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18.avril.202118.4.2021 // Les Crises

Quand le gouvernement américain protégeait les criminels de guerre nazis

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Source : Tablet, Scott Lerner

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

Des personnes comme la députée Elizabeth Holtzman et le procureur John Loftus ne sont pas mises en avant à la télévision, mais c’est leur travail qui a révélé que le gouvernement américain avait protégé les criminels de guerre nazis.

Clichés originaux : Dom Emmert/AFP via Getty images, YouTube

Bien qu’elle soit à peine mentionnée dans la nouvelle série télévisée Hunters [Les chasseurs, NdT], Elizabeth Holtzman était une figure centrale du drame réel qui a inspiré la série Amazon sur des enquêteurs américains travaillant dans les années 1970 pour traquer les criminels de guerre nazis qui se sont installés aux États-Unis.

Âgée de 31 ans, Elizabeth Holtzman était une ancienne élève de Harvard et une avocate de Brooklyn lorsqu’elle s’est présentée au Congrès en 1972 et a remporté une victoire surprise et inattendue. Elle est la plus jeune femme jamais élue au Congrès, et l’une des 16 personnes alors en poste au Capitole, elle est la troisième femme juive à siéger au corps législatif.

Holtzman n’a pas joué le rôle d’un nouveau venu silencieux au Congrès. Elle a utilisé son nouveau poste pour poser des « questions impopulaires » aux personnes au pouvoir, en examinant la légalité de l’action militaire au Cambodge ordonnée par le président Richard Nixon et en critiquant son utilisation détournée du privilège exécutif. Siégeant à la commission judiciaire, elle a joué un rôle important et public dans la mise en accusation de Nixon.

Après la démission de ce dernier, Holtzman a affronté Gerald Ford lors d’une audience publique au sujet de ses « soupçons très graves » selon lesquels le fait de gracier son prédécesseur laissait entendre que les deux hommes avaient conclu un accord louche. Cette suggestion a amené des « législateurs plus aguerris » à regarder « d’un œil circonspect la témérité de Holtzman […] mais elle n’avait pas peur de se battre » écrit le journaliste d’investigation Eric Lichtblau dans son livre The Nazis Next Door [Les nazis de la porte d’à-côté, NdT]. Le Times l’a qualifiée de « questionneuse la plus coriace » de Ford.

Un jour de 1973, un « bureaucrate de niveau intermédiaire » des services d’immigration et de naturalisation (INS) a contacté la députée Elizabeth Holtzman pour lui dire que « le gouvernement américain possède une liste de criminels de guerre nazis vivant aux États-Unis. » Ne sachant que penser de ces allégations, Holtzman a accepté le rendez-vous et a appris de sa source que non seulement le service d’immigration disposait d’une telle liste, mais qu’il « ne faisait rien » à ce sujet. Holtzman ne sait pas comment procéder jusqu’à ce que, plus tard dans l’année, deux articles du New York Times viennent corroborer ce que le dénonciateur lui avait dit.

En avril 1974, alors que le commissaire de l’INS se présente devant le Congrès pour une audition annuelle de routine, Holtzman en profite pour demander s’il existe « une liste des criminels de guerre nazis vivant aux États-Unis. » Lorsque le commissaire répond par l’affirmative, Holtzman est presque « tombée de sa chaise. » Elle s’est heurtée à un « écran de fumée bureaucratique et au refus du commissaire de fournir une réponse directe. » Mais lorsqu’elle demande à voir la liste et tous les fichiers associés, à la surprise de Holtzman, l’INS accepte.

Une semaine plus tard, Holtzman se rend au bureau de l’INS à New York, où elle a accès à une cinquantaine de dossiers. Chacun présentait un scénario similaire. Il y avait un nom, des crimes de guerre présumés, et une enquête menée par un fonctionnaire de l’INS qui ne faisait aucun effort pour déterminer la véracité des accusations. Cela a inspiré « une colère si intense que Holtzman a promis de se consacrer à l’expulsion d’autant de criminels nazis qu’elle le pourrait, [et] avec l’espoir qu’ils soient jugés pour crimes de guerre » écrit Richard Rashke dans son livre sur le procès de John Demjanjuk, Useful Enemies : America’s Open-Door Policy for Nazi War Criminals [Des ennemis utiles : la politique américaine de la porte ouverte pour les criminels nazis, NdT].

En mai 1974, elle tient une conférence de presse pour détailler ses conclusions. Elle accuse l’INS d’un « laxisme et d’une superficialité effroyables » qui ont créé « un refuge pour les criminels de guerre nazis présumés. » Elle demande la création d’un groupe de travail sur les crimes de guerre pour commencer le travail que l’INS a négligé pendant des décennies. Cette « vilaine tache sur notre pays » comme elle l’a appelée, ne pouvait plus durer.

C’était un appel vibrant, mais peu d’actions ont suivi. Entre 1974 et 1978, les nazis restent en sécurité aux États-Unis ; ils ne font l’objet d’aucune poursuite ou enquête. Il y avait bien sûr l’inertie bureaucratique habituelle qui faisait obstacle. Mais les reportages ont commencé à suggérer une possibilité plus inquiétante : de multiples agences au sein du gouvernement américain, dont certaines avaient activement recruté des nazis à des postes sensibles, protégeaient désormais délibérément les nazis de toute poursuite.

Sur l’insistance de Holtzman, la force de frappe proposée (et entravée) s’est transformée en 1978 en ce qui devait être une unité spéciale de litige (SLU) plus puissante. Elle a également présenté et obtenu l’adoption de ce qui est désormais connu sous le nom d’amendement Holtzman, qui répondait à un défi juridique majeur auquel l’unité était confrontée. La loi élargit les critères d’expulsion pour inclure toute personne « en association avec le gouvernement nazi d’Allemagne [qui] a ordonné, incité, aidé ou participé de toute autre manière à la persécution de toute personne en raison de sa race, de sa religion, de son origine nationale ou de ses opinions politiques. »

Les efforts de Holtzman ont permis de combler une lacune qui empêchait auparavant de demander aux criminels de guerre nazis s’ils avaient « commis des crimes » pendant la guerre. L’amendement a également rendu « les ex-nazis inéligibles aux visas, et a éliminé la possibilité pour le procureur général de les admettre comme non-immigrants temporaires. »

Même avec ces nouvelles directives, le travail fut lent, coûteux et difficile. Les nazis décédaient, pour commencer. L’obtention d’informations fiables et crédibles sur leur passé s’est également avérée être un obstacle important, car les agences gouvernementales ne souhaitaient toujours pas coopérer de manière significative. Parfois, leurs efforts sont même allés jusqu’à subvertir le SLU.

Holtzman n’a pas cédé. Elle espèrait que le transfert du SLU de l’INS au ministère de la Justice permettrait d’accroître la portée de l’unité et sa capacité de poursuite. La nouvelle unité, logée au sein du DOJ, fut appelée le Bureau des enquêtes spéciales (OSI) et sera bientôt connue sous le nom « d’unité de chasse aux nazis. »

Avec un budget plus important et des lois révisées, les procureurs de l’OSI – Eli Rosenbaum et John Loftus en sont deux exemples notables – commencèrent sérieusement à localiser et, au minimum, à dénaturaliser les nazis vivant aux États-Unis. Beaucoup apparaissaient être des « citoyens modèles », comme le mécanicien chez Ford John Demjanjuk, qui fait également l’objet d’un récent documentaire sur Netflix, The Devil Next Door [Le diable de la porte d’à-côté, NdT].

Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, le Bureau des enquêtes spéciales a obtenu une centaine de dénaturalisations ou d’expulsions des États-Unis en plus de 30 ans de travail. « Aucun autre pays n’a poursuivi plus rigoureusement les criminels de guerre nazis au cours des trois dernières décennies que les États-Unis » écrit la journaliste d’investigation Debbie Cenziper dans son livre Citizen 865 : The Hunt for Hitler’s Hidden Soldiers in America [La chasse aux soldats cachés de Hitler en Amérique, NdT].

À mesure que ces hommes vieillissaient, des questions se posaient quant à la constitutionnalité et à l’éthique des procès et des expulsions, qui pouvaient être coûteux, stressants et désorientants. Un exemple récent est le cas de Jakiw Palij, qui en 2018 a été expulsé du Queens, à New York, vers l’Allemagne à l’âge de 95 ans. Début mars, le nouveau bureau de l’OSI, la Section des Droits de l’Homme et des poursuites spéciales, a contribué à obtenir l’expulsion d’un gardien de sous-camp de Neuengamme âgé de 94 ans, Friedrich Karl Berger. « Berger était expulsable en vertu de l’amendement Holtzman de 1978 à la loi sur l’immigration et la nationalité » rapporte le New York Times.

La pression exercée par Holtzman pour que le gouvernement rende des comptes – cette éthique souvent éphémère du jeune politicien – a créé une vague d’intérêt gouvernemental, journalistique et public pour savoir dans quelle mesure le gouvernement américain avait non seulement ignoré la présence de nazis dans ses agences, mais les avait activement recrutés par le biais de la CIA et d’autres moyens, puis les avait protégés de toute poursuite.

En 1984, l’OSI était sur les traces d’Arthur Rudolph, le spécialiste des fusées qui avait « conçu la fusée Saturn V qui a emmené les astronautes sur la Lune en 1969. » Plutôt que de faire face aux « preuves irréfutables de la complicité de Rudolph dans l’abus et la persécution des détenus des camps de concentration » au camp de concentration de Mittelbau, Rudolph a renoncé à sa citoyenneté et a quitté le pays.

La question s’est naturellement posée de savoir comment une personne ayant le profil et le pédigrée de Rudolph avait pu se frayer un chemin sans encombre jusqu’aux plus hauts niveaux du programme spatial américain de la NASA. En 1985, la journaliste Linda Hunt a publié un article révolutionnaire dans le Bulletin of Atomic Scientists, qui a ensuite été repris par le Times.

S’appuyant sur des années de recherche et sur des informations obtenues par le biais des demandes de la loi sur la liberté de l’information, Hunt écrit que « des documents autrefois classifiés montrent que les responsables gouvernementaux ont dissimulé des informations sur de nombreux spécialistes [comme Rudolph et Wernher von Braun] afin de garantir leur statut légal en matière d’immigration aux États-Unis. » En fait, les fonctionnaires ont simplement modifié les rapports d’immigration afin de s’assurer que les talents allemands amenés aux États-Unis ne finissent pas par travailler pour des programmes communistes rivaux en Union soviétique.

Ce programme, appelé Operation Paperclip, a amené plus de 100 spécialistes nazis des fusées aux États-Unis. Il s’agissait des scientifiques chargés de concevoir la fusée V-2 qui a semé la terreur dans les paysages civils de Londres et d’Anvers dans les derniers jours de la guerre ; il s’agissait de fusées construites par des esclaves dans une installation souterraine si inhospitalière à la vie qu’il fallait un approvisionnement constant de prisonniers pour remplacer ceux qui mouraient.

Même avec ces rapports publics, la CIA a résisté à ouvrir ses dossiers pour que les historiens ou les reporters puissent les étudier. En 1998, Holtzman a témoigné devant la commission de la Chambre des représentants sur la réforme et le contrôle du gouvernement de l’importance cruciale de l’adoption de la loi sur la divulgation des crimes de guerre nazis, qui exigerait la déclassification des « dossiers secrets sur les criminels de guerre nazis. »

L’insistance de Holtzman a porté ses fruits et, dans les années qui ont suivi l’adoption de cette loi, des affirmations comme celles de l’ancien procureur de l’OSI, John Loftus, sur la complicité de la CIA dans l’arrivée de nazis aux États-Unis, se sont avérées largement fondées. Au début des années 1980, alors qu’il travaillait comme enquêteur pour l’OSI, Loftus a découvert des dossiers (parmi beaucoup d’autres) qui « révélaient que le département d’État américain avait fourni des visas à d’anciens nazis pour qu’ils travaillent ici sur des questions de renseignement pour l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. » Les patrons de Loftus à l’OSI lui ont ordonné de « rester à l’écart des coffres-forts » et il a dû s’en remettre à des informateurs, dont certains de la CIA, pour révéler que les services de renseignement américains avaient, après la guerre, accueilli des criminels de guerre nazis.

Loftus reste un personnage controversé, souvent malmené par les responsables gouvernementaux, ce qui n’est pas surprenant. (Il en parle avec ressentiment dans l’introduction de America’s Nazi Secret – Le secret nazi de l’Amérique, NdT – publié en 2010). Mais les documents déclassifiés après 1998 (une bataille difficile, naturellement, qui s’est prolongée dans les années 2000), comme l’écrit la journaliste Annie Jacobsen dans son livre Operation Paperclip, révèlent en fait une politique gouvernementale à grande échelle visant à recruter des scientifiques, des médecins et des bureaucrates nazis pour rejoindre les rangs américains.

Les archives montrent qu’après 1945, des milliers de nazis se sont installés aux États-Unis. Certains sont passés entre les mailles du filet pendant la période chaotique de l’après-guerre. D’autres ont appris que mentir sur les formulaires d’immigration pouvait être un moyen efficace d’être admis dans le pays. Ceux qui ont été recrutés par le gouvernement ont trouvé des agences prêtes à réécrire l’histoire pour leurs nouveaux employés. Dans presque tous les cas, ces personnes ont été laissées tranquilles par le gouvernement américain.

Le plus déconcertant est peut-être la façon dont la CIA a secrètement engagé d’anciens nazis comme espions et informateurs. Selon Lichtblau, les États-Unis ont employé « au moins un millier d’espions nazis [qui] faisaient tout, depuis la surveillance des lignes ferroviaires soviétiques en Europe de l’Est jusqu’aux briefings des hauts responsables de la CIA à Washington. »

S’il peut être difficile d’accepter l’idée d’employer des scientifiques qui ont conçu des fusées destructrices et des médecins qui ont utilisé des corps juifs pour des expériences douloureuses et souvent mortelles, telle était l’obsession de la Guerre froide d’être en « pôle position » comme l’appelle Jacobsen. Mais ces espions n’étaient pas seulement d’anciens nazis ; ils étaient souvent inefficaces et payés avec l’argent des contribuables pour leur travail mauvais et parfois trompeur. Et le gouvernement ne s’est pas contenté d’obtenir de précieux visas d’immigration pour les nazis ; il l’a fait tout en refusant l’entrée aux réfugiés juifs anciens détenus des camps de concentration, tout simplement rebaptisés camps de personnes déplacées.

Source : Tablet, Scott Lerner, 22-04-2020

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

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Jean-Do // 18.04.2021 à 07h25

Tout ce qu’on a fait au nom de l’anti-communisme… En même temps, il a fallu que l’Allemagne déclare la guerre aux USA pour que la collaboration avec le régime nazi de tant d’industriels US tel qu’IBM, Ford, GM et tant d’autres s’arrête enfin. Eh oui, les machines IBM ont servi à lister les juifs qui seront plus tard tués dans les camps de concentration. Et les moteurs US à équiper les camions et tanks de la « Blitzkrieg ».

On l’oublie aujourd’hui mais le régime nazi était très bien vu de pans entier de la classe dirigeante aux USA mais aussi en Europe, dont l’Angleterre où un membre de la famille royale était un nazi avéré. Ne parlons pas de la France on y voyait un rempart contre tout ce qu’avait représenté le Front Populaire. Après guerre, c’était devenu moins « tendance », évidemment.

40 réactions et commentaires

  • Jean-Do // 18.04.2021 à 07h25

    Tout ce qu’on a fait au nom de l’anti-communisme… En même temps, il a fallu que l’Allemagne déclare la guerre aux USA pour que la collaboration avec le régime nazi de tant d’industriels US tel qu’IBM, Ford, GM et tant d’autres s’arrête enfin. Eh oui, les machines IBM ont servi à lister les juifs qui seront plus tard tués dans les camps de concentration. Et les moteurs US à équiper les camions et tanks de la « Blitzkrieg ».

    On l’oublie aujourd’hui mais le régime nazi était très bien vu de pans entier de la classe dirigeante aux USA mais aussi en Europe, dont l’Angleterre où un membre de la famille royale était un nazi avéré. Ne parlons pas de la France on y voyait un rempart contre tout ce qu’avait représenté le Front Populaire. Après guerre, c’était devenu moins « tendance », évidemment.

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    • LibEgaFra // 18.04.2021 à 08h40

      « la collaboration avec le régime nazi de tant d’industriels US tel qu’IBM, Ford, GM et tant d’autres »

      Très curieusement cette collaboration qui a permis à l’Allemagne d’entrer en guerre (Standard Oil!) n’est que trop rarement évoquée et ne figure pas dans les programmes scolaires. De même que les opérations unthinkable et pike.

      Faudrait pas faire de peine au maître du monde.

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    • Sandrine // 18.04.2021 à 08h45

      “Après guerre, c’était devenu moins « tendance »”. C’est cela qu’il faut interroger. Comment et pourquoi s’est opéré le basculement.
      Les horreurs perpétrées? Ouais… Mais si l’Allemagne nazie avait été victorieuse face à l’Union soviétique, m’est avis qu’on aurait vite fermé les yeux sur les horreurs en question et qu’on ( Usa-GB) aurait vite cherché un compromis avec elle.
      Oui mais voilà, les nazis avait beau avoir de clinquants uniformes et une belle morale jusqu’au-boutiste, ça n’a pas fait le poids face à leur manque de moyens matériels ( et de discernement).
      Du coup, en bons darwinistes-sociaux, les Alliés ont paré leur curée des attributs moraux de la croisade anti-nazie, histoire aussi d’avoir quand même quelques arguments idéologiques à opposer au camp d’en face.

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      • raoul // 18.04.2021 à 11h12

        L’entrée en guerre des USA est du fait de l’attaque de Pearl Harbour. Sans cela, je ne suis pas certain que les lignes auraient bougé malgré l’immigration massive de la population juive provenant d’Europe et son influence sur la nomenklatura américaine.
        La destruction de navires de commerces dans l’Atlantique par les U-boot n’ont pas fait sourciller Uncle SAM. Après tout ce n’était pas mauvais pour la construction navale :=) …
        L’oligarchie européenne était plutôt pro-nazi, et, surement pas ‘communiste’.

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    • moshedayan // 18.04.2021 à 09h10

      Oui, tout est juste dans ce que vous dites.
      Et aux lecteurs, je voudrai évoquer un exemple connu en Europe de l’Est – la fameuse division SS Galicia a massacré les partisans, des familles polonaises, biélorusses et juives en Volhynie, puis en 1944 elle a fait la même chose en Slovaquie près de Jilina, partisans et juifs, massacres punitifs dans des villages… puis face à l’avancée de l’Armée rouge, repositionnée en Slovénie… elle recommence… Reddition au sud de l’Autriche, elle est dirigée par les Américains sur le port de Rimini, d’où elle est évacuée vers les Etats-Unis et surtout le Canada…. 2014 des petits fils canadiens sont volontaires et partent au Donbass pour reprendre la « grande oeuvre », (les insurgés ont trouvé des papiers d’identité canadiennes sur 2-3 corps – peu nombreux donc , soyons précis)…

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      • Richard // 18.04.2021 à 14h49

        Nous, au Canada, avons reçu des milliers de Nazis, Fascistes, criminels après la guerre.
        Pourquoi le Canada et le Premier ministre Justin Trudeau encouragent les néo-nazis d’Ukraine, c’est que le PM est conseillé par sa ministre sénior Christia Freedland, dont le grand père maternel , Michael Chomiak, fut le propagandiste Nazi , ( journal Krakow news).
        Il fut recherché comme criminel de guerre par la Pologne qui l’a retracé en 1980, en Alberta, Canada. De fait il est arrivé en Alberta en 1954, avec sa famille. ( https://wiki/michaelchomiak). On peut lire ce document très détaillé de ce criminel..
        C’est comme cela depuis 1945 que le Canada accepte les pires émigrants et le gouvernement ferme les yeux et se bouche les oreilles.

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        • antoniob // 18.04.2021 à 18h50

          et on peut ajouter que les canadiens francophones issus de et autour de cette mouvance, ont été l’un des outils de la propagande en ligne massive, et des réécritures de notice sur Wikipedia.
          Wikipedia est très bien pour le contenu purement scientifique et technologique, mais pour les notices historique et politiques seules, la raison pour laquelle je ne donne plus un kopeck depuis longtemps.

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    • BOURDEAUX // 18.04.2021 à 11h23

      Connaissez-vous d’autres motifs qu’un conflit armé pour convaincre une industrie, quelle que soit la nationalité de ses dirigeants, de cesser de vendre ses produits à un pays tiers ? Cette façon détournée, de mettre les US « dans le coup » est un peu déshonorante. Quant aux « pans entiers de la classe dirigeante » partisans du régime nazi, la belle affaire ! Citez-moi donc une catégorie quelconque de n’importe quelle société de n’importe quel pays qui n’ai pas été coupée en deux sur ce sujet, comme sur bien d’autres. Même chez les intellectuels américains vous avez eu Ann Ezra Pound qui a pris parti pour Hitler, et Hemingway qui, lui, a tout de suite vu le danger nazi. On ne fait pas de l’histoire en mettant des pyramides sur leur pointe, autrement dit en s’affaissant dans le biais rétrospectif, ou l’anachronisme paresseux.

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      • Jérôme // 20.04.2021 à 08h27

        Lindbergh ne s’est pas seulement fait leurrer. Il a aussi en partie bien voulu se faire leurrer.

        On ignore trop souvent que beaucoup d’états-uniens sont d’origine « germanique » : allemands, scandinaves, néerlandais. Et que parmi eux, une part significative gardait des sympathies pour la patrie de leurs ancêtres.

        Lindbergh était fils d’immigrants suédois.

        Ce n’est pas qu’une question de gros sous et de capitalistes sans scrupules.

        Globalement tout cela c’est la sphère anglo-germanique qui domine le monde depuis à peu près deux siècles. Elle a pu avoir ses déchirements internes temporaires pour décider qui serait l’hégémonie de l’empire anglo-germanique (voir les plans de guerre colorés quand, dans on entre deux guerres, les USA planifiaient un conflit possible contre l’empire britannique). Mais a long terme, ce cousinage culturel conduit l’ensemble à chasser en meute.

        D’où le fait que depuis 2 siècles l’empire anglo-germanique affronte la Russie-URSS-Russie et désormais aussi la Chine.

        Il y a une très grande cohérence et continuité quand on prend du recul, nonobstant les gros accidents de parcours que constituent les crises internes à l’empire telle que la seconde guerre mondiale. L’Allemagne a refusé de s’en tenir au rôle de subalterne préféré auquel les anglo-saxons voulaient la tenir et a souhaité appliquer pour son seul bénéfice le projet impérial de détruire la Russie. Les anglo-saxons ont préféré perdre temporairement l’Europe de l’Est au bénéfice de l’URSS que de perdre toute l’Europe au bénéfice de leur tout nouveau (supposé soumis en 1918) vassal allemand.

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    • Thomas // 22.04.2021 à 16h11

      Pour la Blitzkrieg, on peut aussi mentionner qu’elle n’aurait sans doute pas été possible sans l’annexion des Sudètes et la prise de contrôle des usines d’armement Skoda, parmi les plus modernes d’Europe.

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  • JPR // 18.04.2021 à 08h08

    Suivez, reconstituez les circuits de financement…

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  • douarn // 18.04.2021 à 08h43

    Note à moi même

    Dans le temps et dans l’espace, la bourgeoisie ainsi que ceux qui aspirent à appartenir à cette classe, au nom de ses intérêts, trahi toujours ceux et celles dont elle fait l’enfer pour construire son paradis. Toujours!

      +17

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  • Avunimes // 18.04.2021 à 08h58

    Annie Lacroix Riz montre bien dans son livre « la non épuration en France » le soutient des USA aux collaborateurs et comment les germanophile d’avant guerre sont devenus des Atlantistes. En fait, il s’agit du même système financier.

      +31

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  • RGT // 18.04.2021 à 09h50

    L’ennemi de mon ennemi est mon ami.

    Ne cherchez pas plus loin, quand il s’agit de « défendre » les « valeurs suprêmes » TOUS les dirigeants de TOUS les états sont prêts à fermer les yeux sur les pires actes qui puissent être commis par les humains.

    Concernant les USA, s’il n’y avait QUE les nazis, ce serait « insignifiant ».

    Malheureusement cette « tradition ancestrale » perdure et même si « officiellement » les gouvernements critiquent les actes de certaines personnes au nom des « valeurs démocratiques » ils ne vont surtout pas se gêner pour les recruter, les utiliser et ensuite travestir la vérité pour parvenir à des fins encore plus nauséabondes que les actes passés de ces sinistres individus.

    Quand on voit les « bienfaits » des « combattants de la Liberté » servant les intérêts de nombreux états (particulièrement les plus « vertueux ») et le silence médiatique total concernant leurs « actions glorieuses » – sans que leur responsabilité soit officiellement reconnue quand des citoyens du pays « protecteur » sont victimes de ces actes – on s’aperçoit que la propagande des états et la soumission à l’autorité de la population sont encore d’une efficacité remarquable.

    C’est hélas l’argument du « secret défense » totalement gravé dans le marbre des diverses « constitutions » qui sont l’obstacle le plus puissant à toute possibilité de véritable démocratie.
    Et bien sûr, les responsables de ces actes ignobles ne seront JAMAIS poursuivis, même post mortem, car la population n’aura JAMAIS accès aux « décisions d’intérêt général » des « élites » qui n’ont de comptes à rendre qu’à leurs maîtres.

    Comprenez-vous les raisons de l’acharnement contre les lanceurs d’alerte et autres Wikileaks ?

    Si jamais la population était informée des actes « bienfaisants » réels de leurs dirigeants il y aurait une forêt de piques acérés sur toutes les places de cette planète qui permettrait de ficher les têtes de tous ces ignobles individus sans scrupules.

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  • Cyrano 78 // 18.04.2021 à 09h58

    « On a droit à 3 traductions par semaines d’articles peu favorables aux américains et quasiment rien sur les travers des autres puissances. On est loin de la pluralité et plus tres loin de le propagande idéologique. »

    Rigoureusement exact !!
    Mais contre « les russses et Poutine », vous avez la quasi unanimité des médias officiels. Pour comprendre leur niveau de servitude, il vous suffit de connaitre le montant des subventions.
    Subventions payées par mes impots et rendues necessaires par l’absence de VENTES payantes !!
    Evidement les Crise & autres font de la propagande, le Monde, Libé, BFM, CNEWS etc font de l’info ….
    Faites comme moi, lisez les 2 !

      +16

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  • Auguste Vannier // 18.04.2021 à 10h08

    Dans un travail d’historien saisissant, Johann Chapoutot montre comment le « management » contemporain est le prolongement approfondi des pratiques et théories de gestion Nazies. Il retrace le parcours d’un haut fonctionnaire de la SS, Reinhard Höhn, qui tout en ayant terminé la guerre au grade de Général, revient sans encombre à la vie civile et développe une prospère entreprise de formation de cadres au Management. 600 000 cadres d’entreprises allemandes y sont formés;
    « En poussant la destruction de la nature et l’exploitation de la « force vitale » (ressource humaine) jusqu’à des niveaux inédits, les nazis apparaissent comme l’image déformée et révélatrice d’une modernité devenue folle…dont les penseurs du management comme Reinhard Höhn, ont été les habiles artisans » . (Libres d’obéir, nrf essais Gallimard, 2020, p.141)

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    • observations // 18.04.2021 à 15h01

      Un très bon livre de Chapoutot. Il fait partie de cette nouvelle école des historiens français qui s’intéressent a cette période comme Ingrao.

      Un autre modèle est l’ex ministre de l’armement et des munitions – Albert Speer – qui miraculeusement échappera a la peine de mort après 1945, 20 ans de prison, et mènera une carrière de consultant un peu partout jusqu’a son décès en 1981 a Londres…

        +4

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      • LibEgaFra // 18.04.2021 à 15h52

        C’est bien de parler de Speer, mais c’est encore mieux de rapporter ses paroles:

        « La relation mutuellement avantageuse entre les deux géants américains de l’automobile et l’Etat fasciste dépassait largement le cadre du commerce de camions. Schneider affirme que Ford livrait aux Allemands de grandes quantités de caoutchouc, une matière vitale pour assurer la mobilité des armées fascistes. L’écrivain Snell accuse GM d’avoir fourni au régime nazi la technologie nécessaire pour produire du carburant synthétique. Snell dit avoir été informé par le chef des armées nazies Albert Speer que, sans cette technologie, Hitler « n’aurait jamais songé à envahir la Pologne. » Le déchaînement de la guerre en 1939 n’a donc pas du surprendre GM ou Ford; ces deux firmes qui ont rivalisé pour le marché allemand depuis les années 1920. »

        Bis repetita… Les Américains sont à l’origine de la 2GM et ils sont en train de préparer la 3me avec la complicité de dirigeants européens trop stupides pour comprendre.

        Le nazisme n’est plus condamné par certains pays, dont la France, ce qui est significatif de ce qui se prépare.

        https://blogs.mediapart.fr/segesta3756/blog/231114/lonu-condamnons-le-nazisme-lue-sabstient-usa-et-ukraine-votent-contre

        Alors après, venir critiquer la Suisse, c’est l’histoire de la paille et de la poutre. Le problème est qu’aujourd’hui la Suisse est alignée sur l’otan.

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    • Guise // 19.04.2021 à 02h14

      Chapoutot montre aussi, très intéressant, que le nazisme militait pour un Etat faible. Tiens donc, qu’avons nous aujourd’hui, en guise d’Etat, dans la plupart des soi-disant démocraties occidentales ? Un désengagement de l’Etat. Concentration sur le minimum : armée, police. Et les services publics à la poubelle, et la sécu à affaiblir, et l’école à couler pour mieux revendre au privé plus tard, et l’energie, et les transports, et la recherche…

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  • Sandrine // 18.04.2021 à 11h50

    Pour revenir au sujet, je voudrai souligner la phrase de l’article “ Mais ces espions n’étaient pas seulement d’anciens nazis ; ils étaient souvent inefficaces et payés avec l’argent des contribuables pour leur travail mauvais et parfois trompeur”
    Car c’est ça le pire… pour dédouaner les USA, on dit souvent “on ne pouvait pas se passer des grandes compétences de ces gens (les nazis) d’autant plus que sinon ça aurait été autres (Les soviétiques) qui en auraient profité”.
    La vérité est un peu différente.
    On pouvait tout à fait se passer de leurs services. Mais on n’avait pas vraiment le cœur à “gaspiller” des gens d’une aussi grande valeur raciale ( et morale) des gens qui une fois rééduqués par les bonnes valeurs de la démocratie libérale, fourniraient un contingent de soldats tout à fait utile au camp du bien…
    Et les nazis en question ont tres vite compris le truc. Par exemple: eux qui pour la plupart avaient abjuré leur foi chretienne dans les années 30 au profit d’une improbable religion “gottglaubig” se sont précipités dans les bras de l’église en 45… qui demandant le baptême, qui écrivant des livres expliquant leur retour à la “foi”( si si, il y a plusieurs cas comme comme ça)…

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    • Sandrine // 18.04.2021 à 12h07

      Annie Lacrooix Riz souligne que les élites économiques américaines et allemandes se connaissent personnellement avant-guerre, et avaient donc eu le temps de “s’apprécier”. Les codes culturels de ces deux groupes étaient d’ailleurs en grande partie les mêmes.
      Je crois qu’elle a tout à fait raison d’insister sur ce point, qui explique, à mon avis, pourquoi les anglo-américains, alors qu’ils n’ont eu aucun scrupule dans d’autres circonstances à éradiquer des groupes ennemis, ont donné un »seconde chance «  aux nazis ayant réussi à échapper à la mécanique judiciaire de Nuremberg et des procès suivants.
      Nuremberg n’était d’ailleurs pas une idée émanant de « l’état profond » anglais et américain (les cercles économiques ) mais plutôt d’activistes -en grande partie juifs, d’ailleurs, il faut le souligner, juifs et pro-soviétiques

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  • observations // 18.04.2021 à 12h41

    Tout le monde a fait la même chose. Les Américains ont eu l’opération – Paper Clip – a France a procédé de la même façon, la Grande-Bretagne ne s’est pas gêné, etc.

    En France il y a eu Papon et Bousquet (un copain de Mitterrand), les 2 cas les plus notable..

    L’ex URSS ? Les services soviétiques appréciaient beaucoup l’efficacité du SD et de la Gestapo et ont récupéré des cadres pour organiser leurs services d’espionnage et de renseignement à l’ouest.

    La police de l’ex Allemagne de l’Est a été formé par des anciens du SD ainsi que la défunte Stasi en Allemagne de l’Est.

    Les Suisses ce sont contentés de fabriquer jusqu’au dernier jour, munitions et matériels pour l’Allemagne, le tout payé en or, résultats des spoliations dans les territoires occupés. Ce pays a aussi été utilisé comme le banquier allemand fournissant des francs suisses, contre de l’or, personne n’acceptant le reichmark.

    Evidemment ca va être supprimé…

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    • Phil // 18.04.2021 à 21h29

      Des sources, des noms parce que personne ne semble affirmer ce que vous dites sur la récupération d’anciens nazis par l’URSS
      Cela m’intéresserait beaucoup
      Merci

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      • Sandrine // 19.04.2021 à 15h58

        « vous pensez que le KGB et le NKVD étaient des organisations charitables »
        Ce n’est pas une question d’être ou non charitable.
        De plus il ne faut pas négliger l’attrait sincère de certains nazis pour le régime soviétique. Beaucoup ont déserté sur le front russe pour se mettre au service du camp d’en face. Après la défaite de Stalingrad, il y a eu beaucoup de transfuges.
        Voir par exemple : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nationalkomitee_Freies_Deutschland
        Heinrich Gerlach raconte ça dans son roman demi-autobiographique « Percée a Stalingrad ».

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    • antoniob // 18.04.2021 à 23h39

      > Les services soviétiques appréciaient beaucoup l’efficacité du SD et de la Gestapo et ont récupéré des cadres pour organiser leurs services d’espionnage et de renseignement à l’ouest.

      en partie. Des cas célèbres étaient Felfe et Clemens. Felfe fut recruté d’abord par les anglais, puis se mit à travailler pour les soviétiques, et sans que la période où il devenait agent double soit clairement établie.
      Les soviétiques jouaient entre autres sur le ressentiment de certains nazis envers la tactique des tapis de bombes aériens, la destruction de l’Allemagne par les anglo-américains.

      La différence est dans l’évaluation éthique: que les soviets aient utilisé des nazis serait jugé comme relevant du même niveau de maléficité par essence du soviétisme comme du nazisme. Mais dans la doxa anglo-américaine, le camp du Bien ne saurait mal agir, et se commettre avec le nazisme. Bref, une schizophrénie éthique non-tenable.
      De fait la préférence donnée au nazisme sur même pas les communistes, mais les socialistes, se montre déjà dans l’attitude anglaise et américaine pendant la Guerre d’Espagne.

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      • Phil // 19.04.2021 à 00h51

        Ça reste anecdotique par rapport aux USA et l’ampleur de l’opération Paperclip
        Et toujours pas de sources…

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        • Sandrine // 19.04.2021 à 16h42

          Anecdotique… c’est ce que dit ALacroix-Riz. Pourtant, il y a eu des des cas. Et comme je le dit plus haut, il s’agissait parfois de de transfuges sincères.

          La plupart des Nazis étaient anti-communistes mais certains ont été fascinés par la réussite de l’armée rouge et ils en ont tiré la conclusion que les soviétiques avaient gagné la guerre raciale et que c’était eux qui méritaient en fait de dominer le monde.
          A cela, il faut ajouter la haine de toute une partie de l’extrême-droite allemande de l’époque pour la « décadence occidentale ».
          Certains ont même envisagé à la fin de la guerre de comploter contre Hitler pour s’allier aux peuples de l’Est (https://de.wikipedia.org/wiki/Melitta_Wiedemann)
          Bon ceux-là, évidemment, étaient contre le communisme, mais il faut se garder de faire des absolus et de tracer un signe d’équivalence entre nazisme et capitalisme libéral occidental. C’est plus compliqué que ça.

          Et parmi les Allemands qui ont adhéré au nazisme les personnalités et même les motivations étaient diverses.
          Il y a eu le genre Reinhardt Hohn décrit par J.Chapoutot, qui coïncidait parfaitement avec le moule darwiniste social – capitaliste- occidental. Ce genre là s’est bien adapté par la suite aux États-Unis ou dans les dictatures sud-américaines. Probablement qu’il était le type le plus répandu.
          Mais il y a eu néanmoins d’autres types de personnages, plus susceptibles d’une conversion sovietico-compatible. En Allemagne de l’Est, il y en a eu… forcément…

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  • Sandrine // 18.04.2021 à 14h11

    Ce qu’on a tendance à ne pas comprendre, c’est que les pays ne sont pas des blocs monolithiques, des essences. Après guerre, il y avait des groupes pour qui le châtiments des nazi était la priorité absolue (ceux en particulier qui avaient perdu des proches, ou avaient été incarcérés, etc.) et d’autres pour qui la guerre froide (et la guerre économique) semblait plus importante.
    Déjà pendant la guerre, tout une partie de l’intelligentsia nazie avait essayé de nouer des accords avec les alliés pour court-circuiter Hitler et proposer une solution de continuité sans effondrement total de l’Allemagne. C’était probablement difficilement envisageable pour les alliés à cause de la rivalité anglo-américains/ soviétique. Donc on a préféré écraser l’Allemagne.
    Je ne crois pas que cet écrasement, c’était dans le but de « punir » les Allemands d’avoir été nazis. Ça se sont des constructions idéologiques postérieures pour donner une cohérence idéologique au nouvel ordre mondial issu de la guerre. Il faut d’ailleurs lire Nuremberg comme ça ; comme une grand’messe pour que les peuples se tiennent tranquille et ne se posent pas de questions sur la réalité des causes de la guerre, sur les forces en présence ayant conduits à la guerre et par ricochet aux crimes de guerres jugés.

      +7

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  • Sandrine // 18.04.2021 à 14h29

    Dans « la Filière » P.Sands raconte la vie de la femme d’un nazi qui a échappé à Nuremberg et utilisé les réseaux d’évasions offert par certains membres du Vatican.
    Cette femme a soutenu son mari pendant toute sa carrière nazie, elle l’a encouragé, aimé, accompagné dans ses postes en Europe de l’Est.
    Mais après la guerre, alors que son mari était passible du tribunal de Nuremberg, elle ne risquait absolument rien. Et elle a pourtant clamé haut et fort à l’époque qu’elle assumait son passé nazi et n’avait pas changé d’idées (même devant des soldats américains).
    Elle n’était passible d’aucune sanction pénale pour cela – dans l’Autriche pourtant occupée par les Alliés.

    Comme quoi, tout est relatif. Et en ce sens, il y a une certaine hypocrisie à incriminer tels ou telle organisation ou pays qui a fait appel à d’anciens criminels nazis, membres du SD, etc.
    Le déni de justice ne se trouve pas là, en réalité.

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  • LibEgaFra // 18.04.2021 à 15h58

    Les yankees ont aussi récupéré Von Braun qui a développé la fusée Saturn V, qui fut une telle catastrophe que tous les plans de fabrication ont été abandonné et détruits et que les yankees ont dû s’approvisionner en moteurs auprès des Russes. Du reste les nouvelles fusées made in yankeeland reprennent la conception du moteur russe. De vulgaires copieurs et faillite de Von Braun.

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    • Philippe T. // 18.04.2021 à 19h12

      N’importe quoi.
      Sur 7 lancements avec Saturne 5, pas un seul échec. Quant aux moteurs russes sur Saturn V, c’est tellement ridicule qu’il vaut lieux en rire.

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      • LibEgaFra // 19.04.2021 à 11h24

        « Sur 7 lancements avec Saturne 5, pas un seul échec. »

        Alors expliquez-moi pourquoi il n’y a eu que 7 lancements et pourquoi « tous les plans de fabrication ont été abandonnés et détruits » après ces 7 lancements.

        « Quant aux moteurs russes sur Saturn V, c’est tellement ridicule qu’il vaut lieux en rire. »

        Sophisme. Oui, il vaut mieux rire de votre « interprétation ». Les moteurs F1 de Saturn ont été conçus par Von Braun et ont été définitivement abandonnés. Les fusées actuelles sont conçues sur le modèle russe et pas sur le modèle de Von Braun qui est un échec.

        Il vaut aussi mieux rire des « succès » de Saturne V.

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  • fox23 // 18.04.2021 à 17h10

    Bonjour,
    « En même temps, il a fallu que l’Allemagne déclare la guerre aux USA pour que la collaboration avec le régime nazi de tant d’industriels US tel qu’IBM, Ford, GM et tant d’autres s’arrête enfin. »
    Pas tout à fait exact Jean-Do, rien que ITT alimenta jusqu’en 1944 les fonds secrets d’Himmler, les fonds Keppler gérés pendant un moment par un certain Rudolph Hess.
    Pourquoi aussi, alors que Cologne était détruite à 90% pour la vieille ville et 70% pour l’ensemble de son agglomération, Ford fut épargné par ces bombardements qu’on qualifiait d’imprécis ? Pour mémoire le premier camion de 3 T sortira des chaînes de Cologne… le 8 mai 1945.
    Non, l’aide US à l’Allemagne ne s’arrêta pas à cette déclaration de guerre, voir aussi la relation Thyssen/ Prescot-Bush avec la banque Union banking Corp et ses ramifications.
    Prescot_Bush eut même des intérêts dans la Consolidated Silesian Steel Company sise… à Auschwitz-Birkenau dont le décompte morbide des disparus était facilité par des machines Dehomag – filiale IBM – rebaptisée rapidement IBM Deutchland aussitôt la guerre terminée… et les dites machines compromettantes récupérées.

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    • degorde // 19.04.2021 à 09h44

      Il est difficile d’affirmer avec certitude en effet qu’une personnalité résidant aux USA peut être directement impliquée dans le génocide. mais dans le cas de Bush, n’oublions pas son employeur et recruteur : Averell Harriman, figure bien connue du parti démocrate, idole intouchable de nos jours. Dès 1933 Averell Harriman s’était rendu à Berlin pour y établir la filiale de W.A.Harriman & Co. Il se mit d’accord avec Thyssen pour créer une banque à New York (Thyssen finançait Hitler depuis 1923) ; Prescott Bush fut nommé vice président de W.A. Harriman. Faisait partie du voyage à la tête d’une délégation de banquiers américains, J.F. Dulles.

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    • degorde // 19.04.2021 à 09h49

      Parfaitement vrai, ça ne s’est pas arrêté le 7 décembre 1941. Au contraire en juin 1942 eut lieu à Bâle une réunion d’industriels américains et allemands pour examiner la poursuite des affaires. Pendant toute la guerre la Banque des règlements internationaux fut dirigée par un américain McKittrick; cette banque était essentielle dans le financement des activités des nazis. A lire « Trading with Enemy ». Edifiant d’un bout à l’autre ou Jacques Pauwels « Big Business avec Hitler » pour ceux qui ne lisent pas l’anglais.

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    • Auguste Vannier // 19.04.2021 à 10h09

      Admettons que les statistiques ne soient pas fiables et que l’on ait une énorme erreur de 50% (!), ça fait tout de même un « holocauste » à plusieurs millions…un détail sans doute?
      Les affirmations simplificatrices valent largement mieux que l’euphèmisation de l’abomination.

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  • utopiste // 18.04.2021 à 19h06

    Fini les criminels de guerre. Bonjour les dictateurs.

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  • degorde // 19.04.2021 à 09h41

    Parfaitement exact, mais ce que l’article ne dit pas est que ces « réemplois » de nazis a été mis au point dès 1942. Avant même la fin de la guerre beaucoup de nazis même parmi les pires savaient ne rien risquer. La « liquidation » de Jean Moulin elle même est liée à cette histoire car la trahison de Caluire a été préparée en partie à Berne dans les bureau d’Allen Dulles qui avait « repéré » les talents de Barbie.
    A lire l’ouvrage « Blowback » ou « Blind Eyes to Murders » passionnant pour ceux qui lisent l’anglais.
    Cette exfiltration met en scène des personnages loin d’être secondaires. Kennan lui mêmê l’un des théoriciens de la guerre froide y était très impliqué de même que le mentor de McCain aux Etats Unis était un criminel de guerre ukrainien. Ces filières d’évasion comprenaient le Vatican sous la houlette du cardinal Montini futur pape Paul VI. J’arrête là

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  • Rémi // 19.04.2021 à 13h08

    Moi qui croyait qu’un criminel de guerre c’était quelqu’un qui faisait la guerre sans l’accord des USA.
    Je me serait trompé? Il existe une autre définition?

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  • Le chiendent // 19.04.2021 à 18h02

    Merci,
    Je vais me fendre de l’achat d’un livre d’histoire qui couvre la période et suis curieuse de connaitre pour quelle classe il est conçu.

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