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17.février.201817.2.2018 // Les Crises

La grande interview : Fanny Ardant

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Source : RT France, Youtube, 05-02-2018

Dans le cadre de l’année linguistique et littéraire franco–russe, Vera Gaufman reçoit depuis Moscou l’actrice et réalisatrice Fanny Ardant. La comédienne y livre son amour pour la littérature russe et son attachement à la liberté d’expression.

En ce début d’année 2018, la comédienne Fanny Ardant était à Moscou pour le lancement de l’année de la francophonie dans le monde. Une ambassadrice passionnée qui n’hésite pas à clamer son amour pour la littérature russe : «Je suis tombée amoureuse d’écrivains comme Dostoïevski, Babel ou encore Pouchkine. Ce sont eux qui m’ont fait aimer la Russie». La réalisatrice du film «le Divan de Staline», en 2016, explique encore que la littérature russe a une vision « humaniste de la société. C’est une vision large, voir transcendantale. Il y a une forme de rédemption » dans cette écriture poursuit-elle.

Femme engagée, Fanny Ardant se montre contrastée à l’heure d’évoquer le phénomène «balance ton porc». Si le fond ne porte à aucune discussion c’est plus la forme qui dérange l’actrice. Pour elle, «tout phénomène fondé sur la délation est abject. Je pense que toutes lois, sociétés qui partent de la délation est un crime». De la même manière qu’elle défend son amie et actrice Catherine Deneuve, après sa tribune dans le quotidien Le Monde. «J’aime beaucoup Catherine, c’est une femme courageuse. Les médias n’ont pas compris. Et lorsqu’ils disent qu’elle a dû faire une lettre d’excuse, ce n’était pas une lettre d’excuse mais d’explications» avant de poursuivre que «tout ce qui est lynchage médiatique me déplaît».

Amoureuse des belles lettres, Fanny Ardant est étonnée qu’en France la chaîne d’information RT puisse être critiquée. Pour elle, «quand on a peur d’une influence, c’est que l’on est fragile mais si on n’a pas peur, alors bienvenue».

Source : RT France, Youtube, 05-02-2018

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Commentaire recommandé

Yanka // 17.02.2018 à 06h36

Ça nous change des moralistes cinématographiques au petit pied qu’on aperçoit chez Ruquier en masse et en vrac, qui dénoncent, dégainent, glapissent, hurlent, voient partout, derrière les propos les plus anodins, des loups et des haineux à lunettes. Merci à Fanny Ardant d’être ce qu’elle est, intelligente, sensible, libre et, malgré l’âge, belle encore !

47 réactions et commentaires

  • Bruce Lamarche // 17.02.2018 à 06h12

    Je partage entièrement ses propos et sur la Russie et sur @metoo ! Et rien de plus abject que la délation.

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  • Yanka // 17.02.2018 à 06h36

    Ça nous change des moralistes cinématographiques au petit pied qu’on aperçoit chez Ruquier en masse et en vrac, qui dénoncent, dégainent, glapissent, hurlent, voient partout, derrière les propos les plus anodins, des loups et des haineux à lunettes. Merci à Fanny Ardant d’être ce qu’elle est, intelligente, sensible, libre et, malgré l’âge, belle encore !

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  • Moi // 17.02.2018 à 07h40

    Quelle classe…(mon message semble un peu court pour exprimer une pensée construite…LOL c…….d d’algotithme)

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  • Kilsan Aïtous // 17.02.2018 à 08h13

    «tout phénomène fondé sur la délation est abject. Je pense que toutes lois, sociétés qui partent de la délation est un crime».

    Je ne comprends pas cette affirmation. Elle est absurde. Elle n’a pas du lire les témoignages, anonymes, de Balance ton porc. Ils témoignent {dénoncent} d’un phénomène de masse sans citer de nom justement.

    Les victimes doivent-elles se taire ? Doivent-elle trouver normal le harcèlement, les attouchements, les abus, les viols ? Les violeurs, ce serait un peu comme les juifs sous Vichy ?

    Quand vous allez porter plainte parce qu’on vous a volé votre voiture, vous avez l’impression que vous faites une délation, un crime ?

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    • Fritz // 17.02.2018 à 09h11

      Fanny Ardant refuse de participer à la chasse à l’homme, et c’est à son honneur.

      Vous préférez les chiennes de garde ?

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    • Sandrine // 17.02.2018 à 11h15

      « Sans citer de nom »
      Ben non justement, c’ est bien là le problème. Les# auxquels il est fait référence invitent à citer des noms!
      Je suis contre la formulation « droit d’importuner » (quand on sait ce qui se passe dans les « quartiers » on ne peut pas être d’accord avec cette formulation) ni avec l’accusation selon laquelle les mouvements neofeministes a l’origine du # feraient la promotion d’un nouveau puritanisme (un puritanisme qui limiterait la sexualité de qui? Des seuls « hommes » frustrés de ne plus pouvoir se comporter en maîtres et possesseur de la gente féminine ?)
      Par contre, cet appel au lynchage et à la délation sans preuve, c’est d’une violence inouïe ! Et pour tout dire c’est révoltant !

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      • Kilsan Aïtous // 17.02.2018 à 12h32

        Vous n’avez pas lu les témoignages de Balance Ton Porc. Je ne parle pas du milieu délétère d’Hollywood ou du monde politique non moins délétère, mais du quotidien des anonymes.
        https://www.balancetonporc.com/
        Et la violence est bien inouie, mais pas de la part des victimes. Et cette inversion participe de la violence que ces victimes subissent.

        On ne peut pas vouloir que ça change, sans dénoncer le phénomène, en se taisant, en ne témoignant pas. Avant de trouver une solution, il faut bien comprendre le problème.

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        • Sandrine // 17.02.2018 à 14h02

          Relisez les posts, vous verrez que beaucoup citent des noms.
          Comment être sûr qu’il ne s’agit pas d’une pure calomnie à but de vengeance ?
          Et puis je suis personnellement très dérangée par l’aspect voyeuriste de tout ce déballage qui au fond est contre-productif (ça pourrait même émoustiller certains pervers).
          Libérer la parole d’accord mais pas comme ça.
          Et puis quid des violences faites aux hommes? Eux aussi sont parfois traités en objet ou en esclaves par des femmes ou d’autres hommes. Pourquoi ghettoiser les femmes de cette façon ?

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          • Kilsan Aïtous // 17.02.2018 à 21h42

            Mais les hommes ont le droit de témoigner aussi !

            C’est difficile d’avancer sans libération de la parole. Vous espérez que des « experts » écrivent des livres ? Mais c’est déjà fait et ça ne fait rien avancer. Qu’est ce qui serait productif selon vous ? Comment espérez-vous libérer la parole ? Lorsque abus et harcèlement et même viol ont lieu, la plupart des victimes ne perdent pas leur temps de faire quelque chose, c’est trop le parcours du combattant, pour souvent encore plus de souffrance et d’énergie dépensées en vain. On les suspectera toujours de ne pas être de vraies victimes, c’est très étrange. Les juges, les policiers ne sont pas formés pour comprendre le phénomène ou peut être trouve-t-il cela dans l’ordre des choses ? En tout cas ils ne savent pas percevoir d’où vient la vraie perversité. Il suffit que le violeur sache faire sa victime pour qu’il obtienne un regard indulgent des juges.

            Tous le monde fait semblant d’avoir peur des fausses victimes, qui seraient des pervers en fait, qui en masse mentiraient. Les vraies victimes seraient les faux agresseurs. Or cela reste marginal, 1 % peut être des dénonciations, pas cette généralité.

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          • Stella 2B // 18.02.2018 à 06h58

            Je suis globalement d’accord avec vous, cependant, j’ajoute un bémol, si des hommes peuvent être eux aussi victimes, en nombre, c’est sans commune mesure avec la quantité de femmes qui font l’objet de violences de toute nature.
            Il est temps que toutes les formes d’oppression soient combattues, néanmoins, cette façon de procéder entre amalgame et délation nominative me semble contre-productive.
            Quand à Fanny Ardant, c’est vraiment une grande dame, lumineuse et intelligente, pudique et raffinée.
            Bien des bavards qui s’écoutent parler et qui inondent l’espace public de leur supposée expertise seraient bien inspirés de se comporter comme Fanny Ardant, et de réfléchir avant de parler.
            Quand à la tribune qui s’est élevée contre le #, il ne faudrait pas que les dames des beaux quartiers, plutôt préservées des harcèlements de rue, jettent trop vite l’opprobre contre tout ceux qui ont été l’objet de ces violences.

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            • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 08h38

              « Il est temps que toutes les formes d’oppression soient combattues, néanmoins, cette façon de procéder entre amalgame et délation nominative me semble contre-productive. »

              Je crois que tout le monde sait bien que c’est un système culturel qui crée ce rapport de domination. Peut-être que justement faire la liste des cas concrets et non plus des analyses théoriques peut faire en sorte que le phénomène diminue. Ce serait d’ailleurs peut-être la même chose, si au lieu de dénoncer théoriquement l’impérialisme, l’exploitation, la domination, l’oligarchie, la mafia, on balançait des listes nominatives avec des faits concrets. Parce que le système, on le perçoit bien.

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            • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 09h44

              C’est peut-être bien d’ailleurs parce que la dénonciation se fait plus ciblée que nos gouvernements songent à faite une loi anti « fake news ».

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            • Sandrine // 18.02.2018 à 11h28

              @Kilsan aitous
              Une agression de type pedophile ne devrait pas pouvoir être mise sur le même plan qu’un chantage à la promotion d’un chef sur sa subordonnée ou qu’un acte sexuel non consenti entre deux amants. Or sur « balancetonporc » tout est classé dans une seule rubrique : «violence et domination ». Le ressenti des plaignants est mis à égalité avec des actes punissables par la loi réellement commis.
              A part angoisser un peu plus les gens qui vont de plus en plus se demander si ils ne sont peut-être pas en train de mal faire (les femmes parce qu’elles tolèrent des choses qu’elles devraient dénoncer et les hommes parce qu’ils auront le sentiment d’etre des agresseurs en puissance ) je ne vois pas bien ce que ce # apporte. Pire, il introduit selon moi un élément de violence et de division supplémentaire dans la société.
              D’autre part, il ne faut pas non plus sous-estimer la dimension de « flicage » qu’il comporte (du même ordre que les « notes » que l’on donne sur les sites comme « trip adviser » par exemple)

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            • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 13h24

              Les gens sont capables de faire le tri, tout comme vous.

              Il y a en effet gradation dans l’acte commis. Trouver acceptable, anodin de se faire traiter de salope dans la rue (le droit d’importuner ?) peut conduire à minimiser des attouchements masturbatoires dans un RER, à nommer « jeu de séduction » avec consentement le viol d’un mineur de 11 ans par un adulte mûr, à banaliser les tournantes comme un nouveau mode culturel de relations sexuelles, faire croire que tu n’est pas « coincé », si tu ne trouve pas choquant une fellation, trouver neutre ce qui est étalé sur les murs de nos villes et de nos écrans, trouver branché et libérateur la pornographie.

              Mais la mentalité, la « culture » derrière tout ça, ce rapport de domination est bien là. Je voudrais que les filles et les garçons aient un chance de se trouver, d’être eux-mêmes sans jouer les rôles imposés par la société, être aliénés par ce qui n’est pas vraiment eux. Pourquoi nos sociétés doivent-elles marcher avec ces rapports dominés-dominants ,

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            • Sandrine // 18.02.2018 à 21h31

              Oui. Mais encore une fois: quelle peut être l’utilité pratique de ce site? Il y a peut-être une volonté de la part de ses inventeurs de créer une base de données pouvant être utilisées par la suite pour étayer une argumentation idéologique. Mais quelle peut être la valeur scientifique des données produites? Quand un sociologue fait un entretien demi-directif par exemple, il respecte certaines règles méthodologiques; même chose lorsqu’il s’agit d’une enquête judiciaire. La il n’y a aucune exigence de ce type.

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            • Sandrine // 18.02.2018 à 21h36

              Par contre, il doit être très facile de détecter des noms propres dans la masse des témoignages déposés…
              Ce qui ne peut que contribuer à créer un climat général de suspicion vu les critères extrêmement larges qui sont retenus pour qualifier ce qu’est un acte de violence sexiste…
              Freud a bien montré les liens quasi indissolubles qui unissent éros et thanatos, et je suis persuadée qu’il y a quantité d’hommes qui se savent susceptibles de pouvoir « déraper » un jour ou l’autre, plus ou moins inconsciemment… La psychanalyse voulait lutter contre les méfaits du refoulement en libérant la parole ; ce site prétend qu’il va libérer par la parole le « refoulé » dans la société … tout en étant en contradictions totale avec les principes de la cure psychanalytique (dépasser l’opp « bons/ méchants » notamment). Une belle arnaque!

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            • Kilsan Aïtous // 19.02.2018 à 08h18

              Ca permet tout de même de voir que c’est un phénomène de grande ampleur.

              Ensuite, ça permet juste de dire que les victimes ne trouvent pas ça normal, acceptable, dans l’ordre des choses. Ces agresseurs qui se permettent de leur faire vivre ça, ne doivent se sentir du côté du plus fort en toute impunité, voire être flattés dans leur action et pensée.

              Le citoyen athénien avait le DEVOIR de dénoncer les fraudes, crimes, abus dont il avait été témoin. A l’époque on avait foi en la cité. Aujourd’hui, on appelle ça une balance parce que nous n’appartenons plus à une « cité ».

              Ca ne va pas loin ce site Balance ton porc. Ce n’est pas Wikileaks ou Snowden, qui sont des balances d’une autre envergure.

              Il serait temps de reprendre notre civilisation en main, vous ne croyez pas ? On nous fait accepter n’importe quoi.

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            • Sandrine // 19.02.2018 à 10h47

              Le citoyen athénien avait le devoir de dénoncer les abus… clairement identifiés dans la loi ; ici le propos est tout différent puisque l’idée est précisément de changer les mentalités (Seule une partie des actes dénoncés est susceptible de tomber sous le coup de la loi actuelle). On cherche à faire prendre conscience à la société que ce qui étaient jusque-là considéré comme normal est en réalité totalement immoral. Personne ne pouvant être pour la violence et l’oppression, en faisant état d’une avalanche de commentaires dénonçant des pratiques violentes et oppressives, on semble démontrer la réalité du phénomène.
              Sauf qu’en réalité, rien n’est démontré. Les sources de ces violences (certainement multiples) ne sont pas analysées. On plaque une grille d’analyse manichéenne incriminant un « patriarcat » multi-séculaire. Mais qu’en savons-nous? C’est une hypothèse, rien de plus.
              Et en attendant se met en place une mécanique infernale digne de l’inquisition ( basée elle aussi sur des dénonciations anonymes…)

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            • Kilsan Aïtous // 19.02.2018 à 15h05

              Je ne vois pas en quoi le fait de se taire et d’accepter comme normal et en silence ces multiples agressions seraient meilleurs.

              Il ne s’agit pas démontrer scientifiquement ou de faire une cure psychanalytique. Ce sont seulement des personnes qui donnent un témoignage parce qu’elle ne sont pas écoutées autrement. Ce n’est pas grand chose, vous l’admettez vous-même.

              Vous ne pouvez pas parler comme vous le faites de « loi » concernant la Grèce antique. Il s’agissait avant tout de « coutumes », d’une mentalité reconnues par tous, pas de lois dans le sens d’aujourd’hui.

              Les causes, les démonstrations, les analyses, d’autres s’en chargent.

              Pornographie, violence et appropriation sexuelle : une réalité indicible
              https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/10/31/pornographie-violence-et-appropriation-sexuelle-une-realite-indicible/

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            • Sandrine // 20.02.2018 à 10h28

              1/2 Vous avez tout à fait raison de mettre en évidence le rôle pernicieux de la pornographie (j’ajouterais aussi la banalisation de la prostitution). En diffusant dans les médias des discours moralisateurs contre les violences faites aux femmes (et le site balancetonporc participe à mon avis de ce phénomène), sans, en même temps, lutter contre la diffusion de contenus violents et sexiste à travers la pornographie, on ne fait que mettre un emplâtre sur une jambe de bois. Pire, on jette de l’huile sur le feu car des hommes peuvent être rendus fous par l’existence de ce « double standard » (au sens de la « double pensée » de Orwell)

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            • Sandrine // 20.02.2018 à 10h28

              2/2 Pornographie vient du grec « pornéia », qui désigne l’objectivation de la sexualité, le fait que l’un, ou chacun, fait de l’autre l’objet, l’instrument de son plaisir. Ce peut être une complicité, ce n’est plus la rencontre de deux personnes.
              On traduit généralement « pornéia » par adultère (dont le sens étymologique est « fausser, falsifier ») ; c’est aussi le mot utilisé pour désigner les activités relatives à la prostitution. Dans l’Evangile, on ne cesse de dénoncer la « pornéia » qui a, là, le sens particulier d’idolâtrie, d’oubli du vrai Dieu.

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            • Kilsan Aïtous // 21.02.2018 à 12h28

              «L’affaire Weinstein n’est pas un dérapage mais fait partie du système»
              https://www.letemps.ch/societe/genevieve-fraisse-laffaire-weinstein-nest-un-derapage-partie-systeme

              « – Cela fait deux cents ans que les femmes s’émancipent pour que leur corps leur appartiennent…

              – Au siècle précédent, les femmes étaient encore à la conquête des lois. Pour le droit à l’avortement et pour que le viol passe de délit à crime. Une fois que toutes les lois ont été obtenues, il reste des problèmes que le droit ne peut pas régler. Voyez, on a pu changer la loi sur le viol, ça ne modifie pas, dans l’imaginaire, le droit de cuissage, qui n’est pas inscrit dans la loi, parce que c’est simplement le droit du plus fort.

              – Les problèmes que le droit ne peut pas régler, l’éducation peut-elle le faire?

              – Non, pour moi, l’éducation n’est pas suffisante, il faut passer par une analyse politique des choses. L’affaire Weinstein, comme l’affaire Baupin qui est du même ordre d’après moi, est une affaire de sexualité, de libido, en lien avec le pouvoir. Le pouvoir est une jouissance. La jouissance sexuelle fait partie de la jouissance du pouvoir. C’est l’imaginaire social qui doit changer.

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            • Kilsan Aïtous // 21.02.2018 à 12h31

              « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »

              — Henri Laborit, Mon oncle d’Amérique

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            • Sandrine // 22.02.2018 à 10h16

              « Le pouvoir est une jouissance. La jouissance sexuelle fait partie de la jouissance du pouvoir. C’est l’imaginaire social qui doit changer. » .On ne voit pas bien pourquoi les hommes seraient les seuls concernés par la jouissance du pouvoir. Je ne comprends pas non plus comment G. Fraisse conçoit concrètement de changer l’imaginaire social par le biais d’une action politique. Une sorte de « dictature du prolétariat » version MLF ? En quoi la prise du pouvoir par les femmes changerait le problème de la relation entre jouissance et pouvoir ? A la limite la solution proposée par Saint Augustin au IVe siècle (rejet total de la sexualité pour les deux sexes) était plus égalitaire.

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        • Cédric // 17.02.2018 à 22h41

          il n’y aura pas de solution ça sera de pire en pire… la démographie est une science, elle.

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        • Yanka // 18.02.2018 à 00h07

          Quand on se range derrière un hashtag aussi évocateur que « balance ton porc », on ne peut pas parler de témoignages, mais d’accusations, d’autant plus que n’importe quelle attitude est dénoncée et considérée comme une agression sexuelle ou du harcèlement, et que des noms, bien sûr, sont vite lâchés et des individus livrés en pâture. Témoigner serait s’en tenir à des faits stricts et non à des interprétations ou des jugements. Il y a tout de même des extrémistes féministes qui se sentent agressées par la courtoisie, comme si la courtoisie soulignait volontairement l’infériorité de la femme et que les hommes courtois utilisaient à dessein la courtoisie, pour mieux maintenir la femme sous eux.

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          • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 08h33

            Des féministes agressées par la courtoisie ? N’hésitez pas à balancer des exemples qu’on comprenne.

            Faites confiance au gens, ils savent comme vous reconnaître l’excès du pertinent. Le « droit d’importuner » préconisé par Catherine Deneuve est complètement déplacé quand on lit la plupart de ces témoignages.

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            • Fritz // 18.02.2018 à 09h33

              Merci pour cette digression (une douzaine de commentaires sur #Balance ton porc), qui permet de mieux comprendre les propos de Fanny Ardant.

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            • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 09h41

              « Merci pour cette digression, qui permet de mieux comprendre le message de Fanny Ardant. »

              Expliquez-nous vos sous-entendus.

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            • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 09h55

              « Merci pour cette digression (une douzaine de commentaires sur #Balance ton porc), qui permet de mieux comprendre les propos de Fanny Ardant. »

              Qu’est-ce que vous avez mieux compris exactement ?

              Vous pensez sérieusement que les victimes qui dénoncent leur agresseurs sont des balances, des délateurs, des hystériques, des pervers avides de faire du mal en meute à de pauvres gens qui leur voulaient du bien ? Une femme riche et protégée de 70 ans peut-elle réaliser le vécu de jeunes filles dans la rue ou des cités ou simple sulbaterne ?

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          • labelledecadix // 19.02.2018 à 13h21

            Sandrine Le 19 février 2018 à 10h4;
            Yanka Le 18 février 2018 à 00h07

            quand on veut abattre son chien on dit qu’il a la rage !! c’est un peu ce que vous faites en feignant comme certaines femmes l’ont fait dans une tribune immediatement diffusée dans tous les media, denonçant des temoignages qui seraient des denonciations, viles et sans humanité, anti hommes; bien sur il y a toujours eu des femmes qui s’alignent sur les arguments dominants des agresseurs qui à 99%95 sont des hommes, comme par hasard; si vous êtes violee bouclez la, si vous êtes soumise à un harcelement sexuel ne dites surtout rien etc…et oui, en 2018 les femmes ne veulent plus subir sans rien dire contre les oncles, freres, maris, peres, inconnus, chefs de service etc…qui veulent les contraindre à baiser contre leur volonté; et en plus ça vous derange ! vous voudriez que toutes ces petites filles violees ou agressées sexuellement, toutes ces jeunes filles/femmes agressées dans la rue dans une porte d’immeuble ou un bureau universitaire, toutes ces femmes la ferment, et que leurs agresseurs continuent à sevir en toute impunité;

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            • Sandrine // 19.02.2018 à 15h16

              Donc à vous lire il y aurait un déterminisme quasi-absolu (99%95, bigre !) qui permettrait de prédire qu’une agression sexuelle est forcément le fait d’un homme ? J’ai bien compris que celui qui tente de mettre en avant le manque de preuves objectives permettant d’établir un tel constat est immédiatement catalogué par vous comme collabo des tortionnaires. Mais j’aimerais pourtant bien savoir comment vous comptez purger le monde de cet élément diabolique, le mâle dominateur, sans lequel tout serait tellement plus beau et meilleur. Est-ce que vous pensez que vos discours moralisateurs suffiront à convertir tous les pervers décérébrés et autres égoïstes lubriques ? Ou bien faudra-t-il modifier leurs chromosomes pour s’assurer qu’ils soient compatibles avec les standards féministes sans risque de récidive possible ?

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            • Kilsan Aïtous // 21.02.2018 à 12h39

              Éloge de la fuite de Henri Laborit
              « Aimer l’autre, cela devrait vouloir dire que l’on admet qu’il puisse penser, sentir, agir de façon non conforme à nos désirs, à notre propre gratification, accepter qu’il vive conformément à son système de gratification personnel et non conformément au nôtre. Mais l’apprentissage culturel au cours des millénaires a tellement lié le sentiment amoureux à celui de possession, d’appropriation, de dépendance par rapport à l’image que nous nous faisons de l’autre, que celui qui se comporterait ainsi par rapport à l’autre serait en effet qualifié d’indifférent.  »

              « Les dominants ont toujours utilisé l’imaginaire des dominés à leur profit. « 

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      • Charles // 20.02.2018 à 11h28

        C’est quoi, ces « quartiers » ?

        Celui de l’Assemblée nationale ?

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    • Alain Rousseau // 17.02.2018 à 21h51

      @Kilsan Aïtous

      Entièrement d’accord avec vous. Dénoncer ouvertement des gens qui font régner la loi du plus fort en se croyant tout permis, ce n’est quand même pas la même chose que d’envoyer des lettres anonymes à la Kommandantur.

      Petite anecdote : quand ma petite nièce était au CP, elle et ses copines se faisaient molester par des « grands » du CM. Le jour où elles sont allées s’en plaindre à leur maîtresse, celle-ci n’a rien trouvé de mieux à leur dire que : « C’est pas beau de dénoncer ! » Elles se faisaient taper dessus par plus grands qu’elles, mais puisqu’elles avaient brisé la loi du silence, c’est elles qui étaient moches moralement.

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    • schuss // 18.02.2018 à 12h12

      il y a une difference entre faire une deposition aupres d’une institution reconnue et autorisee pour accueiliir votre plainte et une annonce dans un media qui tire parti du buzz que creer l’evenement ! me semble t’il !

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  • Brigitte // 17.02.2018 à 08h24

    Toujours captivante, la grande Fanny Ardant. Et comme elle porte bien son nom! elle est ardente, elle irradie, par son sourire, ses yeux. Elle est une excellente ambassadrice du renouveau culturel franco-russe. Je brule d’impatience d’aller découvrir ce pays. Le nouveau monde est à l’Est. Hé oui la terre tourne….

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    • basile // 17.02.2018 à 08h34

      j’ai entendu Depardieu dire d’elle il y a longtemps, « une sacré femme », je crois que c’est à propos de la série TV « le chef de famille ». ça remonte à 1981.

      Comme par hasard, ces deux là sont du bon côté du rideau, ou du mur.

      PS : j’étais amoureux d’elle, mais je ne faisais pas le poids face à Depardieu

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      • Yanka // 18.02.2018 à 00h15

        En 81, Depardieu faisait plutôt allusion au film de Truffaut qui a révélé Ardant, « La Femme d’à côté », dont ils étaient les acteurs principaux.

        Tout jeune homme dans les années 80 a été amoureux de Fanny Ardant, moi y compris, à cause surtout de deux films : « Benvenuta », d’André Delvaux, où elle joue avec Vittorio Gassman, et « Australia » de Jean-Jacques Andrien, où elle partage l’affiche avec Jeremy Irons. Chaque fois, évidemment, elle joue le rôle d’une amoureuse passionnée .

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  • Emmanuel // 17.02.2018 à 09h06

    De très bonne tenue, et bon vent pour cette ambassadrice de la francophonie, qui défend la littérature russe ; que cette largesse d’esprit soit contagieuse, par les temps qui courent !

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  • LBSSO // 17.02.2018 à 09h54

    Son port, la France. Son horizon, la Russie.
    Je voudrais souligner les similitudes et correspondances entre l’image de l’actrice Fanny Ardant et celle de la Russie.

    – L’amour de la langue.
    – La littérature,le romanesque.
    – Le rapport à la nature qui n’empêche pas …
    – Une sophistication.
    – Solitude, grands espaces,profondeur.
    – Fierté,respect des génies nationaux (littérature,musique) .
    – Dureté (visage) et douceur (voix).
    – Détermination et fragilité.
    – Poétique, mystérieuse,passionnée.
    – Sombre, mélancolique.

    « Ambassadrice » demandait la journaliste ?

      +19

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  • BernArd // 17.02.2018 à 10h58

    Perso, je fais une distinction entre :

    – délation : (1ère définition chez reverso, la seconde me déplaît, et fait mélange…)
    dénonciation effectuée afin d’obtenir un avantage personnel…

    et

    + dénonciation : (toujours 1ère définition)
    1 fait de dénoncer, de signaler l’auteur d’une infraction
    2 (droit) rupture d’accord, de contrat
    3 fait d’annoncer publiquement, de révéler

    Et, dans le cas de « balance ton porc », c’est une dénonciation, pour la majorité, et pour certaines/certains une délation…

    Nous avons la chance d’utiliser le Français, alors choisissons mieux les mots…
    Mais, ce n’est que mon humble avis…

      +6

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    • Kilsan Aïtous // 18.02.2018 à 09h33

      Je suis d’accord avec vous. Il faut faire la part des choses.
      Delation, c’est dénoncer de façon perverse, pour des raisons tordues et inavouables. Vous aurez remarqué qu’il n’existe pas de verbe qui corresponde au nom. Ce qui explique qu’on ait recours au verbe « dénoncer ».

      Voici un article interessant, qui malheureusement n’utilise pas toujours un vocabulaire approprié.
      https://www.lexpress.fr/informations/citoyens-delateurs_654928.html#comments

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  • Toubib53 // 17.02.2018 à 11h01

    «quand on a peur d’une influence, c’est que l’on est fragile mais si on n’a pas peur, alors bienvenue».

    Avis que je partage entièrement …
    La chasse au soit disant fake news est un aveu évident de faiblesse. Quand on est faible le moindre avis divergent, la moindre analyse réaliste sont des poisons violents …
    Alors les détenteurs du « bien », de la « vérité vraie » sont les meilleurs diffuseurs de fausses nouvelles afin d’endormir le sens critique de l’interlocuteur …

    Communication, manipulation …….

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  • Barbier // 19.02.2018 à 10h58

    Pour ce qui est de la chaîne Russia today France, avoir un semblant de crédibilité l’obligera à élever son niveau de persuasion, histoire de susciter un réel débat constructif.
    Concernant Fanny Ardant, elle a toujours la gniak à son âge et c’est le plus important avec sa passion de la Russie. (Saint-Pétersbourg, le Kamtchatka)
    Coté délation, son prisme formateur est sûrement, même si elle est née juste après la WW2, la montagne de lettres de dénonciation qui arrivait à la préfecture de chaque département français, anonymes la plupart ou alors signés par « les bons français ».
    Les mêmes qui se sont précipités sur les « femmes de mauvaise vie » à la libération pour les tondre et les peinturlurer de croix gammées et ainsi refaire à bon compte leur virginité patriotique.

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  • rahal // 21.02.2018 à 00h14

    Devant ce déferlement et dans l’imposbilité dans de nombreux cas pour la justice de trancher pourquoi ne pas faire passer tout ce petit monde au détecteur de mensonge Et puis que la jjustice passe. Et le maximum prévu par la loi pour ceux/celles qui auraient menti . Avantage supplementaire . Cela refroidirait les ardeurs de futurs harceleurs ou de futurs calomniateurs/trices, puiqu’ils/elles sauraient qu’ils/elles pourraient etre repéré(e)s très vite

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  • Narm // 25.02.2018 à 16h22

    Ah Fanny Ardente
    le e n’est pas une erreur, femme de caractère intelligente. Une grande femme de France et qui parle. Elle sait où placer les mots.

    elle défend Catherine Deneuve pour les même raisons, avec un retour sur les significations.
    Ceux qui sont pour le « balance ton porc » ou les contres seraient-ils de mauvaises personnes ?
    noir/blanc, des bons ou des méchants
    nous vivons bien dans une société clivée et divisée.
    S’il ne faut pas stopper cet appel à libérer la parole, il ne faut pas non plus oublier les étiquettes que l’on colle à vie et la ségrégartion que l’on met en exergue.
    Fanny Ardent respecte le sens des mots

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