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31.mars.201631.3.2016 // Les Crises

Trump craint une Convention « négociée », par Peter W. Dickson

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Source : Consortiumnews.com, le 09/03/2016

9 mars 2016

En exclusivité : Nous apprenons par l’ancien analyste de la CIA Peter W. Dickson que le dernier sursaut de l’élite du parti républicain contre Donald Trump pourrait se traduire par une réécriture des règles de la convention.

Par Peter W. Dickson

Le spectacle d’une convention républicaine bloquée aboutissant à une nomination « achetée » ou négociée à Cleveland en juillet est une possibilité que les initiés ont commencé à prendre de plus en plus au sérieux au regard des résultats des « caucus » observés ces derniers mois.

C’est un scénario qui menace en particulier le favori, Donald Trump, qui a admis que s’il ne gagne pas la majorité des délégués avant la convention, il sera « désavantagé ». Il n’y a aucun doute que les pontes du Parti Républicain [GOP: Grand Old Party] le considèrent inéligible (et comme une menace pour les institutions du parti) et qu’ils explorent toutes les pistes permettant de le stopper à la convention, voire de lui « voler » la nomination.

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Donald Trump, milliardaire et candidat républicain à la présidence.

Étant donné que les 11 primaires du « Super Mardi » (1er mars) n’ont pas eu de gagnant incontesté, Trump n’a pas pu mettre hors-jeu ses concurrents principaux, les sénateurs Ted Cruz et Marco Rubio. Sept États ont dispersé leurs délégués sur les candidats, Trump a gagné 240 délégués au lieu des 300 que les initiés prédisaient avant la colère provoquée par l’attitude évasive de Trump sur un soutien du nationaliste David Duke et du Ku Klux Klan.

Les principaux rivaux de Trump réussirent souvent à remplir les conditions minimales pour avoir des délégués lors du « Super Mardi ». Mais Trump récupéra son élan lors des nominations du 8 mars en gagnant trois États – Michigan, Mississippi et Hawaii – pendant que Cruz emportait l’Idaho.

Une règle importante de la convention républicaine, la règle 40, pourrait détruire les projets des élites du parti et offrir à Trump sa nomination sur un plateau d’argent, car elle limite le nombre de nominés et interdit certaines méthodes pour voler la nomination au concurrent favori.

Le but de cette règle était d’assurer le couronnement d’une tête de liste incontestable et d’offrir au nominé présumé le meilleur lancement possible pour l’élection générale. Avant la convention de 2012, cette règle exigeait de tout candidat à la nomination du parti d’avoir gagné une majorité relative de délégués dans au moins cinq États pour qu’il puisse être accepté dans les nominations à la convention.

Toutefois, une fois que Mitt Romney s’est assuré qu’il avait suffisamment de délégués pour remporter la nomination de 2012, ses partisans (en particulier son conseiller en chef Ben Ginsburg) ont fait réviser cette règle afin d’empêcher toute personne d’être nominée lors de la convention, à moins qu’il ou elle n’ait remporté au préalable une majorité de délégués dans au moins huit États. (Une partie du raisonnement de Romney était d’éliminer une grande manifestation de soutien de la base au libertaire républicain texan Ron Paul et ainsi de présenter à la nation devant sa télévision un parti uni et rallié derrière l’ancien gouverneur du Massachusetts.)

En plus d’interdire l’enregistrement de tout délégué acquis par un candidat n’ayant pas atteint le seuil des huit États, la règle 40 interdit aux délégués lors de la convention de manifester leur soutien à toute personne qui n’a pas participé aux primaires dans les États. Par conséquent, cette règle empêche une version moderne du « Nous voulons Willkie » qui avait conduit à la nomination de Wendell Willkie lors de la convention républicaine de 1940. (Ironiquement, cela bloquerait toute tentative des caciques du parti de lancer au cri de « Romney, Romney » une révolte des élites à la convention de Cleveland.)

Reste à voir si et quand Trump et ses rivaux sont en mesure de s’assurer une majorité des délégués dans huit États. Trump a franchi ce seuil dans sept des quinze États où il a eu le plus de votes le laissant avec un unique État à convaincre.

Cruz a gagné le plus de votes dans sept États et assuré une majorité des délégués dans quatre : Idaho, Kansas, Maine et Texas. En d’autres termes, le sénateur du Texas est à mi-chemin. En revanche Rubio et Kasich n’ont fait que peu ou pas de progrès jusqu’ici, le premier n’ayant obtenu une majorité des délégués qu’à Porto-Rico.

La possibilité d’assurer une majorité des délégués d’un État est devenue plus facile après le 15 mars lorsque les États peuvent mener des primaires du genre « tout ou rien ». Cela implique que les candidats n’auront besoin que de la majorité relative des électeurs pour gagner les vingt élections de ce type (elles sont toutes en dehors du Sud, si l’on ne tient pas compte de la Floride) qui auront lieu après le 15 mars. (Cinq autres États donneront au mieux élu la majorité de leurs délégués.)

Le nombre de délégués à distribuer selon ces règles est de 960 au total. Cela représente presque 40 pour cent de tous les délégués de la convention. La situation actuelle paraît favoriser Trump et Cruz car étant les plus près de franchir la ligne des huit États.

Même si Rubio et Kasich emportent le 15 mars leurs États d’origine, respectivement la Floride et l’Ohio, où la règle est celle du « tout ou rien » ; ils devront relever le défi herculéen d’emporter une majorité de délégués lors d’élections à quatre candidats dans huit États avec des intentions de vote bien arrêtées. Cela permet d’imaginer une convention républicaine avec Trump seul ou, peut-être, Trump avec Cruz comme nominés à la candidature présidentielle. Les délégués de Rubio et Kasich se retrouveraient effectivement hors-jeu.

Ce résultat signifierait que le nombre magique – une simple majorité – pour gagner la nomination tomberait sous le niveau connu de 1 237 délégués. En éliminant du vote les délégués des candidats qui ne franchissent pas la limite des huit États, la règle 40 rend une victoire d’un candidat au premier tour d’une élection quasiment certaine étant donné qu’il est seul ou opposé à un seul adversaire.

Bien sûr, il reste la possibilité que la direction du parti républicain, occupée frénétiquement à monter un mouvement anti-Trump, puisse agir pour modifier la règle 40 avant la convention. Curly Haugland, le représentant du Comité National pour le Dakota du Nord et membre du Comité pour le règlement de la convention nationale républicaine (RNC), expliqua mardi au journal The Daily Star qu’il y aura une tentative de modifier la règle 40 pour ouvrir la convention à tout candidat qui a obtenu des délégués.

Un tel changement de règles devrait avoir lieu avant la convention et elle exigerait une majorité des délégués pour être acceptée. Cela s’annonce difficile si Trump contrôle la majorité des votes. S’il n’a pas cette majorité, la manœuvre aboutirait à la nomination d’un autre candidat. Cela passerait par un premier tour sans vainqueur, ouvrant la porte à des négociations qui permettront d’orienter les tours vers l’attribution du grand prix à un autre candidat. La convention serait alors plus le résultat de négociations que le résultat d’un choix par les délégués, autrement dit ce serait une convention « négociée ».

Si un changement de dernière minute est mis en place pour bloquer Trump – ou même simplement proposée en vote lors du congrès – Trump et ses partisans pourraient rendre cette convention aussi chaotique que celle des Démocrates à Chicago en 1960. Il pourrait aussi décider de se présenter en candidat indépendant, comme il l’a suggéré, s’il n’était pas « traité correctement ».

Des précédents historiques

Il n’y a que peu d’exemples historiques récents d’une convention négociée du GOP. La dernière convention républicaine sérieusement disputée eut lieu en 1978 où le gouverneur de Calfornie, Ronald Reagan, défia et perdit contre le président en place, Gerald Ford. Auparavant, il n’était pas rare d’avoir un congrès des délégués du parti bloqué par leur incapacité à choisir un candidat pour l’élection principale. Cela laissait les chefs de factions décider pour les délégués. C’était possible car les premiers jouissaient d’une influence solide sur les seconds.

Dans ce contexte, il vaut la peine de se pencher sur un cas charnière, et même emblématique, de la longue histoire du Parti Républicain : sa deuxième convention nationale qui s’est tenue en 1860 au « Wigwam » de Chicago. Ce fut la convention présidentielle ayant eu le plus de conséquences de toute l’histoire de ce parti. Elle aboutit à une nomination dramatique d’un outsider nommé Abraham Lincoln dont la nomination a été indéniablement « achetée » par un gros marchandage dans une chambre d’hôtel enfumée à minuit bien passé, seulement quelques heures avant le début du vote.

Le directeur de la campagne de Lincoln, David Davis, « vola » la nomination républicaine à l’icône de l’élite de la côte Est, le fameux sénateur de New York William Seward. Défiant les fastidieuses instructions répétées de Lincoln qui, depuis sa maison Springfield, en Illinois, lui interdisait tout « marchandage » et « tout contrat qui me lierait », Davis fit tout cela et plus, comme d’entasser des partisans munis d’entrées illégitimes dans l’arène de la convention.

Le tournant eu lieu quand Davis fit des promesses à la délégation de la Pennsylvanie pour qu’elle abandonne son candidat préféré (Simon Cameron) et se tourne vers Lincoln au second tour. Cela bloqua la montée de Seward vers une majorité des délégués et anéantit son couronnement avant le début du quatrième tour.

Les partisans de Seward furent blancs de rage. Pour la sécurité de Lincoln, Davis et son équipe envoyèrent huit télégrammes (conservés dans les papiers de Lincoln à la Bibliothèque du Congrès) le suppliant de refuser de nombreuses demandes pour qu’il vienne à Chicago accepter sa nomination.

Malgré son peu de goût pour les manœuvres de Davis, Lincoln suggéra au sénateur Joshua Giddings que toutes les « conditions » (i.e. les accords ou les promesses) faites à la convention étaient « honorables ». Lincoln fit quand même quelques nominations conformes aux promesses de Davis. Pour le bien de l’unité du parti, Lincoln nomma Cameron secrétaire de la Guerre, bien que ce dernier fut viré après neuf mois et remplacé par l’ancien camarade de classe de Davis au collège de Kenyon, Edwin Stanton.

Les biographes et autres spécialistes de Lincoln ont pendant longtemps détourné notre attention de ce qui s’est passé à cette convention de Chicago. La révélation que Lincoln – une figure christique après son assassinat le vendredi saint de 1865 – a eu besoin d’un « faiseur de rois » comme Davis, ôte toute majesté au parcours exemplaire de Lincoln allant de ses humbles origines à son martyre pour une cause juste : le sauvetage de l’Union et l’abolition de l’esclavage.

Visiblement, les règles de nomination ont changé depuis l’époque de Lincoln et même de celle de Willkie – avec des primaires et des caucus du parti donnant une voix beaucoup plus forte aux républicains de la base. Cette « démocratisation » du processus de sélection a permis à un riche outsider comme Trump de passer en tête de la course en s’opposant aux membres influents du parti tout en rejetant avec dédain le soutien financier de la « classe des donneurs » du GOP.

Maintenant, les représentants républicains du système jettent des millions de dollars dans une campagne anti-Trump visant à casser l’attrait de la population pour sa personne et à soutenir ses trois adversaires restants pour bloquer son chemin vers une claire majorité des délégués. Cela rendrait possible le scénario d’une convention où les règles pourraient être réécrites pour ouvrir la porte à d’autres choix.

À côté des délégués choisis par les électeurs, la hiérarchie du GOP aura 168 délégués non élus, surtout des membres du comité national républicain (RNC) qui pourront voter. Mais contrairement aux 712 « super délégués » de la convention démocrate, ils seront supposés soutenir le candidat qui a gagné le plus de votes dans leur État.

Dans tous les cas, l’affrontement principal de cette convention républicaine commençant le 18 juillet se fera sans doute sur les règles décidant de qui est éligible à la nomination et qu’est-ce qui se passera si personne n’est élu au premier tour.

Peter W. Dickson est un ancien analyste politique et militaire de la CIA et l’auteur de « Old Kenyon » et « Lincoln’s Kenyen Men ».

Source : Consortiumnews.com, le 09/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

Commentaire recommandé

Spectre // 31.03.2016 à 02h06

La démocratie, c’est Bien. L’égalité devant le vote, c’est beau. Comment ne pas être ému, par exemple, par le fait que Bernard Arnault (35 milliards d’euros de fortune) et le salarié qu’il a licencié (30 000€ de dette) soient considérés comme égaux une fois tous les 5 ans devant le grand fétiche de l’urne. Une telle justice, ça fait chaud au cœur.

Il arrive cependant que la machine démocratique se grippe. Parfois, le grand enfant capricieux qu’est le peuple vote mal. À force d’être éperonnée, la bête renâcle. Heureusement, les institutions démocratiques ont tout prévu. Si la pédagogie n’a pas fonctionné, si le grand enfant ne veut toujours pas entendre raison malgré le feu nourri des médias, on passe au plan B : on contourne.

Les dirigeants républicains pourront donc, au choix, s’inspirer du “Congrès négocié” inauguré en France le 4 février 2008, ou annoncer la couleur avec la désarmante franchise du président de notre Politburo : “Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les candidats de l’establishment.”

24 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 31.03.2016 à 02h05

    En Otanie, les merdias oeuvrent à faire passer discrètement la valeur « démocratie » à la trappe, en la rendant inférieure à d’autres « valeurs » :
    – mariage homosexuel (récemment instauré au niveau fédéral aux Etats-Unis, alors que la majorité de la population est contre dans de nombreux Etats)
    – libre-échange des marchandises et des capitaux (alors que la majorité des populations des pays riches sont en train de se rendre compte que cela amène un nivellement par le bas des salaires et des niveaux de vie)
    – libre-circulation des personnes sous couvert d’altruisme (réfugiés)

    La défense de ces « valeurs » artificielles leur permettent d’attaquer les valeurs fondamentales : la démocratie (visible avec le Traité de Lisbonne contre le vote des Français en 2005, ou avec les attaques contre Trump et les « populistes »), le droit de ne pas être surveillé par le gouvernement, de ne pas avoir son courrier lu, le droit d’avoir un travail décent, une vie décente, de choisir ses dirigeants et ses lois, de ne pas être pillé par des impôts au bénéfice des banksters.

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    • Pierre // 31.03.2016 à 03h05

      Plutôt d’accord avec vous, sauf en ce qui concerne le mariage homosexuel. Bien que n’étant pas concerné par la chose (en dehors du fait que j’ai été témoin à l’un de ces mariages ce mois-ci), je ne pense pas que les homosexuel(le)s considèrent qu’il s’agisse d’une valeur « artificielle » à leurs yeux. Quant aux stricts hétérosexuels (dont je fais partie), j’avoue avoir du mal à comprendre en quoi cela les concerne…si ce n’est que cela ébranle leurs certitudes…

        +7

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      • Kiwixar // 31.03.2016 à 04h43

        A mon sens, des « valeurs » qui motivent notre volonté de vivre ensemble au sein d’une nation doivent être acceptées avec enthousiasme par une grande majorité de la population (les 2/3 ou 80% peu importe). Si le mariage homosexuel est (il me semble) plutôt bien accepté en Europe, il me semble qu’il l’est beaucoup moins dans certains Etats des Etats-Unis.

        C’est cette décision du gouvernement fédéral US d’imposer aux Etats le mariage homosexuel que je trouve suspicieux (et anti-démocratique), comme s’il y avait une volonté de l’Otanie de se définir sur certaines « valeurs » qui sont rejetées par le reste du monde (le mariage homosexuel en est une), afin de justifier la création d’une zone Otanie/Tafta basée sur des « valeurs » particulières (choisies avec discernement pour exclure).

        Pourtant, sur de très nombreuses valeurs (exemple la peine de mort, ou le rôle social de l’Etat), je trouve qu’on est beaucoup plus proches des Russes que des Zuniens. Au lieu de nous focaliser sur la peine de mort ou le butage de Noirs ou l’esclavage carcéral (qui nous séparerait des Zuniens), « on » se focalise sur le mariage homosexuel (qui nous sépare des Russes), ce que je trouve artificiel (merdiatiquement parlant).

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        • DUGUESCLIN // 31.03.2016 à 07h04

          Je suis d’accord sur le fait que les valeurs qui motivent notre volonté de vivre ensemble doivent être acceptées avec enthousiasme. Sinon les nouvelles valeurs proposées divisent dans des débats incessants qui occultent des choses beaucoup plus importantes. Le fait de diviser assure le règne d’un pouvoir qui est toujours le même sous des apparences différentes. La nouvelle loi sur le mariage n’a rien à voir avec l’homosexualité. Il remplace l’union de l’homme et de la femme par l’union de deux personnes. Ce remplacement supprime un modèle social et ne fait donc pas l’unanimité. Il en est de même pour de nombreuses « transformations », (constitution européenne et code du travail) qui sont réductrices, dont le but est d’affaiblir le peuple et celui de choisir sa société et son destin. Le tout étant basé sur des divisions artificielles.

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      • Milsabor // 31.03.2016 à 08h48

        La question du mariage homosexuel est l’arbre qui cache la forêt du « droit à l’enfant » contenu dans le droit à l’adoption pour les homosexuels. L’enfant devenu objet de droit et non plus sujet, devient une marchandise. Se cache aussi la GPA qui contient la « traite des mères » ou prostitution matricielle. Toutes ces perversions sont reliées entre elles avec la perversion originelle de la substitution du sociétal au social selon laquelle la lutte des genres remplace la lutte des classes. Relisez la « critique du libéralisme libertaire » de Michel Clouscard.

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      • francois marquet // 31.03.2016 à 09h17

        Bien d’accord avec vous, Pierre.
        Le mariage homosexuel a été instrumentalisé dans la campagne anti-russe car il raidit les orthodoxes (comme les cathos, les religieux sont généralement conservateurs), afin de critiquer la société russe pour son « manque d’ouverture ». Il faut dire que la religion a pris du poil de la bête après la chute de l’Urss, on peut le comprendre: Staline avait transformé la cathédrale de Moscou en piscine. Mais pour avoir travaillé 5 ans en Russie, je peux assurer que les russes sont tolérants, bien plus que certains. Lire les interviews de Pavel Petel par exemple: http://www.lecourrierderussie.com/societe/gens/2014/05/russie-conchita-wurst/
        Concernant les Etats Unis, que le mariage homosexuel ait été instauré au niveau fédéral contre la majorité de la population ne me semble pas mauvais, comme pour l’abolition de la peine de mort en France dont les partisans étaient minoritaires.

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  • Spectre // 31.03.2016 à 02h06

    La démocratie, c’est Bien. L’égalité devant le vote, c’est beau. Comment ne pas être ému, par exemple, par le fait que Bernard Arnault (35 milliards d’euros de fortune) et le salarié qu’il a licencié (30 000€ de dette) soient considérés comme égaux une fois tous les 5 ans devant le grand fétiche de l’urne. Une telle justice, ça fait chaud au cœur.

    Il arrive cependant que la machine démocratique se grippe. Parfois, le grand enfant capricieux qu’est le peuple vote mal. À force d’être éperonnée, la bête renâcle. Heureusement, les institutions démocratiques ont tout prévu. Si la pédagogie n’a pas fonctionné, si le grand enfant ne veut toujours pas entendre raison malgré le feu nourri des médias, on passe au plan B : on contourne.

    Les dirigeants républicains pourront donc, au choix, s’inspirer du “Congrès négocié” inauguré en France le 4 février 2008, ou annoncer la couleur avec la désarmante franchise du président de notre Politburo : “Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les candidats de l’establishment.”

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    • patrickluder // 31.03.2016 à 07h29

      Mettre toute la faute sur les gouvernements en place est un peu facile …
      combien de personnes (du bon peuple) s’impliquent encore en politique ?
      En fait, tout le monde s’en fout !
      Râler est tellement plus simple.

        +9

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      • Chris // 31.03.2016 à 11h33

        « En fait, tout le monde s’en fout ! »
        Pour l’avoir tenté dans la trentaine, faire de la politique, c’est entrer dans un sérail bien fermé (et dans un moule prédéfini), tournant quasiment en vase clos.
        Vous remarquerez que la plupart des élus sont des fils ou filles d’élus, fonctionnaires ou professions libérales, bref des gens qui disposent de réseaux et de moyens grâce à leur statut social faisant ainsi barrage aux néophytes rapidement défaits. Selon les critères de notoriété d’un Gala ou Paris-Match !
        Une réalité qui se gausse des vertus proclamées de la démocratie…

          +14

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      • etienne // 31.03.2016 à 11h51

        Je suis plus que moyennement d’accord … Je pense que les citoyens de France ont moult raison de se détourner de la politique : référendum de 2005, corruptions des élus, non renouvellement des mandats, corruption qui augmentent, verrouillage de la démocratie par l’UMP/PS, chômage et incapacité -ou manque de volonté ou de réflexion – des politiques pour le résoudre …
        Simplifier tout cela en « si t’es pas content, t’as qu’à te présenter » me parait assez simpliste

          +20

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  • Pierre // 31.03.2016 à 02h15

    « La dernière convention républicaine sérieusement disputée eut lieu en 1978 où le gouverneur de Calfornie, Ronald Reagan, défia et perdit contre le président en place, Gerald Ford. » Il faut bien sûr lire 1976, qui fut l’année de l’élection du démocrate Jimmy Carter

      +3

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  • Joanna // 31.03.2016 à 08h37

    Je pense que la plus grande difficulté pour Donald Trump va être de franchir le cap consistant à être le candidat officiel des républicains, car on sait bien que les chausses trappes et coups tordus pour l’en empêcher ne vont pas manquer.
    S’il franchit ce premier obstacle (c’est mon souhait) je pense qu’il a tous les atouts pour ne faire qu’une bouchée d’Hilary Clinton.
    Pronostic personnel, influencé bien entendu par certains articles lus qui m’ont paru crédibles.

    Je suis toujours ces élections avec intérêt et celle-ci est pour moi la plus intéressante.
    Aussi l’une des plus incertaines et la plus critique car notre avenir dépend largement de son résultat.

      +9

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    • Kiwixar // 31.03.2016 à 09h47

      A mon avis, il n’y aura pas de Trump x Clinton :
      – soit Trump a un soudain accident vasculaire (passe sous un bus qui vasculait par là)
      – soit le parti républicain nomine quelqu’un d’autre que Trump car « Trump ne partage pas les valeurs démocratiques » (la bonne blague)
      – si Trump est quand même nominé, les Démocrates mettront Sanders (gardé en réserve) en face car Clinton ne fera pas le poids avec ses casseroles juridiques, son caractère et son manque de discernement quand elle était Secretary of State

        +8

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      • Furax // 31.03.2016 à 09h55

        Votre 1er point me paraît le plus probable. Le système va essayer de liquider Trump par tous les moyens car leur affrontement est un affrontement gagnant-perdant. Trump va se mettre en travers de leurs intérêts financier, politiques et idéologiques. Tous les moyens seront bons : médiatiques, judiciaires (son chef de service d’ordre inculpé pour avoir molesté les nervis qui venaient semer le désordre et la violence dans ses meetings), voire criminels (les USA ont une longue tradition de meurtre politique).

        Le seul motif de nommer quelqu un d’autre Trump sera s’il n’a pas la majorité absolue des délégués.

        Les caciques démocrates et républicains, Wall Street, les neocons et le complexe militaro-industriel ne veulent pas plus de Sanders que de Trump.

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      • Arienam // 31.03.2016 à 13h36

        Dernière option qui a déjà fait ses preuves à deux reprises avec G.W. Bush junior et qui provoque beaucoup moins de remous (et de blablas complotistes ennuyants) qu’une vascularisation accidentelle soudaine d’un candidat :

        – Trucage magistral des bureaux de votes / méthodes de comptabilisation des votes afin de faire passer Killary quels que soient les votes en faveur du candidat républicain.
        L’avantage de la méthode est qu’elle passe bien plus inaperçue que la croix dans le dos d’un candidat.

        Soit dit en passant, les primaires démocrates fourmillent déjà de méthodes ingénieuses pour écarter Sanders du chemin.

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    • Feubeuh // 31.03.2016 à 14h43

      Dans tout les sondages, Trump n’a quasiment aucune chance contre Clinton ou Sanders. Il est donné entre -10 et 20 pts. Cruz est également majoritairement donné perdant meme si c’est plus serré contre Clinton. Auourd’hui, seul Kasich est en mesure de l’emporter.
      http://www.realclearpolitics.com/epolls/2016/president/us/general_election_trump_vs_clinton-5491.html

        +2

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  • Furax // 31.03.2016 à 09h50

    Bon article.

    On peut tout faire avec une baïonnette sauf s’asseoir dessus. Les caciques du parti républicain ne peuvent pas car ils ne veulent à aucun prix détruire le parti républicain qui leur confère leur légitimité pour se présenter devant les électeurs.

    Soit Trump décroche la majorité absolu des délégués, ce qui est hautement probable. Et il sera le candidat du parti, même si de fait la majorité des caciques ne le soutiendront pas voire essaieront de lui savonner la planche pendant la campagne en espérant que Clinton gagne car en réalité ils sont res proches de Clinton en politique étrangère neocons et en politique économique et fiscale pro super-riches.

    Soit il n’a qu’une majorité relative et alors les caciques constitueront une majorité autour d’un candidat ayant légalement le droit de concourir dans une « brokered » convention. Peu importe qui ce sera. Mais le problème que l’article n’explicite pas assez, c’est que selon la règle 40 de la convention républicaine, il faut avoir eu la majorité absolue dans 8 Etats pour concourir à une brokered convention. Or seul Trump remplit ce critère. Cruz en est loin.

      +4

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    • Kiwixar // 31.03.2016 à 10h23

      « en espérant que Clinton gagne car en réalité ils sont res proches de Clinton en politique étrangère neocons et en politique économique et fiscale pro super-riches. »

      Il est possible qu’ils s’étaient déjà tous entendus au départ pour faire élire Clinton qui semble la mieux adaptée à engager l’Occident en guerre, d’où les toquards proposés (Cruz et Rubio), permettant de la faire élire malgré son très mauvais potentiel électoral (elle est très mauvaise à l’oral). Manque de bol, Trump est venu perturber ce boulevard.

      Il est aussi possible que Trump prenne le risque sur sa vie (risque d’assassinat) en toute connaissance de cause, car il craint les conséquences mondiales (et zuniennes) d’une présidence Hillary, au moment où les Etats-Unis doivent décider s’ils vont s’effondrer comme l’URSS (sans dommage pour les autres pays) ou bien dans un hiver nucléaire.

        +6

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      • Furax // 31.03.2016 à 10h41

        Je doute que ce soit l’esprit de sacrifice et la conscience civique mondiale de Trump qui soit sa principale motivation.

        Il dit ce qu’il pense. Et il ne dit pas cela.

          +3

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        • Chris // 31.03.2016 à 11h54

          Vu la psychologie du personnage, ça passe ou ça casse.
          Trump a 70 ans, vécut à 200 à l’heure, eut tout ce que la Terre pouvait lui offrir. C’est son dernier « challenge » et il est de taille.
          Je pense en effet que la perspective d’y laisser sa vie ne l’émeut pas plus que cela.
          L’aiguillon n’est pas la conscience civique, ni l’esprit de sacrifice, mais probablement la volonté de suspendre, au mieux ralentir, le cours catastrophique qu’a pris la politique américaine depuis Clinton-Bush, laquelle est a sévèrement endommagé la puissance économique US… outre la menace d’un hiver nucléaire.

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  • eole // 31.03.2016 à 11h17

    Correction de traduction: G.O.P = Grand Old Party, et non Good Old Party.
    merci

      +5

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  • Francois // 31.03.2016 à 18h49

    Bonsoir,

    Le complexe militaro industriel dirige les usa. Le CMI a besoin de clients. Le CMI donnera sa feuille de route au président élu et celui-ci s’y tiendra Trump ou Sanders.
    Ces élections comme les notres sont une comédie alors l’hivers nucléaire … soyons 5 minutes sérieux.
    Le climat fou ça c’est pour bientôt.

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  • Cédric // 31.03.2016 à 22h19

    voter, ça sert à rien. c’était vrai du temps de Coluche, et ça l’est de plus en plus.

    si trump n’est pas désigné candidat, ça sera une énorme démonstration, mais rassurez-vous, la majorité ne s’en rendra même pas compte.

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