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2.novembre.20152.11.2015 // Les Crises

Le déclin des intellectuels français par Sudhir Hazareesingh

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Par SUDHIR HAZAREESINGH

Source : Politico, le 22/09/2015

Michel Houellebecq

Paris a cessé d’être un centre majeur d’innovation dans les sciences humaines et sociales.

Une des inventions les plus caractéristiques de la culture française moderne est « l’intellectuel ».

En France, les intellectuels ne sont pas seulement des experts dans leurs domaines particuliers, comme la littérature, l’art, la philosophie et l’histoire. Ils parlent aussi en termes universels et l’on attend d’eux qu’ils donnent des conseils moraux sur des questions générales, sociales et politiques. En effet, les plus éminents intellectuels français sont des figures presque sacrées, qui devinrent des symboles mondiaux des causes qu’ils ont soutenues – ainsi la puissante dénonciation de l’intolérance religieuse par Voltaire, la vibrante défense de la liberté républicaine par Rousseau, l’éloquente diatribe de Victor Hugo contre le despotisme napoléonien, le plaidoyer passionné d’Émile Zola pour la justice pendant l’Affaire Dreyfus et la courageuse défense de l’émancipation des femmes par Simone de Beauvoir.

Par-dessus tout, les intellectuels ont fourni aux Français un sentiment réconfortant de fierté nationale. Comme le dit le penseur progressiste Edgar Quinet, non sans une certaine dose de fatuité bien gauloise : « La vocation de la France est de s’employer à la gloire du monde, pour d’autres autant que pour elle, pour un idéal qui reste encore à atteindre d’humanité et de civilisation mondiale. »

* * *

Cet intellectualisme français s’est aussi manifesté à travers un éblouissant éventail de théories sur la connaissance, la liberté et la condition humaine. Les générations successives d’intellectuels modernes – la plupart d’entre eux formés à l’École Normale Supérieure de Paris – ont très vivement débattu du sens de la vie dans des livres, des articles, des pétitions, des revues et des journaux, créant au passage des systèmes philosophiques abscons comme le rationalisme, l’éclectisme, le spiritualisme, le républicanisme, le socialisme, le positivisme et l’existentialisme.

 

Cette fiévreuse activité théorique atteint son apogée dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale avec l’apparition du structuralisme, une philosophie globale qui soulignait l’importance des mythes et de l’inconscient dans la compréhension humaine. Ses principaux représentants étaient le philosophe Michel Foucault, homme de culture et d’influence, et l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, tous deux professeurs au Collège de France. Parce qu’il partageait son nom avec celui d’une célèbre marque de vêtements américains, Lévi-Strauss reçut toute sa vie des lettres lui commandant des blue-jeans.

Le symbole suprême de l’intellectuel « Rive Gauche» fut le philosophe Jean-Paul Sartre, qui mena le rôle de l’intellectuel public à son paroxysme. L’intellectuel engagé avait le devoir de se consacrer à l’activité révolutionnaire, de remettre en cause les orthodoxies et de défendre les intérêts de tous les opprimés. Le rayonnement de Sartre tient beaucoup à sa manière d’incarner l’intellectualisme français et sa promesse utopique d’un avenir radieux : son ton radical et polémique et sa célébration de l’effet purificateur du conflit, son style de vie insouciant et bohème qui rejetait délibérément les conventions de la vie bourgeoise, et son mépris affiché pour les institutions établies de son époque, qu’il s’agisse de l’État républicain, du Parti communiste, du régime colonial français en Algérie ou du système universitaire.

Voltaire

Selon ses termes, il était toujours « un traître » – et cet esprit d’anticonformisme était au centre de l’aura des intellectuels français modernes. Et bien qu’il détestât le nationalisme, Sartre contribua inconsciemment à ce sentiment français de grandeur par son incarnation de la prééminence culturelle et intellectuelle, et par sa supériorité facile. En effet, Sartre était sans aucun doute une des figures françaises les plus célèbres du 20e siècle et ses écrits et polémiques furent ardemment suivis par les élites culturelles à travers le monde, de Buenos Aires à Beyrouth.

* * *

La Rive gauche d’aujourd’hui n’est plus qu’un pâle reflet de cet éminent passé. À Saint-Germain-des-Prés, les boutiques de mode ont remplacé les entreprises de la pensée. En fait, à de rares exceptions près, comme le livre de Thomas Piketty sur le capitalisme, Paris a cessé d’être un centre majeur d’innovation en sciences humaines et sociales.

Les traits dominants de la production intellectuelle française contemporaine sont ses penchants superficiels et convenus (qu’incarne un personnage comme Bernard-Henri Lévy) et son pessimisme austère. Aujourd’hui, en France, les pamphlets en tête des ventes de littérature non-romanesque ne sont pas des œuvres offrant la promesse d’une nouvelle aube, mais de nostalgiques appels à des traditions perdues d’héroïsme, comme « Indignez Vous! » (2010) de Stéphane Hessel, et des monologues islamophobes et pleurnichards répercutant le message du Front national de Marine Le Pen sur la destruction de l’identité française.

Deux exemples récents sont « L’Identité Malheureuse » (2013) d’Alain Finkielkraut et « Le Suicide Français » d’Eric Zemmour (2014), tous deux imprégnés d’images de dégénérescence et de mort. L’œuvre la plus récente dans cette veine morbide est « Soumission » de Michel Houellebecq (2015), un roman dystopique qui met en scène l’élection d’un islamiste à la présidence française, sur fond d’une désintégration générale des valeurs des Lumières dans la société française.

* * *

Comment expliquer cette perte de repères française ? Les changements du paysage culturel environnant ont eu un impact majeur sur la confiance en soi française. La désintégration du marxisme à la fin du 20e siècle a laissé un vide qui n’a été rempli que par le post-modernisme.

Mais les écrits de gens comme Foucault, Derrida et Baudrillard aggravèrent le problème, par leur opacité délibérée, leur fétichisme du jeu de mots insignifiant et leur refus de la possibilité d’un sens objectif (la vacuité du post-modernisme est brillamment parodiée dans le dernier roman de Laurent Binet, « La septième fonction du langage », une enquête criminelle autour de la mort du philosophe Roland Barthes en 1980).

Mais la réalité française est elle-même loin d’être réconfortante. L’enseignement supérieur français, surpeuplé et sous-financé, part en lambeaux, comme l’indique le rang relativement bas des universités françaises dans le classement académique des universités mondiales de Shanghai. Le système est devenu à la fois moins méritocratique et plus technocratique, produisant une élite manifestement moins sophistiquée et intellectuellement créative que celle de ses prédécesseurs du 19e siècle et du 20e siècle : le contraste à cet égard entre Sarkozy et Hollande, qui peuvent à peine s’exprimer en français, et leurs prédécesseurs à la présidence, éloquents et cérébraux, est saisissant.

Sans doute la raison la plus importante de cette perte de dynamisme intellectuel française est le sentiment croissant qu’il y a eu un recul important de la puissance française sur la scène mondiale, dans ses dimensions basiquement matérielles, mais aussi culturelles. Dans un monde dominé politiquement par les États-Unis, culturellement par les sournois « Anglo-Saxons » et en Europe par le pouvoir économique de l’Allemagne, les Français luttent pour se réinventer.

Peu d’auteurs français contemporains – avec l’exception notable de Houellebecq – sont très connus hors de leurs frontières, pas même de récents prix Nobel comme Le Clézio et Patrick Modiano. L’idéal de la francophonie n’est qu’une coquille vide, et derrière ses beaux discours, l’organisation a peu de résonance réelle parmi les communautés francophones du monde.

Ceci explique pourquoi les intellectuels français semblent si sombres quant à leur avenir national et sont devenus d’autant plus égocentriques, et de plus en plus tournés vers leur passé national : comme l’historien français Pierre Nora l’a déclaré plus franchement, la France souffre « de provincialisme national ». Il est intéressant de noter, dans ce contexte, que ni l’effondrement du communisme dans l’ancien bloc soviétique, ni le printemps arabe, n’ont été inspirés par la pensée française – en opposition totale avec la philosophie de libération nationale qui a soutenu la lutte contre le colonialisme européen, qui fut façonnée de manière décisive par les écrits de Sartre et Fanon.

En effet, alors que l’Europe cafouille honteusement dans sa réponse collective à l’actuelle crise des réfugiés, force est d’admettre que la réaction qui a été le plus en accord avec l’héritage rousseauiste d’humanité et de fraternité cosmopolite des Lumières n’est pas venue de la France socialiste, mais de l’Allemagne chrétienne-démocrate.

Sudhir Hazareesingh est enseignant en sciences politiques au Balliol College, à Oxford. Son nouveau livre, « How the French think: an affectionate portrait of an intellectual people » [« Comment pensent les Français : un portrait affectueux d’un peuple intellectuel »], est publié par Allen Lane à Londres et Basic Books à New York. La version française est publiée par Flammarion sous le titre « Ce pays qui aime les idées ».

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Kiwixar // 02.11.2015 à 02h52

Ce déclin a peut-être tout à voir avec les merdias : ne montrer que la merde « intellectuelle » (BHL et consorts), la merde « artistique » (plug anal vert plâce Vendôme, truc de la reine à Versailles, horreurs à la FIAC), le décile le plus crétin à la « télé-réalité », les économistes les plus abscons, les politiciens les plus Hautement Traîtres… afin d’éviter que les vrais intellectuels, les vrais artistes, la vraie réalité (le jeune qui cherche du boulot, le quadra qui ne parvient ps à boucler ses fins de mois, la retraitée qui fait les poubelles pour bouffer), les vrais économistes (Sapir) et les vrais politiciens (soucieux de l’intérêt du pays et de sa population) ne puissent émerger.

Comme le chien, infantilisé, est devenu une espèce différente de celle du loup dont il est issu, nous risquons de devenir des hommes-chiens au service des hommes-loups… si nous ne résolvons pas ce problème crucial des merdias qui nous pourrissent la tête et l’avenir avec notre propre argent (subventions). Le nuage de merde continuel qu’ils diffusent obscurcit toutes les possibilités et solutions pour un monde meilleur, respectueux de l’environnement, sans guerres, permettant de profiter des progrès techniques pour ne travailler, avec plaisir, qu’un jour ou deux par semaine.

77 réactions et commentaires

  • Theillac // 02.11.2015 à 01h39

    Votre constat est vrai et très argumenté. Bravo. N’ayant pas votre savoir, je dirais que ceux qui passent pour des intellectuels, c’est à dire des gens qui nous font réfléchir, penser, analyser, ne sont que de piètres pisseurs de copie. Nous avons encore malgré tout des Edgar Morin, Régis Debray (à condition de bien s’accrocher) Bernard Stiegler, Emmanuel Todd (quand il veut bien bosser), j’en oubli surement, Piquetty dans son domaine n’est pas assez « mordant ». Quand reviendront des Voltaire, des Hugo, des Foucault, Derrida et les autres, c’est pas demain la veille et il faudra s’accommoder de ceux qui ne sont pas éblouis par les projecteurs et les pensées soudaines
    Nos scientifiques sont très bons par contre.

      +9

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    • Pastèque // 02.11.2015 à 09h28

      Voltaire est une imposture, Voltaire souhaitait une société ploutocratique dominée par les riches

      Rousseau a écrit du contrat social, proto-socialisme

      Henri Guillemin a fait une conférence pour démystifier le ploutocrate Voltaire, mais la culture populaire, l’éducation nationale nous infligent encore cette imposture..

        +49

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      • Jacko // 02.11.2015 à 16h59

        en parlant d’imposture, Sartre était pas mal aussi ! critique du bourgeois alors que plus bourgeois et plus inféodé aux systèmes dominants que lui tu meurs !

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      • gw // 02.11.2015 à 18h44

        Voltaire ploutocrate, n’en degoutez pas les autres… J’ai toujours trouvé que Rousseau n’était qu’un moralisateur barbant au possible.
        On voit bien les stigmates décrits, même dans les commentaires. Attaques ad hominem d’intellectuels morts depuis des siècles…
        Un « vrai » intellectuel, c’est quoi ? En lisant les commentaires, on dirait que c’est pour vous un intellectuel avec qui on est d’accord…
        Qu’ est ce qu’ un « intellectuel », déjà ?
        Est-il forcément médiatique ?
        Saurions nous reconnaître, l’intellectuel français (contemporain) dont la pensée sera peut-être célébrée mondialement dans 100 ans ?
        Tout me semble très relatif, et « médiatique ». On utilise rarement le mot « intellectuel » pour parler de Platon, Descartes ou Léonard de Vinci… Et on a, malheureusement, les penseurs qu’ on mérite. On critique zemmour, mais tout le monde le lit. On critique secret story, mais tout le monde regarde… Rares sont les blogs, qui ne relaient pas (en positif ou négatif), pour l’essentiel, des articles de toujours les mêmes intellos médiatiques, plus ou moins, ou alors les divagations les plus farfelues – entre les deux, c’est le désert presque total, pourtant y en a des bouquins qui sortent…

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        • Pastèque // 02.11.2015 à 22h17

          le voltaire littérateur du voltaire politique est très différent!
          dans le même genre, je te conseille le pamphlet de paul lafarge sur victor hugo! derrière le mythe, victor hugo reste un ‘bourgeois’ qui a de la sympathie pour le peuple, sans pour autant aider les communards en 1871 -même s’il est vrai qu’un de ses enfants est décédé de maladie début 1871 donc il s’est absenté..

          m’enfin c’est fini, voltaire a une image ‘laudative’ dans notre société alors qu’il nous méprise, nous la cariatide..

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      • Lt Anderson // 04.11.2015 à 16h01

        Pour le bon bourgeois c’est l’archétype du « libre-penseur ».

          +1

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    • visiteur // 02.11.2015 à 14h26

      Tous les intellectuels que vous citez sont âgés de 63 (Stiegler) à 91 ans (Morin). En d’autres termes, c’est la dernière génération de « grands » d’après-guerre encore formée par des « grands » d’avant-guerre, récoltant les derniers fruits de leur oeuvre avant l’inévitable crépuscule.

      Pouvez-vous donner une liste d’intellectuels d’un calibre comparable, mais âgés, disons, de 35 à 45 ans ? Notez que qu’Emmanuel Todd a émergé avec son premier livre sur l’URSS écrit à 25 ans, et que Stiegler, après une vie mouvementée, a commencé une oeuvre de haut niveau et à obtenir une reconnaissance vers 40 ans.

      L’argument de Sudhir Hazareesingh est que, justement, il n’y en a plus.

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      • kèsse // 02.11.2015 à 16h00

        « L’argument de Sudhir Hazareesingh est que, justement, il n’y en a plus. »

        Oui, mais c’est faux ! Ce qui n’est pas visible peut néanmoins exister. Il y a dans cette analyse de M. Hazareesingh beaucoup d’approximations et de confusion. Si, on voulait aborder une telle question, il faudrait d’abord analyser ce que M. Hazareesingh appelle un intellectuel et qu’il n’a jamais défini car il n’y associe pas de définition précise, cela lui permettant de dire tout et son contraire, et surtout de vendre du papier dans des journaux moyens tout en travaillant à sa propre notoriété.

        Quelques questions tout azimuts pour étayer cette charge en règle:
        Un intellectuel doit-il promouvoir des idées politiques? Qui lui donne ce rôle et ce pouvoir?
        Quelle médiatisation offrons-nous des intellectuels? Dans quel contexte (culturel, sociétal …) peut-il intervenir? Quel part du travail des intellectuels est promu aux yeux du grand public? Qu’est qu’un expert? Quelle crédibilité accorde-t-on dans les médias aux paroles dissidentes? Comment la position de l’intellectuel à évoluer d’un point de vue historique?

        Bref, autant de question auxquelles cet article n’a pas répondu donnant une large part à la satisfaction benoîte d’entrer dans les charentaises de Francis Cabrel, la grand-mère à moustache, en chantant avec lui: « HOUUU, c’était mieux avaaaant ! ». Peut-être, mais pourquoi ? Comment ? C’est ce que ne dit ni la chanson, ni cet article.

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  • Kiwixar // 02.11.2015 à 02h52

    Ce déclin a peut-être tout à voir avec les merdias : ne montrer que la merde « intellectuelle » (BHL et consorts), la merde « artistique » (plug anal vert plâce Vendôme, truc de la reine à Versailles, horreurs à la FIAC), le décile le plus crétin à la « télé-réalité », les économistes les plus abscons, les politiciens les plus Hautement Traîtres… afin d’éviter que les vrais intellectuels, les vrais artistes, la vraie réalité (le jeune qui cherche du boulot, le quadra qui ne parvient ps à boucler ses fins de mois, la retraitée qui fait les poubelles pour bouffer), les vrais économistes (Sapir) et les vrais politiciens (soucieux de l’intérêt du pays et de sa population) ne puissent émerger.

    Comme le chien, infantilisé, est devenu une espèce différente de celle du loup dont il est issu, nous risquons de devenir des hommes-chiens au service des hommes-loups… si nous ne résolvons pas ce problème crucial des merdias qui nous pourrissent la tête et l’avenir avec notre propre argent (subventions). Le nuage de merde continuel qu’ils diffusent obscurcit toutes les possibilités et solutions pour un monde meilleur, respectueux de l’environnement, sans guerres, permettant de profiter des progrès techniques pour ne travailler, avec plaisir, qu’un jour ou deux par semaine.

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    • Alberto // 02.11.2015 à 08h44

      Le problème dans le cadre actuel est ce bout de phrase : « les vrais politiciens (soucieux de l’intérêt du pays et de sa population) »… Qui ça ?

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    • Louis JULIA // 02.11.2015 à 09h07

      Bonjour, je vous cite :  » permettant de profiter des progrès techniques pour ne travailler, avec plaisir, qu’un jour ou deux par semaine. » Franchement, croyez-vous que ce soit souhaitable? Quand les gens ont trop de temps pour eux, ils s’ennuient. Quand ils s’ennuient,ils font des conneries. Avec le parti-pris systématique actuel de « faire la fête », majoritairement synonyme de beuverie – avectoutes les conséquences que cela entraîne, dégradations, bruit, agressivité etc..- ne croyez vous pas que la vie dans les villes deviendrait bien vite invivable? C’est le seul point qui me semble litigieux dans votre intervention, car je souscris totalement à « merdias qui nous pourrissent la tête et l’avenir avec notre propre argent (subventions). Le nuage de merde continuel qu’ils diffusent obscurcit toutes les possibilités et solutions pour un monde meilleur « 

        +10

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      • kèsse // 02.11.2015 à 10h25

        Bonjour,

        J’interviens à propos de votre intervention.
        Je crois qu’il est difficile de s’exprimer sur le sujet du travail avant d’avoir démystifier la variété de ses natures. Un point d’entrée est la vidéo d’usulmaster sur Bernard friot: https://www.youtube.com/watch?v=uhg0SUYOXjw
        Je tente de m’expliquer un peu mieux … Est-ce que je travaille là? En tout cas, je fournis de l’information à une personne raisonnable qui en tirera et en créera peut-être du sens. Est-ce que des parents éduquant leurs enfants travaillent? Est-ce que quelqu’un qui balaie chez lui travaille? Est-ce qu’un écolier qui répond à des questions sur un logiciel d’apprentissage travaille? Est-ce qu’un adolescent qui peint le mur de sa chambre ou un tableau pour ses amis travaille?

        Non, je ne pense pas que l’on s’ennuie en diluant le travail, en le rendant tour à tour créatif (rédiger un article) ou altruiste (nettoyer le bureau commun). Le problème de l’ennui est bien plus en lien avec l’obligation de produire contre rémunération, de sorte que tout effort, si il n’est pas rémunéré semble nous coûter …

        Bref, à réfléchir … regarder la vidéo d’usul … sans doute la meilleure qu’il est fait!

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      • Kiwixar // 02.11.2015 à 10h33

        « Quand les gens ont trop de temps pour eux, ils s’ennuient. »

        Certains peut-être, dans notre société actuelle. Problème de formation, d’éducation (remplir des vases qui deviendront des consommateurs plutôt qu’allumer des feux pour créer des artistes). Si j’avais 6 jours de libre par semaine, j’en consacrerais bien 2 pour aider « les gens » à trouver leur passion, révéler leur talent, etc. On créerait des Van Gogh, des Beethoven, des Hugo, des artisans de génie, des cuisiniers de folie. Quel gâchis et quel satanisme, ces « 0.1% » qui se sont accaparés les progrès techniques du 20e siècle, qui étaient censés nous libérer de la servitude.

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        • ThylowZ // 02.11.2015 à 13h52

          Certes, tout ceci est louable, mais avec la propension des nôtres qui ne perçoit dans le « temps libre » que l’oisiveté et le loisir, je ne suis pas persuadé de la pertinence d’une semaine à un ou deux jours travaillés.

          Le service n’est plus une valeur véhiculée de nos jours.

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          • Alain au bar // 02.11.2015 à 14h14

            Alors :
            1) En quoi est ce que le loisir et l’oisiveté seraient condamnables ?
            2) En quoi le service (de qui, de quoi, comment, où, quand) serait il une valeur ?

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            Alerter
            • Ks // 02.11.2015 à 22h19

              Le divertissement (oisiveté, loisirs) est une des maladies de nos sociétés modernes, celles où nous avons accès à tout sans grand effort. Les progrès techniques et technologiques nous ont débarrassé de travaux et d’activités chronophages. Ce temps précieux gagné, nous le gaspillons dans des divertissements et loisirs peu qualitatifs.

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        • ago // 02.11.2015 à 22h07

          Alors on aurait du être heureux ? un bonheur fini dans le temps et l espace ? ou infini, en gardant à l esprit que la surpopulation fera peut être un jour des dégâts bien pire que nos traders/politiques/complexe militaro-industriel …. Je suis un brin mitigé sur votre conclusion.
          Epoustouflant ce Todd qui a pousse bien loin l analyse des différents systemes familiaux et de leurs implications dans l architecture mondiale.
          J ai constaté que les débats avaient/allaient encaisser une secousse electrique et que du coup on a baissé les fusibles ? La peur d offenser ? La peur ? Il a de quoi esperer qu un jour on saura remonter la pente, raide, parce qu on aura plus peur de choisir ceux qui édicteront nos lois

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      • Alain au bar // 02.11.2015 à 13h46

        « Quand les gens ont trop de temps pour eux, ils s’ennuient, ils font des conneries. »

        Dans ce cas les retraités seraient tous de sacrés déconneurs passant leur temps à ravager la France qui serait dans un triste état matériel. Ce n’est pourtant pas ce que je constate mais il vous est toujours possible de me prouver le contraire.

        Mais peut être est ce plutôt que l’oisiveté ne vous dérange pas dès lors qu’il s’agit de retraités, d’actionnaires ou d’aristocrates ? Dans ce cas ce serait du mépris de classe qui semble très en vogue dans la bonne société bienpensante en ce moment. Sans doute faut il voir dans le racisme de classe assumé l’émergence d’un nouvel avatar de la « modernité ».

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      • Emile Auguste // 02.11.2015 à 14h58

        « Quand les gens ont trop de temps pour eux, ils s’ennuient. Quand ils s’ennuient,ils font des conneries. ».

        Comment pouvez-vous savoir ce qui se passerait si chacun d’entre nous avait 5 ou 6 jours de libre dans la semaine ?

        Ne croyez-vous pas que votre affirmation est relativement arbitraire ?

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    • Nerouiev // 02.11.2015 à 10h28

      Pour nous conforter dès notre plus jeune âge dans cette position de sous hommes ils ont sorti un dessin animé « Les Minions ». Mais regardez plutôt la critique qu’il vaut mieux regarder avant :
      https://www.youtube.com/watch?v=q8sG_EM2ggk&feature=share

        +7

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      • Chris // 02.11.2015 à 11h49

        Consternant, mais fidèle à l’entreprise de déstructuration sociale en cours menée par nos maîtres anglo-saxons…
        J’aimerais bien connaître qui a financé cette merde ?

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      • Jacko // 02.11.2015 à 17h18

        Ben dis donc… Les Minions sont les nouveaux propagandistes du Mal, il fallait y penser quand même ! ça me fait hurler de rire (pour ne pas pleurer) ! Mais vous êtes sérieux là ?
        Plus benêt et plus paternaliste comme analyse tu meurs ! Vous connaissez un peu l’humour et le second degré par hasard ? Mêmes les gamins le perçoivent mieux que vous !

        Des générations nourries aux contes pour enfant remodelés à la sauce Disney, dégoulinant de bons sentiments et de bien pensance, on a vu ce que ça a donné.

        Faut arrêter de tout intellectualiser à l’extrême, façon intello français ou autres.

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        • Chris // 03.11.2015 à 10h07

          Sachant que notre environnement est le produit de nos pensées (tout de ce qui est produit a été imaginé) et que le développement d’automatismes psychosociaux est prégnant dans nos sociétés qui ne fonctionnent plus que par la manipulation (ou plutôt virtualité !) médiatique, Je ne rirais pas aussi fort, à moins que ce soit pour conjurer la peur… tel celui qui chante dans le noir pour se rassurer.
          Je vous invite à vous pencher (sans trop tomber de haut !) sur le thème de l’ingénierie sociale chez Agoravox d’Alban Dousset : https://www.youtube.com/watch?v=hIy8Q2aaUwY
          Son site :
          http://www.agoravox.fr/auteur/human-iste

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          • Jacko // 03.11.2015 à 16h49

            Je connais le docu « Les nouveaux chiens de garde », très bon d’ailleurs.

            On peut tout considérer comme de la manipulation et de la propagande, mais il y a quand même des limites non ? En tout cas, je trouve pour ma part le second degré rafraichissant.
            A force de penser comme dans le lien auquel il est fait référence sur les Minions, on ne fait plus rien et on ne produit plus rien et on intellectualise tout.
            On ne sort plus de chez soi, on devient complètement parano et paralysé. On a peur de la peur comme dirait l’autre.
            Cool… faut respirer, ça va bien se passer…

            Quand Chaplin montrait Hitler sous la forme d’un Guignol, c’était de la propagande pour le rendre sympatique peut-être ?
            C’était de l’humour et du second degré il me semble. ça fait du bien parfois d’en avoir.

            D’ailleurs les notions de Bien et de Mal sont souvent très relatives et très manipulables.
            C’est mieux d´être dans le camp des Princes, des Rois, des Grands, des Nains, des Ogres, des Sorcières, des Méchants ? Rien que ces mots renferment tout un monde de manipulation.
            A chacun de prendre un peu de recul et d’arrêter de ne vouloir que de la guimauve, du sucré et de l’édulcoré, pour soi ou pour ses enfants (qui n’ont pas besoin d’être continuellement pris pour des crétins).

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    • Libraire // 02.11.2015 à 10h55

      Ceci n’est pas un commentaire mais un (des) questionnement(s). Je ne ferai de commentaires que quand je serai plein de certitudes……..

      Le déclin tient peut être au fait que nous sommes enclin socialement à nous vautrer dans cette merde intellectuelle!?

      Sur ce blog, je vais forcément retrouver des gens qui comme moi ont exigés des médias dominants qu’ils se taisent en leur présence, si ce n’est pour dire des choses intelligentes en ce sens qu’elles élèvent. (C’est à dire que j’ai jeté la télé, la radio, et que je ne jette plus aucun œil sur les journaux qui survivent de pub + subvention) J’ai désormais, avec internet des retours grâce à ce genre de lieu sur lesquels je peu m’exprimer en réponse à l’info donnée, non pas pour exister, mais pour apporter.

      Mais force est ce constater que la majorité bienveillante qui m’entoure est peu exigeante avec elle-même , et donc exige peu de ceux qui doivent provoquer un éveil intellectuel.
      C’est la loi débilitante –Je veux parler ici de débilité au sens psychiatrique du terme. de l’offre et de la demande qui veut cela. Loi qui nous est proposée comme seule valable, voire vénérable!.

      Monsieur Julia, je pense que effectivement les temps libres risquent de crétiniser d’avantage la masse, pour la simple raison que que la médiocrité médiatique entraine vers ce gouffre régressif.

      Sauf volonté politique forte!?

      Ceci dit il est vrai qu’en cherchant un peu en dehors des média dominants, j’ai pu rencontrer intellectuellement des penseurs qui m’ont éveillés. Au fait:est-ce bien important qu’ils soient français?
      Souffrons-nous de ce fait par nationalisme exacerbé, ou par patriotisme frustré?

      Libraire est le nouveau pseudo de libriste (Moitié libraire moitié bouquiniste) rien à voir avec logiciel libre!
      Libraire parce que les premier libraires étaient éditeurs, imprimeurs, marchands de livres, ils maitrisaient leur industrie de A à Z. Hypothèse: la division du travail n’est-elle pas le premier vecteur de cette déculturation au profit de l’inculture?

        +7

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    • scipio // 02.11.2015 à 11h32

      « Ce déclin a peut-être tout à voir avec les merdias » dites-vous.
      C’est oublier un peu vite que ce que promeuvent les médias (ou merdias) ont aussi des spectateurs et des lecteurs.
      Par exemple si BHL n’avait pas eu durant les années 70, 80 et 90 et le début des années 2000 (la situation change semble t’il) un certains succès littéraire, c’est à dire des lecteurs qui le trouvait intelligent, le succès médiatique n’aurait pas suivi ni amplifié le succès littéraire (modeste) initiale.

      Pour ce qui est du marché de l’art, c’est encore particulier, pour vous faire une idée il faut écouter une ancienne émission de D Mermet de la bas si j’y suis intitulée « Deux réacs à la FIAC »

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      • Abdul Bashur // 02.11.2015 à 13h49

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      • Sébastien // 02.11.2015 à 19h17

        Le problème c’est que les gens mangent ce qu’on leur dit de manger sans réfléchir. C’est dans la nature humaine, soumise et paresseuse. Réfléchir, s’opposer c’est tellement fatiguant et risqué… Nous sommes bien dressés. Voilà un stéréotype-pas de genre archaïque que les gouvernements ne sont pas prêts de remettre question…
        Sinon on pourrait aussi critiquer les esclaves de s’être laisser passer les chaines aux pieds sans réagir.

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      • Lysbethe Lévy // 03.11.2015 à 08h56

        Oh vous êtes bien gentil avec BHL est son supposé « succès intellectuel », en fait si il n’était pas si riche et donc impliqué dans la vie française, il est censeur au Monde et censeur a Arte peut intervenir quand bon lui semble dans les médias dès lors qu’il en a « envie » mais de là a parler d’un succès littéraire hein …pouf pouf..bon c’est pas grâve en tout cas cela démontre le pouvoir de ce type pour la simple raison qu’il en a les moyens.

        Le tout Paris participe a ces soirées a Saint-Germain des Prés, au nom de la Règle du jeu ou pas, il est incontournable pour les politiciens de droite ou de gauche et des écrivains, journalistes vedettes ou animateurs télé :

        .http://laregledujeu.org/2010/12/02/3558/anniversaire-de-la-regle-du-jeu-les-dessous-de-la-fete/. Au Café de Flore BHL croit avoir « les fantômes » de Sartre ou Simone de Beauvoir : http://www.acrimed.org/Une-sauterie-de-BHL-au-Cafe-de-Flore-La-mediacratie-fait-la-fete

        Et oui on s’amuse à Paris la crème de ce qui a de mieux (Oops !) en France la médiacratie est là sous vos yeux ébahis et vous ne le saviez pas ?

        http://www.purepeople.com/article/polanski-bruel-delon-et-leurs-amis-ont-fete-un-bel-anniversaire-avec-bhl_a68995/1

        Oh quel ignorant mais vous êtes pas le seul ..BHL c’est la nouvelle Madame du Barry de notre temps avec ces pamoisons et ces dentelles !

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    • ThylowZ // 02.11.2015 à 14h05

      C’est aussi le signe que notre culture s’est totalement diluée. On tacle sans arrêt les tentatives de débat sur « l’identité nationale », probablement parce qu’on serre les fesses pour que ça vire pas au pugilat, mais à titre personnel je le regrette, peut-être (probablement?) naïvement, parce que je me dis que tant qu’on ne fait pas l’état des lieux de ce que l’on veut préserver, on continuera à accepter cet abandon de notre culture ou de notre « façon de faire » au profit de conneries médiatiques importées à droite à gauche.

      C’est quand même invraisemblable qu’à chaque pseudo-débat aujourd’hui, l’argument qui vient en 1er c’est : « ils font comme ça dans tel pays, on est à la traîne sur le sujet »… Ce qui est à mes yeux bien la preuve qu’on est tellement à la rue en terme d’idées et de créativité, qu’on se contente de pomper les autres, même d’un point de vue législatifs, parce que nous sommes soumis à cette histoire de compétitivité de m…

        +5

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    • Fox 23 // 02.11.2015 à 22h13

      Kiwixar, si on ne peut qu’être globalement d’accord avec votre analyse du rôle des merdias, il serait quand même sans doute bon de s’interroger sur leurs utilisateurs.
      C’est bien de définir ailleurs les responsables, c’est surtout plus confortable, mais qui oblige le pékin lambda à avaler sans le moindre esprit critique les âneries et autres mensonges déversés journellement par les merdias, en particulier télévisuels ?
      Qui l’oblige à acheter quotidien et/ou hebdomadaire qu’il est bon de posséder pour faire tendance (surtout chez les bobos) dont les journalistes mentent à longueur de colonnes ?
      Les merdias ne vivent que des faiblesses des utilisateurs.
      Vous avez la télé ? Moi pas.
      Je ne lis pas non plus la presse pourrie dont la plus grande partie est maintenant aux mains des banquiers et/:ou de l’étranger.
      Si les utilisateurs avaient le courage de ne pas ouvrir leur télé débile ou de ne pas acheter la revue à mensonges, les choses pourraient évoluer rapidement, mais c’est tellement plus tranquille de croire la version inodore, incolore et sans saveur !
      Sinon, le problème des merdias restera crucial et, SVP, évitez pour finir les envols lyriques sur la vie sans (presque) travailler, ça réduit sérieusement la bonne tenue générale de votre intervention !

        +2

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  • dufourcq // 02.11.2015 à 05h09

    Il a quand même oublié , E Todd et R Debray .

    Par ailleurs ce n’est pas nouveau ce genre d’effacement , entre la mort de Rousseau et Chateaubriand , il n’y a pas grand chose pendant près de 40 ans disons de 1780 à 1820.

    En général c’est le signe de profonds changements en cours.

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    • Pastèque // 02.11.2015 à 09h33

      Robespierre, Pour le bonheur et pour la liberté

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  • Astatruc // 02.11.2015 à 07h25

    Le choix de la mise en avant médiatique de certains auteurs est-il représentatif de la majorité des intellectuels français?

    Je vois que l’auteur dénonce un manque d’amour pour la France dont il semble, vu le ton de l’article, être lui-même la vicitme.

     » la réaction qui a été le plus en accord avec l’héritage rousseauiste d’humanité et de fraternité cosmopolite des Lumières n’est pas venue de la France socialiste, mais de l’Allemagne chrétienne-démocrate. »

    Oui, bon, l’Allemagne en profite bien de cette main d’oeuvre très bon marché, c’est d’ailleurs en partie grâce à cela qu’elle s’en sort.(très bien)

      +8

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    • kriss34 // 02.11.2015 à 08h05

      bien d’accord. Et puis la « France ‘socialiste' ».. euh, quelle France socialiste?

        +11

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  • Georges Clounaud // 02.11.2015 à 08h04

    S’il y a un déclin des intellectuels français, c’est que, à l’instar de nos gouvernants, ceux qui sont relayés par les médias dominants ont décidé de se soumettre à l’idéologie dominante libérale et au diktat étasunien.
    La France retrouvera une once d’audibilité dans la cacophonie mondiale le jour où elle décidera de retrouver sa liberté politique, et les intellectuels leur liberté de pensée, ce que fut un temps on nommait le génie français…
    On a le droit de rêver.

      +24

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  • BM // 02.11.2015 à 08h17

    Les clichés tombent drus, dans cet article.

    Manque plus que la baguette sous le bras à Sartre, et le compte y est. L’article pourrait presque s’intituler « Les intellectuels français, ces Onion Johnnies de la pensée ».

    Plus sérieusement, il y a un gros problème avec cet article, comme avec la représentation historiographique traditionnelle de la « pensée » française au 20è siècle : il gravite autour de fausses gloires.

    Les vrais penseurs, comme Julien Benda ( http://www.contreligne.eu/2012/11/julien-benda-un-clerc-pour-toutes-saisons/ ), sont passés à la trappe ; il est vrai que Benda était déjà marginalisé de son vivant même.

    Au début du 20è siècle, la France a orgueilleusement refusé le positivisme logique, et la philosophie analytique : regardez le résultat ! BHL, Houellebecq et compagnie ne sont que la conclusion logique d’un processus entamé avec Bergson. (Benda, là encore, l’avait déjà compris dès les années 1910 : https://archive.org/details/lebergsonismeouu00bend .)

      +5

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    • Outis // 02.11.2015 à 14h04

      On ne sait pas si HAZAREESINGH lit autre chose que les services de presse ou ce qu’on trouve dans les Grandes librairies (toutes propriétés des Grands éditeurs). Mais il semble effectivement qu’il ne connaît pas Julien Benda, ni actuellement des auteurs comme Michéa ou Lazzarato (et il y en a d’autres).

      Le problème en France est effectivement que l’info est contrôlée: éditeurs, presse, librairies, tout est harnaché pour tirer dans la même direction.

        +7

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  • Betula Corylus // 02.11.2015 à 08h38

    Si l’analyse déployée par l’universitaire d’Oxford marque par sa justesse, je partage l’avis de « Georges Clounaud » sur l’effacement ancillaire politique de la France et la perte de toute liberté de penser.
    Tout mot non consensuel, toute idée originale ou forte, tout discours autre que convenu sont au mieux lynchés dans les médias, au pire, et souvent, traînés devant les tribunaux. Pensons à E. Zemmour, à A. Finkelkraut ou à l’universitaire G. Pétré-Grennouilleau pour sa remarquable thèse sur « Les Traites Négrières », pour ne rien dire de l' »Aristote du Mont Saint-Michel » de Sylvain Gouguemhein contre lequel se déclenchèrent les tirs des ambassades sud-méditerranéennes et de deux colloques érigés en Assises aux attendus aussi convenus qu’affligeants.
    « Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloges flatteurs » mais sans la liberté de penser il n’est nulle grandeur.
    Gageons que le trou de l’insignifiance sera sans fond et les lendemains aussi mesquins que miséreux…. Surtout laissons dormir la pensée, son réveil serait trop dérangeant.

      +16

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    • Atdahman // 04.11.2015 à 13h53

      La controverse autour du livre « Aristote au Mont Saint Michel » n’est pas, comme vous l’insinuez, une cabale initiée par « des ambassades de pays du sud de la méditerranée », mais une critique savante et sévère du livre de Gouguenheim par des médiévistes réputés, dont Alain de Libera, qui ont en contestés la valeur scientifique.

        +2

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  • vlois // 02.11.2015 à 08h47

    Les Etats-Unis nous ont ramené la « French Theory » accompagné de son bras armé rhétorique du « gauchisme culturel » que la bande à BHL use de manière exemplaire.
    Je rejoins l’auteur, je trouve l’atmosphere intellectuelle en France étouffante sinon inquiétante. Ces prosélytes utilisent des ressorts lié à la religion ou aux régimes totalitaires du XXème siècle. En se voulant universaliste, elle excommunie, bannit, condamne à la mort social et symbolique celui qui proposerait une pensée déviante (à la manière dont Spinoza fut traité par sa communauté)… tout en se proposant comme propressiste, tolérante et ouverte, un visage acceptable et de bonne volonté.

    Finalement, pour utiliser une métaphore, cette pensée est comme une virus qui endors le système immunitaire en lui présentant les bons anticorps pour mieux pénétrer la cellule et l’infecter.

      +8

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  • couci couça // 02.11.2015 à 08h54

    JP Sartre « intellectuel rive gauche », bonjour le cliché !
    Faudrait relire son théâtre, ses romans , sa philosophie -pas facile à appréhender- ses écrits et ses engagements .
    Pour le reste il m’apparaît douteux qu’il n’y ait plus d’intellectuels véritables mais que ceux que les merdias propulsent actuellement méritent le nom d’intellectuel sans généraliser .
    Mai 68 a été aussi une période de débats intenses et tout azimut où il fallait discuter et prendre la parole et espérer .
    Les gens se rencontraient , parlaient spontanément jusqu’à plus soif en réaction à l’éteignoir et vla censure gaullistes.
    Bref peut être que le couvercle actuel sautera un jour , ce qui ne veut pas dire qu’il s’agira d’un autre mai 68 .

      +3

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    • Chris // 02.11.2015 à 12h11

      Censures gaullistes (!) ou résultat d’années de guerre, d’occupations et de dépressions économiques qui jetèrent les populations dans les broyeurs de l’ère industrielle (qu’un Chaplin illustra très bien dans ses films), créant en contre-points l’accès élargi à l’éducation supérieure, les droits des travailleurs (1936) et la Sécu (1945) ?
      J’ai vécu l’époque gaulliste : je n’ai pas souvenir de censures spécifiques, si ce n’est les violations à la morale publique de l’époque… morale dont on s’est prestement débarrassé depuis et dont nous souffrons le vide, au mieux sa difformité.
      Comment nommeriez-vous les censures actuelles ?

        +9

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  • Louise // 02.11.2015 à 09h20

    Un petit cocorico anglo saxon…… Qui décident aujourd’hui de se qui doit être lu ? L’auteur pourrait utilement se poser la question.

      +4

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  • cording // 02.11.2015 à 09h46

    La nostalgie d’un monde révolu se porte bien si j’en juge à la lecture de cet article. Eh oui, l’époque de Sartre, Foucault, Derrida entre autres est bien révolue !
    Régis Debray avait déjà fait un diagnostic semblable dans IT ou intellectuel terminal il y a quelques années. Cependant il nous reste Debray, Marcel Gauchet et Pierre Rosanvallon, Blandine Kriegel qui ont produit des oeuvres dignes d’intérêt.

      +1

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  • gerard Colin // 02.11.2015 à 10h02

    Résumons la pensée de M. Hazareesingh: « la pensée de gauche est bien, la pensée de droite est mauvaise. Je suis de gauche et je vois trop de pensée de droite. Comme je suis binaire, je ne supporte plus cela. Si Le Pen est élue, je pars aux US. »

      +9

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  • AlainCo (@alain_co) // 02.11.2015 à 10h21

    C’est la lente agonie de la domination de l’élite idéologique qui nous a mis dans le trou, nous a castré puis déprimé.
    nous embarque dans des guerres, dans des injections monétaires, des croissancs fiscales sans fin…

    cet article de Fb Huyghe explique cette fin de l’hégémonie intélectuelle
    http://www.huyghe.fr/actu_1319.htm

    je me rend compte que c’est ca qui autant en politique, en économie, que même en science, nous à mis dans le délire dépressif, étatique, malthusien…

    Piketty est un clown, et même les rare intelectuels qui tentent de sortir du moule libé+lemonde, ne sont que de pâles conservateurs de gauche ou de droite, sans réelle vision.

    le seuls qui ont une vision, sont vos ennemis ici.
    Il n’existent pas, et ne peuvent entrer dans la politique.

    la seule sortie sera par la destruction du système, son effondrement.
    J’espère que les LENR vont déclencher une prise de conscience que comme sur Daech, cette élite nous enfume.

    car pour moi c’est pas les USA qui ont créé daech mais cette élite BHL,Kouchner,Obama,Clinton, le monde, libé, NyT…
    Que j’en vienne a préférerPoutine monte qu’on est vraiment dans le trou.
    d’un autre coté les francais creusent leur trous pour y mettre de la dynamite…
    quand ca va péter, ca surprendra libé et lemonde… un peu comme les bonets rouges, mais en bien plus hérétique…

      +11

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  • cédric // 02.11.2015 à 11h24

    A regarder seulement les intellos reconnus par le pouvoir, bien sûr que la France recule. Mais si on va chercher ailleurs c’est moins sûr : je pense seulement à Pierre Rabhi et Franck Lepage. Et puis à quoi bon penser en tant que français seulement quand les défis de demain ne sont qu’internationaux : réchauffement, pollution des océans, 6e extinction, conflit

      +5

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  • NonCroyant // 02.11.2015 à 11h45

    J’aime beaucoup la douce ironie de cet article qui témoigne que le déclinisme française reste un un rayonnement de lumière froide sur le monde. mais un rayonnement qui vaut quand même qu’on s’en préoccupe. je trouve ça touchant.
    ce que j’entends c’est « vous nous manquez, on se sent seuls, un peu abandonnés. c’était mieux avant , quand vos lumières nous réchauffaient. Français ! reprenez vous !, votre déclinisme nombriliste est contagieux ! …. »
    Personne n’a donc repris le flambeau ?

      +5

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    • NonCroyant // 02.11.2015 à 11h49

      PS: pour moi, ce blog témoigne que l’esprit français est encore vivant.

        +10

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  • Bordol // 02.11.2015 à 11h59

    (Deux exemples récents sont « L’Identité Malheureuse » (2013) d’Alain Finkielkraut et « Le Suicide Français » d’Eric Zemmour (2014), tous deux imprégnés d’images de dégénérescence et de mort. L’œuvre la plus récente dans cette veine morbide est « Soumission » de Michel Houellebecq (2015), un roman dystopique qui met en scène l’élection d’un islamiste à la présidence française, sur fond d’une désintégration générale des valeurs des Lumières dans la société française.)

    Bon, ben, cet articles est bon à jeter. Désolé de le dire mais, à l’heure où un « intellectuel » comme BHL a les moyens de faire réduire l’état libyen en cendres, à l’heure où l’on ne peut percevoir la moindre trace de pitié ou le moindre signe de compassion à l’égard du peuple grec de la part de nos élites intellectuelles, et que l’on préfère insister sur Houellebecq, quitte à le mettre sur le même pieds qu’un délirant islamophobe comme Finkelkraut, alors que Houellebecq ne fait qu’un constat dans son dernier livre (loin du simplisme de ces premiers romans abordant l’islam et le monde musulman), c’est qu’on a une échelle des priorités à revoir.

    Dans Soumissions, Houellebecq propose comme suite logique au naufrage actuel de la république française, un renouveau spirituel pour le pays (par l’Islam, ou par d’autres religions), comme ça s’est souvent vu dans l’Histoire. Ce qu’il y montre n’est pas dystopique : c’est juste un changement de paradigme intellectuel. Si cet ouvrage était purement islamophobe, il décrirait des scènes de décapitations sur la place publique, le drapeau noir de Daesh flottant sur la tour Eiffel, etc.
    Or, ce n’est pas le cas. Il montre que malgré la prééminence de l’islam, les gens ne choisissent toujours pas le chemin du vote FN, il montre qu’après des décennies de soumission de nos dirigeants aux intérêts américains, vous avez dans ce roman un dirigeant qui favorise la création d’une union plus réaliste : la recréation d’une entité politique semblable à l’empire romain d’occident (grosso modo, les pays de méditerranée occidentale). On est très loin des barbus et autres égorgeurs aux yeux injectés de sang.

    Ce que ce livre montre de plus amère, c’est l’échec du féminisme, mais franchement qui dans cet échec est le plus à blâmer ? Les musulmans qui dans leur majorité ne demandent rien à personne ou certain(e)s féministes qui se sont laissé(e)s « soumettre » par le système capitaliste au point d’en être devenu des pions (les femen, Caroline F., etc.) ?

      +7

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  • Serge // 02.11.2015 à 12h57

    @Lysbethe Lévy .Finkielkraut est surtout soucieux de sa communauté .
    Mais faire croire comme vous le faites que ceux qui s’inquiètent et dénoncent la submersion migratoire et le métissage obligatoire,sont mis en avant par le système ,le pouvoir dominant du capitalisme financier et tous leurs relais politiques culturels et médiatiques ,c’est à mourir de rire !

    Il n’est pas un film,un comique,une « star » du show-bizz ,un journaleux ,un théâtreux un faiseur d’opinion qui ne nous vante pas les « bienfaits » de cette « nouvelle France »,du « vivre ensemble » .
    Tous ceux qui osent penser le contraire sont ostracisés ad Hit..rum .
    Pour ne prendre qu’un exemple ,regardez l’omniprésence des couples mixtes dans les pubs capitalistes et sur les affiches des banques .
    Tout le réel vérifiable va à l’encontre de ce que vous dites .
    C’est dire le contre-sens de vos affirmations !
    Amalgamer BHL et Zemmour ,faut oser ! Ce dernier a été viré de France 2 et de I-Télé .
    Il ne doit sa relative liberté de parole que probablement à l’appartenance communautaire que vous évoquez .
    Mais à la limite,je me contrefiche de Zemmour ,il gagne bien sa vie néanmoins .
    Ce dont je suis certain par contre,c’est que je ne suis représenté nulle part .
    Et quand une partie de la population n’est jamais représentée ,se sens mise au rencart ,un jour ou l’autre ,oui cela risque d’exploser !

      +17

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  • Serge // 02.11.2015 à 13h02

    Il y a une inconsistance logique dans les propos de cet « auteur » .
    Il constate lui-même le déclin de la France tout en dénonçant ceux qui s’inquiètent de ce déclin .
    Faudrait savoir !!

      +7

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  • Beaugrand // 02.11.2015 à 13h06

    Vu les comportements de Beauvoir et Sartre pendant l’occupation et le soutien des germanopratins à Mao et Pol Pot, y a pourtant pas de quoi être fier des intellos d’avant …

      +17

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  • Serge // 02.11.2015 à 13h12

    En plus ,j’ajouterais : trouve-t-il que le pays où il vit ,la GB ,se porte mieux ?
    Quant aux soit-disant « révolutions,printemps arabes »,tout le monde sait aujourd’hui ce que cela recouvre et signifie et qui les a « inspirés » .En effet !

      +11

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  • georges glise // 02.11.2015 à 13h31

    il y a un oubli: la pensée marxiste qui reste vivante en france, avec par exemple badiou.d’accord pour le reste, la merdialisation semble avoir tué la pensée française.

      +3

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  • theuric // 02.11.2015 à 14h20

    Le rôle des intellectuels n’est pas de proposer quelques utopies et autres rêveries.
    Il consiste essentiellement de rendre le monde compréhensible en cherchant à comprendre la réalité, d’en saisir les soubassements et de proposer ces observations à la réflexion, d’apporter des théories plutôt que de poser de quelconques vérités en sentences absolues.
    Or, faut-il tout de même qu’il puisse être entendu, sinon du plus grand nombre, du-moins de personnes qui comptes socialement.
    N’allez pas croire, et en cela je ne parle pas pour moi, la plus close des censures ne provient pas de l’oligarchie de l’époque, d’une autocratie toute puissante, d’une aristocratie triomphante ou en fin d’existence.
    Les interdits provenant de là peuvent se contourner d’une manière ou d’une autre.
    Non, la censure la plus hermétique se trouve au sein même d’une population quand, à toutes les échelles de la hiérarchie sociale, sont refusés les idées novatrices et inédites parce qu’elles rompent part trop d’avec les certitudes du moment.

      +1

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  • theuric // 02.11.2015 à 14h39

    Toutefois, je suis désappointé de l’approche de SUDHIR HAZAREESINGH.
    De le lire je me demandais constamment s’il faisait preuve de regret ou de contentement, à savoir si lui-même savait quelle émotion poursuivait ses lignes.
    Mais à tout penser, cela ne m’étonne guère, l’obscurantisme du temps n’est pas limité aux frontières de la France et s’est bien égayé sur tous les continents, sauf Antarctique.
    Toutefois, que de nombreuses personnes l’aient remarqué, tel Monsieur Grou ou l’auteur de cet article par une projection sur la France, d’où cet écartement émotionnel, montre que cet appauvrissement de l’idée de progrès, de raison et de vertu prend fin.

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  • Toutatis // 02.11.2015 à 15h53

    « la réaction qui a été le plus en accord avec l’héritage rousseauiste d’humanité et de fraternité cosmopolite des Lumières n’est pas venue de la France socialiste, mais de l’Allemagne chrétienne-démocrate »

    mdr
    on va voir comment évolue cette « fraternité cosmopolite »….

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    • patrick // 02.11.2015 à 20h52

      la fraternité cosmopolite .. c’est un peu comme du Rousseau , tant qu’on ne fait qu’en parler ça marche , l’épreuve de la réalité est bien différente.

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      • anne jordan // 06.11.2015 à 15h56

        oups ! on dirait du rousseau ???
        c’est Jean Jacques qui disait ( je cite de mémoire )
        qu’il vaudrait mieux se préoccuper de son voisin que de s’apitoyer sur des populations des antipodes …

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  • Pierre Ratcliffe // 02.11.2015 à 17h34

    Il est significatif que vos accroches soient des images de Houllebecq et de Voltaire! Mais qu’est ce donc qu’être intellectuel? C’est réfléchir pour comprendre l’état des choses du monde, expliquer, modéliser et théoriser – des récits. La pertinence de l’explication, du modèle et de la théorie s’apprécie par rapport à la réalité des choses, dans toutes les circonstances et avec toutes les données possibles rencontrées; il ne faut pas que dans certaines circonstances et avec certaines données l’explication, le modèle ou la théorie soient en défaut et rendues fausses. C’est ainsi que fonctionne la connaissance humaine et la science depuis qu’on en a des traces écrites et matérielles; depuis les Grecs et bien avant avec les objets et outils laissés par nos ancêtres, trouvés et étudiés par les anthropologues. Il y a autant de récits que d’intellectuels. Tout cela demande réflexion, recherches, confrontation à la réalité… Le résultat est que cela ajoute au bien commun par la connaissance. Mais tout cela nécessite une éducation, une expérience pratique; cela prend du temps (souvent une vie entière) et cela coûte. Autrefois, seuls les Aristote, Saint Augustin, Saint Thomas, Voltaire, Montesquieu, Rousseau avaient la capacité de le faire… Aujourd’hui avec les moyens modernes et la retraite, nous avons TOUS, les moyens d’être des « intellectuels ». Vous l’êtes, je le suis modestement…. ainsi que les multiples sites et think-tanks qui publient comme vous et moi sur le world wide net. Mais seuls quelques uns laisseront des explications, modèles et des théories qui ne seront pas falsifiés… comme les Newton, les Einstein ou les Darwin… et encore! Je trouve vos positions sur la Russie bonnes; mais je crois que le changement climatique réserve des surprises…

    Je lis en ce moment les travaux de trois intellectuels (non français) très stimulants:

    Arnold Toynbee; la grande histoire de l’humanité http://bit.ly/1SiXD5d
    Philippe Legrain: European Spring: Why Our Economies and Politics are in a Mess – and How to Put Them Right http://bit.ly/1M2QtO8
    Mancur Olson: The rise and decline of nations: http://amzn.to/1SiXEWT

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  • philv // 02.11.2015 à 19h02

    Je pense que l’éclairage historique sur la création du Ministère de la culture apporté par Frank Lepage dans son spectacle (conférence gesticulée) est intéressant pour comprendre le déclin.

    https://youtu.be/9MCU7ALAq0Q

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  • Sébastien // 02.11.2015 à 19h36

    Doit-on vraiment regretter ce déclin, ou cette disparition?
    Il me semble que l’intellectualisme nait avec les salons de discussion et les Loges Maçonniques dans les salons des nouveaux riches de la bourgeoisie au seuil de la Révolution orange 1.0 de 1789.
    De Voltaire à BHL, il n’y a qu’un pas.
    La fonction de l’intellectuel doit être profondément questionnée.
    Privatisation de la pensée?
    Clercs au service du pouvoir?
    Contrôleurs-assistants sociaux?
    Aujourd’hui un intellectuel est journaliste, philosophe de télévision (!!!), voire chanteur ou footballeur adoubé par des puissances qui ne disent pas leur nom.
    Ils font partie de la clique des « z’experts » qui font la pluie et le beau temps, disent à un peuple endormi, endoctriné et déprimé de ce spectacle ce qu’il doit penser.
    Leur multiplication pose diverses problèmes à notre pays: manque de pragmatisme, dogmatisme, paralysie politique, verbiage qui mène au vide et à la professionnalisation-fonctionnarisation de ce statut, manque d’esprit pratique.
    Comme par hasard, les anglo-saxons nous ont bien savonné la planche. On flatte le coq Français qui ne se sent plus pisser. Pendant ce temps, eux, ils avancent. Vous avez remarqué que les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ne possèdent quasiment pas ou peu de ces dispensables Lumières? Je parie que non.
    D’ailleurs, pour finir, je dirais qu’on en arrive aujourd’hui à un état de métastase incurable. De gauche à droite, d’avant en arrière, de haut en bas, ça intellectualise toute la journée. Tout le monde y met son grain de sel, tout le monde pense, ça fume dans les chaumières, mais plus personne n’agit. Pas étonnant du tout dans ces conditions que le nombre de dépressifs et de suicides explose.
    Parlons peu, parlons bien. Chiche?

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  • patrick // 02.11.2015 à 20h49

    en ce qui concerne le déclin culturel , de Gaulle nous a fait un sacré cadeau : le ministère de la culture.
    on pourrait se demander si ce machin ne serait pas une des causes principales de ce déclin.

      +1

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    • Serge // 02.11.2015 à 21h20

      J’admire beaucoup de Gaulle ,mais je vous rejoins sur le point de dire que ce ministère fut une erreur .Pas au point de dire que fut la cause du déclin ,mais ce fut une très mauvaise idée surtout si on pense à jack Lang ,aux FRAC et à l’art officiel « subversif » subventionné .
      Il a également négligé et raté le problème de l’école .Une amélioration du système scolaire vers le haut à partir de ce qu’il y avait de positif dans l’ancien ,aurait également évité la dérive de celui-ci que l’on sait depuis Haby et tous ses successeurs.

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  • luc // 02.11.2015 à 21h06

    la fin de ce texte sur la crise des réfugiés est pathétique, à dire que les allemands sont plus humanistes que les français dans leur réaction… il faudrait arrêter d’être naïf : tout porte à croire que l’allemagne a créé cette « crise » afin d’obtenir une main d’oeuvre pas cher… et penser que le peuple allemand est volontaire pour accueillir les réfugiés en masse est également naif

    et d’ailleurs, juste avant dans le texte, il y a le fait que les printemps arabes n’ont pas non plus été inspirés par la pensée française… non, elles ont été créées par les usa / l’otan, commes les autres révolutions de couleur d’europe de l’est

    tout cela montre effectivement une fois de plus que les médias sont une des principales sources d’abrutissement des gens, qui avalent des couleuvres… en plus des médias, le savoir académique officiel, agréé par le gouvernement fait le reste du boulot

    d’ailleurs il faudrait également rappeler que les lumières furent un scandale, et aussi que sartre fut corrompu

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  • Stef1304 // 02.11.2015 à 21h55

    Jamais entendu parler de ce monsieur. Et son analyse très pauvre en reste au niveau de là banalité. Autrement dit, comment ouvrir des portes ouvertes ?!? Bref, a-t-il au moins pris le temps de fouiller sur les marges ?!? Bref, article sans intérêt particulier.

      +2

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  • MJAM // 02.11.2015 à 23h59

    Juste pour faire remarquer qu’il y a deux ans l’historien (britannique lui aussi) Perry Anderson disait strictement l’inverse dans Marianne :

    Quelle est alors, selon vous, la faiblesse majeure de la vie intellectuelle française ?
    P.A. : « C’est l’absence d’une vraie culture critique, au sens technique du terme. La France continue à produire plus de travaux théoriques originaux que tout autre pays européen, travaux qui frappent par l’audace de leur conception ou la profondeur de la réflexion. Mais ils ne suscitent guère de débat, que ce soit entre les penseurs eux-mêmes ou chez ceux qui pourraient les examiner. »

    Puis :
    « Prenez encore l’économie : la France est le seul pays occidental qui a produit nombre de diagnostics et de propositions de grande originalité pour faire face à la crise actuelle – Michel Aglietta, Jean-Luc Gréau, Jacques Sapir et autres -, alors que dans l’«anglosphère», on ne trouve que monétarisme et keynésianisme rances. Mais où débat-on sérieusement de ces travaux ? Dans l’«anglosphère», pas en France. »

    Donc bon, j’ai trouvé l’article de Hazareesingh bêtement à charge et mal informé (parler encore de BHL qui est plus un sujet de moqueries qu’autre chose) Bon on a vraiment l’impression de vivre dans le pays le plus pourri du monde avec lui là.

      +6

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  • Vincent // 03.11.2015 à 12h28

    C’est vraiment un article mal fait et qui n’a aucun sens. Au mieux il s’agit pour l’auteur d’un exercice pour citer tous les auteurs ou intellectuels français.

    Il fait un catalogue inintelligent des différents penseurs (mention spéciale pour Lévi-Strauss : tout un paragraphe pour un mauvais jeu de mot).
    Mettre dans le même sac les structuralistes français et Zemmour qui passe son temps à les dénoncer…

    Dénoncer le pessimisme supposé des intellectuels contemporains parce qu’ils ne seraient plus inventifs, alors qu’un écran plus haut il se moque de l’inventivité des intellectuels français…

    Bref, il n’apprend rien, confond tout, pense faire de l’esprit alors qu’il ne fait que balancer des clichés et croit briller en lançant des noms d’auteurs ou d’écoles à tout bout de champs…

    Tout ça pour nous servir le cliché de Français égocentriques, pleins de gloriole ridicule.

    Pourtant il y a évoque de véritables sujets :
    – le rôle ambiguë des intellectuels en tant que « lumières » : à la fois nouveaux curés et nouvelles idoles (que personne ne lit réellement mais qu’il est bon de citer). Leur rôles dans l’évolution de la politique
    – la question de la déconnexion de la pensée et de la réalité : foisonnement de théories incompatibles entre elles. Chacune réinvente la perception de l’eau chaude. Aucune science, que des « jeux de l’esprit » qui fondent leur propre clergé et leur propre chapelle de pensée
    – la question du vide pratique de l’enseignement de ces nouveaux clercs, particulièrement ce que les ricains appellent les « french studies » (sorte une purée composée de morceaux de Foucault, Derrida, Lacan)

    Mais non, il ne fait que la pub de son bouquin de précieuse ridicule, et rassure le lectorat en lui servant un plat auquel il est habitué : il y a un déclin (c’était mieux avant), et vous n’êtes pas assez ouverts (sales mangeurs de grenouilles égocentriques)

      +3

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  • Vincent // 03.11.2015 à 12h39

    Sur la question d’un prétendu déclin, il y aurait beaucoup de choses à dire.
    Déjà, soit il est réel, et dans ce cas :
    – j’aimerais bien qu’on me dise quelle était l’apogée. Avec du recul, mis à part Hugo (pour sa poésie), je ne vois pas en quoi les autres mériteraient d’être dans un panthéon, mis à part un panthéon de l’esbroufe et de la malhonnêteté intellectuelle.
    – en quoi l’auteur de l’article ne participerait pas non plus au pessimisme qu’il dénonce ? Constater ce déclin, n’est-ce pas faire comme Finkie, BHL, Zemmour, Houellebecq ? En quoi serait-ce donc typiquement Français ?

    Soit il est fantasmé, et dans ce cas pourquoi ne pas étudier sérieusement la perte de crédibilité de la figure de l’intellectuel dans notre société actuelle ?

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  • Manuman // 03.11.2015 à 13h13

    Des penseurs, il y en a de plein de sortes, je reste à penser que feu Coluche aurait sa place au milieu des illustres noms énumérés au-dessus.

      +2

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  • Aspietoyendefrance // 03.11.2015 à 18h13

    Le déclin des intellectuelles français?

    J’ai ma petite idée sur la question: parce que les français et les françaises ont sacrifié depuis le 1er choc pétrolier, toutes les générations qui devaient prendre la relève des autres (dont celle des baby boomers qui a longtemps, trop longtemps été surreprésentée).

    Parce que le système français fonctionne comme la FED: une planche à diplômes ou les nullards sont valorisés et les vraies méritants sont priés de se taire et de crever en silence.

    Parce que la France gâche son capital humain depuis quatres à cinqs générations ( les jeunes des années 50,60,70, des années 80, des années 90, des années 2000 et puis 2010). Tout les dix ans, une génération est censée émerger, tout résoudre et comme ses prédecesseurs bah elle est gâchée.

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  • herbillon_francois_ // 04.11.2015 à 11h47

    David Hume disait que les anglais se définissaient par l’adversité aux éléments naturels (notamment la pluie), et les Français par l’adversité à leur état (état préexistant à la nation du latin ‘natio’ qui veut dire issus de la même porté pour un animal ). En clair, on est dirigé par des « cons » et cela nous motive. Le monde idéal doit il être ennuyeux ? Non, il faut imaginer ce qu’aurait été la nation française si l’état avait du chronologiquement suivre or celle ci est issue d’un morcellement de régions divers et varié qui au plus loin se disait Des Gaulles au pluriel. Donc, de laquelle de ces régions sont issu ces intellectuels? De quel religion découle la langue très (voir trop) ontologique des Français (usage ‘intensif’ du verbe être réf. Michel Bitbol) ? Pour ma part, je suis Darwinien et reconnais que parfois ces ‘cons’ qui nous dirige me motive et que c’est un bien (comme une piqure de rappel), mais que dans l’idéal je préfèrerai me définir dans l’adversité à la nature et recevoir cette piqure utile de la part de celle ci pour ne pas avoir a ruminer contre l’état comme le font tous ces intellectuels.

      +2

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  • robert // 06.11.2015 à 12h16

    C’est un peu comme dire qu’il n’y a plus de physiciens puisqu’on n’a plus ni Newton ni Einstein, ni Bohr etc… C’est sur qu’etre un intellectuel a l’epoque ou la grande majorite des gens ne savaient ni lire ni ecrire et ou toute la philosophie restait a etre ecrite etait un peu plus « simple » puisqu’on comptait les erudits sur les doigts d’une main. Des qu’un d’entre eux existait il devenait quasiment une figure historique. Des penseurs intelligent il en existe toujouts aujourd’hui, et du meme calibre. Mais il faut les lire ou les ecouter ailleurs que sur BFMTV. Et d’ailleurs, qui les ecouterait?

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  • yoananda // 07.11.2015 à 20h23

    Il y a encore des géants : François Roddier ou René Girard.
    Mais ce ne sont pas des « intellectuels ». Bon débarras.

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