Les Crises Les Crises
18.juillet.201818.7.2018 // Les Crises

Un récit de deux tortures

Merci 94
J'envoie

Source : Annie Machon, Consortium News, 17-05-2018

Annie Machon explique comment les Américains et les Britanniques ont « torturé des gens » et n’ont pas été poursuivis.

Bruxelles

C’est avec une certaine incrédulité que j’ai lu la semaine passée, à peu près en même temps, deux articles portant sur des pratiques de torture. La première concernait la victoire juridique d’Abdul Hakim Belhaj, dissident libyen, victime d’enlèvement par le MI6 et la CIA, et victime de torture du colonel Kadhafi. Les excuses du gouvernement britannique ont finalement été présentées et la réparation a été payée. Pour une fois, la justice a été rendue et le recours à la torture a été condamné.

En même temps, outre-Atlantique, la semaine dernière, l’envers de la même pièce était s’affichait de façon écœurante . Nos amis américains s’efforcent de nommer une tortionnaire notoirement connue à la tête de la CIA.

Alors que la candidate Gina Haspel était soumise à des questions bien faciles par une meute de sénateurs bien dressés lors de son audience de confirmation, Ray McGovern, analyste senior de la CIA à la retraite, ancien président et maintenant activiste de la justice, s’est levé et a dit ce que les sénateurs savaient, mais n’ont pas voulu dire : à savoir qu’elle avait supervisé – directement, sur place – le supplice de la baignoire d’Al Nashiri, qui avait été kidnappé et amené à la première prison secrète de la CIA à l’étranger (en Thaïlande) pour « interrogatoire ». McGovern a été traîné hors de la salle par quatre policiers costauds, jeté au sol et blessé quand d’autres policiers se sont jetés dessus. Voici un lien vers la vidéo de cette agression.

En rapprochant ces deux incidents, je n’essaie pas de démontrer que le Royaume-Uni s’est montré moralement meilleur que les États-Unis en matière de torture durant les 17 dernières années – ce qui n’a manifestement pas été le cas – mais il est certain qu’à l’époque où j’ai servi au MI5 dans les années 1990, l’utilisation de la torture était « verboten » [interdite]. En partie pour des raisons éthiques, mais surtout parce que l’État profond britannique avait appris à ses dépens à quel point le recours à la torture et à l’emprisonnement illégal pouvait être contre-productif au début de l’âpre guerre civile dans l’Irlande du Nord des années 70.

Une leçon oubliée

Belhadj : remis aux tortionnaires.

Malheureusement, ces leçons durement acquises le sont pour une génération, et ce groupe de confrères a commencé à prendre sa retraite à la fin des années 1990. Par conséquent, au lendemain des attentats du 11 septembre, lorsque les États-Unis se sont engagés sur une voie de représailles militaires sévères, de guerre illégale, d’enlèvements et de torture, les dociles services de renseignement britanniques ont suivi la même voie, tous au nom de la relation spéciale en matière de renseignement.

Donc, revenons à l’affaire Belhaj. Pour revenir à sa source, je vais devoir vous ramener à 1995. Même si les moudjahidin financés par les États-Unis en Afghanistan se transformaient alors en Al-Qaïda et apparaissaient sur le radar du MI5 comme une menace émergente, bien que régionale, la paix semblait s’installer dans le monde entier : la guerre froide était officiellement terminée, une résolution pacifique de la guerre civile en Irlande du Nord était en cours d’élaboration, et il semblait même y avoir des progrès avec l’actuelle plaie politique qu’est la Palestine et l’occupation israélienne, avec les Accords d’Oslo de 1993.

Cependant, la Libye – à l’époque un État « voyou » – figurait toujours sur la liste des cibles des services de renseignement occidentaux. Cela s’explique en partie par le fait que le gouvernement britannique la soupçonnait d’être à l’origine de l’attentat de Lockerbie en 1988 et que la recherche des coupables était une priorité absolue pour le MI6, où il avait échoué à progresser pendant des années, et en partie parce que Kadhafi avait en gros verrouillé les énormes réserves pétrolières libyennes aux compagnies pétrolières occidentales.

Qui vaut une fortune pour le MI6

Ainsi, lorsqu’en 1995, un officier de renseignement militaire libyen (portant par la suite le nom de code TUNWORTH) est entré dans l’ambassade britannique à Tunis et a demandé à parler à l’espion résident, le MI6 a sauté sur l’occasion de se débarrasser de Kadhafi, de résoudre l’affaire Lockerbie et de permettre à la Grande-Bretagne et à ses alliés de piller une fois de plus les vastes réserves pétrolières libyennes.

