Les Crises Les Crises
1.novembre.20161.11.2016 // Les Crises

Guerre froide aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin du monde, par William Blum

Merci 115
J'envoie

Source : William Blum, le 02/10/2016

Le Rapport Anti-Empire N°145

Guerre froide aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin du monde

wp-russia

« La Russie suspectée de manipuler les élections. Les États-Unis enquêtent sur un plan visant à semer le doute parmi les électeurs. » (“Russia suspected of election scheme. U.S. probes plan to sow voter distrust.”)

Telle est la Une de la première page du Washington Post du 6 septembre. Réfléchissez : l’élection que les Américains sont contraints d’endurer, rongés par l’embarras, se demandant s’ils ne doivent pas émigrer, renoncer à leur citoyenneté ; une élection qui fait vomir les pères fondateurs qui se retournent dans leur tombe… tout ça parce que les diables russes sèment le doute parmi les électeurs. Qui l’aurait cru ?

Mais bien sûr, c’est comme ça que sont les communistes – Oh pardon, ils ne sont plus communistes ! Alors que sont-ils ? Ah oui, ils ont toujours cette horrible vieille idée que les gens honnêtes de par le monde ne peuvent que condamner – ils veulent s’opposer à la domination du monde par l’Amérique. Quel culot !

La première Guerre froide a effectué une lobotomie chez les Américains, et a remplacé leur matière grise par de la matière virale anti-communiste, provoquant ainsi plus de 70 ans de stupidité nationale.

Pour tous ceux d’entre vous qui ont manqué cet évènement amusant, j’ai une bonne nouvelle : la Guerre froide N°2 est là, plus grande et plus stupide que jamais. La Russie et Vladimir Poutine sont à chaque occasion et automatiquement vilipendés pour toutes sortes de vilénies. L’histoire qui suit le titre ci-dessus du Washington Post ne prend même pas la peine d’inventer quelque chose qui pourrait constituer un semblant de preuve de ce qu’il avance. Le journal présente une accusation, en faisant remarquer toutefois que « La communauté du renseignement ne dit pas qu’elle a des preuves définitives d’une telle manipulation, ou qu’il existe des plans russes pour la commettre. » Mais le titre de la page Une en fait office.

De même, dans son débat contre Donald Trump, Hillary Clinton a accusé la Russie de toutes sortes de piratages d’ordinateurs. Même Trump, qui n’est pas habituellement un maniaque de la précision, l’a défiée de pouvoir fournir le moindre soupçon de preuve. Elle n’avait rien à proposer.

De toute façon, tout ceci n’est que diversion. Ce n’est pas le piratage en tant que tel qui inquiète l’establishment, c’est la révélation de leurs mensonges qui les fait grimper au mur. Le piratage du Comité national démocrate à la veille de la convention du parti révéla une quantité de courriers électroniques internes embarrassants, contraignant la présidente du comité Debbie Wasserman Schultz à la démission.

Le 12 septembre, on pouvait lire dans le Post qu’un médecin connu avait demandé que Clinton subisse des examens pour déceler d’éventuels poisons à la suite de son malaise à New York : « Je n’ai confiance ni en M. Poutine ni en M. Trump. Avec ces deux-là tout est possible. », avait déclaré ce bon docteur.

L’on pourrait donner de nombreux autres exemples des préjugés puérils du Post contre la Russie. L’un des sujets les plus communs a été la Crimée. « L’invasion » de la péninsule de Crimée en Ukraine par Moscou en février 2014 est constamment citée comme une preuve de la politique étrangère belligérante et expansionniste de Moscou, d’où ressort la nécessité pour Washington d’alimenter une fois de plus le budget monstrueux de la défense. Mais l’on n’a jamais rappelé que la Russie a réagi à un coup d’État soutenu par les États-Unis qui avait renversé le gouvernement de l’Ukraine démocratiquement élu à la frontière de la Russie, et l’avait remplacé par un régime où les néo-nazis, complets avec Swastika, se sentent tout à fait chez eux. La Russie l’a « envahie » pour venir en aide aux Ukrainiens de l’Est dans leur résistance à ce gouvernement, et n’a même pas eu à franchir la frontière dans la mesure où elle détenait déjà une base militaire sur place.

Voilà des décennies que L’OTAN (= USA) encercle la Russie. Le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a saisi l’extrême impudence de ce fait dans sa remarque du 27 septembre 2014 : « Excusez-nous d’exister au milieu de vos bases. »

Par contraste, voici un mot du secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry : « L’OTAN n’est une menace pour personne. C’est une alliance défensive. Elle est simplement destinée à assurer la sécurité. Elle n’est pas dirigée contre la Russie ou contre qui que ce soit. » [1]

Les exercices militaires de l’OTAN dans cette région sont fréquents, presque permanents. L’encerclement de la Russie est presque complet à l’exception de la Géorgie et de l’Ukraine. En juin, le Ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, a scandaleusement accusé l’OTAN de bellicisme à l’égard de la Russie. Comment réagiraient les États-Unis si les Russes provoquaient un coup d’État au Mexique ou au Canada et le faisaient suivre d’exercices militaires dans la région ?

Depuis la fin de la Guerre froide, l’OTAN a désespérément cherché une raison pour justifier son existence. Leur problème peut être résumé par une question : Si l’OTAN n’avait jamais existé, quels arguments pourrait-on donner pour la créer aujourd’hui ?

L’arrogance incroyable de la politique des États-Unis en Ukraine a été incarnée à la perfection par la remarque de Victoria Nuland, Secrétaire adjointe au Département d’État en réaction à une possible objection de l’Union européenne sur le rôle des États-Unis en Ukraine : « L’Union Européenne, on l’emmerde, » a-t-elle déclaré de manière charmante.

Contrairement aux États-Unis, la Russie ne cherche pas à dominer le monde, ni même à dominer l’Ukraine, ce que Moscou pourrait faire facilement, si elle le désirait. Et d’ailleurs l’Union soviétique n’a pas entrepris de dominer l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. Il faut se rappeler que l’Europe de l’Est est devenue communiste parce qu’Hitler, avec l’approbation des Occidentaux, s’en était servie comme autoroute pour envahir l’Union soviétique en vue d’éliminer définitivement le bolchévisme, et que pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, les Russes ont perdu environ 40 millions de victimes parce que l’Occident avait par deux fois utilisé cette autoroute pour envahir la Russie. Pas étonnant qu’après la Seconde Guerre mondiale les soviets aient voulu fermer cette autoroute.

La campagne du Washington Post pour décrire la Russie comme l’ennemi est implacable. Encore le 19, nous pouvions lire dans ses colonnes : « Les services de renseignement US et les services de police procèdent à une enquête sur ce qu’ils voient comme une vaste opération secrète de la Russie aux États-Unis pour discréditer les prochaines élections présidentielles et les institutions politiques des États-Unis, ont annoncé des officiels des services de renseignement et du Congrès. »

Rien, cependant, ne peut se comparer au discours du Président Obama à l’Assemblée Générale des Nations Unies (le 24 septembre 2014) où il a classé le Russie parmi les trois plus grandes menaces pour le monde, avec l’État Islamique et le virus Ébola.

Une guerre entre les puissances nucléaires que sont les États-Unis et la Russie est « impensable ». Sauf que les militaires américains y pensent, comme le général de la Guerre froide Thomas Power, parlant d’une guerre nucléaire ou d’une première frappe par les États-Unis : « L »idée générale est de tuer ces salauds ! A la fin de la guerre, s’il ne reste que deux américains et un russe, c’est nous qui avons gagné. » La réponse de l’une des personnes présentes a été : « Il faut s’assurer qu’il y ait un homme et une femme. » [2]

Réponses de la gauche à mes attaques contre l’Islam radical

Il n’est pas dans mes intentions de reprendre la discussion animée au sujet de mes articles récents appelant à la destruction de l’EI, qui a conduit nombre de mes lecteurs à me critiquer : cinquante d’entre eux ont demandé à être retirés de ma liste de diffusion, mais j’espère que beaucoup d’entre eux trouveront intéressant le résumé suivant des objections qu’ils ont émises ou sous-entendues.

  1. Ils sont suffisamment religieux pour ne pas apprécier ce qu’ils détectent comme étant mon inclination religieuse moins que fervente.
  2. Ils refusent de reconnaître un contexte ou une motivation islamique, définissant l’EI comme rien de plus que des mercenaires des États-Unis, d’Israël, d’Arabie Saoudite – fin de la discussion. Ou des sectes Salafistes ou Wahhabites, pas vraiment islamiques, insistent-ils, pour épargner à l’Islam tout risque de contamination.
  3. Ils n’apprécient pas que je ne fasse pas une distinction claire entre I’EI et Islam en général, et sont particulièrement agacés par mon usage des termes « Islam radical » ou « Terrorisme islamique ». (J’ai fait remarquer que d’habitude en Occident, et à juste titre, on associait le terrorisme Stern et Irgun avec Ies juifs et le terrorisme de l’IRA avec les catholiques.)

Pour mémoire, je condamne ces musulmans qui s’engagent dans des attaques suicides, au couteau et dans tout autre djihad meurtrier, ceux qui vantent et enseignent la gloire et les récompenses célestes de tels actes, et ceux qui prêchent que tous les non-musulmans sont des infidèles et des ennemis. Dans ce contexte, ce n’est pas une excuse de citer les divers actes d’horreur commis par les États-Unis ou les Occidentaux, particulièrement quand les objectifs des djihadistes (restaurants, théâtres, magasins, passants, etc.) n’ont habituellement rien à voir avec l’impérialisme occidental.

  1. Ils sont ennuyés que je ne mentionne pas l’habituelle liste des atrocités américaines comme étant responsables des horreurs de l’Islam radical, qu’ils ne voient que comme de simples représailles. (Voir la partie 3 ci-dessus.)
  2. Ils haïssent la politique étrangère américaine encore plus que moi, sentiment dont je ne savais pas qu’il était si répandu, ni même possible.
  3. Je soutenais l’usage de la force militaire contre I’EI et consorts, très mauvais point contre moi, dans la mesure où une telle force est considérée par les gens de gauche comme le péché originel et ne peut en aucun cas aboutir à quelque chose de bien. Mais notre bombardement « accidentel » des troupes syriennes le 16 septembre et la mort et les blessures d’environ 160 personnes donnent clairement raison à mes critiques.

Les élections US

En plusieurs occasions durant les récentes primaires américaines, il a été demandé au sénateur Bernie Sanders, s’il s’associerait à un autre candidat au cas où il ne remportait pas les primaires pour le camp démocrate. Sa réponse ressemblait à ceci : « S’il arrive que je ne remporte pas ce processus, est-ce que je courrais en dehors du système ? Non, j’ai fait la promesse que je ne le ferais pas et je me conformerai à cette promesse. Et j’ajoute ceci : Et la raison pour cela est que je ne veux pas être la cause de l’élection d’un républicain de droite à la présidence des États-Unis. » [3]

En conséquence, il va être responsable de l’élection d’une démocrate de droite à la présidence des États-Unis d’Amérique. Il y a sûrement matière à discussion pour savoir qui est plus à droite, de Clinton ou de Trump. En matière de politique étrangère, il est sûr que c’est Clinton qui est le plus à droite. Il n’y a qu’à se rappeler la Syrie, l’Irak, le Honduras, la Yougoslavie, la Libye…

La révélation que le parti démocrate préférait Clinton à Sanders est une raison suffisante pour que Sanders ait rompu sa promesse et accepté l’offre du parti Vert d’être leur candidat.

« Qualifié » est un mot que l’on entend souvent dans cette campagne. On nous dit qu’Hillary est éminemment qualifiée et que Donald ne l’est absolument pas. Mais quelle peut être la signification de ce mot dans ce contexte ? Si un candidat ne partage pas votre opinion sur les sujets les plus importants, devez-vous vous inquiéter qu’il ou elle ne soit pas « qualifié(e) ? »

Raison numéro 39 457 pour abandonner le capitalisme

Macy’s, un des hypermarchés les plus importants des États-Unis, vient d’annoncer qu’il fermerait 100 de ses magasins. Imaginez un instant tout ce qui a été mis en œuvre pour créer chacun d’eux, depuis sa conception et sa construction jusqu’à son ouverture, l’embauche de son personnel et son approvisionnement. Tout cela va bientôt disparaître, ne laissant que les coquilles vides des bâtiments, les visions choquantes pour les voisins, les milliers d’emplois perdus… tout ça parce que l’objectif de profit net n’a pas été atteint.

Un tel gâchis, tant de magasins vides, et en même temps tant de chômeurs.

A peu près autant de maisons vides, et en même temps tant de gens sans domicile.

Peut-on imaginer qu’un président américain puisse ouvertement prêcher une guerre étrangère pour défendre ce capitalisme ?

Notes

[1] Washington Post, le 3 décembre 2015

[2] Diverses sources internet, dont les infos de Wikipedia sur Thomas Powers

[3] Democracy Now!, le 9 juin 2016

Source : William Blum, le 02/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Michel Mouchart // 01.11.2016 à 06h25

Lors de la seconde moitié de 20° siècle, on nous avait toujours dit, et nous l’avions toujours cru, que la réelle motivation de Georges Orwell , dans l’écriture de son fameux livre “ 1984 “ , lui avait été inspiréé par la peur qu’il avait du régime communiste soviétique ; devenu également puissance nucléaire à la fin des années 40 ! C’était sans doute le cas ; mais sa critique portait aussi sur “ l’autre régime “ dont il dépendait, dont il se disait membre effectif et qu’il avait servi durant la 2° guerre mondiale ! Mais cette critique là, celle qu’il faisait de “ son régime occidental “ ; dont il avait perçu les dérives maléfiques et mortifères ; nous a été soigneusement cachée depuis la parution de son livre majeur ! Et ces “ œillères “ intellectuelles, sournoisement entretenues par nos autorités, n’ont pas pu être “ corrigées “ par son auteur, trop tôt disparu à l’aube des années 50 ! Et depuis, nous sommes ainsi tous restés persuadés que “ le bon régime “ sur cette planète , c’était “ le notre “ ! Hélas, nous devons constater aujourd’hui que nous n’avions pas vraiment bien compris tous les enjeux géopolitiques de “ notre camps occidental “ du monde !
Et aujourd’hui, nous allons sans doute tous payer très très cher cet “ aveuglement volontaire et confortable “ de la réalité des choses !
“ Errare humanum est ,
perseverare diabolicum “

25 réactions et commentaires

  • dupontg // 01.11.2016 à 02h47

    l’OTAN a ete crée en 1949 avant le pacte de varsovie en 1955;
    l’OTAN incluait la RFA ce qui en faisait une organisation agressive vue de l’URSS,

      +19

    Alerter
    • Fritz // 01.11.2016 à 02h57

      Très juste, et le « pacte de Varsovie » a été créé en 1955 pour répondre à l’intégration de la RFA dans l’OTAN. Mais William Blum ne l’ignore pas. C’est Kerry qui ose dire que « l’OTAN est une alliance défensive ».

        +23

      Alerter
      • dupontg // 01.11.2016 à 03h03

        On trouve un peu la meme inversion des rôles entre les accords de Munich en septembre 1938 et le pacte de non agression germano sovietique en aout 1939..
        On aime à laisser penser malgré ça que l’urss etait la premiere à pactiser avec le diable

          +24

        Alerter
        • De passage // 01.11.2016 à 03h36

          Le passé de l’urss, n’est ni le présent ni l’avenir de la Russie ! Il vous a sans doute échappé que Staline est mort depuis 1953 et que l’urss n’existe plus depuis bientôt 30 ans (début des années 90) ! La repentance spécifiquement socialo-française avec tous les drames que l’on connait aujourd’hui, ne fait pas partie des traditions slaves.

            +11

          Alerter
          • Gérard du Biolo // 01.11.2016 à 20h52

            « l’Urss n’existe plus depuis 30 ans ».

            Ca n’empêche pas de constater que la Russie, qu’elle soit soviétique ou pas, a toujours été victime du même ostracisme et de la même désinformation de la part des gouvernements « occidentaux ».

            Constater que cet ostracisme est ancien donne même de la valeur et de la pertinence à l’argument …

              +1

            Alerter
        • De passage // 01.11.2016 à 09h49

          @dupontg

          « On aime à laisser penser malgré ça que l’urss etait la premiere à pactiser avec le diable »

          Désolé d’avoir lu votre post en diagonale et de l’avoir mal interprété. Toutes mes excuses. grosse fatigue.
          Bien à vous.

            +7

          Alerter
  • Michel Mouchart // 01.11.2016 à 06h25

    Lors de la seconde moitié de 20° siècle, on nous avait toujours dit, et nous l’avions toujours cru, que la réelle motivation de Georges Orwell , dans l’écriture de son fameux livre “ 1984 “ , lui avait été inspiréé par la peur qu’il avait du régime communiste soviétique ; devenu également puissance nucléaire à la fin des années 40 ! C’était sans doute le cas ; mais sa critique portait aussi sur “ l’autre régime “ dont il dépendait, dont il se disait membre effectif et qu’il avait servi durant la 2° guerre mondiale ! Mais cette critique là, celle qu’il faisait de “ son régime occidental “ ; dont il avait perçu les dérives maléfiques et mortifères ; nous a été soigneusement cachée depuis la parution de son livre majeur ! Et ces “ œillères “ intellectuelles, sournoisement entretenues par nos autorités, n’ont pas pu être “ corrigées “ par son auteur, trop tôt disparu à l’aube des années 50 ! Et depuis, nous sommes ainsi tous restés persuadés que “ le bon régime “ sur cette planète , c’était “ le notre “ ! Hélas, nous devons constater aujourd’hui que nous n’avions pas vraiment bien compris tous les enjeux géopolitiques de “ notre camps occidental “ du monde !
    Et aujourd’hui, nous allons sans doute tous payer très très cher cet “ aveuglement volontaire et confortable “ de la réalité des choses !
    “ Errare humanum est ,
    perseverare diabolicum “

      +33

    Alerter
    • Louis Robert // 01.11.2016 à 14h08

      Permettez que j’enregistre ici ma dissidence.

      Tout jeune homme, lisant « 1984 » durant les années soixante du siècle dernier, il m’est toujours apparu qu’Orwell y parlait bien de l’impérialisme totalitaire global, hégémonique, en guerre perpétuelle à la fois contre l’ennemi extérieur élu à un moment où à un autre, changeant comme le temps, et contre l’ennemi intérieur… donc de NOUS. Tout autour de moi, il me semblait alors, comme aujourd’hui, qu’il n’y avait que l’Empire, omniprésent, qui dominait selon son bon plaisir, en maître absolu, et uniquement dans son propre intérêt. Que l’on se servit d’Orwell pour nous gaver d’anticommunisme ne me semblait qu’étayer mes interprétations, donc dans l’ordre des choses… et nous n’étions pas des oies.

      Ce n’est que récemment, bien sûr, qu’en masse, nos concitoyens ont enfin saisi la vraie nature de l’ensemble de nos sociétés… et le message d’Orwell. Jamais, peut-être, n’avait-on vu Orwell si souvent cité par eux pour illustrer ce monde parfaitement orwellien dans lequel NOUS vivons, par les bons soins de l’Empire… et soumission volontaire aidant! — Il faut savoir lire les œuvres d’Orwell tout en observant ce qui se passe devant chez soi.

        +10

      Alerter
  • Lysbeth Levy // 01.11.2016 à 07h55

    En vérité c’est le mur de l’Ouest qui n’est jamais tombé lui ! Et jamais la guerre froide ou chaude contre la Russie (ex-soviétique) n’a cessée, mais a pris une tournure plus agressive dès lors que les Usa ont pris la « tête du monde » (unipolaire) dès la chute de l’-Urss. Il est sûr que selon la « doxa » économique marxiste, dès qu’un pays autre que « l’exceptionnaliste » Amérique, se remonte, la gendarme du monde doit l’abattre ou le faire soumettre. C’est ainsi qu’ a débuté la première guerre mondiale quand l’Angleterre s’est vue dépassée par l’Allemagne, elle a décidée avec la France de concocter un « casus belli » pour abattre le nouveau pays « émergeant »! .Il faut juste que l’exceptionnelle Amérique, soit raisonnable et admette que le pouvoir unipolaire lui échappe après 20 ans de roue lilbre » et de dégâts issus de leurs guerres, qu’elle n’est pas la seule a vivre et que d’autres veulent leur part de gâteau.

      +13

    Alerter
  • luci2 // 01.11.2016 à 08h29

    Je reste marqué par des évènements fallacieux tels :
    la canonnière d’Agadir,
    la dépêche d’Ems et
    ,hélas,bien d’autres…

    Lacroix-Riz,avec sa maîtrise,son acharnement au cœur des archives ouvertes, apporte de nouveaux et singuliers éclairages -à vomir- sur les coulisses des tueries organisées dites 1ère et 2e Guerre « mondiale »…

      +18

    Alerter
  • PatrickLuder // 01.11.2016 à 09h19

    Et dire que l’intelligence humaine (sic) aurait pu construire un monde de beauté, de partage et d’émerveillement … mais pourquoi donc la cupidité et la soif de pouvoirs l’emportent sur l’amour et la reconnaissance? Seigneur, pourquoi nous as-tu laissé notre libre arbitre pour choisir entre le bien et le mal? L’humain livré à lui-même n’est même pas capable de prendre soin de tout ce qui lui a été offert. Finalement, sans conscience et sans raison nous ne valons pas plus qu’une fourmis, une souris ou même qu’une herbe des champs …

      +17

    Alerter
  • Raoul // 01.11.2016 à 10h06

    Merci d’avoir publié ce texte qui montre, une fois de plus, la lucidité de cet auteur. Ses analyses sur les élections états-uniennes sont bien meilleure que celles de Chomsky qui m’ont vraiment déçu.

    Un point m’a intrigué  : Blum évoque la réaction négative de certains lecteurs à ses propos sur l’Islam. Il m’a fallu un peu de temps pour retrouver le texte incriminé. Pour ceux que cela intéresse, le voici (voir le chapitre « Is it terrorism or is it religion? Does the question matter? ») :
    https://williamblum.org/aer/read/141

    Pour le coup, je pense qu’effectivement sa position manque un peu de subtilité, mais Blum se méfie des religions, c’est certain.

      +5

    Alerter
  • Olivier77 // 01.11.2016 à 10h15

    Pour que l’élite s’agite aussi fortement sur les « ennemis » extérieurs, c’est que l’on craint une guerre civile aux USA. Le masque craque de partout malgré son rictus. Les élections n’y changeront rien, l’intelligence a quitté ce pays.

    Il a vraiment une sale gueule l’américan dream, une chance pour la planète?

      +4

    Alerter
    • Narm // 02.11.2016 à 21h06

      Une guerre civile ne serait-elle pas une guerre « comme » les autres ?

      armemement / Fric / éliminations / reconstruction / Fric ?

        +1

      Alerter
  • vivie // 01.11.2016 à 10h30

    Tout se résume dans la célèbre maxime de Plaute : « l’homme est un loup pour l’homme » point final.
    Une anthropologie fondée sur la guerre…
    Pulsion animale poussée à son paroxysme !
    C’est tout se dont nous sommes capables !
    Et voici sous nos yeux nos œuvres alors qu’après 2 guerres mondiales et plus de 60 millions de morts le slogan était « plus jamais ça ! »
    Faut croire que l’on ne mérite pas cette planète, nous serons l’histoire la plus courte depuis sa création, c’est certain !
    Que Dieu nous vienne en aide parce qu’apparemment on ne pourra pas compter sur l’humain…

      +4

    Alerter
  • Eric83 // 01.11.2016 à 10h38

    La stratégie du clan Clinton et des démocrates pour tenter de faire croire que Trump est sert les intérêts de la Russie a manifestement échoué. Ceci n’était que diversion, très largement véhiculée par les médias MSM aux ordres, pour détourner l’attention des citoyens des nombreuses casseroles qui auraient dû conduire Killary à des mises en accusation. Cependant, même si Clinton était élue – ce qui semble de moins en moins probable – ces affaires la rattraperont tôt au tard.

    Le nouvel emailgate révélé aux citoyens US par le boss du FBI, après les révélations Wikileaks, va-t-il faire basculer la campagne présidentielle ?…d’autant que Obama semble lâcher Killary.

    http://institutdeslibertes.org/coup-de-tonnerre-dans-la-campagne-presidentielle-americaine/

    http://www.romandie.com/news/La-Maison-Blanche-ne-veut-ni-critiquer-ni-defendre-le-chef-du-FBI/749277.rom

    http://www.breitbart.com/2016-presidential-race/2016/10/31/top-7-charges-hillary-clinton-could-face-while-president/

      +7

    Alerter
  • Julie // 01.11.2016 à 12h45

    La France et son soutien aux Frères musulmans (et dépendance envers les capitaux Qatari)
    ou comment expliquer autrement la discrétion du Monde sur les affaires turques?

      +5

    Alerter
  • jpcd // 01.11.2016 à 12h57

    Le Gardian – les a-t-on menacés comme lors des révélations Snowden? – titre bruyamment ce matin sur un appel à la paranoïa anti-russe par le boss du MI5, Andrew Parker. Sans l’ombre d’un élément concret, bien sûr, ou même d’un argument rationnel.

    Ce n’est qu’ensuite que sont évoqués les dangers d’attentats islamistes, avec davantage d’arguments… https://www.theguardian.com/uk-news/2016/oct/31/andrew-parker-increasingly-aggressive-russia-a-growing-threat-to-uk-says-mi5-head

      +2

    Alerter
  • Homère d’Allore // 01.11.2016 à 12h58

    La comparaison URSS-USA pour la question « où préférez-vous vivre » était un viel argument des années 70.

    C’est bizarre, on n’a pas entendu la même question pour « Cuba vs Haïti » qui était tout aussi pertinente comme comparaison.

      +8

    Alerter
  • Louis Robert // 01.11.2016 à 13h00

    Par la guerre perpétuelle, nous ne construisons pas un monde pour TOUS où vivre ensemble mais, détruisant le monde, nous faisons œuvre d’autodestruction. Ainsi progresse, par nos soins, l’abolition de l’Homme.

      +2

    Alerter
  • Papagateau // 01.11.2016 à 14h59

    https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201610291028442670-Riyad-CDH-Russie/
    La Russie remplacée par l’Arabie Séoudite au conseil des droits de l’homme de l’Otan l’Onu.
    Probablement pour son action au Yémen.
    Qu’est-ce qu’on se marre !

      +16

    Alerter
    • Raoul // 01.11.2016 à 17h48

      Cette ridicule manœuvre de l’Occident, destinée évidemment à humilier la Russie, n’aura pour seul effet que de discréditer le CDH aux yeux du monde entier, sauf bien sûr de l’autoproclamée « communauté internationale » qui ne représente plus que les États-Unis et leurs vassaux. Le CDH n’a jamais eu un grand poids, mais qui l’écoutera désormais ?

        +10

      Alerter
  • aleksandar // 01.11.2016 à 17h30

    Charge écrite par un historienne russe qui enseigne a Princeton depuis 2006.
    Loin de la Russie donc.
    Et qui n’hésite pas a remettre en cause la création de la Russie a partir de la Rus’ de Kiev alors que c’est un fait historique largement documenté mais mis en cause par les nationalistes ukrainien…
    Elle mange trop souvent chez Mc Donald je pense, cela finit par affecter les capacités intellectuelles.

      +9

    Alerter
  • Olivier77 // 01.11.2016 à 17h57

    Vu sur les merdia en continu, sondage fait avant le changement de position du FBI, Trump 46% contre 45 pour HC.

      +3

    Alerter
  • Dommage // 02.11.2016 à 09h39

    Repeindre en rose les russes, tout ça parce que les américains sont noirs, est intellectuellement malhonnête.
    « Et d’ailleurs l’Union soviétique n’a pas entrepris de dominer l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. »
    Bah non. Jamais. Et tout habitant d’Europe de l’est qui dit le contraire, ment ou se trompe.

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications