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10.avril.201810.4.2018 // Les Crises

Sur « Après Daech – La guerre idéologique continue » – par François-Bernard Huyghe

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Source : François-Bernard Huyghe, 07-03-2018

Après Daech La guerre idéologique continue aborde un problème fondamental : que va devenir Daech dont la défaite sur terrain semble achevée en Syrie et Irak (sauf des poches comme avant 2013) ? Et surtout que veut-il devenir ? Comment une organisation hyperdoctrinaire a-t-elle pensé et préparé Une telle perspective historique ?.

Leurs chefs expliquent déjà que perte de leur territoire et l’effondrement de leurs forces matérielles ne sont qu’un épisode de la lutte millénaire, que le vrai triomphe appartient à celui qui conserve la volonté de se battre. Ils sont persuadés que l’appel au djihad sera renforcé par la « persécution » : le désastre apparent ne saurait dissimuler aux cœurs purs l’imminence de la victoire finale et de la fin des temps. Et Daech forme de nouveaux plans contre ses ennemis, c’est-à-dire le reste du monde. Ils justifient, ils donnent des consignes… Ces gens ne cessent d’expliquer et d’annoncer, il serait peut-être temps d’aller y voir. C’est ce que fait ce livre.

Le premier mérite est de nous mettre en garde contre l’autisme intellectuel. Il montre que l’action de l’adversaire obéit à une logique qui n’a rien à voir avec la nôtre mais qui est sans doute davantage articulée et explicite.

Il y a une dogmatique de Daech, une rhétorique, une casuistique, une géopolitique, une eschatologie, une vision du monde et une stratégie califales. Ce n’est pas parce qu’elles nous semblent absurdes qu’elles perdent tout efficace – au contraire- ni parce qu’elles nous horrifient qu’elles ne signifient rien.

L’auteur s’est attaqué à la reconstitution de ce processus idéologique en allant aux sources : pour des gens pour qui tout est ou bien permis ou bien interdit, soit conforme à la volonté divine soit abominable, le principe d’autorité est crucial et les dispositifs de justification indispensables.. L’idéologie, c’est la rencontre d’un corpus d’idées articulées, de convictions que des individus adoptent comme si elles leur venaient spontanément et d’appareils qui renforcent les communautés dans leur conviction et leur donnent une direction. La doctrine, la croyance et le rite, pour reprendre la trilogie du philosophe Slavoj Zizek : l’articulation des trois est parfaitement restituée par le jeune auteur (que j’ai eu le plaisir d’avoir pour étudiant). Avec lui, nous découvrons comment raisonne et juge l’adversaire, mais aussi les passions qui l’animent.

L’auteur pose, par exemple, clairement la question de la concurrence avec al Qaïda ou des nouvelles formes de prolifération du djihadisme. Il aborde la prospective – anticiper la stratégie future de l’organisation Daech privée ce qui fut sa base et sa justification théologique à la fois, le califat au pays de Cham-. Le triomphe de l’État islamique en 2014 – et son paradoxe : être plus extrémiste qu’al Qaïda, se vanter de crimes encore plus abominables, exclure toute alliance, affronter encore plus d’ennemis, décider de construire le califat à cheval sur deux pays en défiant toutes les puissances internationales, et pourtant y parvenir – était une surprise. Après la défaite de l’État islamique – et accessoirement le démenti de son principal « argument de vente », leur slogan « le califat durera et s’étendra » – ne créons pas les conditions d’une autre surprise. Comment l’idée peut-elle survivre à la réalité, l’utopie à l’échec et la rage à l’évidence de la faiblesse ? Comment raisonneront les soldats perdus ? Que vaudra leur propagande maintenant privée de beaucoup de ses supports ? Que voudront, que pourront les vengeurs autoproclamés du califat ? Nous ne promettons pas au lecteur qu’il trouvera la bonne prédiction dans ces quelques pages, ceci n’est pas une collection d’astrologie. Mais il aura les éléments pour former son jugement.

Source : François-Bernard Huyghe, 07-03-2018


Après DAECH, la guerre idéologique continue

L’État islamique appartient déjà au passé. L’existence du Califat n’aura été qu’éphémère et l’annonce de sa défaite militaire va inéluctablement briser l’unité de l’organisation. Mais en avons-nous réellement fini avec Daech et la menace djihadiste ?

Infliger une défaite, c’est amener l’adversaire à se convaincre qu’il a perdu la bataille et à le reconnaître. Or, comment convaincre de sa défaite un ennemi dont l’idéologie lui permet de gagner les esprits au fur et à mesure qu’il enchaîne les revers et qu’il perd du territoire ? « Être tué est une victoire. Vous combattez un peuple qui ne peut connaître la défaite », affirmait Abu Muhammad al-Adnani, ancien porte-parole de Daech.

La fin de l’État islamique en tant que proto-État ne signifie donc pas la fin du phénomène djihadiste. L’idéologie va survivre au Califat et la menace terroriste, loin de disparaître, trouvera toujours sa source dans la propagande et les processus de radicalisation. Dès lors, il apparaît aujourd’hui plus que nécessaire de parvenir, non seulement à comprendre le discours djihadiste, mais surtout à se détacher des interprétations psychotiques du terrorisme – sorte d’épidémie mondiale de folie – pour déceler la part de rationalité qui pousse ces individus à passer à l’acte. Comment les djihadistes légitiment-ils leur violence ? Quels sont leurs arguments face au discours occidental ? Comment la menace peut-elle évoluer dans un avenir proche et quelles sont les pistes politiques et théologiques à envisager pour y faire face ?

Réalisé à partir de nombreux documents de propagande, cet ouvrage vous propose de mieux comprendre l’idéologie à l’origine du terrorisme qui nous frappe…

Source : Vapress, décembre 2017

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Commentaire recommandé

Vladimir // 10.04.2018 à 06h56

Je ne peux m’empêcher de continuer a penser qu’avec Saddham et Kadhafi debout ce terrorisme ne nous frapperait pas , que les camps de migrants qui colorent nos belles villes n’existeraient pas et que nous ne serions pas obligé de lécher le fion de son altesse Erdogan pour qu’il ferme ses frontières a ces mêmes migrants et que pour qu’au passage il en profite pour nous pomper des milliards !
Maintenant que cela est dit qu’attend l’occident pour renvoyer la totalité des diplomates Américains et transférer Sarkozy et BHL au TPI dans la foulée ?
Sidération on préfère s’acharner sur  » le boucher de Damas  »
Je n’ai jamais beaucoup aimé le complotisme ,mais je serais complètement demeuré si je ne soupçonnais pas un tout petit lézard la dessous !
Il me faut relire Frankenstein , mais ca ne suffira pas , Victor, lui ,n’avait pas de but caché , même s’il n’avait rien a envier a nos stratèges !

38 réactions et commentaires

  • Vladimir // 10.04.2018 à 06h56

    Je ne peux m’empêcher de continuer a penser qu’avec Saddham et Kadhafi debout ce terrorisme ne nous frapperait pas , que les camps de migrants qui colorent nos belles villes n’existeraient pas et que nous ne serions pas obligé de lécher le fion de son altesse Erdogan pour qu’il ferme ses frontières a ces mêmes migrants et que pour qu’au passage il en profite pour nous pomper des milliards !
    Maintenant que cela est dit qu’attend l’occident pour renvoyer la totalité des diplomates Américains et transférer Sarkozy et BHL au TPI dans la foulée ?
    Sidération on préfère s’acharner sur  » le boucher de Damas  »
    Je n’ai jamais beaucoup aimé le complotisme ,mais je serais complètement demeuré si je ne soupçonnais pas un tout petit lézard la dessous !
    Il me faut relire Frankenstein , mais ca ne suffira pas , Victor, lui ,n’avait pas de but caché , même s’il n’avait rien a envier a nos stratèges !

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    • Arcousan09 // 10.04.2018 à 13h21

      Je partage votre avis totalement.
      Les attentats chez nous ne sont que la réponse à nos propres agressions.
      Est beaucoup mieux pour les populations civiles de ces pays depuis que leurs « dictateurs sanguinaires » ont disparu ?
      C’est le chaos infâme dans lequel tout le monde tue tout le monde, C’est, afin de justifier la poursuite de guerres iniques et injustifiées quand elles ne sont pas pompeusement baptisées d’humanitaires, la manipulation permanente des opinions publiques, images à l’appui…
      Erdogan, membre de ce machin: OTAN est il mieux que Saddam, Bachar, Kadhafi ???
      Il est fréquentable et c’est se foutre de nous, ouvertement.

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  • astap66 // 10.04.2018 à 07h29

    Pour moi, l’islamisme est une forme modernisée de fascisme (de type SA, qui ont précédé l’arrivée d’Hitler au pouvoir).
    Il rassemble une partie de la jeunesse arable déclassée et est soutenu par une partie des intérêts capitalistes (Arabie Saoudite, pays occidentaux…) car il permet de détourner celle-ci de revendications progressistes, comme la contestation du capitalisme, la remise en cause de la propriété privée des moyens de production…
    Je suis très inquiète de la situation aujourd’hui, avec la soit-disant attaque chimique de Douma.
    C’est tellement évident que tout est truqué.
    Les intérêts capitalistes veulent la guerre.
    C’est même, de leur point de vue, une nécessité.

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    • Jean // 10.04.2018 à 08h18

      Les occidentaux, tout occupés qu’ils sont à leurs divertissements, oublient que nous sommes en guerre, que nous les avons déclarées contre des pays qui ne nous avaient rien fait et que celles-ci on déjà faites, au bas mot, quatre millions de morts au moyen orient. Peut-on imaginer une guerre qui ne fasse de victimes que dans un seul camp ?

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    • vinel // 12.04.2018 à 00h00

      Et bien oui,ils nous préparent une apothéose sanglante…pour le pouvoir économique.
      Mais,nous avons vécu une démarche semblable à celle des membres de Daech.
      En 1914 combien d’européens sont partis la fleur au fusil avec des mots comparables de part et d’autre du Rhin: »Dieu est avec la France « et ou » nous serons vainqueurs parce que dieu est avec nous »(approximatif dans la lettre et en allemand pour une part.
      ces affirmations étaient gravées sur les boucles des ceinturons ou casques .
      Les cannons et armes ainsi que les soldats étaient bénis par des représentants des églises…
      Nous savons les terribles heures et le nombre de tués,des hommes partis à la guerre avec des convictions très fortes…et la presque certitudes de mourir.
      Pour des raisons différentes,de part et d’autre, des hommes préparés psychologiquement ont enduré l’impensable.
      Des hommes du XXI siecle ,préparés pour un espoir extraterrestre sont devenus nos ennemis de tous les instants.
      Nous devons,pour faire face au danger qu’ils représentent,prendre en compte cette volonté forgée par des préparations de meurtriés qui n’ont de salut que dans l’accomplissement de l’espoir que leur donne leurs croyance.
      Donnons leur un espoir de vivre bien sur terre avec leurs semblables pour déjouer la marche infernale.

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  • J // 10.04.2018 à 07h37

    Je signale un livre en train de sortir en français, qui explique comment l’Islam a pu, tout au long de son histoire, inspirer l’islamisme et le terrorisme qui ne sont pas d’aujourd’hui : https://editionstatamis.com/2018/03/05/lislam-dans-le-terrorisme-islamique-ibn-warraq/ (Ibn Warraq est connu pour l’ouvrage « Pourquoi je ne suis pas musulman », L’Age d’Homme, 1999 (pour la traduction française).

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  • Aladin0248 // 10.04.2018 à 07h37

    La bête blessée présente de nombreux soubresauts comme une vipère coupée en morceaux. Il y a longtemps qu’elle serait morte et peut-être même n’aurait-elle jamais existé si elle n’avait pas été conçue et entretenue par l’Angleterre d’abord puis par l’Empire US ensuite. Je pense que les nombreux articles de ce blog l’ont amplement démontré !

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    • J // 10.04.2018 à 08h22

      Il faudrait enfin ouvrir les yeux : le djihadisme, tuer ou se faire tuer pour faire triompher la loi de l’Islam, est l’idéal de sainteté proposé explicitement par le Coran en de très nombreux versets (par exemple 2:216, 4:95, 8:39, 8:65, 9:29, 9:39, 9:111).

      Exactement comme vivre dans la pauvreté extrême, ne pas se soucier de ce qu’on bouffera demain, tendre l’autre joue, est l’idéal de sainteté proposé par l’Evangile.

      Que la grande majorité des musulmans comme des chrétiens n’arrivent pas à se conformer à leur idéal, par ignorance, par manque de courage ou de conviction, n’implique pas qu’ils y soient opposés par principe et s’y opposeront toujours.

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      • calal // 10.04.2018 à 08h54

        Et l’ideal du materialisme consumeriste neoliberal qui est de prendre le max de fric le plus vite possible en speculant en nanoseconde aux 4 coins du monde avant de se barrer recommencer autre part pour pouvoir claquer le pognon ainsi detourne en putes et en cocaine? Etre pret a tout en echange de l’argent necessaire pour acceder a des besoins artificiels de consommation?

        n’est ce pas ca le but de tous les athees du monde?

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        • Paul // 10.04.2018 à 10h08

          Vraiment dommage la dernière phrase fout tout à la benne …..

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          • calal // 10.04.2018 à 13h17

            Je repondais a j qui laissait entendre (si j’ai bien compris ce dont je ne suis pas sur) que tous les musulmans sont des djihadistes en puissance et tous les cathos des cocos ou des ermites…

            « Que la grande majorité des musulmans comme des chrétiens n’arrivent pas à se conformer à leur idéal, par ignorance, par manque de courage ou de conviction, n’implique pas qu’ils y soient opposés par principe » ( et s’y opposeront toujours. ????)

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        • JCH // 10.04.2018 à 10h14

          « Le but de tout les athées du monde »… Vous avez trouvé ça où? Si c’est votre expérience des athées parmi vos connaissances, il n’est pas interdit de changer de fréquentations.

          Si je voulais faire de l’humour, je vous mettrais au défi de prouver ce que vous avancez en me citant le ou les passages qui le démontrent dans les écritures qui constitutent le fondement de l’athéisme… 🙂

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      • Fabrice // 10.04.2018 à 08h55

        Mais comme le Coran l’évangile connaît aussi son lot d’appel au massacre des autres cultes, cultures et inversement pour le Coran pour la pauvreté etc.

        Ces écrits quoi qu’on en dise ont été moulte (4 pts pour le terme :-D) fois remaniés et sont le fruit de l’égo humain, et il faut souvent fouiller profond pour trouver le message d’origine. Le gros problème c’est que ces textes sont pris au pied de la lettre à la fois par les plus fanatiques que leur détracteurs.

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        • DUGUESCLIN // 10.04.2018 à 09h04

          Ce que vous dites m’étonne.
          Je n’ai jamais lu dans les Evangiles d’appel au massacre (des autres cultes).
          J’ai également lu le Coran et le Sowen livre du taoisme car je m’intéresse à la spiritualité humaine dans le monde. Je pense qu’il faut lire d’abord et discuter ensuite.

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          • Fabrice // 10.04.2018 à 09h36

            voici une petite comparaison entre ancien et nouveau testament (l’ancien testament est un puit sans fond de violence) :

            http://atheisme.free.fr/Contributions/Violence_dans_la_bible.htm

            le problème ce n’est pas ces messages qui pour la plupart sont des ajouts aux messages d’origine mais l’interprétation ou la prise au pied de la lettre pour des passages qui sont des paraboles, qui ont menés aux croisades (cathares, contre l’islam, …) et pour d’autre au djihad,…

            tiens un petit ajout :

            Luc 14.26. Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple.

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            • DUGUESCLIN // 10.04.2018 à 12h39

              L’ancien testament n’a rien à voir avec le nouveau. Il en est une sérieuse remise en cause.
              Vous aviez cité les Evangiles, il n’ y a aucun appel au massacre. Haïr ne signifie pas massacrer.
              Haïr, dans le contexte, signifie ne pas donner la priorité aux attachements terrestres. Luc n’appelle pas à massacrer. La traduction grecque, latine puis française de l’araméen prête à confusion.
              S’amuser à faire des guéguerres de religion est un piège utilisé par les totalitaristes.

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            • azert // 10.04.2018 à 13h09

              Sortie d’un contexte exégetique, la citation que vous donnez est une absurdité.
              Seule l’exegèse peut rendre au texte sa vraie valeur et au mot « Évangile » sa vraie signification, à savoir : Bonne nouvelle.
              Seulement il est indispensable pour cela de vouloir courir le risque de faire de « l’exégèse », courir le risque de ne parler que de ses propres fantasmes, peurs, névroses ; mais peut être aussi ce faisant (et pas tout seul dans son coin ou dans l’entre-soi d’une pensée univoque et sécurisante), de les dépasser.
              Sans courir ce risque on laisse le champ libre à ceux pour qui les écrits qui servent d’appui aux doctrines deviennent des doctrines et rien que celà. Ou encore aux psychopathes qui ont clairement pour objectif de détruire, qui que ce soit et qui que ce soit.

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              Alerter
            • Owen // 10.04.2018 à 20h02

              La Bible est formée de l’Ancien et du Nouveau Testament.

              L’Ancien Testament est celui des juifs (à peu de choses près). C’est le livre des hébreux (« errants », étymologiquement), présents au P.O. et M.O. parmi les cités-états. Ces peuples sans terre se sont donné un sort commun, avec une légende dorée, un Dieu exigent pour maintenir cohésion, vengeur et parfois cruel contre les autres pour protéger un « peuple élu » et non plus de parias. Aucun prosélytisme dans cette religion.

              Jésus, juif lui-même, s’est dit le messie (attendu des juifs), a formé son groupe de disciples (équivalent d’un ashram), pour enseigner (évangéliser) une nouvelle philosophie (l’amour du prochain, le pacifisme – la joue gauche -, le pardon – la prostituée -, la confiance – les miracles -…). Pas de violence dans les textes hormis les marchands du temple, (par intuition anticapitaliste déjà?) et le prosélytisme (toute la question).
              Elle est pleinement exprimée par contre dans la littérature particulière de Saint Jean et son Apocalypse.

              Les juifs ont hésité mais pas reconnu Jésus (hérétique), d’où le schisme. Et ce rapport de faux frères, depuis, avec un livre « volé », devenu « l’Ancienne Alliance » (le livre historique, si on veut) pour les chrétiens qui se donnent « la Nouvelle Alliance » avec l’évangile.

              Avec maintenant 3 monothéismes à partir d’un même livre, c’est encore plus compliqué…

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          • DUGUESCLIN // 10.04.2018 à 16h49

            Dans toutes les civilisations il y a des chemins de la sagesse. Christianisme bouddhisme, soufisme, taoisme et autres. La vie spirituelle est une des dimensions propre à l’être humain.
            Il ne faut pas confondre, ceux qui déforment et utilisent les religions à des fins politiques avec ceux, qui au travers de la religion, cherchent une dimension spirituelle de paix et de sagesse. Les idéologies anti-religieuses peuvent tout autant être dévoyées à des fins politiques en imposant de façon totalitaire une vision idéologisée de l’humanité.

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        • J // 10.04.2018 à 09h08

          Quelque jugement qu’on porte sur la motivation, elle est là, on ne la combattra pas en la traitant par le mépris (pas par la haine non plus), mais d’abord en la regardant en face.

          Je signale que même Averroès, régulièrement présenté comme un modèle d’Islam intelligent et éclairé, adhérait à la doctrine du djihad (au sens conquête militaire de la planète pour la soumettre à la loi d’Allah).

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          • Jean // 10.04.2018 à 14h28

            => Je signale que même Averroès, régulièrement présenté comme un modèle d’Islam intelligent et éclairé, adhérait à la doctrine du djihad (au sens conquête militaire de la planète pour la soumettre à la loi d’Allah).

            Comme les penseurs chrétiens adhéraient aux croisades…

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        • christian gedeon // 10.04.2018 à 09h14

          Pouvez vous me citer un appel au massacre dans les Evangiles? juste comme çà pour voir.Votre réaction est symptomatique de l’état d’esprit que j’appelle « tout est égal à tout »…

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          • red2 // 10.04.2018 à 10h05

            Il y en a plein: sodome, le veau d’or, la destruction des idoles… Quand aux athées, desolé mais ont peut avoir une morale et humaniste en plus sans croire à des délires révélés!

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            • J // 10.04.2018 à 10h18

              Sodome n’est pas un appel au massacre et n’est pas dans l’Evangile. A la rigueur il y a Luc 19:27, mais la doctrine chrétienne le considère unanimement comme un élément d’une fiction inventée par Jésus à des fins didactiques (ça peut se discuter historiquement, le contexte est troublant, mais c’est ce qui a été retenu qui compte).

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            • Koui // 10.04.2018 à 10h42

              Red2, tu confonds l’ancien testament qui est plein d’appels au génocide et à l’intolérance, avec les évangiles qui sont d’une nature très différente.

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            • Mouise // 10.04.2018 à 10h44

              C’est une plaisanterie ?

              Car autrement Ch. Gedeon vous parle des Evangiles et vous lui opposez des passages du Pentateuque… Autant dire que Jean Jaurès a vécu sous Louis XIV …

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            • red2 // 10.04.2018 à 11h43

              Il me semble qu’aucune des 3 religions du livre ne renie l’ancien testament! Par ailleurs il ne me semble pas que l’histoire de l’église démontre une grande aversion aux massacres… vous allez me dire aussi que les croisades, l’inquisition, la question, c’est une preuve d’ouverture? Personnellement je n’est pas besoin de vérités revelés et de sectes qui ont réussi pour avoir une morale humaniste désintéressée que je ne retrouve malheureusement que trop peu souvent chez les croyants…

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            • Fabrice // 10.04.2018 à 12h44

              Dire que la bible n’a pas d’appel a la violence est bien une erreur que le nouveau testament en contient bien moins que l’ancien (les 2 sont dans la bible) est largement exact et beaucoup sont probablement des ajouts au message original vu que le texte n’a pas été fait du temps de J.C.

              Mais en faire un texte pacifique, non mais il faut le remettre dans son contexte, les influences qui ont abouti à sa mise en forme actuelle et rester modeste et lucide quand on critique d’autres textes car quand intervient l’humain dans des dogmes intervient inéluctablement les passions parfois dangereuses.

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            • J // 10.04.2018 à 13h08

              A red2 : « religions du livre » est une dénomination islamique que les juifs et chrétiens n’ont pas à entériner. Dans sa fameuse interview à Al Djazira (qu’on n’y reprendra pas), Wafa Sultan a bien fait remarquer que quand on prétend respecter les gens on commence par les nommer comme ils se nomment eux-mêmes.

              Accessoirement il y en a bien plus de trois.

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  • Nerouiev // 10.04.2018 à 07h49

    En miroir de la guerre idéologique du djihad il y a la guerre idéologique menée par les médias mainstream. Je n’ai jamais pu mener la moindre discussion avec les gens qui, par manque de temps ou simple confiance, sont convaincus que Poutine est un tyran, qu’il a éliminé ses adversaires pour être élu et que la Russie veut reconquérir ses anciens pays de l’ex URSS. Face à ces sortes d’acte de foi la diplomatie n’a que peu de poids et seule la force à montrer, mais sans la finaliser, peut la remplacer. Prendre le mot force dans tous les sens aussi bien morale que militaire.

      +19

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  • Catalina // 10.04.2018 à 07h52

    Sans soutien financier gigantesque, Daesh n’aurait pas pris une telle ampleur…. Alors idéologie ou pas, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Trouvez qui finance et l’idéologie risque d’en prendre un sacré coup…Ou alors les mercenaires travaillent gratuitement ? car il y en avait bcp en Syrie, des mercenaires sans religion hormis celle du dieu argent.

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    • Nerouiev // 10.04.2018 à 09h29

      Pour renchérir dans votre sens j’ajouterai que sans les soutiens financiers, d’où qu’ils viennent, l’idéologie des pouvoirs médiatiques n’existerait pas non plus.

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  • Koui // 10.04.2018 à 10h46

    Il faudrait éliminer les dernières poches de Daech. Malheureusement, les américains et les israéliens bombardent l’armée syrienne lorsqu’elle s’en approche. On finira par croire qu’ils préfèrent que Daech continue à exister pour s’en servir contre les syriens et les irakiens.

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  • ORSAY // 10.04.2018 à 11h46

    je rejoins astap66 sur l’état d’inquiétude que je ressens depuis hier
    cette guerre annoncée ne ressemblera pas aux précédentes car elle ne concerne pas un dictateur esseulé mais mettra aux prises toutes les grandes puissances, nucléarisées de surcroît, USA, Russie, Angleterre, France, Israël, sans compter l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Syrie elle-même
    je suis, d’autre part, très inquiet de la possibilité qui nous sera laissée d’exprimer des opinions dissidentes; la guerre justifiera de museler tous les médias sans même s’embarrasser du prétexte de fake news
    je pense sincère que « les crises » a du souci à se faire (et je ne parle pas de RT France ou Spoutnik) et que nous devrions d’ores et déjà réfléchir à d’autres moyens pour continuer à échanger avant la survenue du « blackout »

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  • Betula // 10.04.2018 à 12h14

    « Il y a une dogmatique de Daech, une rhétorique, une casuistique, une géopolitique, une eschatologie, une vision du monde et une stratégie califales »

    Cette phrase est le condensé de l’outil intellectuel de l’Islam combattant.
    La plupart des mots employés appartiennent à la sphère religieuse dans sa composante doctrinale.
    Or le religieux dispose de deux armes quasi absolues, tant que le système dont il se réclame, sa religion, est opérant, le temps et la vérité cette dernière engendrant la certitude donc la ténacité transgénérationnelle.
    La religion n’est pas une idéologie, elle est ce qui prend dans sa totalité corporelle et intellectuelle l’individu qui y adhère, de façon absolue.
    Cet absolu permet le dépassement de tout entendement et de chaque individu, la mort n’est que passage vers la félicité éternelle et l’outrance, car celui qui détient « la vérité » doit tout faire, je dis bien « tout » pour la faire triompher !
    Or notre mode de pensée hédoniste et rationaliste même s’il se mâtine d’émotionnel, ne peut penser cette démarche.
    Comprendre l’autre est déjà le dominer …. Qui domine actuellement à ce jeu ?

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  • Pinouille // 10.04.2018 à 17h10

    « L’idéologie, c’est la rencontre d’un corpus d’idées articulées, de convictions que des individus adoptent comme si elles leur venaient spontanément et d’appareils qui renforcent les communautés dans leur conviction et leur donnent une direction. »

    Voilà un thème passionnant: les mécanismes de construction d’une conviction à l’échelle individuelle (et son évolution vers le fanatisme institutionnalisé).

    Il me semble que les cas d’endoctrinement français (et autres) qui ont amené à la perpétuation d’attentats devraient soulever les question qui s’imposent sur la capacité du pays à proposer à sa jeunesse une éducation (libre-arbitre) et un projet de vie plus alléchant que d’aller se faire exploser dans la foule. Toute renonciation éducative est toujours payée au centuple.

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  • Adéchoix // 10.04.2018 à 17h15

    c’est une affaire de testostérone exemple : Edouard Philippe promet une «réaction» française qui «dira des choses de ce que nous sommes». Bon je tente une réponse, un pays 100% du pib à découvert, un pays ou nos vieux essayent de survivre avec leur retraite, un pays ou les 1% essayent d’en avoir un peu plus etc etc .
    J’ai regardé ce que veut dire contre Feu :allumé pour arrêter un incendie en créant un espace vide.
    J’ai bien peur de vous dire, « on est dans le vide »

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  • Claudine Koch // 13.04.2018 à 20h36

    Quand on sacrifie son idéal à soi même en s’en prenant aux autres, c’est la mort, terroriste ou pas. Et la dictature, qu’elles dépendent de lois religieuses ou laïques. Et le nationalisme ou repli identitaire , ce qui n’est quand même pas la même chose. Si puissance rimait avec générosité, cela ferait longtemps que pour certains, à l’image de Ballavoine minimum, la planète serait verte. Mais combien d’habitants supporteraient elle? Dieu, Râ, c’était le soleil, cela l’est toujours en fait dans nombres endroits du globe mais il est à craindre qu’in ne s’essouffle lui aussi si le vent continue à s’en mêler. C’est pas grave, avec la montée des eaux et le réchauffement climatique, on vivra tous dans des bulles aéronefs camping car…, si si, j’ai vu des dessins de prototypes, il y a plus de vingt ans…

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