TUNWORTH avait un groupe « d’extrémistes islamistes hétéroclites » pour mener à bien cette tentative de coup d’État, et voulait le soutien et l’argent du MI6, qui lui a été rapidement offert. L’attaque était illégale selon la loi britannique, qui exigeait la signature d’un ministre avant une telle opération, ensuite elle a mal tourné, tuant des innocents. Combien d’atrocités y a-t-il pu y avoir ?

Alors, qu’est ce que cela a à voir avec Abdul Hakim Belhaj ? Eh bien, il s’avère qu’il était le cofondateur du Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), l’organisation même que le MI6 avait financée pour cette attaque. En conséquence, il était recherché en Libye. Et après le retour de Kadhafi dans le giron international suite à son fameux accord dans le désert avec le Premier ministre britannique de l’époque, Tony Blair, en 2004, Belhaj a été le cadeau du MI6 qui a scellé l’accord.

En 2004, lui et sa femme enceinte ont été retrouvés et arrêtés par le MI6 à Kuala Lumpur, en Malaisie. Ils ont été transportés par avion à Bangkok en Thaïlande et détenus dans un site secret de la CIA, avant d’être transférés en Libye. Le vol a duré 18 heures, et Belhaj et sa femme enceinte ont été attachés au plancher d’un avion de transport militaire américain pour la durée du vol.

Belhaj a ensuite été détenu dans la tristement célèbre prison d’Abu Selim pendant les six années suivantes, où il a été atrocement torturé à plusieurs reprises. Il a finalement été libéré sous l’effet d’une amnistie négociée par le fils et héritier de Kadhafi, Saif al-Islam, en 2010.

Sarkozy : mis en examen.

Cela aurait pu être la fin, sauf que l’Occident a pris la décision catastrophique d’essayer une fois de plus de faire déposer le colonel Kadhafi en 2011. Cette fois, l’attaque n’a pas été menée par les États-Unis, mais par la France et son président de l’époque, Nicolas Sarkozy, mais habilement soutenu par le Royaume-Uni et les États-Unis, toujours fiables, dans une « intervention humanitaire » pour protéger les citoyens de Benghazi islamiste – qui n’était d’ailleurs pas directement menacé à l’époque. Une autre excuse fabriquée pour une guerre d’agression occidentale.

(A propos, Sarkozy fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir accepté illégalement cinq millions d’euros de Kadhafi pour financer sa candidature à la présidence française lors des élections de 2007, et la même année, Kadhafi a été reçu en visite d’État officielle en France.)

Le « Deal dans le Désert »

Cette fois, l’Occident a réalisé ouvertement et sans vergogne, au regard des médias du monde entier, ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire honteusement et en secret en 1996 : il a renversé Kadhafi, qui a été capturé, brutalisé et sodomisé avec une baïonnette, assassiné, et son cadavre mutilé est resté exposé pendant des jours. Son fils, Saif al-Islam, a été capturé, torturé et emprisonné. Il est maintenant libre et revient dans la mêlée politique en Libye.

Dans le chaos qui a suivi le renversement de Kadhafi, le personnel de Human Rights Watch s’est rendu en Libye et a trouvé une cache de documents laissée dans le bureau du célèbre chef du renseignement, Musa Kusa, qui avait fui le pays d’abord au Royaume-Uni, puis au Qatar.

Parmi ces documents figurait une lettre du chef de l’antiterrorisme du MI6, Sir Mark Allen, datée de 2004. Il avait facilité le « deal dans le désert », et avait écrit une lettre de félicitations à Musa Kusa pour avoir contribué à la capture de Belhaj, qu’il voyait dans les faits comme un « cadeau » au régime libyen en 2004, comme un geste de bonne volonté. Voici un extrait de la lettre d’Allen à Musa Kusa, présentée par les avocats de Belhaj :

« Je vous félicite pour la bonne réception de [M. Belhaj]. C’était le moins que nous puissions faire pour vous et pour la Libye afin de démontrer les relations remarquables que nous avons établies au cours des dernières années… Curieusement, nous avons reçu une demande des Américains d’orienter vers eux les demandes de renseignements de [M. Belhaj]. Je n’ai pas l’intention de faire une chose pareille. Les renseignements concernant [M. Belhaj] étaient britanniques… Je pense que j’ai le droit de traiter directement sur ce point avec vous. »

En raison de cette bonne volonté, le régime de Kadhafi a fait une confiance qui lui a été fatale à sa nouvelle relation avec l’Occident ; un homme et sa femme enceinte ont souffert, et le pays dans son ensemble continue de souffrir énormément de la guerre civile qui a suivi l’assassinat de Kadhafi.

L’affaire judiciaire de la semaine dernière au Royaume-Uni a été une victoire pour eux. Belhaj lui-même, bien que les gouvernements britanniques successifs aient offert un million de livres sterling pour qu’il abandonne l’affaire, a toujours déclaré qu’il n’avait besoin que de £1, plus une reconnaissance et des excuses de la part du gouvernement britannique pour ce qui lui est arrivé. Cette semaine, il les a finalement reçues.

Pour son propre calvaire, son épouse a accepté la moitié du montant offert. Les trois principaux acteurs britanniques – Blair, le ministre des Affaires étrangères, Jack Straw et le MI6, Sir Mark Allen n’ont naturellement pas été appelés à rendre des comptes. Cela n’entachera pas leur réputation…

Sommes-nous donc susceptibles de voir les mêmes aveux de culpabilité de la part des instigateurs du programme de torture américain ?

Loin de là. Même si Gina Haspel n’est pas confirmée par l’ensemble du Sénat, le fait qu’elle ait même été considérée pour le poste de chef de la CIA est tout à fait honteux. Tout comme le traitement odieux de Ray McGovern, retraité de la CIA et manifestant pour la paix.

Annie Machon est une ancienne agente de renseignement du MI5 Security Service du Royaume-Uni (l’homologue américain est le FBI).

Source : Annie Machon, Consortium News, 17-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

jules // 18.07.2018 à 14h34

Vous commettez, si je puis me permettre, une petite erreur : les psychopathes, ce sont les commanditaires, pas les tortionnaires. Ces derniers ne sont que des névrosés. Or c’est avec des névrosés que les pouvoirs établis formatent des exécuteurs de basses œuvres. C’est aussi avec des névrosés que le système fabrique les consommateurs compulsifs (ou les victimes de la mode…) dont il a tant besoin afin de perdurer.

Disons que par les temps qui courent, un palier vient d’être franchi : avant, les névrosés graves, on évitait de leur donner trop de pouvoir ― tuer, torturer, beugler, moquer, culpabiliser en montrant du doigt, oui ; diriger, commander, pas vraiment. ― Aujourd’hui les hystériques ont le droit de postuler des emplois de larbins subalternes de première classe (président de la République, directeur général d’une filiale de holding, patron d’une chaîne de télévision, général d’armée, grand inquisiteur, etc.). Ceci démontre à coup sûr le degré de décadence de notre société occidentale si parfaite, mais encore ― et surtout ― le degré de panique des gangs de tireurs de ficelles. Ils n’ont plus que ça, les pauvres : chantage, racket, terreur, crapulerie et confier du pouvoir à des malades nerveux dont un type sensé ne voudrait pas pour b*** son chien ou récurer ses latrines.

18 réactions et commentaires

  • Pierre D // 18.07.2018 à 07h06

    «Sommes-nous donc susceptibles de voir les mêmes aveux de culpabilité de la part des instigateurs du programme de torture américain ?»

    … sous la torture peut-être…

    Si la leçon des britanniques a été que la torture est contre-productive en matière de renseignement et de justice, sa publicité peut-être performante en matière de terrorisme d’Etat.

      +4

    Alerter
  • virtute // 18.07.2018 à 09h18

    Le vertueux Belhaj réclame « une reconnaissance et des excuses » pour ce qu’on lui a fait.

    Il va certainement fournir lui-même « une reconnaissance et des excuses » pour sa participation active au nettoyage ethnique des Tawergha.

    https://humanrightsinvestigations.org/2018/05/10/abdel-hakim-belhaj-to-receive-uk-government-settlement-what-about-the-tawergha/

      +6

    Alerter
  • christiangedeon // 18.07.2018 à 10h05

    Oh babe it’s a wild world…a l’heure où j’écris ,il est plus que probable que des centaines d’hommes et de femmes subissent la torture aux quatre coins du monde. Dans le silence le plus total,et pour cause. les exemples de « torture ociidentale  » doivent être dévoilés et punis. Mais ne doivent pas servir de voile pudiquement jeté sur sur la « torture non ocidentale » si j’ose dire. On condamne tout,ou alors on ne condamne rien. Au fait une douzaine de types viennent d’être décapités en Arabie..comme çà,en passant.

