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24.novembre.201524.11.2015 // Les Crises

[C’EST L’ARTICLE À LIRE SUR LES ATTENTATS] « Daesh : autopsie d’un monstre » (France Inter)

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Si’il n’y avait qu’un billet à lire sur les racines des attentats, c’est celui-ci, tout y est – issu de France Inter.

Mathieu Aron, Benoit Collombat et Jacques Monin, l’Honneur du journalisme français, chapeau bas !

Merci à tous ceux qui ont aidé à préparer ce billet INDISPENSABLE…

Source : France Inter, Matthieu Aron, 20/11/2015

L’émission Daesh : autopsie d’un monstre

Matthieu Aron : Ce soir, enquête sur la fabrication du monstre Daesh, quelle a été l’implication de pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar ? Nous allons voir dans une enquête signée Jacques Monin et Benoît Collombat que l’enjeu pétrolier a pu jouer un rôle considérable.

extrait Hocham Daoud : « Tout le monde a joué avec Daesh. Tout le monde voulait jouer à travers Daesh pour s’imposer. En fait, on a créé Frankestein, aujourd’hui tout le monde essaye de trouver un moyen pour l’arrêter. Oui, il y a des moyens, s’il y a une volonté politique. »

Matthieu Aron : Pour commencer cette émission, je vous propose d’écouter cet extrait d’interview :

extrait Marc Trévidic : « Si l’Émir du Katiba en Syrie de l’EI demande à main levée a ses recrues « Qui veut aller faire un attentat en France ? » vous allez avoir 200 bras qui vont se lever en une demi-seconde.« 

Matthieu Aron : 200 candidats au martyre. C’est le chiffre effrayant donné par le juge Marc Trévidic. Vous suivez l’enquête sur les attentats. Et ce qui nous a tous frappés, c’est ces opérations kamikazes qui se sont déroulées pour la première fois en France.

Élodie Guéguen : Oui, encore qu’il soit plus juste de parler d’attentats suicides. Pour être très précis, le terme Kamikaze désignait ces pilotes japonais qui s’écrasaient volontairement sur des cibles militaires. Là, il s’agit d’autre chose. D’ailleurs Daesh a conceptualisé ce type d’attaques dès le début de la guerre en Syrie. Daesh a même créé un terme spécifique (inghimassi), il désigne des combattants qui, les armes à la main, se rapprochent de la foule ou de leur cible et qui déclenchent leur ceinture explosive. Soit quand ils sont encerclés soit lorsqu’ils n’ont plus de munitions. C’est donc précisément le scénario de vendredi dernier.

Matthieu Aron : Et le juge Marc Trévidic, qui dans son cabinet d’instruction, a entendu des dizaines de terroristes, nous dit « il y a pléthore de candidats » et il n’est pas le seul à le dire…

Elodie Guéguen : Non, il s’agit malheureusement d’une réalité, ça semble presque inconcevable mais selon les experts, les candidats au martyre seraient même trop nombreux, c’est ce qu’a observé le chercheur Romain Caillet. L’un des meilleurs spécialistes des milieux djihadistes.

extrait Romain Caillet : « C’est pas seulement de la propagande, c’est une réalité. Il y a même des listes d’attente. En tout cas, en Syrie et en Irak, il y a des listes d’attente de gens qui sont prêts à faire des opérations martyre, des attentats suicides, aussi bien des jeunes qui viennent de quartiers sensibles en France ou des gens de bonne famille, des ressortissants du Golfe qui sont fortunés ou des Tunisiens issus de régions déshéritées du sud de la Tunisie ».

Élodie Guéguen : Les origines, les profils, sont variés, vous l’avez entendu. Mais ces kamikazes de l’EI ont un point commun, ils sont volontaires. Ce choix, ils le manifestent dès leur arrivée dans les camps d’entrainement. Deux filières existent et Daesh demande aux combattants de choisir leur filière, explique le journaliste David Thomson, auteur du livre « Les Français Djihadistes ».

extrait David Thomson : « Dès qu’on arrive en Syrie, on pose la question aux combattants au sein de l’EI : Est-ce que vous voulez être un combattant « normal » ou un combattant « inghimassi », ça veut dire combattant, candidat, pour une opération kamikaze. Et ensuite ils suivent une sélection particulière parce que l’EI ne peut pas se permettre de voir au dernier moment un kamikaze flancher, c’est une question de crédibilité aussi pour eux. »

Matthieu Aron : Ils suivent une formation particulière, dit David Thomson, ça signifie quoi ?

Élodie Guéguen : Eh bien ça veut dire qu’ils vont être isolés du reste du groupe, ils vont être placés dans un camp d’entrainement spécifique. Comme les autres, ils recevront une formation religieuse, théologique, ils suivront aussi un entraînement militaire, mais ils seront mieux encadrés psychologiquement, mieux encadrés ou plus endoctrinés.

Matthieu Aron : Est-ce qu’on sait en quoi consistent précisément ces techniques, parce qu’il faut les appeler comme ça, de lavage de cerveau ?

Élodie Guéguen : Alors ça dans les détails, malheureusement on l’ignore. Il n’existe pas à notre connaissance de témoignages de djihadistes de Daesh qui seraient passés par ces camps de kamikazes, qui auraient ensuite renoncé à commettre une attaque suicide, puis qui auraient raconté leur expérience. À l’image de ce qu’ont fait certains repentis, comme on les appelle.

Matthieu Aron : Alors ce que l’on sait en revanche, c’est que ces candidats aux attaques suicides sont très très bien traités par les cadres de l’EI.

Élodie Guéguen : Oui, c’est d’ailleurs une des raisons qui motivent certains djihadistes à se porter candidat pour commettre une action kamikaze, selon le chercheur Roman Caillet.

extrait Roman Caillet : « Ils sont traités avec beaucoup plus d’égards que les autres combattants, ce qui fait que peut-être psychologiquement ils ont une dette envers ceux qui les ont accueillis dans ces centres. Et puis une certaine culpabilité, ils pensent ne pas avoir fait assez donc ils veulent se rattraper en faisant une grosse opération. On peut aussi penser, que certains veulent passer à la postérité. Être finalement, celui qui a permis de remporter la bataille, de prendre telle ou telle ville. »

Matthieu Aron : Vouloir passer à la postérité en se suicidant, pourtant le suicide, à ma connaissance, il est interdit par l’Islam.

Elodie Guéguen : Eh bien pas dans l’esprit de ceux qui commettent ces actes au nom de Daesh. C’est ce que nous explique Fethi Benslama, il est professeur de psychopathologie à l’université Paris Diderot.

extrait Fethi Benslama : « Pour eux ce n’est pas un suicide, c’est un auto-sacrifice. Comme le dit le communiqué qui revendique les attentats. Il utilise le mot « divorcé du monde d’ici-bas ». Divorcé du monde d’ici-bas pour se marier avec l’autre monde. Dans l’autre monde, ils vivent, ils jouissent, et même ils sont une jouissance absolue, extrême, ce qui est le processus interne par lequel quelqu’un accepte d’aller jusqu’au bout de cet acte-là. »

Matthieu Aron : En conclusion, que sait-on ce soir sur ceux qui sont morts en martyrs vendredi à Paris et ensuite à Saint Denis ?

Elodie Guéguen : Alors tous ou presque, on le sait, sont passés par des camps d’entrainement en Syrie. Maintenant il y a deux hypothèses. Soit c’est un groupe de terroristes dont les membres se connaissaient, qui se sont formés et entraînés ensemble pour mener cette attaque. Soit, et c’est une hypothèse privilégiée, soit ils ont été soigneusement sélectionnés, « castés » les uns après les autres par Daesh, ce qui montrerait un degré de préparation encore plus sophistiqué.

extrait François Hollande : « Notre ennemi en Syrie, c’est Daesh. Il ne s’agit donc pas de contenir, mais de détruire cette organisation. La Syrie est devenue la plus grande fabrique de terroristes que le monde ait connu et la communauté internationale est divisée et incohérente. »

Matthieu Aron : Face au terrorisme, une communauté divisée et incohérente, dit François Hollande. Eh bien nous allons revenir ce soir sur la fabrication du monstre Daesh. A-t-on fermé les yeux sur la montée en puissance de ce groupe terroriste ? Quelle est l’implication de l’Arabie Saoudite et du Qatar et quel rôle a joué la diplomatie française ? Avec Benoit Collombat, vous avez donc enquêté et pour bien comprendre il faut revenir au début de l’histoire. Tout part de la guerre en Irak.

Jacques Monin : Oui, de la chute de Saddam Hussein parce que lorsqu’ils le renversent, les Américains commettent deux erreurs. D’abord, ils mentent sur les armes de destruction massive et sur les liens supposés entre Saddam Hussein et al-Qaïda. Mais surtout ils marginalisent les Sunnites pour mettre les Chiites au pouvoir et Paul Bremer, qui est alors le gouverneur américain à Bagdad, commet une faute qui va jeter des dizaines de milliers de soldats aguerris dans les bras du futur EI. Cette faute, un des hommes les mieux informés de France, Alain Juillet, l’ex-patron du renseignement de la DGSE, nous la raconte.

extrait Alain Juillet : « Bremer a fait une erreur colossale. C’est qu’il donne l’ordre de licencier tous les militaires de l’armée irakienne. On envoie, je ne sais plus combien ils étaient, 200 000 ou 300 000 gens, qui vivaient avec une solde de l’armée. Ils partent avec leurs armes, ils n’ont plus rien. Et comme ils sont Sunnites et qu’on fait la chasse aux Sunnites, il va y avoir impossibilité pour eux de retrouver des emplois et autres. Donc ça va créer un ressentiment, une frustration, une haine terrible envers l’occupant et envers les Occidentaux. »

Matthieu Aron : Les Américains produisent donc un terrain de haine et un terreau sur lequel va se développer l’EI.

Jacques Monin : Oui. D’autant plus facilement qu’il n’y a plus de véritable État, les services publics n’existent plus, l’économie est moribonde, la corruption est devenue la norme. C’est donc effectivement sur ces cendres que le groupe EI va prendre racine et pour Myriam Benraad, qui est docteur en science politique et spécialiste de l’Irak, c’est un peu comme dans la jungle, ce sont les plus forts qui émergent dans ce chaos.

extrait Myriam Benraad : « Il y aura un certain nombre de groupes qui vont pulluler, les milices, les djihadistes, la tendance al-Qaïda, c’est une nébuleuse d’acteurs mais le fait est que les combattants d’al-Qaïda Irak qui deviendra l’EI sont les plus zélés, les plus déterminés. Donc l’État Islamique va faire le vide, va coopter un certain nombre de chefs de tribus, qui de fait parfois même quittent leur tribu pour rejoindre l’organisation. Donc d’une mouvance hétéroclite on a un processus d’unification et ils ont fait à mon avis fortune, bâti beaucoup de leur succès, sur cette unité qu’ils ont su construire dans un terrain qui était par ailleurs très divisé, très morcelé. »

Jacques Monin : Et sur ce terrain, une personnalité va émerger, c’est Abou Bakr al-Baghdadi qui règne toujours d’ailleurs aujourd’hui en maitre sur Daesh. L’autre groupe djihadiste dominant dans la région, c’est al-Nosra, qui est plus proche d’al-Qaïda.

Matthieu Aron : Et ces groupes qui montent en puissance, on les voit dans un premier temps plutôt d’un bon oeil chez les voisins de la Syrie et notamment en Arabie Saoudite.

Jacques Monin : Oui, parce que l’Arabie Saoudite est sunnite, elle a donc très mal vécu l’arrivée au pouvoir des chiites en Irak et l’avènement des groupes djihadistes, c’est un peu à ses yeux une manière de freiner un axe chiite (Liban Syrie, Irak, Iran) qui commence à prendre un peu trop d’espace à son goût. C’est ce qu’analyse Alain Chouet, un autre ex-patron du renseignement de la DGSE.

extrait Alain Chouet : « L’Arabie Saoudite essaye de s’opposer à la création de ce que l’on appelle le croissant chiite au Moyen-Orient et de maintenir un axe sunnite à travers l’Arabie, la Jordanie et la Turquie. Ces mouvements salafistes, sunnites, sont le seul moyen actuellement pour l’Arabie de s’opposer à la création d’un vaste ensemble chiite qui lui serait évidemment hostile.

Il y a aussi l’enjeu pour l’Arabie Saoudite de s’opposer à toutes possibilités de dérives démocratiques et nationalistes dans les pays arabes. L’État Islamique l’a dit x fois, la démocratie est une abomination. »

Matthieu Aron : Voilà donc pour le contexte géopolitique, mais ce qu’il faut préciser c’est que derrière cette toile de fond, il y a aussi des enjeux économiques absolument considérables.

Jacques Monin : C’est un aspect qui était assez peu évoqué jusqu’ici mais il y a effectivement en arrière-plan le pétrole et le gaz, parce que jusqu’ici l’Arabie Saoudite domine la production de pétrole et le Qatar celle du Gaz. Or ces deux pays apprennent que l’Iran, leur plus farouche rival, projette de construire un pipeline qui traverserait l’Irak et la Syrie pour s’assurer un débouché vers la Méditerranée, alors ça redistribuait totalement les cartes du marché du pétrole et du gaz, et pour Alain Juillet c’est un des éléments qui vont pousser ces deux pays à déstabiliser Bachar el-Assad.

extrait Alain Juillet : » L’Arabie Saoudite et le Qatar prennent très mal l’idée d’un pipeline qui pourrait aller depuis l’Iran jusqu’à la Méditerranée et qui pourrait donc concurrencer leurs livraisons de pétrole. Ils vont dire « mais dans le fond, le problème c’est Bachar. Bachar est en train de signer un accord qu’il ne devrait pas signer avec l’Iran, donc c’est un personnage extrêmement dangereux, donc il faut renverser Bachar. « 

Jacques Monin : Et preuve qu’un mouvement se met en route, le prince qui dirige les services de renseignements saoudiens va alors voir Vladimir Poutine, chez lui en Russie, pour lui demander de ne plus soutenir Bachar el-Assad, vous comprenez qu’il sera éconduit sans ménagement.

Matthieu Aron : Avec ou sans l’appui des Russes, une opération de déstabilisation de Bachar el-Assad est donc lancée pour des raisons économiques liées à l’acheminement du pétrole, ça on l’a compris, mais pas uniquement.

Jacques Monin : Non, l’Arabie Saoudite et le Qatar financent aussi les rebelles pour faire tomber le régime laïc de la Syrie et pour y instaurer un régime islamique extrêmement sévère, explique encore Alain Juillet.

extrait Alain Juillet : « Les opposants religieux, c’est-à-dire les Frères Musulmans – dont le Qatar est un des supports reconnus -, et les Saoudiens ne vont pas hésiter à financer des gens pour réinstaller dans ce pays laïc la vraie religion, la religion vue par les salafistes en définitive. Et c’est ça qui va se passer, donc on va voir le Qatar financer des mouvements, Jabhat al-Nosra en particulier, qui est proche d’al-Qaïda et qui va se battre au niveau religieux, en disant « il faut imposer l’islam ». Et puis il y a Daesh, là encore au départ c’est un groupement qui reçoit beaucoup d’argent, de la part, on le sait bien, de la part des Saoudiens et des Qataris. Mais qui n’a pas encore pris l’ampleur qu’il a pris, mais qui démarre.« 

Jacques Monin : Oui vous avez donc compris, on a deux mouvements terroristes principaux, Daesh et al-Nosra, qui sont financés par le Qatar et par l’Arabie Saoudite, et ça a d’ailleurs encore été relevé très récemment, c’était en mai 2015 dans un rapport du Congrès américain.

Matthieu Aron : Cela dit, le souci, Jacques Monin, c’est que ce financement, tout le monde en parle, mais que personne jusqu’ici n’a réussi à en apporter la preuve.

Jacques Monin : Alors plus ou moins, mais c’est très difficile parce que les circuits financiers sont compliqués à établir. Mais Pierre Conesa, qui lui est un ex haut-fonctionnaire du Quai d’Orsay, et donc un spécialiste de l’islam, croit savoir comment cet argent sort des comptes des haut dignitaires du Golfe pour arriver jusqu’aux groupes djihadistes.

extrait Pierre Conesa : « L’Arabie Saoudite est poreuse, en terme financier, parce que l’argent public et l’argent privé n’existent pas, la distinction n’existe pas. Quand il manque de l’argent dans la caisse publique, c’est le roi qui verse. Et quand il y en a trop, c’est lui qui ramasse. Et donc toutes les familles des 10 000 princes qui tournent autour, c’est exactement pareil. Et pourquoi c’est poreux ? Parce que si vous voulez, l’Arabie Saoudite, c’est une espèce de Disney World de l’islam, c’est-à-dire que tout est faux. Vous croyez que les gens sont religieux etc., en fait c’est une espèce de ghetto dans lequel il n’y a aucun cinéma, aucun théâtre. Et quand les Saoudiens sortent à l’étranger à ce moment-là ils s’éclatent, évidemment ils font tout ce qui est interdit là-bas. Et quand ils reviennent, comme ils se sentent coupables, ils achètent des indulgences. Et ces indulgences, ils ne disent pas « cet argent doit aller à al-Nosra » ou « il doit aller à Daesh ». Simplement cet argent va de fait vers ces groupes islamistes.« 

Jacques Monin : Vous avez compris, des indulgences. C’est en fait de l’argent qu’on donne à des fondations, des ONG saoudiennes, dont les objectifs sont parfois plus que discutables.

Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite et le Qatar ont donc aidé des groupes djihadistes. Mais au même moment, nous aussi, la France, nous avons aidé des groupes rebelles.

Jacques Monin : Oui. L’ASL l’Armée Syrienne Libre, qu’on décrit alors à Paris comme une alternative démocratique possible, crédible, à Bachar el-Assad. Mais en fait, dès le départ, la France prend fait et cause pour les rebelles, contre le dictateur syrien. Rappelez-vous « le départ de Bachar el-Assad ce n’est qu’une question de semaines », expliquait Laurent Fabius. Et en aout 2012, lors d’un déplacement sur la frontière turque, le ministre des affaires étrangères français prononce ces phrases désormais célèbres.

extrait Laurent Fabius : « Les personnes que je viens de voir, qui sont des syriens d’un village qui a été bombardé juste de l’autre côté de la frontière. Euh… Ces témoignages sont absolument bouleversants, j’ai dit à mes interlocuteurs que quand on entend ça, et je suis conscient de la force que je suis en train de dire. Monsieur Bachar el-Assad ne méritait pas d’être sur la Terre.« 

Matthieu Aron : « Ne méritait pas d’être sur la Terre. » Les mots sont terribles et ça justifie que l’on arme les rebelles.

[Olivier Berruyer : Je me permets de rappeler que c’est totalement illégal au regard du Droit International, qu’on est censé défendre en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU…]

Jacques Monin : Effectivement, c’est ce qu’on pense à ce moment-là. Alors officiellement on livre des gilets pare-balles, des outils de cryptage pour les communications, des masques contre les armes chimiques, ou des lunettes de vue nocturne, mais en fait ce sont bien des canons de 20mm, des mitrailleuses, des lance-roquettes et des missiles anti-char que nous avons livrés à ces groupes.

[OB : 90 000 morts à ce jour dans l’armée syrienne (évidement non exempte de reproches) et les milices, à savoir des appelés du contingent et des civils volontaires…]

Matthieu Aron : Ces armes, officiellement destinées à l’Armée Syrienne Libre, et pourtant dans les faits, on ne sait pas trop dans quelles mains elles sont tombées.

OB : Un islamiste de la brigade salafiste Ahrar al-Sham

avec un missile Milan français

Jacques Monin : Bah non. On le réalise aujourd’hui. L’ASL ne pesait rien. Ce qu’on appelle les rebelles, c’est une nébuleuse illisible. Certaines de ces armes sont donc effectivement passées dans les mains d’al-Nosra, le groupe proche d’al-Qaïda, et c’est ce qui fait dire à l’ex-patron du renseignement extérieur de la France, Alain Juillet, qu’on s’est planté sur toute la ligne.

OB : Robert Baer, l’ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient (dont le rôle est tenu par Clooney dans le film Syriana) a indiqué « Les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté. » (Source : L’Humanité).

extrait dialogue Alain Juillet et Jacques Monin :

Alain Juillet : Moi je pense qu’il y a eu une faillite des services de renseignements dans ce domaine. Et ça se comprend, puisqu’une des premières réactions qu’on a faite, ça a été de couper les ponts, fermer l’ambassade. Une première réaction c’est de fermer l’ambassade en Syrie et de ne plus avoir de contact avec les services syriens. Mais dans ce genre de choses, il faut avoir des contacts en permanence.

Jacques Monin : On a livré des armes aux rebelles ?

Alain Juillet : Bien sûr.

Jacques Monin : La France a livré des armes à al-Qaïda ? À l’État Islamique ?

Alain Juillet : Les Américains ont livré des armes pour empêcher la progression de l’armée de Bachar contre Jabhat al-Nosra et Daesh. Les Américains ont livré des missiles anti-char encore récemment. La question, c’est qu’on entendait à ce moment-là « Nous soutenons les Syriens libres ». Mais quand on regarde sur le terrain ce que c’est que les Syriens libres, c’est rien du tout.

OB : Je rappelle que François Hollande a avoué en 2014

Matthieu Aron : La France se serait donc totalement trompée dans son évaluation de la situation. On a quand même du mal à le comprendre. Comment, au sommet de l’État français, on ait été aussi mal informé ? Comment on a pu croire que l’ASL pouvait peser face à ces groupes djihadistes ?

Jacques Monin : Alors, il y a plusieurs aspects dans cette question. D’abord, pour Pierre Conesa, qui connait bien les rouages du quai d’Orsay. C’est tout l’appareil diplomatique qui s’est laissé aveugler. C’est donc un système, un fonctionnement, le fonctionnement même du Ministère des Affaires Étrangères, qui dit-il, est à revoir.

extrait Pierre Conesa : « D’abord il y a eu un axe diplomatique qui a été dès le début extrêmement insistant sur le thème « notre ennemi c’est Assad ». À partir de ce moment-là, l’analyse de la crise a été monologique. Ça allait dans le sens de ce qu’avait décidé Fabius, et pas en fonction de ce qu’était la réalité du terrain. C’était « qu’est-ce que dit notre chef ? » et on va effectivement conforter ce que dit notre chef. C’est-à-dire « c’est Assad, il faut se battre contre Assad ». Et donc pour ne pas subventionner les groupes islamistes, c’était « on va subventionner l’ASL ». Mais c’est vrai que c’est une faillite terrible. »

Matthieu Aron : Et cette faillite elle a peut-être aussi d’autres explications.

Jacques Monin : Oui. Économiques par exemple. Là aussi, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ce sont des partenaires économiques de la France. Et face à eux la Syrie ne pèse pas lourd. Alain Chouet, l’ancien patron du renseignement de la DGSE, qui s’est rendu plusieurs fois en Syrie, se souvient de ce qu’on lui répondait au début de la crise lorsqu’il alertait les autorités françaises sur la réalité de la situation sur le terrain.

extrait Alain Chouet : « La réaction que j’avais en général, en rentrant de Syrie, où je venais un peu raconter ce que j’avais vu, ce que j’avais entendu, les messages qu’on avait essayé de me faire passer. La réaction, une fois, la plus caricaturale, a été « écoute tu ne vas pas nous embêter avec la Syrie, c’est même pas le PNB de la Slovénie, alors on a mieux à faire avec nos amis Qataris et Saoudiens ! »

Matthieu Aron : Bon, sans commentaire… Et en plus Jacques Monin, ce n’est pas la première fois qu’on se trompe.

Jacques Monin : Non. Rappelez-vous, au moment de l’intervention en Libye. On a commis le même type d’erreur de jugement (sic.). Écoutez ce que raconte à ce sujet Patrick Haimzadeh, qui est un ancien diplomate à Tripoli [Patrick Haimzadeh a travaillé à l’ambassade de France à Tripoli durant de nombreuses années. Cet ancien officier de l’Armée de l’air française est un parfait connaisseur de la Libye], qui a rencontré Benoit Collombat. À l’époque, Paris s’engage contre Kadhafi, on s’en souvient. Mais c’est le Qatar qui tire les ficelles en s’appuyant sur sa chaine de télévision Al Jazeera.

extrait dialogue Patrick Haimzadeh et Benoit Collombat :

Patrick Haimzadeh : Dès le départ, l’objectif c’était effectivement de faire sauter Kadhafi. Al Jazeera avait dès le départ mis en place une cellule de désinformation, en tout cas pour relayer les paroles de libyens qui étaient en fait dans les studios d’Al Jazeera à Doha et qui ont évoqué notamment l’histoire des bombardements. Qui a été centrale, parce que l’histoire des bombardements c’est ce qui a été repris par Nicolas Sarkozy le 21 février, 4 jours après le début de l’insurrection, à Bruxelles, pour déclarer la logique de guerre contre Kadhafi. Mais les bombardements, il n’y en a jamais eu.

Benoit Collombat : Des bombardements de populations civiles imputés aux kadhafistes ?

Patrick Haimzadeh : oui. Donc ça c’est le premier volet de l’intervention qatari, c’est l’intervention médiatique. La deuxième intervention, c’est le soutien à une certaine frange de l’insurrection, à certains courants islamistes, qui ne sont pas tous maintenant des gens qui se reconnaissent dans l’État Islamique, mais qui sont des gens qui ont été soutenus par le Qatar. Des livraisons d’armes, françaises d’ailleurs, par le Qatar, ça s’est fait.

Benoit Collombat : Est-ce que la France savait, selon vous, le jeu que jouait le Qatar ?

Patrick Haimzadeh : Bien sûr. On avait des hommes sur le terrain, on savait très bien. Il fallait que ça aille vite et l’objectif militaire premier c’était la chute de Kadhafi, donc à ce moment-là personne ne voulait voir ce qui commençait à se dessiner en Libye.

Matthieu Aron : Voilà pour la Libye donc. Retour maintenant en Syrie. On a un groupe, l’État Islamique, qui monte en puissance grâce à l’argent des Qataris et des Saoudiens, mais cette aide va peu à peu s’interrompre.

Jacques Monin : Oui parce que le groupe État Islamique devient de plus en plus dangereux, il va s’approcher des frontières saoudiennes, il devient si incontrôlable que ses alliés vont finir par couper effectivement les ponts avec lui. Et selon Alain Chouet, l’ex-patron du renseignement de la DGSE, à la mi-2013, les Saoudiens prennent en fait conscience que ces rebelles, les rebelles qu’ils ont aidés, peuvent se retourner contre eux.

extrait Alain Chouet : « À l’été 2013, le cabinet royal saoudien a coupé les vivres complètement aux frères d’Égypte, mais aussi aux mouvements violents qui agissaient aussi bien dans le nord de l’Irak qu’en Syrie. C’est là qu’apparait d’ailleurs l’État Islamique, parce que jusque-là, il n’existe pas l’État Islamique. Il y a un État Islamique en Irak, mais il n’y a pas d’État Islamique en Irak et au Levant. C’est important de le comprendre parce qu’à partir du moment où l’Arabie et le Qatar coupent les vivres au mouvement, il est obligé de sortir du bois. Et on le voit sortir du bois, sa première action, ça a été d’aller piller la banque centrale de Mossoul. Ils ont raflé 500 millions de dollars en billets et en lingots d’or avec lesquels ils se sont payés des chefs de tribus du nord de l’Irak. Qui paie, commande. N’étant plus payé par l’Arabie Saoudite, l’État Islamique échappe à son créateur et reprend la stratégie classique des Frères Musulmans, qui est de condamner la famille Saoud. Le monstre a échappé à ses créateurs.« 

Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite prend donc conscience qu’elle a enfanté un monstre, et cette analyse, Jacques Monin, ce n’est pas simplement celle d’anciens patrons du renseignement français.

Jacques Monin : Non. À ce moment-là, même les plus hauts dignitaires d’Arabie Saoudite reconnaissent qu’ils ont commis des erreurs. Prenez par exemple le prince et homme d’affaires saoudien al-Walid Ben Talal. C’est l’un des plus grands investisseurs saoudiens en France, c’est la vingtième fortune du monde, il possède entre autres le George V à Paris et plusieurs hôtels de DisneyLand. Écoutez ce qu’il répond en octobre 2014 à une journaliste de CNN lorsqu’elle l’interroge sur le sujet.

extrait journaliste de CNN et Al-Walid Ben Talal

journaliste de CNN : Qu’en est-il du financement du terrorisme par des grandes fortunes saoudiennes ? Est-ce qu’il est autorisé ? Est-ce qu’on réprime le financement des groupes terroristes quels qu’ils soient ?

Al-Walid Ben Talal : Très honnêtement, je dois vous dire que oui, on avait une faiblesse de ce côté-là. Malheureusement quelques éléments extrémistes en Arabie Saoudite ont financé des éléments extrémistes en Syrie mais l’Arabie Saoudite a pris des mesures très sévères pour y mettre fin. Et maintenant tout ça c’est terminé.

Matthieu Aron : « C’est terminé. » Explique ce prince saoudien. Les choses sont peut-être un peu plus complexes.

Jacques Monin : Oui parce que comme souvent, il y a ce que l’on dit et ce que l’on fait, ou plutôt en l’occurrence ce que l’on ne fait pas. Parce que si les Saoudiens ne font plus rien pour aider le groupe État Islamique, ils ne font plus rien non plus pour lutter contre lui. Et c’est ce que remarque l’ancien haut-fonctionnaire du quai d’Orsay Pierre Conesa

extrait Pierre Conesa : « L’Arabie Saoudite ne combat pas Daesh. En fait ce sont des pays de l’OTAN qui vont battre Daesh. Il y a 12 pays de l’OTAN, y compris l’Australie, plus 5 pays arabes. En fait surtout la Jordanie plus quelques pays du Golfe. Mais en fait quand on regarde la composition des forces aériennes, on s’aperçoit que l’Arabie Saoudite met autant d’avions que la Hollande et le Danemark additionnés. Mais par contre elle met 5 fois plus d’avions pour se battre au Yémen contre les Houthis, c’est-à-dire contre les chiites. Donc l’Arabie Saoudite fait la même politique que Daesh, c’est-à-dire la persécution des chiites, mais il n’y a aucune raison de se battre entre eux. La société saoudienne ne comprendrait pas pourquoi on va essayer de faire disparaitre une société qui leur ressemble autant, celle-là même qui décapite, qui crucifie, qui coupe les mains des voleurs, qui opprime les femmes et qui interdit les autres religions.« 

Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite ne fait donc rien pour intervenir véritablement et en coulisses son rôle pourrait être encore plus trouble ?

[OB : Mais qui aurait pu s’en douter ? :

« Le rapport [de la Commission parlementaire que j’ai présidée sur les services de renseignement durant le 11 septembre] montre la participation directe du gouvernement saoudien dans le financement du 11 septembre. Nous savons au moins que plusieurs des 19 kamikazes ont reçu le soutien financier de plusieurs entités saoudiennes, y compris du gouvernement. Le fait de savoir si les autres ont aussi été soutenus par l’Arabie saoudite n’est pas clair, car cette information a été cachée au peuple américain. On nous dit que cela ne peut être fait pour des raisons de sécurité nationale, mais c’est exactement le contraire. Publier est important précisément pour notre sécurité nationale.

Les Saoudiens savent ce qu’ils ont fait, ils savent que nous savons. La vraie question est la manière dont ils interprètent notre réponse. Pour moi, nous avons montré que quoi qu’ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaïda, puis plus récemment dans l’appui économique et idéologique à l’État islamique. C’est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d’extrémisme qui a frappé Paris. » [Sénateur Bob Graham, ancien Président de la Commission du Renseignement du Sénat américain, Le Figaro, 02/02/2015]

Jacques Monin : Si l’on en croit des sources bien informées, comme on dit, l’Arabie Saoudite continuerait indirectement de financer Daesh en achetant son pétrole au marché noir avec la complicité de la Turquie. C’est ce que soutient en tout cas un fin connaisseur du sujet, l’ancien patron d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, qui a lui-même longtemps travaillé en Irak et en Syrie.

extrait Loïk Le Floch-Prigent et Benoit Collombat

Loïk Le Floch-Prigent : Le pétrole de Daesh ne peut sortir, ne peut être payé, que par des gens qui sont prêts à le payer et à étouffer son existence. C’est forcément un mélange de Turcs et de Saoudiens. Il n’y a pas d’autres solutions. C’est-à-dire que c’est les deux pays qui sont en contact et qui ont la possibilité de le faire.

Jacques Monin : Qu’est-ce qu’ils en font les Saoudiens de ce pétrole ? Ils le blanchissent ?

Loïk Le Floch-Prigent : Oh, ils l’utilisent forcément, ils ne peuvent pas le blanchir. Je vous rappelle qu’un pétrole a un ADN et par conséquent on sait d’où il vient si jamais il est sur le marché. Si jamais ils exportaient ce pétrole, ce serait su. Ce pétrole ne vient jamais sur le marché donc ils l’utilisent, c’est tout. La laverie s’appelle une raffinerie.

Matthieu Aron : Voilà donc pour les éléments qui jettent le doute sur l’implication du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Et pourtant la France continue d’entretenir les meilleurs rapports avec ces pays.

Jacques Monin : Rappelez-vous, François Hollande s’est rendu dans le Golfe, c’était en mai dernier. Il signe avec le Qatar un contrat qui porte sur la vente de 24 Rafales. Et puis il y a un mois, il y a un mois à peine, en octobre dernier, Manuel Valls se rend à son tour à Ryad pour signer des promesses de contrats et voilà d’ailleurs ce qu’il lance devant un parterre de dignitaires saoudiens.

extrait Manuels Valls : « Avec l’Arabie Saoudite nous avançons en confiance, nous approfondissons une relation économique que nous tournons résolument vers l’avenir. Venez investir dans notre pays au coeur de l’Europe, c’est le moment, plus que jamais. »

Matthieu Aron : À ce stade de votre enquête, Jacques Monin, ce que l’on peut retenir c’est qu’en Syrie de très nombreux pays ont joué avec le feu.

Jacques Monin : Les États-Unis qui ont déstabilisé l’Irak, les pays du Golfe qui ont financé des mouvements djihadistes, la France qui a joué les rebelles contre le pouvoir syrien sans voir qui elle avait véritablement en face d’elle et la Turquie qui laisse prospérer les trafics sur son territoire. Bref, pour Hocham Daoud qui est anthropologue au CNRS, les responsabilités sont multiples.

extrait Hocham Daoud : « Tout le monde a joué avec Daesh. Tout le monde voulait jouer à travers Daesh pour s’imposer. En fait, on a créé Frankestein, aujourd’hui tout le monde essaye de trouver un moyen pour l’arrêter. Oui il y a des moyens, on peut avoir des forces de coordinations pour venir à bout de Daesh s’il y a une volonté politique. »

Matthieu Aron : Une réponse politique, sans doute, mais en attendant c’est une réponse militaire qui est apportée.

Jacques Monin : C’est d’abord un signe adressé à l’opinion française, c’est un signe de fermeté et de détermination. Mais sur le terrain l’efficacité des frappes est limitée et rien ne dit d’ailleurs qu’elles n’auront pas des effets pervers. Écoutez ce que pense à ce sujet, l’ancien colonel de marine Michel Goya, toujours interrogé par Benoit Collombat.

extrait Michel Goya et Benoit Collombat :

Michel Goya : Vous savez, les frappes françaises c’est 3 % du total de toutes les frappes de la coalition qui n’a pas détruit l’État Islamique. Des 200 et quelques frappes que nous avons réalisées, en réalité c’est un petit coup porté à l’État Islamique, donc on peut imaginer d’augmenter les doses je dirais, mais fondamentalement ça ne va pas changer grand-chose.

Benoit Collombat : Et est-ce que ça n’alimente pas le terrorisme encore un peu plus ?

Michel Goya : Oui, cette campagne de frappes c’est un sergent recruteur remarquable pour l’État I’Islamique. La campagne aérienne, la coalition dans son ensemble a peut-être tué 400 civils. Donc tout ça, ça alimente globalement le ressentiment sur place, ça alimente l’idée que ce sont toujours les arabes sunnites qui se prennent des bombes dessus. Le bilan de la coalition, on a tué 10 000 combattants, c’est un chiffre invérifiable en réalité. 10 000 combattants mais elle en a recruté aussi un certain nombre.

Matthieu Aron : Voilà, c’est ce que l’on appelle un cercle infernal, mais comment faire autrement ? Aucune solution simple ne semble, au moins à court terme, se dégager. Reste l’autre question, qu’il est peut-être aussi temps de poser. C’est celle de nos alliances, avec Jacques Monin, notamment le Qatar et l’Arabie Saoudite.

Jacques Monin : Oui, peut-on adopter une posture morale lorsqu’il s’agit de Damas et fermer les yeux sur ce que font Doha et Riyad ? Comment peut-on être crédible si l’on fait du commerce avec des pays qui soutiennent ce que l’on dénonce par ailleurs. Là-dessus le spécialiste du renseignement Alain Chouet est catégorique.

extrait Alain Chouet : « On ne pourra pas continuer éternellement dans une politique schizophrène qui consiste à vouloir imposer la démocratie dans certains pays en maintenant une alliance entre nos démocraties et la démocratie qui est la plus grande du monde, et les états théocratiques les plus réactionnaires de la région. On a fermé les yeux sur l’idéologie prônée par ces pays, parce qu’on ne la voyait pas, parce qu’on n’en voyait pas les effets. On n’en mesurait pas les effets parce que rien ne se passait chez nous, où s’il se passait des choses on ne les voyait pas, eh bien maintenant on les voit.« 

Jacques Monin : Oui, alors question. La France va-t-elle évoluer de ce côté-là ? Rien n’est moins sûr, pour l’instant Matignon affiche un embarras prudent et préfère insister sur l’évolution de ses alliés, plutôt que sur ses turpitudes.

Matthieu Aron : Merci Jacques Monin pour cette enquête réalisée en collaboration avec Benoit Collombat. Enquête à retrouver sur notre site internet franceinter.fr et la page Facebook de Secret d’Infos.

Source : France Inter, Matthieu Aron, 20/11/2015


Annexe : on le savait, c’était dans la presse

En conclusion, je complète par quelques articles du Canard Enchaîné – Claude Angéli ayant toujours courageusement tenu son rôle de grand journaliste.

(Source)

(Source)

(Source)

23/11 dans El Watan, un article parmi d’autres…

 

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

chris // 24.11.2015 à 05h19

Waouh !!! Ca décoiffe, comme quoi tout n’est pas perdu en France. Comment est-ce possible que France Inter laisse passer cela ? Y’aurait-il des lignes qui sont en train de bouger en France ?

154 réactions et commentaires

  • jeandepannonie // 24.11.2015 à 05h00

    « C’était “qu’est-ce que dit notre chef ?” et on va effectivement conforter ce que dit notre chef. »

    Personnelement j’aurais bien souligné cette phrase là, elle me semble totalement symptomatique d’une pandémie qui touche une population bien plus étendue que le « milieu » des énarques en charge de diplomatie étatique.

    Or quand le chef conduit tout le monde par-delà la rivère, si au milieu du gué, l’eau est trop haute, le courant est trop fort …

      +25

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    • Fabien // 24.11.2015 à 14h13

      Je voudrais inviter les lecteurs de ce blog à laisser un commentaire sur la page de cette émission afin de montrer notre crédulité quant aux versions officielles. et féliciter ces journalistes pour leur travail honnête!

        +26

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  • chris // 24.11.2015 à 05h19

    Waouh !!! Ca décoiffe, comme quoi tout n’est pas perdu en France. Comment est-ce possible que France Inter laisse passer cela ? Y’aurait-il des lignes qui sont en train de bouger en France ?

      +77

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    • hzdl // 24.11.2015 à 08h50

      Depuis 2012, je débat avec des amis sur le dossier syrien et j’allais dans ce sens – vu que je m’informais autrement qu’avec les médias mainstream – et je me faisais traiter de complotiste ayant des obsessions délirantes (sic) !!!!

      Le vent tourne mais pourquoi donc aussi subitement ? Peut-être que la presse mainstream se rend compte que la population s’informe d’une manière alternative, ils ne peuvent donc pas continuer à user de leur propagande grossière et mensongère.

      En tout cas, intellectuellement, c’est une victoire qu’il faut saluer. La vérité éclate enfin, je ne pensais pas cependant qu’elle arriverait aussi tôt !

        +49

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      • Chris // 24.11.2015 à 10h57

        En tout cas, je peux affirmer que la modération du forum du Figaro s’emballe ! Toute « vérité » n’est pas bonne à dire. Petits vérités lâchées ça et là, mais surtout pas de grands déballages des fois que les Français s’indignent et le démontrent… surtout dans la perspective des prochaines élections.

          +15

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      • Charles // 24.11.2015 à 15h09

        Oui, c’est le moment de faire comprendre que Daech est fondamentalement un monstre fruit des politiques impérialistes des pays de l’OTAN et leurs dépendances. Cela permettra de le combattre efficacement, au lieu d’en prendre prétexte pour museler la démocratie en France.

        Mais il faut aussi prendre en compte pour la Syrie le facteur spécifique d’un soulèvement populaire massif contre une dictature, et massacrée par les armes.
        Pour saisir la complexité, cet entretien avec Gilbert Achcar
        http://wp.me/p5oNrG-guZ

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        • Lysbeth Lévy // 24.11.2015 à 16h46

          Excusez moi de vous demander pardon, mais Gilbert Achcar est un pion dans le plan de l’attaque contre la Syrie, mais à gauche c’est à dire du NPA : http://www.wsws.org/francais/News/2011/dec2011/syri-d01.shtml Mr Achcar a même participer aux réunion de l’ASL ceux que l’on nomme les rebelles du moins de l’élite en col blanc du début :

          « Gilbert Achcar, membre du Secrétariat unifié international pabliste, affilié au NPA, et professeur à l’Ecole d’études orientales et africaines de Londres (School of Oriental and African Studies) a publié un article dans Al Akhbar intitulé « Syrie: Militarisation, intervention militaire et l’absence de stratégie. » L’article raconte sa participation à une conférence du Comité de coordination syrienne et du Conseil national syrien (CNS) à laquelle participait Burhan Ghalioun, dirigeant du CNS les 8 et 9 octobre en Suède. Une traduction en français était affichée sur les site internet du NPA.

          Selon Achcar, « Les organisateurs de la conférence m’avaient invité pour parler sur le thème de l’intervention militaire étrangère dans la situation actuelle en Syrie. » Il a souligné que «l’opposition syrienne devait définir une position claire sur la question de l’intervention militaire étrangère, car il est évident que sa position a une influence majeure sur la perspective d’une telle intervention. »

          Achcar a fait remarquer que les puissances occidentales ne lanceraient pas d’intervention militaire en Syrie à moins que l’opposition syrienne ne la réclame. Il écrit, « La réticence que nous pouvons voir aujourd’hui de la part des Etats occidentaux et régionaux quant à une intervention directe pourrait changer demain si les demandes d’intervention faites au nom de l’opposition syrienne venaient à se multiplier. »

          Une conférence avec le CNS, qui comprend la Déclaration de Damas, soutenue par les Etats-Unis et les Frères musulmans sunnites, soutenus par la Turquie et des Etats Arabes, est le lieu où comploter une stratégie impérialiste. Par sa présence, Achcar a fait office d’agent des puissances occidentales, faisant passer au CNS le message qu’il devrait demander une intervention militaire en Syrie, ce qu’avait fait le Conseil national de transition (CNT) pour commencer la guerre en Libye début mars.

          Les Etats-Unis, les puissances européennes et leurs alliés dans la région, telles la Turquie et l’Arabie saoudite, soutiennent l’opposition syrienne formée par le CNS et son aile armée, l’Armée libre syrienne (ALS), soutenue par la Turquie. De nombreux rapports font état de ce que la Turquie et d’autres puissances régionales aident à infiltrer les forces ALS en Syrie. Les puissances occidentales cherchent à se servir du CNS pour s’emparer de l’opposition populaire à Assad, inspirée des luttes de la classe ouvrière de par le Moyen-Orient, pour remplacer Assad par un régime fantoche de droite » »

          le NPA est l’officine caution de gauche des petites affaires pas très claires du PS et Mr Achcar en est une cheville ouvrière !

          «  » http://www.inprecor.fr/article-SYRIE-Se%20r%C3%A9jouir%20du%20vote%20du%20Parlement%20britannique%20tout%20en%20soutenant%20le%20soul%C3%A8vement%20syrien?id=1515.

          De fait oui Gilbert Achcar défends les fausses révolutions arabes, qui se sont révélés des coups ‘état déguisés, comme le Maidan ukrainien, et il participe au processus de désinformations, en s’adaptant selon la situation avec une excellente réthorique du ni Assad ni Daesh, suit la narrative occidentale : http://souriahouria.com/a-qui-livrer-des-armes-en-syrie-vraie-question-ou-faux-casse-tete-par-ignace-leverrier/
          .

            +15

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    • CitizenUp // 24.11.2015 à 09h10

      Ne vous y trompez pas, il n’y a aucune raison de se réjouir outre mesure de ce papier.

      Voilà comment fonctionne le « système mediatico-politicien » actuel, je vous l’assure, vous pourrez le vérifier si vous êtes attentif.

      1. Evènement jour J-> pendant 7/10 jours unanimité, bêlements et récitations, désinformation, propagande, que cela en tout cas de visible.

      2. J+10/15j -> toujours, je dis bien toujours, une fois les ravages réalisés auprès de l’opinion publique, quelque part apparaissent une poignée de papiers qui eux abordent l’évènement de manière plus propre, déontologique journalistiquement.
      Trop tard, le formatage a été réalisé.

      Pourquoi et comment cela fonctionne t’il comme ça? Ca c’est de la vraie question.

        +60

      Alerter
    • bradest // 24.11.2015 à 14h22

      France Inter est parfois surprenante. Cette émission « Secrets d’info » a fait l’objet vendredi d’une présentation en pleine matinale, à 7h20, avec évocation du gazoduc chiite, de la responsabilité du Qatar et de l’Arabie Saoudite pour le contrer, de la nécessité de renverser Bachar dans ce but, etc.

      Il y a quelques semaines, la même émission évoquait la French American Foundation, et sa présentation matinale nommait les Young Leaders les plus connus.

        +12

      Alerter
    • LBSSO // 24.11.2015 à 16h50

      Ces informations ne sont pas le reflet d’un changement de ligne.Elles ne servent qu’à justifier des bombardements en Syrie et un alliance tactique avec la Russie.Les lignes de force reste les mêmes d’un pont de stratégique:
      -empêcher le renforcement un axe germano-russe.
      -USA:basculement vers l’Asie et leur volonté de ne pas s’engager davantage dans la région.
      -C’est l Europe qui est concernée (??) à elle de se prendre en charge grâce à l’allié anglais et la marionnette Hollande.
      -La Russie défend une ceinture Iran Syrie Liban .
      -La France a une stratégie économique(énergie) et culturelle sunnite : Arabie Saoudite,Qatar et n’a pas joué la carte iranienne grâce à Fabius.

      De par son histoire la France a pourtant l’opportunité de faire le pont entre ces intérêts contradictoires.
      Elle a une fenêtre de tir à saisir…diplomatiquement.Ici,je vous rejoins.

        +3

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      • ouranos // 26.11.2015 à 23h44

        @LBSSO : La France, un role diplomatique a jouer dans ce merdier ?… Avec comme acteurs les politiques visionnaires et charismatiques qui la (gouvernent) bradent ? Continuez, vous nous faites rire !

          +4

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    • anne jordan // 24.11.2015 à 22h49

      Mélenchon n’est pas le seul :
      http://reporterre.net/A-l-Assemblee-nationale-ces-derniers-jours-j-ai-eu-honte

      en fin d’article , vous avez la liste des quelques courageux qui n’ont pas voté la prolongation de l’E d’urgence .

        +5

      Alerter
  • Sjoberg // 24.11.2015 à 06h00

    Il y a quelques coquilles à corriger avant de diffuser cette retranscription. Comment fait-on? Y a t’il moyen de corriger directement dans le texte?

      +6

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  • Patrick Luder // 24.11.2015 à 06h41

    Publier ceci revient à lâcher une bombe dans chaque foyer français … nous allons finir par revenir au tirage au sort (ouvert à tous à partir de 15 ans) que ce soit pour le président, les ministres, les généraux et leurs conseillers ou les services de renseignements …

      +15

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    • Fabrice // 24.11.2015 à 07h10

      En quoi c’est un problème? Un enfant ne 15 n’est pas cupide, ne cherche pas le pouvoir et la domination, n’a pas peur de perdre…il veut la vie et son accomplissement le plus beau.
      Rien n’est tout blanc ou tout noir. Nous n’avons plus aucune valeur spirituelle. L’esprit loyal honnête et droit chez nous est juste un concept. Il n’y a aucune realite culturelle qui l’accompagne. Et cette fausse démocratie y est pour beaucoup….fabrique des moutons comme l’ei fabrique des fanatiques.

        +27

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    • valles // 24.11.2015 à 07h57

      Chez les membres de la tribu Peul en Afrique pour avoir accès aux débats publics il faut avoir 43 ans , avant l’ego est considéré comme trop envahissant et donc nuisible pour le bien commun.
      Cela a très bien marché pendant des millénaires avant d’être remplacé par la chienlit occidentale.

        +41

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      • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 12h23

        Le problème, avec nos riches, c’est que l’ego est « trop envahissant » toute la vie ! Cette solution ne peut pas marcher dans le monde moderne, mais c’est bien essayé. 🙂

          +16

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        • valles // 25.11.2015 à 07h51

          C’est sur, une fois les youngs leaders seuvrés au biberon de la démagogie, il n’y a plus que les camps de réhabilitation pour les remettre dans le droit chemin, je plaisante bien sur, la visite du S21 de Pol Pot m’a éclairé sur l’absurdité de ce genre de démarche.
          Je m’interesse plus a ceux qui ont préparé le biberon ou plutôt et qu’elle est leur optique quand ils y foutent du champagne a la plaçe du lait maternelle, peut-être est-ce toujours la même parabole que les aveugles de Bruegel dans le dénombrement de Bethléem, un genre d’autonettoyage par le vide.

            +2

          Alerter
    • Jeff // 24.11.2015 à 08h11

      Une bombe ? Le « tous pourris » est déjà bien partagé, ce n’est qu’un exemple de plus, à l’étranger qui plus est. La résignation et les réflexes de survie individuelle sont encore largement prépondérants à mon sens.

        +10

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  • Fabrice // 24.11.2015 à 06h59

    finalement l’EI a raison: notre démocratie….qui n’en est pas une…est une abomination.

      +33

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    • Caracole // 24.11.2015 à 07h52

      Tu vas avoir des problèmes, les fauxcialiste vont te tomber dessus. (Mais il y a de l’espoir, tu n’as pas parlé de la Russie)

        +10

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  • gabbrielle // 24.11.2015 à 07h00

    Merci à tous ceux qui nous permettent de lire cette retranscription

    Coquille(ttes) 😉 dans l’ordre du texte

    MA: QuelLE a été l’implication

    est-ce que les accents ça compte?: a travers à travers
    a main levé à main levée
    a ses recrues à ses recrues

    qui nous tous frappé frappéS

    combattants qui se rapprocheNT

    le juge MarC Trévidic

    des gens qui sont prêtS

    l »EI NE peut pas se permettre

    qui auraient renoncé(S) sans S

    ce qu’onT fait certains repentis

    (J’en suis à extrait Fehti Benslama, j’envoie et je continue sur un autre post)

      +5

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    • Pikachu // 24.11.2015 à 13h03

      Les coquilles ne sont pas que d’ordre orthographique 🙂 .. je trouve très leger de parler de multiples « erreurs » successives.. cf Brenner, sarko, Fabius.. ! ou alors « erreurs » est subtilement choisi pour eviter la censure

        +8

      Alerter
      • anne jordan // 24.11.2015 à 22h56

        oui , et aussi , l’admiration pour la politique scandinave doit être tempérée : ce sont des faits de société ( qui ne regardent que les Saoudiens eux mêmes) qui sont dénoncés ici , et non pas la corruption générale et le financement des terroristes .
        Les Scandinaves sont beaucoup trop  » droits de lhommistes  » à mon goût .
        A propos , z’avez vu  » Occupied  » sur arte ?
        ( la Norvège envahie par la Russie , sur fond d’exploitation pétrolière … )

          +5

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  • Furax // 24.11.2015 à 07h05

    selon toute vraisemblance ces journalistes n’ont fait que de faire les porte-voix des services de sécurité qui leur ont filé tout le matériau.

    Quand on est sur une radio publique dans un pays où le système politique contrôle la plupart des médias et est capable de détruire votre carrière si vous dites trop quelque chose qui contrarie trop le pouvoir (cf. Affaires du mur des cons ou du présentateur météo), on parle de « faillite ».

    Quand on recourt au dictionnaire pour qualifier les faits décrits, il y a un autre mot qui s’impose pour qualifier ces faits. Un mot qu’ils se sont interdit de prononcer.

      +17

    Alerter
  • SPlissken // 24.11.2015 à 07h33

    Moi aussi j ai halluciné quand j ai entendu ce reportage sur France Inter. Pas pour son contenu, mais pour le fait que l on dise enfin cela sur France Inter.

      +26

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  • gabbrielle // 24.11.2015 à 07h43

    suite

    une jouissance absoluE

    ceux qui sont mortS en martyr

    qui se sont former forméS

    que le monde ai connue que le monde ait connu

    MAQ: une communauté diviséE

    un des homme le plus mieux informés un des homme le mieux informé

    les combattants d’al-Quaida-Irak (qui ?) deviendra l’EI

    chefs de tribus qui quitteNT leur tribu

    maitre maître

    l’arrivéE au pouvoir

    gout goût

    le ministre des affaires étrangères prononce(NT)

    d’autres explications. Oui. EconomiqueS

    chaine chaîne de télévision

    ce qu’il répond a une journaliste à une journaliste

    Quand est -il du financement qu’en est-il

    ce que l’on dit et ce que l’on(T) fait

    des gens qui sont près a le payer prêts à le payer

    mélange de TurcS et de Saoudiens

    J’ai fait pour le mieux, avec quelques doutes et sans doute des oublis.

    Merci encore à tous ceux qui ont retranscrit, c’est passionnant.

      +7

    Alerter
  • Bobforrester // 24.11.2015 à 08h03

    Mais rien sur l implication ou le laisser faire des services ds les attentats en Europe , Madrid ou Paris. Et pourtant ils bénéficient aux castes politiques dont on oublie le rôle de sherpas de la banque et des multinationales.

      +17

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  • Georges Clounaud // 24.11.2015 à 08h10

    J’avais déjà fourni le lien dans un post vendredi dernier.

    http://www.les-crises.fr/conspirations-un-controle-democratique-des-medias-reste-a-inventer/

    J’avais alors parlé de prise de conscience dans les médias mainstream et certains en doutaient. Certes il faut rester prudent. La fabrique du consentement 2.0 reste et restera toujours redoutable. Mais je pense que l’onde de choc consécutive aux attentats touche tout particulièrement les journalistes « mainstream ». La majorité des victimes des attentats sont principalement issues de ce groupe social communément appelé « bobo ». Dans les médias, dans la communication, dans les secteurs créatifs géographiquement situés à Paris tous connaissent une victime ou un proche touché de près ou de loin par les attentats.
    Et maintenant ils sont descendus de leur nuage. L’ambiance a dû changé au « Petit Journal » depuis que certains d’entre eux ont perdu la vie lors des attaques.
    Aussi même s’ils sont depuis des années de zélés fonctionnaires du Ministère de la Pensée, les relayeurs des entrepreneurs de moral qui nous invitent à « Bien Penser », nul doute que certains doivent s’interroger maintenant : comment a-t-on pu en arriver là ?
    Passé l’émotion il en arriveront à la même conclusion que nous ici. Ils retrouveront la lucidité qu’ils avaient perdue dans le confort de leur microcosme parisien. Souhaitons qu’ils en tirent les conséquences qui s’imposent.
    Il faudra s’appuyer sur eux et sur leur position privilégiée dans le grand cirque médiatique et dans les rouages de notre ploutocratie atlantiste pour les faire exploser tous les deux. La Bataille du Rail 2.0 a commencé !

      +29

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    • Anouchka // 24.11.2015 à 09h54

      Ca me rappelle la chanson interprétée par Regiani « les loups sont entrés dans Paris » :
       » les hommes avaient perdu le goût de vivre et se foutaient de tout. Leurs mères, leurs frangins, leurs nana, pour eux c’était qu’du cinéma. Le ciel redevenait sauvage, (…) alors, les loups ont regardé vers Paris. De Croatie, de Germanie, les loups ont regardé vers Paris. Cessez de rire, charmante Elvire, les loups regardent vers Paris(…) »

        +16

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      • Anouchka // 24.11.2015 à 10h20

        Le nihilisme occidental qui prospère depuis au moins 40 ans dans notre beau pays, cette religion du « tout à l’ego » comme dit Régis Debray qui nous fait faire du relativisme culturel et du culte de l’efficacité économique la norme absolue, ce nihilisme est en train de montrer son vrai visage: la terreur indifférenciée et la violence de masse.
        Concrètement, il est temps de lutter contre l’idéologie salafiste issue du terreau saoudien comme d’autres ont lutté par le passé contre le national-socialisme issu du terreau allemand.
        Commençons déjà par boycotter l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Refusons catégoriquement d’aller en vacances au Qatar ou à Dubaï et de s’extasier devant leurs prouesses architecturales et leurs centres commerciaux. Luttons contre les investissements de ces pays en France car c’est par l’économique que débutent toutes les compromissions idéologiques qui sont elles-mêmes l’origine des meurtres de masse.

          +30

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        • Vincent // 02.12.2015 à 20h40

          > Commençons déjà par boycotter l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe.

          Et on fait comment, pour faire rouler nos voitures et nos camions, et voler nos avions?

            +1

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          • Kevin P // 03.12.2015 à 14h43

            C’est justement une fenêtre ouverte cette crise politique. Une vrais politique d’intérêt générale, irait plus loin dans la pensée. Je me suis posé la même question que vous sur le pétrole. Ca ne serais pas une partie de plaisir certes, mais le modèle économique nous impose ce mode d’énergie, ca serais un bon moyen de nous remettre en question.
            Car je reste persuader que si une gouvernance digne de ce nom s’en donne la peine, nos voitures on les fait rouler autrement en 1 ans. On est pas une génération d’abruti quand même. Déjà il existe des moyens a peaufiner. Invitons les penseur du monde, libre de toute pression lobbyste.
            De tout temps on a innové, inventé, depuis pas mal de temps la logique capitaliste empêche le développement, puisque le profit reste la ligne de mire en ce qui concerne l’énergie….
            Mais votre question est plus que légitime mais pas insurmontable.

              +3

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          • dugesclin // 04.12.2015 à 05h50

            Autant je comprend que cela serait gênant pour les actionnaires d’un groupe privé, comme Total ou pour d’éventuelles rétro-commissions à des partis politiques.
            Autant je ne comprends pas la gêne pour la France qui achèterait son pétrole ailleurs, sur le marché qui ne manque pas d’offre.

              +2

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    • anne jordan // 24.11.2015 à 23h00

      @clounaud
      bobos , vous êtes surs ?
      ou vous nous faites du Todd , 2 e service ???
      les bobos ne sont pas fans du tout du Bataclan , ni de ce genre de musique …
      des jeunes , provinciaux et parisiens sont morts , toutes classes confondues et même toute appartenance cuturelle ou religieuse !

        +8

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  • Ardèchoix // 24.11.2015 à 08h16

    Sauf exception : les médias sont le contre pouvoir, tout contre.

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    • eltrovar // 25.11.2015 à 23h00

      excellent! A force de connivence ils se sont trop rapprochés : ils sont devenus la béquille qui soutient l’estropié

        +2

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  • bluetonga // 24.11.2015 à 08h37

    Excellent. A ce détail près que le ton général est celui d’une grosse maladresse des dirigeants plutôt qu’une volonté explicite de suivre un agenda spécifique, de privilégier des intérêts privés, financiers, commerciaux. Le pétrole, le gaz, le pipeline sont à peine évoqués, alors qu’ils sont l’âme des guerres du proche-orient. Peut mieux faire.

    Aussi, j’ai cherché en vain une allusion à Israël. Quel rapport entre la Syrie, l’arc chiite au proche- et moyen-orient, la virulence rabique de Netanyahu à l’égard de l’Iran? Cui Bono quand le monde occidental se dresse contre le monde arabe? Ne pas évoquer Israël dans les guerres du proche-orient me paraît sidérant, ne fût-ce qu’en raison de son influence essentielle sur les néoconservateurs américains.

    [Modéré]

    De toute façon, bonne nouvelle. Que ce type de journalisme pointe enfin au sein MSM confirme effectivement que le pouvoir a surjoué sa main, et trop compté sur la naïveté et la passivité de ses concitoyens. Il est devenu impossible de balayer plus de mensonges sous la carpette, elle est pleine. L’abcès syrien de l’information est-il en train de crever, ou n’est-ce là qu’un épisode isolé? Nous le saurons bientôt.

      +18

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    • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 12h31

      Pas d’accord. Le pétrole, le gaz, le pipeline sont clairement évoqués, sans ambiguïté et parmi les causes premières. En revanche, c’est vrai, pas un mot sur Israël.

        +8

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      • bluetonga // 24.11.2015 à 20h46

        Bonjour Crapaud Rouge.

        Je n’ai pas dit qu’ils ne le mentionnaient pas, seulement qu’ils restaient trop discrets sur le sujet. Après cinq ans de bondieuseries droitdel’hommistes et de prêchiprêcha boboïsant, à base de Bachar le Boucher, il serait temps d’arrêter la farce et d’appeler un chat un chat : 250.000 morts en Syrie et une régression moyenâgeuse sous la botte des orques djihadistes pour que le pétrole et le gaz restent occidentaux. Point barre.

        Le ton des intervenants, aussi experts et méritants soient-ils, reste très mesuré. Nos décideurs politiques ont fait de mauvais choix, mal informés qu’ils étaient. Ben non. Ce n’est pas vrai. Ils l’on voulu, ils on opté pour le néocolonialisme, la politique de la canonnière par bronzé barbus interposés. Simplement, ils n’ont pas été assez habiles, et ça leur pète au ras du pif. Littéralement.

        Maintenant, j’arrête d’embêter les mouches. Oui, clairement, il y a un mieux. Et s’ils prennent ce ton aujourd’hui, c’est qu’ils n’ont plus trop le choix, de toute façon. On ne croit plus leurs sornettes. Personne ne croit plus leurs sornettes.

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        • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 21h43

          Que leur ton reste mesuré, c’est plutôt positif, personne n’apprécie longtemps les mots de la colère, le ton vindicatif. Le rôle des experts n’est pas d’entraîner les foules dans un sens ou dans l’autre, mais d’être des références. Une question dit effectivement que la France s’est trompée, mais la réponse est cinglante : ce n’est pas une erreur mais un choix délibéré : « extrait Pierre Conesa : “D’abord il y a eu un axe diplomatique qui a été dès le début extrêmement insistant sur le thème “notre ennemi c’est Assad”. À partir de ce moment-là, l’analyse de la crise a été monologique. Ça allait dans le sens de ce qu’avait décidé Fabius, et pas en fonction de ce qu’était la réalité du terrain. » Et l’explication de cet « axe diplomatique » vient juste après : « extrait Alain Chouet : “La réaction que j’avais en général, en rentrant de Syrie, où je venais un peu raconter ce que j’avais vu, ce que j’avais entendu, les messages qu’on avait essayé de me faire passer. La réaction, une fois, la plus caricaturale, a été “écoute tu ne vas pas nous embêter avec la Syrie, c’est même pas le PNB de la Slovénie, alors on a mieux à faire avec nos amis Qataris et Saoudiens !”« 

            +7

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          • anne jordan // 24.11.2015 à 23h12

            il ne me semble pas qu’on puisse se réjouir d’un quelconque changement de ton sur les ondes et la presse ; j’adhère à la thèse du CONTREFEU .
            ( hélas ! )
            1 des internautes viennent de le souligner : silence radio sur Israel et la Palestine .
            2 islamophobie avérée depuis une semaine , avec des amalgames effrayants
            donc : pas de quoi se réjouir pour le  » vivre ensemble  » malgré les images de bisous diffusées par certains médias !
            http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/23/les-petites-bavures-de-l-etat-d-urgence_4815803_4355770.html

            http://www.katibin.fr/2015/11/23/un-restaurant-pepper-grill-injustement-saccage-lors-dune-perquisition/

            http://www.metronews.fr/info/apres-les-attentats-de-paris-une-vingtaine-d-actes-islamophobes-recenses-en-france/moku%21iGasNBon47rQs/

            http://www.katibin.fr/2015/11/22/avignon-un-jeune-reconverti-non-voyant-perquisitionne-a-son-domicile/

            http://www.nicematin.com/nice/video-une-fillette-blessee-lors-dune-descente-du-raid-a-nice.2401142.html

            je me permets de reproduire ci dessous l’analyse d’une connaissance , militante de longue date pour la PAIX au Proche Orient :

            Analyse personnelle publiée le 16 novembre

            Ras le BOL de l’EGOCENTRISME à la française:
            je suis allée à la minute de silence, J’aurai aimé voir ces gens s’indigner pour les morts au Liban, ou pour l’avion Russe.
            Je suis une HUMANISTE et mon indignations face à la mort de civils, n’est pas à géométrie variable.
            Il faut que les français arrêtent de ce regarder le nombril. Les responsables de ce qui se passent aujourd’hui sont à la tête du pays, et étaient tous en tête de manif le 11 janvier. Notre gouvernement est fier de vendre des armes aux dictateurs du monde entier. On a refusé les Mistrals à Poutine et on les a vendus au plus grand assassin SISSI.
            Obama était le premier a s’exprimer le 13 novembre, dîtes moi qu’elle est la différence entre lui, Hollande, Netanyaou… et ceux qui ont commis ces attaques, aucunes. Les forces françaises, celles de l’OTAN, celles de la coalition, Israël, bombardent des civils, des hôpitaux, tuent des journalistes, des gens dans des mariages…la différence c’est qu’eux sont à la tête d’un Etat et d’une armée et les autres sont des gamins pommés qui ont été manipulés.
            Hollande, Valls ont déclarés « nous sommes en guerre » et oui et ça fait des années que vous êtes en guerre, en guerre, non pas pour protéger des civils mais pour défendre vos intérêts et ceux de multinationales, et malheureusement vous nous entrainez dans votre guerre, et les morts de vendredi sont vos victimes!!!!!
            Pourquoi n’avons nous pas fait 1 mn de silence pour les 131morts dans un mariage au Yémen sans parler des plus de 5000 morts dans ce pays dont les responsables sont les grands démocrates saoudiens à qui nous venons de vendre des rafales.
            Pourquoi pas 1 mn de silence pour les + de 3000 réfugiés morts à nos frontières, alors qu’ils fuyaient les bombes et le kao que nous avons créés.
            Pourquoi pas 1 mn de silence pour les + de 15 000 enfants et + de 8 000 femmes tués en Syrie.
            Pourquoi pas 1 mn de silence pour les + de 2 200 morts à Gaza .
            Pourquoi pas 1 mn de silence pour les + de 2 000 morts à Baga le 14 janvier au Nigéria …….
            la liste pourrait être longue, mais non nous français, du haut de notre piédestal, trouvons normal que le monde entier se sente français.
            Alors stop a cette hypocrisie , je le crie haut et fort, INDIGNEZ VOUS mais ne soyez pas SELECTIFS !

              +14

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            • ouranos // 27.11.2015 à 00h12

              Merci Anne pour ce cri du coeur emouvant et tellement lucide de votre connaissance. Son texte est un hommage rendu a l’Humanite sans visage qui agonise sous les bombes de l’occident barbare.

                +4

              Alerter
  • Homère d’Allore // 24.11.2015 à 08h43

    Quelqu’un a t’il des sources sur la cellule de désinformation d’Al Jazeera durant la guerre en Libye évoquée par Patrick Haimzadeh ?

      +6

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    • Julie // 24.11.2015 à 10h07

      il vous suffit de regarder la plupart des reportages des médias mainstream (et aussi aljazeera international sur youtube) sur benghazi début 2011. vous verrez des gens qui parlent un anglais parfait et constaterez leur tendance à annoncer à l’avance les évènements du lendemain…

        +8

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    • LBSSO // 24.11.2015 à 15h56

      Bonsoir Homère d’Allore
      Débuts de piste ?
      http://www.wikistrike.com/article-al-jazeera-pris-en-flagrant-delit-de-faux-reportages-92420183.html

      -« Couplées aux fatwas et aux appels au crime, la propagande, le mensonge et la désinformation n’ont pas de limites pour Al Jazeera qui va jusqu’à créer de faux massacres : celui attribué à l’armée libyenne va immédiatement engendrer la réunion du Conseil de sécurité et l’adoption de la résolution 1973 autorisant l’ingérence de l’OTAN. Il y eut aussi la mise en scène dans les studios d’Al Jazeera d’une fausse prise de Tripoli, trois jours avant la chute de la capitale libyenne. Questionné à ce sujet, Abdel Jalil, le chef du CNT, a avoué que c’était « une ruse de guerre ». Une ruse filmée dans les studios d’Al Jazeera ! La propagande et la désinformation en guise de ligne éditoriale, le canal qatari (tout comme France 24, Euronews ou CNN) n’était plus un observateur mais partie prenante du conflit libyen. »
      http://www.legrandsoir.info/al-jazeera-propagande-et-videos-fabriquees.html

      -« trois témoignages sur une réalité désavouant complètement les informations fabriquées par Al Jazeera et autres médias à la solde de l’Otan. En d’autres termes, « des tribus libyennes qui soutiennent Kadhafi, les faux mercenaires qui ne sont autres que de paisibles africains gagnant leur vie en Libye, etc ». »
      http://www.michelcollon.info/Libye-Otan-et-mediamensonge-Un.html

      -video à 7mn mais entière c’est bien….
      http://arretsurinfo.ch/video-fabriquer-lennemi-la-verite-sur-la-syrie-et-la-libye/

      PS:je n’ai pas fait de tri quant aux sites (prudence donc)

        +5

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      • Yann // 25.11.2015 à 23h28

        « PS:je n’ai pas fait de tri quant aux sites (prudence donc) »

        C’est bien le problème dans ce genre de situations, pour contrer la propagande il faut des preuves, sinon comment savoir à qui faire confiance? J’aimerais bien avoir autant de certitudes que beaucoup d’autres gens qui commentent ici, mais vu la quantité d’informations contradictoires qu’on reçoit de tous côtés sur la Syrie, l’EI, la Turquie, etc. c’est quand même compliqué…

          +2

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    • chb // 29.11.2015 à 00h15

      Lizzie Phelan a fait du beau travail en Libye. Reprise en France par des « complotistes », évidemment.

        +2

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  • Julie // 24.11.2015 à 08h52

    Quelqu’un a trouvé des détails exacts sur les attaques du Stade de France?? Le Monde en ligne est indigent. Je lis dans le Guardian que « l’unique mort » serait un chauffeur de taxi
    http://www.theguardian.com/world/2015/nov/23/manuel-colaco-dias-victim-stade-de-france-paris-attacks
    mais dans la presse égyptienne on mentionne une victime qui est toujours en soins intensifs
    http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/170533/Egypt/Politics-/Egypts-FM-in-contact-with-French-authorities-over-.aspx
    et dont il a été dit dans le même journal il y a quelques jours qu’il avait été blessé au SdF.

      +3

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  • Nerouev // 24.11.2015 à 09h01

    Beau travail, un texte à ranger comme une source.
    Je me demande ce que pensent les Saoudiens de la petite maison de pêcheur de leur roi en France.

      +8

    Alerter
  • Eric83 // 24.11.2015 à 09h41

    Ce quasi documentaire audio – retranscrit par OB et son équipe que nous remercions – permet peut-être pour la première fois aussi clairement de comprendre la situation.

    L’enchaînement – ou plutôt le déchaînement – des évènements prenant sa source dans l’invasion dramatique de l’Irak par les USA ET par le limogeage des militaires de l’armée Irakienne qui ont manifestement rejoint les groupes terroristes.

    Les peuples du monde entier remercient les USA pour ces actions hautement démocratiques et très pertinentes – puisqu’on vous dit que les USA sont la « plus grande démocratie du monde » -, ayant permis de créer le chaos au proche-orient et qui risque de nous conduire à un conflit global.

      +16

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    • MagPie // 24.11.2015 à 09h52

      Conflit global, je ne sais pas mais en tout cas les nouvelles d’aujourd’hui sont préoccupantes :
      http://www.lepoint.fr/monde/la-turquie-abat-un-avion-militaire-non-identifie-pres-de-sa-frontiere-avec-la-syrie-24-11-2015-1984232_24.php
      La Turquie aurait peut-être abattu un avion militaire russe, accuse Moscou de bombarder des villages turcophones et décide de saisir l’OTAN.

        +9

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      • Eric83 // 24.11.2015 à 11h25

        C’était à craindre, que ce soit un accident ou volontaire de la part des turcs, dans l’enchaînement des évènements qui font la cocotte-minute est en surchauffe.

        Et l’arrêt des livraisons de gaz russe, légitime ou pas, – en rétorsion au sabotage des lignes électriques desservant une partie de la Crimée – va encore faire monter la pression.

        L’escalade belliqueuse dans les conflits, pour ma part, devient de plus en plus inquiétante et préoccupante.

          +11

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  • Julie // 24.11.2015 à 09h49

    Ajoutons à cette émission exemplaire que si les caméras d’al Jazeera se sont braquées sur la Libye et la Syrie soudainement, c’est parce que les monarchies du Golfe ont eu peur d’y passer elles aussi, lorsqu’elles ont vu que la révolte grondait en particulier chez les alliés des occidentaux: Tunisie (grande amie de la France), l’Egypte (grande amie des US), car les pauvres ne supportaient plus les politiques ultra-libérales dont ils étaient les cobayes (la spéculation sur le marché des matières premières à Chicago, qui avait entraîné des hausses insupportables de certaines denrées alimentaires et l’absence d’un vrai système de remboursement des soins basé sur la répartition, en particulier).
    Et disons le clairement, il n’y a pas eu aveuglement mais décision du MAE, car quiconque parle arabe voyait bien, dès 2011, que l’essentiel des vidéos diffusées par les pseudo-ONG sur les réseaux sociaux en partenariat direct avec des cellules sur place en Syrie montrait principalement des étrangers, qui ne parlaient pas du tout l’arabe syrien.
    En Libye l’affaire a été menée différemment, en s’appuyant sur une région qui avait toujours été connue comme contestant la politique de Kadhafi (mais avec là aussi un afflux de djihadistes venus du Caire où dans la confusion générale il avait été facile de recruter des jeunes « étudiants en religions » et autres mercenaires).
    Ceux qui veulent faire l’histoire des révolutions arabes peuvent lire les billets postés sur le site de Joshua Landis (www.syriacomment.com) et les commentaires des lecteurs (qui représentent tous les bords idéologiques de ce conflit) depuis 2010.

      +13

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  • Julie // 24.11.2015 à 09h58

    Olivier, vous avez raison d’insister sur ce thème, dans la foulée des attaques du 13/11.
    Car l’enjeu c’est l’Islam de France.
    Et son influence sur l’Islam francophone (Afrique du Nord, Afrique noire). C’est bien pour ça que les monarchies wahhabites ont compris qu’il fallait infiltrer les banlieues françaises, et ceci dès le début des années 90. Pour eux cela permet de contrer avant tout le moindre soupçon de « gauchisme » qui remettrait en cause la monarchie. Ils ont éliminé ces courants au Maroc, en Algérie, en Tunisie, et parmi les Palestiniens tout au long des années 70 et 80, et ils ont naturellement continué vers les communautés qui représentaient le plus d’influence en terme de surface.

      +10

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  • Vareniky // 24.11.2015 à 10h19

    Merveille, le Français découvrent la biclycette.
    Non mais de qui se moque t on?
    Cela fait plus de quatre ans, dès le début de la guerre civile que ceux qui connaissent la Syrie, ou s’y intéressent ont tout ces éléments, c’est accessible à tous, vous n’allez pas me raconter que l’on découvre. Un livre a même écrit sur ce sujet.
    C’est l’histoire Mazarine qui recommence.
    Alors imaginer que les services secrets ne soient pas au courant est absolument impossible, avec ou sans agent sur place.
    Les agents ont fait leurs rapports en lieu et place, mais les dirigeants de ce pays n’ont pas voulu les écouter.
    C’est comme Macron qui se permet de dire nous sommes fautifs
    Non c’est toi et tes semblables de la classe dirigeante qui sont fautifs.
    Les grouillots comme nous, nous ne sommes pas responsables de prise de décision que vous avez prises.

      +22

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    • Vareniky // 24.11.2015 à 10h45

      En résumé les journalistes développent le concept de l’irresponsabilité de celui qui ne veut pas entendre.

        +6

      Alerter
    • Thierry Saladin // 24.11.2015 à 12h30

      Bonjour Vareniky,
      Vous écrivez; « Les grouillots comme nous, nous ne sommes pas responsables de prise de décision que vous avez prises. »
      Pas responsables, pas responsables…
      Comme vous y allez !
      Justement, il faut que les Français deviennent enfin responsables.
      Le bulletin de vote, c’est notre arme, à nous les électeurs.
      Il faudra bien un jour que les Français virent cette classe politique, non pas en votant pour le FN ou en s’abstenant, mais en votant blanc. Et massivement.
      Prochaine occasion:les élections régionales. C’est dans quinze jours.
      Bien à vous.
      Thierry Saladin

        +5

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      • Vareniky // 24.11.2015 à 14h53

        Aller voter, oui de toute façon il le faut, sinon cela va être supprimer et après tout cela permet de promener son chien
        Votez blanc et avec quelle lessive?
        omo, la lessive arc en ciel
        dash, celle qui lave plus noire
        bonux, celle du cadeau surprise
        Quand cette gadgetisation de la vie politique va elle cesser?
        Non votre destin vous l’avez en main, avec notre coeur, votre esprit, votre famille restreinte et élargie, votre éducation, surtout ne pas perdre votre humanité et ne pas diffuser la haine.
        Construire un monde centrifuge et non centripète.

          +4

        Alerter
      • Krystyna Hawrot // 24.11.2015 à 21h05

        C’est vrai.Moi j »aurais juste aimé que les gens s’intéressent à un peu plus à ce qui se passe ailleurs qu’en France. Qu’ils cessent de prendre pour un con celui ou celle qui s’intéresse à autre chose qu’à la conso et son dernier Iphone.

        Combien de fois on m’a dit, dans les fameuses discussions dans les bars, les restaus de Paris, même dans le milieux bobo associatif « laisses tomber, tu fais chier, jouis de la vie, oublie tout ça! »
        Ca fait 20 ans que ça dure! Quand j’étais étudiante (à Paris 1 Panthéon Sorbonne, en relations internationales, donc excusez du peu, on demande aux étudiants de s’intéresser un peu au monde!) et que désespérée je leur racontais la destruction des Etats d’Europe de l’Est, le calvaire de la Yougoslavie, la destruction préoccupante de l’état albanais par les mafias en 1997, on me répondait « ce que t’es lourde! oublies tout ça! »

        Il serait temps que les Français regardent autre chose que TF1, qu’ils lisent un peu par exemple – les bibliothèques publiques regorgent de livres gratuits! Ceux de Jacques Sapir sur la Russie par exemple!

        Mais non,on encourage les gens à s’abrutir et on se moque de celui qui s’intéresse un peu et a un peu de culture, voyage un peu (non pas en voyage touristique organisé mais tout seul, en bus et train pour voir comment les gens vivent vraiment, pourtant c’est pas compliqué…)

          +12

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      • anne jordan // 24.11.2015 à 23h21

        autre option ( pour le vote , si vous tenez absolument  » à faire votre devoir  » = à montrer votre binette dans les bureaux où vous êtes connus )
        glisser dans l’enveloppe UN CARTON ROUGE !
        ( c’est l’idée du M’Pep)

          +2

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        • chb // 29.11.2015 à 00h27

          Sans vouloir doucher votre enthousiasme, Anne Jordan :
          voter blanc ou carton rouge, ou aller à la pêche, ça a exactement le même impact sur la répartition des fauteuils. Le Mpep, bien sympa par certains côtés, a sûrement une trésorerie trop faible pour exister autrement que par une telle pirouette. Et qui va les compter, les cartons rouges, dans les poubelles des bureaux de vote ?

            +0

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  • Dami1 // 24.11.2015 à 10h20

    Superbe travail !!!
    Dur d être plus clair.
    Pendant ce temps les turcs abattent un avion russe………

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  • Patrick-Louis Vincent // 24.11.2015 à 10h20

    Excellent tour d’horizon. Toutefois, il y a quelques exagérations et des ombres au tableau.
    D’abord, je suis très étonné de lire que l’ancienne armée de Saddam Hussein aurait fourni 200 000 hommes à l’Etat Islamique. C’est oublier un peu vite que l’armée irakienne a été complètement éradiquée par l’armée américaine. Ce qui est sûr, c’est que une partie de l’état-major de l’armée de Saddam Hussein encadre l’armée de l’état islamique, ce qui n’est pas la même chose. Cet encadrement n’est d’ailleurs pas islamiste. Xavier Raufer a dit que les 50 plus hauts gradés de l’Etat Islamique sont tous laïcs. Ce ne sont que les circonstances qui font qu’ils encadrent l’armée islamique.

    Ceci confirme du reste que l’armée islamiste n’est qu’un ensemble de mercenaires, comme l’a expliqué Vladimir Poutine à l’ONU, composés d’une quarantaine de pays d’origine (Tchéchènes, Pakistanais, Arabes, Européens…). Ils sont et seront bien payés tant que l’Etat Islamique aura des financements. Si l’Arabie Saoudite et le Qatar ne financent plus, il reste le pétrole, l’impôt, notamment des dhimmis, le trafic de drogue, le trafic des oeuvres d’art, la vente de coton, les réserves d’or (sur laquelle l’Etat Islamique s’appuie pour battre sa propre monnaie), le bitcoin, le trafic d’êtres humains (esclavage). Il y a donc encore beaucoup à faire.

    Un autre point n’est pas évoqué, c’est l’importance de l’engagement de l’aviation russe. Peut-être l’article est-il antérieur au début de l’intervention. L’aviation russe fait « du bon boulot » pour paraphraser notre ministre de la guerre. Sa décision récente de détruire l’oléoduc mobile entre les champs de production de pétrole en Syrie et les raffineries en Irak (plus de 500 camions- citerne détruits) vont dans la bonne direction (auxquels s’ajoutent une centaine de camions- citerne détruits par l’aviation américaine qui se réveille lentement).

    Mais ce n’est pas suffisant. L’Etat islamique aura toujours des centres de financement tant que Mossoul ne sera pas repris. Ce sera probablement l’objectif final de la Russie et des EU.

    Quant aux prises de décisions de Laurent Fabius, il me semble que l’on ne peut pas les expliquer sans prendre en considération la position de l’Etat d’Israël dans cette affaire. Le calife Al Bagdadi a déclaré, dès le début de son califat, que son objectif n’était pas de s’en prendre à Israël. Moshe Yaalon, le ministre actuel de la Défense de l’Etat d’Israël, a déclaré tout récemment qu’Israël n’avait rien à redouter de l’Etat Islamique. Et pour cause ! Israël n’a qu’une obsession, la création du Grand Israël. Et cela passe par l’annexion d’une partie de la Syrie, si possible la partie qui contient les puits de pétrole. Comme c’est également la volonté de l’arabie Saoudite de détruire l’Etat syrien pour affaiblir l’Iran chïïte, Israël est devenu un allié objectif de l’Arabie Saoudite et un allié objectif de l’Etat Islamique. Comme le gouvernement français, à son sommet, n’a rien à refuser à l’Etat d’Israël, l’on comprend mieux les positions de Laurent Fabius qui défient l’entendement. L’idéologie, chez les socialistes, priment toujours sur la réalité des faits. Et, aujourd’hui, ce sont les Français de base qui payent les pots cassés.

    J’ajoute qu’il y a tout lieu de s’inquiéter pour la suite des évènements. Lorsque l’on lit la presse israélienne, il est de plus en plus question d’une éventuelle attaque « préventive » de l’armée israélienne contre l’Iran. Cette hypothèse devient de plus en plus plausible si l’Arabie Saoudite continue à se dégonfler et si le Califat commence à fondre en allant de défaites en défaites militaires, sans argent pour se reconstituer et payer ses mercenaires. Israël ne peut pas laisser la Syrie avec un gouvernement allié à l’Iran. Alors, quelle sera la position du gouvernement français si Israël attaque l’Iran. Continuera-t-il sa politique étrangère de suivisme ? et que fera l’OTAN dont Israël fait partie ? Soutiendra-t-il Israël alors que les EU veulent une normalisation des relations avec l’Iran ?

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    • Joséphine // 24.11.2015 à 14h23

      « L’idéologie, chez les socialistes, priment toujours sur la réalité des faits. »: d’abord, les autres partis sont tout autant idéologues, et la réalité est toujours regardée sous un angle ou un autre, ce qui s’appelle un point de vue; secundo, je ne vois pas de quelle idéologie relèvent les agissements de notre ministre des affaires étrangères? aveuglement, croyance, oui, mais à quelle idéologie (de « idée » ou « idéal ») ça renvoie?

        +5

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  • interlibre // 24.11.2015 à 10h23

    La Turquie vient d’abattre un avion Russe qui « aurait » violé son espace aérien.
    http://www.lepoint.fr/monde/la-turquie-a-abattu-un-avion-militaire-russe-pres-de-sa-frontiere-syrienne-24-11-2015-1984245_24.php

    Cet événement ainsi que la coupure d’électricité de la Crimée me donne la gerbe.
    Quelque soit la réponse Russe on va avoir droit à un florilège de propagande et de réécriture d’Histoire dans les jours qui viennent.

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    • Patrick-Louis Vincent // 24.11.2015 à 13h10

      cet évènement montre surtout dans quel camp se situe le Frère Musulman Erdogan.

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  • Betty // 24.11.2015 à 10h29

    https://www.youtube.com/watch?v=Euv2s6xs_gg

    2012 – Michel COLLON – Journaliste

    Prendre le contrôle de l’Irak, l’Iran, Lybie, Syrie, Liban, Somalie, Soudan: planifié par les E.U.A. …entre autres.

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  • dugesclin // 24.11.2015 à 10h47

    Les « explosables » se disent « inrimassi » ou « inri-messi » ?

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    • Manant // 24.11.2015 à 12h16

      inghimassi est la transcription correcte.

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  • Maheo Katherine // 24.11.2015 à 10h58

    bon article ! tout est clair et le double jeux des parties en présence est évidente
    combien le pétrôle aura t’il fait de victimes dans le monde? des millions
    Hollande savait depuis aout qu’une agression de grande Ampleur allait se faire dans une salle de concert
    Pourquoi n’a t’il pas protégé ces dernières?
    Nous sommes tellement manipulés…ces journalistes devraient passer au 20H
    mais LA VERITE est bien trop cruelle

      +6

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  • step2 // 24.11.2015 à 11h01

    comme introduction à cet article, il y a ceci :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2015/10/27/comprendre-la-situation-en-syrie-en-5-minutes_4798012_3218.html
    oui, je sais c’est le monde.
    Mais il poste certaines bases correctement hormis le silence assourdissant autour de l’EI. Et pour comprendre comment un acteur « sans soutien » domine actuellement le jeu militaire, enchainer illico avec l’article objet de ce post qui titille fortement ce sujet.

      +3

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  • Le Wallon // 24.11.2015 à 11h03

    Depuis une semaine, les autorités françaises versent leur fiel contre la Belgique (et les médias de Paris, qui ne connaissent rien à la situation belge, parlent de nation belge bien que cette dernière n’a jamais existé puisqu’il y a deux nations en Belgique, la Wallonne et la Flamande) alors que la majorité des terroristes est française et que les soutiens politiques à leurs mécènes (Arabie-Saoudite, Quatar, Emirats-Arabes-Unis, Turquie, Koweit et Pakistan) sont français et américains.
    Paris se vend aux Qataris et aux Saoudiens (voir le minable PSG et toutes ces maisons closes de luxe que sont les palaces parisiens).

    Le gouvernement français et le président devrait être destitué par le Peuple Français (seul véritable souverain en démocratie) puisqu’ils ont failli jusque au bout : à protéger la population du danger, du chômage, de la peur et du besoin (telles qu’énoncées par le Vice-Président des Etats-Unis Henry Wallace). Franchement, c’est lamentable cette attitude des gouvernants français (et de certains journalistes français dont on se demande quelles études ils ont faites) de dire que ce sont les Belges qui sont les premiers responsables de la situation actuelles. Sont-ce ces mêmes Belges qui hébergèrent Khomeiny avant 1979 (Hein, Valéry !); qui s’offrent aux Saoudiens et aux Qataris telle une dame de petite vertu (eu égard à la décence, utilisons les euphémismes), qui vendent des armements à tour de bras (ça fait grimper la fortune des amis des politiques, voir de certains politiques eux-mêmes), qui soutiennent un groupe terroriste islamiste (al-nosra, filliale d’al-qaida, hein Laurent !), qui s’entourent de pays aux activités plus que louches (Turquie, Arabie-Saoudite, Qatar, Koweit, Emirats-Arabes-Unis) et qui sont, en plus, nos véritables ennemis (mortels qui plus est).

    Français, vos véritables (et authentiques) alliés sont la Russie, ce qui reste d’Etat en Syrie, les pays du Benelux, l’Allemagne (même si le syndrome du 8 mai 1945 n’est toujours pas résolu), le Royaume-Uni (qui ferait bien aussi de faire le grand nettoyage chez-lui). Voici vos alliés.

    La Turquie est devenu un état islamiste, les états de la péninsule arabiques le sont depuis des siècles et sont parmi les plus dangereux du monde.
    Et, s’il-vous-plaît, faites respecter la laïcité avec la plus grande rigueur.

    Encore une chose, pourquoi n’y a-t’il pas d’église en Arabie-Saoudite ? J’ai revu l’interview de Carmen Ben Laden (l’ex belle-soeur de qui vous savez) par Thierry Ardisson et l’une de ses réflexions était assez juste au sujet de la défense de ce que nous sommes et de ce que les Saoudiens nous imposent. Réfléchissez-y.

      +29

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    • Thierry Saladin // 24.11.2015 à 12h04

      Bonjour Le Wallon,
      Entièrement d’accord avec ce que vous avez écrit.
      Le peuple français devrait, dites-vous, destituer le gouvernement. Je dirais même qu’il devrait destituer l’ensemble de sa classe politique. Elle, qui a de très rares exceptions est impliquée dans cette faillite française sociétale, sociale, économique depuis quarante ans.
      Le fera-t-il? Rien n’est moins sûr.
      Il en a pourtant l’occasion déjà dans quelques semaines avec les élections régionales, en votant massivement blanc.
      Pas d’abstention ou de je ne sais quoi de vote protestataire à la gomme. Et encore moins le vote pour le Front national. On met une enveloppe vide dans l’urne.
      Voilà la raclée électorale que nos politiques mériteraient: des millions de votes blancs.
      Mais voilà, sauf si un tel mot d’ordre est lancé par la voie d’Internet, par la voie de ce blog et aussi des réseaux sociaux, je ne suis guère optimiste.
      Pourtant un tel geste aurait deux avantages:
      faire prendre conscience aux Français du pouvoir qu’ils ont abandonné aux politiques et qu’il va falloir se réapproprier.
      Ensuite contribuer au réveil des électeurs dans cette marche vers une prise de conscience qu’il faudra bien écrire nous-mêmes notre prochaine constitution, celle qui définira notre puissance. Je crains que la route ne soit encore longue.
      Cordialement.
      Thierry Saladin

        +7

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    • Mathieu // 24.11.2015 à 13h31

      Je suis globalement d’accord avec le début du post, mais pas trop sur la fin: le régime de Bassar, un allié? Mais vous vous rendez compte de ce qu’il a fait? Ce n’est pas parce qu’il faut rejeter l’un (l’état islamique, Al-Quaida, l’Arabie Saoudite) qu’il faut soutenir l’autre (Bachar). Bachar est un tyran sanguinaire, attaqué évidemment par une kyrielle de gens que je déteste tout autant, mais cela n’en fait pas quelqu’un de respectable.

      Je peux comprendre la position qui consiste à dire « on n’avait rien à faire là-bas », mais pas celle « il aurait fallu soutenir Bachar ».

        +0

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      • Patrick-Louis Vincent // 24.11.2015 à 14h07

        Vous tombez dans le panneau de la propagande, il est vrai, largement diffusée sur les médias papier, radiophoniques et télévisuels.

        Bachar était un homme parfaitement fréquentable jusqu’en 2011. Ses services de renseignements coopéraient avec ceux des EU, il a été invité en France au défilé du 14 juillet, et il a été invité par plusieurs médias de la télévision qui voyaient en lui un réformateur.
        Tout allait bien jusqu’au jour où il a donné la préférence à l’Iran au détriment du Qatar pour laisser traverser la Syrie d’un oléoduc reliant l’Iran à la Méditerranée. L’Iran, à l’époque, était un ennemi des EU. Cet accord était alors inacceptable. Il fallait se débarrasser de Bachar.

        Pour ce faire, rien de mieux qu’une opération sous fausse bannière. Les EU et la CIA sont passés maîtres dans ce genre d’opérations. Ils avaient l’expérience de l’Irak et de la Libye. Ils appliqueront plus tard la même stratégie en Ukraine.

        La suite, vous la connaissez. Le réformateur est devenu le tyran qui tirait sur son peuple. La propagande devient ensuite un broyeur d’opinion. L’Etat Islamique est créé. Beaucoup d’argent lui est donné pour recruter une armée de mercenaires lourdement armés.

        Bachar se retrouve donc devant une armée d’occupation. Il est en légitime défense. Son devoir, en tant que chef d’état légitime, est de repousser l’ennemi qui occupe son pays. Son armée résiste mais subit de lourdes pertes : environ 90 000 soldats tués, les prisonniers étant exécutés sommairement en dépit de toutes les conventions internationales.

        L’opération aurait pu fonctionner, comme en Libye, si la Russie n’avait décidé d’intervenir, pour sauvegarder ses intérêts. Ce fut d’abord l’empêchement des bombardements étatsuniens et français, puis, depuis le mois de septembre, de l’intervention de son aviation, et, aujourd’hui, nouvelle escalade, l’envoi de troupes russes au sol.

        Bien sûr Bachar n’est pas un grand démocrate, mais aucun pays arabe, dans la région, n’est démocrate. Et s’il ne faisait pas bon d’être emprisonné dans les prisons syriennes, il ne fait pas bon non plus de l’être dans les prisons saoudiennes, algériennes et même marocaines. Mais il faut lui reconnaître un mérite, celui de résister aux envahisseurs, ce que tout le monde ne sait pas faire (voir l’état Français pendant la dernière guerre mondiale).

        D’autre part, vous n’ignorez quand même pas le fait que les islamistes utilisent les boucliers humains et transforment les hôpitaux en entrepôts de munitions. Ceci expliquent les dégâts collatéraux. La guerre, c’est terrible, mais ce n’est pas nouveau. Personne n’a pensé à traduire devant un tribunal ceux qui ont décidé, en 1945, de détruire entièrement la ville de Dresdes, ce que la situation militaire ne nécessitait aucunement. Dans une guerre, il faut simplement être du côté du vainqueur. C’est sale ? oui, c’est sale.

          +25

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        • Vincent // 24.11.2015 à 16h56
        • claude // 30.11.2015 à 10h36

          Vous n’avez pas le droit d’affirmer que Bachar El-Assad n’est pas un grand démocrate. Vous n’avez pas le moindre début de preuve pour le démontrer.
          Il a été élu par son peuple, qui approuve donc entièrement sa politique intérieure, et le reste ne nous regarde pas. Vous n’avez pas nous la jouer droitdelhommiste, j’espère ? On est au XXIème siècle, il faut en finir avec ce genre de vieillerie hypocrite, qui n’intéresse que les bobos de gôche.

          Nous devons collaborer entièrement avec Bachar, et sans la moindre réserve.

            +0

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      • Ovuef2r // 24.11.2015 à 22h18

        Pas d’accord avec vous. Cet homme ne voulait pas devenir un dirigeant, encore moins sanguinaire. A la différence de beaucoup de tyrans sanguinaires il etait ophtalmo en Angleterre quand son frère, qui lui se destinait à diriger le pays et avait fait carrière dans l’armée, est mort dans un accident de voiture. C’est comme ça qu’il s’est retrouvé à la tête de l’état sans l’avoir cherché, ensuite il a été plus le jouet des circonstances que le maître d’œuvre d’une tragédie. Il n’a pas pu changer ce qui etait pour de multiples raisons mais il n’a rien initié pour en arriver là.
        Les tyrans sanguinaires ont ca dans le sang et font carrière dans l’armée pas la médecine.
        Enfin, depuis le début, il répète que c’est aux syriens de décider qui doit les présider, pas aux gouvernements de pays tiers. Qui ne serait pas d’accord avec ca ?

          +8

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  • francois marquet // 24.11.2015 à 11h26

    Ca y est , c’est tout chaud: l’OTAN, bras armé des néocons, a un prétexte pour intervenir militairement en Syrie(ou contre la Syrie?)
    http://www.aljazeera.com/news/2015/11/turkey-shoots-warplane-syria-border-151124081519290.html
    La réaction de la Russie est très attendue…

      +5

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    • GLEB // 24.11.2015 à 11h55

      Breaking news
      Dans le « Call of Duty » du Bilderberg, les us ont marqué un point décisif dans le déclenchement de la troisième guerre mondiale. Conformément à sa stratégie; enfin un front chaud s’entrouvre entre l’otan et la Russie, bien loin de washington.
      La « mafia des croulants » a besoin de vraiment sensations très fortes pour avoir un semblant d’érec….

        +8

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  • kleio // 24.11.2015 à 12h02

    Erdogan joue quand même très gros, parce que les chancelleries occidentales doivent quand même se mordre les doigts d’avoir misé sur le mauvais cheval. Mais je ne sais pas ce que doit faire Vladimir Vladimirovitch, à part protester et répéter que c’est un homme de paix.

      +6

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    • MagPie // 24.11.2015 à 12h25

      Tout va dépendre du sort qui sera réservé au pilote capturé…

        +5

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      • TienTien // 24.11.2015 à 17h45

        Les deux pilotes russes ont été abattus par les « gentils rebelles » que nous armons, subsidions et soutenons avant de toucher terre…

          +4

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        • magpie // 25.11.2015 à 01h06

          Tragique. Vladimir Poutine parle de « coup de poignard dans le dos ». Comme il est connu pour peser ses mots, je me demande comment cela va se traduire sur le terrain et dans les prochaines réunions internationales. Le ministre des affaires etrangeres russe, S. Lavrov a maintenu sa visite a Ankara, qui était programmée pour les prochains jours.

            +4

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          • magpie // 25.11.2015 à 01h52

            Mea culpa: M. Lavrov ne se rendra pas en Turquie. Il y a des messages qui ne peuvent pas passer par la voie diplomatique. C’est une situation déplorable…

              +4

            Alerter
  • step2 // 24.11.2015 à 12h06

     » peux tu expliciter cette histoire de pipeline ». C’est plutôt sa non réalisation pour cause de guerre qui empêcherait le sevrage non ? Et assad est génant pour le projet car le refusant pour cause d’influence russe ….

      +4

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    • ouranos // 27.11.2015 à 11h39

      @step2 : merci d’avoir releve cette imprecision et d’avoir apporte votre eclairage fort utile. L’analyse de Milsabor et la votre (succinte mais efficace) mettent en lumiere une dimension geostrategique essentielle.

        +1

      Alerter
    • ouranos // 27.11.2015 à 11h45

      J’ajouterai que les USA ont deja quelques contrarietes avec l’initiative chinoise de banque asiatique d’investissement. Les chinois veulent imposer le Yuan parmi les monnaies de reserve du FMI pour contester la supprematie du dollar.

        +3

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  • Olposoch // 24.11.2015 à 12h26

    Puuuurrééeee je ne pensais pas qu’après le teaser que j’avais écouté le matin cette émission aurait été aussi forte… J’avais donc renoncé à suivre le programme, mille mercis à Olivier d’avoir promu ces journalistes.

    Mathieu Aron, Benoit Collombat, Jacques Morin.

    Magnifique émission, de celles qui rassurent par leur qualité, beau travail des journalistes, de ceux qui font le boulot, ceux qui sont dignes de leur carte de presse, ceux pour qui la carte de presse signifie autre chose qu’un avantage fiscal dérisoire au niveau de rémunération des éditocrates comme Pascal Cohen et Pétula Clark… ceux qui ne les découpent pas pour se mettre en valeur…

    Travail qui ne fera pas bouger d’un iota les sempiternels maîtres idéologiques de la matinée la plus écoutée, qui va continuer à promouvoir les chroniqueurs préhistoriques, comme Thomas Legrand dans le domaine de la basse politique dont tout le monde aimerait bien se débarrasser, Bernard Guetta dans le domaine de la géopolitique vue du XVIè arrondissement qui héberge nombre de young leaders devenus old, les idéologues néolibéraux comme Dominique Seux dans les chroniques économiques financés par les oligarques et les contribuables…

    Matinale qui va continuer aussi à citer tous les jours dans sa revue de presse, CHAQUE PUTAIN DE JOUR, « L’Opinion », monté par un insignifiant nommé Nicolas Beytout, un « waste of space », Le guignol en question ayant pu se financer auprès de LVMH, gage de qualité à la française, qui bénéficie 24/7 des compliments du service public, on se demande encore pourquoi, et qui vient d’être récompensé par Murdoch, sûrement pour son rôle de 4ème pouvoir, par plusieurs millions encourageants…

    Je vais partager à mon niveau… merci.

      +5

    Alerter
  • Bruno // 24.11.2015 à 12h26

    http://www.lemonde.fr/international/article/2015/11/24/les-visites-compliquees-de-francois-hollande-a-washington-et-moscou_4816003_3210.html

    Tu m’étonnes duchmole que ça va être compliqué de faire semblant d’aider Poutine tout en léchant les bottes d’Obama.
    Comme disait mon moniteur d’auto-école, un grand philosophe, à propos des automobilistes qui merdaient sur la route : « Ce n’est pas après avoir fait dans son pantalon qu’on va aux toilettes. Apres c’est trop tard. Il faut aller à la douche. »

    Hollande en est à la phase douche. Il sent mauvais. Bon courage.

      +9

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  • JT // 24.11.2015 à 12h34

    La Turquie abat un avion Russe :

    http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/24/01003-20151124ARTFIG00109-la-turquie-abat-un-avion-militaire-russe-pres-de-sa-frontiere-avec-la-syrie.php

    On voudrait une guerre mondiale qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

      +17

    Alerter
    • MagPie // 24.11.2015 à 13h03

      Certes, mais je ne vois pas encore très bien comment le gouvernement français pourrait demander à ses citoyens de s’aligner devant les casernes dans une mobilisation générale pour défendre la Turquie (alliée OTAN certes, mais apparemment assez bienveillante envers l’EIIL) contre la Russie qui offre un petit chiot (+15 bonus kawaii) au raid.
      Les choses étaient peut-être confuses lors des préliminaires des deux premières guerres mondiales, mais les alliances étaient plus cohérentes, me semble t-il…

        +5

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  • FGB // 24.11.2015 à 12h47

    Chacun devrait comprendre de l’impérieuse nécessité de redessiner la carte du Moyen-Orient…

      +2

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    • bluetonga // 24.11.2015 à 20h51

      Bonjour, FGB.

      Je salue un digne représentant du camps adverse, promoteur du libre-échange (hier, sur un autre fil) et aujourd’hui du redécoupage (par les occidentaux éclairés, par le futur gouvernement mondial?) de la carte du monde.

      C’est vrai, quand tout le monde est d’accord, il n’y a pas vraiment débat.

        +4

      Alerter
  • Alae // 24.11.2015 à 13h25

    « On a quand même du mal à le comprendre. Comment, au sommet de l’État français, on ait été aussi mal informé ? Comment on a pu croire que l’ASL pouvait peser face à ces groupes djihadistes ? »

    Oui, comment ? Et comment se fait-il qu’à l’époque de l’émergence de l’EI en tant que groupe armé et constitué, la première chose qu’Obama ait trouvé à dire, c’est « nous ne les avons pas vus arriver ».
    http://time.com/3442254/obama-u-s-intelligence-isis/
    Quand on dispose de pas moins de dix-sept services de renseignements censés couvrir l’intégralité de la planète (dont les mondialement célèbres CIA et NSA) et que le Moyen Orient est censément sous microscope, dire qu’on « ne les a pas vu arriver », c’est se fiche du monde. Quant à nous, nous avons dit comme les USA, « nous étions mal informés ». Pardi.
    De la même façon, apparemment, nous ne sommes pas non plus au courant des frappes russes qui, si je me fie à ce texte, n’existent pas.

    Je cite Patrick-Louis Vincent, « Sa décision récente (de la Russie) de détruire l’oléoduc mobile entre les champs de production de pétrole en Syrie et les raffineries en Irak (plus de 500 camions- citerne détruits) vont dans la bonne direction (auxquels s’ajoutent une centaine de camions- citerne détruits par l’aviation américaine qui se réveille lentement).

    J’y ajoute une info étonnante (ou pas) : les USA préviennent les chauffeurs des camions-citernes 45 minutes avant de bombarder leurs colonnes pour qu’ils puissent se mettre à couvert. C’est, paraît-il, pour « sauvegarder les vies des chauffeurs civils ». Des chauffeurs « civils » qui, rappelons-le, sont salariés par Daesh (mais peut-être « à l’insu de leur plein gré » ?).
    http://www.zerohedge.com/news/2015-11-23/get-out-your-trucks-and-run-away-us-gives-isis-45-minute-warning-oil-tanker-strikes

      +9

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  • Julian // 24.11.2015 à 13h27

    J’espère que les familles des 130 morts et des 450 blessés demanderont que soient traduits devant la Haute Cour, pour intelligence avec l’ennemi ( les groupes prétendus modérés à qui ont été fournis des armes, faux nez d’Al Nosra):

    Laurent Fabius
    Manuel Valls
    François Hollande

      +17

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    • Cédric // 24.11.2015 à 15h32

      vous pouvez espérer longtemps.

        +7

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  • Jeanne L // 24.11.2015 à 13h49

    Je me dis que peut-être en descendant l’avion russe, les Turcs se sont acheté leur billet d’entrée dans l’UE .
    Un bienfait étant toujours récompensé …
    En attendant, après les Tatars de Crimée et Pravy sector contre les pylônes, les Baltes qui refusent de participer à toute coalition contre l’Ei ont voit très clairement qui continue d’être l’ennemi de nos dirigeants.

      +8

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    • Jeanne L // 24.11.2015 à 13h57

      PS: Il me semble avoir vu passer que les Turcs il y a quelques mois ont déclaré avoir élargi leur espace aérien de 10km à l’intérieur des frontières Syriennes.
      Est-ce à partir de cela qu’ils se sont crû autorisés à abattre cet avion qui luttait contre l’Ei et les autres groupes terroristes,pour le rétablissement de la souveraineté de l’Etat syrien.
      On aimerait connaître les arguments lors de la réunion au conseil de sécurité qui va avoir lieudans les heures qui viennent.

        +15

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      • daniel // 24.11.2015 à 21h53

        Jeanne L Le 24 novembre 2015 à 13h57
        Remarque très importante.
        J’avais entendu 5 km; malheureusement source oubliée.
        Si je me souviens bien, c’était présenté comme une mesure anti-kurde…

          +4

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  • Alter // 24.11.2015 à 13h53

    Excellente émission. Au moins on sait d’où vient le monstre DAESH, et les responsabilités multiples de chacun, aussi que certains lignes de rupture pas vraiment franche.

    Ainsi résumé :

    « Les États-Unis qui ont déstabilisé l’Irak, les pays du Golfe qui ont financé des mouvements djihadistes, la France qui a joué les rebelles contre le pouvoir syrien sans voir qui elle avait véritablement en face d’elle et la Turquie qui laisse prospérer les trafics sur son territoire. »
    Les Etats n’ont que des intérêts…

    Pour ceux qui doutent encore que le pic pétrolier conventionnel de 2006 va continuer à produire ses guerres et ses crises, rappelez vous cette émission. Les enjeux sont inouïs.
    A un moment donné, l’Occident attaquera les pays du Golfe, car l’Irak, la Libye, la Syrie ne sont qu’un début.

      +4

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  • EAUX TROUBLES // 24.11.2015 à 14h36

    En complément :

    Pepe Escobar
    « La stratégie des USA, turbopropulsée par Obama encore récemment, consiste à bombarder l’infrastructure pétrolière syrienne (vieillissante), expropriée et exploitée par Daesh. Techniquement, elle est la propriété de Damas, autrement dit, du peuple syrien.

    Mais Washington semblait jusqu’ici davantage concerné par d’autres gens qui pourraient faire de bonnes affaires au moment de la reconstruction de l’infrastructure dévastée par le capitalisme du désastre, au cas où le plan «Assad doit partir» réussirait.

    La Russie est allée droit au but, une fois de plus. C’est le réseau de transport (les convois de camions-citernes) qu’il faut bombarder, pas l’infrastructure pétrolière. Car c’est ainsi qu’on forcera les contrebandiers à mettre fin à leur commerce.

    La principale raison pour laquelle l’administration Obama n’y a pas songé avant, c’est la Turquie. Washington a besoin d’Ankara, membre de l’Otan, pour utiliser la base aérienne d’Incirlik. La question de savoir qui profite de la contrebande de pétrole par Daesh devient alors très délicate.

    Le membre du parti socialiste turc Gursel Tekin a indiqué que le pétrole de contrebande de Daesh est exporté en Turquie par BMZ, une société maritime appartenant à nul autre que Bilal Erdogan, le fils du sultan Erdogan. Au mieux, il s’agit d’une violation de la résolution 2170 du Conseil de sécurité de l’ONU. À la lumière du message de Poutine disant qu’il sera aux trousses de toute personne ou entité facilitant les opérations de Daesh, le clan Erdogan ferait mieux de trouver d’excellentes excuses. »

    Si on pouvait sourcer la déclaration de Gursel Tekin…

      +5

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  • Gabriel RABHI // 24.11.2015 à 15h02

    Que les journalistes fassent leur travail, c’est quand même sympa… Excellent travail d’enquête. Merci à Olivier et à son équipe !

    Alors, vont-ils se faire virer pour leur enquête, comme d’autres récemment ?

      +5

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  • mescalito22 // 24.11.2015 à 15h02

    Pendant qu’on amuse le tapis du populo décérébré par une semaine de forcing émotionnel et de propagande d’état, La résolution 2249 de l’ONU qui vient d’entrer en application, suspend la souveraineté de la Syrie et de l’Irak dans l’indifférence générale.
    Le texte intégral (verbatim) de la résolution ici >
    http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2015/11/21/daesh-onu-isis-resolution-2249-15116.html
    Un p’tit récap pour les « feignants » >
    « La résolution 2249 ne se réfère certes pas explicitement au chapitre VII de la Charte de l’ONU, ce qui laisse certains commentateurs dire qu’elle n’autorise donc pas l’usage de la force. Elle mentionne cependant une menace mondiale à la paix et à la sécurité internationale, ce qui revient au même puisque c’est le sujet du chapitre VII, et appelle les pays qui en ont les moyens à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour, entre autres, « éradiquer les sanctuaires » que l’EIIL s’est taillés en Irak et en Syrie, ce qui ne laisse guère de doutes sur le type de moyens à mettre en œuvre. D’ailleurs elle ne condamne ni ne distingue les opérations militaires menées avec les résultats respectifs que l’on connaît de la part d’une soixantaine de pays conduits par les États-Unis depuis quinze mois, en violation de la souveraineté de la Syrie (donc en violation de la charte de l’ONU), et de la Russie depuis deux mois à la demande de la Syrie, donc en accord avec la charte (…)
    Dans sa présentation du projet la France avait insisté pour qualifier les attentats mahométans de Paris d’« acte de guerre », ce qui équivalait à une reconnaissance de l’État islamique en Irak et au Levant comme sujet de droit international. Elle n’a pas totalement obtenu gain de cause puisque cela a été requalifié en « menace contre la paix et la sécurité internationale ». Les États-Unis aussi ont perdu un point puisqu’ils s’étaient opposés récemment à un projet de résolution présenté par la Russie pour, notamment, qualifier le front Al-Nosra d’organisation terroriste, ce que les États-Unis refusaient formellement, et qui figure dans la résolution 2249, laquelle cite nommément le front Al-Nosra au même titre que l’EIIL (…)
    LE PLUS GRAVE:
    « Mais, surtout, la résolution 2249 suspend la souveraineté de la Syrie et de l’Irak, puisqu’elle ne mentionne pas leurs gouvernements ni la nécessité de les associer à ce que l’on entreprendra sur leurs territoires nationaux. Les pays qui en ont les moyens sont encouragés à engager des campagnes militaires « dans les zones contrôlées par l’EIIL en Irak et en Syrie » en ignorant totalement ces deux pays, leurs gouvernements et leurs frontières. Afin que les choses soient bien claires, dans son discours d’explication des raisons pour lesquelles les États-Unis votaient en faveur de cette résolution, l’ambassadrice états-unienne Michele Sison mentionne avec insistance l’urgence de procéder à un changement de régime en Syrie. »

    Voilà ce qui se cache réellement derrière la résolution 2249 du Conseil de sécurité de l’ONU : sous le prétexte de quelques attentats terroristes, c’est la reconnaissance de l’État islamique en Irak et au Levant comme acteur international, l’intensification de la guerre contre la Syrie, l’enregistrement de sa perte de contrôle d’une partie de son territoire, et la suspension de sa souveraineté sur l’ensemble de celui-ci.

    Question subsidiaire: COMMENT LES RUSSES ONT-ILS PU LAISSER PASSER CA?
    Ca vous rappelle quelque-chose du passé récent de La Libye aujourd’hui défunte?
    M’EST-AVIS QU’ILS VONT BIENTÖT LE REGRETTER xDDD

      +9

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    • Lysbeth Lévy // 24.11.2015 à 15h20

      c’est fait ! Poutine vient de déclarer que « c’est un coup de poignard dans le dos », alors que l’avion russe a été abattu ainsi qu’un pilote, il y aurait eu accord aussi entre fabius et le ministre turc qui a dit qu’il fallait bien que son pays se défende :

      http://www.rts.ch/info/monde/7279618-la-turquie-se-met-la-russie-a-dos-apres-avoir-abattu-un-de-ses-avions.html

      http://www.humanite.fr/laurent-fabius-dans-les-pas-dahmet-davutoglu-556860
      La Turquie étant un ami de l’EIL je doute qu’elle laisse la Russie tuer ces « bons rebelles » selon la formule bien connue….

        +8

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    • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 15h52

      « COMMENT LES RUSSES ONT-ILS PU LAISSER PASSER CA? » : difficile de faire autrement puisqu’ils demandaient une large coalition contre Daesh. Je pense qu’ils ont obtenu des accords militaires pour ne pas se taper les uns sur les autres. Mais la Turquie n’a pas l’air d’être d’accord : chercherait-elle à faire foirer les plans russes ? En tout cas, c’est très dangereux, car les résolutions de l’ONU, les Occidentaux s’assoient dessus si besoin pressant…

        +8

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      • Alae // 24.11.2015 à 16h17

        Selon ce que j’ai, la résolution 2249, tout en demandant « toutes les mesures nécessaires », n’autorise pas le recours à la force. Il lui aurait fallu pour cela invoquer le chapitre VII de la Charte des Nations-Unies (je traduis sommairement), ce qu’elle ne fait pas.
        De plus, selon l’article, les Russes y auraient fait ajouter un appendice préservant le rôle d’Assad dans le processus de transition démocratique, ce qui signifierait que le texte ne peut pas être utilisé pour s’attaquer au gouvernement syrien.
        http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/islamic-state/12010091/UN-approves-Syria-resolution-what-does-it-mean.html
        Il semble donc que la seule chose que cette résolution autorise est le cocktail habituel de sanctions sur des Etats-voyous ou des entités privées, de sécurité renforcée, de traque internationale aux terroristes, etc.

        Que ceux qui savent prier le fassent, sivouplémerci. C’est le moment. 🙂

          +2

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        • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 17h52

          « la résolution 2249, tout en demandant “toutes les mesures nécessaires”, n’autorise pas le recours à la force » : je vous fais confiance, (jusqu’à preuve du contraire 🙂 ), mais le résultat me paraît quelque peu alambiqué, car les US comme les Français bombardent déjà Daesh en Syrie. Faut-il comprendre que bombarder Daesh en Syrie ce n’est pas bombarder la Syrie, et donc que c’est légal ?

            +2

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        • anne jordan // 24.11.2015 à 23h46

          merci , @alae !
          en vous lisant , je vais sans doute pouvoir fermer l’oeil – un peu !
          le post de @mescalito , m’avait foutu une trouille de 1e … affaire à suivre et bonne nuit à Vladimir Vladimirovitch !

            +1

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  • DVA // 24.11.2015 à 15h12

    Le Sukhoï Su-24
    Vitesse maximale, 2 320 km/h (Mach 2,18) … Le Sukhoï Su-24 (code OTAN Fencer) est un bombardier tout-temps de première ligne russe. … frappes aériennes et des vols de reconnaissance ..
    1200 km/h …donc en 5 minutes = 1200 :12= 100 km parcourus…zone survolée …
    Hmm…Hmmm…Les traces radars …à l’échelle ne font que quelques secondes d’incursion pour moi …au pis !
    Dans une déclaration publiée sur son site internet, l’état-major turc a confirmé que le chasseur-bombardier russe avait été mis en garde « dix fois en l’espace de cinq minutes ».

    La Syrie ne reconnait pas la souveraineté de la Turquie sur le Hatay, territoire connu à l’époque de l’Empire ottoman sous le nom de Sandjak d’Alexandrette. Alors que cette région avait été incluse lors du démembrement de l’Empire ottoman dans la Syrie mandataire placée sous la tutelle de la France, des négociations ultérieures ont abouti à une indépendance éphémère de ce territoire entre 1937 et 1938 sous le nom d’État du Hatay, puis à son rattachement à la Turquie. La Syrie ne reconnait pas cet état de fait, considérant que le Hatay fait toujours partie de son territoire national. De nos jours encore, cette région compte une forte minorité arabophone rappelant le caractère levantin de cette province turque. La frontière a été minée par la Turquie, appartenant à l’OTAN, à partir de 1954, la Syrie s’étant alliée au camp soviétique. Le minage de la frontière facilitait également le contrôle de la contrebande et la lutte contre les indépendantistes kurdes du PKK.
    Au total, près de 615 000 mines jalonnent la frontière, stérilisant environ 200 000 ha de terre1.
    Selon le traité d’Ottawa dont la Turquie est signataire, ces mines devaient être retirées avant 2014. Les modalités de déminage (armée turque, OTAN, entreprises privées) sont en cours de discussion au Parlement turc en 20091. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_la_Syrie_et_la_Turquie

      +12

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    • gabbrielle // 24.11.2015 à 16h50

      Sur CNN, carte du vol de l’avion russe et de l’incursion, sur 2 à 5 kms, en territoire turc, carte fournie par l’armée turque (en rouge l’avion, en vert la frontière).

      https://pbs.twimg.com/media/CUlkjzcWEAEOYPt.png

      Certains ont fait les calculs après les déclarations de la Turquie:

      La Turquie précise que l’avion russe a été averti 10 fois en l’espace de 5 minutes (source 1 ).
      Le trajet de l’avion russe au-dessus de la Turquie est long de 5 kms maximum (source 2).

      Si la Turquie a bien communiqué pendant le temps de survol de son territoire par l’avion russe, cela signifie que le SU24 a parcouru les 5 km en 5 mn. Il volait donc à environ 60 kmh, cqfd!

      Or un SU24 est donné pour une vitesse maximale proche des 2300 kmh (source) et ces avions ont une vitesse de croisière aux environs de 1000 kmh. On est loin des 60 kmh calculés.
      En fonction de sa ,vitesse, l’avion est resté environ 20 secondes en Turquie.

      source 1 http://www.lefigaro.fr/actualites/2015/11/24/01001-20151124LIVWWW00087-en-direct-avion-russe-abattu-Turquie-Syrie-s-24-avion-de-chasse-abattu.php

      source 2 https://www.google.fr/maps/@35.8769699,36.1516701,12z

      Depuis combien de temps la Turquie (et qui, derrière la Turquie?) cherchait un prétexte?

        +9

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      • Scytales // 24.11.2015 à 17h05

        A 60 km/h, un avion de ce type ne peut que « décrocher » (perte de portance, la portance étant la force de sustentation générée par le flux d’air sur le profil de la voilure) et s’écraser comme une pierre.

          +1

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        • gabbrielle // 24.11.2015 à 17h51

          C’est bien ce que veut démontrer par l’absurde le calcul, et par conséquent les mensonges de la Turquie.

            +5

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      • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 20h09

        Tous ces calculs sont fallacieux aussi justes soient-ils ! Il est fort possible que les Turcs aient averti l’avion russe avant la violation de leur espace aérien, car, au vu de sa trajectoire, ils pouvaient l’anticiper. Si c’est le cas, et si les pilotes russes n’ont pas changé de trajectoire, alors ils sont clairement dans leur tort. Seulement voilà, comme ils n’avaient aucun intérêt à provoquer un incident, (et encore moins à se faire descendre…), ils auraient sûrement changé de route s’ils avaient été réellement avertis. S’ils ne l’ont pas fait, c’est probablement qu’ils ne l’ont pas été. D’ailleurs, les Américains, experts en mensonges, soutiennent les Turcs, et ceux-ci se sont précipités, l’article 5 sous le bras, au bureau des pleurs de l’OTAN. Enfin, que la Turquie ait été si prompte à montrer la carte radar suggère qu’ils étaient à l’affût, guettant les pilotes russes pour pouvoir crier à la violation de leur espace aérien à la moindre occasion.

          +4

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        • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 20h20

          D’après Sputnik, (http://fr.sputniknews.com/international/20151124/1019774808/otan-turquie-russie-syrie.html), l’OTAN a refusé à la Turquie l’application de l’article 5 : « Dans cet incident, la Turquie n’est pas une partie lésée, c’est pourquoi elle ne peut pas compter sur l’article 5 de la charte de l’Otan. La Turquie est la partie qui a abattu l’avion. C’est pourquoi je ne pense pas qu’elle réussisse à faire passer ses projets au Conseil de l’Otan. On sait qu’elle tente aujourd’hui par tous les moyens d’empêcher le transfert aux forces kurdes du contrôle des territoires du nord de la Syrie. » Il semble que la ficelle d’Erdogan était trop grosse, même pour l’OTAN. Et l’analyse de Sapir, (http://russeurope.hypotheses.org/4495), laisse entendre qu’Erdogan est vraiment léger : il viole toujours les jours les espaces aériens grec et chypriote…

            +4

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  • Nico 13 // 24.11.2015 à 15h46

    Merci à tous ceux (et en particulier Mme Merkel) qui se sont rapprochés d’Erdogan dernièrement.
    Comme par hasard, la Turquie abat un avion Russe peu de temps après que la Russie ait découvert l’achat de pétrole à l’EI.
    Faudra vraiment un jour mettre un contrepoids en face de cette « bonne femme » qu’est Mme Merkel.

      +14

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  • Hellebora // 24.11.2015 à 15h51

    La ruse perverse d’Erdogan qui lui permet de prétendre que le jet russe a violé l’espace aérien de la Turquie : la frontière à laquelle il se réfère est bidon ! (Désolé; j’ai pas le temps de traduire pour l’instant) : http://www.globalresearch.ca/russia-violated-turkish-airspace-because-turkey-moved-its-border/5480430

      +8

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    • Crapaud Rouge // 24.11.2015 à 16h06

      Elle n’est pas bidon mais contestée, nuance. Voir commentaire (intéressant) ci-dessus.

        +6

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  • Sylvain // 24.11.2015 à 15h52

    Bravo et merci pour ce travail.

      +1

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  • Astatruc // 24.11.2015 à 16h01

    Bonjour Julie,
    j’ai une lecture différente de la vôtre: « et la question du refus des pays du Golfe d’accueillir des réfugiés « , vu la politique de ces pays, il n’est pas étonnant que les réfugiés n’aient pas du tout envie d’y aller, vous ne croyez pas?

      +2

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  • Julie // 24.11.2015 à 16h11

    Un écueil de cette émission c’est de prétendre que les candidats au suicide sont formés dans un cadre religieux, et de ne pas mentionner le captagon et les drogues qui circulent parmi les djihadistes
    Il y a autant de voyous parmi les réfugiés que dans n’importe quel groupe humain. Il ne faut pas oublier que les « héros » de Daesh sont des petites frappes qui ont tous été condamné pour stupéfiants, braquage, etc. Les frères Abdesalam ont tenu un bar à Bruxelles où les drogues s’échangeaient en toute liberté (cf. article Libération), les autres ont tous fait de la prison ou été condamnés pour différents délits de droit commun. Il en va de même chez les Syriens.

      +1

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  • Kevin P // 24.11.2015 à 16h21

    Un petit élément amusant, enfin amusant…
    Un petite organigramme du bureau d’amitier franco Arabie Saoudite, à l’Assemblée National :

    http://www2.assemblee-nationale.fr/instances/fiche/OMC_PO675805?hash=a2672355-cd40-4666-9645-917492f923f1

    Regardez aussi celui du groupe d’amitié avec le Qatar, vous y trouverez pas mal de gens qui sont invité partout en ce moment pour nous expliqué comment on dois combattre les méchant, nous les gentils….

    Encore une fois merci aux crises, pour les informations en ce moment.

      +2

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