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6.novembre.20166.11.2016 // Les Crises

Syrie : Empêcher l’effondrement du régime Assad, entretien avec Gilbert Achcar

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Source : Blog Mediapart, Gilbert Achcar, 31-10-2015

Entretien avec Gilbert Achcar conduit par Ilya Budraitskis. Le 17 octobre 2015, Zakaria Malafji, membre de l’Armée syrienne libre à Alep, déclarait à un journaliste du Guardian: «Le régime d’Assad a avancé de 6 km le vendredi 16 octobre et s’est emparé de trois villages. Les Russes nous ont arrosés avec des bombes, y compris sur les zones habitées par des civils. Ils veulent tout nettoyer afin que les tanks du régime et même les fantassins puissent avancer.» Paul Khalifeh rapportait de Beyrouth, le 18 octobre, sur les ondes de RFI qu’Hassan Nasrallah avait déclaré lors de la cérémonie en hommage «à l’un des plus importants chefs militaires du Hezbollah, Hassan Hussein al-Hage tuée en Syrie la semaine dernière que ce commandant est mort au combat en participant avec ses troupes à l’offensive de l’armée syrienne dans la province d’Idleb, près de la Turquie, très loin du Liban». Nasrallah a conclu: «La bataille actuelle est essentielle et décisive.Nous sommes présents partout où nous devons l’être.» Selon P. Khalifeh, basé à Beyrouth: «Des experts évaluent à 10’000 le nombre de combattants du Hezbollah actuellement déployés en Syrie.»Afin de contextualiser et de saisir les lignes de force de la guerre civile en Syrie et les interventions de la Russie comme des forces militaires occidentales, Ilya Budraitskis s’est entretenu avec Gilbert Achcar. Nous présentons ci-dessous la traduction français de cet entretien. (Rédaction A l’Encontre)*****

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Entretien avec Gilbert Achcar conduit par Ilya Budraitskis

Le 17 octobre 2015, Zakaria Malafji, membre de l’Armée syrienne libre à Alep, déclarait à un journaliste du Guardian: «Le régime d’Assad a avancé de 6 km le vendredi 16 octobre et s’est emparé de trois villages. Les Russes nous ont arrosés avec des bombes, y compris sur les zones habitées par des civils. Ils veulent tout nettoyer afin que les tanks du régime et même les fantassins puissent avancer.» Paul Khalifeh rapportait de Beyrouth, le 18 octobre, sur les ondes de RFI qu’Hassan Nasrallah avait déclaré lors de la cérémonie en hommage «à l’un des plus importants chefs militaires du Hezbollah, Hassan Hussein al-Hage tuée en Syrie la semaine dernière que ce commandant est mort au combat en participant avec ses troupes à l’offensive de l’armée syrienne dans la province d’Idleb, près de la Turquie, très loin du Liban». Nasrallah a conclu: «La bataille actuelle est essentielle et décisive.Nous sommes présents partout où nous devons l’être.» Selon P. Khalifeh, basé à Beyrouth: «Des experts évaluent à 10’000 le nombre de combattants du Hezbollah actuellement déployés en Syrie.»

Afin de contextualiser et de saisir les lignes de force de la guerre civile en Syrie et les interventions de la Russie comme des forces militaires occidentales, Ilya Budraitskis s’est entretenu avec Gilbert Achcar. Nous présentons ci-dessous la traduction français de cet entretien. (Rédaction A l’Encontre)

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Ilya Budraitskis: Il y a plusieurs jours (30 septembre) que les opérations militaires russes en Syrie ont débuté; les objectifs et la stratégie de cette opération restent peu clairs. L’explication donnée par les autorités russes n’est pas évidente. D’un côté, elles affirment que la raison principale de cette opération est de combattre l’Etat islamique et, de l’autre, ainsi que Poutine l’a fait aux Nations unies [le 28 septembre], elle est présentée comme une contribution visant à légitimer le gouvernement d’Assad. D’après vous, quel est le véritable objectif de cette opération ?

Gilbert Achcar: La raison officielle initiale donnée pour l’intervention a été façonnée pour que la Russie obtienne un feu vert occidental, en particulier américain. Dans la mesure où les pays occidentaux bombardent l’Etat islamique en Syrie, ils n’étaient certainement pas en mesure de formuler des objections à la Russie de faire de même. C’est avec ce prétexte que Poutine a vendu son intervention à Washington avant de la mettre en œuvre, et Washington a officiellement acheté. Au tout début, avant que la Russie planifie le commencement des bombardements, les déclarations de Washington saluaient la contribution de la Russie au combat contre l’Etat islamique. C’était, bien entendu, complètement illusoire – une supercherie. Mais je serais très surpris si, à Washington, ils s’imaginaient réellement que la Russie déployaient des forces en Syrie pour combattre l’Etat islamique.

Ils ne peuvent ignorer que le véritable objectif de l’intervention russe est de consolider le régime de Bachar el-Assad. Le fait est que Washigton partage le véritable objectif de l’intervention de Moscou: empêcher l’effondrement du régime Assad. Depuis la première phase du soulèvement en Syrie, l’administration des Etats-Unis, même lorsqu’elle commença à dire qu’Assad devrait se retirer, a toujours insisté sur le fait que le régime devrait rester en place. Contrairement ce qu’imaginent des critiques simplistes des Etats-Unis, l’administration Obama n’est en aucune mesure impliquée dans une affaire de «changement de régime» en Syrie – c’est plutôt le contraire qui est vrai. Elle souhaite uniquement un régime Assad sans Assad. C’est la «leçon» qu’elle a tirée de l’échec catastrophique des Etats-Unis en Irak: rétrospectivement, elle pense que les Etats-Unis auraient dû opter pour un scénario que l’on pourrait qualifier de «saddamisme sans Saddam», plutôt que de démanteler les appareils du régime iraken.

C’est la raison pour laquelle l’intervention de Poutine était vue plutôt favorablement par Washington. Il y a beaucoup d’hypocrisie dans la plainte actuelle de l’administration Obama sur le fait que la plus grande partie des frappes russes sont dirigées contre l’opposition syrienne n’appartenant pas à l’Etat islamique. Ils blâment la Russie pour ne pas frapper suffisamment l’Etat islamique: si la proportion des frappes russes contre l’Etat islamique avaient été plus importante, leur collusion leur aurait été plus confortable. Ils se seraient opposés dans une bien moindre mesure aux frappes consolidant le régime Assad. Et, pourtant, l’espoir de Washington est que Poutine empêchera non seulement un effondrement du régime et le consolidera, mais qu’il contribuera également à aboutir à une espèce de résolution politique du conflit. Pour l’heure, cela relève plus du prendre ses désirs pour une réalité que d’une concrétisation que de cette option.

L’objectif central de l’intervention militaire russe en Syrie était d’étayer le régime en un moment où ce dernier subissait de fortes pertes depuis l’été dernier. Assad lui-même a reconnu en juillet 2015 l’incapacité du régime de conserver des fractions de territoire qu’il contrôlait jusque-là. L’intervention de Moscou a pour objectif d’empêcher l’effondrement du régime et de lui permettre de reconquérir le territoire qu’il a perdu au cours de l’été passé. C’est là l’objectif fondamental et premier de l’intervention russe.

Il y a toutefois un second but, qui dépasse largement la Syrie et qui se traduit dans le fait que la Russie a envoyé en Syrie une certaine sélection de ses forces aériennes de combat et a procédé à des tirs de missiles depuis la mer Caspienne. Cela apparaît un peu comme le «moment du Golfe» de l’impérialisme russe. Ce que je veux dire par là, c’est que Poutine réalise, à plus petite échelle, ce que les Etats-Unis réalisèrent en 1991 lorsqu’ils firent étalage de leur armement avancé contre l’Irak au cours de la première guerre du Golfe. C’était une manière de dire au monde: «Voyez à quel point nous sommes puissants! Voyez quelle est l’efficacité de notre armement!» Et c’était là un argument majeur pour la réaffirmation de l’hégémonie américaine en un moment historique crucial. La Guerre froide touchait à sa fin – 1991 se révéla, comme vous le savez bien, la dernière année d’existence de l’Union soviétique. L’impérialisme américain avait besoin de réaffirmer la fonction de son hégémonie au sein du système mondial.

Ce que Poutine fait actuellement avec cette démonstration de force revient à dire au monde: «Nous, Russes, possédons aussi un armement avancé, nous pouvons aussi être à la hauteur, et nous sommes en réalité plus fiables que les Etats-Unis.» L’intimidation machiste de Poutine contraste fortement avec l’attitude timide de l’administration Obama au Moyen-Orient au cours des dernières années. Poutine se gagne des amis dans la région. Il a développé des relations avec l’autocrate contre-révolutionnaire d’Egypte Sissi ainsi qu’avec le gouvernement irakien. L’Irak et l’Egypte sont deux Etats qui étaient considérés comme appartenant à la sphère d’influence des Etats-Unis, et pourtant les deux soutiennent l’intervention russe, les deux achètent des armes russes et développent des rapports militaires et stratégiques avec Moscou.

Cela est, bien entendu, une percée majeure pour l’impérialisme russe dans sa concurrence avec l’impérialisme des Etats-Unis. De ce point de vue, l’intervention en cours de la Russie devrait être vue comme faisant partie de la compétition inter-impérialiste. Il y a plus de 15 ans, je considérais que la guerre au Kosovo faisait partie d’une nouvelle Guerre froide. Cette caractérisation était critiquée à l’époque; nous sommes désormais en plein dedans, c’est une chose manifeste.

Nombreux sont ceux qui affirment que ce qui se passe aujourd’hui en Syrie, avec l’intervention russe, relève d’un échec complet de la politique des Etats-Unis. D’autres pensent qu’il y a un dessein caché des Etats-Unis pour que ceux-ci impliquent la Russie dans le conflit. Et il semble, en outre, qu’il y ait une véritable division au sein des élites américaines autour de la question syrienne. Quelle est, selon vous, la position des Etats-Unis dans cette situation ?

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Il y a assurément, aux Etats-Unis, un désaccord ouvert au sommet en ce qui concerne la Syrie. A propos de la fourniture d’aide à l’opposition dominante syrienne, ce n’est pas un secret qu’il y a eu une querelle entre Obama et Hillary Clinton, lorsque cette dernière était secrétaire d’Etat, et d’autres, au sein de l’armée et de la CIA, partageant ses vues. En 2012, lorsque ce débat commença, la force d’opposition principale, l’Armée syrienne libre, était encore en position dominante. C’est en fait la faiblesse de cette opposition syrienne – faiblesse qui tient à l’absence de soutien de la part de Washington et, en particulier, au veto des Etats-Unis à la fourniture de sa part de moyens de défenses anti-aériennes – qui a permis aux forces islamiques «djihadistes» de développer une opposition en parallèle qui est devenue ensuite plus importante dans l’affrontement armé contre le régime syrien. Ceux qui étaient partisans d’un soutien à l’opposition alors dominante, comme H. Clinton et celui qui était alors directeur de la CIA, David Petraeus, sont maintenant convaincus que les événements ont montré qu’ils avaient raison, que le développement catastrophique de la situation en Syrie est, dans une large mesure, un résultat de la mauvaise politique d’Obama.

En effet, Obama fait face à un bilan très négatif de sa politique vis-à-vis de la Syrie. Il s’agit d’un désastre complet, quel que soit l’angle sous lequel vous l’analysez, humanitaire ou stratégique. Les pays de l’Union européenne sont inquiets de la très grande vague de réfugiés, laquelle est la conséquence d’un désastre humanitaire massif. L’administration Obama tente de se consoler en affirmant que la Russie glisse dans un piège, que cela sera son deuxième Afghanistan. Ce n’est pas un hasard si, lors de ses récentes critiques de l’intervention russe, Obama a utilisé le terme de «bourbier»: un mot utilisé pour les Etats-Unis au Vietnam et pour l’Union soviétique en Afghanistan. On dit donc maintenant que la Russie s’empêtre dans un bourbier en Syrie. C’est encore là prendre ses désirs pour des réalités. Le but consiste à adoucir à amortir l’effet d’un échec majeur.

Pour l’heure, il semble en fait que des alliés principaux des Etats-Unis, comme l’Allemagne et la France, n’expriment pas une position absolument négative quant à l’intervention russe. Pensez-vous que l’intervention russe ait provoqué une division entre les Etats-Unis et l’Europe et qu’elle pourrait offrir à la Russie une possibilité de traiter avec l’Union européenne séparément des Etats-Unis ?

Je ne le crois pas. Tout d’abord, il n’y a pas de différences majeures entre les positions française et américaine. Elles sont en réalité assez proches. La position allemande est légèrement différente parce qu’elle n’est pas directement engagée dans une action militaire contre l’Etat islamique. La France a critiqué la Russie pour cibler l’opposition n’appartenant pas à l’Etat islamique. Et la position française est très stricte au sujet d’Assad. A l’instar de Washington, et même plus catégoriquement, Paris affirme qu’il doit s’en aller et qu’il ne peut y avoir de transition politique en Syrie avec sa participation. Et c’est, en fait, assez manifeste parce que si une transition politique doit être fondée sur un accord, un compromis entre le régime et l’opposition, il est impossible que cette dernière accepte un gouvernement conjoint sous la présidence de Bachar el-Assad. La position de Washington et de Paris suppose cela. Par contraste avec celle de Moscou, qui considère Assad comme le président légitime et insiste que tout accord doit être approuvé par lui. Il y a pour l’heure un écart significatif entre les deux positions.

Ainsi que je vous l’ai dit, Washington et ses alliés européens prennent leurs désirs pour des réalités. Ils espèrent que, une fois le régime syrien consolidé, Poutine exercera une pression sur ce dernier afin d’ouvrir la voix à un compromis aux termes duquel Assad accepterait de remettre son pouvoir après une période transitoire dont le point culminant serait des élections. Angela Merkel, bien qu’elle ait rectifié sa position le jour suivant, a déclaré à un moment donné que la communauté internationale devrait s’accorder avec Assad. Et nous avons entendu la même chose en provenance de plusieurs secteurs en Europe comme aux Etats-Unis: «Après tout, Assad est mieux que l’Etat islamique. Nous pouvons faire des affaires avec lui. Mettons-nous d’accord sur une espèce de transition avec lui.» C’est, en réalité, contre-productif. Cela n’aboutit qu’à unifier l’opposition n’appartenant pas à l’Etat islamique contre cette perspective. L’opposition armée comprend toutes les nuances de «djihadisme», chacune surenchérissant sur l’autre dans son opposition à Assad. Il n’est pas possible qu’une quelconque fraction crédible de l’opposition puisse accepter un accord impliquant une présence continue d’Assad. Son départ est une condition indispensable à tout accord politique visant à mettre un terme à la guerre en Syrie. Sans cela, elle ne s’arrêtera pas.

Washington a émis de nombreuses déclarations hypocrites condamnant l’action russe, même s’il lui a tout d’abord donné le feu vert. La raison principale à cela tient dans le fait que l’administration Obama ne veut pas apparaître comme soutenant ouvertement le sauvetage du régime Assad et, ainsi, se mettre à dos les sunnites de la région, tels qu’elle les voient. Les Etats-Unis utilisent en réalité l’intervention russe pour enfoncer un coin entre Moscou et les pays à majorité sunnite. Les Saoudiens ont commencé des discussions avec la Russie et on rapporte qu’ils ont proposé un accord visant à augmenter les prix du pétrole comme récompense d’un changement d’attitude de la Russie vis-à-vis de la Syrie. Et ils sont actuellement très déçus par l’intervention de Moscou, bien qu’il soit possible qu’ils espèrent que Poutine impose finalement un départ d’Assad.

Au même moment, toutefois, des secteurs comme les Frères musulmans et les chefs religieux du royaume saoudien ont appelé à la guerre sainte contre le deuxième Afghanistan russe, en symétrie frappante avec la qualification par l’Eglise orthodoxe russe de guerre sainte pour ce qui a trait à l’aventure militaire de Poutine. Notez la différence entre les guerres impérialistes précédentes et celles de la période récente: la guerre était considérée comme religieuse uniquement du côté «musulman». Désormais, pour la première fois dans une histoire longue, nous avons un affrontement de «guerriers sacrés»! En ce sens, Poutine un est cadeau de Dieu pour les djihadistes: l’ennemi parfait.

Comme vous le savez probablement, le général iranien Qasem Soleimani a effectué une visite secrète à Moscou cet été. C’est après cette rencontre qu’a été prise la décision finale concernant l’intervention russe. L’Iran a joué un rôle clé dans cette décision. A votre avis quel intérêt l’Iran a-t-il à une intervention russe ?

L’Iran partage avec la Russie un intérêt commun à préserver le régime Assad, qui est un allié stratégique pour les deux pays. Pour l’Iran, la Syrie représente un lien clé dans un axe qui va de Téhéran au Hezbollah du Liban en passant par l’Irak et la Syrie. La Syrie joue un rôle crucial pour les fournitures que l’Iran transmet au Hezbollah; elle accorde aussi à l’Iran un accès stratégique à la Méditerranée. Pour la Russie, la Syrie est le seul pays sur la Méditerranée qui héberge des bases navales et aériennes russes. Ces raisons expliquent l’actuelle contre-offensive qui se déploie en Syrie associant les forces du régime Assad, les troupes iraniennes (directement ou par procuration) et les frappes aériennes russes. En fait, le régime Assad est complètement dépendant de l’Iran depuis quelque temps déjà. C’est l’Iran qui mène le jeu en Syrie. La Russie exerce également beaucoup d’influence sur Damas puisqu’elle en est le principal fournisseur d’armes. Le rôle de la Russie est devenu beaucoup plus important en Syrie suite à cette intervention directe. En Occident certains accueillent favorablement cette intervention russe en pensant que cela diminuera le rôle de l’Iran, mais cela revient de nouveau à prendre ses désirs pour des réalités.

Les médias russes décrivent la situation en Syrie comme si ce pays avait un gouvernement légitime et un ordre «normal» et que les différentes forces anti-gouvernementales ne cherchaient qu’à détruire l’Etat et à introduire le désordre. D’après un autre point de vue, le régime Assad aurait subi une profonde transformation pendant la guerre civile et on ne peut pas dire qu’il s’agit d’un Etat «normal» qui s’affronte à des forces anti-étatiques. Il y aurait eu une dégénérescence de l’Etat et le régime Assad actuel en serait le produit. A votre avis, quelle est actuellement la véritable nature du régime Assad et dans quel sens a-t-il changé pendant les années de guerre ?

Commençons par le fait que Poutine et Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, décrivent tout le temps le régime Assad comme étant un gouvernement «légitime». Cette affirmation est issue d’une conception extrêmement restreinte de la légitimité. On pourrait bien sûr dire que Assad représente le gouvernement légitime du point de vue de la loi internationale, mais certainement pas de celui de la légitimité démocratique. Le gouvernement est peut-être «légal» selon les critères des Nations unies mais il n’est certainement pas «légitime» puisqu’il n’a jamais été élu démocratiquement. Ce régime est le produit d’un coup d’Etat qui a eu lieu il y a 45 ans. Il est encore au pouvoir après une transmission de la présidence par héritage au sein d’une la dynastie quasi royale qui dirige le pays au moyen de services de sécurité et d’une dictature militaire. La Syrie est un pays où il n’y a eu ni élections justes ni libertés politiques depuis un demi-siècle. Ce régime s’est encore aliéné la population au cours des deux dernières décennies en accélérant des réformes néolibérales qui ont conduit à l’appauvrissement de larges secteurs de la population, surtout dans les campagnes, et à une montée brusque du chômage et du coût de la vie.

La situation était devenue intolérable, et c’est la raison pour laquelle le soulèvement populaire s’est produit en 2011. Ce régime brutalement dictatorial n’a évidemment pas pu faire face de manière démocratique aux manifestations de masse, qui étaient très pacifiques au début, par exemple en organisant des élections réellement libres. Il n’en était pas question. Et la seule réponse du régime a été la force brutale, qui s’est intensifiée peu à peu, tuant tous les jours plus de gens et menant à une situation qui a fait que le soulèvement s’est transformé en une guerre civile. En outre, il est bien connu que durant l’été/automne 2011, le régime a relâché les djihadistes qu’il détenait dans ses prisons. L’objectif était qu’ils créent des groupes djihadistes armés – conséquence que leur remise en liberté rendait inévitable dans le contexte d’un soulèvement – de manière à confirmer le mensonge que le régime avait répandu depuis le début, à savoir qu’il se trouvait confronté à une rébellion djihadiste. C’était un bon exemple de prophétie auto-réalisatrice, et les militants libéré des prisons par le régime dirigent actuellement certains des groupes djihadistes clés en Syrie. Il faut comprendre que quoi que l’on puisse dire du caractère réactionnaire d’un important secteur de ceux qui luttent contre le régime, en premier lieu c’est le régime lui-même qui les a produits. Plus généralement, par sa cruauté, le régime a suscité le ressentiment qui a engendré le développement du djihadisme, y compris l’Etat islamique (Daech), qui est en effet une réponse barbare à la barbarie du régime, dans ce que j’ai appelé le heurt des barbaries (clash of barbarisms).

Il y a un autre aspect à cette question. Le régime Assad est maintenant bien pire qu’il ne l’était avant le soulèvement. Actuellement ce n’est plus seulement un Etat dictatorial mais aussi un pays dans lequel des gangsters meurtriers déchaînés – les shabiha, comme on les appelle en arabe – sont aux commandes. C’est la terreur semée par les shabiha dans la population des régions contrôlées par le régime qui a entraîné la récente la vague de réfugiés syriens fuyant vers l’Europe. Ce sont les nombreuses personnes qui ne supportent plus de rester soumis à ces gangsters criminels que le régime Assad a encouragés. La population syrienne n’a aucune confiance en l’avenir du régime, c’est pourquoi tous ceux qui peuvent se le permettre décident d’essayer de fuir en Europe. Comme vous pouvez le voir dans les reportages à la télévision, beaucoup de réfugiés qui fuient vers l’Europe n’appartiennent pas aux secteurs les plus pauvres de la population. Il y a une proportion significative de personnes de la classe moyenne parmi les réfugiés. Souvent ces personnes ont vendu tout ce qu’elles possédaient en Syrie parce qu’elles n’avaient aucun espoir d’y revenir. Cela va coûter très cher à l’avenir du pays. Ceux qui restent en Syrie sont soit des gens qui ne peuvent pas faire autrement, soit ceux qui profitent de la guerre.

La situation est très sombre. Personne ne peut blâmer les Syriens parce qu’ils décident de quitter définitivement leur pays, il faut vraiment être très optimiste pour conserver un quelconque espoir dans l’avenir de la Syrie. Néanmoins l’histoire a connu des situations dramatiques encore pires qui ont été suivies de renouveau, même si cela peut prendre des années. La première condition pour la cessation de la guerre et le début d’un relèvement de la Syrie est cependant le départ d’Assad. Il sera impossible de mettre un terme à cette terrible tragédie tant qu’il sera au pouvoir.

Les médias occidentaux parlent encore d’une opposition modérée en Syrie. Le principal contre-argument de Poutine est qu’il n’y a pas de frontière claire entre les djihadistes et les modérés dans l’opposition armée. Lavrov a même déclaré récemment qu’il pourrait bien parler à l’Armée libre syrienne, mais qu’il n’était pas clair qui étaient ses dirigeants et si elle existait réellement. Pouvez-vous me donner une appréciation des groupes d’opposition non-Daech ?

Il existe tout un éventail de groupes. Cela va des groupes initiaux de l’Armée libre syrienne, qui étaient relativement laïques et non sectaires, en passant par toutes les variantes de djihadistes et de modérés dans l’opposition armée, jusqu’à Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida. Tous les djihadistes partagent le programme d’imposer la loi de la charia dans les régions sous leur contrôle, mais aucun de ces groupes, y compris Al-Nosra, n’arrive à la cheville de l’incroyable barbarie de Daech, qui est une détestable caricature d’un Etat fondamentaliste qui aurait été déclarée comme étant invraisemblable s’il avait été décrit dans une œuvre de fiction. Les groupes islamistes de l’opposition non-Daech représentent un ensemble de forces fondamentalistes qui vont des Frères musulmans à Al-Qaida. Ils sont tous opposés à Daech. Rien de tout cela n’inspire de l’optimisme concernant l’avenir de la Syrie. Il est vrai que la barbarie du régime a tué plus de gens que tous les autres groupes, y compris Daech. La plupart des forces d’opposition représentent des alternatives qui sont loin d’être enthousiasmantes. Mais la précondition indispensable pour inverser cette tendance – produite par le régime lui-même – est le renversement d’Assad.

Il y a également des forces kurdes en Syrie, elles constituent le groupe armée le plus progressiste – voire le seul – qui participe à cette lutte. Jusqu’à maintenant les forces kurdes se sont principalement battues contre Daech, alors qu’elles adoptaient une position plus ou moins neutre par rapport au régime et au reste de l’opposition. L’année dernière les forces kurdes étaient – et sont encore – soutenues par des frappes aériennes et des livraisons d’armes des Etats-Unis. Elles contrôlent et défendent essentiellement les régions avec des populations kurdes. Pour jouer un rôle au-delà de leurs régions et ainsi dans le destin de la Syrie dans son ensemble, les Kurdes devront établir des alliances avec les Arabes et les autres minorités. C’est ce que Washington essaie de faire, avec quelques succès, d’abord en les amenant à travailler avec les groupes de l’Armée libre syrienne, et maintenant avec des tribus arabes syriennes, sur le modèle que les Etats-Unis ont impulsé en Irak contre Al-Qaida et qu’ils tentent maintenant de relancer contre Daech.

Pensez-vous qu’une coalition de ce genre puisse jouer un rôle de premier plan en Syrie, et peut-être représenter une perspective progressiste pour l’avenir du pays ?

Franchement je ne suis pas optimiste concernant toutes les forces qui existent actuellement sur le terrain. Ce qu’on peut espérer de mieux est de mettre un terme à la guerre: arrêter ce terrible carnage et la destruction du pays est une priorité absolue. Une alternative progressiste devra être reconstituée en utilisant le potentiel encore existant. Même s’il n’y a pas de forces organisées représentant une alternative progressiste il y a encore un potentiel important, notamment chez les jeunes qui ont lancé le soulèvement en 2011, mais des milliers d’entre eux sont actuellement en exil, d’autres sont en prison et beaucoup d’autres se trouvent encore en Syrie mais ne peuvent pas jouer un rôle déterminant dans la guerre civile. Il faut donc d’abord mettre un terme à la guerre. Mais pour que la situation puisse inspirer de l’optimisme il faudra l’émergence d’une nouvelle alternative progressiste sur la base du potentiel existant.

Peut-on dire qu’il faudra une aide ou une intervention étrangère pour arrêter ce conflit? Ou pensez-vous que les interventions étrangères, qu’elles soient russes ou occidentales, ne font que prolonger la guerre ?

Jusqu’à maintenant l’intervention occidentale n’a ciblé que Daech. Les frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont toutes été effectuées sur des régions contrôlées par Daech et elles ont complètement évité celles contrôlées par le régime. En ce qui concerne les frappes russes, elles sont pour la plupart dirigées contre l’opposition non-Daech dans les régions qui sont l’objet d’un combat entre le régime et l’opposition, il y a eu très peu de frappes russes contre Daech. Dans ce domaine il existe donc une différence importante entre les interventions de la coalition dirigée par les Etats-Unis et celle des forces russes. L’intervention russe est effectivement en train de prolonger la guerre civile syrienne. Quelles que soient les illusions en Occident concernant le rôle possible de la Russie, le fait est qu’avant l’intervention russe le régime syrien était épuisé, il perdait du terrain et semblait être près de l’effondrement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Poutine est intervenu. Un écroulement du régime Assad aurait été une défaite terrible pour lui.

Daech a effectué son expansion spectaculaire il y a plus d’une année, et ni la Russie ni le régime Assad n’ont rien entrepris d’important pour le combattre. Le souci principal de Poutine – tout comme celui d’Assad d’ailleurs – est la survie du régime. En le consolidant, Poutine est en train de prolonger la guerre, et cela est criminel. On peut évidemment souhaiter que les illusions occidentales se réalisent et que Poutine arrivera à forcer Assad à démissionner. Il est difficile de connaître les projets de Poutine dans ce domaine. Mais la Russie court un grand risque de rester coincée dans un «bourbier» («quagmire» selon le terme utilisé par Obama), si la guerre n’est pas stoppée à court terme. Il faudra donc observer comment les choses se développent. Le plus beau rêve des gens ordinaires en Syrie est actuellement la fin de la guerre avec un déploiement de forces des Nations unies pour maintenir l’ordre et reconstruire l’Etat et le pays.

(Traduction A l’Encontre; entretien publié en anglais dans LeftEast, le 15 octobre 2015.

La version en russe peut être trouvée en cliquant sur le lien suivant:http://openleft.ru/?p=7083)

Gilbert Achcar est professeur à la School of Oriental and African Studies (SOAS) à l’Université de Londres. Dernier ouvrage publié en français: Marxisme, orientalisme, cosmopolitisme, Ed. Actes Sud, Sindbad, 2015.

Ilya Budraitskis est historien et doctorant à Institute for World History, Russian Academy of Science, à Moscou. Il est le porte-parole du Mouvement socialiste russe et membre de du comité éditorial du Moscow Art Magazine et du site OpenLeft.Ru.

Source : Blog Mediapart, Gilbert Achcar, 31-10-2015


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Commentaire recommandé

aleksandar // 06.11.2016 à 00h57

Joli morceau de propagande habituelle, il y a tellement de mensonges et de contre-vérité qu’il n’est même pas possible de les démonter un à un.
Simplement :
 » En le consolidant ( le régime d’Assad ) , Poutine est en train de prolonger la guerre, et cela est criminel. »
Aider un état souverain a combattre des jihadistes venus de l’étranger serait donc criminel.
De toute façon , l’emploi du terme  » régime  » pour qualifier l’état syrien en dit long sur l’orientation néocon de ce monsieur.

79 réactions et commentaires

  • aleksandar // 06.11.2016 à 00h57

    Joli morceau de propagande habituelle, il y a tellement de mensonges et de contre-vérité qu’il n’est même pas possible de les démonter un à un.
    Simplement :
     » En le consolidant ( le régime d’Assad ) , Poutine est en train de prolonger la guerre, et cela est criminel. »
    Aider un état souverain a combattre des jihadistes venus de l’étranger serait donc criminel.
    De toute façon , l’emploi du terme  » régime  » pour qualifier l’état syrien en dit long sur l’orientation néocon de ce monsieur.

      +115

    Alerter
    • silk // 06.11.2016 à 01h46

      Je conseille l’interview du secrétaire du parti communiste syrien pour contrebalancer ce morceau de propagande.
      Voici ce qu’il disait en 2013 :
      Mais comment est née la révolte, la crise et la guerre civile en Syrie ?

      Dans l’analyse des communistes syriens, les conditions ont été posées également par les mesures libérales adoptées en 2005. Cette politique a eu trois effets négatifs : une augmentation des inégalités sociales ; l’exclusion sociale de plus en plus diffuse dans les banlieues de Damas ; la dégradation des conditions de vie de la population. Cela a favorisé les forces réactionnaires, comme les Frères musulmans, qui se sont appuyées sur le sous-prolétariat, surtout rural. Quand nous avons dénoncé tout cela jusqu’au Parlement, on nous a accusé d’adopter une posture idéologique et d’être des idiots.

      En Syrie, ils veulent refaire ce qui s’est passé en Égypte et en Tunisie. Mais là il s’agissait de deux pays philo-impérialistes. Dans le cas de la Syrie, c’était différent. Ils ont commencé par des manifestations populaires dans les régions rurales de Daraa et d’Idleb. Mais dans les villes, il y eut immédiatement de grandes manifestations populaires de soutien à Assad. Par ailleurs, au début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes.

        +48

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      • silk // 06.11.2016 à 01h55

        https://blogs.mediapart.fr/claude-de-villepin/blog/050913/entretien-avec-ammar-bagdash-secretaire-du-parti-communiste-syrien

        Suite :
        Par ailleurs, au début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes. Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp. Quand la méthode des manifestations ne marchait plus, ils sont passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Le gouvernement a réagi en adoptant certaines réformes comme celle sur le multi-partisme et sur la liberté de la presse, réformes que nous avons soutenu. Mais les forces réactionnaires ont rejeté ces réformes. Communistes, nous avons réalisé cette équation : les discours et les actes doivent être confrontés aux discours et aux actes. Mais le terrorisme doit être confronté par la souveraineté de la loi, en rétablissant l’ordre.

        Ensuite, on est passé à la troisième phase. La véritable révolte armée. Attentats et assassinats ciblés étaient le signal pour commencer l’attaque contre Damas. Puis les attaques se sont concentrées contre Alep, qui par sa position géographique rend plus facile le trafic et le ravitaillement depuis l’étanger.

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        • polo // 06.11.2016 à 08h35

          Les deux sons de cloche, il faut les entendre.
          Mais comme nous sommes désormais « formés » à repérer la propagande sur le champ, ce genre de textes, c’est comme des petits pots puants, on les referme tout de suite juste après avoir compris leur contenu.

            +23

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        • Shuppy // 06.11.2016 à 10h32

          Le Parti communiste syrien est affilié au FNP :Front national progressiste créé par Hafez el Assad en 1972, le FNP regroupait tout les partis autorisés en Syrie jusqu’en 2011.
          Comme le rappel Bagdash : « Les communistes travaillent avec le gouvernement depuis 1966 » en matière d’indépendance on repassera

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          • silk // 07.11.2016 à 00h15

            C’est une ineptie de considérer le parti communiste syrien comme pro-Assad car faisant parti du FNP : c’était le fonctionnement des institutions en Syrie : les partis n’étaient pas autorisé autrement.
            C’est déjà un biais (de Wikipedia) que de considérer qu’il s’agit d’un soutien : c’est le seul moyen d’influer sur la politique syrienne.
            Petits extraits de Wikipedia :
            « Seul les partis membres du Front peuvent participer à la vie politique syrienne, pour joindre le Front, les partis syriens ont dû accepter la politique nationaliste arabe et socialiste du gouvernement. »
            « En dépit de sa participation au FNP, le gouvernement syrien avait restreint l’activité politique du parti communiste. Le gouvernement l’a empêché d’éditer ses différents journaux comme Nidhal ash-Sha’b ou An-Nour. Le parti devient alors clandestin, et malgré la présence des services de sécurité, le parti continue ses activités en tenant des fichiers d’adhésion qui étaient secrets. »
            Présenter le parti communiste syrien comme soutien du régime, il n’y a que le NPA pour faire cette critique.

              +2

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        • Ernest Fleury // 06.11.2016 à 13h52

          Il est important de maintenir chez le lecteur rigoureux une immunité active contre la propagande, c’est pourquoi ce genre de piqûre de rappel est indispensable. Une pensée ne se gardera du délire qu’à la condition de marcher sur au moins deux pieds. Car il n’y a pas de « réalité » établie une fois pour toutes, il n’y a que des discours, tous relatifs, tous critiquables, mais dont la valeur se mesurera à leur rigueur, c’est à dire de leur capacité à donner leur cohérence aux faits pris dans leur globalité. C’est ainsi que de pareilles bouses servent la meilleure dialectique.

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  • aleksandar // 06.11.2016 à 01h03

    En complément pour en savoir plus sur ce monsieur et ses  » idées »:
    https://www.wsws.org/fr/articles/2013/aou2013/achc-a16.shtml

      +17

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    • Charles // 06.11.2016 à 05h04

      Un détail d’information sur le site wsws: il s’agit d’une secte detestée des progressistes aux Etats-Unis, des socialistes aux révolutionnaires, car sa seule activité, fort suspecte, est la dénonciation de tous les courants de gauche et surtout si ils sont communistes.
      Maintenant, concernant les analyses d’Achcar, j’ai lu hier ceci de sa plume, qui fait sens avec mon expérience vécue dans la région: http://wp.me/p5oNrG-syw

        +4

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      • Fritz // 06.11.2016 à 10h57

        Le site wsws.org n’est pas une secte, mais un site affilié à la IVe Internationale, lié au Parti socialiste de l’égalité (Socialist Equality Party, SEP). Ce site a dénoncé avec raison les guerres impérialistes, la désinformation associée, et le crétinisme des gauchistes genre NPA dont M. Achcar est la brillante vitrine universitaire.

          +13

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      • aleksandar // 06.11.2016 à 13h58

        Désolé mais vous confondez le support et le message.
        L’article liste nombre de déclarations d’Achcar concernant son soutien a la guerre coloniale en Lybie.
        WSW a une ligne idéologique trotskyste pure et dure sans compromissions, mais contrairement a ce que vous écrivez ils tapent sur tout le monde, droite et gauche confondues.
        Je suis personnellement très loin de leurs idées mais je leur reconnais une constance dans leurs prises de position qui mérite le respect.
        En ce qui concerne Monsieur Achcar, le simple fait qu’il affirme des le premier paragraphe que les russes ont demandé l’accord des USA avant d’intervenir en Syrie est tout bonnement risible. Le reste est a l’avenant.
        Cordialement

          +17

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        • tepavac // 06.11.2016 à 19h18

          Les « trotskistes ET les démocrates sont les rejetons de l’ancien nouvel ordre mondiale,
          Sauf que les premiers s’attaquaient aux états de l’est et d’Asie communiste.

          Ahhh, pas de frontière, donc pas d’état et par conséquent pas d’organisation pour établir une défense « armée ». Que c’est merveilleux, pas d’armée pas de guerre, reste seul l’otan comme gendarme d’un monde avec les HRC aux commandes.

          L’avenir promet…

            +3

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      • silk // 07.11.2016 à 00h23

        Votre expérience dans la région doit être limitée : même Achcar dit dans le texte indiqué que depuis 2013, la « révolution » etait devenue une « contre-révolution » qu’il appelle « réactionnaire ».
        C’est peut-être son terme pour désigner une révolution islamique …
        Dommage qu’il n’ai rien dit entre 2012 Et 2015 sur ce sujet.
        Quant à mettre un équivalent entre Syrie et Arabie saoudite, c’est justement la limite de l’utilisation du terme « réactionnaire » alors que d’autres qualificatifs existent pour indiquer les différences entre les 2.

          +1

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    • Lysbeth Levy // 06.11.2016 à 08h21

      C’est honteux de la part d’un intellectuel ou universitaire de s’engager pour des guerres de type colonial mais comme le dit l’article : » » Professeur à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres et oeuvrant au sein du groupe Résistance socialiste en Grande-Bretagne qui est lié au NPA, Achcar est un propagandiste influent des guerres en Syrie et en Libye dont il affirme qu’elles sont menées pour la défense des droits de l’homme. Malgré le fait que la propagande pro-guerre a laissé sur sa personnalité politique une marque indélébile, Achcar objecte à présent que sa position sur les guerres au Moyen-Orient a été gravement dénaturée. C’est pourquoi il attaque un article rédigé par Sarah McDonalt dans le Weekly Worker, la publication du Parti communiste de Grande-Bretagne (CPGB) qui a qualifié Achcar de «social-impérialiste». » »
      On comprends que la pseudo-gauche NPA en tête soit pour ces maudites guerres atlantistes dans la plus grande tradition « coloniale » tendance Guy Mollet soit sur les rangs a accuser les internautes de soutiens de dictateurs ou de bouchers alors que l’Alliance fait plus de victimes tout en détruisant l’infrastructure d’un pays !

        +26

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      • aleksandar // 06.11.2016 à 14h04

        Lysbeth,
        La tendance est pus ancienne que Guy Mollet,
        Il suffit de reprendre un discours de BHL ou Kouchner ou Achcar, de remplacer  » démocratie  » et  » droits de l’homme  » par « civilisation  » et  » progrès » pour retrouver les discours colonialistes de Jules Ferry a la fin des années 1800.

          +6

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        • tepavac // 06.11.2016 à 19h30

          « discours colonialiste » ?
          est-ce le même que celui du « Califat » !
          ou de celui du « discours Romain » !
          ou encore ceux d’après,
          le « discours du troisième Reich » !
          Puis de celui de la « nation exceptionnelle » !

          Où est-ce que tout ceci est le même procédé d’appropriation des biens d’autrui sous des appellations différentes ?