      +4

    Alerter
  • Renard // 18.07.2018 à 10h24

    Franchement je ne vais pas verser une larme pour Belhaj. A vrai dire cela ne me dérange pas quand des dictateurs arabes torturent des islamistes, n’est-il pas inévitable de répondre au mal par le mal dans ces contrées où la violence est encore toute brute ?

    Ce qui me dérange c’est quand nos services secrets financent et arment ces mêmes islamistes pour renverser des régimes qui leurs sont défavorables.

      +15

    Alerter
    • aleksandar // 18.07.2018 à 12h56

      Votre commentaire est excellent, on ne pourrait mieux illustrer la décadence morale de l’Occident.
      Oeil pour oeil, dent pour dent.
      Torture, justice expéditive justifiées par :  » ils le font , pourquoi pas nous ?  »
      L’un des principaux arguments d’Al Qaida et surtout de Ben Laden et qui servait de socle a sa propagande était :
       » Toute les histoires de l’occident sur la loi, les droits de l’homme, la justice, c’est une façade. Dès qu’ils seront attaqués, ils renieront tout cela et montreront leur vrai visage de barbares « .
      Manifestement, vous lui donnez raison.

        +13

      Alerter
      • Renard // 18.07.2018 à 15h50

        @Aleksandar

        Vous êtes à côté de la plaque mon ami je n’ai pas dis que nous devions utiliser la torture mais que la torture est un retour de bâton logique de la part des nationalistes arabes envers les islamistes et que cela ne m’émeut pas. « Tends lui l’autre joue » sa ne marche que dans les fables, ou les religions..

        Second point si l’occident est en déliquescence morale qu’en est t-il du monde arabe, entre autres mille exemples, où les gouvernements sont soit fanatiques soit autoritaires ?

        L’occident-bashing commence à bien faire et tend naturellement à devenir excessif, comme toutes les idéologies. Par la pratique l’occident-bashing c’est vous qui donnez raison à Ben Laden d’ailleurs.

          +5

        Alerter
    • R.C. // 18.07.2018 à 12h58

      La question est : qu’est-ce qui distingue l’homme de « la bête » ?
      Faut-il sombrer dans l’avilissant et dans le déshonneur sous prétexte que l’on combat des trois-quarts sauvages capables des pires excès et des pires horreurs ?
      A partir du moment où il est avéré que l’usage de la torture est d’efficacité quasi nulle en matière d’obtention de renseignements fiables, tout est dit.
      La torture reste l’apanage de psychopathes ou de sadiques qui éprouvent une jouissance plus ou moins secrète devant la souffrance et l’avilissement d’autrui.
      Il n’y a pas lieu de s’en réjouir, même quand ce sont nos ennemis qui s’entre-déchirent.

      Ce n’est pas comme ça que l’on peut prétendre construire la civilisation ou défendre le « bien »…

        +7

      Alerter
      • jules // 18.07.2018 à 14h34

        Vous commettez, si je puis me permettre, une petite erreur : les psychopathes, ce sont les commanditaires, pas les tortionnaires. Ces derniers ne sont que des névrosés. Or c’est avec des névrosés que les pouvoirs établis formatent des exécuteurs de basses œuvres. C’est aussi avec des névrosés que le système fabrique les consommateurs compulsifs (ou les victimes de la mode…) dont il a tant besoin afin de perdurer.

        Disons que par les temps qui courent, un palier vient d’être franchi : avant, les névrosés graves, on évitait de leur donner trop de pouvoir ― tuer, torturer, beugler, moquer, culpabiliser en montrant du doigt, oui ; diriger, commander, pas vraiment. ― Aujourd’hui les hystériques ont le droit de postuler des emplois de larbins subalternes de première classe (président de la République, directeur général d’une filiale de holding, patron d’une chaîne de télévision, général d’armée, grand inquisiteur, etc.). Ceci démontre à coup sûr le degré de décadence de notre société occidentale si parfaite, mais encore ― et surtout ― le degré de panique des gangs de tireurs de ficelles. Ils n’ont plus que ça, les pauvres : chantage, racket, terreur, crapulerie et confier du pouvoir à des malades nerveux dont un type sensé ne voudrait pas pour b*** son chien ou récurer ses latrines.

