Les Crises Les Crises
8.mai.20148.5.2014
Article LesCrises

Le rôle de l’UE (2) – La responsabilité européiste dans la crise ukrainienne (1/2)

Suite du billet précédent sur l’Ukraine Index de la série Précision : dire que l’UE a une responsabilité dans la Crise ukrainienne ne veut PAS dire qu’elle est responsable de tout, à elle-seule (la Russie aussi a sa part. Elle me semble moindre, mais à vous de vous faire votre opinion). Mais sa responsabilité est […]
Merci 201
J'envoie

Suite du billet précédent sur l’Ukraine
Index de la série

Précision : dire que l’UE a une responsabilité dans la Crise ukrainienne ne veut PAS dire qu’elle est responsable de tout, à elle-seule (la Russie aussi a sa part. Elle me semble moindre, mais à vous de vous faire votre opinion).

Mais sa responsabilité est importante. L’Ukraine, que je sache, 1/ est une ancienne république de l’URSS, 2/ qui a un accord de libre-échange avec la Russie, et pas avec l’UE.

L’Ukraine a bien le droit de vouloir « changer de camp », et elle doit pouvoir décider seule de son destin, sans pression extérieure, c’est évident.

Mais comme elle ne peut être dans les 2 zones de libre-échange à la fois, l’UE a une forte responsabilité dans sa décision d’accepter ou non la demande de l’Ukraine. Car en acceptant, elle accepte qu’il y ait de sévères conséquences économique pour la Russie qui perdra ses relations privilégiées avec l’Ukraine, et elle prend le risque de susciter de fortes réactions dans l’Est de l’Ukraine, pays fragile.

Que je sache, l’UE et sa zone de libre échange ne sont pas des halls de gare où rentre qui veut. En 1984, le Maroc a demandé officiellement à intégrer l’UE, et on lui a bien dit non, il est bien légitime de se poser la question pour l’Ukraine, qui est dans une situation bien plus compliqué et dangereuse que le Maroc…

Bref, voici ma vision, ni plus ni moins – 100 % sans complôôôôôôt… 🙂

Fin 2012, le Conseil Européen propose que le traité d’association, complété d’un traité de libre-échange soit signé lors du Sommet du partenariat Oriental de Vilnius en novembre 2013, à la condition que l’Ukraine mène des réformes électorales, judiciaires et constitutionnelles.

La partie centrale du projet d’association économique de 1200 pages est le Deep and Comprehensive Free Trade Agreement (DCFTA). Il s’agit d’un accord de libre-échange étendu qui aurait éliminé les dernières protections pour ce qui reste de l’industrie ukrainienne. Ce traité est qualifié par l’UE « du plus ambitieux accord bilatéral » jamais signé par elle. Le chapitre 1 annonce que :

« la vaste majorité de tarifs douaniers seront éliminés aussitôt l’accord entré en application. […] Globalement, l’Ukraine et l’Union européenne élimineront respectivement 99,1% et 98,1 % des tarifs douaniers ».

« Source : The Deep and Comprehensive Free Trade Area (DCFTA) »

Au sommet Europe/Ukraine du 25 février 2013, Viktor Ianoukovitch indiqua qu’il ferait de son mieux pour répondre aux demandes européennes, et déclara :

« Je poursuis les négociations avec la Russie pour trouver le bon modèle pour une coopération avec l’Union Douanière orientale »

Mais ce même jour, le président de la Commission José Manuel Barroso indiqua que :

« Un pays ne peut à la fois être membre d’une union douanière et dans une zone avancée de libre-échange avec l’Union européenne »

« Source : UKRINFORM »

L’Union européenne commettait donc l’erreur tragique de demander à l’Ukraine de choisir son camp…

À ce stade, il semble qu’on puisse faire les hypothèses suivantes :

  • Ianoukovitch a probablement pensé, que, vu sa position géostratégique, l’Ukraine allait pouvoir recevoir beaucoup d’argent de l’Europe ;
  • Les Européens orientaux ont probablement pensé que le président ukrainien, une fois impliqué dans le processus de l’association avec l’UE et poussé par sa propre population, ne pourrait plus faire machine arrière, même en découvrant que l’Ukraine n’obtiendrait, de loin, pas tout ce qu’elle escomptait comme argent ;
  • la seconde erreur de Ianoukovitch a probablement été de penser qu’il parviendrait à convaincre la Russie de maintenir le régime de libre-échange avec l’Ukraine. Profitant alors d’une zone de libre-échange à la fois avec les pays de l’Union douanière et ceux de l’UE, l’Ukraine aurait pu vivre confortablement sur le flux de marchandises qui aurait transité, par son territoire, depuis l’Union européenne vers la Russie et les pays de la CEI. D’autant que la Russie et les pays de l’Union douanière, ne disposant d’aucun levier d’action sur l’UE, auraient été contraints de faire appel à l’Ukraine en qualité de médiateur.

Mais le résultat fut tout autre. La Russie a alors commencé à prendre, fin juillet 2013, des premières sanctions commerciales contre l’Ukraine. Pour que le message soit clair, elle a commencé par fermer le marché russe… aux chocolats de l’entreprise Roshen de Petro Porochenko…

« Source : RFI »

Petro Porochenko indiqua cependant :

« Le business souffre plus d’être racketté par les policiers et les percepteurs que des sanctions russes. »

« Source : The Economist »

La Russie a ensuite placé début août la plupart des produits ukrainiens – tubes métalliques, meubles, produits alimentaires – dans la catégorie « à haut risque » : tous les poids lourds qui se présentent à la frontière ont été contraints de décharger leur cargaison pour d’interminables vérifications, ce qui s’est traduit par un très fort rallongement des procédures de contrôle à la frontière – et ce pendant 2 semaines.

« Source : L’Expansion.com »

Dans une note du 16 aout 2013 de la firme d’analyse des relations internationales Eurasia Group, l’analyste Alex Brideau écrit :

« La stratégie de M. Ianoukovitch consiste à obtenir le plus de profits possibles pour l’Ukraine en maintenant des relations à la fois avec la Russie et l’UE. Cette approche a peu de chance de réussir car les deux côtés poussent l’Ukraine à choisir. »

« Source : L’Expansion.com »

Le 22 aout 2013, Vladimir Poutine déclare :

« Si nos voisins (ukrainiens) libéralisent notablement leur régime douanier avec l’Union européenne, le marché ukrainien sera inévitablement envahi par des produits dont la qualité et le prix sont assez bons, mais qui évinceront les produits d’origine ukrainienne du marché national. […] Il s’agit d’un accord d’association dont les conditions seront assez dures pour l’économie ukrainienne, selon nos experts

Par ailleurs, cela pourrait mettre nos producteurs dans une situation assez difficile […] Les pays membres de l’Union douanière seront donc obligés de prendre des mesures de protection. Cette possibilité existe. »

« Source : RIA Novosti »

« Source : Libération »

Le porte-parole de la Commission européenne John Clancy, déclare alors le 23/08/2013 :

« Toute menace économique russe dirigée contre l’Ukraine et liée à la signature éventuelle d’un accord d’association avec l’UE est inadmissible. »

« Source : RIA Novosti »

Alexeï Moukhine, directeur du Centre d’informations politiques russe, indique alors que :

« Bruxelles a qualifié de « menaces » les démarches légitimes entreprises par la Russie pour défendre son économie. […] La mise en place d’une zone de libre-échange entre l’Ukraine et l’UE entraînerait une révision des accords commerciaux entre Moscou et Kiev. […]

Ce n’est pas parce que l’Ukraine envisage de signer un accord d’association avec l’Europe que la Russie doit négliger ses intérêts nationaux et économiques. L’Union douanière défend en premier lieu ses propres intérêts. Ceux des autres pays viennent après. L’Ukraine doit en tenir compte. »

« Source : RIA Novosti »

Enfin, l’économiste russe Alexandre Abramov indiqua ;

« La Russie se verra obligée d’introduire des restrictions douanières à l’égard de l’Ukraine. Celles-ci concerneront deux aspects. Premièrement : l’introduction des droits de douane à la hauteur de ceux qui sont établis avec l’Union européenne. Deuxièmement : l’introduction des procédures plus compliquées des formalités douanières. »

« Source : La Voix de la Russie »

Le 27 août, le vice-premier-ministre russe Igor Chouvalov indique :

« L’Ukraine ne pourra pas conserver son régime douanier assez libéral avec la Russie après l’intégration à l’Union européenne (UE). Kiev doit se préparer au durcissement du régime jusqu’à l’application d’un tarif douanier commun à toutes les marchandises ukrainiennes.

L’Ukraine ne peut pas faire partie de l’Union douanière et conclure un contrat de libre-échange avec l’UE. Les Ukrainiens veulent trouver un format compatible. Nous avons essayé de trouver une solution, même avec une période de transition. Mais même si l’on avait trouvé un compromis et que nous étions prêts à le faire, ils n’auraient eu aucune liberté en ce qui concerne le tarif douanier commun (TDC). Ils sont complètement liés par l’accord sur la zone de libre-échange avec l’UE. En analysant la situation, nous avons compris qu’aucun compromis n’était possible.

Avec l’accord UE-Ukraine, près de 95 % des marchandises seraient exonérées de taxes douanières. Par conséquent, en cas de double-jeu de l’Ukraine avec l’Europe et la Russie, les marchandises européennes arriveraient d’abord sur le marché ukrainien avant de pénétrer de manière incontrôlable dans l’espace de l’Union douanière. Pendant ce temps, les produits ukrainiens seraient également propulsés sur le marché de l’Union douanière. »

« Source : RIA Novosti »

Le 30 août, le Premier ministre ukrainien indique sur sa page Facebook :

« La partie russe craint que des marchandises européennes n’envahissent l’Union douanière en cas de mise en place d’une zone de libre-échange entre l’Ukraine et l’UE, car un accord de libre-échange est également en vigueur entre l’Ukraine et les pays membres de l’Union douanière.

Ces craintes sont-elles justifiées ? Théoriquement oui. Mais pratiquement, elles peuvent être réduites à zéro si l’on utilise les mécanismes définis par l’OMC, par exemple les certificats d’origine ou les postes conjoints de contrôle douanier. »

« Source : RIA Novosti »

Le 19 septembre, Romano Prodi déclare :

« L’Ukraine doit décider si elle veut développer ses relations avec l’Union européenne ou avec l’Union douanière. Nous voyons la proposition alléchante faite à l’Ukraine par l’Europe. Mais il existe aussi l’Union douanière qui regroupe la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Je trouve qu’il s’agit de propositions incompatibles. »

Du 19 au 22 septembre se tient alors à Yalta le forum annuel du YES – Yalta European Strategy, avec le président Viktor Ianoukovitch, le couple Clinton, Tony Blair, Gerhard Schröder, Mario Monti, l’ancien général américain David Petraeus (ancien directeur de la CIA), Bill Richardson (ancien ministre de l’énergie américain) et « bien sûr », Dominique Strauss-Kahn et Pascal Lamy… Ainsi que tous les leaders de l’opposition.

« Source : 10th Yalta Annual Meeting, 2013 »

« Source : Participants – Yalta European Strategy »

La galerie des portraits vaut le coup – surtout sachant ce qui se passerait 6 mois plus tard…

Viktor Ianoukovitch y indiqua alors :

« L’Ukraine s’est décidée à signer l’accord d’association. Maintenant, nous attendons une réponse de l’Europe. »

Comme le commente RFI :

Peu après qu’Hillary Clinton vante les « excellents chocolats ukrainiens », le clou du YES a été la joute verbale entre Petro Poroshenko, propriétaire de Roshen, et Serguei Glazyev, conseiller auprès de Vladimir Poutine. Si l’un a dénoncé des « pressions évidentes et injustifiées », l’autre a multiplié les avertissements à l’encontre de la signature de l’Accord, qui « mettrait fin au partenariat stratégique entre l’Ukraine et la Russie […] Qui paiera pour le défaut sur la dette de l’Ukraine, qui deviendra inévitable ? L’Europe veut-elle prendre cette responsabilité ? » Et de promettre de nombreuses tensions à venir, notamment entre les communautés ethniques du pays.

« Source : RFI »

Le 7 octobre 2013, l’ambassadeur russe auprès de l’UE indique :

« L’économie ukrainienne rencontrerait des difficultés dans le cas d’un accord de libre-échange avec l’UE, car les produits ukrainiens ne répondent pas aux normes européennes. De plus, la Russie devrait renforcer les contrôles frontaliers avec ses voisins du sud, afin de se protéger contre l’afflux massif de produits de l’UE non soumis à des droits de douane, ce qui pourrait nuire aux intérêts de Moscou. […] Nous estimons aussi que la décision unanime du gouvernement ukrainien de signer [l’accord d’association] ne reflète pas complétement les différentes opinions de la population ukrainienne. »

« Source : EurActiv.com PLC »

À Bruxelles, le 15 octobre 2013, Sergy Lavrov, Ministre des Affaires Etrangères de la Russie déclare :

« En général, les discussions au sujet des moyens de renforcement de la sécurité européenne mettent en exergue un déficit de confiance persistant, ainsi qu’une volonté de ressusciter la logique de « guerre froide », impliquant que vous soyez avec nous ou contre nous. Cependant, on oublie l’expérience historique qui démontre avec évidence que toutes les tentatives d’isoler la Russie avaient inexorablement entraîné des conséquences très graves, voir tragiques, pour le continent européen tout entier. Et, au contraire, des périodes prolongées de développement pacifique de l’Europe ont entraîné la participation active de la Russie au règlement des problèmes pan-européens. […]

Il est évident que nous ne pouvons avancer qu’en nous appuyant sur les principes d’égalité, de respect mutuel et de prise en compte de nos intérêts respectifs. […] Nos relations devraient ainsi se baser plutôt sur l’intérêt mutuel de deux acteurs majeurs de l’espace européen à un rapprochement fructueux qui, sans aucun doute, permettra de renforcer nos positions communes dans notre monde contemporain avec sa concurrence effrénée.

Mettre fin à une rhétorique de confrontation au sujet des valeurs contribuerait au renforcement des positions compétitives de la Russie et de l’Europe, ainsi que de la civilisation européenne entière. On a parfois l’impression absurde que la ligne principale de partage des valeurs dans le monde contemporain passerait par le continent européen. La Russie part du principe inébranlable de la nécessité de respecter la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les valeurs traditionnelles, y compris les fondements moraux qui font partie du christianisme et de toutes les autres religions du monde. Renoncer à ces fondements en faveur de l’hédonisme et de la permissivité, mène à la perte de la dignité humaine, à l’autodestruction de la personne comme de la société. »

« Source : Ministère des affaires étrangères de Russie »

Le 25 octobre 2013, Vladimir Poutine indique de nouveau :

« Si l’Ukraine signe l’accord d’association avec l’Union européenne, elle ne pourra pas adhérer à l’Union douanière (Russie-Biélorussie-Kazakhstan). Ce sera impossible, parce que cette association prévoit la mise en place d’une zone de libre-échange entre l’Union européenne et l’Ukraine. […]

Or, l’origine des produits est un facteur important. Les produits assemblés en Ukraine seront considérés comme ukrainiens, même si leurs éléments sont fabriqués en Europe. Cela s’appelle l’assemblage externalisé. Mais nous ne souhaitons pas avoir beaucoup d’usines d’assemblage externalisé sur notre territoire […] Nous ne souhaitons pas recevoir un cadeau sous forme d’assemblage externalisé par la porte dérobée. Cela pourrait compliquer la coopération dans les secteurs hautement technologiques comme l’aéronautique ou la construction des navires. »

« Source : RIA Novosti  »

Le 27 octobre 2013 a lieu un sommet Ukraine / Russie. Un diplomate russe indique :

« La Russie n’apprécie pas que l’Union européenne contraigne Kiev à faire un choix de politique étrangère aussi déterminant dans un délai si court. La Russie n’a rien contre la libéralisation du régime commercial entre l’Ukraine et l’Union européenne dans la mesure où la perspective est de créer un marché commun. Cependant, on estime à Moscou que Russie et Ukraine doivent se rapprocher de l’Union européenne en même temps. Pas maintenant mais dans deux ans – lorsque les économies des deux pays seront plus compétitives relativement à l’UE. […]

De plus, il existe une alternative à une intégration européenne de l’Ukraine, tout en maintenant un certain lien : Kiev pourrait bénéficier du même compromis que les pays membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE), tels la Suisse ou la Norvège, qui ont des accords avec Bruxelles. »

« Source : Le Courrier de Russie »

Le 28 octobre, Sergy Lavrov, Ministre des Affaires Etrangères de la Russie déclare :

« Si l’Ukraine signe l’accord de libre-échange avec l’UE, il n’y aura aucun blocus commercial de l’Ukraine. Mais, en revanche, elle perdra évidemment les avantages issus l’accord de libre-échange dans la Communauté des États Indépendants. »

Source : MAE Russie

Le 29 octobre, Peter Balazs, chef adjoint de la Direction générale du commerce de la Commission européenne, indique :

« L’Ukraine ne pourra pas avoir être dans une zone de libre-échange avec l’Union européenne si elle adhère à l’Union douanière. Si un pays adhère à l’Union douanière, il ne peut plus mener une politique commerciale souveraine […] Si l’Ukraine suit l’exemple de l’Arménie et adhère à l’Union douanière, elle ne pourra plus avoir de relations commerciales libres avec l’UE ou avec d’autres pays.

En revanche, si Kiev signe l’accord d’association avec l’Union européenne, elle ne sera pas obligée de limiter son potentiel commercial et sera libre de collaborer avec d’autres partenaires. »

« Source : RIA Novosti  »


À suivre dans le prochain billet

Edit : un lecteur du blog facétieux a spontanément réalisé cette parodie amusante, je vous la livre…

Ce billet fait partie d'une série sur la situation en Ukraine. Il vise à donner des regards différents de ceux diffusés en masse par les grands médias, afin d'élargir votre champ de réflexion. [Lire plus]. Notre souhait est de sortir des présentations binaires "gentils / méchants", afin de coller de plus près à une réalité complexe. Nous rappelons enfin que par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète (et donc pas le gouvernement russe non plus). Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits.

30 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 08.05.2014 à 02h18

    Merci pour ce résumé remarquable, avec liens et photos.
    Une pièce de théâtre, avec tous les protagonistes présentés au début :
    – les fossoyeurs
    – les sangsues
    – les vampires
    – Nosferatu (Barroso) et Dracula (Van Rampuy)

    Et comme il y a un fusil accroché au mur, on sait qu’il va y avoir un mort à la fin de la pièce : l’Ukraine.

      +0

    Alerter
    • Daniel // 08.05.2014 à 14h00

      Quelle clique… ! le moins malin d’entre eux mettrait Goebbels dans sa chaussette.

        +0

      Alerter
  • VladimirK // 08.05.2014 à 04h19

    « Mais ce même jour, le président de la Commission José Manuel Barroso indiqua que :

    « Un pays ne peut à la fois être membre d’une union douanière et dans une zone avancée de libre-échange avec l’Union européenne » »

    Et pourtant, ça n’empêche pas l’UE de signer des accords avec le Canada et les États-Unis, membres de l’ALENA.

    Encore un double standard.

      +0

    Alerter
    • Tycer // 08.05.2014 à 09h00

      Les russes diront eux même la même chose.
      Donc ce qui est important à noter c’est que l’UE savait qu’il mettait les Ukrainiens dans une situation impossible.
      Et leur demander de prendre une telle décision en si peu de temps, c’était forcément source de conflit dans la population pro-UE et pro-Russes.

      Les sources de la crise actuelle sont ces élites stupides prenant un apéro offert par le contribuable européen. On a les photos, ça sera facile de les inculper pour connerie avérée.

        +0

      Alerter
      • Suzanne // 08.05.2014 à 13h41

        Oui. Si peu de temps, c’est bien précisé par les positions russes, d’ailleurs. Ils estiment que l’accord est possible, mais dans deux ans, lorsque l’Ukraine et la Russie seront plus compétitives. Mais bien sûr, ce n’est pas forcément souhaité par les US 🙂

          +0

        Alerter
  • Erstam // 08.05.2014 à 08h58

    Oh, magnifique cet article. Il me tarde vraiment d’avoir la seconde partie. En tout cas, je ferai circuler volontiers quand il y aura les deux bouts. Surtout auprès de ceux qui pensent que le devoir sacré de l’UE est de sauver la pauvre Ukraine de la barbarie homophobe russe (Si, j’en connais. Plein, malheureusement…).

      +0

    Alerter
  • Old Ohm // 08.05.2014 à 09h04

    Petit détail auquel je n’avais jamais fait attention, le logo du conseil européen. Quel mauvais oeil.
    (J’ai vomi).

    Ce matin, Jean-Yves Le Drian, ministre de La Défense de la R.F. rappelons-le, en interview sur BFM, arborant uniquement les couleurs de l’UE à sa veste. Sérieusement, un 8 mai.
    (Je n’ai rien entendu, je n’ai vu que ça; J’ai re-vomi).

      +0

    Alerter
    • VladimirK // 08.05.2014 à 12h46

      Non, c’est l’oeil de la NSA qui observe…

        +0

      Alerter
  • nono // 08.05.2014 à 09h28

    Excellent travail. Qui a dit « Le commerce c’est la paix »?…
    Un PDF complet du dossier Ukraine serait bienvenu. Sans les photos afin d’imprimer plus facilement et de diffuser du papier.

      +0

    Alerter
    • MICHEL RICHEBOEUF // 08.05.2014 à 14h31

      merci OLIVIER exxxcellent travail.j’ai hate de pouvoir diffuser ce condensé à tous ceux qui pensent que les nazis sont à l’est!!

        +0

      Alerter
  • jeandepannonie // 08.05.2014 à 10h01

    Si j’ai bien compris ?

    C’est la gourmandise du roi du chocolat – Petro Poroshenko – qui a mis le feu sous la marmite au mauvais moment.
    Maintenant c’est la frénétique appétence pour les carottes européennes du maniaque lapin – Arseni Yatseniouk – qui nous mène droit dans le mur.

    On a raison (ses raisons) de se méfier toujours un peu des végétaliens !

      +0

    Alerter
  • yt75 // 08.05.2014 à 10h29

    Merci pour ce post détaillé et sourcé !

      +0

    Alerter
  • poilagratter // 08.05.2014 à 12h30

    Génial ce papier.

      +0

    Alerter
  • VladimirK // 08.05.2014 à 12h50

    José Manuel Barroso est le spécialiste du double discours, un politicien de l’ancienne garde qui a oublié qu’internet existe (il ne capte peut-être pas la 3G ou 4G dans l’Audi A8 que je lui paie) et que tous les mensonges restent enregistrés.

    Je me souviens de ses visites à Moscou, durant lesquelles il disait se « battre » pour faire accepter un régime sans visas entre la Russie et l’UE, et ses visites en Estonie où il disait se battre pour le contraire.

      +0

    Alerter
  • Guillaume81 // 08.05.2014 à 13h02

    Sûrement l’un de vos meilleurs billets sur la question ukrainienne. De quoi faire rougir les journalistes « professionnels ».

      +0

    Alerter
  • jjmomo1 // 08.05.2014 à 13h31

    Remarquable merci.
    On est loin du ton adopté dans ça vous regarde le 7 mai sur LCP en présence de Pasternak, Ackermann, Tertrais dont l’angle d’approche de la crise Ukrainienne fut constamment « les supposés projets machiavéliques » de Mr Poutine, la Russie étant maladroitement défendue par Mme Boutin manifestement sous informée et cédant devant des mensonges de Mme Pasternak (ex le référendum en Crimée n’aurait permis qu’une participation de 15 % dernier chiffre en date ! Ce n’était pas 83% ?). Arnaud « bavard » le journaliste interrupteur de cette émission étant en mode ON pour le bavardage et OFF pour la réflexion comme d’habitude ! Les « sentinelles » internautes sans doute entre la poire et le fromage sur la planète Mars … bref un grand moment de télévision de propagande française !
    J’aimerais beaucoup que ce type d’émission soit décrypté également !

      +0

    Alerter
  • thierry bruno // 08.05.2014 à 13h39

    Excellente synthèse du processus qui a conduit à l’impasse périlleuse dans laquelle la région – et plus, si affinités – se trouve maintenant. dans les déclarations de chacun, on peut noter la qualité de la vision stratégique des dirigeants russes et la seule vision mercantile et fumeuse des dirigeants occidentaux. Et surtout, on voit surtout et partout la main des Américains, avec peut-être le couple le plus nuisible de ces 25 dernières années : CLINTON. Ces gens sont le symbole absolu de la médiocrité et de la bassesse des « élites » occidentales, presse comprise.
    En tout as, bravo pour cet excellent travail.

      +0

    Alerter
  • madake // 08.05.2014 à 13h40

    L’exposé est clair, et nul dirigeant européen ne pourra dire que les faits et conséquences n’ont pas clairement été dites.
    Que faut-il en penser en attendant le second volet du billet?

    Quelle influence atlantique aurait poussé les choses dans une direction?
    Notons bien, que pour les USA, mettre l’€urope en délicatesse avec la Russie, et diaboliser cette dernière, donnera au TAFTA une légitimité populaire qu’il n’a pas jusqu’ici, car l’effet attendu est de pousser l’UE à signer le TAFTA.
    S’il faut pour celà laisser filer la Crimée et L’Ukraine c’est peut être le prix accepté.
    Provisoirement.

      +0

    Alerter
  • Nicolas // 08.05.2014 à 15h21

    Bravo pour ce bon article. De façon générale, les grands médias sont tellement à côté de la plaque, tellement enfoncés dans leurs mensonges que j’ai arrêté de les regarder. Perviy kanal, complètement aux mains de Poutine, donne une vision beaucoup plus proche de la réalité, même s’il ne faut pas être complètement dupe non plus (impossible actuellement de savoir quelle part de la population des oblasts de Donetsk et Lugansk soutiennent le rattachement à la Russie, quelque part entre 30% et 70%).
    Le pire est peut-être que les mensonges délirants des fachos de Praviy sektor sont parfois repris verbatim par certaines chaînes françaises et occidentales, notamment que les personnes mortes dans la maison des syndicats d’Odessa sont des Russes (faux) et qu’ils ont eux-même allumé le feu qui les a tué. Presque rien concernant le fait qu’on empêchait les victimes de sortir, qu’on tabassait ceux qui réussissaient à sortir, rien sur les cocktails molotov lancés dans le bâtiments (pourtant visibles sur les vidéos).
    Les Ricains sont les maîtres en ce qui concerne la distorsion de la réalité, et pour faire passer les agresseurs pour des saints. Pour comprendre cela il faut commencer par constater toutes les atrocités commises contre les Cubains depuis la libération de l’île par Castro: Commencez par chercher « operation Northwoods », après ya plus qu’à tirer le très long fil d’actes de terrorismes, tentative d’invasion, empoisonnements, bio-terrorisme… ce qui est bien aux USA c’est qu’il n’y a rien de secret, au bout de quelques décennies tous les documents deviennent publics. Après Cuba, regardez le Vietnam (« operation Menu », et tirer le fil), puis les fachos et criminels soutenus partout dans le monde : http://www.salon.com/2014/03/08/35_countries_the_u_s_has_backed_international_crime_partner/
    Pour le reste, Cf. tout ce que Noam Chomsky a écrit et dit depuis ~1960 chomsky.info Il est très critiqué, marginalisé par les médias, mais personne ne lui oppose d’argument rationnel, seulement des accusations en l’air, des cris de fanatiques…

      +0

    Alerter
  • Fabien // 08.05.2014 à 16h33

    La reconstruction du déroulé est remarquable.
    Encore, bravo pour ce travail, vraiment.

    Je découvre la YES – Yalta European Strategy. Au vu du beau monde présent à cette 10ème réunion, on peut sentir la pression qui montait sur les épaules de Ianoukovitch…. et l’importance que revêt le rapprochement de l’Ukraine et de l’UE pour les américains. Si la doctrine Brzezinski n’est pas en place au Pentagone, c’est tout comme.

    Victor Pinchuk, l’influent oligarque à l’origine de ces meetings, est-il identifié sur la scène politique actuelle en Ukraine? Parce sa page wikipedia dit qu’il a co-produit un film sur l’holocauste avec Spielberg…

    Salutations

      +0

    Alerter
  • Fabien // 08.05.2014 à 17h00

    edit:
    Il semblerait que Victor Pinchuk comme de nombreux oligarques soit pris entre 2 feux. Dans cet article (http://johnhelmer.net/?p=10610), il est rapporté que Pinchuk, magnat de l’acier et propriétaire d’oléoducs, possède l’essentiel de ses moyens de production à l’est, en dépit de ses accointances pour l’UE et Washington. Cependant il ne peut soutenir ouvertement le gouvernement putshiste de Kiev, sous peine d’être vu comme un traitre à l’est.
    Peut être l’appaisement viendra-t-il de ces cyniques oligarques qui, avec leurs amitiés « high-profile » (grand ami des Clinton) et leurs capitaux abondants, ont besoin d’une Ukraine stabilisée (solution fédérale)? Et ce comme semble l’indiquer un communiqué du board de la Yalta European Strategy rapporté ici (http://www.lejdd.fr/International/Europe/Ukraine-il-faut-regarder-devant-655220):

    « Les membres du Conseil d’Administration de la Yalta European Strategy (YES) appellent à en finir avec les “grandes déclarations d’intention” et à passer “aux actes” sur le dossier ukrainien. “Pour se relever, l’Ukraine aura besoin de sa tête – les ukrainiens – et de ses deux jambes – l’Union européenne et la Russie”, écrivent-ils, se disant prêts à “héberger le plus vite possible une conférence destinée à recueillir des propositions concrètes”. »

      +0

    Alerter
  • Amaury // 08.05.2014 à 17h00

    Merci de diffuser toute ces informations !
    Au fait il manquait les paroles à la première image :
    http://pixs.ru/showimage/criminelsj_4929486_12026822.jpg

      +0

    Alerter
  • JP64 // 08.05.2014 à 17h39

    Bonjour.

    J’ai découvert ce compte-rendu d’une réunion de l’Otan sur Wikileaks.

    https://wikileaks.org/plusd/cables/09USNATO573_a.html

    J’en mets un extrait ci-dessous pour donner une idée de la fourberie poutinienne et de la surprise révolotée de l’Otan face aux menées moscovites dont elle ne soupçonnait rien.

    (…) Poroshenko said that Ukraine was trying to be pragmatic in its relations with Russia. At the same time, he urged Allies to oppose any efforts by Russia to claim a sphere of influence or to exercise a veto over Ukraine’s membership aspirations. German PermRep Brandenburg commended this pragmatic approach, as did Italian PermRep Stefanini. Stefanini also reassured Poroshenko that Allies would oppose Russian efforts to assert a sphere of influence. (…)

    (…) Porochenko a déclaré que l’Ukraine essayait d’être pragmatique dans ses relations avec la Russie. Dans le même temps, il a exhorté les Alliés à s’opposer aux efforts faits par la Russie pour revendiquer une sphère d’influence ou exercer un droit de veto sur les aspirations d’adhésion (à l’Otan) de l’Ukraine. Le représentant perma Brandebourg l’a félicité de cette approche pragmatique, comme l’a fait l’italien PermRep Stefanini. Stefanini a également rassuré Porochenko sur le fait que les Alliés s’opposeront aux efforts russes pour faire valoir une sphère d’influence. (…)

    C’était en 2009 … Salauds de bolchéviques.

      +0

    Alerter
  • JP 64 // 08.05.2014 à 17h53

    Bonjour.

    J’ai trouvé ce compte rendu d’une réunion de l’Otan sur Wikileaks.

    https://wikileaks.org/plusd/cables/09USNATO573_a.html

    J’en mets un extrait pour démontrer la fourberie poutinienne et combien l’Otan a été surprise par des menées moscovites qu’elle ne soupçonnait même pas.

    (…) Poroshenko said that Ukraine was trying to be pragmatic in its relations with Russia. At the same time, he urged Allies to oppose any efforts by Russia to claim a sphere of influence or to exercise a veto over Ukraine’s membership aspirations. German PermRep Brandenburg commended this pragmatic approach, as did Italian PermRep Stefanini. Stefanini also reassured Poroshenko that Allies would oppose Russian efforts to assert a sphere of influence. (…)

    (…) Porochenko a déclaré que l’Ukraine essayait d’être pragmatique dans ses relations avec la Russie. Dans le même temps, il a exhorté les Alliés à s’opposer aux efforts faits par la Russie pour revendiquer une sphère d’influence ou exercer un droit de veto sur les aspirations d’adhésion ( à l’Otan) de l’Ukraine. Le représentant permanent allemand Brandebourg l’a félicité de cette approche pragmatique, comme l’a fait le représentant permanent Stefanini. Stefanini a également rassuré Porochenko sur le fait que les Alliés s’opposeraient aux efforts russes pour faire valoir une sphère d’influence. (…)

    C’était le 4/12/2009… Salauds de bolchéviques.

    Le reste du document est aussi intéressant.

      +1

    Alerter
  • Hellebora // 08.05.2014 à 20h13

    @Nicolaj_Gericke : à suivre comme d’autres journalistes et blogueurs qui sont précieux pour s’efforcer de rétablir la vérité

    8 mai, 19h11, tweet de Nicolaj Leonardo Gericke
    Photo de cette inscription sur une tente: « Obama, Merkel : please don’t kill us »

      +0

    Alerter
  • Dany // 08.05.2014 à 21h33

    Merci pour tout ce travail d’information. Ce blog est vraiment fondamentale pour comprendre les événements en cours en Ukraine.
    Mais que tout cela est bien triste, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gens là-bas qui souhaiteraient certainement vivre en paix. Quand donc cessera la barbarie humaine?

      +0

    Alerter
  • Jacques // 08.05.2014 à 22h20

    Encore un très bon papier qui explique bien le contexte de ces négociations auxquelles on n’avait pas fait attention à l’époque. Les photos sont aussi intéressantes, révélatrices de la connivence entre tous ces gens. Et à chaque fois, on se dit: que font-là tous ces américains, à 10 000 km de chez eux?

      +1

    Alerter
  • romain // 09.05.2014 à 11h34

    Comme dit dans votre interview pour le cercle des volontaires, on voit bien que le principal problème dans cette crise c’est l’incompétence et la bêtise des dirigeants. Bêtise de l’UE de penser que le peuple ukrainien dans son entier allait suivre dans ses magouilles et pas se scisser, bêtise du président ukrainien qui pensait pouvoir la faire à l’envers aux 2 parties

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications