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19.novembre.201919.11.2019
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Les Gilets Jaunes, un an après – Par Eric Juillot

Le 17 novembre 2018, l’irruption des gilets jaunes dans la vie publique de la France constitua un événement de première importance voué à marquer son époque. Un moment politique Le mouvement des gilets jaunes fit connaître à notre pays durant quelques mois un authentique moment politique, comme il n’en avait pas connu depuis un demi-siècle. […]
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Le 17 novembre 2018, l’irruption des gilets jaunes dans la vie publique de la France constitua un événement de première importance voué à marquer son époque.

Un moment politique

Le mouvement des gilets jaunes fit connaître à notre pays durant quelques mois un authentique moment politique, comme il n’en avait pas connu depuis un demi-siècle. Il faut en effet remonter aux événements de mai-68 pour observer dans notre histoire récente une effervescence politique comparable par son ampleur et sa portée, tout en gardant à l’esprit que les ressorts de la mobilisation populaire de l’année dernière n’ont rien avoir avec ceux des soixante-huitards, quand ils ne s’y opposent pas frontalement. Le fonds culturel de mai-68 — par-delà la dimension socio-économique de la révolte qui était seconde — était individualiste et hédoniste. Le mouvement des gilets-jaunes était, à l’inverse, puissamment collectif et tourné vers toute autre chose que l’espoir de permettre à chacun de s’épanouir dans la sphère privée contre le conservatisme d’une certaine morale bourgeoise.

Il n’a jamais été question du peuple en mai-68, quand ce mot était sur toutes les lèvres des manifestants l’année dernière. Car c’est en effet le peuple incarné, le plus puissant des acteurs collectifs donnant à la démocratie sa substance, qui s’est soulevé avec les gilets-jaunes. La foule ordinaire des individus consommateurs, la société atomisée par le marché, la population fracturée par les différences de classe ou d’origine ont été en un instant subverties, balayées par la redécouverte soudaine et prodigieusement vivifiante de l’essence politique qui rend possible l’existence du corps social, du ciment civique – et non pas « citoyen » – qui lie puissamment tous ses membres, même lorsque ceux-ci se querellent. Le Peuple, donc, auquel Michelet pouvait consacrer un livre entier en plein XIXe siècle, mais dont il était bon ton depuis quelques décennies de se gausser, sinon de nier l’existence. Le peuple, surtout, dans son sens total, plein et entier : pas le peuple sociologique des prolétaires exploités, ni le peuple électoral voué à faire sagement un choix tous les cinq ans à l’intérieur du petit monde résiduel où l’idéologie néolibérale confine le politique. Le peuple total, c’est-à-dire le peuple politique, l’ensemble des citoyens, soulevé soudain par un impérieux besoin d’agir décisivement en imprimant au cours des choses leur marque profonde, profonde, car légitime.

Oui, les Gilets jaunes, quelques mois durant, ont été le peuple ! [1]. Ils l’ont été par le pouvoir d’incarnation que leur conféraient leur nombre, leur qualité de citoyens ordinaires, la diversité de leurs origines sociales, leur renouvellement constant, leur engagement collectif dans une action de haute politique, et en raison du soutien massif, attesté par des dizaines de sondages, du reste du pays. Et l’invincible légitimité qui découlait de cette incarnation a effrayé le pouvoir en place, au moins autant que la colère et la violence qui animaient une partie des manifestants. La perspective de voir s’écrouler tout à coup un régime de domination idéologique vieux de presque quatre décennies a littéralement sidéré les dirigeants du pays, comme si le sol s’était brusquement ouvert sous leurs pieds. Il lui a fallu admettre l’impensable : l’inexorable dépolitisation des esprits accomplie méthodiquement au fil des ans par le néolibéralisme triomphant n’était pas parvenue à éradiquer la possibilité d’un surgissement du peuple comme force politique brut dans l’espace public. Pire, elle avait même fini par le provoquer. Il avait fallu, pour cela, un élément structurel : arrivée au stade ultime de son déploiement et victime de ses contradictions, l’idéologie néolibérale devait désormais attaquer, plus fortement encore qu’elle n’avait osé le faire jusque-là, la république sociale dans son ensemble (système des retraites et niveau des pensions, code du travail, aides au logement, allocations familiales, traitement social du chômage…) ; il en allait de son triomphe tout autant que — paradoxalement — de sa survie — la politique économique unique et inepte appliquée avec constance depuis le début des années 1980 entraînant une baisse tendancielle de la croissance, un chômage de masse, et une augmentation du coût de la protection sociale au financement de plus en plus problématique. Au plan conjoncturel, ce sont les qualités propres au nouveau président, missionné pour liquider avec le sourire les ultimes vestiges du passé, qui ont permis à la crise d’éclater. Il n’a pas fallu plus de quelques mois pour que tout le monde constate que sa conduite à la tête de l’État procédait d’un mélange d’amateurisme, d’impudence et de dogmatisme au fort pouvoir détonnant. Il fallait vraiment être persuadé de la victoire définitive du néolibéralisme, de son incrustation au cœur des esprits les plus récalcitrants pour s’autoriser autant de légèreté et d’inconséquence. La prise de conscience survint lorsqu’il était trop tard, après que le peuple ulcéré fut entré en ébullition.

Une souveraineté réappropriée

C’est la signification la plus profonde du mouvement des Gilets-Jaunes : à travers lui, le peuple s’est réapproprié sa souveraineté ; il l’a exercée pratiquement, contre des représentants un peu trop habitués à s’en croire les dépositaires entre deux rituels électoraux médiatiquement verrouillés ; contre une théorie politique de la représentation qui dès les premiers débats à ce sujet en 1789, ne reconnaît au peuple sa qualité de souverain que de manière formelle, pour mieux le déposséder du pouvoir au nom de l’efficacité et de la responsabilité ; contre, enfin, le libéralisme contemporain dont le déploiement a comprimé jusqu’à l’écrasement les mots de « peuple », de « nation », de « souveraineté » avec tout l’imaginaire et toute la formidable puissance d’action qu’ils charriaient historiquement.

Tel est le principal acquis du mouvement, et cet acquis est inestimable : avec les Gilets jaunes, le peuple a manifesté spectaculairement et avec force son existence et sa puissance. Il n’est plus possible désormais de le considérer comme l’héritage désuet et folklorique d’une époque révolue, comme un ornement rhétorique de discours électoral où il convient ponctuellement de faire semblant d’y croire. Les représentants du peuple n’en sont que les délégataires éphémères, et le géant qui leur confie temporairement le pouvoir peut les balayer soudain d’un revers de la main s’il estime qu’ils manquent à leurs devoirs élémentaires vis-à-vis de lui. C’est cette idée vertigineuse qu’ont dû redécouvrir dans l’urgence ceux qui dominent le monde politico-médiatique, et qui avaient fini par se croire inexpugnables après des décennies d’atonie civique par eux savamment entretenue.

Ce processus de récupération de la souveraineté a suscité une telle euphorie dans les rangs des manifestants, il leur a rendu une conscience si aiguë de leur dignité civique qu’ils n’auraient laissé personne tenter de les en priver en prenant la tête du mouvement ou en s’en faisant le porte-parole. Toutes les structures politiciennes en place étaient d’emblée et instinctivement perçues comme illégitimes, potentiellement spoliatrices et coresponsables de la crise. Les Gilets jaunes ne voulaient brandir aucun autre étendard que le leur. Les membres des partis d’opposition, des syndicats, des associations n’étaient pas les bienvenus en tant que tels sur les ronds-points ; pour y être fraternellement accueilli, il fallait au préalable se dépouiller de ses oripeaux et se prévaloir de sa seule qualité de citoyen de la République. De la sorte, on renonçait à la petite politique pour embrasser la grande, et l’on pouvait participer dans l’enthousiasme à ce grand mouvement de renaissance populaire.

En conséquence, il était impossible que le mouvement se structurât, qu’il se donnât des représentants susceptibles de parler en son nom et de se présenter aux élections. La nature même du mouvement interdisait une telle évolution. Le peuple nouvellement incarné ne pouvait pas accepter l’idée de sa désincarnation immédiate par concentration de son pouvoir dans la personne de quelques-uns. Les « assemblées » et « assemblées des assemblées » diverses qui ont tenté de prendre la tête du mouvement étaient vouées à l’échec, même avec les meilleures intentions démocratiques du monde. Cela a bien sûr empêché la révolte des Gilets jaunes de déboucher concrètement et à court terme sur un programme d’action politique, mais là ne résidait pas l’essentiel. Il fallait impulser un changement profond, une réorientation du cours des choses sur des bases nouvelles ; c’est de cela que la France avait besoin, c’est cela que les Gilets jaunes ont réussi à réaliser, sans même avoir à l’exprimer. Par le seul fait de leur existence, ils ont trempé la France entière dans un bain de jouvence démocratique, tout en faisant apparaître au grand jour l’urgente nécessité d’un changement radical de politique économique et sociale. Une fois cette œuvre réalisée, le mouvement s’est en toute logique étiolé, mais ses effets colossaux vont se révéler dans les années qui viennent.

Un tournant?

Salir, abaisser, avilir : tel a été le souci constant des défenseurs acharnées de l’idéologie dominante au sein des mondes politique et médiatique. Ministres, députés, maires, journalistes, intellectuels organiques… Tous ont participé spontanément, dans un réflexe panique, à une entreprise de reductio ad plebem des Gilets jaunes, renonçant — plus encore qu’à l’accoutumée — à certaines considérations déontologiques élémentaires. Ils devaient à tout prix se convaincre, et convaincre avec eux le pays, que la révolte populaire n’était le fait que d’un ramassis de crétins incultes et avinés, rendus violents par auto-combustion plutôt qu’en raison de l’injustice du système en place. Il s’agissait là d’une tactique classique, dictée par la peur et par la haine, utilisée systématiquement de 1789 à la fin du IIe Empire par les factions oligarchiques et conservatrices installées au sommet de l’État, à chaque fois que l’ordre inique dont elles profitaient était menacé par des révoltes populaires [2]. Ce fut d’ailleurs l’un des aspects les plus troublants de la crise : elle rendit possible la résurgence de jugements et de réflexions antipopulaires qu’un siècle et demi de construction républicaine avait fait disparaître, et cette résurgence en dit long sur le degré de corruption morale auquel le néolibéralisme condamne ses partisans inconditionnels lorsqu’ils sentent leur monde vaciller.

Mais cette tentative de diabolisation, destinée à enfoncer un coin entre le mouvement populaire et le reste du pays, a échoué. Il a donc fallu s’en remettre à l’appareil d’État — en l’espèce, à ses organes judiciaires et policiers — pour contenir la colère des Gilets jaunes, au prix d’un autoritarisme violent, qui a abîmé la République autant que les visages des manifestants.

Les dirigeants affectent aujourd’hui de croire que c’est cette violence, perçue comme une fermeté nécessaire, qui, ajoutée aux quelques milliards mobilisés par le président pour répondre à « l’urgence sociale absolue » [3] a permis de sortir de la crise. Mais ils ne savent pertinemment, en leur for intérieur, que le feu couve, aucune des causes de la révolte n’ayant été traitées en profondeur. Pour ce faire, il faudrait mettre en œuvre une politique économique radicalement différente de celle qu’imposent à la France les traités européistes voulus et défendus bec et ongle par tous les partis de gouvernement depuis 1992. C’est sur ce point capital que le mouvement des Gilets jaunes a atteint sa limite. Trente années de matraquage idéologico-médiatique en faveur de l’européisme ont produit leur effet ; si une majorité de Français est critique à l’égard de l’UE, peu ont conscience que c’est en son cœur que les zélotes de « l’Europe » ont placé des pans entiers de notre souveraineté, pour en déposséder le peuple plus sûrement que s’ils l’avaient simplement captée à leur profit au sommet de l’État. Il est donc impossible de se réapproprier collectivement la souveraineté populaire et nationale sans poser la question d’une l’UE spoliatrice dans son principe même sur ce sujet essentiel entre tous. Les Gilets-jaunes ont exercé une pression forte sur l’État, comme si ceux qui l’incarnent ne s’étaient pas volontairement liés pieds et poings à Bruxelles.

Il n’en reste pas moins, cependant, qu’acculé, le pouvoir en place a dû dans l’urgence s’asseoir un peu sur la doxa bruxelloise en matière de politique budgétaire pour calmer la colère populaire. Pour lui et pour tous ceux qui exerce à des titres et des degrés divers une part de responsabilité dans la direction politique du pays, la crise aura été l’occasion d’une prise de conscience douloureuse. Le néolibéralisme qu’ils imposent dogmatiquement depuis si longtemps à la France n’a plus seulement pour conséquences les innombrables manifestations d’opposition populaires, le chômage de masse, les vagues de suicides au cœur de nombreuses professions, le déclin économique, le délitement social ou le recul des fonctions régaliennes de l’État. Tous ces effets néfastes et catastrophiques, l’oligarchie en place est parvenue à les gérer et à les contenir dans la durée. Mais le point de rupture est désormais atteint. Et la crise des Gilets jaunes, par sa dimension globale et spectaculaire faire figure d’ultime avertissement populaire. Ceux qui jusque-là défendaient le système euro-libéral comme le meilleur des mondes possibles n’ont désormais pas d’autres choix que d’y renoncer ou de disparaître avec lui à l’occasion d’une prochaine révolte. Il est trop tôt pour affirmer que la crise des Gilets jaunes a représenté un tournant, même si c’est l’hypothèse la plus probable. Il est acquis en revanche qu’elle a agi comme un formidable coup de boutoir de nature à ébranler l’édifice idéologique en place, dont la façade était déjà bien lézardée.

Entre l’UE et le peuple, il faut choisir ! Telle est la vérité à laquelle les dirigeants français devront rapidement se soumettre. Ils ne disposent que de quelques années pour procéder au vaste aggiornamento idéologique dont le pays a besoin. Peut-être le président Macron est-il en train de s’en rendre compte, un an après le début du mouvement des Gilets jaunes et alors que toutes ses tentatives de relance du projet européiste ont échoué [4] ? C’est ce que semble montrer sa récente dénonciation officielle de l’absurde dogme bruxellois des 3 % de déficit budgétaire [5]. Sa déclaration peut sembler anecdotique, mais il faut se souvenir que le nouveau président, européiste forcené pendant sa campagne, avait fait au début de son mandat du respect des règles une condition indispensable à l’approfondissement de l’UE.

« Lorsque l’égoïsme aura contribué à la solitude de tous, il ne restera que de la poussière et, au premier orage, rien d’autre que de la boue. » C’est pour contrer cette prédiction funeste, formulée il y a deux siècles par Benjamin Constant, que les Gilets jaunes se sont soulevés. Ils ont rendu à la France sa fierté, et à la République l’espérance qui l’avait désertée ; ils ont prouvé au reste du monde que notre pays restait, envers et contre tout, politique dans ses tréfonds, exprimant ainsi un message à portée universelle, prompts à susciter l’enthousiasme et l’espoir de tous ceux qui aspirent pour leur pays à un ordre socio-économique plus juste et à une authentique démocratie.

Eric Juillot

Sources

[1] L’affirmation semblera peut-être excessive et présomptueuse à certains, mais s’il faut attendre que l’ensemble des membres nominaux du peuple se manifestent — unanimement de surcroît — pour que le recours à ce grand mot soit considéré comme valide, alors il n’y a plus qu’à renoncer à son emploi, bien qu’il exprime une catégorie politique fondamentale. Le terme « nation », magnifique lui aussi, semble plus à même d’exprimer, par Sa Majesté solennelle, l’idée d’un corps civique considéré dans sa totalité et — il faut l’espérer — dans son unité.

[2] C’est-à-dire en 1789, 1795, 1830, lors des révoltes républicaines et ouvrières des années 1830, en février et en juin 1848, et au printemps 1871 avec la Commune.

[3] Soudainement découverte par Muriel Pénicaud : https://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/12/07/97002-20181207FILWWW00054-nous-sommes-en-urgence-sociale-absolue-penicaud.php

[4] https://www.les-crises.fr/emmanuel-macron-et-leurope-par-eric-juillot-4-4/

[5] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/macron-sur-le-deficit-public-la-regle-des-3-du-pib-est-un-debat-d-un-autre-siecle-20191107

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Commentaire recommandé

Fritz // 19.11.2019 à 07h32

Félicitations pour cette analyse, M. Juillot. Avec la crise des Gilets jaunes, le peuple est de retour. Les classes dirigeantes le savent, et elles tremblent. « Ceux qui jusque-là défendaient le système euro-libéral comme le meilleur des mondes possibles n’ont désormais pas d’autres choix que d’y renoncer ou de disparaître avec lui à l’occasion d’une prochaine révolte ». Et les masques sont tombés : « Entre l’UE et le peuple, il faut choisir ! », n’est-ce pas M. Tsipras ?

Lors de la prochaine révolte, les médiacrates, les flics, les procureurs n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
Aucun cadeau à leur faire, aucune indulgence, aucun pardon.

37 réactions et commentaires

  • Fritz // 19.11.2019 à 07h32

    Félicitations pour cette analyse, M. Juillot. Avec la crise des Gilets jaunes, le peuple est de retour. Les classes dirigeantes le savent, et elles tremblent. « Ceux qui jusque-là défendaient le système euro-libéral comme le meilleur des mondes possibles n’ont désormais pas d’autres choix que d’y renoncer ou de disparaître avec lui à l’occasion d’une prochaine révolte ». Et les masques sont tombés : « Entre l’UE et le peuple, il faut choisir ! », n’est-ce pas M. Tsipras ?

    Lors de la prochaine révolte, les médiacrates, les flics, les procureurs n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
    Aucun cadeau à leur faire, aucune indulgence, aucun pardon.

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    • D’Aubrac // 19.11.2019 à 09h55

      Le peuple de retour ? Je voudrais être aussi optimiste que vous.
      Malgré 15 à 40 % de pertes de revenus, les classes populaires chez nos amis grecs, espagnols et portugais ne se sont pas révoltées lors des purges austéritaires de cette dernière décennie.
      Pourquoi imaginer que nos concitoyens le feront ? Ils approuvent -encore majoritairement- l’esprit et les revendications « Gilets jaunes », certes. Mais bien calés dans leur fauteuil devant la télé… Pour ce qui est de participer…
      Alors je suis très dubitatif.

        +28

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      • Chris // 19.11.2019 à 13h37

        Vous parlez de peuples qui sont passés par les fourches caudines d’une guerre civile épouvantable, suivie de dictatures applaudies par l’Occident des marchands.
        Peut-on leur reprocher d’avoir maintenant l’échine souple, alors que 2 à 3 générations furent sacrifiées à titre d’exemples pour la galerie des « démocraties » auto-proclamées ?

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      • Ellilou // 19.11.2019 à 13h45

        Si je peux tempérer vos doutes, bien légitimes: n’oubliez pas que les trois pays cités (dont mon très cher Portugal) ont été durant des années des dictatures et ça change beaucoup de choses. La réaction a plutôt été dans le départ vers l’étranger (recommandé d’ailleurs par le premier ministre de l’époque au Portugal…!) plutôt que dans la lutte. Il n’en reste pas moins que des foyers de lutte ont existé et continuent d’exister.

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    • LouisSto // 19.11.2019 à 14h57

      Comme j’aimerai que vous ayez raison !! Je vous fais remarquer que les GJ (Nous les GJ) avons demandé le RIC, qui, si je ne me trompe pas est bien un référendum … et aujourd’hui on nous en propose un sur la privatisation, ou non, du groupe ADP.
      Et que voit-on, un peu plus de 900 000 personnes ont répondu alors qu’il en faut plus de 4 millions.
      Croyez vous encore que « le peuple » est prêt (est mature) pour gérer leurs propres lois.
      Pour l’instant NON, à part une frange de moins d’1 million d’individus ça fait pas beaucoup.
      Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je le regrette mais c’est la réalité.

        +26

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      • christian gedeon // 19.11.2019 à 17h30

        Excellente réflexion…une occasion en or de s’exprimer sur le sujet brûlant(tiède?) de l’ultralibéralisme,et à l’arrivée,que dalle,personne ou presque. Et entre temps la privatisation de la FDJ aux grasses mamelles est passée comme une lettre à la poste. J’en ric encore. Du pain et des jeux… voilà la grande révolte des gilets jaunes,sans chef,sans programme,sans revendications claires,et surtout,tout bien pesé, sans soutien réel,même à la gauche insoumise. Touche pas à mon gâteau,quoi! C’est juste désespérant. Mais allez donc vous inscrire à ce réferendum que diable! Et montrer qu’une majorité du « peuple  » a pris conscience du casse!

          +8

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      • politzer // 19.11.2019 à 19h06

        On verra â la prochaine crise économique qui ns pend au nez!

          +6

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      • Sam // 19.11.2019 à 20h36

        C’est la réalité des chiffres présentés.
        Aucune publicité, une procédure invraisemblable pour s’inscrire, des signature qui disparaissent, jouer avec les chiffres est la spécialité du libéralisme, en milliard ou en pourcentage.
        Et c’est le problème du RIC, imaginer que c’est un problème de règles et qu’avec des règles parfaites tous les problèmes seront résolus. Or on a des règles, probablement perfectibles, mais qui ne sont pas appliquées : citez moi un macroniste qui ne soit pas poursuivi pour abus de biens sociaux, corruption, détournement de fonds publics, truquage de déclaration de patrimoine, … ?
        La France est championne toute catégorie en rationalisme politique : en deux siècles, 15 constitutions, 9 appliquées, 3 monarchies, 2 empires, 5 républiques, …
        Ce n’est pas un problème de règles mais de rapport de force.
        Et c’est ce qu’ont rappelé avec éclat les gilets jaunes.

          +15

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  • Fritz // 19.11.2019 à 08h11

    Ce peuple qui s’est réveillé contre le néolibéralisme qui le dépolitise, s’est réapproprié la souveraineté « contre une théorie politique de la représentation qui dès les premiers débats à ce sujet en 1789, ne reconnaît au peuple sa qualité de souverain que de manière formelle, pour mieux le déposséder du pouvoir ». Entre Rousseau et Sieyès, les Gilets jaunes ont choisi, et ce n’est pas la faute à Voltaire.

    « Les députés du peuple ne sont ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. »
    Du Contrat social, 1762.

      +26

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    • Catalina // 19.11.2019 à 08h41

      aujourd’hui, une multitude de lois n’est plus la loi, ce sont des textes que l’on appelle « loi » afin de mieux spolier, soumettre les peuples. Ce sont plus des lois maffieuses qu’autre chose. les vrais lois concernant le vol fiscal, le clientélisme, les abus de biens sociaux, le détournement massif d’argent public ne sont jamais votées, ben mais c’est bien sûr puisque ceux qui les voteraient sont ceux-là même qui ne les respectent pas et qui s’engraissent illégalement sur le dos des peuples.!! Sans révocation pour travail non fait, ils se croient tout permis, la seule chose qui changerait cela serait d’imposer une révocation et d’avoir des conseils rémunérés pour surveiller ces soi-disants représentants du peuple.

        +28

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  • politzer // 19.11.2019 à 08h46

    Faux. Il n y etait pas ce loustic! Moi si. Sinon il saurait que le mvt du 22 mars le declencheur etait ANTI AUTORITAIRE et il y avait de quoi ! On imagine mal l oppression à laquelle la jeunesse etait soumise sous De Gaulle et pas seulement les jeunes ce pourquoi tout le monde s est soulevé. Accès à l enseignement superieur élitiste, misère étudiante, salaires ouvriers insuffisants. Le mot d ordre : »10 ans ça suffit »!
    Pour comprendre les raisons du soulèvement il faut dresser la liste des revendications satisfaites. Il n y a rien d hedoniste là dedans. C est une these de la propagande oligarchique qui redoute une réédition car la bourgeoisie a réglé une note salée et les restes de patriarcat ont volé en éclats.
    Robert pierron membre du pcf section des deux gares 10 ardt. 24 ans en 68.

      +22

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    • SanKuKai // 19.11.2019 à 10h44

      Mai 68 je n’étais pas né et je plussois votre commentaire sur les motifs de la révolte mais je ne peux m’empêcher de voir ce que sont devenus les leaders du mouvement du type Cohn-Bendit ou Goupil. Si on ne regarde pas les gens de la base mais les leaders, l’article n’a pas totalement tort. Ils sont la preuve vivante que les GJ ont bien raison de se méfier et de surveiller ceux qui se déclarent leurs représentants.

        +27

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  • Jean // 19.11.2019 à 08h51

    Didier Maïsto raconte ce qu’il a vu lors de l’anniversaire des gilets jaunes :

    https://www.youtube.com/watch?v=I893cI7Hing

      +17

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    • Fritz // 19.11.2019 à 12h22

      Chapeau M. Maïsto ! Son témoignage commence à 3’14 de la vidéo. Il distingue les trois catégories d’hommes en noir qui discréditent les défilés des Gilets jaunes, à commencer par les flics de la BAC.

        +23

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      • Narm // 23.11.2019 à 13h34

        toujours sud radio…. + +
        pendant combien de temps encore?

          +0

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    • Sam // 19.11.2019 à 22h34

      Didier Maïsto reste pour moi une énigme. Il a fait un travail extraordinaire depuis le début du mouvement, relayé avec beaucoup de sincérité ce qu’il a vu, essayé de donner la parole à tous, …
      Et il se revendique libéral.
      Jamais je n’aurais vu un libéral s’efforcer de détruire avec autant de force le libéralisme.
      Etrange, mais bravo quand même…

        +3

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      • D.T // 20.11.2019 à 19h18

        Il est possible de changer. J’ai été très pro-liberalisme jusqu’a 25 ans à peu près. Heureusement je ne postait pas beaucoup sur internet à l’époque.

          +2

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  • Yvan Bachaud // 19.11.2019 à 10h21

    Il est irréaliste de proposer que les citoyens votent toutes les lois.
    En revanche on n’est pas en démocratie si le peuple ne dispose pas du référendum d’initiative citoyenne – en toutes matières -( RIC ETM). Plus de 80% des Français y sont favorables depuis des décennies.

    Beaucoup de Gilets Jaunes avaient le RIC ETM dans leurs revendications mais beaucoup n’avaient pas encore réalisé qu’avec cet outil, démocratique et efficace, les citoyens pourraient obtenir toute revendication à la seule condition démocratique qu’elle soit, « l’expression de la volonté générale  » exprimée par un vote.

    Contrairement à ce qu’écrit Eric Juillot dans son article dans « Les crises », il n’y a pas eu  » récupération de la souveraineté a suscité une telle euphorie ;;; » seule l’instauration dans l’article 3 de la Constitution du RIC ETM le permettra en mettant fin définitivement à notre impuissance politique.
    Par RIC les SUISSES ont, le 24.09.2017 abrogé une loi qui allait augmenter d’un an l’âge de départ des femmes et les cotisations de tous. SANS manifestation ni jour de grève.
    Cela ne sera pas obtenu sans manifestations pacifiques, statiques, les vendredis soirs sur la place de la Mairie ou « symbolique » d’un maximum de communes, et avec pour UNIQUE revendication le RIC ETM et la fin des manifs en cas de succès.

    Il faut donc se compter au plus vite. Allez VITE promettre de manifester! https://clic-ric.org/appel-a-manifester/
    Il faudra être des millions…

      +9

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    • barbe // 19.11.2019 à 11h23

      « Il est irréaliste de proposer que les citoyens votent toutes les lois ».
      Je n’ajouterai pas : soyons réaliste…
      mais je me demandais : d’où vous vient cette idée, auriez-vous lu quelque part l’idée (insistante) que les citoyens peuvent directement voter les textes?
      Pourquoi la rabattre d’un revers de main? Pourquoi ne pas l’accueillir positivement? Les puissants nous accorderont bien vite le ric, si et seulement si on en demande plus.

      « Corruptissima republica plurimae leges  » Tacite;
      condition implicite : moins il y a de lois, plus le peuple peut les voter toutes, et mieux le monde se porte.

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    • Chris // 19.11.2019 à 13h58

      Il est irréaliste de proposer que les citoyens votent toutes les lois.
      C’est pourtant ce que font régulièrement les Suisses depuis plus d’un siècle !
      Les manifestations sont extrêmement rares, plutôt du côté de Genève… qui n’est plus vraiment la Suisse.

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    • Pinouille // 19.11.2019 à 14h02

      Je fais partie de ceux qui pensent que le RIC serait une bonne chose. Principalement parce que la politique représentative implique des logiques de partis, de carriérisme, de postures idéologiques à vocation clientéliste et/ou démagogique. Bref, les politiques défendent trop souvent d’autres intérêts qu’une conception qui leur est propre (chacun a la sienne) de l’intérêt général. Et ceci dans tous les partis de quelque bord que ce soit.
      On peut tout à fait imaginer une organisation où le gouvernement serait apolitique puisqu’il ne servirait qu’à mettre en oeuvre ce que les citoyens auraient décidé. Et ces décisions auraient muri à l’issue de débats d’autant plus sereins que les intérêts partisans auraient disparu (les lobbies, en revanche, seraient la nouvelle menace).
      Mais il y a plusieurs mais:
      La faible participation au RIC sur ADP montre clairement que le citoyen n’est (pour l’instant?) pas disposé à ce changement de paradigme.
      Les politiques en place (au pouvoir ou dans l’opposition) défendront bec et ongle leur gagne pain et leur pouvoir.
      Une partie non négligeable de la population considère toujours qu’il est dangereux de donner le pouvoir au peuple: il pourrait se révéler moins sage que certains l’imaginent.

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      • Marie Pan-Pan // 19.11.2019 à 17h47

        Pinouille,
        Oui, je pense même que beaucoup de citoyens ont pris l’habitude confortable de laisser à d’autres le pouvoir et les décisions.Restent les quelques rendez-vous électoraux pour se donner bonne conscience et l’illusion d’être un adulte, « autonome et libre » mais qui en fait, depuis l’aprés- guerre jusqu’à aujourd’hui, se complaît dans ses langes, quémandant la tétée de maman-Etat et se défaussant toujours plus de ses responsabilités.

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    • D.T // 20.11.2019 à 19h39

      Le RIC est une bonne rustine sur un systeme électif, mais je pense qu’au point ou on en est il faudrait penser la démocratie au niveau de la constitution.
      La politique d’un pays a besoin d’un minimum de coherence. Je verrais bien le vote direct, par suffrage universel, du programme politique d’un pays sur plusieurs années. Cela pourrait remplacer les legislatives. On peut le completer par un R.I.C defensif qui permet de virer un gouvernement qui ne respecte pas le dit programme. On aurait plus de partis politiques tentaculaires, à la rigueur seulement des sociétés de pensée pour proposer les programmes et un gouvernement à mandat imperatif. Ce serait sympa non ?

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  • Kokoba // 19.11.2019 à 13h34

    Très bon texte qui fait bien le tour de la question.

    A part la fin lorsqu’il s’agit de discuter des perspectives :
    « Entre l’UE et le peuple, il faut choisir ! »
    Ils ont déjà choisi.
    Et leur choix, ce n’est certainement pas le peuple qu’ils méprisent et insultent à longueur de journée.
    Le temps du peuple souverain est bien passé dans la tete des élites.

    L’histoire peut nous apporter quelques indices sur les possibilités d’évolution de la situation.

    D’abord, il faut se rappeler que les classes dominantes ne cèdent jamais le pouvoir volontairement.
    Il faudra le leur arracher par la force et elles utiliseront tous les moyens à disposition.
    S’il faut faire tirer sur la foule, elles le feront sans hésiter.
    On a déjà eu plusieurs indices là-dessus.

    Une question en suspens, c’est : est-ce que l’armée ou la police Française tirera sur ses concitoyens ?

    Enfin, la dernière question, c’est : est-ce que l’UE peut évoluer favorablement (c’est à dire vers plus de démocratie) ?
    Malheureusement, la réponse est sans doute non.
    Ce genre d’évolution est déjà assez rare en temps normal mais l’UE a été spécialement conçue contre ce genre de chose.

    Pour l’instant, je reste donc très pessimiste sur l’avenir de la démocratie en France

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    • jp // 19.11.2019 à 13h55

      « Une question en suspens, c’est : est-ce que l’armée ou la police Française tirera sur ses concitoyens ? »

      oui ! surtout les bacqueux qui n’ont pas d’état d »âme (ni d’âme ?). dans le cadre des GJ,
      Zineb Redouane a été tuée sans raison, une autre femme de 70 ans gravement blessée,
      récemment une vidéo montre un flic tirant une femme par les cheveux pour la faire avancer,
      quant aux autres éborgnés et sans main,

      voir le travail de David Dufresne :

      « Allo @Place_Beauvau
      De décembre 2018 à juillet 2019, j’ai récapitweeté sur mon fil Twitter les #violencespolicières dans les mouvements sociaux. »

      http://www.davduf.net/

        +15

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  • Jeremia // 19.11.2019 à 13h35

    Juste une petite remarque: si on n’oublie pas que ce qui a fait Mai 68 c’est la grève générale dominée par la CGT et le PCF, on peut difficilement le caractériser d' »individualiste et hédoniste »!
    Ok, les étudiants ont joué un rôle clé d’étincelle, mais sans la mobilisation ouvrière ce mouvement aurait été vite oublié et n’aurait pas eu l’effet qu’il a eu dans le monde.

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    • Septique pointe à l’ambassade US // 19.11.2019 à 19h47

      et les ouvriers/techniciens ont étés précurseurs du mouvement: les arsenaux de la Marine Nationale voyaient déja des mouvements de grèves en janvier 1968

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 21.11.2019 à 11h39

      La grève générale en 68 n’a pas été « dominée » par la CGT et le PCF. Elle a été récupérée et éteinte par leurs soins. La grève ouvrière était tout aussi spontanée, et à potentialité révolutionnaire, que le mouvement étudiant.

        +1

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      • ouvrierpcf // 21.11.2019 à 16h11

        Ou avez vu une grève générale en 1968? Les très nombreux préavis car comme aujourd’hui il en fallait ont été déposé par les syndicats Sauf pour les ouvriers agricoles ,très peu syndiqués mais qui ont rejoint en masse le mouvement et là les fermiers prirent peur Soit par des arrêts de travail soit par intéressement curiosité Le petit patronat fermier et agricole prit les choses en main et influença le gouvernement et les centrales syndicales FNSEA après le Grenelle les salaires agricoles augmentèrent de 30% en moyenne La grevé ouvrière se fit aussi par manque de transport TRAIN BUS , essence (grève des raffineries) et ils ne furent plus payés
        Il eut aussi des black out patronaux les petits commerçants ne se privèrent pas de simplement ne plus payer leurs vendeuses car beaucoup de femmes étaient vendeuses surtout dans l alimentaire et le textile vêtement chaussures
        il faudrait expliquer comment un syndicat ou un parti politique et là c’est fort récupère une grève ? et encore plus comment elles ou ils les éteignent, ? Pour la potentialité révolutionnaire là c’est de la littérature de PAPA La preuve les élections législatives de 1969 montrèrent bien le non process révolutionnaire mais bien conservateur

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  • Lyonnais // 19.11.2019 à 14h26

    Ici même, il y a un an le 21-11-2018 jean-Claude Michéa disait tout ce qu’il y a à dire sur les gilets jaunes. Pas une virgule à changer à sa lettre !

    https://www.les-crises.fr/une-lettre-de-jean-claude-michea-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/comment-page-2/?fbclid=IwAR0AzpSzbjuoUHj8w8PpOhuOhgHsQ9VEGpB5C-cvErJPIVl_BhaYE2SNumw#comments

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  • Suzanne // 19.11.2019 à 19h36

    Dans cette ambiance d’anniversaire sinistre (mais où va-t-on? Brrrr…), il y a quand même de temps à autre d’immenses sourires, comme dans cette interview des grandes gueules où, pour la première fois, les deux interviewés ont très nettement le dessus face à des journalistes dont on perçoit, loin dans les coulisses, l’inquiétude :
    https://www.youtube.com/watch?v=bjwwgWyiyIE&feature=youtu.be

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  • Larousse // 19.11.2019 à 20h07

    ami Fritz, je voudrais vous croire mais je vous trouve un peu trop positif. Pour l’instant, le Pouvoir a réussi son grand enfumage , grand Débat à la noix..;avec l’entière complicité des médias… Quant aux forces de police, je le répète, elles sont bien muselées par leurs syndicats qui co-gèrent leurs affaires. Quand leurs dirigeants « l’ouvrent » pour réclamer les heures « supp » , c’est juste pour calmer leurs bases , tout en sachant que ces heures ne seront jamais payées totalement… Ce genre d’attitude se situe entre appréciations : collaboration avec la ploutocratie et trahison de leurs bases. Que les Policiers de terrain changent, ouvrent les yeux, virent leurs syndicats corrompus.. après on verra…Le discrédit est total sur ce plan.
    Pour l’instant, la ploutocratie s’en sort bien au fond… il faudra bien plus, notamment pacifiquement par la grève de la consommation – la visite des GJ aux Galeries Lafayette est un symbole très positif … Mais il faudrait que la grève se fasse d’elle-même sans action visible par un refus obstiné, lancinant de longue durée sur des produits et par rotation, afin de désorganiser le système.

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    • Catalina // 20.11.2019 à 06h20

      les syndicats n’ont plus besoin d’être corrompus, ils sont financés par l’ue et se sont engagés à ne jamais la critiquer.On ne crache pas sur la main qui vous nourrit et on lui pardonne tout, dépendance oblige.

        +5

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  • tomal // 20.11.2019 à 08h15

    La couverture médiatique des « violences  » masque la violence incommensurable du système. En quoi consiste cette violence ?
    On peut difficilement nier aujourd’hui que s’est creusée une division profonde voire irrémédiable entre l’élite française, que nous définirons comme la caste supérieure dirigeante qui dispose des moyens d’étendre et d’approfondir toujours plus ses privilèges, et le « peuple » (incluant la classe moyenne) dont la volonté de l’élite est de le réduire en esclavage. Ce processus de mise en esclavage est enclenché, via la compression des droits sociaux au sens large (salaires, chômage, retraite, maladie). Une telle compression est dans la logique du système, et de la recherche de la liberté absolue de la caste supérieure dans la disposition de la valeur produite (en ce sens, on peut parler de la mise en place d’une dictature de caste). La caste supérieure se réserve les relations internationales (s’intègre à une caste internationale fondée sur le mépris du « peuple »), dispose de la plus-value matérielle, symbolique, intellectuelle, et cantonne les corps inférieurs au cadre national, voire local.
    On ne peut plus s’aveugler sur la « méritocratie » à la française qui revient à se compromettre en donnant des marques de préappartenance à la caste.

      +4

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 21.11.2019 à 11h34

    Réforme, révolte, et révolution : il y a des discontinuités entre ces formes du changement dans un monde qui ne se supporte pas tel qu’il est. La réforme est le choix des élites installées. Elle est impopulaire, car elle consiste à serrer le noeud, mais en déplaçant la contrainte sur les groupes les moins bien défendus. C’est la forme du changement opéré par les dominants. La révolte, l’émeute, le terrorisme, la révolution, sont les formes d’intervention du peuple dans l’histoire, car le suffrage n’est pas un facteur de changement qualitatif. Congruent à l’ordre établi, il confirme l’état des choses, ou le mouvement sociétal spontané. Parfois, la réforme est l’étincelle qui déclenche la révolte. Mais la contrainte maintenue sur un groupe qui prend conscience de sa force peut aussi donner la révolte, qui peut donner sur la révolution. Exemple : 1789. Une fois la révolte lancée -c’est le stade atteint par les Gilets jaunes- le temps des réformes est passé. Il ne peut y avoir que révolution ou réaction. Nous sommes dans la phase de réaction qui suit les révoltes inabouties. Macron, Lallement, Castaner : trois figures qui resteront dans le panthéon réactionnaire. Les milieux réformistes en sont habituellement les pourvoyeurs : Noske en Allemagne était social-démocrate, et depuis Schröder. Thiers en France était républicain libéral. Thatcher était conservatrice, et représente une exception : et aussi Mitterrand, mais Blair et Hollande sont venus reconfirmer la validité du stéréotype.

      +1

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  • step // 25.11.2019 à 12h29

    Déclaration d’un « révolté hongkongais » dans le journal ce jour :

    « Dans n’importe quelle démocratie, le pouvoir aurait fait des gestes après six mois de crise. Mais ce gouvernement a montré sa capacité à encaisser les gifles sans broncher. C’est la nature du système communiste, qui réclame un contrôle total ».

    Bigre, macron serait un crypto-communiste ? 🙂

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  • André Fontaine // 28.11.2019 à 11h19

    Je n’ai fait que parcourir ce long texte, mais j’ai aperçu quelques affirmations que je réprouve :
    non, mai 68 n’est pas un mouvement hédoniste. Il y avait 7 millions de grévistes qui aspiraient à une meilleure prise en compte de leurs aspirations dans les entreprises et refusaient la soumissions à la hiérarchie. Ce fut une habilité de la classe dominante de monter en épingle les revendications estudiantines et leur expression si caractéristique du mouvement. Ce fut aussi l’erreur des groupes trotskistes ou maoïstes de continuer à se référer à une révolution léniniste, par le Parti, alors que tout le mouvement était vent debout contre la bourgeoisie gaullienne et mais aussi le Parti communiste symbole du totalitarisme. Ne confondons pas tout.
    non les Gilets jaunes ne sont pas l’expression du peuple dans son ensemble, du peuple au sens démocratique du terme, car malheureusement en France la bureaucratie des sociétés anonymes est formée de citoyens français. Les Gilets jaunes ne s’y trompent pas et crient « Macron démission », Ils sont l’expression des classes dominées et de leur refus des multinationales et leurs soutiens européistes

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