          +95

        Alerter
        • RGT // 18.07.2018 à 19h14

          Vous commettez une grave erreur : Les VRAIS psychopathes sont tout simplement les humains dans leur ensemble.

          Donnez-moi UN SEUL exemple d’un autre animal (l’être humain est un animal assez « particulier ») qui commettre des actes de torture sur ses congénères.

          Certes, certains d’entre eux se livrent à des combats pour séduire les femelles, tout comme les humais d’ailleurs, mais de là à torturer pour obtenir des informations (ou simplement pour le plaisir de faire souffrir) il y a un pas qu’aucun animal ne franchira.
          Certains animaux s’en rapprochent, les chimpanzés par exemple, mais c’est à cause de leur proximité génétique avec notre espèce et sans doute parce que nous avons en commun un gène qui est « parti en vrille ».

          J’avoue que le comportement d’un autre de nos « cousins » me semble plus humain : Le bonobo…
          En cas de mésentente, les bonobos vont résoudre leur problème dans les bosquets (ou pas) en se faisant des câlins (et plus si affinités).

          La question ne se pose pas: Nous avons un génome pourri qui nous incite à commettre des actes franchement horribles.
          Par contre, quand j’étais en fac mes profs de génétique m’avaient toujours enseigné qu’il y avait les gènes mais qu’il était aussi possible de les empêcher de s’exprimer.

          Chez les humains, il semble que ceux qui savent « retenir » leur gènes sont assez peu nombreux.
          Il faut quand-même dire à leur « décharge » que c’est une tâche permanente et fastidieuse et que les humains ont tendance à se laisser aller à la facilité.

            +5

          Alerter
        • Leïla // 18.07.2018 à 21h10

          Tout le monde est plus ou moins névrosé. Un peu parano, un peu claustro….
          Pas du tout d’accord avec vous !
          Pour torturer, même sous ordre, il faut être barré. Tout le monde ne devient pas tortionnaire, il faut une certaine appétence pour être militaire, répondre aux ordres….vous justifiez l’innommable….je ne parle pas de ces gamins shootés…les enfants soldats !
          Pensez vous que l’on choisisse son travail par hasard ?
          Le pauvre lampiste qui torture….sérieux ?
          Comment vous dire…suis infirmière, pas mal d’urgences psy au compteur. Ce que vous écrivez est inquiétant et que beaucoup vous  » like « , m’inquiète encore plus.
          Pourquoi ai je travailler tant d’années sur la prise en charge de la douleur ??? Je regrette d’être incapable d’en éprouver du plaisir…et je perfusais, pansais…sur prescription !!!

            +4

          Alerter
          • RGT // 19.07.2018 à 08h12

            Et l’expérience de Milgram qui démontre qu’une personne dotée « d’autorité » peut donner des ORDRES à une personne de « rang inférieur » afin de lui faire commettre des actes de torture ?
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram
            Pour ceux que la lecture indispose, un ancien documentaire dans lequel les VRAIS tortionnaires sont montrés en pleine action.
            https://www.youtube.com/watch?v=D3aShsV0HJw

            L’argument d’autorité est le principal moteur permettant à des humains « normaux » (non psychopathes) de commettre les pires crimes sans en éprouver le moindre sentiment de responsabilité.
            Ça fait très longtemps que ce biais de la conscience humaine a été découvert (sans doute à l’aube de l’humanité) et qu’il est utilisé pour « motiver les troupes ».

            Et à tous les niveaux d’ailleurs, que ce soit au niveau des états jusqu’à la cellule familiale dans laquelle un des conjoints abuse de son « autorité » pour contraindre les autres à suivre ses propres volontés.
            Et pas que les « mâles dominants » d’ailleurs, bien qu’ils soient malheureusement majoritaires.

            Si vous êtes réfractaires à tout argument d’autorité et que vous avez le malheur de réfléchir avant d’exécuter des ordres qui vous sont imposés par les « grand hommes » je vous souhaite bonne chance.
            Vous aurez les pires difficultés pour vous insérer dans une société dont le principal moteur est justement une obéissance totale à la « hiérarchie de droit divin ».

            Même en opposant des arguments tout à fait légitimes. C’est « fermes ta gueule et obéis ».
            C’est bien cette obéissance aveugle à l’autorité qui a permis les pires crimes commis par l’humanité, et les exemples ne manquent pas.
            Aujourd’hui, quand un « rebelle modéré » égorgette gentiment un enfant, quand un sniper israélien défouraille à tout va sur des manifestants désarmés de l’autre côté de la frontière, etc, etc… c’est bien qu’il suit aveuglément les ordres qu’une « autorité suprême » lui a donné.
            Certains individus exécutent les ordres avec beaucoup d’engagement, mais ils n’auraient jamais fait ces horreurs sans en avoir reçu un ordre explicite.

            Les humains sont des [Modéré], aucun animal ne se comporterait de cette façon.

              +1

            Alerter
      • Jaaz // 18.07.2018 à 15h27

        Là est bien le problème: certains osent prétendre « construire la civilisation » ou « défendre le bien ».
        Quand il s’agit de défendre les intérêts financiers et commerciaux (puisqu’il n’y a que ça qui importe) d’un Etat (je ne pense pas aux Comores ou à l’Estonie), tout principe s’efface. Et c’est là que la maîtrise de la communication devient vitale.

          +2

        Alerter
  • Alfred // 18.07.2018 à 14h32

    Et parcequ’il faudra bien un jour aussi rendre des comptes sur ce sujet :
    https://www.syrianews.cc/last-terrorists-of-douma-jaish-helmets-sams-collaborate-in-massacre/

      +1

    Alerter
  • tavarmany // 19.07.2018 à 02h30

    — hors sujet mais géopolitique —
    Néophyte en toutes les crises.
    Je suis incappable de modéliser le monde.
    J’apprends beaucoup d’ici et d’ailleurs, et de vos commentaires.
    – Merci –

    Le monde, voici ce que j’en comprends.
    – 1 – le casino ferme bientôt ses portes
    – 2 – la coupe du monde 2022 n’aura pas lieu ou le Japon la gagne
    – 3 – les nations n’existent plus

    C’est un problème de riche.
    – 1 – fallait vraiment être con pour pas avoir su en profiter
    – 2 – la prochaine fois c’est toi qui va au combat
    – 3 – il n’y a plus que MOI (MOI n’étant pas moi)

    Et après (c’est) tout.
    Et après tout dépasser la création est bien notre but.
    Il semblerait que nous ayons trouvé le moyen.
    Les chiffres et les chiffres voilà ce qui nous préside.
    Un double 6 et je reprends un boost action.
    Un 4-2 et là c’est un coeff de 70. La France est victorieuse.

    Nous sommes vendus (déjà), au même prix que les footballeurs (sans le salaire qui va avec), comme de vulgaires statistiques.
    Il se joue une partie de très gros.

    Tu serais président, toi, à notre époque, tu la jouerais comme une partie de risk ou comme un/e H/F heureux/se ?
    Avoir cette rage, pour qui, pour quoi ?
    http://www.youtube.com/watch?v=gR07hkkCE44

    Vous le savez.
    Être une statistique est être un pion.

      +1

    Alerter
    • RGT // 19.07.2018 à 08h26

      Bienvenue dans la vraie vie !!!

      Ce n’est pas une raison pour vous tirer une balle dans la tête, vous pouvez toujours tenter de remédier à ces horreurs en tissant des liens de solidarité et d’amitié avec les personnes qui sont physiquement proches de vous et faire en sorte que ces relations ne soient basé sur aucun des faits que vous dénoncez.

      Concernant le football (panem et circenses – du pain et des jeux), arrêtez de regarder ces [Modéré], arrêtez même totalement la boîte à [Modéré], ça dissout les neurones.
      Je considère que le fait de regarder un match (foot, rugby, tennis ou autre) revient strictement au même que de regarder un film X (ou un magazine « qu’on ne tient que d’une seule main »).
      Si on aime une activité, on la pratique, on ne la regarde pas affalé dans un canapé avec 3 packs de bières en hurlant comme un taré.
      C’est sans doute plus fatigant mais c’est bien plus utile pour la santé.

        +0

      Alerter
  • Lysbeth Levy // 19.07.2018 à 08h18

    N’oublions pas que les Usa, Uk ont manipulés scientifiquement les méthodes de tortures physiques et psychologiques avec l’aide de drogues de surcroit la méthode « Kubark » est désormais connue : https://nsarchive2.gwu.edu/NSAEBB/NSAEBB27/docs/doc01.pdf Pendant ce temps aussi les Usa ont expérimenté de nouvelles méthodes à travers l’expérimentation « médicale » de la chose : https://www.thenation.com/article/cia-didnt-just-torture-it-experimented-human-beings/ A propos d’Abdelhakim Bejadj depuis ces faits là, il s’est rattrapé en devenant un « homme d’affaire » ou « mafieu » qui peux légalement s’enrichir par tous les moyens y compris le trafics d’esclaves en Libye comme on le sait depuis l’émission de CNN. La tribu des Tawargha paie le prix fort, après que la propagande « occidentale » les aient présenté comme des « mercenaires étrangers » a peau noire. BHL lui même a répandue cette idée fausse de « mercenaires noirs » terribles au service de Kaddhafi l’homme qu’il haissait. Ce pseudo-intellectuel le premier devrait être jugé pour ses rôles de VRP de l’OTAN : il touche son argent de chaque guerre dont il vante les mérites humanitaires. …

      +4

    Alerter
  • Grégory // 19.07.2018 à 11h12

    Oh, mais il manque la partie la plus croustillante de l’histoire bien que les circonstances ait forcé l’auteur a dire que c’était un islamiste : Abdul Hakim Belhaj, c’était quel genre d’Islamiste au juste:

    https://en.wikipedia.org/wiki/Abdelhakim_Belhaj

    Le genre qui était avec Ben Laden en Afghanistan, puis au Soudan pardine, avant de devenir bona fide Al Qaeda et d’être soupçonné d’implication dans les attentats de Madrid ! Un terroriste international selon à peu près tous les pays, arrêtés par la CIA avant d’être rendu à la Libye. Sa libération n’arrive pas par pitié du régime mais suite à des négociations avec le Qatar (qui ne soutient pas le terrorisme, ça se saurait même s’il le faisait, c’est exactement le genre de choses qu’il ferait).

    Finalement tout est bien qui finit bien car il abandonnera les charges contre Mark Allen. Il faut dire qu’entre temps il a « libéré » la Libye et est devenu gouverneur de Tripoli, dont il démissionnera pour se présenter aux élections. Le role du Qatar est là encore saisissant dans l’article.

    Abdul Hakim Belhaj était donc un terroriste bon tein exactement du genre que l’occident prétendait chasser, que l’occident a utilitsé pour renverser Kadhafi et qui bossait globalement de bout en bout sous la direction Qatari. Donc c’était peut être choquant qu’à un tournant le MI6 l’ait livré à Kadhafi, mais c’est aussi choquant qu’ils ne l’aient pas arrêté et emprisonné. Ce devait être sympa pour les officiers de l’OTAN&co sur place de devoir assister un gars qui leur tirait dessus en Afghanistan.

    Annie Machon se rend ici suspecte, un peu comme un monsieur X sur France Inter, d’être en fausse retraite de ses services et de répandre des narrations « d’insiders » qui détournent l’attention des vrais problèmes (les électeurs UK se fichent que le MI5 ait rendu un gars à Kadhafi à un moment par comparaison avec leur colère qu’ils aient soutenu des terroristes). Si ça vous semble énorme, il y a mieux: comparez la notice EN ci dessus d’Abdul Hakim Belhaj avec la française:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelhakim_Belhadj

    Puis regardez les versions plus anciennes de celle ci et voyez comment elle était à l’origine aussi fournie avant d’être progressivement lessivée. Mon pari: c’est lessivé par des wikipédiens de la DGSE ou assimilés, payés avec nos impôts.

      +1

    Alerter
    • Grégory // 19.07.2018 à 11h25

      En bonus:
      http://2.bp.blogspot.com/-EPSPY-RR-SU/UCd2S81aKOI/AAAAAAAACk0/W8V_uJ5xYoE/s1600/Conroy_And_Belhaj_HumanTrash.jpg

      Paul Conroy, journaliste Britannique, célèbre en toute neutralité de l’info et sans prendre parti la « libération » de Tripoli aux cotés de Abdul Hakim Belhaj et Mahdi al-Harati du GICL (groupe terrorise selon les listes US, affilié à Al Quaeda). Madi rejoindra aussi sec l’ASL en Syrie (les gentils opposants démocrates à Hassad pas Islamistes radicaux pour deux sous, c’était lui) avant de revenir se faire élire Maire de Tripoli comme quoi je suis mauvaise langue : c’est beau la démocratie en action.

        +0

      Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications