne toujours les passions, je ne ferais que trois remarques de détail.

    1. Robert Mackey présente le DUP comme un parti de « fondamentalistes », voire d’extrémistes. C’est son point de vue. Il n’empêche que le chef de ce parti, Ian Paisley, avait rencontré Gerry Adams, chef du Sinn Fein, ce qui a permis de consolider la paix en Ulster.
    https://www.ledevoir.com/monde/136938/irlande-du-nord-accord-historique-entre-ian-paisley-et-gerry-adams

    2. Mackey esquisse un parallèle entre la partition des Indes et celle de l’Irlande, en évoquant la figure de Louis Mountbatten, assassiné par l’IRA le 27 août 1979 à Mullaghmore (république d’Irlande). J’ajoute que le poseur de bombe, libéré après quelques années d’emprisonnement, n’a exprimé aucun remords, même pour la mort du petit-fils de Mountbatten (14 ans) et de son ami irlandais (15 ans), Paul Maxwell. Il a même refusé deux fois de rencontrer le père de ce dernier.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_McMahon_(Irish_republican)

    3. Mackey classe les partisans du Brexit à droite, voire à l’extrême droite. Faut-il en conclure que l’UE de Bruxelles, avec sa concurrence libre et non faussée, serait le nec plus ultra de la « gauche » ?

      +25

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  • Pierre D // 21.11.2018 à 08h13

    Hé! Ils voulaient le Brexit, ils risquent d’avoir le United-Kingdom-Xit…

    … de Édimbourg à Gibraltar…

    Brexit. L’Espagne veut des assurances sur Gibraltar dans l’accord

      +8

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  • Ben // 21.11.2018 à 08h15

    D’une manière ou d’une autre, les britanniques doivent être punis ou revoter pour annuler le brexit. S’ils refusent de revoter correctement, on pourrait faire en sorte que le sang coule à nouveau en Irlande du Nord. Peu importe que la paix s’y soit installée et que personne n’a spécialement envie de trucider son prochain, qu’il y ait ou non une nouvelle frontière avec le sud. L’UE n’hésitera pas à souffler sur les braises. Et les Britanniques n’hésiteront pas à défendre leur intégrité. Si les massacres reprennent, cela sera la conséquence d’une absence de volonté délibérée de trouver une solution politique à une question administrative.
    Pour les Irlandais, qu’ils soient catholiques ou protestants, la guerre est finie. Les europeistes intégristes ne sont pas d’accord, ce n’est pas dans leur intérêt.

      +24

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    • Geof’ // 21.11.2018 à 11h24

      Ben,

      ce qui a été pris dans le sang peut aussi être rendu dans le sang : car sinon, dans un sens c’est un crime mais pas dans l’autre ? les bons massacres et les mauvais ? les gentils anglais et les méchants irlandais ? la vie doit avoir du sens (ne pas oublier), sinon on peut manger du caca…(je visionne P.E. Barré avec excès).

      qu’y a-t-il d’autre dans toute cette histoire que de l’impérialisme britannique-élitiste-cupide ? un anglais de base/normal s’en fout, de l’Irlande du Nord !!!

      qui es-tu pour défendre çà ? un prolo’ anglais de droite ou un membre de l’establishment anglais ?

      je pense qu’on va (a)voir bientôt une réunification au propre de l’Irlande, par référendum…

      Geof’, neo-communiste belge

        +2

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      • Fritz // 21.11.2018 à 12h49

        Et toi, Geof’, qui es-tu ? Un papiste irlandais, ou un membre de la Nomenklatura ?

        Voilà où nous mènent les procès d’intention, du genre « D’où tu parles, toi ? »

          +6

        Alerter
      • Sandrine // 21.11.2018 à 17h27

        « Ce qui a été pris dans le sang, peut aussi être rendu dans le sang ». Avec un présupposé pareil vous justifiez toutes les guerres que les Allemands ont mené pour reprendre et reprendre encore l’Alsace à la France.
        J’ai du mal à comprendre comment vous pouvez signer ce message du qualificatif « communiste » (certes il y a « neo » devant, mais tout de même)

          +1

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  • RGT // 21.11.2018 à 08h26

    Le Royaume Uni a un énorme avantage par rapport aux autres nations européennes.

    Il possède toujours des liens très forts avec ses anciennes colonies avec lesquelles il a des traités de « coopération » gravés dans le marbre.

    Ce qui lui permet de pouvoir claquer la porte de l’UE sans trop en ressentir les effets, une grosse partie de ses échanges étant faits avec ces anciennes colonies.

    Ce qui n’est pas le cas de la France, par exemple, ni des autres nations de l’UE.

    Les britanniques peuvent donc sas trop de problèmes claquer sauvagement la porte sans prendre trop de risques, sachant que de plus ils ont la City qui pourrait sans problème mettre à genoux l’économie européenne en pariant sur la chute de cette dernière.

    Malheureusement les irlandais n’ont pas fini de déguster.
    Lors de l’indépendance de l’Algérie, les français voulaient conserver le Sahara qui ne faisait pas partie de l’Algérie « historique ». En effet, ce territoire n’appartenait à personne (trop inhabitable) mais la découverte de pétrole avait changé la donne.
    Imaginez un seul instant le cirque qui aurait été engendré si la France avait conservé le Sahara…
    et pourtant il n’y avait aucun habitant dans ce désert.
    Alors que dans le cas de l’Irlande, il s’agit bel et bien d’un pays conquis par la force avec un peuple radicalement différent tant au niveau de ses traditions qu’au niveau de sa religion…

    La parallèle avec Mayotte ne peut même pas être fait car Mayotte est une île physiquement isolée par l’océan des autres îles de l’archipel et dont les habitants souhaitent absolument rester (pour des raisons économiques et historiques) rattachés à la France, comme la Crimée à la Russie.

    C’est bien là l’hypocrisie de la « communauté internationale » : On tape sur les pays qui ont conservé ou récupéré des territoires avec l’approbation de la population, mais par contre on stigmatise les peuples qui souhaitent s’émanciper de la dictature d’un état colonisateur qui les a asservis.

    Si on remonte plus loin, la France est composée d’une multitude « d’Irlandes » inféodées à Paris…
    De temps en temps les corses, les basques, les bretons ou les savoyards se réveillent et on parle alors de « terrorisme » alors que ce sont des peuples conquis qui souhaitent seulement retrouver un peu d’indépendance.

    C’est aussi la raison qui pousse tous les gouvernements jacobins d’Europe à fermer les yeux sur ce qui se passe au Royaume Uni.

    Si les irlandais obtenaient leur indépendance totale ça pourrait donner des idées à toutes les régions qui composent chaque pays, avec en premier lieu l’explosion de la Belgique, cœur même de l’UE qui se verrait partitionnée entre deux populations aux traditions très différentes.

    Il n’y a pas que le Royaume Uni qui soit un état colonial. Tous nos états pratiquent encore cette colonisation larvée en tentant de créer un « sentiment national » artificiel pour tenter de « rassembler » des populations aux traditions souvent totalement opposées.

    Quel point commun voyez-vous entre un chti, un breton, un auvergnat et un marseillais ?
    en dehors d’une « langue commune » imposée par la force je n’en vois pas beaucoup.

      +10

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    • Alfred // 21.11.2018 à 09h23

      Aucun habitant dans le Sahara ?! Qui n’appartenait pas à personne ?? Heu..
      Le Sahara effectivement n’appartenait pas à la régence d’Alger ni à aucune entité politique proche de la côte (kabyle ou autre). A la différence du sud marocain qui effectivement a été conquis puis perdu par le maroc.
      Mais le Sahara n’était pas vide de population ni d’identité politique. Le massacre de la mission Flatters (parmis d’autres) en témoigne.
      Mais effectivement c’est la France qui a uni politiquement le Hoggar à l’Algérie (et personne d’autre).
      Sinon parmis les point commun entre un chti un marseillais un breton et un auvergnat il en est un dont on a un peu (mal) parlé récemment. Ça a du vous échapper. Ils sont morts par dizaines de milliers côte à côte « pour des industriels » et pour certains (bêtement vous me direz) pour la patrie. (Quel vilain mot?)
      Vous devriez arrêter de refaire le match sans arrêt. A ce compte on peut revenirn 5000 ans en arrière en commençant par qu’est ce qu’ont en commun un gallo et un bigouden à part d’avoir été unis par la force? Les descendant d’un légionnaire romain établi à Vannes est il aussi « hallogene » qu’un Wisigoths en pays celte?? Stop à la fin.

        +34

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    • Gibus // 21.11.2018 à 09h48

      Sans parler des Alsaciens fondus (incorporés de force) dans le machin grand est bien sûr !

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    • Pierre C // 21.11.2018 à 12h36

      Quel point commun voyez-vous entre un chti, un breton, un auvergnat et un marseillais ?
      en dehors d’une “langue commune” imposée par la force je n’en vois pas beaucoup.

      Il y a en plus de la langue :
      – la couleur de peau
      – la religion
      – un rapport très latin à la nourriture et à l’espace social associé
      – une histoire commune (cf Alfred)
      – une proximité géographique

      l’Algérie par exemple est logiquement redevenue indépendante si on considère qu’il y a une langue, une ethnie, une religion, une socialisation, une histoire différente et une proximité géographique plus éloignée.

      (Pour la couleur de peau et l’éthnie, ce n’est pas une vision raciste que je défends, mais une constatation simple que pourrait faire un enfant sans idée derrière la tête)

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      • red2 // 21.11.2018 à 17h24

        Je vous rapelle juste que l’unité de la France s’est faite par la force et dans le sang! De la croisade contre les albigeois, en passant par la guerre de 100 ans, la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne, la Franche-Comté, les Flandres, l’Alsace, l’Auvergne, la Rochelle…

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        • Pierre C // 21.11.2018 à 17h34

          Tout à fait. Finalement, on peut dire qu’il y a des annexions/unifications réussies (empire romain, France, Italie…) Et d’autres qui ont raté (annexion de l’Algérie, de l’Inde…)

          Et d’autres en cours (UE…)

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        • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 00h34

          Les Algériens ont voulu l’indépendance quand ils ont compris qu’ils ne seraient jamais, ……

          mod: texte trop long!!!!

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        • tchoo // 22.11.2018 à 06h13

          La croisade des albigeoise avait-elle quelque chose à voir avec une quelconque conquête d’unification?
          La partition de l’Irlande est un anachronisme constitué par l’Angleterre que L’UE avait jusque là apaisé mais pas régler. Qu’il serve aujourd’ hui de moyen de pression à L’UE montre bien la nature de ce machin

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        • Subotai // 22.11.2018 à 20h03

          Ben non.
          L’unité de la France (le concept de Nation) date de décisions prises durant la Révolution Française.
          Les Rois de France n’ont pas cherché à faire |l’Unité| de la |France| mais à mettre sous leur suzeraineté les POSSESSEURS des multiples divisions géographiques d’un territoire qui a fini par constituer ce que nous appelons France.
          Et de fait il existe encore de nombreux territoires géographiquement hors de la « France » qui sont sous la suzeraineté de la République (entité politique dirigeante actuelle) Française, de gré ou de force.

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        • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 21h20

          Les duchés de Bretagne ou de Normandie se sont également unifiés par la force et le sang par des conquérants qui s’installaient sur un territoire et qui le géraient comme un patrimoine familiale privée. Aucune correspondance avec des peuples, ou des ethnies ou que sais-je.

          C’est pas comme si les Vikings étaient arrivés avec des câlins et des bisous sur les côtés de Normandie pour faire des référendums en dialecte local par une démocratie participative etc… Non. Ils ont pillé, conquis et se sont assimilés ensuite. Ils ont fini par parler français avant d’aller conquérir l’Angleterre (« Dieu et mon droit » devise des armes de la famille royale britannique, en français dans le texte).

          Si un individu puissant, un féodal, en conquérant une partie du territoire, devient par là, ipso-facto le représentant d’un peuple qui n’existe que par là grâce de cette possession féodale privée, alors non seulement les Syagriens et les Goths devraient devenir indépendant, mais les employés de Goodyear sont un peuple aussi selon la même logique.

          La différence désormais, c’est qu’en lieu et place des propositions politiques féodales de privatisation du territoire de toutes ces régions que vous évoquez, il y a désormais une entité politique qui s’appelle la République Française qui pose la chose publique, l’Etat, abstraction dépersonnifiée, déprivatisée, héritière du concept de la Couronne distincte du Roi dès le XIVe siècle.

          Ces guerres pour l’unité du pays était des guerres de la Couronne contre les grandes féodalités, avec parfois un revêtement religieux (Albi par exemple). Ce n’étaient pas des guerres de nations contre nations. de telle sorte que l’on pouvait facilement trouver des soldats issus de ces régions qui prenaient fait et cause pour la Couronne. Et si alors vous leur auriez dit qu’ils trahissaient leur peuple, ils ne vous auraient même pas compris.

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    • Sandrine // 21.11.2018 à 18h03

      @RGT « On stigmatise les peuples qui souhaitent s’emanciper de la dictature d’un état colonisateur qui les a asservis »
      Je ne vois pas à quel exemple récent vous faites allusion. Le problème de l’Irlande du nord ne peut pas (de mon point de vue) s’analyser de cette manière aujourd’hui. Contrairement aux Kanaks par exemple qui pourraient aisément justifier que leur culture est étouffée par la France ou qu’ils subissent des discriminations économiques de la part des descendants des colons européens, les Catholiques de l’Ulster disposent aujourd’hui de structures sociales qui les protègent d’une domination culturelle et économique abusive de la part des protestants.
      Et puis, objectivement : entre la domination de l’UE et la domination de la City, je ne sais pas ce qui est pire…

        +6

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      • Geof’ // 22.11.2018 à 09h26

        Sandrine,

        je t’ai répondu plus haut mais « coupé au montage »…

        l’enjeu, ici, c’est la mémoire des pères : fatherland (patrie en français).

        peut-on accepter que les anglais nient leurs crimes impérialistes (ce n’est pas parce que les irlandais sont blancs qu’ils n’ont pas été victimes du racisme anglo-saxon !!!) ? peux-tu accepter que tes enfants jouent avec les enfants du bourreau de ton père ?

        Geof’, neo-communiste belge, non-pacifiste

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        • Sandrine // 22.11.2018 à 13h24

          Geoff, ça fait un peu vendetta tribale votre truc, vous ne trouvez pas?

          Et vous ne répondez pas sur l’Alsace. Louis XIV a aussi colonisé l’Alsace et mis à feu et à sang la Rhenanie pour mener à bien ses projets d’expansion.. Les fils de France doivent-ils être comptables des crimes de leurs pères (parce que vous vous en doutez bien, Louis XIV n’a pas fait le coup tout seul)?

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          • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 18h37

            Sandrine,

            Grosse différence : la guerre de Louis XIV ne s’est pas faite dans l’INTENTION de lutter contre les Alsaciens, PARCE QU’ILS étaient Alsaciens, mais de lutter contre les Habsbourg et il se trouve que l’Alsace (qui n’était pas unifiée d’ailleurs à l’époque du tout, donc c’est curieux d’utiliser cette catégorie mais ok) était le territoire de cette guerre, entre autres.

            Ce n’était pas une guerre contre l’Alsace.
            Les Anglais développaient des théories racistes de l’Irlandais comme chaînon manquant, ont massacré des populations entières (non comme dommage collatéral lors d’une guerre comme ce fut le cas en Alsace, ou comme PARTOUT en France à un moment donné) lors de répressions politique qui reviennent régulièrement dans l’histoire jusque dans la deuxième moitié du XXe. On est à des années lumières du cas alsacien.

            D’ailleurs à la sortie de la guerre de 1870, lors des négociations, la partie française avait proposé des référendums pour les territoires à l’est de la France, ce que Bismarck avait refusé.
            Je me demande bien pourquoi, sinon que je me le demande pas du tout il savait qu’il allait perdre, qu’entre la belle Marianne et le casque à pointe les Alsaciens comprendraient rapidement là où est leur intérêt.

            Dans le genre « crimes de leurs pères » il n’y a juste pas d’analogie possible entre la manière dont les Anglo ont traité leurs régions (Irlande, Ecosse, Indiens d’Amérique) et la manière dont les Français ont traité l’Alsace, la Bretagne ou la Corse.

            Et les raisons sont anthropologiques/idéologiques. On peut évoquer la famille égalitaire en France, ou encore la logique Cité-Etat à l’intérieur du lime romain, et la logique éthno-tribal au-delà. Ou encore la Nation/Choix française (Renan) contre le Peuple/Identité allemand (Fichte).
            Quoi qu’il en soit l’histoire est clair : la France a, globalement et par comparaison, notamment avec l’Angleterre, traité trèèèèèès correctement ses régions.

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          • Subotai // 22.11.2018 à 20h20

            Ben oui.
            Les Angles/Saxes savent toujours qu’ils viennent de Scandinavie et que c’est par la force qu’ils ont repoussé les Brittoniques vers l’Ouest, le Nord et le Sud.
            De plus, qui sait voir, reconnait un gaulois (oui c’est exprès: Gallois/Irlandais – Kelte (Celte – C dur) étant un terme péjoratif pour désigner ces peuplades), plutôt basané et brun d’un Angle ou d’un Saxon, plutôt clair de peau de poils, si si… 🙂
            En tout cas les Britanniques le savent… Observez.
            Quand Louis XIV, c’est une Affaire de terre (Héritage de sa belle sœur) qui en vient aux mains – avec toujours en toile de fond: le contrôle (voire la destruction) du Saint Empire Romains Germanique dont les Habsbourg étaient souverains à ce moment là.
            Valmeysien est au poil sur le(s) sujet(s)… Rien à ajouter 🙂

              +2

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            • Sandrine // 22.11.2018 à 23h26

              D’après Cesar, les Gaulois étaient plutôt blonds et il semble qu’a L’époque, les langues germaniques étaient très proches des langues gauloises (l’intercomprehention sans trop d’effort était possible). Mais bon les romains mettaient probablement dans le même sac des populations « germaniques » des peuples qui en réalité étaient très divers
              Bien sûr je ne nie pas le racisme anti-irlandais ni le racisme en général des anglais aux XVIIIe -XXe qui est effectivement une caractéristique majeure de la culture anglaise de l’époque.

                +0

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    • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 01h34

      RGT,

      Ah bon parce que par contre le sentiment « régional » lui est quoi ? Naturel ? Sur quelle base svp ?

      Les régions sont issues des duchés féodaux tenus par des lignées de tyran qui se sont installés là comme on s’installe sur une propriété privée, ajouté à cela les théories pseudo ethno-identitaires (fallacieuses, inventions récentes, je viens du pays bigouden, j’aimerais bien savoir pourquoi vous me rattachez à Rennes, rien à voir avec eux si ce n’est la République Française).

      La gauche est bien prompte à déconstruire le « roman national » qui pourtant a des bases historiques bien plus solides que les « romans régionaux » que se racontent les indépendantistes.

      Les conquêtes que vous évoquez furent des féodaux avec des mercenaires contre d’autres féodaux avec d’autres mercenaires. Rien à voir avec les logiques tribales, ethniques et certainement pas nationales. Vous faites un anachronisme. Ou alors dans ce cas je demande l’indépendance du Royaume de Syagrius et des Wisigoths parce que pourquoi pas.

      A côté de ça vous avez la République Française qui traite ses citoyens à égalité. On ne me fera pas croire qu’un Alsacien aujourd’hui est traité comme un Irlandais au XIXe ou un Algérien au XXe.

      Les Anglais développaient des théories raciales sur les Irlandais (chaînon manquant) pendant que les Français plaçaient un Corse comme Empereur.

      La France, avec son système familial égalitaire, a traité les régions comme des frères à intégrer. Il suffit d’examiner les noms dans les grands corps d’Etat, même sous l’Ancien Régime, pour s’en persuader.

      Les discours régionalistes reposent sur le vieux souvenir de duché féodaux tenus par des lignées de tyrans agrémenté de la soupe habituelle ethno-identitaire. De l’autre côté on la République Française issu de la Révolution qui déclare l’égalité des citoyens. Le choix est vite vu.

        +10

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      • Sandrine // 22.11.2018 à 07h38

        Comment intégrez vous la question de la langue dans votre exposé ?

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        • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 16h14

          Posez une question/objection plus précise s’il vous plaît.

          Parce que là sinon je le fais comme ça :
          en France la langue est le français, et une minorité, active et soutenue par des collabos européistes et des crétins gauchistes, essaient d’activer le sentiment régional en faisant renaître des langues locales (souvent artificielles et d’inventions récentes comme le Breton) pour alimenter le sentiment identitaire régional et ainsi démanteler la France.

          Voilà comment « j’intègre la question de la langue » dans mon exposé.
          Mais je suppose que vous aviez autre chose en tête. Veuillez préciser svp votre objection que je suppose être : « mais voyons, on a des langues régionales aujourd’hui, donc clairement ce furent des nations différentes super unies il y a des siècles »

          C’est ça le roman régional.

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          • Sandrine // 22.11.2018 à 16h37

            Donc je formule différemment : En quoi, selon votre analyse, le français ne pourrait-il pas être considéré comme une « langue régionale » issue de la féodalité (monarchie capétienne) au sein de la future « nation européenne »?
            Ou bien encore différemment : comment expliquez-vous la naissance des langues régionales ?

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            • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 18h06

              Bien sûr que le Français pourrait très bien devenir la langue régionale de l’UE. Pour ceux qui soutiennent l’UE c’est me semble-t-il le projet politique, et je ne dis pas qu’il est impossible que notre langue ait ce statut. D’ailleurs vu que l’UE concentre déjà des éléments liés à l’Etat (monnaie, lois, justice) on pourrait arguer que la langue française est déjà une langue régionale de l’Europe.

              Les citoyens d’un peuple libre doivent parler une langue commune. Sinon, vous aurez nécessairement une partie des citoyens qui ne peut comprendre les lois, débats etc… qui ont un rapport avec l’Etat. Cette aliénation linguistique est, de facto, une aliénation politique. Ce fut d’ailleurs un des aspects de la problématique au Québec de dire que les francophones, en ne comprenant pas les politiques d’Ottawa, ne pouvaient y participer que dans un rapport de force perdus d’avance. Et c’est une partie du problème qui fait que les Français, Italiens ou autres ne suivent pas les affaires européennes, ils en sont de fait aliénés.

              C’est très bien que l’on ait des érudits qui cherchent à préserver, ou à inventer dans le cas du Breton qui est un amalgame de dialectes fort divers, des langues. Pourquoi pas. Mais si un enfant dans une école ne connaît que le Breton, alors il est, de fait, aliéné politiquement. Ce faisant je justifie la langue unique au sein d’un même Etat.

              C’est donc bien de là qu’il faut partir : quel doit être l’Etat ? La France ? l’Europe ? L’Occitanie ? etc… C’est en répondant à cette question d’abord qu’ensuite on peut répondre à la question linguistique. La question est politique, pas identitaire.

                +8

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        • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 16h35

          Ou alors peut-être que votre propos consistait à dire : « voyez on a forcé les gens à parler français, c’est une oppression. »

          Le fait est réel, et pourquoi par parler d’oppression si l’on veut, mais en ce qui me concerne je considère que c’était politiquement nécessaire de faire valoir une langue commune entre les Français si on voulait faire de la politique ensemble. Avec les féodaux c’était surtout important que l’élite par la langue de l’élite, mais avec la République on ne peut se passer d’une compréhension entre tous les citoyens.

          Et le français est, après le latin, LA langue de prestige par excellence. Ce fut celle des cours européennes pendant des siècles, des lettres et des arts. C’est une langue précise et prescriptive (donc pas le bordel comme en Anglais, mais du coup moins créative). Je suis bien content que ce soit ma langue maternelle et ce n’eut pas été possible s’il n’y avait eu cette politique d’unification linguistique. Sans ça je serais resté coincé en Bretagne, à ne rien comprendre à la marche de l’Etat qui me gouverne, donc parler d’oppression serait un peu vache quand même.

          Et puis pourquoi pas chercher à préserver ces langues dans des grammaires, et que certains, passionnés, apprennent, ma foi c’est très bien.
          Mais en Bretagne je ne connais PERSONNE qui parle breton, et tous les panneaux de signalisation sont en bilingue…

          Donc c’est plus la France qui impose le français aujour’dhui, c’est le politique qui impose aux Bretons la langue bretonne, de sortir de France, de ne plus se sentir Français. Et la langue est une arme pour permettre ce démantèlement.

            +3

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          • Sandrine // 22.11.2018 à 16h53

            On a forcé votre grand-mère à parler Français, et bien ma foi, on pourrait bien forcer vos enfants à parler anglais et vos arrières-petits-enfants s’en trouveraient peut-être (tout comme vous jadis) fort aise – qu’en savez-vous?
            Non décidément, utiliser l’argument «héritage des duchés feodaux » pour disqualifier les régionalismes, c’est comment dire, l’hopital qui se moque de la Charité….

              +1

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            • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 17h44

              Je peux concevoir d’une part que c’était une politique trop brutale et que je ne la mènerais pas aujourd’hui, je préfère que les choses se fassent en douceur, mais je dis sans aucun problème que oui l’unité linguistique c’est important si l’on veut que ce pays se maintienne.

              Ce qui est mon cas.

              Vous, semble-t-il (mais je n’en sais rien car vos propos sont un peu confus pour être honnête, arrêtez de tourner autour du pot et veuillez justifier pourquoi la France devrait être démantelée svp), vous, disais-je, semblez vouloir une Europe anglaise avec des régions ??? ou pas ???

              Ce genre de choses, ne sont pas des choses qui se justifient comme on justifierait un système moral abstrait.

              Le fait est qu’aujourd’hui nous avons un pays, la France, assis sur une histoire politique très longue, sur une langue commune actuellement unifiée permettant les mouvements politiques sur l’ensemble du territoire (Gilets Jaunes au Dom Tom mais pas en Angleterre, merci la langue commune ! merci l’identité politique républicaine commune !), et dans le cadre d’un régime politique non seulement aux principes sains, mais en plus issus d’un des évènements que le monde entier considère l’un des plus gros coups de tonnerre de l’histoire.

              Ca je le constate aujourd’hui ou nous parlons. Je n’ai donc pas besoin de justifier la France, elle est de manière ostensible.

              Et au lieu de profiter de ces choses magnifiques, voilà qu’on a des mouvements qui veulent faire revivre des duchés féodaux, et c’est bien ce qu’ils étaient je ne vois pas en quoi c’est l’hôpital qui se fout de la charité.

              Amitiés !

                +6

              Alerter
            • Sandrine // 22.11.2018 à 18h23

              Je ne suis pas du tout pour une Europe anglophone composée d’une myriades de petites régions.
              Ce que je veux dire, c’est que l’argument critiquant l’origine féodale des identités régionales pour les disqualifier est contre-productif.
              D’autant plus qu’en Europe Centrale la plupart des nations qui se sont « réveillés » au XIXe siècle ont précisément mobilisé l’histoire féodale pour justifier le bien fondé de leur indépendance.
              Et c’est aussi le cas de l’Irlande.

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            • Valmeysien de Bouvines // 22.11.2018 à 19h16

              Si c’est important de rappeler l’origine féodale des régions (et des pays également bien entendu) lorsque l’on entend des discours fallacieux qui font valoir une identité ethno-tribale qui en France n’existe tout simplement pas.

              Nous sommes une Nation dont les deux mythes fondateurs (le christianisme et la Révolution) sont clairement propositionnels et pas ethniques.

              Les Francs ont réussi à s’implanter parce qu’ils justifiaient leur pouvoir du fait d’être les promoteurs zélés du christianisme, pas parce qu’ils défendaient l’identité gauloise, ou armoricaine, provençale ou que sais-je.

              Dans le même ordre d’idée, la Révolution (qui a donné le coup d’envoi de l’éveil des nationalismes en Europe, soit sur son modèle, soit par réaction contre l’invasion napoléonienne comme en Allemagne) a fondé la Nation politique, ce « plébiscite de tous les jours ».

              Les totems autour desquels nous dansons en France sont des principes. Ils ne sont pas toujours clairs, symboliques essentiellement comme le drapeau tricolore révolutionnaire, mais ils sont de nature propositionnelle et non ethno-tribale.

              La logique ethno-tribale régionaliste elle est un pur mensonge. Elle consiste à examiner des territoires découpés administrativement suivant la topographie pour répondre à des besoins militaires (les marquis, les ducs, ce sont des fonctions militaires à l’origine) et en tirent la conclusion que ces territoires forment un peuple, donc qu’il lui faut une langue qu’on va bricoler péniblement en amalgamant les dialectes qui, bien évidemment, ont au fil des siècles développés des points communs entre eux du fait des échanges locaux (mais aussi des points communs au-delà de la région, la catégorie langue régionale est formée a priori et non de manière empirique).

              Et oui ce fut la même chose pour l’Europe de l’Est, à ce titre je vous suggère « La Création des Identités nationales » de Thiesse. J’ai beaucoup de critiques à faire sur ce livre, mais ça vous donnera une idée sur la manière dont on a créé une grammaire pour correspondre à des nations à l’Est, et que ceci fut soutenu par des puissances pour mettre des cailloux dans les chaussures des Empires Austro-Hongrois, Turcs et Russes (et eux mêmes ne s’en privaient pas, le régionalisme on n’aime pas ça, sauf chez l’ennemi).

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    • salut les copines // 22.11.2018 à 21h12

      vous affirmez que le Sahara algérien était un désert vide ? sans rire ! plusieurs peuples l’habitaient depuis des siècles avec leurs villes et leurs cultures, leur organisation politique et sociale..et l’habitent toujours d’ailleurs; prenez l’avion et allez voir le désert vide du Sahara ….

        +1

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  • cording // 21.11.2018 à 09h38

    Cet auteur pense résoudre le problème qu’est le Brexit par une désunion du Royaume-Uni pour avoir fait un « mauvais choix » en faveur de la sortie de l’UE. Il oublie que l’UE est tout sauf une démocratie respectant la volonté des peuples. D’ailleurs le Tribunal constitutionnel allemand de Karlsruhe ne s’y est pas trompé par son arrêt du 30 juin 2009 qui, constatant le caractère non démocratique de l’UE parce que composée de gens non élus, a déclaré qu’en cas de désaccord avec l’UE les droits et décisions du peuple allemand par ses représentants élus primeraient sur les décisions en tous genres de l’UE. Depuis le gouvernement allemand a pris de nombreuses décisions unilatérales donc souverainistes mais il ne faut pas en parler sous prétexte que le souverainisme c’est le mal absolu, la lèpre comme dit Macron.
    En fait la démocratie britannique, mère de toutes les démocraties, en a décidé de façon plus marquées que l’Allemagne. Le peuple britannique veut rester maître chez lui et ne pas avoir une instance non élue et bureaucratique décider à sa place. La question irlandaise ne se tranchera pas ainsi. C’est aux Irlandais du sud d’oeuvrer à la réunification de l’île.

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    • Geof’ // 21.11.2018 à 11h27

      sauf que chez lui – l’anglais – ce n’est pas en Irlande !!! étudie un peu l’histoire, coco’

      ou alors, il y a une règle que je ne connais pas : si on massacre tous les habitants, on a le droit de garder le bien d’autrui…

      cfr les malouines !!!

      Geof’, neo-communiste belge

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      • cording // 21.11.2018 à 14h55

        cela dépend sur quel point vous placez la chose pour prétendre un peu péremptoirement ? La géographie, l’histoire, la population ?

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    • Gravart // 21.11.2018 à 18h33

      « Le peuple britannique veut rester maître chez lui et ne pas avoir une instance non élue et bureaucratique décider à sa place »

      Mouais … 51,89 % du peuple britannique pour être exact.

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  • christiangedeon // 21.11.2018 à 09h42

    Hum,hum…tout cet article détaillé sur l’Irlande,faisant appel à l’émotion,pour arriver à une conclusion,dont l’article n’est en fait qu’un prétexte. L’UE ,c’est bien,et ceux qui veulent le Brexit sont des extrêmistes,quasiment néofascistes ou pire encore. En tous cas des crétins irresponsables. Ben voilà,avec des nalyses politqiues de cet acabit,on ne va pas aller loin. L’article est transposable à l’Italie de Salvini,à la Hongrie d’Orban,à l’Autriche,à la Slovaquie,etc…bref,à tous les pays qui veulent amender l’UE,à defaut d’en sortir. Pas bon.

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    • Geof’ // 21.11.2018 à 11h30

      non, gégé’,

      ce n’est pas l’esprit de l’article

      les irlandais du sud ont accepté que l’Irlande du Nord reste britannique only if ça n’a plus d’importance

      or, hors de l’UE, une frontière va réapparaître : les UK vont faire face aux cadavres de leur passé impérialiste – où les enterrer ? ils ont virtuellement perdu l’Irlande du Nord (référendum)

      Geof’

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      • christiangedeon // 21.11.2018 à 17h19

        Il faut laisser les morts enterrer les morts… le passé est passé,et il faut regarder devant Geof…çà vaut aussi pour les goulags,Staline,Trotsky et Katyn…sinon on n’avance pas.

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        • Geof’ // 22.11.2018 à 09h35

          Gégé,

          ce n’est pas à moi de le dire ni à toi – les irlandais du nord et du sud décideront !!!

          Zemmour a rappelé il y a qqe temps : les morts gouvernent les vivants.

          il fait jour à minuit ? non…, les anglais ont-ils eu des intentions humanistes en Irlande ? non…

          donc…il faut a-minima de la repentance (l’envahisseur, c’est l’anglais).

          mais les élites anglaises pensent le peuple « dominateur et sûr de lui » : pq le feraient-elles ? Oublier le passé, quand on a du sang sur les mains, c’est très facile…

          Geof’

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    • Chris // 21.11.2018 à 13h10

      «  »L’accord actuel maintiendrait de facto le Royaume-Uni dans l’Union douanière de l’UE indéfiniment, « lié par des règles définies par l’UE sur lesquelles nous n’avons aucune voix », a déclaré la ministre d’État au Northern Ireland Office Shailesh Vara. » »

      Je pense surtout que l’UE pour s’en sortir a, par différents groupes de pression qu’elle finance (si, si, ils existent), décidé de bloquer le processus du Brexit en jouant à fond l’émotionnel !
      Ce procédé s’appelle « chantage ».
      Que les Irlandais du Nord s’inquiètent de la reprise des trafics et subséquemment des hostilités n’est pas mineur : les « troubles » étaient tout simplement une guerre civile qui dura des décennies, força de nombreux nords-Irlandais à émigrer pour avoir une vie correcte, que les troupes et forces spéciales britanniques déployées le long des 480 km de frontières communes furent un purgatoire pour les populations prises en otage.
      Les Berlinois de l’Est furent pris dans la même nasse.
      Qui a envie d’y retourner ?!
      Le Royaume Uni a toutes les cartes en main pour un Brexit dur, mais le prix à payer est la perte de l’Irlande du Nord : combien de divisions ? Sinon, application des règles internationales du libre-échange et basta.
      Pour parler entre famille et amis (non Irlandais !), le problème est plutôt la faiblesse de négociation de May, une « Remain ». La situation actuelle, « either », est tellement inconfortable que d’aucuns prônent de refiler le singe au peuple par un second référendum, qui lui trancherait forcément après moults campagnes des exit ou remain : ça risque d’être sanglant et déstabilisant si on se rappelle l’assassinat de Cox…

        +3

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      • Krystyna Hawrot // 21.11.2018 à 14h30

        Il ne faut pas comparer le mur de Berlin à l’Irande du Nord. La partition de l’Allemagne fut une décision des Occidentaux pour créer et réarmer leur Allemagne de l’Ouest et l »intégrer dans l’OTAN le plus rapidement possible. Les Soviétiques ont jusqu’à 1960 de conférence de paix en conférence de paix insisté pour une Allemagne unie et démilitarisée et la signature d’un traité de paix. Mais face aux refus US ils ont fini par militariser la frontière sous forme de mur. Certes, c’était bien sinistre cette partition, j’ai traversé cette frontière plusieurs fois. Mais c’était la conséquence de la guerre dont les Allemands étaient les seuls responsables. Les Allemands de l’Est connaissaient leurs responsabilités et n »ont jamais exigé l’unification meme qui quand ils ont démocratisé leur pays en novembre 1989 et que les Soviétiques les ont laissé à leur sort. Les citoyens de la DDR ont voté pour un parlement en mars 1990 et quelques mois plus tard les nouvelles élites ont fait disparaitre leur pays SANS EN AVOIR LE MANDAT. Dans les lander de l’Est, les gens ne s’identifient toujours pas à l’ouest et il y a meme des gens qui emploient la notion de « RDA annexée ». L’Allemagne est bien plus fragile qu’on ne le pense au niveau identité nationale, d’où la brutalité des élites à l »égard des autres, Anglais ou Grecs. Quand à la question de l’Irlande du Nord, la Grande Bretagne devrait achever la décolonisation en lachant ce territoire et ainsi l’UE ne pourrait plus lui faire de chantage. Certes, il fallait commencer à le faire avant le Brexit, mais n’est pas Poutine qui veut…

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        • Ben // 21.11.2018 à 16h26

          Il ne faut pas croire qu’un abandon de la souveraineté du Royaume Uni sur l’Irlande du Nord au profit de la République aboutirait à une situation paisible, c’est tout à fait farfelu d’imaginer ça. D’ailleurs ce n’est pas ce que veut l’UE. L’UE manœuvre pour un retour de Londres dans le bloc continental. Ces gens là se fichent pas mal du sort de l’Irlande. Si la situation dégénère de manière sanglante en Irlande, l’UE mettra la pression ultime pour un autre référendum. Si le chantage ne fonctionne pas ou si le nouveau référendum aboutit au même résultat que la première fois, l’UE sera accusée par les Britanniques d’avoir délibérément déstabilisé le Royaume Uni. L’hostilité de Londres envers Bruxelles sera alors franche et ouverte.

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  • DocteurGrodois // 21.11.2018 à 10h21

    Pour ceux que ça intéresse, voici un résumé en se tenant uniquement aux faits pertinents et sans pathos.

    En 1998, après 5 ans de négociations l’Accord du Vendredi Saint (Good Friday Agreement) est signé. C’est un véritable traité de paix qui inclut notamment le désarmement des milices, la refonte des institutions, et la libre circulation effective entre la République et l’Irlande du Nord.

    Aujourd’hui, un Brexit « no deal » obligerait logiquement la Grande Bretagne à rétablir les contrôles à la frontière de l’Irlande du Nord mais ça reviendrait à rompre l’Accord du Vendredi Saint, ce qui ne causerait pas un retour automatique de la violence comme on l’entend souvent, mais entraînerait toutes sortes de difficultés concrètes.

    Theresa May propose de maintenir les règles de l’UE pour l’Irlande du Nord à partir de 2020 (« backstop ») si une solution n’est pas trouvée d’ici là, mais:

    1. La GB ne pourra pas signer de traités indépendamment si quelque part elle fait toujours partie de l’union douanière. Mais l’UE refuse de laisser la GB y mettre une date limite.

    2. Il y aurait logiquement des contrôles entre l’Irlande du Nord et le reste de la GB, ce qui est inacceptable. Mais l’UE refuse que l’Irlande du Nord bénéficie d’un régime particulier.

    Bref, l’UE préfère déstabiliser un partenaire et allié majeur plutôt que de trouver un arrangement particulier comme ce fut toujours le cas avec la GB.

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    • herve_02 // 21.11.2018 à 22h33

      Je ne sais pas si la GB est « un partenaire et allié majeur ».

      CE sont nos ennemis héréditaires. Ce sont les taupes atlantistes dans l’UE. Ils n’ont pas l’EURO. Ils ont une contribution faible (ou nulle ??). C’est une enclave ultralibérale dans le marché régulé UE.

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      • Fritz // 21.11.2018 à 23h20

        Jeanne d’Arc a donc eu raison de bouter les Anglois hors de l’UE.

        Car nous, nous avons l’EURO, la monnaie d’un marché régulé, et les Allemands qui dirigent le tout sont nos amis héréditaires.

        Comme disait un grand homme d’État dont le nom m’échappe : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que sans elle, l’euroscepticisme, demain, s’installerait partout ».

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      • Subotai // 22.11.2018 à 20h53

        Bon, ben, voyons… Les « Anglais » ont toujours été plus ou moins alliés sinon proches des « Allemands » – Les Souverains Anglais étant Suzerain de Principautés Germaniques.
        Par contre depuis le partage de son Empire entre ses fils par Charlemagne (bien obligé par les Lois de succession), la partie Est de l’Empire n’a jamais cessé (bataille d’héritage classique) s’essayer d’asseoir sa suzeraineté sur la partie Ouest. Et il fut des moments où, seules les Principautés sous la suzeraineté du Roi de France (Francie Occidentale) n’en faisaient pas partie.
        C’est pourquoi l’UE à « l’Allemande » comme c’est actuellement est une « hérésie » 🙂
        Et notez bien que le Saint Empire Romain Germanique n’a jamais été un long fleuve tranquille et que mutatis mutandis, l’actuel SERG (UE) n’a pas grand chose de différent dans les relations politiques entre ses membres et entre ses membres et le Suzerain.
        On m’objectera absence de guerre ouverte. Mais l’UE est trop jeune pour cet argument et rien ne dit qu’un écrasement de « rébellion » par les armes soit improbable – La Hongrie en a été menacée, il me semble – et cette extrémité pour l »instant n’a pas été nécessaire, les manipulations politiques ayant fonctionné.
        Alors, ennemi héréditaire l’Anglais… heu…

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  • Alain // 21.11.2018 à 10h40

    Quand il est dit que 97% des votes en faveur du Brexit sont le fait de l’Angleterre sans mentionner que 83% de la population y habite, c’est clairement une manipulation pour faire croire que les autres régions sont bien plus massivement contre le Brexit qu’elles ne le sont.

    Pour l’Irlande du Nord, il faut distinguer les cantons catholiques majoritairement défavorables au Brexit des cantons protestants majoritairement favorables.

    Et ceci nous ramène à la folie de l’intangibilité des frontières qui fait que des pays veulent à tout prix garder en leurs seins des populations qui les rejettent. Le retour des cantons catholiques à la république d’Irlande serait quand même la solution la plus démocratique mais l’Europe – soi-disant défenderesse de la démocratie et de la paix – a la politique constante du refus de la détermination démocratiques des frontières et des indépendances

      +7

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    • Sandrine // 21.11.2018 à 14h12

      En bref, vous préconisez une épuration ethnique pour l’Irlande du nord… Et Belfast, ça doit rester côté catholique ou côté protestant selon vous?

        +0

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      • Krystyna Hawrot // 21.11.2018 à 14h41

        Il suffirait pour la Grande Bretagne de négocier avec l’Irlande SANS immixion de l’UE. C’est pas l’UE qui a inventé la diplomatie! Pour ma part, les deux parties pourraient organiser un référendum sur l’appartenance à l’un ou l’autre pays – en 1921 cela fut truqué, mais alors l’Irlande était un pays neuf et fragile. Aujourd’hui il est soutenu par l’UE c’est à dire l’Allemagne. En conséquences les Irlandais catholiques se réuniraient à leur pays ce qu’ils ont toujours voulu et parmi les protestants du Nord on clarifierait qui souhaite réellement suivre le destin de la Grande Bretagne. La frontière changerait de place, c’est tout. Mais visiblement c’est l’Irlande qui ne veut pas de cela car elle veut faire éclater la Grande Bretagne en se servant du Brexit. Et ainsi elle sert d’outil de déstabilisation à l’UE.

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  • vert-de-taire // 21.11.2018 à 10h55

    il vient de tout cela qu’il n’y a pas de ‘bonne’ solution, au sens que les compromis possibles lesteront toujours des personnes et/ou des dogmes et par là des dogmatiques.

    Ce cas d’absence de bonne solution ne peut se résoudre que de 2 manières :
    – vote citoyen clair parmi les scénarios possibles (sans choix dichotomique imbécile)
    – autoritarisme des pouvoirs en place mais peu légitime à décider sans mandat précis pour de si importantes décisions

    Notre a-démocratisme crasse (délégation totale de pouvoir) empoisonne les discussions

    Une fois de plus en Suisse, des cas comme celui-ci sont mis à délibération (bien que le choix OUI/NON soit trop limitatif dans bien des cas).

      +1

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  • jules vallés // 21.11.2018 à 10h55

    « après sa décision désastreuse de déclencher des élections générales anticipées l’année dernière,  »

    Non mais, faut vraiment être barge pour demander aux électeurs de s’exprimer grâce au vote dans une DÉMOCRATIE , et en plus en dehors du calendrier planifié scientifiquement pour garder le contrôle !!!!

      +10

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  • villegagnons // 21.11.2018 à 12h57

    Le titre a une connotation anti-pélagienne : »expier un péché impérialiste », il est en cela un marqueur de cette zone géographique qui fête la Saint Patrick pour honorer celui qui a lutté contre cette hérésie chrétienne née en Bretagne.
    Dans un article récent de La Croix, il est rappelé que le Pape François ne cesse de rappeler que le pélagianisme est un des plus gros risques pour la doctrine de la foi chrétienne :
    https://www.la-croix.com/Religion/Religion-et-spiritualite/Comprendre-pelagianisme-2018-11-17-1200983747
    Cf aussi : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2018-02/une-lettre-pour-rappeler-la-doctrine-du-salut-chretien.html
    « Le pélagianisme nous pousse à avoir confiance dans les structures, dans les organisations, dans les planifications parfaites parce qu’abstraites ».
    Il appelle à fixer des normes fixent pour commander :
    « La norme donne au pélagien la sécurité de se sentir supérieur, d’avoir une orientation précise. Il trouve sa force dans cette sécurité, et non pas dans la légèreté du souffle de l’Esprit. »
    On peut donc introduire, dans le sujet du Brexit, une dimension religieuse qui ne joue pas sur la différence en Catholiques et Protestants, puisque ces Eglises sont touchées de la même manière par ce mouvement qui détruit le salut des Hommes.
    Il n’est pas anodin de remarquer que c’est au moment où une oligarchie mondiale se forme que cette doctrine fasse son retour….

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    • Sandrine // 21.11.2018 à 14h36

      Il faut tout de même une sacré dose de mauvaise foi pour critiquer chez les autres leur « confiance dans les structures et les organisations » et ensuite conclure que l’Eglise seule offre une médiation efficace pour parvenir au salut…

      Par contre, je n’ai pas compris le rapport de votre commentaire avec le sujet d’aujourd’hui.

        +3

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      • villegagnons // 21.11.2018 à 15h31

        Il est faux de dire que le Brexit aménage un rapport à l’Europe, le Brexit aménage un rapport au Monde.
        C’est incroyable que le Royaume-Uni n’entrevoit le brexit que sous l’angle temporel N+1 et n’envisage pas le temps N+2. Il y a une contradiction performative entre le sens de l’Eucharistie et la voie du Brexit. Soit l’Angleterre est une monarchie soit elle ne l’est pas.

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  • Ben // 21.11.2018 à 15h53

    On peut discuter à l’infini sur ce sac de nœuds qu’est le Brexit, personne n’a plus la moindre idée sur la façon dont cette affaire peut trouver une issue politiquement acceptable.
    Pour l’instant, la seule chose qui soit certaine c’est la volonté inébranlable de l’UE de saboter le référendum initial jusqu’à faire revoter le peuple. L’UE est décidée à faire plier Londres, quel que soit le prix à payer. Au stade actuel, le Royaume-Uni est dans une impasse et l’UE dans une fuite en avant irresponsable. On ne peut pas exclure des actes d’hostilité réciproques entre les deux parties dans un avenir proche, au-delà de la question irlandaise.

      +3

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    • Fritz // 21.11.2018 à 16h18

      C’est possible, malheureusement. En ce cas, l’UE aurait réussi à rallumer la guerre à l’Est comme à l’Ouest, en Ukraine comme en Irlande. Jolie performance.

      « L’Europe c’est la paix » ? Mensonge !

        +6

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      • Ben // 21.11.2018 à 16h47

        Il existe une alternative pour rabibocher tout ces politiciens, c’est un conflit avec un ennemi commun désigné : la Russie. Dans tous les cas, ces irresponsables, par leurs manœuvres et leurs déclarations, ont pris des directions belliqueuses, sur le mode sournois et feutré vis à vis des Britanniques, et franchement insultant vis à vis des Russes. Plus que jamais il faut combattre et dénoncer le dangereux directoire de l’UE. Une situation gravement conflictuelle peut survenir et devenir rapidement incontrôlable.

          +5

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    • marcdou // 22.11.2018 à 21h13

      Ah si l’ UE avait respecté le vote irlandais en 2008!!!

        +1

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  • juju77 // 21.11.2018 à 23h11

    le Brexit n’empêche pas (avec un accord inter-état spécifique) de laisser la libre circulation des personnes entre Irlande du Nord et Irlande du Sud .. cela n’empêche pas de remettre des droits de douane et une restriction à la libre circulation des capitaux supérieurs à ?.000 Pounds … cela existe déjà pour les passeports « Gris » en Estonie (ils peuvent circuler librement dans l’Ex-URSS ET dans l’UE .. ils ne sont ni Estoniens, ni Russes … ils n’ont pas voulu choisir en 1992) .. bref .. cqfd

      +3

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  • Renaud // 22.11.2018 à 01h02

    Je crois que c’est ça, en réponse à Ben @ 21.11.2018 à15h53
    Voici la réponse, par la capacité de nuisance de l’ « UE » :

    https://lesobservateurs.ch/2018/11/19/brexit-quelque-chose-de-pourri-au-royaume-de-sa-majeste/

      +0

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  • tchoo // 22.11.2018 à 06h25

    En quoi la réunification de l’Irlande n’est possible ou n’est pas la solution.? Dans l’état actuel ils vivent dans une pseudo réunification ce me semble

      +0

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  • Armoricus // 24.11.2018 à 14h23

    La seule solution est la réunification de l’Irlande . On nous parle de « catholiques » et de « protestants » . Foutaises!! Initialement , il s’agissait d’un conflit entre celtes et anglo-saxons (manipulés par le Pape de Rome , eh oui…) . Aujourd’hui , du fait de ses crimes pédophiles notamment , l’Eglise de Rome est en chute libre en Eire . En Ulster , le « protestantisme » est aussi en chute libre . C’est la sécularisation généralisée . La disparition des religions institutionnelles devrait permettre une véritable réunification . Il sera temps ensuite de réadopter la foi chrétienne orthodoxe (ce qu’elle était du temps de St Patrick , il faut le préciser , car , au Vième siècle , Rome professait encore la foi orthodoxe ) , et ce , en fonction de la conscience de chacun , qui doit rester libre . Sinon l’islam continuera de s’infiltrer .. Ce qui a foutu la merde , c’est , primo , la prétention du pape de Rome à s’ériger en monarque absolu et universel , ce qui a mené à la rupture de 1054 , et , ensuite , la pénétration de la Réforme calviniste , qui est le lointain résultat de la rupture de 1054 .

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