            +1

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      • Charles // 06.11.2016 à 16h56

        Ne prenez pas au sérieux les calomnies d’une secte made in USA qui se prétend IVème internationale, sans avoir un seul groupuscule actif dans les luttes de classe. Je connais bien la gauche américaine. Cette secte est honnie et considérée par toutes les organisations comme un instrument de provocation et calomnie de tous les militants qui gênent, même un peu, le capital.
        Concernant la France, elle affabule à 100 % sur le NPA par exemple. Le NPA ne cesse de dénoncer les guerres impériales. Il n’en a jamais appuyé aucune. Au contraire il est l’organisation la plus active à les dénoncer. Voici par exemple le dernier article que j’ai pu lire sur Internet de leur hebdo: http://wp.me/p5oNrG-t7O

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        • Lysbeth Levy // 06.11.2016 à 18h29

          Mes excuses, Charles, mais ça c’est « la façade » du NPA qui « émarge » à l’UE et étant financé en bonne parti par le réseau des Fondations americano-allemandes : http://www.unitedagainstracism.org/about-united/supported-by/
          http://www.unitedagainstracism.org/addressbook/new-anticapitalist-party/ NPA et il n’est pas le seul. Donc ça explique ces « dérives alternatives » exemple son appel « pour faire quelque chose en Syrie qui n’est ni plus ni moins que d’appuyer l’OTAN a intervenir. Et la Libye ? En tout cas ces partis de l’alter-gauche sont trop proche de l’UE pour vouvoir en vérité sortir de l’UE et l’OTAN ..Seul le WSWS d’obédience trotskiste également est réellement indépendant. .

            +6

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          • Lysbeth Levy // 08.11.2016 à 11h46

            Mais oui des « partis de gauche » a priori « indépendants » devraient « NE PAS émarger » aux financements de l’UE et en + aux fondations américano-allemandes Rotschild, Soros, Rockfeller, Sinon : la preuve que « la pseudo-gauche » est entièrement sous la coupe des « capitalistes » voir dirigée par le biais du financement par eux. D’ou le fait que ces associations pseudo-syriennes humanitaires se répandent en mensonges, et au final c’est les soeurs Kodmani qui dirigent tout. De plus historiquement anti-Kor a soutenu Solidarnosc et Lech Walesa le valet des américains.
            Oui, Charles désolée mais cette organisation qui prétends parler au nom de millions de syriens n’a aucune légitimité, étant soutenu par l’UE et les Usa et les élus expatriés n’ayant pas mis les pieds dans ce pays depuis des lustres et qui prétendent revenir avec leurs amis terroristes sur le terrain :
            http://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2016/11/PSLD-Appel-%C3%A0-la-manifestation-du-5-nov.pdf

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        • silk // 07.11.2016 à 00h30

          Cet article est le 1er du genre provenant du NPA, ils déclarent
          « Celui [le sang] versé par Daesh n’efface ni celui versé par la Russie ni celui versé par les États-Unis et ses alliés (notamment la France de Hollande) et dont la responsabilité dans cet immense chaos est primordiale.
          Voilà un changement de pied après avoir déclaré durant des années que c’était la faute d’Assad.

            +2

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  • Logic // 06.11.2016 à 01h19

    L’hypothèse de Diana Johnstone est plus crédible, Clinton, et autres faucons, cherche à piéger la Russie dans le bourbier syrien, afin de lui infliger des pertes sévères, humaines et économiques, suffisantes pour que Poutine soit finalement destitué par sa population afin de mettre à sa place un autre Eltsine.
    L’opération Mossoul aidant à cette stratégie comme mentionné dans un article précédant.

      +19

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  • Pierre // 06.11.2016 à 01h20

    Intéressant point de vue différent des habituelles visions réductrices pro-occidentales ou pro-russes qui cherchent à nous distribuer des cartes « ceux-ci sont les méchants, ceux-là sont les gentils ». Il n’empêche, si les protestations de 2011, dues principalement à des problèmes économiques dûs à des conditions climatiques exceptionnelles n’avaient pas été dès le départ « polluées » par des interventions extérieures, la Syrie n’en serait pas là aujourd’hui. La responsabilité de l’occident et de ses alliés « golfistes » reste pour moi, dans ce marasme humain, impardonnable.

      +23

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  • silk // 06.11.2016 à 01h23

    Un texte intéressant mais qui mêle élément vrai et intéressant (début du soulèvement et les réformes néolibérales qui en sont à l’origine) et présentation très orientée voire pire.
    Exemple quand il dit :
    Il n’est pas optimiste, Il n’y a personne pour prendre une relève politique (sauf les jeunes de 2011 qui ont émigré en grande partie), que sur le terrain ca va de djihadistes à djihadistes.
    Mais la condition préalable reste toujours le départ préalable d’Assad, avec comme conséquence que … des islamistes prendraient le pouvoir.
    Par aillleurs en 2015 remettre en selle le mythe de l’ASL c’est quand même gros.
    Si en 2012 il y avait encore des forces laïques et progressistes sur le terrain, elles ont choisi d’arrêter de se battre (ou sé sont radicalisées rejoignant les islamistes dans l’objectif de virer Assad) quand elles ont compris que l’alternative au régime était des islamistes (Cf position du parti communiste syrien et autre partis d’opposition).
    Si les opposants avaient des raisons légitimes de se révolter, les islamistes (frêres musulmans en majorité, mais aussi des forces plus radicale : l’OEI a envoyé des hommes dès l’été 2011 pour participer au soulèvement et préparer le terrain pour une implantation) ont très vite noyauté la révolte.

      +9

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    • silk // 06.11.2016 à 01h39

      La répression du régime a été très bruale dès le début c’est une évidence : même le gouvernement syrien a déclaré avoir sanctionné les commandants responsables des exactions.
      Mais de l’autre côté au mois de Mai un car de militaire était pris dans un attentat provocant la mort de plusieurs dizaines de militaires (c’est un exemple parmi d’autres).
      Et nous resservir une soupe disant que le régime syrien ainsi que les frappes russes sont à l’origine de la radicalisation, lui même n’y croit pas. D’ailleurs son analyse sur les groupes islamistes djihadistes est assez correcte, on se demande juste s’il y a quelque chose qui ressemble à des laïcs démocrates dans le lot.
      Apparement aucun : ils veulent tous un Etat islamique. Même la vidéo, présentée récemment sur ce site, sur le djihadistes parti rejoindre l’ASL le dit : Ils veulent un Etat islamique, considérant que la Syrie étant le berceau de l’Islam, tous les syriens sont forcément musulmans et pour un Etat islamique.

        +14

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      • blue rider // 06.11.2016 à 02h37

        la question que je me pose c’est comment le gouvernement et l’armée syriens ont été doublés par des milices étrangères importées sur le sol syrien bien avant l’insurrection fabriquée par ces milices ? Le fait que la tâche initiale ait été confiée à des arabophones étrangers ne fait aucun doute. le fait que les mosquées aient servi de caches d’armes est attesté. Le fait que des snipers non identifiés aient provoqué la haine du petit peuple en tirant des 2 côtés puis en laissant faire la police attaquée par eux et non le peuple semble aussi extrêmement plausible au vu des habitudes monstrueuses des services de renseignements occidentaux…mais comment les Renseignements syriens se sont-ils fait avoir à ce point ? Ou bien est-ce comme pour Hama en 82, où Hafeez Al Assad a lui aussi trop attendu avant de lancer l’armée mater les frères musulmans débarqués d’Egypte qui voulaient déjà instaurer le califat ? La Syrie est ous la menace US depuis les années 50. Un mémo de la CIA atteste de toutes les methodes vues depuis 2011 dès 1953.

          +27

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        • silk // 06.11.2016 à 03h02

          Déjà un des fondateurs d’OTPOR (promoteur des révolutions colorées et arabes) est passé par la Syrie :
          « aux mini-enceintes diffusant les hymnes de la résistance anti-Assad dissimulées dans des tas de fumier et des poubelles rances pour contraindre les sbires du régime à patauger dans des lieux pestilentiels ; »
          https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/291015/srdja-popovic-manuel-pratique-pour-une-revolution?onglet=full

          Puis par une infiltration progressive qui s’est accélérée aux frontières au fur et à mesure que la police etait expulsée des villes frontalières.
          Et une montée en puissance des frères musulmans.
          Je vous conseille l’interview du dirigeant du PC syrien dont j’ai mis l’URL plus haut.
          Entre révolte populaire et instrumentalisation, le tout avec un régime brutal, tous les ingrédients étaient présents pour opérer un changement de régime.
          La Syrie avait par ailleurs coopéré avec les USA et avait de meilleurs contacts avec l’Europe et la Franxe (la période Chirac/Hariri était tournée).

            +12

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        • tepavac // 06.11.2016 à 19h45

          beaucoup ont été « enrôles » dans les prisons secrètes, d’autres étaient déjà « mercenalisés » à l’époque contre les états soviétiques, on y trouve là toute la faune d’individus allant de la Turquie jusqu’au frontières avec la Chine.

          On ne pouvait quand même pas les payer à ne rien f…tre

            +2

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      • blue rider // 06.11.2016 à 02h57

        « En effet, Obama fait face à un bilan très négatif de sa politique vis-à-vis de la Syrie. Il s’agit d’un désastre complet, quel que soit l’angle sous lequel vous l’analysez, humanitaire ou stratégique. »
        .
        N’importe quoi. Les USA n’ont jamais vendu autant d’armes à l’Arabie Saoudite que lorsqu’Hillary était secrétaire d’Etat d’Obama. Le contrat du siècle à 80 milliards d’USD c’est elle. C’est Assange qui le dit. Et jamais Qatar et Saoudie n’ont autant donné à la fondation Clinton. Dans ses mails, Killary Clinton se paye même le luxe de demander à un chef de cabinet d’Obama de faire pression sur le Qatar et la Saoudie « qui arment Daesh » (sic). Autrement dit, la véritable politique US est bien celle d’un « régime change » qui apparaîtrait comme l’issue logique d’un Etat failli de l’intérieur, et illégitime de l’extérieur (rôle des medias aux ordres et ça marche même jusque dans les commentaires de ce blog Les Crises).
        .

          +26

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        • blue rider // 06.11.2016 à 02h58

          La politique d’Obama en Syrie est parfaitement maîtrisée. Peu importe la volte face de fin Août 2013 pour des raisons politiciennes (refus imminent du Congrès et hostilité de l’opinion publique). Ils auront la Syrie à l’usure. Les 300 000 morts ne sont que des dégâts collatéraux pour le contrôle des circuits de production-distribution du gaz du Golfe Persique, pour entraver le développement de la route de la soie entre Chine et états non alignés sur le dollar et les pays OTAN, et pour contenir toute velléité de contestation russo-iranienne. Tout va bien pour le dollar, pour Raytheon et cie, et pour Obama et Killary.

            +12

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        • silk // 06.11.2016 à 03h17

          Financement de Clinton par le Qatar :

          « NEW YORK (Reuters) – Hillary Clinton n’a pas informé le secrétariat d’Etat comme elle s’était engagée à le faire lorsque la fondation qui porte son nom a reçu du Qatar un don d’un million de dollars (900.000 euros) alors qu’elle dirigeait la diplomatie américaine. »
          […]
          « Selon le site internet de la fondation, qui dresse la liste des donateurs par rapport à leur contribution, le gouvernement du Qatar a versé entre 1 et 5 millions de dollars »
          https://www.mediapart.fr/journal/international/051116/la-fondation-clinton-mise-en-cause-apres-un-don-du-qatar

          Etat failli c’est vite dit ^^ la Syrie marchait très bien avant 2011.
          Et j’aurai bien aimé savoir ce qu’il se serait passé si on avait reçu des armes de tout les pays autours durant les manif contre la loi travail.
          Quand on est rentré après avoir pris des grenades et des lacrymo, si on avait eu des armes, ça aurait pu dégénérer facilement …

            +11

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      • Fritz // 06.11.2016 à 11h32

        @silk

        Vous écrivez qu’au mois de mai (2011) un car de militaires était pris dans un attentat meurtrier. S’agit-il de l’embuscade de Baniyas ? J’avais lu à ce sujet le texte d’un Américain qui avait perdu dans cette embuscade son beau-frère, officier dans l’armée syrienne.

        Malheureusement je n’avais pas noté la référence de ce témoignage, et je n’arrive pas à le retrouver. Il m’avait frappé, car à cette époque, nos médias disaient que les militaires et policiers syriens tués… avaient été abattus dans le dos par les sbires du régime car ils refusaient de tirer sur la foule. Pour le cas de Baniyas, le témoignage de cet Américain était un démenti factuel.

        Connaissez-vous la référence de ce texte ? J’ai oublié son titre, il est paru au plus tard à l’été 2011.

          +4

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  • Feubeuh // 06.11.2016 à 01h46

    Le 14 mars (2016) la Russie a annoncé que ses troupes allaient prochainement se retirer de Syrie – l’opération militaire lancée le 30 septembre de l’année dernière à la demande du président Bachar el-Assad va bientôt se terminer.

    bourbier quand tu nous tiens…

    …et ça va encore durer, au moins le temps que les Kurdes appuyes par les US ne libèrent Raqqa que Bachar et les russes ne peuvent attaquer avant la prise d’Alep car ils s’exposeraient alors à la perte de Damas.

      +1

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    • Asian // 06.11.2016 à 02h28

      En effet, les choses ont changé entre temps, la Russie n’est plus obligée de se retirer de Syrie car désormais elle y possède ses propres bases militaires. Un tour de magie – et le bourbier se transforme en présence militaire permanente à l’étranger!

        +12

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    • Jack // 06.11.2016 à 02h31

      L’offensive sur Raqqa est en préparation. Ces dernières semaines tous mes correspondants kurdes ont été appelé avec leurs unités à rejoindre Raqqa.
      Ce n’est plus vraiment un scoop, même Vice en parle…
      http://www.vice.com/en_ca/read/canadian-woman-joins-offensive-to-capture-isiss-syrian-stronghold
      Certains parle d’une annonce dans les prochains jours mais je ne me hasarderais pas à donner une date. Beaucoup trop de conditions en jeu.

        +2

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  • Asian // 06.11.2016 à 02h14

    « On pourrait bien sûr dire que Assad représente le gouvernement légitime du point de vue de la loi internationale, mais certainement pas de celui de la légitimité démocratique ».

    Ha, encore une belle expression en langue de bois- « la légitimité démocratique » – qui ne veut pas dire grand chose et qui me dégoûte. C’est sans doute le régime de Hollande qui a une légitimité démocratique tellement impressionnante, soutenu à 4% de population aux dernières nouvelles.

    J’aime beaucoup le droit, il n’aime pas les approximations. Le gouvernement d’Assad est reconnu légitime par la loi internationale POINT.

      +41

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  • Naz // 06.11.2016 à 10h06

    Comme je n’avais jamais lu le « point de vue » occidental de manière aussi élaborée, je suis restée dubitative assez longtemps dans le déroulement du texte. J’ai compris de manière plus claire les deux  » propagandes » qui s’affrontent, après tout nous ne savons que ce que nous lisons, seulement quand il dit que tous les autres groupes combattent DAECH, le détestent, j’ai pensé qu’il allait quand même trop loin! pas un mot non plus sur les bombardements russes des convois de pétrole volé à la Syrie, en direction de la Turquie!
    Il y a beaucoup de manque pour que la propagande soit bouclée, ainsi, le départ de Bachar el Assad mettrait-il un point final à la guerre, mais pas un mot sur ce qui pourrait le remplacer! Pas un mot d’explication non plus sur la légitimité de l’intervention occidentale en Syrie, pas plus que les plans américains ourdis voilà bien longtemps pour scinder ce pays,etc.
    Mais c’était une bonne chose de proposer ce texte sur ce site; pas très optimiste si l’on en croit la détermination, la certitude qui habitent nos gouvernants!

      +8

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  • Catalina // 06.11.2016 à 10h39

    « «Le régime d’Assad a avancé de 6 km le vendredi 16 octobre et s’est emparé de trois villages. »

    Ben non, c’est  » le gouvernement élu a avancé de 6 km et a libéré trois villages le 16 octobre « 

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    • Jeanne L // 06.11.2016 à 10h56

      J’ai l’impression que c’est un texte de 2015 et pas de 2016.
      : Blog Mediapart, Gilbert Achcar, 31-10-2015
      Il y a un an donc et qu’il parle de la situation à ce moment là.
      Ceci explique peut-être la phrase sur les villages ?

        +3

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      • Catalina // 06.11.2016 à 11h08

        peu importe, le gouvernement syrien libère des villages de l’emprise des terroristes.C’est le rôle du gouvernement que de protéger et reprendre les villages envahis, dans la phrase écrite, on voit l’inversion comme si les Syriens agressaient les dhjiadistes, on marche sur la tête quoi.

          +20

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  • Catalina // 06.11.2016 à 10h48

    « Il n’est pas possible qu’une quelconque fraction crédible de l’opposition puisse accepter un accord impliquant une présence continue d’Assad. Son départ est une condition indispensable à tout accord politique visant à mettre un terme à la guerre en Syrie. Sans cela, elle ne s’arrêtera pas. »

    oui et quand est-ce que l’auteur prend en compte ceux qui on même dernièrement revoté pour Assad, ils n’existent pas ?

      +11

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  • Catalina // 06.11.2016 à 10h55

    « mais il n’est certainement pas «légitime» puisqu’il n’a jamais été élu démocratiquement. Ce régime est le produit d’un coup d’Etat qui a eu lieu il y a 45 ans. Il est encore au pouvoir après une transmission de la présidence par héritage au sein d’une la dynastie quasi royale qui dirige le pays au moyen de services de sécurité et d’une dictature militaire. La Syrie est un pays où il n’y a eu ni élections justes ni libertés politiques depuis un demi-siècle.  »

    EUh ? et les élections de 2014 ?

      +17

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    • Shuppy // 06.11.2016 à 11h47

      Il ne dit pas qu’il n’y a pas d’élection, il dit, avec raison, qu’il n’y pas d « élections justes ni libertés politiques ». Étonnant : vous mettez la citation mais vous ne la lisez pas

      Je ne vois pas ce qu’il y a de faux dans les propos de Gilbert Achca: Hafez el Assad arrive au pouvoir via un coup d’état, le président est élu par le parlement (dont la majorité est garantie au FNP ), puis confirmé par référendum .
      Au passage, je signale pour ceux qui pensent la Syrie laïc que pour être candidat à la présidence il faut obligatoirement être musulman.

        +3

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      • francois Marquet // 06.11.2016 à 13h09

        Si Bachar El Assad avait perdu les élections, auraient elles été considérées comme justes par Gilbert Achcar?

          +7

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        • Shuppy // 06.11.2016 à 13h33

          Vous croyez réellement que Bashar el Assad pouvait perdre les élections?

            +2

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      • Catalina // 06.11.2016 à 22h56

        « élections justes », oui, on sait bien que les seules élections justes sont aux usa (hihihihih) et en ue(hihihihihihiih, en France, la nouvelle loi pour empêcher les candidats de distribuer leurs programmes est une véritable liberté ! )
        Shuppy, vous avez beaucoup d’humour.

          +7

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        • Shuppy // 07.11.2016 à 00h19

          Cette comparaison entre les élections en Syrie et celles qui se passent en France ou aux E.U n’est pas présente dans l’extrait que vous citez ou dans mes commentaires, vous ne lisez pas ce qui est écrit.

            +2

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          • Asian // 07.11.2016 à 02h45

            Shuppy, expliquez-nous alors ce que c’est les « élections justes » vu que vous partagez l’avis de l’auteur. Ou avez-vous des exemples des pays avec les élections justes? Et qui décide si les élections dans un tel ou tel pays sont justes, M. Achcar? Naïve que je suis, je crois toujours dans le pouvoir suprême de la Constitution!

              +1

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            • Shuppy // 07.11.2016 à 11h02

              Asian, écrire : » je crois toujours dans le pouvoir suprême de la Constitution! » vous interdit toute critique sur le système électoral ( entre autre ) de n’importe quel pays.
              Tout pays quelque soit la nature de son gouvernement à besoin de lois pour fonctionner, n’en déplaise à Catalina, on peut les contester en Europe ou E.U sans risquer sa vie contrairement à la Syrie des Assad père et fils

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            • Asian // 07.11.2016 à 12h51

              Merci Shuppy, grâce à vous j’ai compris des arguments de ceux qui soutiennent des coups d’État dans le monde.
              Sinon, vous devez être aussi un peu naïf car le fait de critiquer ne veut pas dire changer les lois. Vous pouvez critiquer Hollande, il va rester quand même sur son poste au moins jusqu’à la fin de son quinquennat. Vous pouvez toujours vous déguiser en rebelle modéré et voir ce qui vous arrivera. C’était mon dernier commentaire.

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              Alerter
  • Fritz // 06.11.2016 à 11h10

    « Washington partage l’objectif de Moscou : empêcher l’effondrement du régime Assad ».

    Ce délire intello de M. Achcar me rappelle un autre délire intello, celui de Pierre-Jean Luizard, bon spécialiste de l’Irak mais qui épouse exclusivement le point de vue chiite : au début de la guerre d’Irak, en 2003, il expliquait que les Chiites irakiens ne s’étaient pas soulevés contre le régime baasiste car ils avaient compris que les Américains épargnaient ce régime dans leurs bombardements, qu’au fond, les Américains ménageaient Saddam Hussein.

    Du saddamisme sans Saddam, comme dit Achcar.

    En 1999 déjà, il me semble que la LCR (ancêtre du NPA) ciblait Slobodan Milosevic.
    NPA – OTAN : même combat.
    Et si on lit bien l’article, on comprend que M. Achcar vote pour Hillary Clinton.

      +7

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  • Raoul // 06.11.2016 à 11h19

    Monsieur Achcar nous raconte une fiction. Comme beaucoup de fictions, elle contient des éléments réels et d’autres de pure invention. Démêler le vrai du faux est alors une entreprise compliquée. L’homme est habile, mais certains mensonges sont tout de même un peu gros.

    Ainsi : « La raison officielle initiale donnée pour l’intervention a été façonnée pour que la Russie obtienne un feu vert occidental, en particulier américain. »

    Où a-t-il été chercher cela ? La Russie est intervenue en Syrie à la demande d’Assad et donc pour aider celui-ci à lutter contre les agresseurs de son pays, quels qu’ils soient. Et les États-Unis et leurs vassaux n’ont pas eu leur mot à dire : ils ont été mis devant le fait accompli. Si la Russie avait dû demander l’autorisation, elle n’aurait jamais pu intervenir.

    Et ceci : « Ils [les USA] ne peuvent ignorer que le véritable objectif de l’intervention russe est de consolider le régime de Bachar el-Assad.

    C’est sûr qu’ils pourraient difficilement l’ignorer vu que les russes sont justement intervenus à la demande d’Assad. Achcar nous prend-il pour des idiots ou vit-il dans un univers parallèle ?

    Et le reste est à l’avenant.

      +23

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  • bluetonga // 06.11.2016 à 11h37

    Quand tout est confus, à quoi se raccrocher? Pour ma part, je retiendrai l’idée, proférée par diverses personnalités, que la Syrie était au menu des interventions atlantistes depuis l’immédiat après-11 septembre (Wesley Clarck, Roland Dumas, etc.), voire qui sait, avant. Je retiendrai également qu’à l’époque des manifestations présentées comme la suite du printemps arabe, l’ambassadeur US et l’un ou l’autre diplomate français sont allés publiquement supporter les manifestants « anti-régime », ce qui est assez extraordinaire de la part de diplomates (selon le colonel Patrick Lang de Sic Semper Tyrannis, Ford, à la retraite, émettrait quelques remords d’avoir contribué à ce désastre). Je m’étonne que le texte ne mentionne nulle part des mots comme « pipe-line », « Turquie », « émirat ». Des « vérités » comme « le régime Assad et les bombardement russes sont les plus meurtriers » y sont assenées sans chiffres. Pourquoi?

    Bref, mon sentiment est qu’il s’agit d’un article au mieux partisan, au pire commandé.

      +18

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  • EAUX TROUBLES // 06.11.2016 à 11h42

    Un article essentiel à mes yeux daté du 11 février 2012 ::

    http://www.cf2r.org/fr/rapports-cf2r-ciret-avt/syrie-une-libanisation-fabriquee.php

    « Mais le « printemps » syrien, expression d’un vrai mouvement populaire et d’une légitime revendication à la libéralisation politique, s’est rapidement transformé, à la fin du printemps,
    en une crise armée entre une opposition se radicalisant et un régime sécuritaire.

    Si elle s’inscrit dans la dynamique des « révolutions » arabes, la situation syrienne s’en distingue toutefois par ses implications internationales.
    Ce conflit donne lieu à une préoccupante désinformation et à une falsification des faits qui brouille totalement la réalité de la situation. »

    On voit ou a mené cette « fabrication ».

    Certains pays occidentaux et moyen-orientaux n’ont cessé de mettre de l’huile sur le feu.
    Et ils continuent.

      +13

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  • EAUX TROUBLES // 06.11.2016 à 11h50

    Dans la même veine : http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/une-lecon-meritee.php
    extrait :

    « L’émotion de nos gouvernants au sujet de la bataille d’Alep en est un autre exemple. Leur « révolte » face aux « exactions » des forces russes et syriennes se fonde sur une vision totalement partiale de la situation, diffusée par les médias occidentaux.
    A Alep, tout ceux qui connaissent la situation de terrain savent que les djihadistes d’Al-Nosrah pilonnent quotidiennement depuis plusieurs années les quartiers dont la population est restée fidèle au gouvernement de Damas[1] – ciblant prioritairement les quartiers chrétiens -, faisant de nombreuses victimes innocentes ; mais sans doute ces vies ont-elles moins de valeur que celles de ceux qui soutiennent les djihadistes. En effet, les témoins locaux confirment que tous les quartiers bombardés par les aviations russe et syrienne sont ceux dans lesquels la population a pris ouvertement parti pour les islamistes et où flotte ostensiblement le drapeau de Daech… ce que le médias ne nous montrent jamais[2].
    Cette présentation totalement déformée de la réalité est insupportable. Pourtant elle est à l’origine des envolées lyriques et outragées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, qui se sont même montrés menaçants à l’égard de Moscou. »

      +24

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    • bluetonga // 06.11.2016 à 12h15

      Excellent lien. Merci Eaux Troubles. Denécé est un de ces experts authentiques, formés sur le terrain, à la pensée claire et au raisonnement imparable. Quel dommage que davantage de bonhommes de ce calibre ne soient aux commandes.

        +8

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      • Shuppy // 06.11.2016 à 13h26

        experts? authentique ?? Rien dans son Cv ne permet de le présenter comme expert du monde arabe

        D’un coté :
        « Il est tout de même étonnant que dans ce pays où existent un militantisme islamiste et un net sentiment anti-israélien, aucun slogan anti-israélien ne soit apparu pendant les manifestations. C’est bien l’indice d’une « révolution » sérieusement encadrée, » (http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110601trib000626151/les-revolutions-arabes-ne-sont-que-des-coups-d-etat-militaires-masques.html)

        Mais de l’autre :
        « L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahrein à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque »

        son interview à RL est pas mal aussi http://ripostelaique.com/Eric-Denece-les-grandes.html

        Le mec est là pour vendre sa soupe et faire tourner son cabinet de conseil

          +0

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        • bluetonga // 06.11.2016 à 17h41

          Bonsoir Shuppy.
          De nouveau, j’ai du mal à saisir exactement le sens de votre intervention, si ce n’est au final le fait que Denécé ne serait ni expert, ni authentique, parce que son activité n’aurait pas été spécifiquement dédiée au monde arabe.

          Laissons donc les lecteurs des crises en juger en suivant ce fil :

          https://wikimonde.com/article/%C3%89ric_Den%C3%A9c%C3%A9

          où il trouveront :

          « Lors du Printemps_arabe, après avoir effectué plusieurs missions d’évaluations de terrain avec d’autres experts internationaux en Libye3, et en Syrie 4, il se prononce contre la thèse de la totale spontanéité de ces « révolutions », dont il estime qu’elles ont été préparées depuis longtemps » et « En mai 2014, il cosigne avec Chérif Amir un article dans Le Monde concernant les élections présidentielles égyptiennes de 2014. … L’année suivante, Cherif Amir publie un livre qui révèle la face cachée de la confrérie islamiste ».

            +8

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          • Lysbeth Levy // 06.11.2016 à 18h55

            Pardon mais ce n’est pas parce qu’il donne des interviews a des « associations douteuses » ou « connotées » qu’il n’a aucune crédibilité étant donné qu’il a été accusé d’être « pro-Tyran » (Assad Poutine, etc…) il finit par se retrouver sur la toile fatalement face a des gens divers » de gauche ou droite à donner ces infos. En as t’il le droit ? Bien étant donné la gravité de la situation je pense qu’il faut pas demander la lune non plus. La pureté dans ces moments là est plus amie de la censure que de la vérité. Réponse a Shuppy mais le « truc » ne veux pas me l’autoriser ..Milles excuses..

              +4

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      • Anne Jordan // 06.11.2016 à 16h30

        très intéressant , ce texte de Dénecé , en effet ; mais la phrase :
        « Cette action a tout autant violé le droit international que l’action russe en Crimée ; » m’a fait sursauter …
        nobody ‘s perfect !
        merci à O.B . de nous avoir permis de lire un autre son de cloche avec le papier de G.Achcar .
        il est tout de même essentiel de connaitre les raisonnements de ceux qui voeint la situation sous un autre angle !
        Mais …si l’on veut revenir sur le début de cette abomination , il faut vite lire , en parrallèle :
        http://www.legrandsoir.info/pourquoi-le-regime-syrien-a-tenu-bon.html

          +4

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  • RGT // 06.11.2016 à 11h52

    Pour résumer : Le peuple syrien hait son dictateur sanguinaire et les USA sont complices de la politique impériale du régime de la Russie de Poutine !

    La meilleure preuve est cet article dans lequel on voit la photo d’une foule terrifiée qui manifeste pacifiquement contre les milices du Tyran Sanguinaire Bachar :
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/10/petite-devinette.html

    Le régime syrien n’est pas top, mais à mon avis il n’est pas pire que celui de nos « Grandes Démocraties Occidentales Défenderesses des Droits de l’Homme ».

    J’aimerais savoir ce qui se passerait si le gouvernement français était opposé à l’empire.

    Oh pardon, ça s’est déjà produit mais tout est rentré dans l’ordre en 1968 avec la « Restauration de la Démocratie » et le bannissement du « Dictateur Sanguinaire ».

    Depuis, à une petite exception près, plus aucun dirigeant de notre pays ne s’est jamais rebellé contre les véritables maîtres de l’occident.
    Et ladite exception n’a pas duré longtemps car les représailles ont été féroces.

      +16

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  • jpcd // 06.11.2016 à 11h56

    Pour contraster avec la rhétorique plus que douteuse de ce monsieur, je voudrais signaler la rafraichissante interview de Jack Murphy, un ancien des forces spéciales US, toujours sur le terrain: https://twitter.com/BradRHoff/status/794622458099879936

    Il raconte le dégoût des soldats US qui se font mener en bateau par des djihadistes déguisés en modérés. Souligne combien les FSA (free syrian army) sont un ramassis d’escrocs qui n’a, en particulier, aucune motivation à combattre Daech.
    Affirme que si l’armée US vise bien Daech, la CIA se concentre sur le « regime change » à Damas. Dénonce ce mélange d »incompétence (toujours sous-estimée, amha) et de cynisme à courte vue des responsables politiques et bureaucratiques US.
    Et nomme pour ce qu’ils sont – de sinistres propagandistes de la guerre à tout prix – les influents @Charles_Lister et @MichaelDWeiss
    Et il juge que la chûte d’Assad n’apportera ni stabilité ni amélioration du respect des droits de l’homme, au contraire.

      +15

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  • Pegaz // 06.11.2016 à 18h15

    Sans nul doutes que l’intervention russe à empêcher l’effondrement du gouvernement syrien. Parfois quelques cartes couvrant la période de Janvier 2014 à mai 2016, mois par mois, sont autant révélatrices si ce n’est plus que certaines analyses.
    @Wikipédia « Etat Islamique » en fin du chapitre 6.2 « Évolution de l’implantation de l’État islamique en Syrie »
    Quelques faits à juxtaposer : Début 2014 le gouvernement syrien et son armée prends le pas sur la « révolte » contenue au nord et à l’est. Fort de ses succès en avril l’annonce des présidentielles qui se dérouleront le 3 juin 2014. Prise de Mossoul du 6 juin au 10 juin (5 jours !!!) Argent, armement et pétrole assoit le califat qui lance ses offensives, malgré la Coalition Arabo-Occidentale (août 2014) crée pour lutter contre Daech et Al-Nosra. Les cartes montrent le transfert et l’avancée des forces rebelles et djihadistes. 30 septembre 2015 intervention russe et situation de la Syrie, stratégiquement ou est l’urgence…..

      +2

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  • moshedayan // 06.11.2016 à 19h27

    L’article : que dire : oui, bonnes remarques d’Aleksandar… et mon ras-le-bol des « serveurs de soupe de l’Occident et de François Hollande »
    Vrai aussi que comme l’a dit un politique français : il fut plus américain que les Américains dans cette affaire de la Syrie (et les archives du Quai d’Orsay vont être bien fermées pour ne pas voir le fond de toute cette sale affaire -jusqu’au Bataclan … )
    votre site devrait suivre l’affaire d’un livre écrit par un journaliste qui montre, selon ses dires, que l’Egypte avait prévenu la France du danger islamiste avec des lieux d’attentats possibles… Bref, écoeurement total.
    Je peux me tromper mais la Russie (de Poutine ou d’un autre, je m’en fous) défend mieux les intérêts de l’Europe que ne le fait l’OTAN dans cette affaire de la Syrie (c’est pour cela que les Français devraient au moins réclamer une enquête sur « l’équipe hollandaise » et « ses acolytes »

      +8

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  • CaptainTrips // 07.11.2016 à 03h05

    Ce qui m’étonnera toujours c’est comment peut-on être lucide sur l’impérialisme et la politique guerrière des USA d’un côté, et se mettre à plat ventre de l’autre côté devant Poutine qui apporte son soutien diplomatique et surtout militaire au régime d’Assad qui pratique le massacre de masse et la torture.
    Les méchants US, les gentils russes, les ignobles sunnites, les bons chiites, mais qui peut croire ça franchement ! Je crois qu’il faut arrêter de soutenir et surtout de servir un camp à tout prix.
    Parce que de tout les côtés, il y a ceux qui sont prêt à prendre les armes pour atteindre leurs objectifs, et ceux qui mettent les droits de l’homme et la paix avant toute chose. Voilà la bonne ligne de fracture il me semble.
    Et surtout, qui dispose de la puissance de destruction ? Tant qu’il y aura des armées puissantes, des individus prêt à servir l’Etat, la grandeur de la nation à tout prix, tant que l’industrie militaire donnera les moyens de la destruction, il y aura ces massacres, tortures, implacablement, méthodiquement, qu’ils soient pratiqués par des sunnites, des chiites, des laïques ou des religieux, des états autoritaires ou de « grandes démocraties ».

      +1

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    • Jack // 07.11.2016 à 14h56

      Je suis comme vous. Je me pose des questions sur les partisans du régime. Ils ne peuvent pas ignorer le vrai visage de cet état policier et pourtant ils balayent les crimes du régime d’un revers de la main sous prétexte que c’est Assad ou la Charia. On voit bien qu’ils n’imaginent même pas le désespoir des syriens prisonniers de ce choix impossible.
      Vous remarquerez le silence de mort des mêmes au sujet des kurdes et de leurs alliés arabes, les seuls qui se battent vraiment pour la démocratie. Dans le meilleur des cas on les traite de marionnettes US ce qui est assez marrant, parce qu’il s’agit du seul point d’accord entre le régime et les « rebelles » djihadistes. Des deux côtés le même discours nationaliste baathiste sur la Syrie « une et indivisible ». Un discours passéiste tenu par des gens incapables de comprendre que ce modèle est mort et enterré depuis des années.

        +1

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      • Subotai // 07.11.2016 à 17h42

        Personne ne se bat pour la « Democratie ».
        Tout le monde ne se bat que pour ses propres intérêts.
        Le modèle politique qu’on défend sur le moment est celui qui sert nos intérêts du moment.
        Quand la majorité aura compris ça, nous aurons fait un grand pas dans la réappropriation de nos intérêt politiques.

          +4

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      • CaptainTrips // 07.11.2016 à 18h24

        Ajoutez à ça qu’il est bien plus commode pour Assad et Poutine d’avoir des terroristes fous de dieu comme opposants plutôt qu’une opposition démocratique classique qui demande juste à être représentée et qui serait soutenue par l’occident.
        La force de frappe est d’ailleurs bien dirigée contre la population syrienne. Certains n’ont pas la « chance » d’être exterminés et finissent affamés, torturés dans les prisons d’état, bref les pratiques classiques des régimes autoritaires voire dictatoriaux.
        Sauf que là ça se passe ici et maintenant, sous nos yeux, avec toutes les preuves nécessaires. On attend peut-être de faire des musées de la mémoire, ou de l’horreur, des cérémonies dans 20 ans, chefs d’états la main sur le coeur, gros plan sur les larmes de crocodiles, pour commémorer le « drame syrien ».

          +0

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        • Fritz // 07.11.2016 à 18h56

          Écoutez France Inter, cette radio est faite pour vous.

            +4

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  • Krystyna Hawrot // 07.11.2016 à 13h04

    Un bon morceau de propagande atlantiste de gauche, comme on en a beaucoup au NPA, mais mais hélas aussi au PCF et même au PG sous la houlette de Martine Billard qui est une russophobe et qui n’y connait rien aux relations internationales (c’est aussi pour cette raison que Mélenchon a quitté le parti avec ses proches pour faire sa campagne).
    Je vous rappelle que le PCF a tourné le dos à toute son histoire et ne travaille plus avec le Parti Communiste Russe! Il n’y a aucun échange entre ces partis et le PC russe n’est plus invité à la Fête de l’Huma depuis 25 ans! Quand à Achcar, il est de cette gauche qui n’a rien fait pour soutenir les jeunes révolutionnaires marxistes qui ont commencé les soulèvement en Tunisie en 2011. Ni formations, ni livres, ni invitation en Europe à des conférences, ni rien… J’en sais quelque chose puisque je les ai tous démarché pour aider les jeunes Tunisiens à se former à la complexité de la mondialisation. Résultat: assassinat des leaders progressistes, domination des frères musulmans pendant 3 ans, retour de la classe politique néolibérale honnie au pouvoir et retour du néocolonialisme occidental. CQFD

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    • CaptainTrips // 07.11.2016 à 18h07

      Et comme alternative à « l’assassinat des leaders progressistes, domination des frères musulmans pendant 3 ans, retour de la classe politique néolibérale honnie au pouvoir et retour du néocolonialisme occidental », vous proposez quoi, le soutien à la russie de poutine qui participe au massacre de la population syrienne et qui soutien un régime, celui d’Assad, qui pratique la torture…
      Impérialisme et destruction du côté USA et de ses alliés Qatar et Arabie saoudite, massacres et torture du côté Poutine, Iran et Assad.
      Je pense qu’il vaut mieux soutenir ceux qui dans tous ces pays, veulent mettre la paix et les droits de l’homme avant toute chose, c’est à dire avant la grandeur du peuple, de la nation, et qui ne sont pas prêt à prendre les armes pour atteindre leurs objectifs. Et peut-être le plus important, soutenir ceux qui souhaitent retirer la puissance de destruction à leurs armées et leurs dirigeants.

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      • moshedayan // 08.11.2016 à 14h00

        La « soupe anti-Poutine » vous fait un bel effet, mais laissez de côté Poutine (par ci par là etc…) et réfléchissez un peu : les Occidentaux se moqueraient de Poutine, si comme Eltsine, il était à la tête d’un pays affaibli… Ce qui les gêne c’est une Russie qui défend ses intérêts (si l’opposition syrienne n’avait pas cherché ses soutiens vers Washington et Ryad ou le Qatar … les événements n’auraient pas pris la même tournure)… Les Occidentaux ont une grande capacité -prendre les Russes pour des imbéciles (et sous Eltsine ça marchait !) Prenez en compte les intérêts de la Russie, de la Turquie, de l’Iran et d’Israël et assurément la solution sera trouvée en Syrie.

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        • CaptainTrips // 08.11.2016 à 15h06

          Je fais la différence entre les intérêts de Poutine, d’Erdogan, d’Assad, de Netanyahou, etc, et des populations de ces pays. Le problème c’est justement cette verticalité du pouvoir, cette culture de la puissance militaire, de la mort finalement, de cette course à l’armement, cette production de bons petits soldats prêt à mourir pour la patrie. Tant qu’on aura ça, on aura des massacres, torture à répétition.

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  • step // 07.11.2016 à 18h22

    « relativement laïques et non sectaires, en passant par toutes les variantes de djihadistes et de modérés dans l’opposition armée, jusqu’à Al-Nosra » …qui faisaient du bon boulot ?

    « Daech, qui est une détestable caricature d’un Etat fondamentaliste  » Y a des états fondamentalistes qui sont pas des caricatures ?

    un summum du relativisme, mes yeux brulent.
     » C’est la terreur semée par les shabiha dans la population des régions contrôlées par le régime qui a entraîné la récente la vague de réfugiés syriens fuyant vers l’Europe. »
    Je ne savais pas que nos immigrés syriens étaient massivement des alaouites ayant fui la bande littorale. Bizarrement, quand on leur demande ils semblent plutôt venir d’alep, qu’on peut difficilement considérer comme « contrôlé par le régime ».

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