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30.mars.201330.3.2013 // Les Crises

[Reprise] Une tempête financière et économique se prépare, par Nouriel Roubini

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NEW-YORK – Des nuages noirs et bas viennent de toutes les directions menacer l’économie mondiale : de la zone euro, des USA, de la Chine et d’ailleurs. Aussi dès l’année prochaine l’économie mondiale pourrait se trouver en danger.

Nouriel RoubiniTout d’abord la crise de la zone euro s’aggrave, tandis que l’euro reste une devise forte : l’austérité aggrave la récession dans de nombreux pays membres, la restriction du crédit à la périphérie et le prix élevé du pétrole font obstacle à la reprise. Le système bancaire de la zone euro se balkanise, les lignes de crédit transfrontalières et interbancaires sont coupées et la fuite des capitaux pourrait se transformer en panique bancaire dans les pays de la périphérie, si comme c’est probable la Grèce fait une sortie désordonnée de la zone euro dans les prochains mois.

La crise budgétaire et celle de la dette souveraine s’aggravent, le spread des taux d’intérêt pour l’Espagne et l’Italie atteignent à nouveau des sommets intenables. La zone euro pourrait avoir besoin non seulement d’un plan de sauvetage international des banques (cela vient d’être le cas pour les banques espagnoles), mais aussi pour la dette souveraine à un moment où les pare-feux de la zone euro et de la communauté internationale ne suffisent pas à empêcher la glissade de l’Espagne et de l’Italie. Un effondrement désordonné de la zone euro n’est donc pas exclu.

Aux USA l’économie s’affaiblit, la croissance du premier trimestre n’atteignant qu’un misérable 1,9% – bien en dessous de son potentiel. La création d’emplois a baissé en avril et mai et l’économie américaine pourrait se retrouver au point mort vers la fin de l’année. Pire encore, le risque d’une récession à double creux l’année prochaine augmente : même si la fin de certains avantages fiscaux n’affecte pas trop la croissance, la hausse probable de plusieurs taxes et la réduction de certains transferts diminuera la croissance du revenu disponible et de la consommation.

Quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine en novembre prochain, le blocage politique lié à un ajustement budgétaire va sans doute se prolonger. Aussi, de nouveaux conflits portant sur le plafonnement de la dette, le risque de faillite de l’Etat et un abaissement de la note par les agences spécialisées pourraient affecter le moral des ménages et des entreprises, conduisant à une baisse des dépenses et à une accélération de la fuite des capitaux, ce qui exacerberait la chute de la Bourse.

 En Extrême-Orient le modèle de croissance de la Chine est à bout de souffle, son économie pourrait s’écrouler en 2013 alors que la chute des investissements se poursuit et que les réformes destinées à stimuler la consommation représentent trop peu de choses et viennent trop tard. Une nouvelle direction à la tête du pays doit accélérer les réformes structurelles pour réduire l’épargne publique et accroître la part de la consommation dans le PIB. Mais du fait de la probabilité d’une transition politique chaotique et des divergences parmi les dirigeants quant au rythme des réformes, elles s’effectueront sans doute beaucoup trop lentement.

Le ralentissement économique aux USA, au sein de la zone euro et en Chine va mettre un coup de frein à la croissance des autres pays émergents en raison de leurs liens commerciaux et financiers avec les USA et l’UE (aucun « découplage » n’a eu lieu). Par ailleurs, l’absence de réformes structurelles dans les pays émergents, ainsi que leur évolution vers davantage de capitalisme d’Etat, obère la croissance et va affaiblir leur résilience.

Enfin, les tensions qui couvent depuis longtemps au Moyen-Orient entre Israël et les USA d’un coté et l’Iran de l’autre sur la question de la prolifération nucléaire pourraient atteindre leur paroxysme en 2013. Les négociations en cours vont probablement échouer et un renforcement des sanctions n’arrêtera probablement pas la progression de l’Iran vers l’arme nucléaire. Si les USA et Israël n’acceptent pas la simple dissuasion à l’égard d’un Iran détenteur de l’arme nucléaire, une confrontation militaire en 2013 conduirait à un bond énorme du prix du pétrole et à une récession mondiale.

Ces risques exacerbent déjà le ralentissement économique, les Bourses chutent un peu partout, avec des répercussions négatives sur la consommation et les dépenses d’investissement. Le coût du crédit augmente pour les pays lourdement endettés, son rationnement fragilise les PME et la baisse du prix des matières premières réduit les revenus des pays exportateurs. L’augmentation de l’aversion au risque conduit les agents économiques à adopter une position d’attente qui fait en partie du ralentissement une prophétie autoréalisatrice.

En comparaison de la période 2008-2009, lorsque les décideurs politiques avaient toute liberté d’action, les autorités monétaires et budgétaires ont épuisé une grande partie de leurs cartouches (ou plus cyniquement il ne leur reste plus de lapin à tirer de leur chapeau). La marge de manœuvre en matière de politique monétaire est limitée par des taux d’intérêt proches de zéro et des phases répétées de relâchement monétaire. Ce ne sont plus des problèmes de liquidités qui menacent, mais une crise du crédit et de la solvabilité. Dans les pays riches, des déficits budgétaires et des dettes publiques insoutenables restreignent fortement la possibilité d’un recours supplémentaire à la stimulation budgétaire.

Le recours au taux de change pour encourager les exportations nettes est un jeu à somme nulle, car le désendettement public et privé freine la demande intérieure dans des pays qui connaissent un déficit des comptes courants, et une balance commerciale excédentaire dans certains pays suppose une monnaie plus forte et une balance commerciale déficitaire pour d’autres.

La capacité de secourir les institutions financières et les banques et d’isoler les activités des banques de détails des autres activités bancaires est limitée. Cela tient à des raisons politiques et à l’incapacité des pays au bord de l’insolvabilité d’absorber des pertes supplémentaires dues à leur système bancaire, c’est pourquoi le risque souverain se transforme maintenant en risque bancaire. Les Etats se débarrassent d’une grande partie de leur dette publique pour l’inscrire dans le bilan des banques, notamment dans la zone euro.

Pour éviter une débandade dans la zone euro, l’austérité devrait être introduite bien plus progressivement, le nouveau pacte budgétaire de l’UE devrait être assorti d’un pacte de croissance et l’UE devrait décider une union budgétaire incluant la mutualisation de la dette au moyen d’euro-obligations. L’UE a besoin d’une véritable union bancaire, avec une garantie des dépôts dans l’ensemble de la zone euro, pour évoluer ensuite vers une plus grande intégration politique – ceci même si la Grèce quitte la zone euro.

Malheureusement l’Allemagne refuse toutes ces mesures fondamentales, car elle est obsédée par le risque crédit auquel ses contribuables seraient exposées dans le cas d’une plus grande intégration économique, budgétaire et bancaire. Aussi la probabilité d’un effondrement de la zone euro augmente.

Le nuage provenant de la zone euro est le plus menaçant, mais ce n’est pas le seul qui plane sur l’économie mondiale. La tempête approche, préparons-nous !

Nouriel Roubini, 15/06/2012
Project-syndicate, Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz

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52 réactions et commentaires

  • Vénus-Etoile du Berger // 30.03.2013 à 05h24

    Fuite de capitaux:L’argent russe de Chypre bientôt en Suisse?
    Suisse, Pays-Bas, Luxembourg, Lettonie voire Hong Kong: les destinations ne manquent pas pour les fortunes et entreprises russes désireuses de quitter Chypre après deux semaines de tempête financière.

    Pour les experts, un reflux de capitaux vers la Russie est peu probable, faute d’un environnement plus propice aux affaires. «Après son sauvetage, Chypre ne servira plus de transit pour l’argent russe», résumait cette semaine Cliff Kupchan, du centre d’analyse Eurasia Group. «Les Européens, en particulier les Allemands et les Finlandais, voulaient voir partir les énormes fonds russes placés chez ce membre de l’UE pour faciliter l’adoption du plan de sauvetage par leurs parlements, et ils vont y parvenir», ajoutait cet expert basé à Washington.

    De nombreuses fortunes ou sociétés russes, en particulier des petites et moyennes entreprises, choisissaient jusqu’à présent de s’enregistrer sur l’île où elles bénéficiaient d’un régime fiscal ultra-favorable. L’impôt sur les sociétés y était fixé à 10%, moitié moins qu’en Russie, et d’importantes exemptions fiscales s’appliquent aux non-résidents, par exemple sur les dividendes et certaines opérations financières, explique Alexandre Zakharov, de la société de conseil fiscal Paragon Advice. Sous la pression de ses bailleurs de fonds, Nicosie a accepté de relever son impôt sur les sociétés, perdant de son attractivité. Et le remède de l’UE, qui ponctionne les fortunes placées dans les deux premières banques de l’île, risque d’échauder ceux qui sont tentés par l’exil fiscal.

    Les Pays-Bas et la Lettonie possibles pays d’accueil des fonds russes

    Les autorités russes, qui font officiellement de la lutte contre la fuite des capitaux une priorité, se sont empressées de vanter la solidité du système bancaire russe. Le Premier ministre Dmitri Medvedev s’est dit favorable à la création dans l’Extrême-Orient russe d’une zone présentant un régime fiscal favorable, afin de favoriser les rapatriements de fonds. Un tel système permettrait aux autorités «de savoir qui possède combien et d’où vient l’argent», a relevé l’universitaire américain Sean Guillory. Dans les milieux économiques, l’idée a été reçue avec un grand scepticisme. «Une partie des fonds va peut-être revenir en Russie, mais il s’agira d’une petite partie», estime Mark Rubinstein, analyste de la société financière russe Metropol.

    «Ceux qui font transiter l’argent par Chypre ne le font pas parce que la vie y est agréable, mais parce que leurs partenaires ont besoin de travailler avec une société basée en zone euro et que les impôts y sont bas», poursuit-il. Les experts citent parmi les candidats possibles Luxembourg, les Pays-Bas, la Lettonie, voire la Suisse ou l’Autriche. Les Pays-Bas, qui disposent d’accords fiscaux avantageux avec la Russie, figurent en deuxième place derrière Chypre en termes d’échanges d’investissements avec Moscou. La Lettonie est également présentée comme une destination possible en raison de sa forte communauté russophone et des niveaux élevés de dépôts des non résidents dans les banques locales.

    60% des fonds en fuite seraient d’origine douteuse

    Riga, qui aspire à intégrer la zone euro, a assuré jeudi n’observer aucun afflux en provenance de l’île. L’agence publique russe Ria-Novosti a aussi avancé l’hypothèse asiatique, citant notamment Hong Kong, où est cotée le géant russe de l’aluminium Rusal. «Les banques basées à Hong Kong et Singapour sont prisées actuellement par ceux qui veulent expatrier leurs fonds. Mais il est difficile d’y ouvrir un compte» car il faut prouver mener des activités dans la région et s’y rendre physiquement, explique l’expert fiscal Alexandre Zakharov. Et «partout, les exigences sont de plus en plus élevées quant à l’origine des fonds», souligne-t-il. Certains hommes politiques européens accusent Chypre, qui s’en défend, de servir de gigantesque lessiveuse d’argent sale russe, provenant de la corruption ou de trafics.

    Le patron de la banque centrale russe a récemment estimé que plus de 60% des massives fuites de capitaux étaient d’origine douteuse. «Cela fait longtemps que Chypre n’est plus un lieu de choix pour le blanchiment d’argent», a estimé dans une tribune dans le journal Vedomosti l’éditorialiste Andreï Babitski. «Ceux qui y vont veulent de faibles impôts mais surtout cherchent à fuir un climat des affaires calamiteux» en Russie, a-t-il ajouté.

    Le 29 mars 2013
    http://www.20min.ch/ro/economie/news/story/L-argent-russe-de-Chypre-bient-t-en-Suisse–17116590

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  • Letaulier // 30.03.2013 à 07h12

    « si comme c’est probable la Grèce fait une sortie désordonnée de la zone euro dans les prochains mois. »….texte daté du 15/06/2012!

    je ne sais quoi penser. Un clown ce Roubini ou un mec courageux qui s’engage dans des pronostics et prend le risque d’être démenti par les faits plutôt que de ce réfugier dans des généralités conjuguées au conditionnel..

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    • Gbalou // 30.03.2013 à 08h42

      La zone euro est une dynamique en construction que beaucoup ne comprennent pas !

      WIKIPEDIA : MUNDELL
      La théorie de la zone monétaire optimale (ou de l’optimalité de l’union monétaire) élaborée par Mundell s’applique dans le cas où un État opte pour une l’union monétaire au lieu d’une autonomie monétaire. Elle explique si cette union est optimale, et dans le cas où elle ne le serait pas, comment elle serait tout de même soutenable et souhaitable.

      En adhérant à une zone monétaire, les États se trouvent alors à fixer le taux de change entre tous les États membres de l’union puisqu’ils utilisent la même monnaie. Un État dont les prix sont trop élevés par rapport aux autres adhérents n’aura plus l’équilibre selon le mécanisme classique d’ajustement des prix au niveau international de David Hume, c’est-à-dire qu’avec des prix trop élevés la demande étrangère pour ces biens diminue. En conséquence, la valeur de la monnaie diminue également. Ce qui résulte en une baisse de l’activité économique et à une diminution des prix. Par contre, au sein d’une union monétaire, la valeur de la monnaie demeure la même et si les prix sont rigides, cela risque fort d’amener des conséquences économiques négatives pour cet État. Une telle union monétaire est alors désignée comme non optimale. Pour contrer cela, il faut alors que la mobilité du travail soit parfaite et vienne constituer un substitut à la variation des prix. Dans notre exemple, il s’agirait d’une émigration de la main d’œuvre vers les autres États de l’union.

      Mundell concluait dans son article que les États-Unis n’étaient pas une zone monétaire optimale. La flexibilité des prix et la mobilité du travail n’étant pas parfaite, d’autres mécanismes devaient alors compenser les écarts entre les États. Pour les États-Unis, il s’agissait des transferts interétatiques provenant du gouvernement fédéral qui permet de maintenir la cohésion de cette zone monétaire non optimale.

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      • prb // 30.03.2013 à 10h17

        Beaucoup ne comprennent pas quoi? Que l’Allemagne n’acceptera jamais de transférer 10 à 12 % de son PIB vers les autres Etats de la zone pour compenser le caractère non optimal de la zone euro? Je crois au contraire que de plus en plus de gens le comprennent parfaitement.

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        • Rodriguez // 30.03.2013 à 12h25

          tu l’as bien résumé, je crois : l’europe est une reve trop cher
          Etant pro Europe je suis devenu très sceptique lorsque l’Europe est devenue europeiste : un ramassis de technocrates et de banksters complètement givrés prêts à toutes les forfaitures pour sauver leur immonde créature : l’Euro. Les peuples y passeront sans que cela ne les dérangent car leur job « en or » tient à l’existence du Golem « Euro », dont la survie passe avant celle des êtres humains. Tuons cette Europe criminelle avant qu’elle ne nous tue.

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      • Patrick Juignet // 30.03.2013 à 21h04

        @Gbalou
        Oui c’est évident. Sauf qu’aucun état ne le veut, car il se mettrait sa population à dos.
        Voir quelques précisions sur les péréquations financières nécessaires ici : http://www.philosciences.com/An01/?p=2275

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    • Crapaud Rouge // 30.03.2013 à 09h21

      Ce « clown » avait quand même annoncé la crise de 2008. Vous l’avez déjà oublié ?

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      • La Roque // 30.03.2013 à 11h45

        Exact je me souviens très bien de la vidéo, lors de son explication il s est énervé devant l incrédulité de la journaliste.

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      • Benjamin Franklin // 30.03.2013 à 22h44

        L’autre clown de Krugman, Larrouturou, un paquet d’hétérodoxe, ainsi que Ron Paul et toute l’Autriche l’ont aussi annoncée, la crise. Après ce qui différencie un bon prophète d’un clown, c’est quand il est capable de dire pourquoi ça va péter, quand ça va péter, et aussi pourquoi ça va bien quand ça va bien.

        Quand on passe son temps à dire hystériquement ça va péter, statistiquement on finit toujours par avoir raison.

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    • Inox // 30.03.2013 à 14h13

      Oui c’est vrai, j’ai également remarqué que les meilleurs oracles avaient tendance à confondre les mois avec les années. L’impatience certainement.

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    • Jean-Luc // 31.03.2013 à 01h18

      C’est toujours difficile de prévoir des événements, d’autant plus quand en face des forces font tout pour éviter que les événements ne se produisent, repoussant sans cesse ce que l’on pourrait penser inéluctable. Aggravant le problème au passage.
      Exemple : la bulle immobilière en France qui a été maintenue à bout de bras en 2008 alors que le marché s’orientait clairement vers une baisse salutaire. Quelques années de perdues.

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    • Letaulier // 31.03.2013 à 09h34

      Par paraphraser Staline; Charles Tillon, combien de divisions?

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      • Wilmotte Karim // 31.03.2013 à 22h57

        De Gaulle, lors de l’appel, combien de division?

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  • cording // 30.03.2013 à 07h46

    Etonnant cette analyse qui a déjà 9 mois et pourtant n’a pas vieilli pour autant.

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  • Gbalou // 30.03.2013 à 08h07

    Vendredi 25 janvier 2013, 15h26
    L’année 2012 a été celle de l’euro, mais il faut désormais en faire plus pour relancer l’économie, après l’embellie perceptible aujourd’hui sur les marchés financiers, a jugé vendredi à Davos le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. [..]

    Si on devait trouver un dénominateur commun (…) pour définir pourquoi 2012 restera dans les mémoires, je pense que l’on dira que c’est l’année de la relance de l’euro », a-t-il ainsi jugé.

    Après les mesures prises par la BCE, comme les baisses des taux, les prêts massifs aux banques ou le programme de rachat de dette lancé mi-2012, la situation s’est nettement améliorée, a-t-il expliqué.

    [..]

    29 juin 2012 Dépêche AFP :

    Existe-t-il une nouvelle « troïka » européenne ? La France, l’Italie et l’Espagne jurent qu’il n’y a rien de tel. Mais l’Allemagne et les pays du nord ont fini par accepter de nouveaux mécanismes d’urgence pour faire baisser la température sur les finances de certains pays-membres, obligés d’emprunter à des taux très lourds sur les marchés. Un premier pas a aussi été franchi vers un renforcement de l’intégration européenne, quitte à y laisser quelques éléments de souveraineté.

    •Premier axe de cet accord obtenu à l’arraché vers 5h du matin : un début d’union bancaire européenne. Dans leur déclaration, les 27 appellent à « briser le cercle vicieux qui existe entre les banques et les Etats ». Le Conseil européen (l’assemblée des chefs d’Etats et des ministres de l’UE) devra plancher d’ici la fin de l’année sur un mécanisme de surveillance unique des banques « auquel sera associée la BCE ».

    •Ce dispositif est le préambule au second étage de l’accord, qui instaure une plus grande souplesse dans les aides d’urgence. Cet organe permettra en effet de recapitaliser directement les banques, sur une simple « décision ordinaire », via le Mécanisme européen de stabilité (MES). Plus besoin de longs palabres au résultat incertain. Une pierre dans le jardin de l’Allemagne, toujours réticente face aux mesures d’urgence. Mais Berlin a tout de même obtenu que des conditions précises soient imposées à chaque banque, étudiées au cas par cas.

    Cerise sur le gâteau, surtout pour l’Espagne, le Fond européen de stabilité financière (FESF), qui sert actuellement pompier financier européen et le MES, qui doit prendre le relais, ne seront pas considérés comme créanciers prioritaires, ce qui devrait rassurer les investisseurs privés, toujours angoissés à l’idée de passer après ces fonds en cas de défaut de paiement.

    Quant aux pays qui respectent encore les critères budgétaires de l’UE, ils pourront utiliser le MES pour soutenir leurs obligations sur les marchés financiers. Une disposition qui réjouit l’Italie qui pourra ainsi faire baisser les taux d’intérêt auquels elle doit emprunter.

    •Nantis de ces mécanismes, l’Espagne et l’Italie ont accepté de signer le pacte de stabilité européen. Il doit permettre d’injecter 120 milliards d’euros à la relance de l’économie, pour favoriser la croissance et les créations d’emploi, à travers, entre autres mesures, des grands travaux.

    L’EURO EST UN COMBAT.

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    • Winslow Leach // 30.03.2013 à 12h56

      L EURO EST UN COMBAT !!!!
      Oui vous avez certainement raison et peut de gens en perçoivent la finalité. Mais je comprend mieux aujourd’hui la création du RMI en France en 1988 par Rocard alors qu’il n’y avait aucune demande syndicale d’une telle mesure et que c’était même pas une promesse électorale de candidat Mitterrand élu en 1988 mais Maastricht était en préparation avec l’Euro. Donc on savait a l’époque déjà le cout humain que représenterait cette transformation.Aujourd’hui on voit les gens s’immoler devant les Pole Emplois et une augmentation des suicides, le chômage crever les niveau historique dans plusieurs pays d’Europe.
      L’EURO EST UN COMBAT C’EST TOUJOURS LES MÊMES QUI CRÈVENT BEAU PROGRÈS!!!

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  • chant31 // 30.03.2013 à 08h49

    La mort de l’ensemble du système… économique, culturel, social.. pour l’avènement du fascisme financier accompagné d’une dépopulation organisée.. Face à cela nous avons des adeptes de la prévision qui jouent comme des enfants se croyant au-dessus de tout ou pensant ainsi conjurer les mauvais diables qu’ils sont devenus.. et puis il y a nous, les peuples. La question est donc, sommes nous prêts à nous battre contre le malin de la décroissance ?

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  • Balthazar // 30.03.2013 à 09h59

    1) »Les Etats se débarrassent d’une grande partie de leur dette publique pour l’inscrire dans le bilan des banques, notamment dans la zone euro. »
    2) »Ce ne sont plus des problèmes de liquidités qui menacent, mais une crise du crédit et de la solvabilité.  »
    3) »L’augmentation de l’aversion au risque conduit les agents économiques à adopter une position d’attente qui fait en partie du ralentissement une prophétie autoréalisatrice. »

    Avec le recul, on peut s’en donner à cœur joie, de ses prévisions.
    1)notamment dans la zone euro -> Allez Nouriel, un petit effort, élargis le scope et regarde ton pays, le Japon ou l’Uk.
    2)oui, comme le dit O. delamarche, au n-ieme QE, il serait temps de réaliser que ce n’était pas un problème de liquidités.
    3) heureusement que Peugeot n’a pas suivi son discours et a gardé la voilure grande ouverte, on voit où cela les a menés.
    Bref, j’adore.

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    • jducac // 30.03.2013 à 21h46

      @ Balthazar Le 30 mars 2013 à 09h59

      Avec le recul, on peut s’en donner à cœur joie, de ses prévisions.
      1) notamment dans la zone euro -> Allez Nouriel, un petit effort, élargis le scope et regarde ton pays, le Japon ou l’Uk.

      Le fléau est connu et finira par toucher tout le monde. Ça fait un bout de temps qu’on le dit.

      http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/les_animaux_malades_de_la_peste.html

      2) comme le dit O. delamarche, au n-ieme QE, il serait temps de réaliser que ce n’était pas un problème de liquidités.

      C’est évident. Puisque ça n’est pas une question d’argent, mais un problème de physique et d’énergie non renouvelable.
      Denis Meadows l’a montré il y a 40 ans.

      http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-114264

      Faisant preuve de courage, Paul Chefurka , l’a fait à nouveau il y a 5 ans en grossissant le trait. Hélas il l’a probablement fait pour rien puisque « tout le monde » préfère détourner le regard, plutôt que confirmer ou d’infirmer ses résultats.

      http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

      Qui ne dit rien consent, dit-on. Alors « tout le monde » consent, et ses élites impuissantes manquent de courage pour le dire afin d’ aider les peuples à en prendre conscience. Réduire d’ici la fin du siècle, la population mondiale au 1/3 ou au ¼ de ce qu’elle est actuellement, n’est pas une mince affaire.

      Alors laissons du temps au temps et le problème se résoudra tout seul.

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  • Goldfinger // 30.03.2013 à 10h17

    Cet article de Nouriel Roubini a déjà presqu’un an !!!
    Dans un monde où tout s’accélère certaines tendances de fond peuvent rester relevantes … mais pas toutes ! Une chose est certaine, nous naviguons sans carte précise,en eaux troubles et confrontés à des courants et des récifs inconnus. Laisser les banksters tenir (même partiellement et sporadiquement) la barre augmente probablement le risque pour la majorité des passagers. Nous sommes dans un mauvais remake économique de « Titanic ». Nous n’avons pas encore heurté l’iceberg mais si cela arrive, ce sera,comme dans cette tragédie maritime, brutal ! Et comme dans cette tragédie, il n’y aura pas assez de chaloupes de secours pour tout le monde (elles sont réservées aux premières classes). Quelqu’un aurait-il une bouée à me prêter ?!? 🙁

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  • Flury // 30.03.2013 à 10h31

    Comme toute prophétie, elle peut se réaliser, le tout c’est de savoir quand, dans 6 mois, dans 2 ans, et puis sous quelle forme. Non, ce que retiens, c’est que ce que nous faisons en Europe nous mène tout droit dans le mur, par l’obstination de Merkel, par le manque de courage de Hollande. Ce qui est sûr, c’est que Merkel n’a aucune vision européenne, qu’elle ne pense qu’à court terme et encore qu’à l’Allemagne, en oubliant que leur prospérité dépend très largement de celle de l’Europe, d’où aussi ce travail de VRP dans le monde pour faire baisser cette dépendance. Bref une petite vision comptable d’allemande de l’est! Au détriment de l’Europe.

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    • Letaulier // 30.03.2013 à 18h11

      Merkel a simplement compris que l’Europe c’est dépassé et qu’il faut viser les grands marchés comme la Chine, le Brésil ou l’Inde plutôt que la Corrèze ou la Slovénie.

      Mais qu’est-ce que tu proposes comme alternatives? Que les travailleurs des Pays du Nord bossent 16 heures par jour, 8 pour eux et 8 pour nourrir les pays du Sud?

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      • Macarel // 30.03.2013 à 21h23

        Merkel a simplement compris que l’Europe c’est dépassé et qu’il faut viser les grands marchés comme la Chine, le Brésil ou l’Inde plutôt que la Corrèze ou la Slovénie.

        Très bien, alors qu’elle fasse sortir l’Allemagne de l’euro. Mais elle ne le fait pas, parce qu’elle sait ce qu’il en coûterait aux intérêts allemands. Ce serait moins facile de faire des excédents sur le dos des « petits copains fainéants » du sud.

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        • Letaulier // 30.03.2013 à 21h40

          Même si l’Allemagne avait cette idée de sortir de l’Euro elle ne le pourrait pas car tous les pays de l’UE, la France la première, y opposeraient leur véto.

          Et puis honnêtement si l’Euro a encore de la crédibilité dans le monde (faut pas oublier que c’est la deuxième devise de réserve de la plupart des banques centrales) c’est grâce à l’économie allemande.

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      • Macarel // 30.03.2013 à 21h39

        Le dernier billet de J.Sapir confirme que Merkel ne commettrait pas l’erreur de sortir de l’euro, ou ce qui revient au même d’en faire sortir les pays « cigales ».

        http://russeurope.hypotheses.org/1102

        Comment un pays qui profite autant d’une zone monétaire voudrait-elle en expulser d’autres ? Il faudrait alors en déduire que les dirigeant allemands sont masochistes. La réalité est bien plus simple. L’Allemagne est prise dans la contradiction suivante : elle profite largement de la zone Euro, qui empêche les autres pays de réajuster leur compétitivité par rapport à elle, mais elle ne veut pas faire les sacrifices qu’imposerait un réel fédéralisme budgétaire au niveau de la zone Euro.

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        • Benjamin Franklin // 30.03.2013 à 22h47

          C’est clair que quand la BCE fera défaut sur ses soldes target2, l’Allemagne va bien les sentir, ses fameux profits.

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      • Wilmotte Karim // 31.03.2013 à 23h30

        Que les pays du nord relèvent les salaires de leurs travailleurs, ce sera déjà un bon début.

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    • Macarel // 30.03.2013 à 21h19

      Petit échange avec Paul Jorion sur son blog, cette après-midi.

      A propos de l’analogie de la situation actuelle avec la République de Weimar, il m’a répondu:

      La zone euro : 17 républiques de Weimar (sauf l’Italie, espérons que cela la sauvera, elle a déjà beaucoup donné).

      Pour l’Italie

      Ils n’ont pas de gouvernement de Weimar parce qu’ils n’ont plus la capacité de former un gouvernement : trop d’abstentionnistes et trop de votes de protestation parmi les derniers électeurs qui prennent la peine d’aller voter.

      Quoi qu’il en soit 17 Républiques de Weimar à la fois cela fait beaucoup.

      17 pays mettant en oeuvre en même temps des mesures de déflation compétitive, voilà une excellente recette pour couler tous ensembles, y compris in fine l’Allemagne et ses satellites. Comment 17 pays qui commercent principalement entre eux pourraient-ils simultanément arriver à avoir des excédents commerciaux. Pour l’instant les pays “fourmis” ont accumulé des excédents parce que les pays “cigales” ont accumulé des déficits et des dettes. Ou alors il faudrait que les pays “fourmis” deviennent “cigale” et vice-versa, mais connaissant les tempéraments nationaux de chacun, ce n’est même pas la peine d’y songer.

      Mais malgré tout, tout le monde y va en klaxonnant, un tel manque de clairvoyance collectif “forcerait le respect”, si les conséquences présentes et à venir n’étaient pas aussi funestes pour nos sociétés.
      Les “jeux olympiques” des politiques d’austérité vont donc continuer, c’est à qui coupera le plus dans les assurances sociales, dans les systèmes de retraite, dans les taxes sur le capital, et les déficits, les dettes continueront à augmenter, sur fond d’explosion du chômage.
      Au final, le “pays gagnant” sera celui qui verra le premier accéder à sa tête un parti national-populiste d’extrême-droite.

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      • Macarel // 30.03.2013 à 21h53

        Extrait du dernier billet de J.Sapir:

        http://russeurope.hypotheses.org/1102

        Il faut à cet égard méditer sur l’élection législative partielle de l’Oise qui a vu la candidate du Front National arriver à plus de 48%. On estime que plus de 40% des votes des électeurs du Parti Socialiste se sont reportés sur elle. C’est une leçon qu’il convient de méditer.

        Lorsque le socialisme internationaliste ne remplit pas ses promesses et qu’il n’y a pas d’espoir d’amélioration en vue, l’électeur désespéré et/ou en colère passe au vote national-socialiste. L’histoire des années 30, l’a déjà montré.

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  • bastien775 // 30.03.2013 à 12h14

    Il ne faut pas s’en faire pour les banksters, il y a longtemps qu’ils ont assuré leurs arrières. Obama est un clown qui n’a pas voulu profiter du scandale des subprimes pour faire le ménage. La justice américaine s’est arrangée pour que les principaux responsables ne puissent pas être inquiété sous le prétexte qu’il n’y avait pas de délits constatés et pas d’éléments suffisants pour les poursuivre en justice. Seuls quelques lampistes ont été condamné. Goldman Sachs reste le maitre du monde.

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  • Gbalou // 30.03.2013 à 15h24

    Le pouvoir d’achat a reculé de 0,4% en 2012, une première depuis 1984 selon les échos.fr !

    Le pouvoir d’achat a nettement augmenté entre 2000 et 2010 (55pts de base), date de mise en circulation de l’euro en comparaison avec la période 1990 – 2000 (25pts).

    L’EURO EST UN COMBAT.

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    • Winslow Leach // 30.03.2013 à 15h48

      Le pouvoir d’achat a nettement augmenté entre 2000 et 2010 (55pts de base), date de mise en circulation de l’euro en comparaison avec la période 1990 – 2000 (25pts).
      Grâce a l’endettement des banques pour rappel engagement des banques françaises est 4 fois le pib Français.
      L EURO EST UN COMBAT VIVE LES BANQUES!!!!!

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    • Julian // 30.03.2013 à 16h48

      @Gbalou
      VOTRE EURO ? Un combat mort-né.

      La nomenklatura se sera empiffrée.

      Les bobos auront bien « voyagé ».

      Et après ?

      Quel progrès lui imputer, sans rire ? Bon accompagnement de la mutation économique et géostratégique en cours dans le Monde ? Emplois ? Renforcement de la solidarité entre peuples ? Convergences des sociétés et des économies de la zone ? Meilleure répartition des richesses ? Optimisation des processus démocratiques ? Etc

      Il y a des limites à l’optimisme … même sanctifié par le Saint-Chrême des Traités Européens.

      « Les optimistes sont des gens qui n’ont pas pitié des hommes ».
      (Georges Bernanos)

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    • Winslow Leach // 30.03.2013 à 16h51

      Le pouvoir d’achat a nettement augmenté entre 2000 et 2010 (55pts de base), date de mise en circulation de l’euro en comparaison avec la période 1990 – 2000 (25pts).
      en plus on je vient de me rendre compte on c’est fait voler le pouvoir d’achat aurait du augmenter entre 2000 et 2010 de 100pts de base vu l’endettement des banque françaises 4 fois le pib français.
      L EURO EST UN COMBAT VIVE LES VOLEURS!!!!!!

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  • Hagen // 30.03.2013 à 16h53

    Qu’est-ce que vous avez à nous bassiner avec ce texte vieux d’un an, qui est complètement dépassé qui se dément tous les jours?

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  • Ludovic // 30.03.2013 à 18h28

    Bonjour,

    il y a un point que je ne comprends pas. Comment se fait-il que les taux à 10 ans ne retrouvent pas un niveau record si le risque de défaut semble inévitable ?

    Merci

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    • Letaulier // 30.03.2013 à 18h53

      C’est que le marché a une analyse différente et qu’il ne juge pas que le risque de défaut soit inévitable.

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    • Winslow Leach // 30.03.2013 à 20h00

      Si le marché considère que vraiment cela risque de ce casser la gueule il prêtera a -10% si il l faut au grand pays France Allemagne,Royaume Unis États-Unis Les autres on leur ratatine la gueule sans état d’âme Voir Chypre, Espagne,Italie,Portugal,Grèce. Non mais il faut savoir se faire respecter.

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  • Dan // 30.03.2013 à 20h57

    La propagande marche à merveille ; après l’affaire glorieuse chypriote dans laquelle la troîka de Mario Draghi se réjouit d’avoir spolier les milliards de la Russie , il nous manquait plus que les recommendations de Mr Roubini pour sauver l’Europe du naufrage . Ce monsieur Roubini oublit une chose importante de l’histoire en septembre 1941 , un faciste pensait faire la fête aux russes … Stalingrad
    a été son tombeau ! L’Europe occidentale ne représente pas une puissance économique , elle n’a pas
    une industrie puissante et compétitive pôur faire face à la concurrence mondiale .Pour conclure avant de s’attaquer à Chypre , l’igorance stupide des eropéens oublie La CITY de Londres qui est la plus grande organisation mondiale de la finance opaque et criminel qui aà pignon sur rue depuis 1950. Informez _ vous SVP !!!

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    • Winslow Leach // 30.03.2013 à 21h31

      La disparation de l Euro menace qui? Les États-Unis uniquement les peuple européen n’ont pas besoin d’une monnaies qui les divisent. Et la disparition de l Euro ne gênerait surement pas les Européen, qui serait plutôt un soulagement, mais les États-Unis d’où le texte de Roubini

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      • Hadrien // 30.03.2013 à 22h19

        Malheureux, vous allez faire de la peine à Delors qui bichonne toujours son jouet européen, avec l’objectivité que l’on sait, dans sa dernière interviw à « Alternatives économiques » (N° hors-série sur l’Europe, 1er trimestre 2013) :

        – JD: Ainsi, alors que l’intégration européenne a contribué à la période de prospérité qu’a connue la France pendant les Trente Glorieuses, peu de gens en ont fait crédit à l’Europe.

        Et pour cause… il ne s’agit pas de la même ! Voici ce qu’en dit le rédacteur en chef de la revue, Guillaume Duval, dans son article introductif du même numéro:
        « Les promesses déçues de l’Europe-marché »
        « Après la seconde guerre mondiale, la construction européenne avait commencé de façon fort peu libérale. La communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA)…
        Le traité de Rome visait essentiellement à libér

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      • Hadrien // 30.03.2013 à 23h20

        G. Duval (suite):
        Le traité de Rome visait essentiellement à libéraliser les échanges de biens en supprimant les droits de douane aux frontières des six pays fondateurs. Mais au fil du temps, cette logique de l’Europe-marché… notammment avec l’acte unique, adopté en 1986, avait pour but de libéraliser cette fois les investissements étrangers, les échanges de services et les flux financiers. Ce qui a impliqué notamment une remise en cause du caractère public de nombreuses activités dans les pays membres… et le surplus de richesse qu’elle devait apporter allait conduire, à terme, à faire accepter aux peuples la construction d’une Europe politique de type fédéral.
        Cette dynamique n’a guère fonctionné jusqu’ici…
        L’Europe est au contraire devenue un espace de stagnation économique chronique et de chômage de masse permanent. La raison se niche dans cette logique ordolibérale qui favorise un dumping social et fiscal défavorable au développement de l’activité économique.En effet, dans un tel marché, chaque Etat a intérêt à essayer d’abaisser le coût du travail chez lui pour pouvoir exporter davantage chez ses voisins… Tout le monde est perdant car le coût du travail n’est rien d’autre que le revenu des salariés, et la demande intérieure européenne s’en trouve affaiblie.

        – Jacques Delors:
        Il faut un abandon explicite de souveraineté, et donc un changement institutionnel. Mais vous connaissez les réticences…
        C’est pourquoi je préfère parler d’une fédération d’Etats-Nations [c’est pas un peu contradictoire?], qui soit le reflet de l’Europe dans sa diversité [sans les réticences, on les aurait donc fait disparaître?]…
        Il faut en effet que les peuples voient clair dans leur système de gouvernement [Pour sûr, c’est presque aussi clair que du Ayrault!]…
        Robert Schuman, Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterrand ont su en leur temps aller au-delà des préventions traditionnelles de notre pays à l’encontre du partage de la souveraineté pour avancer.

        Là, c’est un autre qui répond par son témoignage vécu: Jean-Pierre Chevènement, ministre avec lui du Gouvernement Mauroy sous Mitterrand, dans son ouvrage « La France est-elle finie? » :

        – JP Chevènement:
        Jacques Delors le reconnait aujourd’hui volontiers: « Dès le début de 1982, François Mitterrand avait affaire à une alliance en fer forgé entre le premier ministre et moi, même si on ne le disait pas…
        On reste médusé, rétrospectivement, par la facilité avec laquelle la victoire du néo-libéralisme se sera imposée en France et en europe occidentale.
        Pierre Mauroy imposa, sans avoir l’air d’ y toucher, sa politique ou plutôt celle de son cabinet et du ministre de l’économie et des finances, Jacques Delors.Celui-ci avait négocié l’affaire à Bruxelles après que François Mittterrand lui eut refusé Matignon dès lors qu’il revendiquait Rivoli de surcroît, c’est à dire les pleins pouvoirs. Ce fut l’acte de naissance du « social-libéralisme ». L’essentiel, pour ceux qui avaient imposé ce tournant, était que la France restât accrochée au mark au sein du SME, enserrée dans un carcan que le Parti socialiste, encore dans l’opposition en 1978, avait alors dénoncé.
        C’est ainsi qu’on réformerait « la France par l’Europe » (titre d’un livre de Jacques Delors en 1988).
        Le cap avait bel et bien changé, mais la conscience ne s’en fit sentir que plus tard…
        Un rapport de forces déséquilibré entre le travail et le capital résulta de l’acte unique et de son application. La voie était ouverte aux délocalisations industrielles et à la domination des marchés financiers.
        Nul, au départ, ne s’était avisé que Jacques Delors avait de surcroît introduit dans l’Acte unique l’horizon de la monaie unique. Ce fut, nous dit Jacques Delors, sa “bataille suprême”.
        “C’est l’Europe!” nous disait-on, Il faut “faire l’Europe”, foin de vos frilosités !
        Ce qui n’empêchait pas les mêmes de parler de “l’Europe-bouclier”, “l’Europe qui protège”, etc. en feignant d’oublier que les règles du jeu qu’ils ont eux-mêmes posées à la fin des années 80 leur interdisent toute initiative.

        Comme disait Desproges: « Etonnant, non? »

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  • Winslow Leach // 30.03.2013 à 22h22

    Parlons plus de l’abstention qui est prés de 60 % c’est plutôt eux qui on gagne … rien

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  • Macarel // 30.03.2013 à 23h41

    L’Allemagne appelle les européens du sud à venir travailler dans le pays.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/03/30/l-allemagne-appelle-les-europeens-du-sud-a-venir-travailler-dans-le-pays_3151003_3214.html#xtor=RSS-3208

    Voilà une autre façon de siphonner la richesse des pays du sud, pour un pays en plein déclin démographique.

    Avec cette Europe non solidaire, on recrée entre les pays du centre et de la périphérie, une situation qui existe depuis longtemps entre les pays d’Europe et leurs anciennes colonies.

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    • Letaulier // 31.03.2013 à 09h40

      C’est pas le STO non plus. Il s’agit d’une « invitation » pour des travailleurs diplômés et motivés (Pas les mecs qui font la sieste de 14heure à 18 heure sous les oliviers)

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    • Vénus-Etoile du Berger // 31.03.2013 à 21h39

      @Macarel « les allemands appelle les européens du sud à venir travailler dans le pays. »

      En même temps(le 20 février 2013)

      Immigration l’Allemagne sature
      L’Allemagne veut mettre un frein à l’immigration liée à la pauvreté.

      Depuis l’adhésion de leurs pays à l’Union européenne en 2007, des centaines de milliers de Bulgares et de Roumains sont venus chercher fortune dans l’eldorado allemand. Crise oblige, ils se retrouvent bien souvent à la charge de la société.
      “- Ici, il y a du travail, il y a tout,” estime Kaldar Cesar, immigré. Lui, n’en a pas encore trouvé mais il dit chercher. Interrogé sur les allocations qu’il touche, il affirme ne recevoir que des aides pour ses enfants.
      Des tensions apparaissent alors que les infrastructures sociales – logements hôpitaux, écoles – n’arrivent plus à faire face.

      Les cours d’allemand pour jeunes immigrés saturent, comme l’explique Franziska Giffey, conseillère municipale : “nous avons 20 à 30 nouveaux élèves qui arrivent chaque mois de Roumanie et de Bulgarie. Nous les prenons en charge dans les locaux actuels de l‘école, nous essayons de leur faire de la place mais nous atteignons nos limites. Bientôt, toutes nos classes afficheront complet.”

      Pour calmer les esprits, le ministre allemand de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich, a promis de lutter contre l’octroi abusif d’allocations sociales. Il n’exclut pas de saisir l’Union européenne du dossier.
      http://fr.euronews.com/2013/02/20/immigration-l-allemagne-sature/

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