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14.mars.201814.3.2018 // Les Crises

[Vidéo] Envoyé spécial : « L’exécuteur » : confessions d’un DRH

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Source : France TV, 08/03/2018

L’équipe d' »Envoyé spécial » nous entraîne dans ses aventures journalistiques, avec de l’investigation, des rencontres inédites, des face-à-face, des focus, du grand reportage, des portraits fouillés…

« L’exécuteur » : confessions d’un DRH

Il s’appelle Didier Bille et, pendant vingt-deux ans, il a été directeur des ressources humaines pour des multinationales, dans les secteurs des télécommunications ou encore de l’industrie automobile. Aujourd’hui, il témoigne pour la première fois des redoutables méthodes qu’il a employées pour mettre la pression aux salariés et les licencier en quinze minutes sur un coin de bureau, parfois sans aucun motif.

Il a fait le calcul : dans toute sa carrière, il a congédié au total 1 000 personnes, un salarié tous les sept jours ! L’une de ses armes, c’est le « ranking forcé », une pratique en vogue dans de nombreuses entreprises selon lui. Elle consiste à mal noter des salariés pourtant irréprochables afin d’avoir un prétexte pour les licencier. Ce qu’il raconte sans détour, c’est un monde de l’entreprise sans foi ni loi, où le salarié est broyé. Un témoignage édifiant sur la brutalité du métier de DRH.

Un reportage de Virginie Vilar et Laura Aguirre de Carcer.

Source : France TV, 08/03/2018

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Commentaire recommandé

basile // 14.03.2018 à 07h36

pour 1 qui avoue, combien se tairont toute leur vie, sans avouer avoir fait un sale boulot, ce qui remettrait en cause 40 ans de leur existence ?

Combien de fils de bonne famille, leurs grandes (et inutiles) études faites, seront contraints de se rabattre sur ce boulot, où la seule capacité demandée n’est pas de produire ou inventer utile (c’est trop dur), mais éjecter les plus faibles, c’est si simple ?

Combien, dans le journalisme, avoueront sur leur lit de mort, avoir menti, caché, tronqué, déformé ? Probablement pas assez courageux, non pas face à l’opinion, mais simplement vis à vis d’eux mêmes.

49 réactions et commentaires

  • christophe // 14.03.2018 à 07h12

    [humour dans ce monde de brutes] : Labajon, manager lidl, interrogée par cash investigation
    … un régal https://www.youtube.com/watch?v=NjxbjCtMnIQ

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  • GLEB // 14.03.2018 à 07h24

    Après cela, on se dit qu’une chemise déchirée c’est peu cher payé.

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  • Verif // 14.03.2018 à 07h28

    Oui mais bon, faut pas exagérer, ces gens ont l’opportunité de devenir des auto-entrepreneurs Deliveroo…
    L’autre jour, j’en ai vu un d’une vingtaine d’années aller livrer son wok sur les pentes menant à Notre-Dame de la Garde. Je l’ai regardé, incrédule, avec sa grosse boîte sur le dos, peinant pire qu’Indurain à l’Alpe d’Huez. Il m’a jeté un regard de douleur et peut-être un peu de honte et aussi d’étonnement…Comment avait-il pu en arriver là…
    Ce qui est sûr, c’est que ce serait sa dernière ascension ce soir-là. On ne gagne pas le Tour deux fois dans la même journée.

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    • Bibendum // 14.03.2018 à 07h44

      Lol,
      « Et c’est le sentiment de la honte qui fait surgir autrui dans le monde. »

      “La nature de mon corps me renvoie à l’existence d’autrui et à mon être-pour-autrui. Je découvre avec lui, un autre mode d’existence aussi fondamental que l’être-pour-soi et que je nommerai être-pour-autrui” (L’Etre et le Néant).

      Vous avez été son témoin, peut-être son relai, ou , tel Sisyphe continuera t-il à gravir sa Coline en pénitence dont il ne sait quel crime…

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      • Verif // 14.03.2018 à 07h51

        Pour info, ce jeune non chômeur m’a vraiment touché 🙂
        Combien de soutiers des « premiers de cordée » comme lui ?

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        • Bibendum // 14.03.2018 à 08h07

          « Combien de soutiers des “premiers de cordée” comme lui ? »

          Autant que nécessaire; pour chaque « couple », un dominant, un dominé. Autant de pile-face à une pièce d’un sou, ou de théâtre, d’un Ying et d’un Yang, d’un blanc et d’un noir, comme jour et nuit, toute chose ayant peur du vide par ailleurs, polarisation pour être et se savoir exister.

          Une multitude. Le travail est un leurre.

          Soit TINA, soit une (re)naissance symbolique à soi même, étant inexorablement seul de la naissance à la mort.

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          • Brigitte // 16.03.2018 à 07h19

            Bibendum, le travail, au sens de produire une action dans le temps avec un résultat attendu ou souhaité, est une nécessité pour survivre. Et quand vous ne travaillez pas vous même, d’autres le font à votre place, y compris en vous-même, votre coeur, votre estomac, vos muscles travaillent pour vous à votre insu.
            Dans une société humaine, le travail est souvent mal réparti, entre sexes, entres classes.
            Ce qui est un leurre à mon avis c’est de vouloir travailler pour la gloire, pour la richesse, même si ça produit de très bons résultats pour la société.
            Chacun devrait pouvoir travailler selon ses besoins mais ne jamais dépendre trop des autres. Le soutier qui vous a ému cherche sa voie.
            J’ai moi-même créé une association pour aider les soutiers entrepreneurs à inventer de nouveaux métiers en rapport avec l’écologie.

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        • Bibendum // 14.03.2018 à 08h15

          « Pour info, ce jeune non chômeur m’a vraiment touché »

          Certes, il vous a touché et il vous a semblé qu’il a éprouvé un peu de honte. Prise de conscience de soi dans sa matérialité.

          En espérant maintenant qu’il se touche lui-même, voire qu’il se tâte, avant d’attaquer le mont Olympe 😉

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  • Bibendum // 14.03.2018 à 07h32

    Ressource humaine, où autrui n’est plus sujet mais objet. Où l’on comprendra qu’il y a un partenariat, servitude volontaire (cf: La Boétie), dans un jeu de rôle ou chacun est ignorant de « sa » réalité (solipsisme) et agît de façon subjective bien que sous le couvert de l’objectivité matérialiste.

    « Ainsi, Sartre défend que l’intersubjectivité prend la forme du conflit. L’essence des rapports, dit-il, n’est pas la coopération, c’est le conflit. »

    Nos sociétés, sociales où économiques, et celles des temps anciens, ce sont bâties sur la « domestication » de la nature et l’appropriation des ressources. À leur apogée, Empire, la transcendance est l’étape logique suivante. L’histoire ne témoigne pas de cette évolution spirituelle. Le conflit interne, sous forme d’antagonismes renouvelés avec constance, ronge la société qui s’auto-détruira inexorablement.

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  • basile // 14.03.2018 à 07h36

    pour 1 qui avoue, combien se tairont toute leur vie, sans avouer avoir fait un sale boulot, ce qui remettrait en cause 40 ans de leur existence ?

    Combien de fils de bonne famille, leurs grandes (et inutiles) études faites, seront contraints de se rabattre sur ce boulot, où la seule capacité demandée n’est pas de produire ou inventer utile (c’est trop dur), mais éjecter les plus faibles, c’est si simple ?

    Combien, dans le journalisme, avoueront sur leur lit de mort, avoir menti, caché, tronqué, déformé ? Probablement pas assez courageux, non pas face à l’opinion, mais simplement vis à vis d’eux mêmes.

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    • Bibendum // 14.03.2018 à 08h35

      « Combien de fils de bonne famille, leurs grandes (et inutiles) études faites, SERONT CONTRAINTS de se rabattre sur ce boulot,[…] »

      Où l’on note bien, parce que les mots ont un sens, que chacun se rabat comme il peut, car « leurs grandes (et inutiles) études faites », ils se retrouvent CONTRAINTS de se rabattre!

      Voudriez vous surtout qu’ils se battent, qu’ils se flagellent, qu’ils se meurtrissent dans un mea-culpa alors qu’à l’origine ils sont eux mêmes victimes de « leurs grandes (et inutiles) études faites » et  » seront contraints de se rabattre sur ce boulot »

      Commençons peut-être par faire l’inventaire de ce qui est inutile avant de vouloir pendre. Pour cela la philosophie des shadoks est instructive. Une partie de l’humanité creuse des trous, une autre les rebouche et enfin, beaucoup regardent, perplexes, cette agitation, futile d’un côté et dramatique de l’autre.
      Bien à vous 😉

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  • Christian Gedeon // 14.03.2018 à 08h00

    Le DRH…fusible s’il en est. On agresse le DRH,mais pas le PDG ou le conseil d’administration,et encore moins les actionnaires qui votent. Il faut laisser la morale de côté,et ne pas se tromper de cible. le DRH est interchangeable,fongible en quelque sorte. Il n’est que le symptôme du mal et pas le mal en soi,n’est ce pas? Juste un rouage,un « exécutant », qui reçoit des ordres et les exécute.tiens ça me rappelle quelque chose ça, »le je n’ai fait qu’exécuter les ordres ».

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    • basile // 14.03.2018 à 08h36

      Fusible, oui, mais vous avez les mêmes partout, prêts à rouler amis, voisins, même famille, pour vendre un produit inutile, trouver le bon slogan pour en faire la pub, dans l’espoir d’être reconnu comme le meilleur de la boîte, décrocher un CDI, éviter la charrette.

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      • Bibendum // 14.03.2018 à 09h10

        Avec pour corollaire l’armée de ceux prêts à se faire rouler, acheter des produits inutiles, gober tous les « bon » slogans et singer en bons pitres les stars du showbiz et vivre par procuration la gloire et la célébrité.

        En fait, dans les deux camps, paraître plus que être et être reconnu. Avoir sans jamais détenir. Être détenu dans la prison du réel, allégorique caverne.

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      • Christian Gedeon // 14.03.2018 à 09h11

        Basile,vous allez trop loin. Le commercial qui essaye de faire son taf ne peut être comparé au bras armé d’entreprises qui décident du sort de centaines de salariés. Le mieux est parfois,souvent,l’ennemi du bien.

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    • Ellilou // 14.03.2018 à 13h15

      On agresse le DRH? Dans les accidents du travail comptabilisés, très peu de DRH agressés. Doit-on compter comme agression une chemise déchirée?
      Et quant à « agresser » les PDG et autres conseils d’administration ou actionnaires, la mobilisation massive des forces de l’ordre (très souvent publiques, je le rappelle) pour protéger ces messieurs dames est plus que dissuasive.
      Il n’en reste pas moins qu’ils ne sont, comme vous le dites, qu’un rouage, mais sacrément motivé quand même et pour beaucoup se donnant avec ardeur et dévotion à leur noble tâche et exécutant avec zèle leur belle mission.

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  • Araok // 14.03.2018 à 08h21

    Bonjour à tous
    Être DRH ds une grande société, qui a « des moyens » c’est pouvoir s’acheter une « bonne conscience » ( cad faire un gros chèque).
    Être viré ds une petite boîte c’est encore plus douloureux.
    On n’a pas idée des conditions de travail (d’exploitation) ds les petites sociétés où le représentant du personnel est le neveu du patron et où, pour que l’inspecteur du Travail intervienne, il faut une demande officielle signée par le salarié qui dénonce l’irrégularité des conditions de travail!
    Un monde de brutes à qui le pouvoir a donné encore plus de pouvoir à travers le nouveau droit du travail.

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    • ai // 15.03.2018 à 23h17

      Encore heureux. Il y a des cadres et même des salariés harcelés par des représentants du personnel invirable. Et l’inspection du travail, de mèche, ne dit rien.

      Les prudhommes sont une vaste escroquerie. Et ce sont les plus malhonnêtes qui en profitent, malheureusement. Macron à eu raison de vouloir les réformer.

      Quant à ce cadre, je pense tout de même qu’il est minoritaire. Les entreprises ont autre chose à faire que de se trainer des affaires en justice. En tout cas l’entreprise dans laquelle il travaillait, çà fleurait pas trop l’intelligence…sans parler de l’ambiance et du rendement qui en découle, cela devait coûter excessivement cher (frais de justice, coût du nouveau recrutement, etc).

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      • aikongo // 18.03.2018 à 09h21

        Ayant été secrétaire de CE dans une multinationale, je peux vous affirmer que c’est faux. Si il est vrai que la procédure de licenciement d’un DP ou d’un membre du CE répond a des règles précises, une entreprise peut tout a fait les mettre dans un placard, ne jamais les augmenter et leur rendre la vie difficile en cas de conflit, quant aux prudhommes certains ont la réputation d etre pro employés, d’autres pro employeurs et in finé si il y a parité le juge départage. Je pense qu’il s’agit d’une méthode de management qui s’est développé pour mettre la pression sur les collaborateurs, au niveau salaire, mais aussi au niveau emploi, et après on s’étonne de l’augmentation des burn out dans les boites qui managent ainsi. Pour revenir aux entreprises, je parle des grandes, toutes des services juridiques avec des cabinets spécialisés qui leur mâche le travail pour les procès. Dis autrement, c’est déjà comptabilisé dans les couts. Macron a amplifié la dissymétrie entre employeur/employé, je ne sais pas si c’est justifié ou non dans le cadre des TPE/PME, mais dans celui des TGE c’est scandaleux, Le parallélisme des formes n’y existant plus depuis longtemps, et sent son retour d’ascenseur.

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  • Bibendum // 14.03.2018 à 08h59

    Ben voilà, un rouage-malgré-lui fait amende honorable, révélant s’il le faut la complexité d’une machine à broyer, sorte de sage qui montrerai la lune et…

    Nous voulons la liste exhaustive de tous les DRH pour leur faire expier leurs crimes. Coupez leur la tête, coupez leur la tête, crie la reine de coeur.

    Pourtant le pouvoir est ailleurs nous dit de loin Alice au pays des merveilles.

    Non non, il faut un bouc émissaire, le crucifier, le lapider, puis, soulagé dans notre rôle costumé de soldat héroïque, rependre le train train quotidien d’une vie vide de sens, de con-sommation légitime et de frustrations permanentes.

    Il sera bien temps de trouver un nouveau coupable pour justifier notre incapacité à vivre autrement qu’en perpétuel conflit, en constante opposition, en voulant le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière.

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  • Nerouiev // 14.03.2018 à 08h59

    Ce que j’ai vécu dans les grosses entreprises, souvent multinationales, est la facilité avec laquelle on peut robotiser une partie du travail humain. Dans ces conditions j’ai pu entendre que l’objectif était avant tout la redistribution aux actionnaires. Ceci sous entendait d’abord de la rentabilité à court terme, et le plus rapide c’est le licenciement compensé par de la robotisation souvent moins coûteuse que des structures de progrès notamment en Environnement qui ne rapporte souvent pas grand chose.

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  • vert-de-taire // 14.03.2018 à 09h46

    petite imprécision de NXP est dite entreprise européenne.
    C’était.
    Ce grand fabricant de processeurs (et autres puces) a été dévoré par Qualcomm un américain.
    une fois de plus..
    Stratégie (de contrôle) des États-Unis que l’UE n’a pas car l’UE est asservie par construction aux E.U.

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  • Dominique Gagnot // 14.03.2018 à 10h11

    D’un autre côté, pour maximiser les profits, ou minimiser les pertes, ce qui est le but du jeu, il faut bien pouvoir virer des gens ! Personne n’en parle. Ils ne savent pas qu’on est dans un système capitaliste ?

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  • theuric // 14.03.2018 à 10h23

    Les mots ont un sens, ressource, par exemple, pour définir l’humain.
    D.R.H. et R.R.H. qui a remplacé chef de service, du chef, la tête, qui a disparu il n’y a plus de tête, plus de pensée, plus d’esprit mais de la rentabilité de courte vue.
    Si les agents d’Air France furent si durement punis de cette chemise déchirée, c’est que, pour le système, cette affaire était dangereuse: qui recruter si un risque physique prenait corps?
    Désormais les institutions néolibérales n’ont plus de tête, on y pense pas, on engrange de la monnaie sans songer au lendemain.
    On vire des gens, on les met à la mort sociale, sans comprendre que chaque chômeur supplémentaire, chaque baisse salariale, chaque revenu diminué c’est un consommateur en moins.
    Et le capitalisme, le libéralisme, même néo, ne peut qu’en mourir.
    Quand l’humain n’est plus qu’une ressource, quand il ne se fait que ressource, quand il est moins que serf, qu’il n’existe plus, alors cela veut dire aussi que les classes-dirigeantes ne se considère plus que comme du même néant.

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    • Bibendum // 14.03.2018 à 10h43

      Mort sociale et de l’esprit.

      Flaubert:

      « La cloche du paquebot du Havre sonne avec tant d’acharnement que je m’interromps. Quel boucan l’industrie cause dans le monde ! Comme la machine est une chose tapageuse ! à propos de l’industrie, as-tu réfléchi quelquefois à la quantité de professions bêtes qu’elle engendre et à la masse de stupidité qui, à la longue, doit en provenir ? Ce serait une effrayante statistique à faire ! »

      Masse de stupidité, comme idiots, c’est à dire idiots utiles, ou utilisés ?

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    • Bibendum // 14.03.2018 à 10h51

      Flaubert toujours:

      « Qu’attendre d’une population comme celle de Manchester, qui passe sa vie à faire des épingles ? Et la confection d’une épingle exige cinq à six spécialités différentes ! Le travail se subdivisant, il se fait donc, à côté des machines, quantité d’hommes−machines. Quelle fonction que celle de placeur à un chemin de fer ! de metteur en bande dans une imprimerie ! etc., etc. Oui, l’humanité tourne au bête. Leconte a raison ; il nous a formulé cela d’une façon que je n’oublierai jamais. Les rêveurs du moyen âge étaient d’autres hommes que les actifs des temps modernes. »

      L’important est de faire croire à la valeur « travail » et de rendre ce travail précieux. Non pas qu’il soit bien payé mais dur à trouver puis à conserver. Par le chômage de masse le travail est rare, donc précieux.

      Ensuite, pour se convaincre de cette relative richesse, consommer et paraître. On y consacre l’essentiel de nos vies. Misère !

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      • Luc // 14.03.2018 à 18h15

        Excellent çà !

        « L’important est de faire croire à la valeur “travail” et de rendre ce travail précieux. Non pas qu’il soit bien payé mais dur à trouver puis à conserver. Par le chômage de masse le travail est rare, donc précieux.

        Ensuite, pour se convaincre de cette relative richesse, consommer et paraître. On y consacre l’essentiel de nos vies. Misère ! »

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  • Ben // 14.03.2018 à 10h39

    Il y a 20 ou 30 ans, quand une injustice s’abattait sur un salarié (licenciement non justifié, harcèlement, etc.), il existait encore une solidarité qui faisait réagir les collègues. Même si cela n’aboutissait pas toujours, la victime avait au moins le sentiment d’une humanité présente. Aujourd’hui, gare à celui où celle sur qui le malheur s’abat. Il n’y a personne pour l’aider. Tout le monde se détourne du pestiféré. Je pense que c’est ce qu’il y a de pire. C’est devenu totalement inhumain.

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    • Bibendum // 14.03.2018 à 11h16

      Oui, totalement inhumain et réactionnaire. Il suffit de présenter « l’exécuteur », en bon épouvantail, à la vindicte populaire et voilà qu’il faut l’exécuter.

      L’exécuteur exécuté par des exécutants. Tout va bien

      À mesurer l’opinion ici dans les commentaires et la validation par les votes on finit par se taire bien que sans cesser, ni de s’instruire de la réalité, ni de penser son devenir. C’est affligeant ce panurgisme hypocrite

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    • K // 15.03.2018 à 17h26

      En 30 ans, les mentalites ont change. Le taux de chomage a change egalement. Autrement dit, les gens ont plus peur pour leur travail aujourd’hui qu’il y a 30 ans car ils savent que s’ils le perdent, ils auront plus de mal a en retrouver un. Donc, toute politique sociale devrait donner la priorite a la baisse du chomage par dessus tout. Les problemes de logement, d’education, de culture, de criminalite, etc ont tous le chomage comme origine. Le chomage n’est pas l’unique facteur de maux sociaux mais c’est le plus determinant.

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  • step // 14.03.2018 à 10h42

    Le plus génant me parait la légèreté dans l’illégalité. La loi dit que c’est illégal, et visiblement tout le monde s’en fout. Ce qui veut dire que même si des lois progressistes (socialement) étaient votées… tout le monde s’en foutrait. Il va falloir régler ce problème de fond un jour et malheureusement il n’y a que l’atteinte au corps (prison, indignité avec perte de TOUT bien, en gros goulag) pour rattraper cette criminalité habituelle qui peut faire face à a peu près n’importe quelle pénalité financière). Méthode poutine, bref, pas élégant, mais quand un mauvais pli est pris, le défaire est toujours compliqué.

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    • Koui // 14.03.2018 à 11h50

      Prendre tous les biens et supprimer les droits à la retraite, cela me semble être une peine susceptible de décourager bien des comportements antisociaux. Sinon, la peine de mort n’a jamais découragé les criminels et le goulag non plus.

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    • Mercier // 14.03.2018 à 19h27

      Cette illégalité est choquante, quand un DRH est hors la loi, oui tout le monde s’en fout. Quand la loi n’est pas appliquée il faut user d’autre moyens.
      J’ose tracer un trait d’égalité entre les violences psychologiques infligées aux salariés et la violence physique que certains salariés pourraient être tenté de porter aux DRH et autres managers.
      Mon système de pensé ferait réfléchir n’importe qu’elle DRH.

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  • Ellilou // 14.03.2018 à 13h37

    Ôtez-moi d’un doute: l’article premier la constitution Française commence bien en posant comme principe que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » ?

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  • serge // 14.03.2018 à 15h29

    On peut peut-être demander à Muriel Pénicaud qui a été directrice générale des ressources humaines du groupe Danone (2008-2014) ce qu’elle en pense. De 2012 à 2014, elle a touché plus de 4,7 millions d’euros de rémunération pour cette activité et « en même temps » elle a géré le licenciement de 900 cadres de l’entreprise, dont 230 en France. Et elle ne semble pas trop se sentir coupable…
    Même si ce cas est extrême (le cynisme du personnel public…), je considère qu’un DRH est en général bien payé, qu’il est souvent membre du COMEX ou du CODIR, donc au courant des intentions du board, qu’il sait qu’il va un jour avoir des licenciements à gérer et probablement à la dure mais que son job n’est pas trop tuant et qu’il s’en remettra. Désolé, je ne pleure pas…

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  • patrick // 14.03.2018 à 16h15

    J’ai eu plutôt de la chance avec les DRH.
    Je me suis fait viré 2 fois mais avec des chèques sympas et la seule fois où une DRH m’a menacé c’est parce que je partais à la concurrence mais elle avait oublié un détail .. j’avais travaillé 2 ans pour cette boite mais ils ne m’avaient pas fait signer de contrat de travail, donc je n’avais aucune obligation 🙂

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  • Araok // 14.03.2018 à 17h19

    Je radote, bien sûr, mais les conditions de travail et la rémunération du gars qui travaille comme plombier à monter des radiateurs ds un immeuble en construction, sans ascenseur et sans toilette ou du gars qui est ambulancier, d’astreinte le WE dans le garage et à qui le patron demande de laver les voitures et qui ne touche que l’astreinte…Tout ça c’est ILLÉGAL ! Et l’inspection du Travail demande une lettre des gars pour aller vérifier sur place. Bien sûr la lettre arrivera ds les mains du patron…Et le CHSCT, direz vous? C’est le neveu ou le cousin du patron.
    On parle des gdes boîtes mais le pb le plus urgent c’est les petites. Vous voulez d’autres exemples ?
    Les salopards qui ont accepté la loi Travail savaient ce qu’ils faisaient. Fumiers!
    Combien de temps va t on endurer ça ?

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    • salarié // 14.03.2018 à 22h02

      j’ai fait partie du CHSCT….les pouvoirs de cette instance sont limités mais il y a un pouvoir malgré tout (notamment celui de faire du bruit)…le patron desteste qu’on voit quand il balance de la merde….même si cela ne m’a pas porté chance puisque je suis ensuite devenu une cible, j’ai rempli mon rôle…mais il est vrai que nombre de représentants du personnel aboient bien en public pour mieux lécher les culs derrières

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      • Araok // 14.03.2018 à 22h13

        Oui, mais qd le représentant du personnel est de la famille du patron il ne vous reste qu’à aller le dénoncer par écrit à l’inspecteur du travail.
        Et ensuite vous inscrire pour longtemps à Pôle emploi…

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  • le nordiste // 14.03.2018 à 21h49

    j’ai vécu ça j’ai un bailleur parisien « social éthique et solidaire » chez lequel je suis resté près de 6 ans…pendant 2 ans du harcèlement, évaluations saugrenues, etc…manque de chance ils n’étaient pas très malins ni doués pour monter des dossiers…

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    • patrick // 15.03.2018 à 08h19

      “social éthique et solidaire” , ça veut juste dire qu’il touchait des subventions .

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  • GG75 // 15.03.2018 à 08h38

    Personne ne semble ici remarquer que le « témoin » en question a été condamné plusieurs fois par la justice (Comme l’a remarqué la journaliste du reportage). Son témoignage ressemble un peu à une vengeance froide et donc a prendre avec des pincettes.
    Ceci étant dit je ne conteste pas les methodes plus que limite de certaines entreprises pour faire le vide en évitant un plan social.

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    • Ztong // 15.03.2018 à 13h22

      S’il a été condamné, c’est parce que ses employeurs ont retourné ses méthodes contre lui. Et c’est pour ça qu’il rompt la loi du silence.

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      • Chris // 17.03.2018 à 14h45

        Il n’est pas rare qu’un DRH qui licencie à tour de bras soit le dernier… à fermer la porte.
        L’ai vu plusieurs fois dans ma carrière lors de rachat de sociétés.

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  • Ztong // 15.03.2018 à 13h21

    Notre Président l’a dit : ce qui s’applique à l’entreprise s’applique également à un pays.

    8% de riches
    77% de classes moyennes qui font tourner la machine et rêvent d’intégrer les 8 %
    Le reste en pauvres, pour servir d’épouvantail.

    Ah oui, il faut éviter que le 8% soit ponctionné pour les pauvres (qui n’ont qu’à se bouger, non mais). L’égalité et la fraternité repasseront.

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  • captoine // 15.03.2018 à 15h48

    Au risque d’aller contre le sens du vent, il faut tout de même noter que ce personnage qui a travaillé pour plusieurs multinationales dans plusieurs secteurs a connu lui-même une grande mobilité professionnelle. Le scénario du DRH trop zélé qui met en place des méthodes brutales, qui se fait remercier par ses employeurs successifs et qui en retour balance ces sociétés qui n’ont pas su reconnaître son talent, n’est pas à exclure non plus.

    Bien sur, il y a toujours beaucoup de cas de conditions de travail déplorables qu’il faut dénoncer mais:
    1) donner l’impression que c’est forcément généralisé dessert la crédibilité de la démarche et la cause
    2) en moyenne et malgré les derniers textes de loi, on peut se demander si les salariés ne regagnent pas un peu de pouvoir pour des raisons sociologiques (désacralisation de l’employeur chez les jeunes, génération y, désintérêt pour la notion de carrière, réseau sociaux …) et économique (papy boom)…je parle bien de moyenne en france, les contre exemples sont légions.
    3) au-dela des conditions de travail, la question de l’utilité sociale de l’activité des ces multinationales et de leur efficience est me semble-t-il plus importante

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    • Soleilespoir // 15.03.2018 à 16h20

      Je peux vous dire que ces pratiques sont bien réelles dans les entreprises et que cela va même plus loin qu’indiqué ici dans certaines…ainsi cela peut pousser jusqu’au suicide…car dans les managers il y a des zélés qui n’ont rien compris à la psychologie humaine…

      Les règles du code du travail sont facilement contournables même dans un plan sauvegarde de l’entreprise (PSE)…on arrive facilement à s’affranchir par exemple des critères de départs prioritaires…

      La vraie question à se poser : pourquoi le gens font-ils cela ? la carrière, le salaire, des messages ambiants qui font penser à la méritocratie, la peur…c’est exactement la même chose que les soldats qui tenaient les camps de concentration..là c’était en pire..mais l’idée à l’époque c’est que c’était des sous hommes donc c’était pas grave…

      c’est un vrai et grave problème…ces pratiques ont été introduite chez general electric par Jack Welch qui ne s’en cachait pas…et on se félicitait de ses résultats…la fin justifierait-il des moyens…est-on plus heureux avec un tel management…

      Et je ne vous parle pas des avocats qui gagnent 10 à 12 % de la somme négociée dans les départs avec conflit pour peu de travail bien souvent..des psychologues…du pôles emploi et d’un tas de trucs en conseil qui gravitent autour de cela…

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      • Actustragicus // 16.03.2018 à 11h55

        Oui, c’est aussi ce qui m’a frappé : l’auto-justification de ce bourreau (appelons les choses par leur nom) est exactement la même que celle des gardiens de camps SS : je ne fais qu’obéir aux ordres – j’étais très bon dans mon job – si je ne le faisais pas, quelqu’un d’autre l’aurais fait à ma place.
        Ça fait peur…

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  • vinc // 15.03.2018 à 20h30

    Quelle surpirise ce reportage ! pour ceux qui n’ont jamais travaillé en entreprise ces 10 dernières années bien sur .
    Il faut bien gaver les actionnaires ..qui sont parfois les mêmes qui s’étonnent de se faire virer .

    La peur est pardonnable , pas la lâcheté .
    Certains feraient bien parfois de mettre un peu leurs vies physiques en danger de temps en temps face à la nature, seul,, ça les rendrait plus humbles .

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