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28.février.202228.2.2022 // Les Crises

Quelle est la force des liens entre la Russie et la Chine ?

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On pourrait croire à une idylle de circonstance, mais la relation entre les deux puissances a été entretenue bien avant aujourd’hui.

Source : Responsible Statecraft, Ted Snider
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Photo: plavi011 / Shutterstock.com

Le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine s’est renforcé. Bien que les deux pays évitent les alliances, le président chinois XI Jinping a récemment déclaré que la « relation dépasse même une alliance par sa proximité et son efficacité. »

La Russie et la Chine étaient toutes deux réticentes à accepter la réalité d’une nouvelle Guerre froide ou l’intensification de l’hostilité avec l’Occident, mais il ne fait aucun doute que cette réalité a précipité leurs relations. Leur relation a bénéficié du rapport personnel entre leurs deux dirigeants. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié Xi de « partenaire très fiable » et a déclaré lors d’une interview que Xi « est probablement le seul dirigeant mondial avec lequel j’ai célébré un de mes anniversaires ». Xi a appelé Poutine « mon meilleur ami, le plus intime. »

Ces deux faits ont conduit de nombreux analystes occidentaux à rejeter le partenariat Russie-Chine comme un partenariat de convenance qui ne survivra pas à la situation hostile actuelle ni à la transition vers les futurs dirigeants. Ils ne devraient pas être aussi dédaigneux.

Bien que les relations entre la Russie et la Chine aient bénéficié de l’étroite relation entre Poutine et Xi, elles ont commencé bien avant. Dans « China and Russia : the New Rapprochement » (Chine et Russie : le nouveau rapprochement, NdT), Alexander Lukin affirme que « le rapprochement entre les deux pays n’a pas été… souhaité uniquement par des dirigeants individuels ». Au contraire, dit-il, « il s’est poursuivi sous tous les dirigeants. »

En fait, il a commencé, selon Lukin, « dès les dernières années du mandat de Leonid Brejnev ». L’amélioration des relations avec la Chine était une priorité pour Gorbatchev. En 1986, Gorbatchev a suggéré pour la première fois l’idée d’un pivotement vers l’Asie et a considéré la normalisation des relations avec la Chine comme une priorité. Quelques jours avant que Gorbatchev ne démissionne de son poste de président de l’Union soviétique à la fin de 1991, les vice-ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont entretenus d’une nouvelle relation entre la Russie et la Chine. L’année précédente, confronté à un nouveau monde unipolaire et à la nécessité du développement économique, l’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping avait déjà décidé que « quels que soient les changements survenus en Union soviétique, nous devrions développer calmement les relations avec elle, y compris les relations politiques. »

L’amélioration des relations a survécu à la transition de l’Union soviétique à la Russie. En décembre 1992, Boris Eltsine s’est rendu en Chine et a signé une déclaration qui identifiait la Russie et la Chine comme des « États amis » qui allaient « développer des relations de bon voisinage, d’amitié et de coopération mutuellement bénéfique », la base sur laquelle les relations actuelles allaient être construites. De plus en plus désillusionné par le rôle que la Russie se voyait attribuer dans le nouveau monde unipolaire dirigé par les États-Unis, Eltsine a commencé à comprendre que la Russie devait développer « des relations de bon voisinage et d’amitié entre la Russie et la Chine », selon l’expert chinois de la Russie Li Jingjie.

En 1995, la Chine était devenue « un pays de première importance » pour la Russie. Eltsine a déclaré : « Les relations avec la Chine sont extrêmement importantes pour nous en termes de politique mondiale. Nous pouvons nous appuyer sur l’épaule de la Chine dans nos relations avec l’Occident. L’Occident traiterait alors la Russie avec un grand respect. »

Cette idée d’un monde multipolaire qui remettrait en cause de manière sismique les plans américains pour l’ordre international de l’après-Guerre froide a peut-être fait sa première apparition dès 1994, bien avant Poutine et Xi. Cette année-là, la Russie et la Chine ont signé une déclaration dans laquelle elles s’identifiaient l’une l’autre comme « des puissances qui constituent un facteur majeur de maintien de la paix et de la stabilité dans la situation d’un système international polycentrique émergent ». Cette idée embryonnaire a été formellement adoptée en avril 1997 lorsque Eltsine et le dirigeant chinois de l’époque, Jiang Zemin, ont signé la « Déclaration conjointe russo-chinoise sur un monde multipolaire et l’établissement d’un nouvel ordre international », une relation qui peut survivre à Poutine et à Xi parce qu’elle leur est antérieure.

Cette déclaration a pu être signée parce qu’en 1996, selon Richard Sakwa, professeur de politique russe et européenne à l’université du Kent, la politique étrangère russe avait commencé à passer de l’atlantisme à un accent plus marqué sur les puissances montantes, comme la Chine et l’Inde, et à faire progresser la multipolarité. Les deux pays étaient prêts pour ce changement. Cette année-là, un écrivain chinois, Xi Laiwang, a décrit la base de la relation comme étant trois choses à ne pas faire et trois choses à faire : « Ne pas conclure d’alliance, ne pas s’opposer l’un à l’autre, ne pas prendre de mesures contre un tiers » et « Etre de bons voisins, de bons partenaires et de bons amis ». La même année, Eltsine a pour la première fois qualifié cette relation « d’interaction stratégique ». Selon Lukin, ce sont les termes encore utilisés aujourd’hui pour désigner la politique officielle.

Deux ans plus tard, Jiang Zemin qualifiait déjà les relations russo-chinoises de « relations internationales d’un nouveau type. »

L’émergence de Poutine a solidifié ces relations. Selon Lukin, « la Chine a toujours eu quelques inquiétudes à l’égard de Boris Eltsine en raison de l’instabilité de ses politiques et même de son comportement personnel. » Poutine allait stabiliser les bases. En 2001, la Russie et la Chine ont officialisé leurs relations en signant le Traité de bon voisinage et de coopération amicale, donnant ainsi une structure juridique aux nombreux documents qu’elles avaient signés au cours de la décennie précédant Poutine. Le ministre des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré que le traité « a posé une base politique et juridique fiable pour des relations stables, prévisibles et multiformes entre les deux pays. »

Et regardant potentiellement au-delà de Poutine, Lukin souligne que « l’élection de Medvedev… en mars 2008 n’a pas conduit à des changements dans la politique de la Russie envers la Chine. »

Il découle de cette longue histoire de développement des relations russo-chinoises que cette relation n’est pas seulement construite sur les conditions qui ont émergé depuis la crise en Ukraine en 2014. Sakwa m’a dit que « l’alignement sino-russe est un alignement durable basé sur l’alignement des intérêts et des compréhensions normatives du système international. » Il a dit ailleurs que « sur les questions fondamentales de la politique mondiale, leurs positions sont remarquablement similaires. »

Dès son arrivée au pouvoir, Poutine a déclaré : « La Chine et la Fédération de Russie partagent des positions sur un large éventail de questions internationales et adhèrent à des principes similaires. Je fais référence, avant tout, à notre objectif de maintenir et de renforcer le monde multipolaire. »

Mais cela n’a pas commencé avec l’Ukraine. Selon Lukin, au début des années 1990, « les dirigeants chinois avaient déjà commencé à faire des références anti-unipolaires dans leur approche de la Russie. Pékin a commencé à réaliser que la Russie… pouvait devenir un partenaire dans la lutte contre le… monde unipolaire que Washington s’efforçait d’instaurer ». En 2007, il était déjà clair pour Pékin que « la Chine et la Russie ont des positions communes sur des questions aussi importantes que l’action en faveur d’un monde multipolaire et l’établissement d’un ordre international juste et rationnel. »

La crise en Ukraine a agi comme un accélérateur d’une relation qui se réchauffait déjà. L’étincelle était l’inquiétude russe et chinoise face au double problème unipolaire de l’OTAN supplantant le Conseil de sécurité et de l’expansionnisme de l’OTAN. Et bien que la crise ukrainienne ait attisé cette flamme, ce n’est pas seulement l’étincelle qui l’a allumée, ce n’est même pas le premier accélérateur. Selon Sakwa, c’est le bombardement de la Serbie par l’OTAN sans l’autorisation du Conseil de sécurité qui a transformé la flamme en incendie.

C’est précisément parce que « la Chine et la Russie défendent toutes deux les normes fondamentales qui régissent les relations internationales, dont la Charte des Nations Unies est la pierre angulaire », a déclaré Xi, que « nous soutenons toutes deux les progrès vers un monde multipolaire. » L’hostilité récente de l’Occident, les sanctions et la tendance à une nouvelle Guerre froide ont accéléré cette relation, mais elle est plus ancienne et plus durable que cela.

Bien que les relations se soient intensifiées, elles ne sont pas devenues une alliance, conformément aux plans et aux politiques des deux pays ; même si, sur le plan militaire, elles frôlent le niveau d’une quasi-alliance. Mais, bien que la relation qui s’est développée entre les deux pays soit extraordinairement étroite, elle n’est pas exempte de défis.

Il y a des désaccords. Bien que la Chine attribue la crise en Ukraine à l’empiètement et à l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de pays souverains, elle n’approuve pas l’annexion de la Crimée par la Russie. Cependant, même dans ce cas, la Chine a soutenu la Russie.

Certains milieux, mais généralement pas les milieux officiels, s’inquiètent également d’une éventuelle dépendance économique de la Russie vis-à-vis de la Chine. Mais au moment où elle a choisi de pivoter vers la Chine, la Russie a clairement vu que l’alternative était une dépendance certaine et une subordination forcée aux États-Unis. En outre, comme le souligne Lukin, la supériorité économique de la Chine n’est pas nécessairement quelque chose dont la Russie doit avoir peur, pas plus que le Canada ne devrait avoir peur de la supériorité économique des États-Unis.

Il y a un troisième défi : l’intégration a été ralentie à des niveaux réalistes parce que, comme le dit Sakwa, « les publics des deux pays et les élites commerciales n’ont pas vraiment tissé de liens profonds. » Là encore, cependant, les gouvernements sont conscients du défi et le relèvent par des échanges culturels et en encourageant l’apprentissage de la langue de l’autre.

Selon Lukin, aucun de ces défis « ne constitue un problème susceptible d’entraîner une détérioration spectaculaire des relations bilatérales. … La base actuelle du partenariat stratégique russo-chinois est si forte et si solide que tout différend peut être efficacement résolu. »

La relation qui se développe entre la Russie et la Chine survivra aux dirigeants actuels des deux pays et durera au-delà des crises actuelles. Comme l’a déclaré l’ancien vice-ministre chinois des Affaires étrangères Fu Ying, « la relation sino-russe est un partenariat stratégique stable et en aucun cas un mariage de circonstance : elle est complexe, robuste et profondément enracinée. »

Source : Responsible Statecraft, Ted Snider, 26-01-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Fernet Branca // 28.02.2022 à 07h46

A voir sur le site Chine Nouvelle un article du 27/02/2022

Conversation téléphonique entre les chefs de la diplomatie chinoise et allemande sur la situation en Ukraine
Le lien

http://french.news.cn/2022-02/27/c_1310490993.htm

Beaucoup d’aspects évoqués dans l’article de Responsible Statecraft y sont abordés à la lumière des derniers événements en Ukraine.

L’OTAN, la guerre froide, les relations entre la Russie et la Chine,..

43 réactions et commentaires

  • Fernet Branca // 28.02.2022 à 07h46

    A voir sur le site Chine Nouvelle un article du 27/02/2022

    Conversation téléphonique entre les chefs de la diplomatie chinoise et allemande sur la situation en Ukraine
    Le lien

    http://french.news.cn/2022-02/27/c_1310490993.htm

    Beaucoup d’aspects évoqués dans l’article de Responsible Statecraft y sont abordés à la lumière des derniers événements en Ukraine.

    L’OTAN, la guerre froide, les relations entre la Russie et la Chine,..

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    • Brigitte // 28.02.2022 à 11h49

      Quelle leçon! C’est là que l’on voit quand même que la Chine fait preuve de beaucoup de finesse diplomatique et stratégique, tout en faisant passer un message clair. L’OTAN doit revoir sa copie et l’ONU aussi. Pas de sanctions unilatérales. D’autres devraient s’en inspirer….je ne citerai pas de noms.

        +21

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  • Dorian // 28.02.2022 à 08h00

    Ce qui est fou, totalement fou, c’est que les deux seuls grands pays au monde a avoir une raison objective de se faire la guerre sont la Chine et la Russie: la Russie a une immensité de terres arables et de forêts quasiment vides, géographiquement et ethniquement asiatiques, et pleines de ressources et la première réserve d’eau potable au monde; et les Chinois s’entassent avec une énorme population dans un espace utile très restreint. Il y a concurrence dans le Heartland. La Russie est proche de l’Inde, ennemie de la Chine.
    Kissinger l’avait bien compris.
    Réussir à transformer les innombrables contentieux sino-russes en quasi alliance en moins de 10 ans est sidérant …
    Bravo à l’occident pour un tel gâchis.
    La Russie aurai du être intégrée au dispositif occidental ou au moins neutralisée par un traitement respectueux, des garanties de sécurité et un embourgeoisement commercial .
    Non, traitée avec un mépris sidérant, foulée au pied, insultée, harcelée, menacée dans son existence même elle s’est rapproché de la Chine. Chine qui l’a financièrement sauvée en 2014.
    Aujourd’hui, c’est à ce demander si la Russie n’est pas devenue une pièce dans le jeu chinois.
    Les Russes ont la tradition de dire que les Polonais, pour desserrer l’étreinte russe se livre à la main de l’Allemand .
    Avec cette guerre à l’Ukraine, ne seraient pas les Russes qui pour desserrer l’étreinte occidentale se seraient livres à la main du Chinois?

      +24

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    • Dorian // 28.02.2022 à 08h25

      Cette attitude multiséculaire contre la Russie tient du racisme simple.
      Racisme envers les Slaves.
      On pourra d’ailleurs noter que la manière dont l’ouest traite les pays de l’est de l’UE ou les Balkans n’est pas plus brillante. Une soumission totale est exigée.
      En fait, « l’occident », c’est l’empire de Charlemagne, la totalité des pays d’Europe ayant vécu les grandes invasions germanique. Une civilisation en est née, la civilisation germano-chretienne avec deux ennemis communs: le monde islamique et le monde slave. Ces derniers, mêmes christianisés sont devenus soit des éternels supplétifs (Tchèques, Slovaques, Croates, Slovènes, Roumains, Bulgares, Polonais, Baltes) soit des adversaires orthodoxes.
      Jamais des égaux.
      Même la Pologne. Qui sait en France que ce fut la plus grosse puissance européenne pendant des siècles, couvrant les actuels Pologne, Baltes, Biélorussie, Ukraine, une bonne part de la Roumanie?
      Qui sait que c’est la Pologne qui a sauvé Vienne des Turcs?
      Racisme.
      Et au mépris et l’arrogance répond soit la soumission soit la violence.

        +16

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      • jp // 28.02.2022 à 13h41
      • Basile // 28.02.2022 à 14h13

        Tout à fait d’accord. N’oublions pas que le racisme aveugle ceux qui se croient supérieurs au  » racisé « . Hitler était aveuglé, il a perdu. Ses officiers étaient contre lui, le mettaient en garde, en vain.

        Racisme aussi des classes dominantes, (bourgeoisie) contre le prolo ( bolchevik, puis russe) gilet jaune, fumeur de clop)

          +7

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        • Fernet Branca // 28.02.2022 à 18h49

          Alors un prolo-bolcho-slave roulant en lada diesel avec un gilet jaune et fumant des clopes qu’est-ce qu’il va prendre.

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        • pat // 28.02.2022 à 21h17

          vous avez oublier les non vaccinées et les chômeurs

            +9

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      • moshedayan // 28.02.2022 à 18h12

        Beaucoup de vrais dans vos propos, mais j’ai lu aussi l’article de Chine nouvelle, qui est aussi de la langue officielle… à côté du site les-crises qui se donne bonne conscience et des hystéries de vos médias avec des intervenants ukrainiens souvent polono-ukrainiens de l’Ouest bref…comme m’ont dit les amis « c’est le ponpon ».
        la réalité (on m’appelle Simplet) Dans cette affaire, les Etats-Unis mènent inlassablement leur Plan -grand plan… affaiblir la Russie (jusqu’où question ?) et après détruire la Chine qui les dépasse déjà économiquement et même technologiquement parfois…. Et ce que voient les Chinois maintenant de la manoeuvre américaine géniale….les instruit (fauteurs de guerre de 1re classe..)
        La 3e Guerre mondiale est inévitable…seule chose… les Chinois ne sont pas les Russes, ils n’en auront rien à faire de l’Europe… y compris jusqu’à des conflagrations irradiantes, 1 milliard plus les Indiens qui ne suivront pas les Etats-Unis, bien au contraire…. Donc la bonne conscience occidentale… aura du mal pour les 10 prochaines années.

        ps. Allez en Sibérie, regardez la Taïga en été – marais, étangs et milliards de moustiques…avec le réchauffement ce sera pareil ou pire…les Chinois… terres arables… faut voir – les échanges agricoles Chine-Russie se portent très bien… l’UE dont vous pleure…

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        • Irradiant.1Sv // 01.03.2022 à 00h02

          Pour confirmer votre propos, « …y compris jusqu’à des conflagrations irradiantes, 1 milliard plus les Indiens qui ne suivront pas les Etats-Unis… » vous aurez probablement noté que 3 pays se sont abstenus contre le projet de résolution déplorant « l’agression » contre l’Ukraine : la Chine, l’Inde et les Emirats arabes unis.

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          • Dorian // 01.03.2022 à 06h21

            Les Philippines non plus pas plus que le Vietnam, le Pakistan, la Thaïlande,le Cambodge, le Bengladesh, l’Arabie Saoudite, toute l’Asie sauf Japon, Corée sud qui sanctionnent et Indonésie qui condamne sans sanction
            Mais aussi l’Egypte,l’Algerie, le Maroc et toute l’Afrique sauf l’Afrique du Sud, le Gabon et la Libye qui condamnent mais sans sanction.
            En fait, les seuls qui sanctionnent c’est l’OTAN(moins la Turquie), Australie, NZ, Corée, Japon, Suisse, Colombie, Équateur, Costa Rica.

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    • Subotai // 01.03.2022 à 04h49

      En plus il y a un petit truc dont il faut se souvenir.
      Pendant longtemps l’ennemi de la Russie venait de l’Est. Ceux qui ont faillit les détruire venait de l’Est et ce n’était pas des Chinois. C’est ainsi qu’ils ont poussé leur frontière jusqu’au Pacifique quitte à ne pas pouvoir en faire grand chose par manque de population.
      Les menaces venant de l’Ouest ont été sérieuse mais jamais aussi vitale : la profondeur qu’ils se sont acquise vers l’Est.
      Et pour les Chinois les menaces sont toujours venues du Nord Ouest et ce n’était pas les Russes.
      Aussi coopération, status quo, partenariat avec les Russes, tout est bon pour les Chinois.
      Donc des accords de voisinage entre les deux tombent sous le sens.
      Vous comprenez pourquoi la disparition annoncé du tampon territorial de l’Ouest les préoccupe les deux partenaires.
      Vous comprenez aussi pourquoi les Ouïghours agités par l’islamisme sont tenus dans ces conditions.

        +3

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  • Fritz // 28.02.2022 à 08h11

    Dans un petit livre paru en 1999, intitulé « La nouvelle guerre froide », Georges Achcar soulignait ce rapprochement stratégique entre la Chine et la Russie. La guerre du Kosovo y avait contribué.

    Aujourd’hui, 50 ans après la rencontre historique Nixon-Mao, la Guerre qui se profile ne sera pas froide du tout (sauf « l’hiver nucléaire » qui s’ensuivra).

    Nous n’en serions pas là si l’OTAN s’était logiquement dissoute en 1991, comme le Pacte de Varsovie.

      +21

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  • martin // 28.02.2022 à 08h59

    Il me semble que cette alliance doit être regardée avec les yeux de Mac Kinder. La triade que forment la Chine, la Russie et l’Iran, et qui contrôle peu ou prou l’Asie continentale, entend maintenant contraindre l’ « Occident » à reconnaître sa puissance globale. L’OCS apparaît de plus en plus comme l’organe de coordination de cette stratégie.

      +5

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    • Dorian // 28.02.2022 à 10h17

      « reconnaître sa puissance »?
      Je préfère plutôt  » exiger un minimum de respect , d’équité et de sécurité. »

        +18

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      • martin // 28.02.2022 à 20h41

        Ma foi, j’approuve

        C’est en effet le fond du problème. Ces trois pays ont subi toutes les violences imaginables de l’occident, et ils demandent aujourd’hui à être simplement respectés.

          +10

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  • RGT // 28.02.2022 à 10h45

    Le partenariat Russie-Chine est surtout basé sur une histoire ancienne.

    Même si leurs cultures sont différentes, ces deux pays ont en commun d’avoir subi de nombreuses agressions visant à soumettre leurs populations à des intérêts étrangers à des fins de pillage systématique au mépris de leurs traditions ancestrales et ils ne veulent plus que ça se reproduise.

    Et le marxisme, même s’il a semblé être une grande rupture civilisationnelle n’a pas trop altéré la base culturelle de ces deux pays.
    L’homo sovieticus et l’homo maoïstus se sont simplement greffés sur les souches existantes (même si Mao a été largement plus « invasif » dans la culture traditionnelle).

    Les populations de ces pays ayant encore les blessures béantes des dernières offensives extérieures ne veulent plus que ça se reproduise.
    Et comme elles ont souffert des invasions extérieures elles ne vont surtout pas permettre que leurs dirigeants se permettent de faire de même envers d’autres nations.

    Elles ne souhaitent qu’une seule chose : Qu’on leur foute la paix et sont prêtes à accepter des conflits qui permettraient de sanctuariser leur territoire.

    Et il en va de même pour l’Iran et pour l’Inde ainsi que pour de nombreux autres pays qui ont été victimes d’agressions extérieures dans un passé plus ou moins récent.

    Et n’oublions jamais que même si l’on est pas « fan » de l’URSS la guerre froide a permis de modérer certaines tentations expansionnistes, ce qui nous a permis, en tant que français, de ne pas (trop) troquer nos fromages et nos baguettes contre des hamburgers.

      +14

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    • Anicroche // 01.03.2022 à 14h07

      « Le partenariat Russie-Chine est surtout basé sur une histoire ancienne. »

      Et sur le fait que ni les Russes ni les Chinois ne sont racistes. Les Africains qui veulent se réfugier en Pologne sont refoulés.

        +3

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      • Florent Danet // 04.03.2022 à 10h56

        Ce qu’il ne faut pas lire comme poncifs ! Bête de surcroît. Une tentative de racialisation du racisme !

          +2

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  • John V. Doe // 28.02.2022 à 13h29

    En laissant faire les USA et les neo-nazis ukrainiens, les européens se sont tiré une magnifique balle dans le pied : ils ont poussé la Russie dans les cordes et ont précipité son basculement vers l’Asie. Nous ne serons plus un client prioritaire pour le gaz russe. Ils nous vendront ce dont il n’ont pas besoin ailleurs, et encore. Les USA sont fous de joie : les vert-bruns prennent en charge les frais du conflit européens et ils ont les mains libres pour mener leur guerre d’encerclement en Chine qui se finira comme celle avec le Japon et maintenant avec la Russie : le choix entre l’étranglement mortel et la guerre.

    En prime, les verts allemands doivent être heureux : leur pays va devoir faire des économies d’énergie… sur le dos des autres européens car le hub européen est situé sur leur territoire et comme d’habitude, ils se serviront d’abord et laisseront leurs miettes au reste de l’Europe.

      +20

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    • moshedayan // 28.02.2022 à 18h21

      C’est exactement cela que je pense. L’Ukraine est une grande victoire américaine en Europe, même si l’Armée russe s’en sort sans trop de casse…. Sauf si les Européens changent de mentalités complètement. Hors c’est impossible, voyez ce que l’UE a fait avec les vaccins – de l’Américain seulement !!! … du russe, du chinois et même de l’indien… allez vous faire voir a dit votre UE….(tous des Asiatiques…)… Mais votre UE va le payer très chèrement , comme la Russie d’ailleurs qui s’est fait piégée, seule issue développer ses échanges avec l’Asie – et pas que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie et quelques pays d’Amérique du Sud… C’est la preuve qu’il y a bien une 2e Guerre froide… qui se terminera cette fois en 3e Guerre mondiale… Merci l’UE et Mme Von der Leyen….

        +11

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  • max // 28.02.2022 à 16h25

    Russie et Chine ont des rapports de raisons et savent ce que les occidentaux veulent :
    Pour la Russie c’est, la dépecer géographiquement en plusieurs entités et revenir aux années 1990 avec l’aide des 5eme et 6eme colonnes qui pullulent en Russie.
    Pour la Chine c’est, casser son essor économique et technologique.
    Russie et Chine n’ont pas d’autres choix que de faire front ensemble.
    Si l’une tombe l’autre suivra (à moins que l’occident ne tombe avant).
    Pendant ce temps en Occident le maccarthysme est de retour.

      +16

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    • Fernet Branca // 28.02.2022 à 21h46

      Et dire que dans le dernier James Bond « Mourir peut attendre » ils ont tué Daniel Craig. Alors qu’il doit rempiler de toute urgence.
      Universal Pictures et MGM doivent chercher de toutes urgences un scénario.

        +0

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  • Christian Gedeon // 28.02.2022 à 17h32

    Est ce bien le sujet actuel? La Chine joue le jeu de la Chine et c’est tout. Je m’inquièterais bien plus de voir que l’UE a une nouvelle fuhrerin autoproclamée en la personne de Von der Leyen qu’on laisse débiter connerie dur connerie le plus tranquillement du monde.

      +10

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    • Fernet Branca // 28.02.2022 à 19h21

      Ursula en fureur ?
      Le Point fait mieux et titre
      L’Ukraine et la présidentielle : « Macron, c’est « Top Gun » ! »

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    • Fritz // 28.02.2022 à 20h03

      Bonsoir Christian. Concernant von der Leyen, je dirais même plus : konnerie sur konnerie. Mais que voulez-vous, les Zeuropéens sont incapables de la critiquer tant ils sont confits dans l’eurolâtrie (alors que les cornichons, eux, sont confits dans du vinaigre, et comestibles).

        +8

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      • Christian Gedeon // 01.03.2022 à 18h28

        😂cher ami, nous vivons un moment tragi-comique j’ose le dire. Jamais l’inconsistance de l’UE n’a été aussi évidente avec son avalanche de sanctions dont certaines vraiment ubuesques. En face d’un Poutine dont je pense sincèrement qu’il a fait sa vraie première faute politique, le déchaînement uesque a quelquechose de fascinant. Notre ministre de l’économie et des finances a dit le plus tranquillement du monde que nous avons déclaré une guerre économique a la Russie et que notre objectif était d’effondrer son économie. Pépère… c’est fou, non?

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        • Fritz // 01.03.2022 à 21h39

          Bonsoir, cher ami. En effet, après avoir lu la martiale déclaration de Bruno Le Maire, je suis… effondré (de rire). Quant à la grave décision de Vladimir Poutine, j’ignore pour le moment s’il s’agit d’une faute politique (qui ruine le crédit de la diplomatie russe) ou d’une réaction désespérée à une menace mortelle pour son pays.

          Je pense en particulier aux missiles anti-missiles installés par les Américains en Roumanie, en Pologne, et peut-être en Ukraine, menace mortelle puisqu’elle est censée neutraliser la dissuasion nucléaire de la Russie.

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  • Fernet Branca // 28.02.2022 à 18h58

    Voir sur RFI l’article
    Publié le : 28/02/2022 – 11:42

    Guerre en Ukraine: comment se positionne la Chine, alliée de la Russie?

    L’article est complètement azimuté , mais il joue sur les mots.

    Pour l’instant, la guerre russe en Ukraine est une débâcle pour la diplomatie chinoise. Poutine, c’est « make NATO great again ». L’Otan, considérée comme à l’état de mort cérébrale – selon l’expression d’Emmanuel Macron – il y a encore quelques semaines, est revenue en force. L’Europe se remilitarise, laissant aux États-Unis la capacité de se redéployer sur l’Asie.

    https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20220228-ukraine-comment-se-positionne-la-chine-alli%C3%A9e-de-la-russie

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    • martin // 28.02.2022 à 20h45

       » L’Otan, considérée comme à l’état de mort cérébrale – selon l’expression d’Emmanuel Macron – il y a encore quelques semaines, est revenue en force. » En force? Mais quelle force au juste? Elle est incapable d’agir de quelque façon que ce soit. Ses sanctions sont en trompe l’oeil et du côté militaire (heureusement) rien. A mon avis, c’est plutôt à la révélation de l’inutilité de l’OTAN que nous assistons.

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      • Fernet Branca // 28.02.2022 à 21h53

        Il semble que c’est un peu plus que l’OTAN qui soit revenu en force presque la Légion des Volontaires Français contre Le Bolchevisme, bientôt la division Charlemagne.

        Lors du journal de TF1 ce soir un volontaire français pour l’Ukraine en uniforme préparant son paquetage a été montré je n’ai pas vu d’armes …
        Il doit être possible de revoir le journal en replay.

        Voir par exemple :
        Guerre en Ukraine : des volontaires français répondent à l’appel de Zelensky

        https://information.tv5monde.com/info/guerre-en-ukraine-des-volontaires-francais-repondent-l-appel-de-zelensky-446627

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        • Florent Danet // 04.03.2022 à 13h18

          Il y a aussi des français qui sont partis au Donbass avant, ou en Syrie …. Vous en tirez quelles leçons ?

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  • Jean // 28.02.2022 à 22h46

    Un article intéressant de Charles Gave sur les conséquences économiques et financières de la guerre Russie-Ukraine :
    « Apparemment, au moment où j’écris ces lignes, j’apprends que l’Europe et les USA vont geler les réserves de change russes en Euro et en dollars. Ceci est une déclaration de guerre économique qui devrait amener la Russie à ne plus exporter d’énergie vers l’Europe ou les USA, ce qui pourrait déclencher un krach mondial. »

    Source : https://institutdeslibertes.org/guerre-russie-ukraine-consequences-economiques-et-financieres/

    Mais je crois, contrairement à lui, que ce n’est pas la Chine mais les USA qui rachèteront à bon prix les entreprises européennes laminées par cette crise… car l’UE y veillera. La corruption et l’impunité ont un prix que nous devons désormais payer. Les peuples européens vont comprendre ce qu’il en coute de se désintéresser de l’exercice du pouvoir.

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    • Fernet Branca // 28.02.2022 à 23h46

      Les USA ce n’est que de la dette.
      Plus d’industrie depuis longtemps, un ersatz d’avoirs financiers.

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      • Jean // 01.03.2022 à 05h55

        @Fernet Branca,

        Les USA imprime autant de dollars qu’ils veulent et c’est vous qui payez. Les USA veulent la guerre en Europe et il va être difficile de contrarier leur volonté car les USA ont le meilleur service de renseignement du monde et un réseau organisé de corruption/chantage.

        «Les actes de Washington ne visent ni à apaiser la situation sur la scène internationale, ni à maintenir le niveau nécessaire à des relations bilatérales entre grandes puissances portant une responsabilité particulière pour la paix et la sécurité internationales», a ajouté Anatoli Antonov. (28/02/22)

        Source : https://francais.rt.com/international/96633-moscou-denonce-demarche-hostile-americaine-suite-expulsion-diplomates-russes-onu

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  • John Broot // 01.03.2022 à 02h26

    Mais au final, la meilleure solution et la plus simple ce serait pas de virer les états-unis de l’OTAN ?

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  • max // 01.03.2022 à 05h29

    Les USA ont revendu Thomson a la France mais pas les brevets anciennement Thomson, donc la France paiera les droits d’utilisations de ceux-ci.
    Sur les avoirs de la Russie libellé en € et $ ce ne sont que des lignes sur des ordinateurs certes bloquées pour la Russie mais inutilisable par les banques, alors que le gaz, le pétrole, l’or etc… sont des actifs réels qui ne se dévaluent pas avec le temps.

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  • max // 01.03.2022 à 10h13

    RT France n’est plus disponible sur Youtube

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    • Fritz // 01.03.2022 à 17h19

      Bel exemple de censure de guerre. Olivier s’honorerait en la dénonçant.

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    • RGT // 02.03.2022 à 20h50

      Et de plus si l’on souhaite se connecter au site (sans les vidéos) on est obligé d’attendre que DDos-GUARD valide votre connexion (il faut attendre quelques secondes).

      Juste une protection contre les attaques de « gentils hackers défenseurs de la liberté toute nue » qui pourraient, dans un « élan démocratique » lancer des attaques « défensives » contre la propagande du Kremlin…

      DDos-GUARD n’est PAS un outil de flicage, c’est juste un dispositif qui permet de temporiser l’accès à un site pour éviter qu’il ne soit saturé par des attaques destinées à faire tomber ses serveurs.

      C’est pénible, mais au moins c’est efficace contre des attaques DDOS et autres « joyeusetés ».

      Ce qui me dérange le plus c’est de ne pas pouvoir visionner les émissions de Frédéric Taddéï. Finalement, après l’avoir viré du SÉVICE public ils ont enfin réussi à le faire taire en censurant toutes ses prestations au nom de la « lutte contre la propagande de guerre »…

      Comme si nous n’étions pas baigné dans la propagande de guerre ces derniers temps…

      De toutes façons, les seules victimes de la guerre et de sa propagande sont toujours la vérité et les « moins que rien » qui seront sacrifiés pour « l’intérêt supérieur de la nation des ploutocrates.

      A qui profite la guerre ?

      Sûrement pas aux populations sinon les guerres seraient vraiment interdites depuis bien longtemps.

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  • Christian Gedeon // 02.03.2022 à 12h55

    Juste pour dire… les cours d’Aramco ont atteint des records stratosphériques. Il y a moins de deux ans je lisais des articles stupides annonçant sa faillite…

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  • max // 03.03.2022 à 11h42

    Sur les liens entre la Chine et la Russie, il y a encore un immense travail a faire du coté de la Russie, en particulier en ce qui concerne l’informatique civile.
    Un simple exemple, l’accès au métro de Moscou les pass d’accès utilisent les plateformes Google et Apple et sont bloquée et donc inutilisables et des cas comme cela il y en a sans doute des milliers (je ne pense pas que ce genre de situation puisse arriver en Chine).
    En Russie pratiquement toute l’informatique civile repose sur Google et Apple et leurs applications ont été bloquées.
    C’est pareil pour l’information, Sputnik et RT sont bloqués mais par contre les infos venant des USA ou de l’UE arrivent a plein débit en Russie et également dans ce cas chose impossible en Chine.
    Simplement pour finir temporairement cette guerre n’est pas que militaire mais aussi via l’internet et sur ce dernier point la Russie a perdu cette manche, je présume par paresse intellectuelle, car c’était largement prévisible, surtout depuis l’affaire Snowden. C’est l’un des points ou, je le pense, l’aide Chinoise sera indispensable.
    Le Maccarthisme occidental s’est réveillé.

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    • marc durand // 06.03.2022 à 07h45

      vous avez entièrement raison, la Chine a changé il y a peu 3-4 ans depuis le ban par Trump d’androïd, beaucoups d’applications se connectaient a des serveurs android.connect. Tout est dorénavant Chinois.

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