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2.octobre.20142.10.2014 // Les Crises

[Révisionnisme 2.0] Porochenko considère que les membres de l’UPA sont des héros de l’Ukraine…

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Du vrai beau révisionnisme – mais attention, conforme « aux valeurs européennes » !

Important (et bref) rappel sur l’Histoire ukrainienne pour commencer

Pour ceux qui ont été fidèles cet été, je vous rappelle cette série :

En résumé :

  1. les nationalistes ukrainiens ont été soutenus dès les années 1920 par les Allemands, en particulier dans leur lutte armée contre l’État polonais
  2. ce soutien s’est amplifié avec les nazis, les SA de Rohm travaillaient avec eux
  3. en juin 1941, à l’instigation de Stepan Bandera et de son organisation (l’OUN), des troupes de nationalistes ukrainiens sont engagées dans la Wehrmacht (« bataillon Nachtigall« ), et pénètrent en Ukraine en général et à Lviv en particulier – cette arrivée s’accompagnant de pogroms anti-Juifs
  4. les nationalistes ukrainiens proclament alors un État indépendant d’Ukraine, ce qui met Hitler en furie ; il fait alors arrêter Bandera. Il est méchant, car la déclaration d’indépendance des Ukrainiens n’était pas spécialement germanophobe : « Le nouvel État d’Ukraine collaborera étroitement avec la Grande Allemagne national-socialiste, sous l’autorité de son leader Adolf Hitler, qui est en train de mettre en place un Nouvel ordre Européen et Mondial, et qui est en train d’aider le peuple ukrainien à se libérer de l’occupation moscovite. L’armée populaire révolutionnaire de l’Ukraine qui a été formée sur les terres ukrainiennes,continuera à se battre aux côtés de l’armée allemande alliée. » (Source)
  5. les nationalistes se scindent alors ; certains rejoignent les Waffen SS (Division SS Galicie) pour aller combattre les Russes, d’autres prennent le maquis (UPA, bras armé de l’OUN). Ces derniers s’en prennent essentiellement aux partisans communistes et aux résistants polonais. Ils commirent aussi nombre d’exactions contre les civils non-Ukrainiens. Après Stalingrad, il commenceront à s’en prendre aussi aux Allemands.
  6. à partir de mai 1944, l’UPA bascule complètement dans la lutte contre l’Armée Rouge. Les Allemands arment alors l’UPA et libèrent Bandera, qui reçoit l’autorisation d’installer son QG à Berlin… Stetsko est sévèrement blessé en avril 1945 par une attaque alliée sur des véhicules militaires allemands en Bohème ; il s’installera ensuit en Allemagne
  7. elle continuera à lutter durement contre l’URSS jusqu’au début des années 1950, où elle sera écrasée. Ses leaders se réfugieront en Allemagne, aux États-Unis et au Canada…
  8. Bandera est assassiné par le KGB en 1959 à Munich où il vivait

Pour bien situer, un proche de Bandera déclara en 1941 :

« Le peuple ukrainien comme aucun autre, lutte pour sa liberté, l’âme imprégnée des idéaux de la nouvelle Europe. Le désir du peuple ukrainien est de participer à la mise en œuvre de ces idéaux. Nous, vieux combattants de la liberté des années 1918-1921, vous demandons de nous faire l’honneur d’accepter la participation de la jeunesse ukrainienne à la croisade contre la barbarie bolchevique. Nous demandons de nous permettre de marcher coude à coude avec nos libérateurs de la Wehrmacht et d’établir pour cela une force de combat ukrainien. » [Andrei Melnyk, 6/7/1941]

L’Organisation de Bandera (OUN) déclara dès 1929 : « N’hésitez pas à effectuer les actes les plus dangereux » et « Traitez les ennemis de votre nation avec haine et cruauté. ».

En mai 1941, lors d’une réunion à Cracovie la direction de l’OUN-B indiqua que :

« Les Juifs en URSS constituent le soutien le plus fidèle du régime bolchevique, et l’avant-garde de l’impérialisme moscovite en Ukraine. Le gouvernement moscovito-bolchévique exploite les sentiments anti-juifs des masses ukrainiennes pour détourner leur attention de la véritable cause de leur malheur et de les canaliser dans un moment de frustration dans les pogroms contre les Juifs. L’OUN combat les Juifs en tant que pilier du régime moscovito-bolchévique et, simultanément, il rend les masses conscientes du fait que l’ennemi principal est Moscou. »

Lors de cette réunion, l’OUN a adopté le programme « Lutte et l’action de l’OUN pendant la guerre » qui décrit le plan d’action lors du début de l’invasion nazie de l’URSS. Dans la section G de ce document – « Directives pour les premiers jours de l’organisation du nouvel État ukrainien », est dressée la liste des activités à mener durant l’été 1941. Dans le paragraphe « Politique envers les minorités » l’OUN-B ordonne :

« Les Moscovites, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte, en en particulier ceux qui résisteraient à notre régime : il faut les reconduire dans leurs terres, surtout : détruire leur intelligentsia qui pourrait être dans des positions de pouvoir. […] Les soi-disant paysans polonais doivent être assimilés, et il faut détruire leurs leaders. […] Les Juifs doivent être isolés, relevés de leurs fonctions gouvernementales pour empêcher le sabotage, et ceux qui sont jugés nécessaires ne pourront travailler qu’avec un surveillant. […] L’assimilation des Juifs n’est pas possible. »

Le 25 juin 1941, Yaroslav Stetsko – le futur « chef de l’État ukrainien» auto-proclamé quelques jours après – , dans un rapport à Bandera, écrivait : «Nous créons une milice qui aidera à éliminer les Juifs et à protéger la population. ».

En aout 1941, le même Stetsko écrivit son autobiographie, qui contenait plusieurs passages antisémites notoires, en particulier, il y déclarait qu’il considérait le marxisme comme un produit de la pensée juive, mise en pratique par le peuple moscovite-asiatique avec l’aide des Juifs ; que Moscou et le judaïsme sont les porteurs des idées internationales des bolcheviks. Il y déclare aussi :

« Bien que je considère que c’est Moscou, qui en fait tient l’Ukraine en captivité, et non pas les Juifs, comme l’ennemi principal et décisif, je considère tout de même pleinement le rôle indéniablement nuisible et hostile des Juifs, qui aident Moscou à asservir Ukraine. Je soutiens donc la destruction des Juifs et la pertinence de l’apport des méthodes allemandes d’extermination des Juifs en Ukraine, plutôt que de tenter de les assimiler. »

Les mémoires de Stetsko

On voit ce « brave homme » ici, en 1941, offrant le pain et le sel traditionnels aux anciens maîtres « libérateurs allemands » :

Et ici, quelques décennies plus tard, avec les nouveaux maîtres :

Stetsko rencontre George Bush, alors responsable de la CIA

(comme quoi les Américains ont des valeurs, mais surtout boursières…)

Les rapports de l’OUN ont été conservés. On y lit par exemple ceci :

« N° 82 P

Ville de Lvov, le 28 juillet 1941.

Au service de sécurité de l’OUN de Lvov, le père Tabinsky nous informe : « Notre milice procède maintenant à de nombreuses arrestations de juifs, avec les services allemands. Avant leur liquidation, les Juifs se défendent par tous les moyens, et, en premier lieu, par l’argent ».

Suivant les informations du père Tabinsky, il y a, parmi nos miliciens, certains qui, pour de l’or ou de l’argent, libèrent des juifs : ils doivent être arrêtés. Nous n’avons pas de données concrètes, mais nous vous transmettons ceci pour informations et utilisation ultérieure.

Gloire à l’Ukraine !

Organisation des nationalistes ukrainiens OUN.»

Dans un rassemblement le 6 juillet 1941, les membres de l’OUN déclarèrent : « Les Juifs doivent être traités durement. […] Nous devons en finir avec eux. […] En ce qui concerne les Juifs, nous allons adopter des méthodes qui conduiront à leur destruction. »

Après l’emprisonnement de Bandera, les bataillons ukrainiens de la Wehrmacht Nachtigall et Roland furent alors dissous fin 1941, et les activistes volontaires de l’OUN-B furent affectés à l’Ukrainian Schutzmannschaften, une milice auxiliaire de police. Cette milice comptait plus de 100 000 Ukrainiens en 1942, et s’impliqua activement dans l’arrestation et le meurtre de Juifs, communistes et résistants. Le leader militaire de l’OUN-B et de l’UPA Roman Choukhevytch devint commandant du 201st Schutzmannschaft Battalion, qui sévit jusqu’en Biélorussie.

Des héros de l’Ukraine ?

L’ancien président ukrainien europhile Viktor Iouchtchenko (2004-2010) a élevé Bandera (et l’ancien chef de l’UPA Roman Choukhevytch) à la dignité posthume de Héros d’Ukraine par un décret signé le 22 janvier 2010, provoquant une vague de protestations dans la Fédération de Russie et au sein de la population russophone d’Ukraine, ainsi que la désapprobation et des mises en garde d’associations d’anciens combattants en Europe.

Soulignons la finesse du geste : le 1er tour de l’élection présidentielle de 2010 a en effet eu lieu le 17 janvier 2010, et Iouchtchenko, président sortant, y a été éliminé, n’ayant obtenu que le score non soviétique de 5 % des voix… Et ceci est survenu la semaine de la commémoration internationale des victimes de l’Holocauste

En 2010, après l’arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovitch (vous savez « le méchant » corrompu), le tribunal régional de Donetsk invalida le décret ; la décision a été confirmée en 2011 par le Haut tribunal administratif d’Ukraine, sous le prétexte formel que Bandera n’était pas citoyen ukrainien et est donc inéligible à cette dignité, et l’attribution de ce titre est annulée.

Le 1er janvier 2014, les nationalistes à Maidan manifestent en l’honneur de Bandera :

Le 27 avril 2014, à Lviv, des centaines de nationalistes manifestent en ce jour anniversaire de la création de la division SS Galicie (dont les manifestants portent l’emblème, ne faisant d’ailleurs pas de différence entre les nationalistes ayant rejoint les SS ou l’UPA) :

Le 10 juillet 2014, le conseil régional de Lviv – rempli d’élus de Svoboda – demandait à Porochenko d’accorder de nouveau le titre de héros à ces nationalistes :

Petro Porochenko

Et donc le 25 septembre 2014, le président Porochenko a reçu le message 5/5 (Interfax ici):



L’UPA, des héros, à qui il faut donner le statut d’anciens combattants…

Comme quoi, il semble y avoir une petite corrélation entre l’aspect président europhile et président pro-nationaliste révisionniste…

Rappel

On ne va pas aller bien loin, tout est dans Wikipedia :

80 000 civils massacrés par les héros de l’UPA…

Cf. [U3-6] L’UPA en action et les Massacres de la Volhynie

Et voici le commandant de l’UPA Roman Choukhevytch :

Roman Choukhevytch dans le bataillon Nachtigall de la Wehrmacht (en bas 2e à gauche)

Roman Choukhevytch en habit de la Wehrmacht

Des héros ?

Les éphémères « héros » Stepan Bandero & Roman Choukhevytch

Bref, on saluera la hauteur de vue du Président d’aller remuer tout ceci, alors qu’une vaste partie des habitants de l’Est du pays en sécession ont vu leurs grands-parents combattus dans l’armée rouge par l’UPA…

Apaisement ?

Heureusement, EuroMaidan veille

On peut compter sur le mouvement EuroMaidan – qui ne se sent plus de joie à cette annonce – pour rétablir la Vérité :

L’article se conclut donc par cette phrase :

La propagande russe continue toujours de discréditer ces vétérans et leurs soutiens en tant que « nazis » et « fascistes » bien qu’ils aient combattu à la fois les fascismes allemand et russe durant la Seconde Guerre mondiale.

Bref, c’est ENCORE la faute des Russes…

On notera l’argument massue « comme ils combattaient des fascistes, ils n’étaient pas fascistes », comme si des loups ne pouvaient pas se dévorer entre eux…

Par ailleurs, c’est un raccourci scandaleusement manipulateur, balayant la complexité de la situation – et surtout la noirceur des crimes passés…

 

À moins que je raconte n’importe quoi, et qu’EuroMaidan n’ait raison…

Quoique…

Le Centre Simon Wiesenthal (qui était originaire de la région de Lviv et a fait partie des très rares survivants – le centre est donc très sensible à cette question…) a ainsi réagi (si quelqu’un peut traduire en commentaire svp merci) :

Le 28 janvier 2010 :

Le Centre Simon-Wiesenthal a dénoncé, dans une lettre adressée à l’ambassade ukrainienne aux États-Unis, l’attribution du titre de Héros de l’Ukraine à un « collaborateur nazi responsable du massacre de milliers de Juifs pendant la guerre de 1939-1945. »

Le Centre Wiesenthal critique violemment la décoration d’un collaborateur nazi par l’ukraine.

Un représentant du Centre Simon Wiesenthal a déclaré : “C’est une vraie mascarade quand une telle décoration est accordée, juste au moment où le monde fait une pause pour commémorer les victimes de l’holocauste, le 27 janvier”.

Le Centre Simon Wiesenthal a condamné aujourd’hui le président Ukrainien Vicktok Yushchenko pour avoir accordé, de manière posthume, la plus haute distinction du pays, le titre de “Héros de l’Ukraine”, à Stéphane Bandera.

Ce dernier était un dirigeant nationaliste, dont les disciples ont tué des milliers de juifs et d’autres personnes pendant la deuxième Guerre mondiale.

Mark Weitzman, le directeur des affaires gouvernementales au Centre Wiesenthal a écrit une lettre à Oleh Shamshur, l’ambassadeur d’Ukraine aux États-unis, dans laquelle il exprime le profond dégoût que lui inspire la décoration de Stéphane Bandéra, collaborateur des nazis aux débuts de la deuxième guerre mondiale. Les disciples de ce dernier ont été impliqués dans le meurtre de milliers de juifs et d’autres personnes. C’est une vraie mascarade qu’une telle décoration soit accordée juste au moment où le monde fait une pause pour commémorer les victimes de l’Holocauste, le 27 janvier.

Monsieur Weitzman a ajouté que, “sur le tard, la devise de Simon Wiesental, celui qui a donné son nom à notre institution, célèbre “Conscience de l’Holocauste” et natif d’Ukraine, était “Justice et non Vengeance”. C’est vraiment dommage que le président Yushchenko ait choisi d’ignorer cette leçon, en reprenant l’héritage de Bandera et de ses séides criminels.

En juin 2012 :

In Kiev, Odessa and Lviv, hundreds marched to mark the birthday of Ukrainian nationalist hero Stepan Bandera, who headed the Organization of Ukrainian Nationalists (OUN), which collaborated with the Nazis and actively participated in the mass murder of Jews following the German occupation of Ukraine in 1941. In 2010, the Simon Wiesenthal Center condemned President Viktor Yushchenko for posthumously awarding the “Hero of Ukraine,” one of the country’s highest honors, to Bandera.

Le 18 octobre 2013

« For Jews and Poles, the OUN-UIA indisputably practised a policy of mass murder with the former as the principal target. The SS Halychyna Division was not a legitimate Ukrainian defence corps. It was an executive of Nazi extermination. Bandera and Shukhevych are not historic heroes. They are the icons of the contemporary anti-Semitic, anti-Roma, anti-Pole and anti-Gay Svoboda (Freedom) Party now present in your Parliament.

Bon ben, il va falloir choisir entre le centre Simon Wiesenthal et Porochenko / EuroMaidan – j’ai choisi pour ma part, estimant que les victimes connaissent en général assez bien leurs bourreaux…

 

Il y a ainsi des symboles qui valent ainsi 1 000 discours…


Annexe : quelques mots sur le grand Simon Wiesenthal (Source Wikipedia)

Simon Wiesenthal, né le 31 décembre 1908 à Boutchatch et mort le 20 septembre 2005 à Vienne, est un survivant autrichien de la Shoah connu pour ses activités de chasseur de nazis.

Né dans une famille juive dans l’est de l’Autriche-Hongrie, Wiesenthal grandit dans la ville polonaise de Lvov où il suivit des études d’architecture. Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en 1939, il fut déporté dans plusieurs camps de travail et de concentration dont ceux de Janowska, Płaszów et Mauthausen. Après la guerre, il consacra sa vie à la collecte d’information et à la recherche de criminels de guerre nazis pour qu’ils soient jugés en fondant notamment des centres de documentation juifs à Linz et à Vienne. Il joua un rôle mineur dans la localisation d’Adolf Eichmann qui fut capturé à Buenos Aires en 1960 et travailla étroitement avec le ministère de la Justice autrichien pour préparer les poursuites contre Franz Stangl. Dans les années 1970 et 1980, Wiesenthal fut impliqué dans plusieurs affaires concernant le passé nazi de plusieurs personnalités politiques autrichiennes. Mort en 2005 à l’âge de 96 ans, il a été inhumé à Herzliya en Israël.

En Europe, la Seconde Guerre mondiale éclata en septembre 1939 avec l’invasion allemande de la Pologne qui fut partagée entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique comme convenu dans le cadre du pacte germano-soviétique. La région de Lvov fut annexée par les Soviétiques qui mirent immédiatement en place une politique de répression. Les autorités arrêtèrent le nouveau conjoint de la mère de Wiesenthal qui fut condamné pour « capitalisme » et il mourut peu après en détention ; sa mère rejoignit sa belle-fille et son fils à Lvov. Ce dernier parvint à éviter la déportation en corrompant un responsable local.

La domination soviétique fut remplacée par une occupation allemande à partir de juin 1941 et à la mi-juillet, Wiesenthal et les autres habitants juifs furent affectés à des travaux forcés consistant notamment à la construction du ghetto de Lvov. Plusieurs milliers de juifs furent assassinés à Lvov par des unités spéciales allemandes et des nationalistes ukrainiens lors d’une série de pogroms en juin et juillet. Dans ses autobiographies, Wiesenthal rapporte qu’il fut arrêté le 6 juillet mais qu’il échappa à la mort grâce à son ancien chef d’équipe qui appartenait alors à la police auxiliaire ukrainienne ; il existe plusieurs versions de ce récit qui pourrait être apocryphe.

À la fin de l’année 1941, Wiesenthal et son épouse furent envoyés au camp de travail de Janowska dans les faubourgs de Lvov. Il fut affecté à la peinture de swastikas et d’autres inscriptions sur des locomotives soviétiques capturées tandis que Cyla travailla au polissage de diverses pièces mécaniques. En échange d’informations sur les chemins de fer, Wiesenthal obtint de faux papiers d’identité pour sa femme auprès d’un membre de l’Armia Krajowa, une organisation de résistance polonaise. Elle fut envoyée à Varsovie dans une usine de radio puis dans deux autres camps de travail. Malgré les conditions difficiles, elle survécut à la guerre et le couple se retrouva en 1945.

Plusieurs fois par mois quand les personnes valides étaient absentes, les Allemands organisaient la déportation des résidents du ghetto incapables de travailler. La mère de Wiesenthal fut ainsi raflée en août 1942 et tuée au camp d’extermination de Bełżec. À la même période, la mère de Cyla fut abattue sur le perron de sa résidence de Buczacz par un policier ukrainien lors de son expulsion. Au total, le couple perdit 89 proches durant la Shoah.

Une partie des travailleurs forcés de Janowska, dont Wiesenthal, fut envoyée dans un camp séparé où les conditions de vie étaient un peu meilleures que dans le camp principal. Wiesenthal réalisa des dessins architecturaux pour Adolf Kohlrautz, l’un des principaux responsables, qui les présentait sous son nom. Pour obtenir des contrats, les entreprises de construction payaient des pots-de-vin à Kohlrautz qui en donnait une partie à Wiesenthal. Il parvint à fournir des renseignements à la résistance polonaise et pouvait parfois quitter le camp pour obtenir des fournitures de bureau ; il profita de ces sorties pour acheter des armes destinées à la résistance ainsi que deux pistolets qu’il emporta lors de sa fuite à l’automne 1943.

Selon Wiesenthal, le commandant en second du camp de Janowska, Gustav Wilhaus, décida d’exécuter 54 intellectuels juifs à l’occasion du 54e anniversaire d’Adolf Hitler le 20 avril 1943. Incapable de trouver suffisamment de victimes à Janowska, il ordonna une rafle dans les camps voisins. Wiesenthal et deux autres prisonniers furent ainsi emmenés le long d’une tranchée. Les hommes furent contraints de se déshabiller puis étaient exécutés. Alors que Wiesenthal attendait son tour, quelqu’un cria son nom et le renvoya au camp ; Kohlrautz avait convaincu ses supérieurs qu’il était le meilleur peintre disponible pour réaliser une affiche en l’honneur de l’anniversaire d’Hitler. Toujours selon Wiesenthal, Kohlrautz l’avertit le 2 octobre que les prisonniers allaient être éliminés et l’envoya ainsi qu’à un autre détenu, Arthur Scheiman, en ville pour acheter des fournitures. Alors qu’ils se trouvaient dans le magasin, ils échappèrent à la surveillance du garde qui les accompagnait et ils prirent la fuite.

Après être restés cachés plusieurs jours, Scheiman rejoignit son épouse et Wiesenthal fut emmené par des résistants au village voisin de Kulparkow où il resta jusqu’à la fin de l’année 1943. Le camp de Janowska fut liquidé peu après et Wiesenthal se cacha trois jours dans l’apparentement de Scheiman à Lvov. Il se rendit ensuite chez Paulina Busch, une femme pour laquelle il avait réalisé une fausse carte d’identité. Il y fut découvert dissimulé sous le plancher par deux détectives polonais le 13 juin 1944. Renvoyé dans les restes du camp de Janowska, il tenta sans succès de se suicider pour éviter d’être interrogé sur ses liens avec la résistance. Cela n’eut pas lieu en raison de l’avancée soviétique et les derniers prisonniers furent transportés jusqu’à Przemyśl à 220 kilomètres à l’ouest de Lvov où ils furent affectés à la construction de fortifications. Les détenus furent ensuite envoyés au camp de Płaszów près de Cracovie en septembre.

Le mois suivant, les déportés furent emmenés au camp de Gross-Rosen où les conditions étaient encore plus difficiles. Travaillant dans une carrière, Wiesenthal reçut un bloc de pierre sur le pied droit et son gros orteil dut être amputé. L’approche de l’Armée rouge en janvier 1945 poussa les Allemands à organiser une évacuation à pied des prisonniers vers Chemnitz. Toujours souffrant, Wiesenthal utilisa un manche de balai comme canne et fut l’un des rares détenus à survivre à la marche. À Chemnitz, les survivants furent emmenés par train jusqu’à Buchenwald puis par camion à Mauthausen à la mi-février. Gravement malade, Wiesenthal fut placé dans le quartier des mourants où il ne reçut que 200 kilocalories par jour. À la libération du camp par les troupes américaines le 5 mai 1945, il ne pesait plus que 41 kilogrammes.

37 réactions et commentaires

  • Hellebora // 02.10.2014 à 03h46

    Je sens qu’on n’a pas fini de dire et redire ces choses vu que ceux qui réécrivent l’histoire comme ça les arrange sont nombreux et puissants (« 1984 », encore et toujours).
    Ce coup de la sacralisation des membres de l ‘UPA par le très pro-européen gvt de Kiev, cela devrait gêner aux entournures le gvt et les non moins pro-européennes autorités polonaises, non ? A moins qu’ils fassent semblant de ne rien avoir entendu… En tt cas, leurs réactions ne devraient pas tarder je suppose. Quant à chez nous, RAS, comme d’hab! A quoi bon informer la piétaille de ce que fut le bandérisme et l’UPA ?… On en a assez de nos soucis chez nous n’est-ce pas ! Et puis Mr Fabius nous l’a assuré : les ultra nationalistes ( terme + « propre » que nazis) ne sont ni nombreux, ni dangereux. Dormez bonnes gens. La guerre, c’est chez les autres

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    • Inna // 07.10.2014 à 09h25

      a Helebora :
      Les 6 et 9 août 1945 à l’initiative des États-Unis ont eu lieu les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Tout ce que n’empeche pas les japonais collaborer avec USA soixante-dis ans plus tard sans les rappeler de cet massacre. Les gens se souvient de rien. Les polonais, surtout les dirigents, vont faire la meme chose : rien dire par rapport de la sacralisation des membres de l ‘UPA

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      • Inna // 07.10.2014 à 09h40

        « Merda ordinaria » (« La merde ordinaire »)

        https://www.youtube.com/watch?v=90cG9TEA3f0

        Je le plaisir de vous présenter un nouveau chef-d’œuvre de cinéastes de Kiev dans le genre « Dessin animé ». Je trouve ce dessin animé tout simplement génial. L’auteur a réussi en quatre minutes à répondre à une question que je me posais en vain depuis le 2 mai : comment est-il possible que des êtres humains brûlent d’autres êtres humains – probablement leurs voisins, leurs collègues ou anciens camarades de classe – et après font la fête qui se transforme en bacchanales virtuelles avec des déclarations comme « Odessa est la ville-héro », « Gloire à l’Ukraine! » et tant d’autres.

        Si comme moi vous cherchez toujours des réponses à ces questions, regardez ce dessin animé, vous les obtiendrez. Rien que le nom est remarquable dans son laconisme. Il s’appelle « La merde ordinaire ». C’est avec cette formule riche et significative que l’auteur nomme les gens du Donbass. En quatre minutes nous avons le plaisir de découvrir comment vivait cette « merde ordinaire » sans aucun sens de sa pauvre vie jusqu’au jour du referendum du 19 mai et les changements qui ont suivis.

        Je trouve que cette œuvre cinématographique est plus forte même que les photos des atrocités et des crimes de guerre des fascistes ukrainiens. Avec une puissance artistique extraordinaire il montre la médiocrité et le cannibalisme de ses créateurs. En quatre minutes on trouve la réponse à toutes les questions métaphysiques sur le génocide ukrainien. Leur source est là, toute simple comme ce dessin animé : pour pouvoir tuer facilement il faut déshumaniser l’ennemi. Quand ce n’est plus un humain, on a beaucoup moins de scrupule à le tuer. L’histoire nous a déjà montré que ce principe marche à merveille dans la période du Troisième Reich.

        Le philosophe-humaniste allemand, Erih Fromm, consacrant au fascisme un des chapitres de son livre « l’Anatomie de la destructivité humaine », écrivait : « Ce n’est pas exclu que parmi nous vivent des centaines de führers potentiels, qui pourront venir au pouvoir, si perce leur heure historique ».

        Le génocide de la population du Donbass et ce dessin animé qui est de la même nature montrent qu’il avait tout à fait raison.

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        • anne jordan // 16.10.2014 à 14h55

          @Inna , merci pour ce dessin animé !
          pourriez vous être plus explicite dans votre résumé ?
          votre conclusion est parlante , mais pour les internautes ordinaires , comme moi , ni russophones ni ukrainophones , il est difficile de tout comprendre : quels slogans figurent sur les pancartes , par exemple ?
          merci d’avance

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          • Inna // 04.11.2014 à 14h15

            Bonjour Anna
            Je m’excuse vous repondre avec un tel delai.
            Je suis d’accord avec vous que c’est difficile comprendre ce dessine anime pour les internautes qui ne parle pas ni russe ni ukrainien. J’essaye donner la petit resume mais effectivement elle n’est pas tres precise. Je ne sais pas de quel slogan vous me demandez car il y a plusieurs dans ce dessine anime. Au debut de ce film le slogan figurant sur la pancarte est le meme comme le nom de dessine anime – « la merde ordinaire », au fin de dessin (quand les gens marchent) ce sont le slogan suivantes : « Crimea est a nous », « La gloire à Poutine », « Paix, travail, Poutine ».
            C’est a dire l’auteur de ce dessin anime voulait nous prouver que les gens de Donbass (la merde ordinaire) sont si cins et ses vies ont ete si pauvre et vide que la seule raison de leur protestation et le désir de se séparer de l’autre Ukraine – se promener avec les affiches « pour Poutine », « Pour la Patrie » comme c’était au temps des URSSs.
            Bien sur que les autres ukrainiennes – pro-ukrainien (pas pro-russe), c’est a dire « svidomyj » ne sont pas comme ca : ils sont plus intelligent, plus libre, plus ouverte d’esprit, plus nobles, alors « l’elite de nation », « le sang bleu » etc

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            • anne jordan // 04.11.2014 à 15h53

              merci , Inna , mieux vaut tard , comme on dit !
              il en ressort l’essentiel , hélas : le mépris des  » autres  » ! comment être sure que ce mépris ne marche pas dans les deux sens ?
              je veux dire les Novorossiens sont ils assez forts pour ne pas mépriser les habitants de l’Ouest , même s’ils peuvent légitimement haïr les gouvernements de l’Ouest ?

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  • social21eme // 02.10.2014 à 08h29

    il faut buzzer cela, c’est un tres gros faux pas de ca part, un tweet incontrolé comme cela peu faire beaucoup de degat, (ex donald Trump aux usa).

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    • V_Parlier // 02.10.2014 à 10h07

      Au début je me disais çà à chaque fois qu’un scoop de ce style sortait. Mais finalement je me rend compte que les gens s’en foutent et n’ont même pas envie d’apprendre quoi que ce soit. Paresse intellectuelle et réceptivité aux discours autistes des US font le travail… En plus Svoboda a maintenant reçu son diplôme de respectabilité par Lech Walesa donc ce sera bientôt le prix Nobel de la Paix. Une seule conclusion maintenant: Que l’UE s’effondre au plus vite, même si çà fait mal ! Sinon je ne sais pas ce qui nous attend.

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      • Alae // 02.10.2014 à 11h58

        Beaucoup s’en foutent, mais plutôt par effarement que par réelle indifférence. Ils y ont cru, à la démocratie à la sauce UE, au droits-de-l’hommisme, aux avancées sociétales, au progrès, à la liberté, à toutes les fadaises qu’on leur a débitées. Alors, quand ça bascule dans le délire, les accointances avec ce que le monde peut faire de pire (les terroristes « rebelles modérés en Syrie », les nazis), les révolutions commanditées, les coups d’état, il regardent ailleurs ou n’ont « pas le temps » de lire les articles. Ils ne veulent pas le savoir parce que tout leur monde, leur confort intellectuel durement gagné à force de lectures lénifiantes (le Nobs, l’Immonde ou l’Aberration) voleraient en éclats.
        Personne n’aime admettre qu’il s’est fait escroquer. Alors comprendre qu’ils se sont laissé fourguer une vision du monde artificielle, fabriquée à coups d’agences de com’, qu’ils sont de simples poires, c’est trop dur. Le déni peut partir de là. J’en connais qui trouveront toutes les parades possibles pour ne pas l’admettre.
        Cela étant, ils sont de moins en moins nombreux. Trop, c’est trop, parfois même pour eux.

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  • Hellebora // 02.10.2014 à 08h42

    Réécrire l’histoire, il y en a qui semblent payer pour faire ce job… Et les Polonais, là-dedans ? Bien qu’européistes, cela devrait leur faire drôle, non ? Poroshenko va se faire recadrer… ou pas…

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    • V_Parlier // 02.10.2014 à 10h12

      Recadrer? Tous les autres « leaders » là-bas sont encore bien pire que lui, donc çà lui a peut-être même été demandé par ses maîtres pour éviter qu’il ne se fasse renverser.

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    • Astrolabe // 02.10.2014 à 10h18

      Suite à la remarque d’Hellebora: en soutenant inconditionnellement (au moins pour ce que nous en disent les médias) ces Ukrainiens-là, on se demande ce que les Polonais s’imaginent. Que les nationalistes ukrainiens vont se mettre à aimer les Polonais ? Certainement pas plus qu’ils ne se mettront à aimer les Russes. Mais à leur place, je serais plus prudent: Moscou est loin, alors que la Pologne est toute proche. Une fois la question du Donbass « réglée », c’est vers l’ouest que les plus excités vont se tourner.

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      • V_Parlier // 02.10.2014 à 10h25

        Les Polonais sont déjà probablement comme les autres européens: L’histoire çà les ennuie, et ce qui les intéresse c’est de profiter de leur courte période de relative prospérité, tant que les « investisseurs » US ont encore besoin d’eux et ne les ont pas encore transformés en nation vassale et passive, minée par le chômage.

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        • chios // 02.10.2014 à 12h03

          Et ils espèrent bien « s’installer » en Ukraine, comme ils ont accepté que la « vieille Europe » s’installe chez eux, avec l’aide de leur Allié d’outre-atlantique.
          Le neo-liberalisme a du bon…
          Et je crois qu’il ne manque pas dans ce pays, de nostalgiques de leur lointaine période de gloire…

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  • Lysbethe Levy // 02.10.2014 à 13h48

    Ne nous trompons pas ..Tout cela a pu être fait grace à nos « chers amis » américains qui ont déliberement protégés, (Opération Paper-clips) et pris en charge des criminels de guerres, allemands, ukrainiens, croates, baltes, qui se sont réunis dans le « lobby ethnique » des « Nations captives » http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=VING_073_0005de l’Urss dès le début de la bolchévisation de la Russie.

    L’idée de former, armer, éduquer des « gens des diverses républiques » sous occupation soviétique fut bien celle des dirigeants américains..Dulles, Roosevelt, Truman, jusqu’à Reagan, qui lui a permis de mettre en place les anciens criminels et « leurs familles » sur place Youtchenko, sa femme, etc..http://www.slate.com/articles/news_and_politics/history/2014/07/captive_nations_week_an_annual_commemoration_of_a_weird_cold_war_artifact.html.

    .Grace à Jean Paul II et les fonds secrets pour « Solidarité », Lech Walesa, a permis aussi la destabilisation de la Pologne et de l’est européen.Vaclav Havel, et les autres ont servis leurs maitres et ont donc logiquement pris le pouvoir .

    Le « plan Reagan, Brzezinski » a bien fonctionné, le premier Pape Jean Paul I ayant « miraculeusement  » défuncté 33 jours après son élection, Karol wojtila a pris sa place comme l’avait prévu le département d’Etat Us .Jean paul II a fait passer l’argent pour soutenir une des premières révolutions non colorée avec un pseudo-syndicat …Toute une histoire !

    .IL est vrai cela a permis de faire basculer l’Urss (empire du Mal) mais à quel prix ? Quand on voir les résultats et bien les gens de l’est éprouvent souvent la « nostalgie » ou « ostalgie » du passé même si cela n’était pas parfait ils sont quand même « marrons » ..

    .Bref..

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  • Alain // 02.10.2014 à 15h28

    C’est peut-être un peu hors sujet, mais je suis de plus en plus surpris par la non-analyse ce qui se passe à Kiev par les milieux antifascistes français. Ce serait bien que quelqu’un se penche sérieusement sur les raisons de ce silence, si possible en évitant les raccourcis du genre « payés par la CIA ».

    Un petit exemple:
    http://mediaslibres.org/?recherche=Svoboda&page=sedna&age=1500&var_submit=Ok

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    • franckmilan // 02.10.2014 à 15h37

      payés par la nsa…

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    • V_Parlier // 02.10.2014 à 16h15

      « Antifasciste » c’est comme « démocrate »: Dire qu’on l’est est une chose, et les actes qui vont avec la parole en sont une autre. Je vais peut-être fâcher certaines personnes, mais l’antifascisme en France se résume surtout à de l’anti-conservatisme primaire (à quelques exceptions près), car çà c’est beaucoup plus facile et sans risques. D’ailleurs, même nos dirigeants ont de multiples fois brandi l’étendard de l’antifascisme… et aujourd’hui on voit leurs actes et qui ils soutiennent.

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      • Wilmotte Karim // 02.10.2014 à 18h53

        1984.

        Ce n’est pas parce que le parti dit qu’il œuvre pour la paix et la prospérité qu’il le fait.

        Mais cela n’implique pas que la paix et la prospérité ne peuvent pas exister ni que tout ceux qui se battent pour son des agents du « parti ».

        (étant un démocrate anti-fasciste effaré par ce qu’il se passe en Ukraine…)

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    • Timothée // 02.10.2014 à 21h46

      Les raisons de ce silence ? Probablement parce que l’anti-communisme prend le pas sur l’anti-fascisme. Ou parce que dans leur tête bourrée de sophismes les deux sont suffisamment équivalents pour ne pas en prendre partie.
      La plupart d’anti-fascistes que j’ai accidentellement rencontré n’ont pas une bonne éducation politique et ils ne connaissent l’histoire qu’à travers les reportages de FR2. Ou alors, ce sont des anarchistes qui ont le cerveau tellement en bouillie, qui ne savent même plus qui sont leurs ennemis ou leurs alliés. Ils ont perdu leur conscience.

      Oui, au final, je peux le résumer à cela : le silence démontre que leur conscience (basée sur l’humanisme et l’amour du peuple) a été obscurcie. Ils ont troqué leur conscience contre une vision stratégique du conflit (et de ses intérêts géopolitiques) et ils se sont construits un piège à rats : un piège d’éléments contradictoires qui les tient prisonniers. La prison des « gens trop bien informés ».

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    • anne jordan // 16.10.2014 à 15h04

      page vide sur votre lien vers médiaslibres !

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  • Ardéchoix // 02.10.2014 à 16h52

    Déclaration de David Cameron, le premier ministre britannique, devant les Nations Unies, le 26 septembre 2014 :
    « Soyons clairs. Pour abattre l’idéologie de l’extrémiste, nous devons l’abattre sous toutes ses formes, pas seulement les formes violentes. »
    http://www.dailymotion.com/video/x26xmee_david-cameron-cherche-un-pretexte-pour-interdire-le-debat-sur-le-11-septembre_news

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    • Timothée // 02.10.2014 à 22h10

      Deux soucis avec la phrase de Cameron :

      Premièrement, le mot « extrémisme » dans sa phrase est une donnée à définition variable. Donc, cette phrase sera toujours vraie. Toujours. Tout le monde ne peut être que d’accord avec lui, d’ailleurs.
      Deuxièmement, la partie « l’abattre sous toutes ses formes » est manifestement une phrase extrême, une position d’extrémiste. Donc, Cameron a une idéologie d’un extrémiste.

      Donc, Cameron parle par sophismes.

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  • 13bdr // 02.10.2014 à 17h28

    Si Hitler avait triomphé, l’histoire aurait été réécrite et Goebbels aurait sans doute été sacré et reconnu universellement comme le plus grand poète que l’humanité ait produit…
    Espérons donc que la victoire de Porochenko sera tout aussi éphémère malgré ses puissants soutiens occidentaux..

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  • Wilmotte Karim // 02.10.2014 à 18h51

    Jusque 80 000 polonais exterminés car polonais.
    Des massacres de masses (dont participation à la shoa par balle).

    Oui, condamnons les « actes individuels » de l’ensemble de ce collectif immonde.

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    • JC // 02.10.2014 à 21h22

      Bon ben voilà. Toute guerre est horrible, qu’importe l’idéologie, les alliés n’y sont pas allés de main morte en écrasant le régime nazi, et la suite de l’histoire on la connait, guerre sur guerre, massacre sur massacre, alors qu’est-ce que ça peut nous faire que ce soit au nom des « droits de l’homme » ou d’une « race supérieure ».

      Les actes individuels oui. Et si on veut analyser de façon collective, faut pas perdre de vue qu’il y a des effets d’entrainement, psychologie des foules tout ça. Dans une hystérie collective et une violence omniprésente, on peut tous basculer si on ne s’accroche pas à des principes très élevés.

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      • chios // 03.10.2014 à 00h21

        Je viens de regarder
        https://www.youtube.com/watch?v=bYSTfjT4V6w
        Le Ruanda et Kagamé.

        Ce Kagamé jouit de l’indéfectible appui de la part de l’ouest.
        Qui font penser à de semblables fidélités dans le cas de l’Ukraine?

        Il y a des idéologies mortifères, c’est évident.
        Et les victimes en sont d’abord les « adhérents ».
        On ne choisit pas toujours son idéologie, imaginez que vous soyez né dans un village des environs de Lvov, vous entendez depuis l’enfance ces histoires qu’on se raconte en clandestins, en rebelles, en élus en quelque sorte, et dont on est fier.
        Et c’est fait, vous avez une « identité »…
        Quelques uns s’y sentent à l’étroit, et vont voir ailleurs, mais la plupart s’y installent, dans l’atmosphère protectrice du « nous » de la tribu.
        Je pense à ces provinces de la périphérie, éloignèes de tout, et les instructions qui arrivent d’Amérique, et les fonds. Et les coups réussis. Au temps de l’occupation soviétique.

        Et puis, Porochenko leur demande d’aller se battre contre l’ennemi de toujours, et ils meurent en masse, sans formation, ni armes ni protection, dans les « chaudrons » russes.

        « on peut tous basculer si on ne s’accroche pas à des principes très élevés. »

        Quels sont ces « principes très élevés »?

        Je ne vous demande pas de répondre, c’est une question que je me pose.

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        • JC // 03.10.2014 à 08h46

          Ben par exemple tu décides de ne jamais tuer ou user de violence. De toujours chercher à comprendre ton ennemi du moment (et à l’aimer disait Jésus, on aurait pu être à sa place). Jamais tu te laisseras consumer par la haine, que ce soit en tant que « facho » ou « antifa », et jamais tu n’essayeras de faire passer l’autre pour une bête à abattre, un criminel-né.

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  • Timothée // 02.10.2014 à 21h55

    Je pense que vous faites une petite erreur. Vous attribuez à l’UE une vertu qu’elle n’a pas : la vision politique.
    Non, l’UE est un simple organisme d’intérêts financiers. Seule la domination économique importe, elle l’a pas de visions de domination politique.

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  • Sumbawa // 02.10.2014 à 22h29

    la question qu’il faudrait se poser est : est-ce que Porochenko a fait cela pour des motifs idéologiques ou pour des raisons politiques visant à rallier la population qui soutient Svoboda ( comme la stratégie Sarko 2007 qui avait séduit les électeurs FN) ?

    J’ai tendance à penser que Porochenko n’ a pas d’idéologie ( sauf celle de l’argent) et que ces déclarations sont plus de la manœuvre électoraliste que de la simple idéologie. ils cherchent à minimiser la montée des partis nazis avant les élections parlementaires.

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    • madake // 03.10.2014 à 08h31

      Mais quand les motifs justifient tous les actes, on entre dans une éthique qui est celle de Machiavel,

      La Finalité justifie tout.

      On est donc légitime dans tous les débordements, abus, corruption, alliances, coups fourrés, éliminations des gêneurs…
      C’est le joyeux procédé, qui mène à devenir soi-même ce que l’on dit vouloir combattre.
      Et on immole toutes ses valeurs sur l’autel, du but ultime, on nie le passé, on ignore les valeurs présentes, et lorsque l’on a perdu tout repère, l’effet est dévastateur sur la société et ouvre le chemin vers l’effroyable.

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      • Wilmotte Karim // 03.10.2014 à 18h50

        Ce n’est pas DU TOUT l’éthique de Machiavel.
        C’est par contre ainsi que la propagande haineuse (et mensongère) dépeint les idées de Machiavel.

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  • Sibtigr // 02.10.2014 à 22h53

    Bonsoir, à tous,

    De retour parmi vous, après une longue absence, je vous conseille de lire cet article de fond du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, où une importante raison des américains de durcir la crise avec l’Ukraine est qu’elle leur permettrait de cacher de grosses anomalies en interne avec la CIA et la NSA.

    Vous le saviez peut être déjà, mais ça fait du bien de relire de temps en temps des articles de fond qui contrebalancent le politiquement correct ambiant.

    Je vous cite un extrait de la conclusion :

    « En réalité la rhétorique d’une « nouvelle guerre froide » n’est qu’une construction de circonstance, qui n’a d’autre but que de faire diversion aux problèmes intérieurs croissants provoqués par les dérives de la NSA et de la CIA. La crise est également astucieusement exploitée par le Pentagone et l’administration pour sauver les budgets de la défense et réaffirmer le leadership américain sur l’Occident, via l’OTAN, qui retrouve ainsi une raison d’être. »

    http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/ukraine-pourquoi-les-americains-ont-interet-a-durcir-la-crise-avec-moscou.php

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    • anne jordan // 16.10.2014 à 15h13

      Brillant article d’Eric Dénecé !
      pas étonnant qu’il ne soit plus invité de Calvi , avec de pareils propos …
      cependant , l’article est d’avril 2014 , et depuis la guerre contre  » daesh  » a contribué à établir une chape de plomb sur l’Ukraine , pourtant si proche de nous !
      d’autre part , Obama semble s’être rendu aux vœux du Pentagone , en matière de course aux technologies militaires , laissant à l’U.E zélée le sale boulot dans la zone orientale de l’Europe .

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  • Marie Genko // 02.10.2014 à 23h51

    Il me semble que Porochenko est logique.
    Il ordonne, sans la moindre hésitation, à ses forces de tuer des civils à l’Est de l’Ukraine.
    Et cela pour la plus grande gloire de l’Etat ukrainien!

    Bandera soutenait l’idéologie Nazie et Porochenko soutient l’idéologie du Nouvel Ordre Mondial sous la houlette américaine.
    Ces deux idéologies sont aussi criminelles l’une que l’autre puisqu’elles dépècent les peuples par le feu et le sang!

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