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24.mars.201224.3.2012 // Les Crises

[Article] Ces salauds de pauvres qui boudent le RSA

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Reprise de l’article d’Isabelle Barré dans le Canard enchaîné du 21 décembre 2011

Ils sont 1,6 million de fauchés qui renoncent à affronter les démarches pour le toucher. Soit par découragement, soit par manque d’infos… soit par choix

Le discours sur le cancer des assistés va prendre du plomb dans l’aile : non, les pauvres ne pompent pas les finances de l’État jusqu’à la moelle. C’est le très officiel rapport du Comité national d’évaluation sur le RSA, remis ce 15 décembre à Roselyne Bachelot, qui le démontre.

Plus de 1 million de foyers qui vivotent avec quelques heures de boulot et pourraient donc toucher un complément de RSA (Revenu de Solidarité Active) ne le réclament pas. Un million ! Soit les deux tiers des ayants droit qui regardent passer les plats. Idem pour les chômeurs en fin de droits. Ils sont 1,8 million qui ne bossent pas du tout et pourraient bénéficier d’un RSA complet. Mais plus d’un tiers – 650 000 – ne le demandent pas. Et ils y perdent : pas vraiment gloutons, ces pauvres laissent ainsi filer 249 euros par mois en moyenne. « On est loin du discours selon lequel les gens grappillent un maximum d’aides », ironise Nicole Maestracci, représentante des associations au sein du Comité national d’évaluation.

Bande d’ingrats

Principale raison de ce manque d’entrain : le RSA est une sacrée usine à gaz, pas bien connue et beaucoup plus compliquée que le RMI , qu’il a remplacé en 2009. La moitié des travailleurs précaires ne savent pas qu’ils peuvent cumuler boulot et RSA, révèle le rapport. L’étude est carrée : 3 500 personnes ont été interrogées individuellement. Et les résultats sont plutôt décoiffants. Parmi les nombreux foyers qui ne réclament rien, beaucoup ne le font pas par ignorance mais par choix. Quatre sur dix préfèrent « se débrouiller autrement ». Et près de 30 % d’entre eux y renoncent « par principe », parce qu’ils n’ont « pas envie de dépendre de l’aide sociale ou de devoir quelque chose à l’État ». Un chiffre pas franchement claironné par nos politiques.

Avec tout ça, l’État fait de jolies économies : 5,3 milliards d’aides non distribuées en 2010 ! « C’est une économie sur le dos des pauvres », râle Martin Hirsch, l’inventeur du dispositif. Il réclame « une vaste campagne d’information », mais l’État n’est pas pressé. Le RSA a coûté 7 milliards l’an dernier. Alors, ajouter 5 milliards en temps de crise… Les auteurs du rapport, eux, se grattent la tête. Si le RSA est boudé en raison d’ « un faible intérêt pour l’allocation » ou « un refus de principe », écrivent-ils, « une meilleure information, pour souhaitable qu’elle soit, ne suffira pas à résoudre le problème ». Salauds de pauvres qui refusent d’être aidés !

Formulaires de rien

« On sent chez les gens une lassitude à faire des démarches et à être stigmatisés », note le sociologue Philippe Warin, qui a créé l’Odenore, un groupe d’études sur ce phénomène de « non-recours » à l’assistance sociale. Car le RSA n’est pas la seule prestation dédaignée. Trop compliquées ou mal connues, un tas d’autres aides ne sont pas réclamées. Ce phénomène, ignoré, est tellement fréquent que l’Observatoire national de la pauvreté y consacrera un colloque le 12 mars prochain. Le talent de nos têtes pensantes à monter des labyrinthes administratifs est en effet infini. Et décourageant à souhait. Près de 400 000 personnes qui pourraient avoir droit à une couverture complémentaire gratuite (CMU-C) s’en dispensent. Pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), c’est encore mieux ! 80 % de non-réclamations. Idem pour les tarifs sociaux du gaz et de l’électricité.

Les fauchés ne se pressent pas non plus aux guichets des caisses d’allocation familiales (CAF) : « Pour un euro de fraude, il y a 3 euros de rappel de prestations non versées au départ », souligne Philippe Warin. Et ces rappels ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des prestations à jamais perdues. « Du coup, on a du mal à sensibiliser les collectivités ou l’administration sur le sujet. Ils nous disent : « Ouh la la ! Ça va faire mal au budget ! » » Mieux vaut continuer à noyer les allocataires sous des montagnes de formulaires.

Depuis 2009, les CAF passent au peigne fin 10 500 dossiers par an pour détecter les fraudes. « On pourrait en profiter pour repérer les allocations non réclamées, explique notre sociologue. Mais la Caisse nationale a refusé ». La chasse aux fraudeurs, c’est beaucoup plus porteur.

Dessin Cartoon cancer assistanat

Dessin Cartoon cancer assistanat

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60 réactions et commentaires

  • Josick // 24.03.2012 à 03h12

    Expérience personnelle : comme je n’avais pas de quoi me payer à manger lors du divorce, j’ai fais l’effort de demander le RMI que j’aurai du toucher trois mois, ayant ensuite trouvé un boulot de caviste, boulot en 3×8 de la saison des pommes. Une fois terminé, j’ai cherché à m’informer pourquoi ? Réponse : c’était mon ex qui l’avait encaissé ainsi que mes allocations logements lesquelles s’ajoutaient à ses allocations logements. Niveau rectification : je n’ai jamais touché les 3 mois de mes revenus qui pourtant me revenait.
    Dix ans après, lors d’un accident de travail en tant que couvreur tâcheron à 52 ans, je suis accidenté juste la dernière semaine de mon contrat : arrêt d’un mois… à priori pour moi sans indemnité, seulement gratuité des frais médicaux (séances de rééducation…). Un an après, je reçois un papier comme quoi j’ai à déclarer 1200 euros d’indemnités du travail à la Caf. Le problème, c’est que je n’ai jamais vu cette somme. Cette fois-ci je vais avoir de la chance. Une personne avec qui j’ai sympathisé lors de mes distributions de bulletin municipaux (tâche que la commune sous-traite à mon patron) à pour voisine et amie une inspectrice de la Sécu. Initialement, on considère évidemment que cette histoire n’est pas possible. Il y aura enquête avec insistance de cette inspectrice avec pour résultat qu’effectivement on découvrira que c’est bien mon ex qui a encaissé mes indemnités ainsi que le remboursement de mes frais dentaires. Et cette fois-ci, contrairement à la CAF (que je vais alors relancer, sans succès), je vais toucher mon indemnité accident du travail et remboursement dentaire. Le comble est que, après avoir violer mon droit d’accueil de mes enfants, mon ex m’a attaqué au tribunal aidé de cette somme indûment reçue pour me priver -avec succès- totalement de mes enfants.
    Ne me parlez donc pas de l’Etat et de l’aide qu’il apporte. C’est pipo ! C’est simplement une question de copinage, d’être dans l’air du temps étatique (moi je ne suis qu’un autochtone ayant en plus tout nouvel ingénieur eu le tort de critiquer sur une grande échelles les techniques officielles agricoles, donc sans poids aucun égard à mon ex nouvelle française…).
    A mon avis, c’est une grande sagesse que d’avoir le moins de relation possible avec l’Etat français. Qu’il nous laisse tranquille !

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  • Joanna // 24.03.2012 à 05h33

    Ces salauds d’électeurs complètement abrutis par la logorrhée médiatique officielle qui vont voter sans rien comprendre aux réels enjeux de cette élection. Ils sont manipulés sans en avoir aucun début de commencement de conscience et sont fin prêts pour le NWO qui veut nous mettre en esclavage. Vous avez dit démocratie ?

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  • Yves // 24.03.2012 à 06h06

    N’oublions pas que le RSA avait été mis en place pour simplifier les systèmes en place précédents (RMI …). Ils nous font bien rire nos bureaucrates françaises ! 😉

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  • Patrick Luder // 24.03.2012 à 06h57

     
    Mais qui sont ces personnes ?
     
     
    Nous les appelions les manoeuvres, les commissionnaires, les tâcherons.
    Des gens travailleurs dotés d’une douce force, mais pas des guerriers.
    Avec un cœur noble à l’ouvrage et sans pensées de prise de pouvoir.
    Leurs places ont été prises par la mécanisation et la robotisation,
    par le déstockage et le travail à flux tendus,
    par la recherche, à tout prix, de profits pour les actionnaires.
    L’agriculture n’a plus les moyens de les employer.
    Les industries n’ont plus de place pour eux, tout à été optimisé.
    Les syndicats ont aussi contribué à l’annulation de ce genre d’emplois,
    en supprimant les bas salaires des conventions collectives,
    cela à poussé les employeurs à supprimer ces petits postes pourtant nécessaires à une économie saine.
     
     
    Ce sont aussi les découragés d’un système qui vit au dessus de ses moyens, d’un système qui à mis manière sournoise un joug fiscal insupportable sur toute la population. Car même si les pauvres ne paient pas d’impôt au premier sens, chaque petit produit que l’on achète est noyé de taxes, TVA, RPLP et autres joyeusetés …
     
     
    Ne comprenez-vous pas, à la lecture de ces deux aspects, les motivations qui poussent ces personnes à trouver de petits boulots au noir, et de survivre hors du système qui les à rejetés ?

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    • Patrick-Louis Vincent // 24.03.2012 à 08h32

      Je comprends ceux qui renoncent à réclamer le RSA qui n’est qu’une forme, plus moderne, de demander l’aumône. Pour eux, c’est une question de dignité. Travailler au noir est beaucoup plus digne

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      • Joanna // 24.03.2012 à 13h09

        On pourrait certes le penser.
        Toutefois je pense au contraire que ceux qui « travaillent au noir » sont justement des gens au profil de profiteurs et pour eux cumuler avec le RSA ne doit surement leur poser aucun problème y compris moral. Je doute que la dignité fasse partie de leurs valeurs.

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        • Patrick Luder // 24.03.2012 à 13h34

          Chaque cas est particulier, on ne peut pas faire de généralités …

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  • leveau // 24.03.2012 à 07h13

    Preuve s’il en fallait que les peuples sont plus sage que les zélites zélues qui les gouvernent.
    A quand une stochocratie?;
    A quand des professionnels non partisans pour valider (avec droit de véto) le Budget
    A quand des syndicats avec des membres tirés au sort périodiquement?
    Quand reconnaitra t’on que la nature fait bien les choses ( le hasard ) et que les lois sont toujours faites par des professionnels de la politique qui n’ont d’autres objectifs et contraintes que leurs intérêts: c’est le déterminé (par la loi du plus fort ou du plus démagogique, etc…) et en rien, le Déterminisme…que seules les masses informes mais néanmoins conscientes et responsables de l’avenir de l’espèce peuvent et doivent faire advenir.

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  • Galuel // 24.03.2012 à 07h22

    Y-a-t-il beaucoup d’entreprises qui découragent ainsi leurs actionnaires à toucher leur dividende en les noyant sous des procédures administratives labyrinthiques ?
    Est-ce seulement LEGAL que des actionnaires se voient ainsi privés de leur dividende ?

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  • Le Parisien Liberal // 24.03.2012 à 07h24

    merci de rappeler cette évidence. Les assistés ne sont pas les pauvres, mais les corpocrates du privé et du public.

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  • DELALUNA HIJO // 24.03.2012 à 07h44

    Bonjour,

    Pendant 12 ans j’ai accompagné [+ tous les autres « profils » de VI à I en niv. de formation, ‘chômeurs » LD ou non…) des personnes allocataires du RMI / RSA. Ceci, associé à ma vision « systémique » [globale  et détaillée] me permet de poser qq hypothèses…

    Donc, Patrick, le tableau me semble  plus complexe macro et micro économique et sociologique :
    Tout se salmingondis est, pour moi, né de plusieurs facteurs :

    – effectivement, un déclassement professionnel via une rupture entre les besoins « humains » des entreprises  et l' »Offre de Services » des personnes en recherche d’activité/emploi/moyen de subsistance…
    – un accroissement des injustices fiscales produisant l’émergence une « classe possédante » très active dans le lobbying des idées !
    – l’ouverture tout azimuth de la circulation monétaire et des produits. 
    => Cela revient si l’on raisonne « systémique » [et microbiologiquement] à long terme à la mort de la « cellule économique »…
    Un espace économique national, européen était, auparavant, entouré d’une « membrane » protectrice [eg les barrières douanières].
    Si cette « membrane » est rompue, le « liquide économique »  s »écoule aboutissant à la « mort » cellulaire comme dans le monde vivant

    – l’évolution de l’éducation,
    – …/…

    En Bref un système ou 
    l’Humain est au service de l’Economie et non l’inverse…

    produisant de l’Entropie [du désordre / perte de sens…].
     

    Réseau(lument)

    Hijo De La Luna & De La Terra
     

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    • Patrick Luder // 24.03.2012 à 08h07

      Oui, une protection forte et la première condition à une économie plus responsable. Mais n’oubliez pas que par l’action d’acheter un produit, on donne son accord à sa provenance, à son aorigine et à tout ce que ce produit à impliqué …

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  • DELALUNA HIJO // 24.03.2012 à 09h06

    BULLES SONDAGIERES
    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4726 

    Où l’art du « Serpent qui se mort la queue »

    « A l’heur des Choix », il est bon de relativiser…

     
    Le lien ci-dessus est donc [un document]/[une réflexion] utile sur la « politique, les sondages et la sociologie qui l’englobe » : 3 mn de lecture pour une prise de distance « systémique » !
     
    Olivier as-tu déjà examiné la validité de ce type de stats ?

    Olivier & co, vos commentaires s(er)ont les bienvenus…
     
    a+ 

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    • Patrick Luder // 24.03.2012 à 12h16

      Hijo, la publication d’un sondage comme d’un article est aussi un acte politique … au dela de la simple présentation de fait, il y a toujours le message que l’on veut faire passer, y.c. sur ce site. Prendre conscience de qui publie, pourquoi, quand et comment c’est déjà une autonomie de sa propre pensée.

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    • DELALUNA HIJO // 26.03.2012 à 15h10

      Merci à tous pour vos réactions !

      Sans être, me semble-t-il, une girouette, j’ai été sensible aux arguments présentés… ;+)

      Je fais mienne la proposition d’Olivier d’AUTORISER/Réguler la publication des sondages en données brutes avec les coeff de redressement utilisés et/ou a minima les valeurs absolues d’erreurs…

      Ceci éviterait « d’interdire » [la première proposition d’Olivier] tout en respectant l’intelligence/la liberté de nos concitoyens de consulter [idem les « feuilles de choux »] les sondages s’ils le souhaitent…

      Sommes-nous , ainsi, dans la synthèse ?

      Réseau(lument) et Cordialement,

      PS :
      « A l’Heur des Choix« , SVP diffusez, partagez Cet excellent Blog et lieu d’échanges !

      Merci encore Olivier
       

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      • step // 26.03.2012 à 22h15

        interdire c’est toujours une forme d’échec, mais il vaut mieux échouer en interdisant une activité nuisible que de laisser faire sur le principe qu’interdire c’est pas bien. La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des gens bien (Burke). (et c’est loin d’être un modèle pour moi).
        Le problème est à mon goût plus complexe. Actuellement les sondages sont payés par les parties en présence, donc ont comme principal objectif de conforter la partie qui la paye. Pour moi une bonne solution à cette question est simplement d’ajouter tout le temps où l’on commente un sondage commandé par l’ump au temps de parole de l’ump par exemple. Évidemment idem pour tous les autres partis. Vu la règle de l’égalité des temps de parole, je peux te garantir que ça freinerait sec, et qu’on pourrait enfin voter en pensant pour et non contre.
        Après il faut évidemment lever l’opacité des officines qui cachent les commanditaires des sondages et arrêter la mauvaise foi qui consiste à s’afficher apolitique quand on s’appelle le figaro ou le nouvel obs….

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  • Rhesus // 24.03.2012 à 09h35

    mais sommes nous réellement libres ? Pouvons nous vivre sans la société ?  Ne sommes nous pas en quelque sorte, des esclaves ? Dociles, et inconscient de ses chaines. Vous êtes ce que vous gagnez dans cette société. Est ce réellement humain ? Est ce que c’est ça la vie ? Gagner de l’argent ?

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    • Patrick-Louis Vincent // 24.03.2012 à 13h59

      « Est ce que c’est ça la vie ? Gagner de l’argent ? »

      A chacun sa réponse. Il n’y a pas de réponse collective à cette question. Les motivations des uns ne sont pas les motivations des autres. Le commerçant n’a pas les mêmes motivations que le moine. Les deux sont honorables. 

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      • Toto // 24.03.2012 à 19h58

        Et par exemple, le fabriquant de bombes ou d’armes de destructions massives, il est honorable aussi? autant que les autres ? Chacun sa réponse c’est ca?
        LOL
         
         

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        • step // 25.03.2012 à 23h36

          inutile toto, PLV ne condamne rien et ne juge jamais rien en terme de bien ou de mal. C’est un silencieux, de ceux qui permette le triomphe du mal, a force de ne pas vouloir le bien.

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  • CLAUDE // 24.03.2012 à 09h46

    Le but de remplacer le RMI par le labyrinthe du RSA n’était-il pas justement de dissuader les « pauvres » de réclamer leur dû ?
    Rappelons-nous que le prétexte de l’introduction du RSA était d’aider les chômeurs à revenir sur le marché du travail : c’est gagné avec près de 5 millions de chômeurs officiellement à ce jour.
    On dit merci à qui ? à M Hirsch qui clame à ce jour son indignation.
    La trahison du peuple par les gouvernements depuis 1789 est une constante sauf peut-être pendant quelques rares parenthèses telles que le front populaire ou les 30 glorieuses après-guerre.
    Si vous ne le connaissez pas, je vous conseille de regarder les excellentes émissions de M Guillemin décédé en 1992, brillant historien français mais interdit d’antenne en France. En l’écoutant vous apprendrez beaucoup de faits intéressants occultés par l’histoire officielle. Car l’histoire ment aussi.
    On comprend mieux ce qui se passe aujourd’hui avec le recul historique.
    http://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/?integrales=true
     
     

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    • valuebreak // 25.03.2012 à 07h10

      je plussoie Claude.
      ces archives sont fort intéressantes, et l’histiorien en question, un excellent vulgarisateur ..
      je recommande par ex « Napoléon et la création d la banque de France » …
      à noter : toutes les assertions de Mr Guillemin sont référencées et donc vérifiables … 

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  • Joanna // 24.03.2012 à 12h58

    Sur le RSA je pense que c’est la difficulté des démarches administratives et un défaut d’information qui sont en grande partie la cause de ce qui est rapporté.

    A part ça je suis vraiment consternée par la « campagne électorale » actuelle. Je croyais très naïvement qu’il allait y être question de la crise, du sort de la Grèce qui menace d’autres pays de l’union européenne, que  ce qui est publié ici allait alimenter les débats entre candidats. Il n’en est rien et les électeurs vont se prononcer sur quelle réalité tangible ? Elire un président pour 5 ans c’est un choix d’une importance capitale et ce à quoi se trouve réduit l’actuel débat me parait ahurissant et insensé.
    Désolée d’être un peu hors sujet (pas vraiment en fait) mais ça sert à quoi cet investissement colossal M. Berruyer si une partie infime de la population seulement en est informée et si les politiques l’ignorent superbement ?
    J’ai de plus en plus le sentiment que les politiques et les medias nous parlent finalement d’un monde virtuel très éloigné des réalités qui devraient préoccuper les Français.

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    • DELALUNA HIJO // 24.03.2012 à 13h19

      Bonjour Johanna,

      Pour ma part, je tweete, je « facebook » et je diffuse par mail les articles d’Olivier et d’Arret sur Images…

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    • Patrick Luder // 24.03.2012 à 13h40

      Ouaip, pauvre peuple … mais qui gouverne ???

      Il n’y a personne à la barre … 

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    • un suisse // 24.03.2012 à 22h18

      Bonsoir Joanna,
       
      Je suis d’accord avec vous…
      J’ai aussi l’impression que les politiques et les média sont déconnectés de la réalité des 99% de la population. Pourtant, mon impression est que la plupart des personnes ne veulent rien savoir.
       
      Essayez un truc :
       
      – mettez en exergue sur Facebook un article intéressant traitant de la dépletion des ressources, le problème des dettes, ou même un lien sur ce blog = pas de réponse de vos « amis »…
       
      – mettez un truc stupide comme « je me suis fait une manucure, je suis allé chez le coiffeur ou Justin Bieber s’est marié avec la reine d’Angleterre et vous aurez 50 « j’aime »…
       
      Comme le disait Carl Jung : les gens ne peuvent supporter trop de réalité.

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      • DELALUNA HIJO // 26.03.2012 à 15h16

        Bonjour « un suisse »,
         
        Pour ma part, j’ai des commentaires/réponses [il faut dire/écrire que je relance/j’insiste]…

        Choisissons nos amis Facebook, Twitter et autres Viadéo…

        a+

        Pierre [Hijo De La Luna & De La Terra]

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    • step // 27.03.2012 à 14h21

      je ne peux que plussoyer joanna, c’est assez désolant.

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  • Savonarole // 24.03.2012 à 19h36

    j’ai travaillé dans l’industrie 15 ans, puis j’ai connu la Galére des missions CDD, puis de moins en moins de missions dans l’année, puis j’ai connu le RMI (470€), puis le RSA (100€/mois), aprés 40 ans t’est moins employable -)
    bref la descente d’année en année, mais en Maitrisant mes dépenses je contrôle la Pente -), Mdr
     
    Franchement entre 30 et 100€/mois , ça vaut VRAIMENT PAS LA PEINE DE SE FAIRE EMERDER ET DE RISQUER L’AVC, avec ces Connards des services sociaux, anpe et autres …..
    mais ça se paiera un jour !, un jour je partirai avec mon pouvoir d’achat vers des cieux plus clément ….. fiscalement et humainement parlant !
     

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    • Josick // 25.03.2012 à 00h18

       »  un jour je partirai avec mon pouvoir d’achat vers des cieux plus clément …  »
      Eh effectivement, ce sont des choses qui peuvent se produire. Suite à une personne qui a pris contact sur mon blog (défunt), je me suis retrouvé à Mindanao (Ph.) dans une famille extrêmement pauvre qui maintenant à un terrain et une « maison » bien à elle. Le salaire ici peut être d’1 euro par jour… insuffisant pour vivre… Avec ce qui est vraiment très peu en étant en France, vous pouvez apparaître comme très riche dans un tel contexte… Mais au-delà du petit pécule qui permet temporairement de survivre, se pose toujours le problème du flux financier qui permettra de durer…

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  • JJ // 25.03.2012 à 00h04

    Hello,
    Cette info me conforte dans mon choix. Ancien patron, j’ai du fermer ma boite a cause de divorce + problemes de marge + problemes avec le RSI (le fossoyeur).
    Durant 7 mois j’aurais pu avoir le RSA. Je ne l’ai pas demandé. Pourquoi ? Maintenant que j’ai un boulot, et que je suis sorti de l’enfer, je pense que c’est parce qu’on nous culpabilise, on nous enfume, tout simplement.
    Nous les petits n’avons aucun intérêt pour les politiques. Le clinquant et le bling bling sont plus attirants il faut croire.
     

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    • DELALUNA HIJO // 26.03.2012 à 15h25

      Bonjour JJ,

      J’ai accompagné dans de précédentes activités des personnes de tout « poil » vers l' »activité », l' »emploi » et/ou la formation…
      Le sort réservé aux créateurs d’entreprises n’ayant pas réussi à pérenniser leur activité m’a toujours profondément indigné…
      L a perspective du RMI/RSA en cas d’échec sans aucune prise en compte de l’utiiité économique des « petits » créateurs à l’instar d’un simple salarié : je ne comprends pas !

      Il est essentiel/vital de soutenir aider les Vrais Entrepreneurs comme vous et non les « gestionnaires » héritant d’entreprises sans les avoir développées

      JJ Bonne chance à vous dans vos nouveaux projets

      Pierre 

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  • step // 25.03.2012 à 23h39

    Tiens me semblait avoir donné cette information, sur le fait que les salauds de pauvre c’était du vent néoconservateur. Ceci dit une étude bien faite bien officielle c’est toujours mieux que mon petit ressenti.

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  • velk // 13.03.2014 à 16h58

    Petit témoignage, gérant d’une petite entreprise (3 salariés) qui fonctionnait pas mal , les choses se sont gâtées en 2013, conjoncture oblige, entre un départ de fin CDD et deux ruptures amiables (mes salariés, voyant le chiffre baissé, ont préféré partir) , nous nous sommes retrouvé sans employé , moi et mon épouse associée, nous nous décidons à faire une demande de RSA , suite à une grosse perte financière et un revenu 2013 égal à 375 € par mois (4500 € sur l année à deux…) , sans compter la perte de 26.000 euros sur l année qui fait que nous n’avons plus aucune trésorerie.

    Réponse de la CAF : CA supérieur à 32.000 € , impossible de toucher le RSA. oui , sauf que la société ne fais de bénéfice, et surtout n’a pas permis de rémunération des gérants, qui ont pourtant travaillé à plein temps, parfois 50 heures par semaine.. pour un CA de 100.000 € qui sera reparti entre des salaries, des charges sociales et des frais courants.

    le RSA nous aurais surement permis de remonter la pente, mais la c est totalement no future pour la société, qui n’est pourtant pas toute jeune (8 ans)

    Mais chut, que dis je la , je suis un salaud de riche qui veut se faire passer pour un pauvre.

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  • Le grand petit Zéro // 12.10.2014 à 11h32

    Échanges intéressants qui changent du discours des policonnards dès qu’ils abordent leur vision de « l’assistanat ».
    Ça me donne envie d’intervenir.
    Première remarque, je trouve curieux que la dernière intervention (velk Le 13 mars 2014 à 16h58) se retrouve noyée dans les autres, hors chronologie.

    Ex petit ouvrier, issu d’un milieu pauvre, j’ai été élevé entre l’endoctrinement scolaire (si tu ne bosses pas assez bien, tu seras parmi ceux qui ratent dixit le discours) et celui de l’église (tu seras récompensé quand tu seras mort) discours cher à ma mère et qu’elle n’a jamais été capable de remettre en cause. Doctrines qui m’ont aussi (et comment) inculqué les notions de bien et de mal.
    J’ai toutefois eu « la chance » de pouvoir pousser jusqu’en bac pro (obtenu avec mention bien) dans une filière par défaut, à défaut justement d’avoir su ce que je pourrais aimer, et qu’on ne se soit jamais penché sur mes centres d’intérêt pour m’y aider à le déchiffrer, pseudo-misère financière et intellectuelle oblige.

    Après mon licenciement économique en 2011, un autre à l’amiable en 2012, je suis en route vers l’a.s.s. (allocation de solidarité spécifique) (encore six mois de chômage) le pendant du r.s.a pour ceux qui ont été « courageux » un jour, ou qui on eu la « chance » de travailler, pendant une vingtaine d’années pour ma pomme (je vais en avoir 40).

    Je n’ai pas (et j’en ai jamais eu ) de grosse ambition professionnelle. Je me suis toujours senti décalé entre ce que je voulais, et les attentes productivistes de l’économie.
    J’ai travaillé dans de nombreux secteurs (agroalimentaire, mécanique de précision, bois, industries du papier, nucléaire, agriculture, métallurgie…)

    Presque à chaque fois, et plus que jamais, avec le vœu de m’en tenir à 35h00 semaine stricte, suffisantes pour gagner modestement ma vie, et vaquer à mes loisirs et hobbies, qui font mon intérêt de travailler.
    De grands mauvais vents soufflent dans l’espoir de m’annoncer que mes demains seront pires, car à terme, « ils » veulent ;
    Supprimer la durée légale du temps de travail qui sera celle qu’imposera l’entreprise.
    Supprimer les 35 heures (qui m’ont apporté quelques libertés et mon équilibre de vie).
    Seulement du personnel capable de s’investir, de se faire bien malléable et souple (jusqu’à l’asservissement) pour les bénéfices de l’entreprise ou des actionnaires.
    Du moins, sur le barreau de l’échelle où je veux rester.

    Je ne suis pas un métier, ni un statut social, ni un robot, ne une machine, et je n’ai envie d’être ni l’un ni l’autre un jour.
    À ces titres, il c’est créer un véritable rupture entre qui je suis, ce que je veux, et ce que le monde du travail main dans la main avec les politiques veulent.

    Le système de (re)formation est aussi assez complexe et décourageant pour quelqu’un qui n’a pas une ambition énorme, et qui n’a pas été/voulu être formé tout au long de sa vie, avec les moyens plus ou moins mis à sa disposition… Et dans tous la cas de figures, la condamnation (la peine en court et à venir) sera la même.

    L’assistanat serait le cancer de la société.
    En fait, c’est peut-être aussi parfois un refuge (temporaire ou durable) dans l’attente d’une issue.
    Avant tout, c’est aussi et surtout la solidarité économique avec les exclus du système qu’ils aient choisis ou non d’en être, et qui en sont encore acteur en redistribuant aux acteurs économiques l’aumône qui leur est accordée…
    On parle souvent de ce cancer-là, sans mentionner ceux qui sévissent dans l’épanouissant monde du travail, avec parmi les plus évidentes ; la non-application des conventions collectives, des grilles et autres barèmes de salaires… Et de ce côté là, quels que soient les secteurs ou j’ai bossé d’ailleurs, on y retrouve toujours les mêmes choses, les mêmes ingrédients désespérants, les mêmes injustices. Et dans les médias, on en parle jamais ou très rarement, et j’ai jamais entendu aucun politoqués dire que c’était (aussi) le (propre) cancer de la société (qui travail).
    Prendre les gens pour des cons, et ne pas comprendre qu’ils ne veulent plus l’être…

    Après, il y a des syndicats (ou pas), avec le poids et la complicité qu’ils ont, selon…

    Comment arriver à réinsérer des exclus alors qu’on ne pense et ne vit qu’économie ? Et que les 35h00 ne sont pas (n’ont jamais été) appliquées dans tous les corps de métiers, avec la complicité de tous ses acteurs, dirigeants comme travailleurs.

    Je suis bien d’accord (notamment) avec step sur l’auto jugement du « bien » ou du « mal » et de savoir se positionner. Par exemple aux échéances électorales (le seul moment ou notre choix de société est possible) pour espérer un jour avoir une autre orientation que celle à sens unique et désespérante pour nombre d’entre types comme moi, mais pas que. Car tous les actifs ne sont pas satisfaits et heureux de leurs sorts pour autant, loin de là…

    J’en conviens et c’est malheureux, ils seraient peut-être plus enclins à favoriser leurs « bourreaux » que leurs anciens camarades, dont ils on vite oublié comment « ils étaient tombés ».
    Souvent par pure paresse et rébellion d’ailleurs, quand ce n’est la logique économique. Autant dire qu’ils l’avaient finalement cherché.

    Autre chose paradoxale, depuis que je n’ai plus de travail, je suis bien plus heureux et équilibré. Ravis de délaisser la montre qui ordonne.
    Certes, je suis plus que jamais montré du doigt comme un éternel raté voir un profiteur. Mais il faut savoir que c’était aussi déjà le cas lorsque j’étais « inséré » et sans aucun doute même lorsque j’étais un enfant de pauvre.

    Mon objectif dans la vie n’est pas s’accumuler des richesses à ne plus savoir qu’en faire ni à devenir propriétaire à tout prix d’une maison, surtout quand ça m’a toujours été impossible.
    J’ai tout ce qu’il faut chez moi, j’ai travaillé et j’ai été exploité pour l’obtenir. C’est déjà bien assez, et même trop.

    Vivre simplement, me retrouver, m’occuper de moi, de ceux qui me sont chers et passer du temps avec eux, m’investir dans mes loisirs et mes passions. M’accorder une part privilégiée pour la lecture, l’art, l’évasion, l’observation, la découverte, l’oisiveté aussi. Bref, toutes ces portes que je n’ai pas eu le droit d’explorer.

    Pour l’heure, c’est soit mon programme qui me réjouis, soit son issue avec un retour dans l’univers de merde… (Le monde du travail tel qu’il est devenu).

    On n’a qu’une vie, et il ne faut pas la rater.
    Chacun sa vison de ce qui est de la rater et de la réussir.

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  • Orphée44 // 04.06.2015 à 21h54

    N’oublions tout de même pas que les plus grands assistés, sont nos élus… « les planqués de la République »…
    Si vous demandez à un élu socialiste, ce que veulent dire « égalité, fraternité et liberté », il serait bien incapable de vous répondre.
    Si vous contestez l’une de leurs décisions, il vous répliquera : « Vous n’êtes PAS EN POSTURE de… »
    Et alors les valeurs républicaines?
    Du vent.
    Ils n’ont bien souvent que l’intelligence de leur portefeuille. Pas tous bien sûr, il y a des exceptions… Ils sont rares!

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