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7.mai.20207.5.2020 // Les Crises

SARS-CoV-2 et Anthropocène : significations et enjeux pour la politique publique

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Source : Blogs Mediapart

La pandémie du Covid 19 n’est pas une pandémie quelconque. Benjamin Coriat, membre du collectif d’animation des Économistes atterrés propose d’analyser en quoi, pourquoi et par quels liens doit-on associer Covid et anthropocène.

Beaucoup a été dit et écrit à propos du Covid 19 depuis que la pandémie s’est abattue sur le monde. Pourtant, et c’est la motivation profonde qui anime cet article, des choses essentielles semblent n’avoir pas été entendues, ou en tous cas n’avoir été que très insuffisamment relevées. A commencer par celle ci : la pandémie du Covid 19 n’est pas une pandémie quelconque, une pandémie de plus – comme celles que furent en d’autres temps les pandémies de la peste, de la variole ou de la fièvre jaune… pour ne citer que les plus terribles d’entre elles.

Non. La pandémie du Covid 19 a ceci en propre qu’elle marque de manière indubitable le fait que l’âge nouveau dans lequel nous sommes entrés, celui de l’anthropocène, est et sera aussi celui de la multiplication des épidémies et des pandémies dans l’ensemble de la planète. Cette vérité nouvelle, si sa signification pleine est enregistrée, amène nécessairement un ensemble de bouleversements considérables dans la manière d’envisager et d’analyser le monde dans lequel nous sommes désormais entrés. Comme évidemment elle conduit à un ensemble d’implications majeures sur la manière de s’y comporter et de faire face aux défis inédits auxquels nous sommes désormais confrontés.

C’est sur ces sujets que porte la réflexion que nous proposons dans cet article.

1. Les zoonoses, filles naturelles de l’anthropocène

L’anthropocène, rappelons-le pour commencer, est généralement entendue comme un « âge » de l’évolution géologique de la planète, caractérisé par le fait que l’activité humaine – économique et industrielle – se manifeste désormais de manière si forte et si intense qu’elle affecte et perturbe ses équilibres éco-systémiques. C. Bonneuil (qui a joué un rôle clé pour introduire en France le débat sur ce thème) écrit à ce propos que le vocable « anthropocène » est le mot code qui s’est imposé « pour penser cet âge dans lequel le modèle de développement actuellement dominant est devenu une force tellurique, à l’origine de dérèglements écologiques profonds, multiples et synergiques à l’échelle globale.[1] » Pour le dire d’un mot, l’anthropocène, dans son acception la plus générale désigne le moment où « les activités humaines sont devenues la principale force agissante du devenir géologique de la Terre » amenant avec elles un ensemble de dérèglements majeurs »[2].

La thèse est discutée et plusieurs questions sont débattues. La première s’énonce ainsi : sommes nous entrés dans une « époque » géologique nouvelle, ou bien l’anthropocène n’est elle qu’un simple « âge » nouveau (le dernier moment) de l’ère géologique actuelle – l’holocène ? Une autre question en débat est celle se savoir de quand date cette entrée dans l’âge nouveau… De nombreuses autres questions encore sont posées[3]. Elles ne nous retiendront pas ici.

Sauf l’une d’entre elles, d’importance majeure car elle a trait à la signification même de la notion d’anthropocène. Au plus simple deux contenus, deux « récits » ici s’opposent. Selon le premier, « naturaliste » et qui domine dans les arènes scientifiques internationales, la cause des destructions associées à l’anthropocène est rapportée à un acteur qui serait constitué par une « humanité » hypostasiée, a-historique, et posée comme a-sociale. Les implications de cette vision des choses sont que c’est « l’espèce humaine » comme telle – et sans plus de précisions – qui doit réviser ses activités et revoir ses comportements. Une seconde vison de l’anthropocène au contraire l’installe et la situe dans ses racines et fondements historiques véritables. Ce récit assume que c’est le mode de développement né du capital et de la propriété privée, de la poursuite effrénée de l’exploitation des ressources de la planète par les méga-acteurs que sont les grandes multinationales qui sont à l’origine des dérèglements constatés. Selon cette vision des choses l’anthropocène est un « capitalocène », au sens où c’est le mode développement imposé à « l’humanité » par le capital et ses opérateurs qui est au coeur de l’explication des destructions constatées et de l’entrée dans un nouvel âge géologique. L’auteur de ces lignes se range évidemment dans ce second récit. Et dans la suite de ce texte, les motifs qui justifient ce choix seront explicités[4].

Il résulte dans tous les cas, que dans le moment où nous sommes, les grands biens communs globaux que sont le climat, les océans, les pôles, l’atmosphère où la couche d’ozone… sont désormais devenus des écosystèmes dont les principes de reproduction – savants, complexes, infiniment délicats … – sont désormais percutés par des forces issues de l‘activité humaine et de son industrie. La mondialisation conduite sous l’égide du capital et de ses exigences a opéré de manière si puissante que nous sommes aujourd’hui entrés dans un monde ou les catastrophes – non nécessairement exactement prévisibles quant à leur nature et à leurs occurrences – sont pourtant désormais (si rien ne change) certaines.

Ce tableau et cette vision du monde sont celles qui jusqu’il y a peu s’imposaient. L’entrée dans l’anthropocène signifiait en pratique et par dessus tout, avec les altérations multiples subies par la biodiversité, l’entrée dans une ère de changement climatique, amenant avec elle un cortège de désastres annoncés.

Et voici qu’un virus, cette fois venu de Chine[5], change et complexifie sérieusement la donne. Ce virus, il faut le désigner par son nom scientifique : le SARS-CoV2[6], plutôt que sous le nom le plus souvent utilisé de Covid 19. Pourquoi SARS-CoV2 ? Parce que cette désignation, et notamment le chiffre 2 accolé à CoV, a le mérite d’apporter une précision essentielle : CoV2 signifie que le virus qui sévit aujourd’hui est un « remake », un « retour »[7]. Il y eut en effet, très proche dans sa structure moléculaire, un SARS-CoV1. Souvenons-nous en, c’était entre 2002 et 2004, le CoV1 aussi venait de Chine, mais d’un tout autre lieu (le Gouangdong au sud du pays, alors que le CoV2 est né à Wuhan dans le Hubei, au centre-est de la Chine). Le SARS-CoV1 fit en son temps, craindre le pire. Avant qu’inexplicablement il ne se dissipe, laissant derrière lui quelques milliers « seulement », de morts, là où on attendait des dégâts bien plus importants.

Ajoutons à cela, qu’un autre type de Coronavirus le MERS[8], qui sévit de manière privilégiée au Moyen-Orient, est venu confirmer, si besoin en était, la variété et la multiplicité de la diffusion de ces nouvelles maladies émergentes.

Poursuivons : les scientifiques nous donnent, à propos du SARS, des informations essentielles, pas assez entendues nous semble-t-il, et surtout qui doivent être mises en relation avec d’autres connaissances, d’autres savoirs.

Ce que nous disent d’abord les épidémiologistes, c’est que le SARS1, comme le SARS2, (comme un nombre incalculable de virus aujourd’hui répertoriés) sont membres d’une même famille de maladies : celle des zoonoses, c’est-à-dire de maladies provoquées par des virus présents dans l’animal, et qui – dans certaines circonstances – se transmettent à l’homme (l’inverse étant aussi possible). Ce que nous disent ensuite les scientifiques, c’est ce fait fondamental que les zoonoses, au cours des dernières décennies, sont en pleine expansion et ne cessent de se multiplier : VIH, SARS1, H1N1, H5N1, Ebola, MERS, SARS2… ne sont que les expressions les plus connues de ces nouvelles affections[9].

A cette lumière, la pandémie du SARS2 s’éclaire d’un jour nouveau. Non ce n’est pas une plaie d’Egypte… venue du ciel, sans causes, ni raisons, un « choc externe » imprévisible comme un vol de sauterelles qui s’abattrait sur nos villes ou nos campagnes. Ou un « cygne noir » comme disent les financiers. Tout au contraire, le SARS2 – quel que soit sa brutalité, la violence et la soudaineté avec laquelle il a fait irruption et s’est répandu dans le monde – obligeant à confiner pendant de nombreuses semaines, 3 à 4 milliards de personnes – était parfaitement prévisible. Parfaitement attendu. Mille signaux – les précédentes zoonoses – indiquaient que l’une d’entre elle, à un moment ou à un autre, ne disparaîtrait pas d’elle même, et se transformerait en une pandémie durable, et qu’après celle-là, il en viendrait d’autres, beaucoup d’autres… (cf. Encadré ). En ce sens, par sa brutalité, son universalité, son niveau de létalité, le SARS CoV2 est hautement symbolique. Il trace dans l’opinion une ligne de démarcation. Même si, loin s’en faut, le SARS-CoV2 n’est pas la première zoonose qui s’est diffusée dans le monde[10], il indique à tous, qu’un cran a été franchi, qu’une ère nouvelle s’est ouverte.

Les prochaines zoonoses… L’Arctique et la fonte du permafrost, menace principale ?

VIH, Grippe aviaire, SARS1, MERS, SARS2,… et puis quoi… . ?

Parmi les travaux scientifiques récents sur les zoonoses et leur diffusion, ceux réalisés par Kate Jones, Professeure à l’University College de Londres, (une modélisation de la biodiversité, qui a consisté à passer au crible 335 maladies émergentes apparues depuis 1940 (*)) ont mis en évidence qu’une dizaine de facteurs seulement est associée à plus de 80 % des affections virales chez l’homme.

Point central : ce sont les changements ou les ruptures dans les écosystèmes qui sont la cause première de la diffusion des zoonoses. Près d’un quart des épidémies trouvent là leur origine. Ainsi en est-il, par exemple, de la flambée de paludisme en 2010 en Amérique du Sud dont les chercheurs ont démontré que l’origine était liée à la fragmentation de la forêt amazonienne. Un récent article des Échos (« Covid 19. Les prémisses d’un Big One » par Paul Molga, Les Échos, 21 Avril 2020), qui décrypte le travail cité des chercheurs de l’University College rapporte que « les animaux sauvages peuvent en effet être porteurs d’une cinquantaine de virus avec lesquels ils co-évoluent en bonne intelligence, sans débordement. La contamination provient des mauvaises rencontres avec des espèces facilitant leur reproduction : au Liberia par exemple où la virulence de la dernière épidémie d’Ebola a surpris tout le monde, c’est le déboisement massif de la forêt tropicale qui a poussé plusieurs espèces de chauves-souris à se rassembler en groupes serrés sur les rares arbres encore sur pied, faisant de ce rassemblement un bouillon de culture constituant un puissant réservoir de transmission à l’homme». (Les Échos, art cité …)

Parmi les candidats à un retour dévastateur : la variole. Considérée comme éradiquée depuis 1979, elle est réapparue il y a dix ans en République du Congo sous forme d’une variante animale du virus qui s’est transmise à l’homme. L’OMS a ainsi émis une mise en garde contre une possible réémergence de la maladie (800 cas avaient été recensés), avant que celle-ci ait pu être contenue. En attendant la suite …

Hors les dégâts provoqués par le déboisement et l’extractivisme qui opèrent dans des lieux toujours plus nombreux, c’est de l’Arctique que pourrait venir la menace la plus sérieuse. En effet, du fait du dérèglement climatique, un tiers du permafrost, cette glace autrefois considérée comme « éternelle » qui recouvre une bonne partie des terres émergées de l’hémisphère Nord, pourrait fondre et libérer des pathogènes oubliés. Sur ce point, l’alerte fut donnée pendant l’été 2016 quand un enfant est mort en Sibérie après avoir sans doute contracté le bacille de l’anthrax libéré après le dégel d’un cadavre de renne conservé au froid pendant des décennies. « Peu avant, rappelle l’article des Échos, « le chasseur de virus Jean-Michel Claverie, directeur du laboratoire Information Génomique et Structurale de Marseille, était parvenu à ressusciter deux virus inoffensifs congelés depuis 30 000 ans. Et le chercheur de conclure : « Aucune raison que certains germes plus virulents pour l’Homme, les animaux ou les plantes ne survivent pas plus longtemps ».

Ainsi, à l’âge de l’anthropocène, il n’y aurait pas seulement addition et coexistence des chaos provoqués par le changement climatique d’un coté, la diffusion des zoonoses de l’autre. On assisterait à une combinaison et une association des deux phénomènes :car ici, avec le cas de la fonte du permafrost, c’est le changement climatique qui se transforme en source d’émergence et de diffusion de nouvelles pandémies.

(*) Ces 35 maladies ont permis d’identifier 84 virus pathogènes résultant de transmissions interespèces, 11 virus à ADN, 9 à intermédiaire ADN (familles des VIH et du virus de l’hépatite B) et 64 à ARN, du type de Covid-19.

2. Zoonoses, extractivisme et mondialisation

Pourquoi une limite a-t-elle été franchie ? Pourquoi faut-il s’attendre à ce que les zoonoses à l’avenir se répandent à travers la planète ? C’est ici que le savoir et les enseignements des infectiologues, après avoir été entendus, doivent être relayés et prolongés.

Repartons des infectiologues. La multiplication des zoonoses, nous disent-ils, tient au fait que l’activité des hommes, tout spécialement les destructions effectués de plus en plus profondément au cœur des forêts, pour y déployer des activités économiques diverses, les met en contact avec des espèces animales et les foyers de virus qu’ils hébergent, pour lesquels aucune immunité n’est constituée. Plus nous détruisons l’Amazonie pour y planter du soja transgénique, plus nous déboisons les forêts de Malaisie ou d’Indonésie, demain celles du Congo, pour y implanter la monoculture de l’huile de palme, plus nous prétendons faire de la forêt brûlée du pâturage pour produire de la viande bovine, bref : plus nous détruisons d’écosystèmes, plus nous multiplions les zones de contact, plus nous ouvrons la voie et le chemin à ces zoonoses devenues le vecteur central des épidémies. Dont certaines, comme le montre le cas du SARS2, ne peuvent être stoppées, parcourent le monde et se transforment en pandémies.

Nommons les choses par leurs noms : ces « zones de contact » multipliées désignées par les infectiologues comme les sources de nouvelles épidémies, sont le fruit d’un phénomène connu et étudié dans le détail depuis des décennies – notamment par les géographes et les économistes – et qui porte pour nom l’extractivisme.

L’extractivisme s’entend ici comme l’ensemble des activités (et des industries qui leur servent de support) consistant à extraire, directement et en masse dans le milieu naturel et sans retour vers lui, des ressources naturelles qui ne se renouvellent pas ou peu, lentement, difficilement ou coûteusement

Pour le dire plus complètement, l’extractivisme consiste en la destruction de la biodiversité par l’irruption de l’activité humaine dans des écosystèmes complexes et par nature fragiles, soit pour extraire une ressource déjà disponible dans l’écosystème (du bois, des ressources halieutiques en mer, du pétrole ou des gaz en milieu souterrain…), soit pour, après destruction du milieu naturel et de l’écosystème prévalent, implanter une mono-activité (huile de palme, soja le plus souvent transgénique, troupeaux d’animaux à viande…),. avec des effets de destruction souvent irréversibles sur de vastes ensembles naturels .

L’extractivisme concerne tout à la fois des ressources naturelles « foncières » ou des ressources relevant de la biosphère, et ne cesse de s’étendre[11]

Ainsi, avec la fonte des glaces en zone arctique, la ruée vers l’or noir présent dans les pôles menace de détruire ou de sérieusement altérer nos plus grandes et seules réserves d’eau potable, et met en danger l’espèce humaine dans son ensemble par le risque désormais avéré que la fonte des glaces jointe aux activités d’extraction de l’homme libère des ensembles de virus inconnus pour lesquels aucun système immunitaire dans le monde vivant d’aujourd’hui n’est préparé (cf. Encadré).

L’extractivisme, précisons le, ne consiste pas en la seule activité « d ’extraction » conçue dans le sens étroit de prélèvement de ressources, car pour être efficace, ou seulement opérant, l’extractivisme suppose la mise en place de voies d’évacuation, de transport et de circulation mondialisées. L’extractivisme requiert en effet d’immenses réseaux de transports (routes, voies ferrées, canaux, pistes d’atterrissage, pipe-lines, lignes à haute tension, navires et cargos marchands spécialisés de divers types, etc.). Les confins de la planète sont ainsi reliés par ces voies de pénétration multiples – qui sont autant d’atteintes à l’intégrité des espaces naturels désormais artificialisés et implantés dans le globe.

L’ouverture de ces routes et conduits multiples modifie totalement les données de l’exploitation des ressources naturelles là ou elles sont extraites. Ainsi, au cœur des forêts détruites et éventrées pénètrent et s’entassent des flux ininterrompus de migrants – journaliers employés par les grandes multinationales de l’extraction mis en contact avec les populations indigènes encore isolées, comme avec ces populations d’animaux qui sont les foyers d’où essaimeront et se répandront les futures zoonoses. Ce pour ne rien dire du fait que les routes et pistes forestières spécialement créées pour donner accès aux ressources naturelles en forêt, en montagne, dans la toundra ou les tourbières sont ensuite utilisées par d’autres acteurs – attirés là par les infrastructures installées, pour tenter leur chance et exploiter d’autres ressources toujours plus loin dans les béances ouvertes par les grandes exploitations multinationales.

Ajoutons ici un dernier élément. La voracité de l’extractivisme – un phénomène ancien – est aujourd’hui décuplée et démultipliée par le niveau de puissance, sans précédent dans l’histoire de l’humanité – de la finance internationale[12]. L’avidité de la finance– le niveau de rémunération exigé par les détenteurs de capitaux et les actionnaires – le niveau de concentration du capital entre des mains restreintes (les fameux fonds de pensions et autres fonds de placement), ont atteint des proportions telles que ces nouveaux opérateurs industrialo-financiers sont capables en quelques années seulement d’imprimer des destructions irréversibles sur des espaces immenses. Que l’on songe par exemple au gaz de schiste. Lorsque, il y a quelques années, le pétrole a atteint le prix de 150 dollars le baril (en 2004), ouvrant ainsi un boulevard aux énergies vertes et renouvelables, car à ce prix tout investissement ou presque dans les énergies vertes devenait rentable, qu’ont fait la finance, les grandes banques d’affaires et les grands opérateurs de l’énergie ? Se sont-ils précipités pour – enfin – faire monter en puissance la production d’énergie verte ? Que nenni ! La finance, les grandes multinationales de l’énergie se sont précipitées sur un nouvel hydrocarbure : le gaz de schiste ! Des investissements immenses sont ainsi venus prolonger l’extractivisme « classique » des compagnies pétrolières, en l’étendant et en lui donnant un nouveau terrain de jeu presque sans limite. Ainsi, en quelques années, les États-Unis, importateurs nets d’hydrocarbures depuis des décennies, sont devenus le premier producteur mondial d’hydrocarbures et un des principaux exportateurs de la planète, le tout au prix de gigantesques nouvelles et irréversibles destructions.

La voracité, la puissance des multinationales, appuyées sur une finance plus concentrée et plus destructrice que jamais, est ce qui caractérise la période que nous traversons.[13]. L’anthropocène, que nous avions désignée aussi sous le vocable de capitalocène défini comme l’âge dans lequel le capital et ses opérateurs (financiers comme industriels) ont pris la commande et le contrôle de l’extractivisme – a ainsi ouvert cette ère de destructions enchaînées et enchâssées les unes dans les autres, dans laquelle nous sommes aujourd’hui plongés.

Dans ces conditions on comprend pourquoi extractivisme et zoonose(s), zoonose(s) et mondialisation sont dans une relation étroite, intime, nécessaire[14].

Ainsi, et là est le point essentiel que nous voulions établir dans ce premier article, l’enseignement central de la crise ouverte par le SARS2 est que l’entrée dans l’anthropocène ne se manifeste plus seulement par un changement climatique dont les effets – à peine commencés – sont déjà catastrophiques. L’enseignement du SARS2 est que l’entrée dans l’anthropocène signifie aussi et tout autant l’entrée dans l’âge des zoonoses, dans l’âge de nouvelles épidémies et pandémies « émergentes » et à répétitions, celles ci pour certaines d’entre elles étant elles mêmes puissamment favorisées par le changement climatique. Zoonoses et changement climatique apparaissent ainsi comme les deux grandes menaces aujourd’hui avérées, liées à l’entrée dans l’anthropocène.

C’est cette nouvelle situation durable qu’il faut désormais être capable de penser et pour laquelle, il faut concevoir et préparer – en matière de politiques publiques – les armes nécessaires.

A suivre…

Notes

[1] C. Bonneuil « Capitalocène, réflexions sur l’échange inégal et le crime climatique ». revue EcoRev, 2017/1, n°44.

[2] idem C. Bonneuil précise encore: «… en termes d’extinction de la biodiversité, de composition de l’atmosphère et de bien d’autres paramètres (cycle de l’azote, de l’eau, du phosphore, acidification des océans et des lacs, ressources halieutiques, déferlement d’éléments radioactifs et de molécules toxiques dans les écosystèmes…), notre planète sort depuis deux siècles, et surtout depuis 1945, de la zone de relative stabilité que fut l’Holocène pendant 11 000 ans et qui vit la naissance des civilisations. Dans l’hypothèse médiane de +4°C en 2100 (formulée par le GIEC), la Terre n’aura jamais été aussi chaude depuis 15 millions d’années. Quant à l’extinction de la biodiversité, elle s’opère actuellement à une vitesse cent à mille fois plus élevée que la moyenne géologique, du jamais vu depuis 65 millions d’années. Cela signifie que l’agir humain opère désormais en millions d’années, que l’histoire humaine, qui prétendait s’émanciper de la nature et la dominer, télescope aujourd’hui la dynamique de la Terre par le jeu de mille rétroactions. Cela implique aussi une nouvelle condition humaine : les habitants de la Terre vont avoir à faire face, dans les prochaines décennies, à des situations auxquelles le genre Homo, apparu il y a deux millions et demi d’années seulement, n’avait jusqu’ici jamais été confronté, auxquelles il n’a pas pu s’adapter biologiquement et dont il n’a pu nous transmettre une expérience par la culture. »

[3] Les divers débats auxquels l’hypothèse de l’entrée dans l’Anthropocène a donné lieu sont précisément discutés dans C. Bonneuil et J.B Fressoz (2016) « Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous ». On consultera aussi avec fruit Andreas Malm (2017) « L’anthropocène contre l’histoire: Le réchauffement climatique à l’ère du capital « (ed LA FABRIQUE), ainsi que Virginie Maris (2018) La part sauvage du monde – Penser la nature dans l’Anthropocène (ANTHROPOCENE) du Seuil. Des lectures complémentaires utiles sont constitués par : Campagne Armel [2017], Le capitalocène, Aux racines historiques du dérèglement climatique, Préface de Christophe Bonneuil, Paris, Éd. Divergences. ; Malm Andreas [2016], Fossil Capital : The Rise of Steam Power and the Roots of Global Warming, New York, Verso. ; Malm Andreas [2017], « Nature et société : un ancien dualisme pour une situation nouvelle », Actuel Marx, Paris, PUF, 1er semestre, p. 47-63.

[4] La suite de cet article en présentant les formes particulières prises par l’extractivisme sous l’égide du capital et de la finance, précisera en quoi et pourquoi l’anthropocène est bien un capitalocène. Le maintien des deux notions se justifie par la relation qu’elles entretiennent entre elle. En suivant P.J Crutzen (météorologie et chimiste, rappelons le) qui le premier a proposé le terme, on posera que l’anthropocène désigne bien un âge géologique nouveau – celui dans lequel les activités et productions humaines influencent de manière décisive l’évolution des grands écosystèmes de la planète. L’expression capitalocène désigne alors quant à elle les modalités particulières – sous l’action et la domination du capital – sous lesquelles ces écosystèmes sont percutés et altérés.

[5] Nous disons cette fois venu de Chine, car le H5N1 est né au Mexique, Ebola dans les forêts d’Afrique …

[6] SARS-CoV-2 est l’acronyme anglais de Severe Acute Eespiratory Syndrome Coronavirus 2) . Il s’agit de la désignation officielle du coronavirus 2, exprimé en français par le sigle SRAS-CoV2, acronyme de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère.

[7] Le chercheur scientifique Bruno Canard s’est longuement exprimé sur ce sujet, pour regretter notamment que les travaux, qu’avec son équipe il avait engagé pour approfondir l’étude du SARS-CoV1 et tester des vaccins, avaient dû être interrompu. L’Union Européenne (comme au demeurant le CNRS et l’ANR…) sollicité pour financer la poursuite de ces travaux n’ont pas vu l’intérêt de poursuivre une recherche fondamentale sur un virus – même s’il faisait partie d’une famille – dont les effets dévastateurs annoncés, avaient somme toute été limités … Voir l’entretien donné par Bruno Canard au journal Le Monde « Face aux coronavirus, énormément de temps a été perdu pour trouver des médicaments » Le Monde, 29 Février 2020

[8] Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou MERS-CoV (acronyme anglais de Middle East respiratory syndrome-related coronavirus, est le nom d’une variante de coronavirus hautement pathogène découvert en 2012 au Moyen-Orient, se caractérisant lui aussi par un symptôme de pneumonie aiguë, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient.

[9] Ainsi, un récent article de synthèse sur le sujet précise : « …60% des 1 400 agents pathogènes pour l’Homme sont d’origine animale et 75% des maladies animales émergentes peuvent se transmettre à l’Homme » Avec encore cette précision qu’« au sein des maladies émergentes, les zoonoses occupent une place particulière et leur importance tend à augmenter mécaniquement. La fréquence des maladies émergentes s’accroît depuis 1940 avec un pic dans les années quatre-vingt-dix (…). Entre 1940 et 2004, près de 330 nouvelles maladies infectieuses ont été découvertes, dont 60 % sont des zoonoses provenant à 70 % de la faune sauvage. » (Hélène Chardon, Hubert Brugère (2016) « Zoonoses au plan mondial, Enjeux et Perspectives » in La Revue Scientifique. Viandes et Produits Carnés, 13 novembre 2017.

[10] Il semble que la première véritable zoonose pandémique (et non simplement « épidémique ») a été celle du VIH Sida, dont les travaux les plus solides rapportent l’origine à des virus présents dans des grands singes d’Afrique qui se seraient transmis à l’homme.

[11] Il est hors de portée de cet article de proposer une « quantification » des ressources objets de l’extractivisme. A titre d’illustration et pour faire toucher du doigt l’ampleur des phénomènes concernés, indiquons à propos de la seule déforestation que selon la FAO (en charge du comptage sur ce point),16 millions d’hectares de forêts disparaissaient annuellement sur Terre. Ce qui représente l’équivalent de la surface de l’Angleterre, ou encore l’équivalent en surface de 86 % de la forêt française qui disparaît chaque année. Sont principalement visées les forêts tropicales. Selon le dernier rapport du World Ressources Institute (WRI), en 2018, près de 12 millions d’hectares de forêts tropicales ont disparu. Ce chiffre est en augmentation constante

[12] Alimenté et soutenu par la finance et la banque, l’extractivisme dans les dernières décennies a démultiplié ses champs d’opération. C’est ainsi qu’il se déploie désormais dans des domaines tels que :

– les ressources en eaux souterraines et superficielles (eaux minérales y compris)

– les ressources minières, pétrolières, gazière (gaz de schiste et de souche y compris),

– les ressources minérales (graviers, sable, pierre, argile…) et en métaux et métalloïdes (sous forme de nodules polymétalliques en mer),

– les ressources forestières (notamment en forêt tropicale et tout particulièrement en Amazonie), etc.

Le plus souvent un même milieu est soumis à plusieurs formes d’extractivisme qui vont cumuler leurs effets négatifs. Ainsi, par exemple, dans de nombreuses forêts tropicales l’extractivisme végétal (tourné vers l’exploitation d’une ressource particulière) voit ses effets écologiques, sanitaires et sociaux exacerbés par la collecte intensive de viande de brousse, l’orpaillage ou d’autres activités minières, pétrolières ou gazières qui en général se développent autour de l’activité d’extraction initiale.

[13] Ce point est rappelé avec force par C. Bonneuil (2017) dans un article spécialement consacré à ce sujet, dans lequel il est rappelé notamment que « Si toute l’activité humaine transforme l’environnement, les impacts sont inégalement distribués. 90 entreprises sont à elles seules sont responsables de plus de 63 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre ». Sur ce thème, voir aussi le récent ouvrage de J.-M. Harribey (2020), Le Trou noir du Capitalisme, ed Du Bord de l’Eau

[14] Sur les formes destructrices prises par la mondialisation libérale (au-delà du seul extractivisme) et le sens qu’ y revêt la pandémie du Covid, voir l’analyse proposée par L. Charles : « Le Covid-19, révélateur des contradictions de la mondialisation néolibérale ». Note des Economistes Atterrés, mise en ligne sur le site des EA le 23 Mars 2020.

Source : Blogs Mediapart

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42 réactions et commentaires

  • Myrkur34 // 07.05.2020 à 10h11

    Dans les notes….. Chaque année en surface forestière disparaît 16 millions d’hectares, la surface de l’Angleterre. Et ce chiffre est en augmentation constante.

    Et dans une dernière étude entendue il y a quelques jours, en 2070 1/3 de la population mondiale supportera des conditions climatiques voisines de celles du Sahara.

    Donc les 70 % restant pourront s’estimer heureux(même de mauvaise foi) et continueront cette folie extractive des ressources naturelles ainsi que le marché qui dissoudra tout …euh pardon résoudra tout.

      +9

    Alerter
    • Patrick // 07.05.2020 à 11h24

      Les prévisions pour 2070 …. l’avantage de ce genre de prévisions à long terme c’est qu’il n’est pas obligatoire d’avoir des preuves et que d’ici là tout le monde les aura oubliées . On arrête de se focaliser dessus .
      La très forte augmentation démographique de certains pays , ajoutée à l’envi de développement de ces pays va obligatoirement conduire à l’extension des villes et des industries.
      Exemple : En occident tout le monde râle contre l’huile de palme , mais c’est un atout énorme pour l’Indonésie qui n’a pas envie d’en arrêter l’exploitation pour pouvoir sortir la population de la misère.

        +5

      Alerter
      • Barachin // 08.05.2020 à 01h27

        « mais c’est un atout énorme pour l’Indonésie »

        Patrick, faites juste l’effort de regarder ça : https://www.youtube.com/watch?v=nGz_gNdUhC8

        Je vous souhaite de continuer à bien dormir, avec vos certitudes d’homo-economicus-bas-de-plafond.

          +2

        Alerter
  • Berrio // 07.05.2020 à 10h20

    Il y a chaque année un épisode viral qui traverse à tour de rôle chacun des hémisphères de notre planète. Celui de cette année semble s’achever du moins pour notre hémisphère. Il a été employé par les tenants du système néolibéral à nous faire peur pour revenir ( et ce n’est qu’un début) sur tous nos acquis sociaux, culturels, démocratiques, etc.
    Voilà que les écologistes prennent leur place dans le concert néolibéral : plutôt que s’attaquer aux responsables de la catastrophe, ils attisent (au moins cet auteur) la peur et en appellent à l’organisation de la récession.
    Pour ma part, je pense que l’humanité a les moyens Scientifiques, techniques, économiques et humains pour améliorer les conditions de vie. Pas pour les détériorer comme le propose ce monsieur.

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    • Rgotfra // 07.05.2020 à 11h29

      Malheureusement, tout le développement de cette « technique » à laquelle vous faite confiance pour améliorer la situation est directement liée à l’accès facile à des ressources énergétiques et minières.
      Le mouvement du PIB est étroitement corrélé aux capacité d’extraction des énergies fossiles. Le pic de production de ces énergies, ainsi que celui des ressources minérales nous rappellera vite à la réalité.
      L’énergie est de plus en plus couteuse (au sens énergétique) à produire et l’économie, quoi qu’on nous ai pu nous en dire, n’est pas décorrélée du matériel.
      Moi aussi, j’aimerais pouvoir continuer à faire des voyages au bout du monde, avoir une grande maison bien chauffée (et climatisée) et manger des glaces, mais ce ne sera pas possible ad vitam æternam.
      Éviter la récession, je veux bien bien, mais si toutes les données nous prouvent qu’elle adviendra, je préfère avoir la possibilité de la maitriser un minimum que de me la prendre en pleine face à 300km/h.

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    • birin // 07.05.2020 à 17h52

      Vous connaissez l’histoire de l’expérience scientifique sur une puce ?
      – Je dis à une puce saute, elle saute.
      – Je lui coupe une patte, je lui dis saute, elle saute, de travers, mais elle saute.
      – Je lui coupe la deuxième patte, je lui dis saute, elle ne saute plus.
      – Conclusion : quand on coupe les deux pattes à une puce elle devient sourde.

      Je relis ici cette même histoire, ça donne à peu près ça :
      Si on s’occupe du Covid, et plus encore si on s’occupe d’écologie, on crée une crise économique qui fera bien plus de dégâts : on aggravera les conditions de vie, par la récession, voire on ne saura plus nourrir 7 milliards d’humains, qui mourront donc de faim.

      Et la puce devint sourde !

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      • rgotfra // 07.05.2020 à 20h01

        La démonstration est jolie, mais elle ne dit rien de ce qu’il faudra faire une fois que l’énergie sera trop coûteuse à extraire dans une société où l’ensemble de la production alimentaire est dépendante des énergies carbones.
        Et je ne parle pas des conséquences économiques delà destruction des écosystèmes ou encore des migrations liées au réchauffement climatique.

        L’écologie vous semble être une contrainte alors qu’elle ne fait que nous rappeler qu’une croissance qui détruit le capital (naturel j’entends) n’est en aucun cas un enrichissement.

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        • birin // 07.05.2020 à 23h35

          @Rgotfra,
          j’ai l’impression que mon commentaire, coupé en deux car trop long, t’a fait comprendre mon avis à l’envers.

          Je ne vois pas l’écologie comme une contrainte, bien au contraire, c’est ce que je dis dans la deuxième partie.

          Un petit bonhomme (qui n’a jamais eu le prix Nobel de la paix) disait « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité ».
          Cela n’est pas l’écologie, mais en y ajoutant « nous n’héritons pas du monde où nous vivons, nous l’empruntons à nos enfants », on est déjà sur la bonne voie.

          Quant au réchauffement climatique, le seul moyen que nous connaissions pour le combattre (pour diminuer le CO2) massivement serait de faire de l’agriculture raisonnée, la même qui pourrait aussi nous rendre la souveraineté alimentaire que nous avons sacrifié au dogme du « progrès », avec 90% de nos agriculteurs.
          Cela ne suffirait pas à inverser la vapeur, pas avant des générations, mais c’est le seul moyen connu de redresser la barre (renseignez-vous, ne me croyez pas sur parole).
          En tout cas ça répond à ta question, une agriculture raisonnée consommant très peu d’énergie fossile.

          Tu vois que l’écologie ne me semble pas une contrainte, mais la bonne manière de mettre un pied devant l’autre, un peu comme pour marcher.

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          • rgotfra // 08.05.2020 à 10h48

            @birin
            En effet, je m’étais fourvoyé sur votre propos en n’en lisant que la moitié.
            Toutes mes excuses 🙂

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    • birin // 07.05.2020 à 19h06

      (suite)
      La crise actuelle a ouvert les yeux de beaucoup d’entre nous sur l’inutilité de ce qui nous semblait souvent essentiel, au point de le croire « constitutif » de notre monde.
      Avec le confinement beaucoup de ce qui semblait « indispensable » s’est arrêté, mais ce n’est pas de ça que l’on meurt.
      Certains résument ce constat par « premiers de cordée / premiers de corvée »

      Pourquoi alors vouloir à toute force relacer la machine de ce qui nous semblait indispensable ?
      Pour nourrir 7 milliards d’humains ?
      Les avions, ça ne se mange pas, pas plus que les voitures.
      BlackRock non plus, mais on pourrait bien le brûler, pour se chauffer cet hiver.

      Petite question : combien de temps pourrait-on nourrir les 7 milliards d’humains avec les milliers de milliards €$ que l’on injecte dans la finance, ou l’économie, pour sauver notre « système économique » ?

      Les écologistes n’ont pas attendu le Covid pour proposer la décroissance, c’est bien pour ça que le néolibéralisme est incompatible avec l’écologie.

      L’écologie nous dit simplement qu’il faudrait construire notre monde sur l’essentiel, le vrai, et organiser la décroissance de l’inutile « absolument indispensable » qui détruit notre monde.
      Elle nous dit que la puce a besoin de ses pattes pour sauter, et non de verbiage sciento-technico-économique.

      Les financiers, eux, nous disent tout et son contraire depuis toujours, et ils n’ont pas attendu l’écologie pour ça.

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    • Cornelius // 07.05.2020 à 19h16

      Comment faites-vous pour déployer toutes les facettes du génie humain sans énergie abondante et peu coûteuse ?

      Certains ont tendance à oublier que les activités humaines ne fonctionnent pas par la volonté du Saint Esprit !

      La Religion Technicienne a vraiment de nombreux adeptes.

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    • Barachin // 08.05.2020 à 01h19

      Vous êtes bien gentil à vouloir cultiver le paradoxe mais ce que préconise Miss Thunberg est exactement ce que préconise le GIEC. Ce n’est guère plaisant à entendre pour les grands pontes de Davos, adeptes du Greenwashing.

      On sait que vous êtes chef d’entreprise, que vous prenez l’avion pour vos déplacements professionnels et que vous êtes un vieux dinosaure néo-libéral (espèce en voie d’extinction à ne surtout pas sauver).

      Mais de grâce, laissez au moins une chance à la génération suivante de changer les choses. Au lieu de tout salir avec vos paradoxes foireux et vos provocations de fin de repas.

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      • Emmanuel // 08.05.2020 à 05h33

        Pensez vous qu’avec la gestion de la crise actuelle nous avons laissé une chance aux générations suivantes ?
        Le bateau coule et nous réservons les canots de sauvetage aux vieillard et aux malades .
        Les répercussions économiques ( car ne croyez pas que le système actuel change d’un pouce ) seront terrible pour les jeunes.
        L’écologie était le cadet des soucis des gouvernants et elle sera complètement mises de côté pendant la récession et elle risque de durée.

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      • Patrick // 08.05.2020 à 09h28

        Je ne suis pas néo-libéral , je ne sais même pas ce que ce terme signifie exactement, en fait chacun y met tout ce qu’il veut.
        Je constate juste :
        – que Greta a été accueillie avec les honneurs à Davos , contrairement à tous les manifestants des années précédentes
        – que le GIEC n’est effectivement qu’une filiale de l’ONU , dont la création et le fonctionnement se font sous l’impulsion de gens qui ne vous veulent pas forcément du bien
        https://www.liberation.fr/sciences/2014/11/02/comment-cette-structure-a-impose-son-autorite-scientifique_1134764
        – que la Banque Mondiale en a profité pour réclamer 90.000 milliards de dollars , à prendre dans vos poches et à faire gérer par les banques
        – que lorsque Trump a déclaré que les USA quittaient l’accord de Paris , ceux qui hurlaient le plus fort étaient les financiers et en particulier Goldman Sachs

        Donc pour laisser un avenir meilleur à mes enfants , il est urgent d’arrêter cette mascarade

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        • Barachin // 08.05.2020 à 10h08

          « Je ne suis pas néo-libéral , je ne sais même pas ce que ce terme signifie exactement »

          Ce sont les libéraux fanatisés :
          • une dose de libéralisme (vous savez, ce mythe selon lequel la concurrence est toujours préférable à la coopération)
          • une dose de law-shopping (la loi est devenue une marchandise, elle s’achète et se négocie)
          • une dose de management par objectif (fantasme de la mise en équation des interactions entre les individus)

          Par certains aspects, c’est assez proche des régimes totalitaires nazi et communistes (obsession du chiffre notamment) mais en pire : ce ne sont pas des populations humaines qu’on génocide, mais le vivant entier.

          C’est bon, vous l’avez en tête la définition ?

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          • Patrick // 08.05.2020 à 11h26

            Donc rien à voir avec le libéralisme, bien au contraire.
            Juste une dérive étatique au profit d’une oligarchie.
            Vous voulez plus d’état ? Vous en avez.

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          • Barachin // 08.05.2020 à 12h58

            Tiens, vous savez pas ce qu’est le néo-libéralisme mais vous savez ce qu’est le libéralisme. C’est quoi votre définition du libéralisme ?

            Pourquoi vous revenez à l’Etat ? Visiblement vous avez des obsessions tenaces, de l’ordre du toc, cela handicape drastiquement votre capacité réflexive..

            C’est parce que j’emploie le mot totalitaire que vous évoquez l’Etat ? Il s’agit du contrôle du corps et des esprits : cela ne signifie pas plus d’Etat, cela signifie – comme le dicte la doctrine libérale – la réduction de l’Etat à ses fonctions régaliennes (= sécurité en priorité).

            Si les gens sensés veulent plus d’Etat c’est pour avoir plus d’infirmières, plus de professeurs, … et pour les plus ambitieux / rêveurs la capacité d’ordonner la sortie de notre société thermo-industrielle.

            Mais ça, les libéraux considèrent que ce sont des services marchands et que le Marché et sa main invisible y pourvoiront.

            Faut-il être à ce point borné pour ne pas voir que c’est de l’ordre du mystique ? Mettre le monde en équation ou en « pilotage automatique » en vertu de prétendues « lois économiques » … même si elles sont contraires aux plus élémentaires lois de la physique … c’est juste taré.

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          • Patrick // 08.05.2020 à 19h19

            Je constate juste que notre état s’occupe de tout jusque dans les moindres détails , et surprise … Rien ne fonctionne ..
            Les budgets et les effectifs sont en augmentation permanente et tout le monde dit manquer de moyens.
            L’éducation nationale est devenu un monstre et .. le résultat est lamentable.
            La santé est en faillite grâce aux 200 niveaux de bureaucratie mis en place
            Et les missions régaliennes qui sont quand même la raison d’être d’un état ne sont plus assurées correctement.
            L’état français est devenu un problème.

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          • Barachin // 08.05.2020 à 19h34

             » Rien ne fonctionne .. »

            Bien sûr que rien ne fonctionne puisque cela fait 40 ans que l’Etat est géré selon la doctrine néo-libérale, c’est à dire comme une entreprise, avec l’objectif de réduction des dépenses.

            • manque de soignants
            • manque de lits
            • manque de stocks

            …. ce n’est pas la faute de l’Etat, c’est la responsabilité des décideurs politiques depuis 40 ans de néo-libéralisme. Si vous n’êtes pas capable de faire la différence entre l’Etat et le personnel politique, c’est que vous ne comprenez rien au principe de la responsabilité qui pourtant est le socle de la République : si l’homme politique prend une mauvaise décision, il doit assumer (et non pas se défausser sur l’administration qui ne fait qu’obéir).

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  • yann // 07.05.2020 à 10h27

    Pour sauver la planète je veux bien débrancher internet et revenir aux pigeons voyageurs.
    100% renouvelable.
    Bon, allez…juste une petite dernière pour la route.

    https://www.youtube.com/watch?v=MWx5yDPIrkk

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    • Patrick // 07.05.2020 à 11h12

      A noter qu’il existe une spécifications pour l’échange de trames IP par pigeons voyageurs ( rfc 2549 ) .
      Ce concept a même été testé en réel, ça fonctionne mais les résultats n’ont pas été terribles .

      https://en.wikipedia.org/wiki/IP_over_Avian_Carriers

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  • pseudo // 07.05.2020 à 10h47

    l’article est intéressant à lire, voir même plaisant du fait que j’aime bien la prospective eschatologique.

    ceci dit, c’est pas encore tout à fait certain que cov2 soit un parent proche de cov1 ou mers. Il semblerait que ce serait là faire l’analogie entre une deux chevaux et une mazeratti. Oui ce sont toutes deux des voitures avec des mécanismes communs (the famous spike protein) mais sortit de cela ce sont deux bêtes bien différentes.
    je vous renvois vers https://www.youtube.com/watch?v=uZUJhKUbd0k

    Autrement, l’auteur nous dit qu’il y a deux définitions de l’anthropocène, une première difficile à comprendre (hypostase ? …..) a social, et a historique, et une seconde qui ne serait que le fait de l’ultra financiarisation des capacités d’exploitation des ressources. Ce qui me dérange ici c’est qu’à dire que ce n’est que de la faute des ultras on évacue la dynamique substantielle de notre société, capitaliste ou pas, consommer des ressources non renouvelables pour produire du bien être et de la pollution. La financiarisation exacerbe ce processus est une chose qui ne permet pas de nier que sur un temps plus long un « extractivisme raisonné » aurait de toutes les manières produis les mêmes conséquences.
    Le vlog d’idriss aberkane sur la croissance post paulienne présente bien cela https://www.youtube.com/watch?v=MbyHEmjBTKU

    Avec cette dernière notion, aux orties les notions de capitalisme destructeur, c’est notre manière de penser l’ingénierie, la production et la consommation qu’elle soit communiste ou capitaliste, qu’il nous faut repenser, c’est un autre ordre de grandeur.

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    • pseudo // 07.05.2020 à 10h48

      tout cela n’est pas une raison pour envoyer paître les revendications sociales,
      https://www.youtube.com/watch?v=X5BAozcoY8s
      Inculture 5: Travailler moins pour gagner plus Conférence gesticulée de Franck LEPAGE et Gaël TANGUY

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    • Crapaud Rouge // 07.05.2020 à 18h24

      Tout à fait d’accord avec vous, pseudo, cette remise en cause du terme d’anthropocène est futile. On dirait que les économistes veulent ramener la couverture à eux, mais ils se plantent, comme d’habitude. Un autre système aurait pu nous conduire au même point car, in fine, tout est une question de quantités. Disons que le CO2 n’a pas de couleur socio-politico-économique, et il en va de même de tous les polluants et de tous les dégâts.

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      • birin // 08.05.2020 à 00h57

        @Crapaud Rouge,

        « Un autre système aurait pu nous conduire au même point ».
        Un autre système oui, le communisme par exemple, qui ne prétend que répartir plus équitablement le capital, mais ne prévoit pas de limiter sa croissance infinie.

        Mais l’homme a inventé une très grande diversité de systèmes sociaux qui ne nous auraient pas « conduit au même point », mais alors pas du tout.

        Un exemple : des civilisations amérindienes ont vécu avec les bisons durant plus de 10 000 ans, c’était la base de leur culture, comme les chèvres pour les éleveur de chèvres. Les européens, quand ils l’ont décidé, ont exterminé les bisons en une dizaine d’années.

        L’homme a montré qu’il pouvait vivre sur cette terre depuis des dizaines de milliers d’années, sans la détruire.
        Et ce n’est pas la science, ou même la technologie, qui entraîne obligatoirement cette destruction, c’est juste notre culture, notre manière d’appréhender le monde, la propriété et son accumulation.
        Ça c’est le capitalisme, dans ses diverses formes.

        Mais la quasi totalité des peuples indigènes ont bâti des cultures qui n’ont pas cette propriété corrosive.

        Donc non, tous les systèmes humains ne conduisent pas à la destruction de la seule planète habitable que nous connaissions, en encore moins en l’espace de quelques générations.

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        • Patrick // 08.05.2020 à 09h30

          les amérindiens et autres … en fait , tous ceux qui n’ont pas atteint un niveau de développement suffisant pour utiliser les combustibles fossiles.
          A noter que leurs descendants sont très contents d’utiliser des pick-up et des motoneiges.
          ce n’est pas une question de haute valeur morale , c’est juste une question de connaissances.

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          • birin // 08.05.2020 à 23h49

            Une question de connaissances ?
            Un exemple illustratif : les chinois connaissaient la poudre noire … puisque c’est eux qui l’ont inventée.
            Mais les chinois ne s’en sont pas servis pour en faire de la poudre à canon et a mousquet, et asservir et christianiser l’ensemble de la planète, ça c’est notre culture occidentale qui s’en est chargé.
            Cela montre que ce n’est pas « juste une question de connaissances ».

            Et les amérindiens (qui n’ont pas attendu les pick-up pour adopter le cheval et la winchester) avaient assez de connaissances pour exterminer les troupeaux de bisons, mais ils ne l’ont pas fait parce qu’ils n’étaient pas extractivistes, ils vivaient dans le monde au lieu de le piller.
            Les colons européens on exterminé les bisons en une décennie pour vendre leurs peaux.
            Là non plus ce n’est pas une question de connaissances, mais de choix de vie (ou vision du monde).

            Les amérindiens de l’Alberta s’opposent aujourd’hui encore à l’exploitation des sables bitumineux, pour la même raison, alors qu’ils ont le même niveau de développement que les autres canadiens.

            Comment peut-on croire, apparemment sincèrement, que la folie destructrice de notre système occidental serait partagé par toutes les cultures humaines dès que leur niveau technique leur permettrait de détruire le monde ?

            Effectivement, avec une telle croyance on n’a pas besoin d’explications, alternatives ou même de solution, puisqu’il n’y a pas de problème, mais seulement un « ordre naturel des choses ».

            TINA ?
            Et puis quoi encore ?

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  • Patrick // 07.05.2020 à 11h18

    bon alors là , on a la soupe habituelle qui nous mélange toutes les idéologies à la mode.
    Si on regarde de près ce qui se passe avec ce virus et ce qui s’est passé dans les siècles précédents , on peut voir rapidement que :
    – les épidémies ce n’est pas nouveau
    – les pandémies non plus
    – que la mortalité au XIVème siècle ou avant était nettement supérieure à la mortalité actuelle

    Et si on met tout bout à bout , le principal problème qui se dresse devant nous sera la crise économiquelqui arrive et qui risque de déclencher une série de catastrophes humaines largement pire que le virus.
    Tout le système économique qui a permis à 7 milliards d’humains de vivre risque fort de partir en vrille, sans solution de remplacement à court terme.

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    • calahan // 07.05.2020 à 14h26

      la soupe habituelle vous dites ?

      bon on va remettre les choses à l’endroit car en lisant cet article j’ai aussitôt pensé à ça :

      https://youtu.be/Zk11vI-7czE

      bon visionnage et bon retour sur terre Patrick.

      L’article tape juste quoique vous en pensiez.

        +5

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      • Patrick // 07.05.2020 à 22h27

        Intéressant.
        Rien que je ne savais déjà , cela corrobore mon post plus haut «  les écolos sont les idiots utiles des financiers « 
        Pour le reste je suis tout à fait certain que notre mode de vie va être très fortement impacte par la crise économique qui vient et par des pb d’approvisionnement en énergie , bien avant tout autre type de crise.

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        • birin // 08.05.2020 à 01h34

          Notre système économique ne se mange pas, ne se boit pas, ne nous soigne pas, ne nous loge pas, et ne nous chauffe pas (sauf si on y mets le feu).
          Notre système économique, c’est la soupe habituelle, il produit surtout des biens de consommation de masse inutiles à la vie des 7 milliards de personnes, et d’ailleurs inaccessibles à la majorité d’entre eux.

          C’est justement l’obsession de la sauvegarde à tout prix de notre système économique qui a conduit la majorité des pays occidentaux à réagir à la pandémie le plus tard possible, bien trop tard en fait pour s’y opposer intelligemment, d’où la catastrophe ahurissante que nous connaissons, et la solution moyenâgeuse du confinement, pour éviter une hécatombe dans chaque pays.

          Des pays qui ne sont pas obsédés par la sauvegarde de ce système économique ont réagi assez tôt, et ont ainsi pu réagir intelligemment.
          Le Vietnam, par exemple, a pu endiguer l’épidémie sans un seul mort à ce jour, et sans confiner l’ensemble de la population, mais il a du choisir de fermer dès la mi janvier sa principale frontière économique, sa frontière avec la Chine.
          (à suivre)

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        • birin // 08.05.2020 à 01h39

          (suite)
          C’est notre système économique, et l’obsession de sa sauvegarde, qui a fabriqué cette crise, le virus n’est qu’un déclencheur.
          Et celle que tu nous prédis, que tout le monde prédit, ne peut exister que dans notre système économique, où les milliardaires américains ont, parait-il, augmenté leur richesse personnelle de près de 300 milliards de dollars depuis le début de la crise.
          Rien que ces 300 milliards de dollars pourraient nourrir la moitié de l’humanité durant 3 mois. La moitié pauvre évidemment, mais ils se sont transformés en argent de poche pour ceux qui n’en avaient aucun besoin pour vivre.

          J’en conclue que le problème qui se présente devant nous n’est pas que ce système économique parte en vrille, bien au contraire.
          Et des solutions de remplacement il en existe, aujourd’hui même dans certains pays, que nous pourrions adapter. Nous ne sommes même pas obligés de les inventer de toutes pièces.
          Si nous n’avions pas l’obsession de préserver la soupe habituelle de notre système économique délirant.

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          • Patrick // 08.05.2020 à 10h14

            Le problème c’est le passage d’un système à l’autre.
            Exemple concret
            – soit convaincre 12 millions de franciliens de renoncer à leur mode de vie .. long et compliqué , ça peut prendre des décennies
            – soit se dire qu’une crise économique sévère va régler le problème ( dans le sang et les larmes ).

            L’effondrement est juste la simplification rapide d’un système devenu trop complexe

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            • birin // 08.05.2020 à 23h10

              Désolé Patrick, je ne pense pas qu’une crise économique, ou effondrement, régleront le problème, ils apporteront juste le sang et les larmes.

              La crise actuelle permet déjà aux milliardaires de l’être encore plus, et aux autres de l’être encore moins, elle ne change donc pas le système qui la crée.

              Ceux qui voient effondrement comme une solution, une remise à plat, voire une purification, se trompent lourdement.
              L’effondrement est juste la pire façon d’aborder les changements profonds et graves qui viennent, que nous avons déclenché.

              Comment passer d’un système à l’autre ?
              Un simple virus a convaincu la moitié de la population de se confiner, d’arrêter énormément d’activités, de balancer (temporairement) aux orties les sacro-saintes règles de nos saloperies de traités européens, … le tout en quelques semaines.
              Et pour atténuer le choc, pour permettre à la population de passer d’un système … au même système, le Japon (pas vraiment communiste) a instauré une sorte de revenu universel.
              Je ne détaille pas les mesures décidées par le Venezuela (bolivarien lui).

              Cela montre qu’il est possible d’imaginer des mesures d’accompagnement du passage d’un système à un autre, quand on y est bien obligé, ou que simplement on le décide, au lieu d’attendre passivement l’effondrement.

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          • Barachin // 08.05.2020 à 14h10

            L’effondrement c’est l’incapacité des Etats à répondre aux demandes élémentaires des populations (eau, nourriture, énergie, logis).

            L’effondrement est une conséquence, la conséquence de 70 ans de gabegie énergétique et d’holocauste du vivant.

            L’effondrement est inévitable, il est en cours. Le seul point d’incertitude c’est la rapidité. Si la majorité de la population continue à davantage croire dans les « lois de l’économie » qu’en celles de la physique / de la nature … alors cela va aller très vite et très fort.

            L’hécatombe pour quelques dollars de plus du fait de ceux qui croient encore que « le principal problème qui se dresse devant nous sera la crise économique qui arrive ».

            Quelle pitié 🙁

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  • Berrio // 07.05.2020 à 11h44

    Quel blabla incantatoire, obscurantiste et qui reprend les thématiques chrétiennes de la grande peur de l’an mil.
    Partons des faits et non d’hypothétiques « modèles mathématiques » https://fr.wikipedia.org/wiki/Élévation_du_niveau_de_la_mer
    À moins de nous expliquer que ce sont les prouts de mammouths qui font monter le niveau de la mer depuis la fin du dernier épisode glaciaire.

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  • Almire // 07.05.2020 à 23h52

    Beaucoup de mots pour décrire ce qui me semble être l’emprise délétère de la société thermo-industrielle sur le système terre.
    Il faut quand même admettre qu’il s’agit là d’un succès de l’espèce humaine qui a su s’affranchir (au moins momentanément) des contraintes naturelles, si on compare son développement démographique à celui des autres espèces dites supérieures : Quand même presque 8 milliards d’individus!
    Sur ce plan là, le capitalisme est la forme d’organisation économique la plus performante, du point de vue productiviste, puisqu’il a permis cette production monstrueuse qui bouleverse la biosphère.
    La compétition est la cadre qui régit l’ordre du monde vivant (y compris entre humains). Or, si nous ne sommes plus capables de repousser les contraintes naturelles qui s’imposent à tous les êtres vivants, liées à la capture d’énergie (se nourrir), à la recherche de sécurité (se défendre), à la préservation de la santé (se soigner), nous perdrons alors notre statut actuel de super-prédateur.

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    • birin // 08.05.2020 à 02h00

      Ou super-chouette ?

      Le statut de super-prédateur nous l’avons perdu depuis que nous avons pour ainsi dire éliminé les proies, sauf dans les zoos et pour les safaris.
      Nous ne sommes plus des prédateurs depuis que nous sommes des homoéconomicus.

      Sinon, les bactéries ont inventé la super-multiplication depuis plus d’un milliard d’années, elles sont championnes du monde pour s’affranchir des contraintes naturelles « au moins momentanément », jusqu’à ce qu’elles aient épuisé leur espace de vie, s’il est limité.

      S’affranchir de toute limite naturelle pour exploiter le milieu où nous vivons jusqu’à se destruction, ne serais-ce pas la définition de la démence ?

      Si la comparaison de notre super-intelligence avec celle des bactéries ne te convient pas, on peut se comparer avec les poux, ils sont certainement plus nombreux que nous, et nous sont supérieurs, puisqu’ils nous marchent sur la tête.

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      • Almire // 08.05.2020 à 09h21

        J’aime bien ta comparaison. Un peu d’humour fait toujours du bien, et en prenant du recul, notre espèce se comporte un peu comme des poux. Mais je ne pense pas que nos organismes sauront s’adapter à un changement du milieu. Sur la question de super-prédateur, j’admets que cela n’a jamais été notre statut, ce terme vient de notre vision anthropocentrée du monde.

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        • birin // 08.05.2020 à 22h40

          non, je pense que tu as raison sur ce point, l’homme était bien un super prédateur.
          Si tu regardes ce site, qui m’a beaucoup plu car il est très clair et agréablement écrit :
          https://anthropogoniques.com/
          Tu verras que les performances de l’humain en course de fond en faisaient effectivement un super prédateur, ainsi que son intelligence et la chasse en groupe (comme les loups en meute) qui lui permettaient de chasser des animaux aussi puissants que les mammouths.

          Mon exemple du pou n’était pas seulement drôle, il montre aussi que la notion de « supériorité » est, presque toujours, foireuse.
          La supériorité implique la comparaison, et la comparaison implique des critères de comparaison.
          Mais évidemment, quand on évoque la supériorité de notre espèce, race ou culture, on évalue les autres avec nos propres critères, ce qui entraîne presque mécaniquement leur infériorité.

          Par exemple, il y a moins d’un siècle on qualifiait les noirs africains d’inférieurs, presque des animaux, parce qu’ils n’étaient quasiment pas vêtus, alors que nous portions redingote et corset !
          Aujourd’hui, nous, les mêmes nous, qualifions les arabes d’attardés ou de barbares parce qu’ils sont trop vêtus, leurs femmes portent des voiles au lieu de porter le bikini, voire le monokini.

          Il nous suffit de juger les autres, humains, animaux ou même merveilles naturelles, avec nos critères pour les rendre inférieurs.

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  • astap66 // 08.05.2020 à 07h52

    Il ne faut pas parler d’anthropocène mais de capitalocène. Cessons de croire en effet que les marchandises qui dégueulent des conteneurs répondent à des besoins . Sinon, il n’y aurait pas besoin de toutes ces pubs pour nous faire changer nos habitudes, promouvoir les « Mc Do » et leurs multiples emballages et jouets jetables, les switchs et autres consoles…Bref, compte tenu du caractère social de la production, il est irresponsable de laisser à quelques individus seulement, sous prétexte qu’ils contrôlent les moyens de production et d’échange, la possibilité de prendre des décisions qui affecteront des milliards d’êtres humains Si la production est sociale, la décision sur ce qui est produit doit être prise socialement, et la production doit être distribuée socialement, pour répondre aux besoins de tous.

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  • Almire // 08.05.2020 à 09h22

    J’aime bien ta comparaison. Un peu d’humour fait toujours du bien, et en prenant du recul, notre espèce se comporte un peu comme des poux. Mais je ne pense pas que nos organismes sauront s’adapter à un changement du milieu. Sur la question de super-prédateur, j’admets que cela n’a jamais été notre statut, ce terme vient de notre vision anthropocentrée du monde.

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