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19.octobre.201319.10.2013 // Les Crises

L’éclatante faillite du nouveau credo, par Maurice Allais (1999)

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Je suis retombé sur tout une série d’articles de Maurice Allais (le seul prix Nobel français d’économie) que je partage avec vous – ils sont étonnants de lucidité… Début d’une série qui paraîtra le week-end ce trimestre…

Ce premier portant sur la mondialisation est dans le Figaro du 27 décembre 1999 – à une époque où on pouvait encore critiquer férocement le système et être publié dans un grand journal

L’éclatante faillite du nouveau credo

Le nouveau credo nous avait assuré qu’un fonctionnement libre de tous les marchés entraînerait nécessairement la prospérité pour chaque pays et pour chaque groupe social, dans un monde libéré de ses frontières économiques.

Mais, pour qui analyse objectivement les faits, la réalité, toute différente, est éclatante.

  1. Depuis maintenant vingt-cinq ans que l’Organisation de Bruxelles poursuit inexorablement une politique de libre échange mondialiste, l’économie française se caractérise, au travers de fluctuations conjoncturelles, par des tendances de fond: la destruction des emplois, la destruction de l’industrie, la destruction de la croissance. Quelle est la cause profonde de cette évolution ? C’est incontestablement la politique de libre-échange mondialiste mise en œuvre depuis 1974 par l’Organisation de Bruxelles, à la suite de l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, le 1er janvier 1973. Personne à ce jour n’a été capable d’en donner une autre explication en accord avec les données de l’observation.
  2. Les pays à bas salaires représentent aujourd’hui des milliards d’hommes et leur compétition dans un monde de libre-échange ne peut qu’entraîner dans les pays développés un nivellement des salaires vers le bas et une explosion du sous-emploi, la destruction de l’industrie et la destruction de la croissance.
  3. La mondialisation de l’économie est certainement très profitable pour quelques groupes de privilégiés. Mais les intérêts de ces groupes ne sauraient s’identifier avec ceux de l’humanité toute entière. Une mondialisation précipitée et anarchique ne peut qu’engendrer partout instabilité, chômage, injustices, désordres et misères de toutes sortes, et elle ne peut que se révéler finalement désavantageuse pour tous les peuples.

Au regard de l’ensemble de l’évolution constatée en France de 1974 à 1997, soit pendant vingt-trois ans, on peut affirmer aujourd’hui que cette évolution se poursuivra si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est maintenue.

Bien que le contexte d’aujourd’hui soit profondément différent de celui de l’entre-deux-guerres, les deux périodes 1918-1939 et 1974-1999 présentent de très grandes similitudes : une incompréhension totale des dirigeants politiques des questions essentielles, leur profonde inconscience des dangers réels, leurs oppositions dérisoires sur des questions mineures et la mise en œuvre incessante de politiques qui portent en elle mêmes leur propre condamnation et leur propre échec.

Que faire? Allons-nous donc laisser détruire l’économie française sans réagir ? Ne voyons-nous pas que cette évolution qui se poursuit chaque jour rend impossible de remédier aux misères de toutes sortes qui se constatent dans la société française et, tout particulièrement, à la situation des banlieues, à la situation précaire de plusieurs millions de Français, au nombre sans cesse accru des SDF ?

La grande prospérité de quelques groupes très minoritaires ne doit pas nous masquer une évolution qui nous mène au désastre. La question majeure d’aujourd’hui n’est pas seulement celle d’un sous emploi massif, c’est également la destruction de notre industrie et la destruction de la croissance de notre économie.

De l’ensemble des analyses de cet article et de ceux qui l’ont précédé résultent quatre conclusions tout à fait fondamentales :

    1. – une mondialisation généralisée des échanges entre des pays caractérisés par des niveaux de salaires très différents aux cours des changes ne peut qu’entraîner finalement partout, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes. Elle n’est ni évitable, ni nécessaire, ni souhaitable.
    2. – une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés et de développement économique et social comparable.
    3. – il est nécessaire de réviser sans délai les traités fondateurs de l’Union européenne, tout particulièrement quant au rétablissement d’une préférence communautaire.
    4. – il faut, de toute nécessité, remettre en cause et repenser les principes des politiques mondialistes mises en œuvre par les institutions internationales et tout particulièrement par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Trop longtemps, sur le plan international, et sous la pression de puissants groupes d’intérêt plus ou moins occultes, la France a signé n’importe quoi, n’importe comment. On en est arrivé aujourd’hui à une situation où, de toute nécessité, il faut repenser complètement la construction européenne, et où il faut remettre en cause la plupart des prétendus « acquis européens ». Rien n’est réellement irréversible. Un rôle tout à fait fondamental et décisif revient ici à la France.

La crise profonde qui se constate partout actuellement, le développement dans tous les pays d’un chômage massif, l’extension continue d’inégalités inacceptables, l’émergence d’une insécurité généralisée et de zones de non-droit, la disparition progressive des principes éthiques indispensables à la survie de toute société impliquent un réexamen total et profond des politiques mises en œuvre.

Il est bien certain que la France ne peut avoir d’avenir que dans le cadre européen, mais ce cadre ne saurait se réduire ni à la domination illimitée et irresponsable des nouveaux apparatchiks de Bruxelles, ni à la vaste zone de libre-échange mondialiste ouverte à tous les vents, ni à une domination de fait des Etats-Unis, eux-mêmes dominés par le pouvoir plus ou moins occulte, mais très puissant, des sociétés multinationales américaines.

En aucun cas, la participation de la France à la construction européenne ne doit la conduire à se dissoudre dans un ensemble où ses intérêts fondamentaux seraient méconnus, où elle ne pourrait que se détruire, et où finalement elle perdrait son âme.

Une exigence incontournable. Pour lutter efficacement contre un sous-emploi massif, pour arrêter la destruction de l’industrie et rétablir la croissance, il faut redonner à nouveau l’Union européenne sur la préférence communautaire, sur laquelle reposait le Marché commun jusqu’en 1974.

En fait, le principe d’une préférence communautaire a une validité universelle. Seul, en effet, l’établissement d’une préférence communautaire sur des bases libérales peut permettre à chaque organisation régionale de s’assurer une indispensable protection contre les perturbations extérieures et contre les effets pervers d’une mondialisation excessive des échanges.

Un objectif raisonnable serait que, par des mesures appropriées, et pour chaque produit ou groupe de produits, un pourcentage minimal de la consommation communautaire soit assuré par la production communautaire. La valeur moyenne de ce pourcentage pourrait être de l’ordre de 80%. C’est là, au regard de la situation actuelle, une disposition fondamentalement libérale qui permettrait un fonctionnement efficace de l’économie communautaire, à l’abri de tous les désordres extérieurs tout en assurant des liens étendus et avantageux avec tous les pays tiers.

Refuser le désastre. Les adversaires de la doctrine libre-échangiste mondialiste sont considérés aujourd’hui comme de pauvres ignorants, animés de misérables et dangereux préjugés nationalistes, voire xénophobes, et méconnaissant totalement leurs propres intérêts.

Mais la réalité est tout autre. Les ignorants, les sectaires aveugles et fanatiques ne sont pas ceux-là qui sont dénoncés chaque jour, mais ceux-là mêmes qui se présentent indûment comme des champions éclairés de la science et des intérêts de l’humanité tout entière.

La doctrine simpliste du libre-échangisme, et son application brutale, est une des plus funestes erreurs qui ont dominé les politiques des vingt-cinq dernières années. Jamais la constatation de Rabelais n’a eu plus de sens : « L’ignorance est mère de tous les maux ».

C’est cette ignorance qu’il nous faut dénoncer et qu’il faut combattre partout où elle s’affirme, dans toutes les universités, dans tous les pays, et dans toutes les organisations internationales.

Les faits sont éclatants. L’analyse économique les confirme et les explique. Les faits, tout comme la théorie, permettent d’affirmer que, si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est poursuivie, elle ne pourra que nous mener au désastre.

La situation présente ne peut pas durer. Elle ne doit pas durer. Il est dérisoire de ne remédier qu’aux effets. C’est aux causes qu’il faut s’attaquer.

Et ce combat doit être poursuivi en fonction d’un seul principe, qui doit transcender tous les autres: l’économie doit être au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie.

Ce dont il s’agit, c’est de faire voir les aveugles et de faire entendre les sourds. Pour redresser une situation que certains jugent irréversible, il n’est pas trop tard. Il n’est jamais trop tard.

Maurice Allais, Prix Nobel – Le Figaro 27/12/1999.

« Tout a déjà été dit, mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer… » [André Gide]

P.S. quelqu’un aurait il accès à une base de donnée en ligne efficace des archives des grands journaux à commencer par le Figaro ?

P.P.S une réaction à l’article à l’époque :

Michel Gendrot – Ingénieur civil du Génie Maritime

Courrier paru dans Le Figaro du 29 décembre 1999

Depuis des mois, notre prix Nobel d’économie, Maurice Allais, dans de très nombreux articles parus dans Le Figaro, expose ses vues sur ce qu’il pense être une grave erreur dans la conduite mondialiste de l’économie, telle qu’elle est pratiquée par les instances européennes avec l’assentiment de la France. Il fournit à ce sujet de nombreux La plupart des lecteurs du Figaro ne sont pas suffisamment experts pour formuler une opinion, mais ce qui me frappe c’est l’absence totale d’échos soulevés par ces articles, de la part de quelques personnes qui se disent spécialistes en matière d’économie. De la part du gouvernement, le refus d’engager le dialogue me paraît couvrir un grand embarras et dénote une opacité indigne d’un comportement démocratique. Les Français ont le droit d’être renseignés et de connaître les arguments des uns et des autres. Ceux qui sont fournis par Maurice Allais, et notamment la destruction de pans entiers de l’économie française peuvent être constatés par tous. Il a sûrement raison sur le court terme. A-t-il tort à moyen ou à long terme ? Allons nous mourir guéris ?

Maurice Allais

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

76 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 19.10.2013 à 05h18

    Comme bien d’autres grands immortels (Mozart),
    Maurice Allais n’aura pas été écouté de son vivant,
    … idées à contre-courant => idées rejetées …
    L’histoire réparera cette erreur monumentale.

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    • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 11h29

      C’est vrai que si l’on avait écouté votre « Mozart larouchien ex rueffien de la glorieuse Science Économique Française », on aurait fermé les Charbonnages de France dès 53 et, sans doute, éteint ou vendu les hauts fourneaux dix ans plus tard…
      et, accessoirement, réduit au silence Einstein et ses héritiers…
      Bref, l’ultime parangon de ce que l’aristocratie de l’X peut produire de plus dispensable -euphémisme évidemment,

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      • Patrick Luder // 19.10.2013 à 13h58

        Tiens … encore un « la technologie résoudra tout »
        sans réflexion, sans discernement c’est tellement mieux.
        Je croyais que ces espèces là avaient disparu 😉

        OUI à la technologie réfléchie et raisonnée.
        NON à la technologie prédatrice et irréfléchie.

        OUI à un commerce mondial d’exception (répartir les excédents).
        NON à un commerce mondial entièrement faussé
        – par des taux de change artificiels et dénaturés
        – par une financiarisation arrière sociophage.

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  • JL // 19.10.2013 à 08h52

    Bien vu Mr Allais
    Depuis, les faits lui donnent raison: Grèce, Chypre, Irlande etc… merci l’Union Européenne
    Et en France on glisse vers le même destin, tragédie grecque et spoliation chypriote.

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  • patrice // 19.10.2013 à 09h05

    Il n’est pas plus écouté maintenant qu’à l’epoque de parution, et ne le sera jamais, car il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. C’est la situation qui va nous rattrper et lui donnera raison.
    Quelques un diront alors qu’il avait raison, mais, à aucun moment, il n’aura été écouté.
    Regardez le collectif Roosvelt: il a l’oreille de matignon…qui ne tient aucun compte des conseils reçus.
    Comme j’ai lu recemment  » quand le tonerre eclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles… »
    (proverbe chinois /leap 2020)

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  • Jourdon // 19.10.2013 à 09h20

    Bjr

    je vous ai déjà dit que Gérard DEBREU (décédé le 24 décembre 1983) a aussi obtenu le Prix d’Economie de la Banque de Suède en l’Honneur d’Alfred NOBEL, et qu’il était français.
    je ne conteste pas le fait qu’il l’a obtenu ce Prix en tant que citoyen américain
    simplement, il me semble qu’après sa mort, un Homme appartient aussi au pays qui l’a vu naître et qui l’a formé
    Ex Post, la France peut revendiquer sa mémoire, alors qu’Ex Ante et pour des raisons légales qui ne peuvent être que mondiale, son Prix de la Banque de Suède en l’Honneur d’Alfred NOBEL appartient aux Etats-Unis d’Amérique…
    il nous revient de rappeler qu’il a obtenu son Prix pour des recherches qu’il avait faites en partie en France, puis ayant été chassé de France car les Français n’acceptaient pas que l’Economie soit mathématisée, il a bien dû s’expatrier aux Etats-Unis…
    Amitié
    PS.
    j’espère que vous ferez aussi de la publicité pour le Prix que notre Fondation, la Fondation Simon KUZNETS pour le Développement et l’Auto-Organisation de l’Economie, décerne tous les deux ans pour des travaux concernant la REGULATION… nul doute que dans dix ans notre Prix « fera jeu égal » avec le…

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    • Christophe Vieren // 19.10.2013 à 09h42

      A Jourdon : certes Nobel fût l’inventeur d’une arme terrifiante (pour l’époque) mais le prix éponyme porte son nom parce qu’il a contribué à le créer (en léguant sa fortune. Nobel était contre l’héritage). En revanche Kuznets est célèbre pour la courbe qui porte son nom et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est plus que contestée.
      Porter le Prix Kuznets ne serait pas forcément glorieux pour leur titulaire, ni pour la crédibilité que cela accorderait à ses travaux et prises de positions.

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      • Jourdon // 19.10.2013 à 11h44

        Je ne vais pas ici faire la promotion de mes propres capacités de déplacement.

        Sur le dernier Colloque auquel j’ai participé à Kiev:

        – au sujet de S. KUZNETS j’ai dit:
        il a été un des grands économistes qui ont contribué à mettre en place la Comptabilité Nationale;
        nous lui devons donc une reconnaissance éternelle pour avoir apporté une reconnaissance légale, des fondements légaux, des outils légaux de ce phénomène étrange que l’on appelle l’Economie
        naturellement cette démarche d’approche et définition du Cadre doit aller de pair avec des avancées théoriques sur la REGU -LATION

        – sur l’approche plus théorique que vous évoquez
        d’abord rappelons que S. KUZNETS a produit de nombreux résultats… dont « la Courbe en Cloche des Inégalités »
        rappel de la théorie:
        une économie qui se développe connaît au début une augmentation de ses inégalités sociales… pour favoriser les entrepreneurs qui investissent afin de permettre le développement…
        puis parvenu à un certain niveau de revenu moyen, l’Etat prend un certain relais pour de nombreuses raisons… ce qui diminue le niveau des inégalités
        ensuite l’interprétation que je fais de cette théorie dans le contexte actuel:
        du fait du développement incomparable de l’économie mondiale après 1945 (il serait plus honnête de mentionner plutôt 1953…], on a développé certaines inégalités (c’est discutable comme tout… l’Afrique a été larguée en termes de revenus… pour les 5 autres Continents à mon avis il faudrait discuter le triangle développement des échanges – augmentation des revenus – évolution des inégalités) ce qui est sûr c’est que le développement des inégalités à été longtemps freiné dans nos pays par le fait de contenir le développement des échanges (cet argument plutôt corrobore M. ALLAIS), puis la financiarisation a mis le feu aux poudres depuis les années 1980′ essentiellement… mais le modèle était touché au centre depuis le début par l’architecture en faveur de l’évasion fiscale et qu’on a jamais voulu reconnaître – sauf depuis récemment…
        et donc je dis:
        hypothèse 1 reconnaissance de l’existence de l’évasion fiscale généralisée
        hypothèse 2 fait inductif la courbe en cloche des inégalités, de S. KUZNETS
        Question:
        peut-on reconsidérer l’hypothèse de KUZNETS, cette fois-ci au niveau mondial; afin de tenir compte de ces deux hypothèses (une déductive, théorème d’un Prix NOBEL; l’autre inductive mais semble statistiquement aisément prouvable…

        @Christophe Vieren

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        • olivier69 // 19.10.2013 à 13h19

          Bonjour Mr Jourdon,
          Au sein du BNER, il s’est livré à des mesures de quantités globales. Mais en même temps, il y avait Bowley et Stamp qui donnaient également des indications pour calculer le revenu national. Et enfin, c’est seulement à cause de nouvelles préoccupations comptables.
          C’est incroyable d’oublier le Français Clément Colson en 1925 par exemple avant les américains et britanniques qui a posé par ses études, les calculs liés à l’estimation du revenu et du capital. On pourrait également rappeler Dugé de Bernonville….
          Enfin, G.King en 1696 a tenté d’estimer le revenu national anglais. Tandis qu’en 1695, le Pesant de Boisguilbert (neveu de Corneille) a écrit « Détails de France » où il pose les bases de la comptabilité nationale avant la lettre.
          Nous pourrions poursuivre avec F.Quesnay, puis Lavoisier….
          Bref, un peu comme Einstein et Poincaré !
          ps : c’est un des grands mais pas le seul. Ensuite, je nuancerai pour la courbe en disant : la temporalité et la dimensionnalité du développement s’arrêtent où et commencent où ?
          Ses recherches notamment sont tournées vers des comportements agrégés (à l’échelle d’une nation), alors que Keynes par exemple explique des comportements individuels. Des angles ! L’art et la manière…..
          Amicalement

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          • Jourdon // 19.10.2013 à 15h10

            Pour moi,

            les 5 grands économistes du XX siècle sont:

            John-Maynard KEYNES,
            pour la macroéconomie
            Nikola KONDRATIEFF,
            pour le Cycle de Contra Eve
            Simon KUZNETS,
            pour la Comptabilité Nationale
            Milton FRIEDMAN
            parce qu’il a tout écrit tout dit – de ts les Prix Nobel ECO son article wikipedia est le plus long
            Ronald COASE
            qui dit
            la raison de créer une entreprise est pour absorber les coûts de transaction

            vous reconnaissez là le Diplômé HEC qui a pour mission sacrée démontrer
            l’Institution par excellence est l’ENTRE -PRISE+++?
            car il faut résoudre un problème juridique

            mon premier employeur était un X P. LINDEN
            qui a Hartford m’a demandé en 1988 « étudiez la titrisation immobilière » et a apprécié mon travail en disant « la science avance »

            vous m’avez cité 11 auteurs
            je vais tous les checker sur wikipedia
            et reviendrais vers vous
            -+++? (je mets en réserves M. FRIEDMAN…]

              +0

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          • Jourdon // 19.10.2013 à 15h39

            douze
            Pour moi,

            les 5 grands économistes du XX siècle sont:

            John-Maynard KEYNES,
            pour la macroéconomie
            Nikola KONDRATIEFF,
            pour le Cycle de Contra Eve
            Simon KUZNETS,
            pour la Comptabilité Nationale
            Milton FRIEDMAN
            parce qu’il a tout écrit tout dit – de ts les Prix Nobel ECO son article wikipedia est le plus long
            Ronald COASE
            qui dit
            la raison de créer une entreprise est pour absorber les coûts de transaction

            vous reconnaissez là le Diplômé HEC qui a pour mission sacrée démontrer
            l’Institution par excellence est l’ENTRE -PRISE+++?
            car il faut résoudre un problème juridique

            mon premier employeur était un X P. LINDEN
            qui a Hartford m’a demandé en 1988 « étudiez la titrisation immobilière » et a apprécié mon travail en disant « la science avance »

            vous m’avez cité 11 auteurs
            je vais tous les checker sur wikipedia
            et reviendrais vers vous
            -+++? (je mets en réserves M. FRIEDMAN…]

            naturellement,
            il fallait citer à la fois Henri POINCARE et Raymond POINCARE
            et dans ce cas on a pas onze mais douze CQFD

              +0

            Alerter
          • Jourdon // 19.10.2013 à 15h44

            douze… &-TREIZE!!!
            Pour moi,

            les 5 grands économistes du XX siècle sont:

            John-Maynard KEYNES,
            pour la macroéconomie
            Nikola KONDRATIEFF,
            pour le Cycle de Contra Eve
            Simon KUZNETS,
            pour la Comptabilité Nationale
            Milton FRIEDMAN
            parce qu’il a tout écrit tout dit – de ts les Prix Nobel ECO son article wikipedia est le plus long
            Ronald COASE
            qui dit
            la raison de créer une entreprise est pour absorber les coûts de transaction

            vous reconnaissez là le Diplômé HEC qui a pour mission sacrée démontrer
            l’Institution par excellence est l’ENTRE -PRISE+++?
            car il faut résoudre un problème juridique

            mon premier employeur était un X P. LINDEN
            qui a Hartford m’a demandé en 1988 « étudiez la titrisation immobilière » et a apprécié mon travail en disant « la science avance »

            vous m’avez cité 11 auteurs
            je vais tous les checker sur wikipedia
            et reviendrais vers vous
            -+++? (je mets en réserves M. FRIEDMAN…]

            naturellement,
            il fallait citer à la fois Henri POINCARE et Raymond POINCARE
            et dans ce cas on a pas onze mais douze CQFD

            Cher Ami: Vous aviez l’Obligation
            de citer
            William PETTY!!!

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          • Jourdon // 25.10.2013 à 14h48

            C’est maintenant parce que les argumentations au niveau d’un blog sont très bonnes que je vais être particulièrement dur dans mes propos

            Les argumentations ne se situent pas au niveau du débat scientifique actuel…

            En fait depuis le débat entre nature et culture de PESANT DE BOISGUIBERT, et sa contrepartie entre finance et production si on passe à l’économie, et qu’il ne faut pas être grand clerc pour comprendre, et la compétition France-Angleterre:
            quoi de neuf?

            de quel Dugé de Bernonville parlez-vous?
            le collaborateur?

            une source
            http://www.comptanat.fr
            dans un passage de
            http://www.comptanat.fr/principe.histo/htm

            on trouve

            « Les recommandations du système révisé furent reprises dans le monde entier et, en particulier, au niveau européen où elles furent précisées dans le Système européen des comptes de 1995 (SEC 1995). La particularité du SEC 1995 est de faire partie d’un règlement du Conseil de l’Union Européenne en date du 25 juin 1996, ce qui lui confère un caractère obligatoire pour l’ensemble des états membres de l’Union. Après l’adoption du SEC 1995 le revenu national brut (RNB) remplaça le produit national brut pour le calcul de la répartition de quatrième ressource et le comité PNB devint le comité RNB. »

            cela veut dire
            à cause de l’évasion fiscale
            les équations de la macroéconomie
            calcul de la quantité par trois façons
            1 par la production
            2 par les dépenses
            3 par le revenu
            ne s’appliquent plus
            les agents raisonnent après
            et vont faire gérer leurs sommes par les marchés

            l’Europe a donc considéré
            que pour que la discussion entre France et Royaume-Uni
            reste possible
            il faut partir du revenu (financier)
            et non de la production (économique)

            CQFD

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      • Amstrdammer // 20.10.2013 à 16h02

        Mais Alfred Nobel n’a pas institué de prix nobel d’économie. Lui voulait récompenser des activités UTILES à l’humanité.

        C’est un pseudo-Nobel, instauré par les banquiers pour donner du lustre à une discipline charlatane. Ce n’est pas faire honneur à M. Allais que de sans cesse rappeler qu’il a reçu – par accident? – ce bidule de propagande…

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        • olivier69 // 20.10.2013 à 18h12

          bonjour amstrdammer,
          « à une discipline charlatane », c’est vrai que les sociologues, anthropologues (style David Graeber), mais surtout les financiers, politiques sont honnêtes. Il ne sert à rien de stigmatiser…..
          On a son bouc émissaire ?

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        • Christophe Vieren // 20.10.2013 à 20h45

          Oui, c’est vrai. Il s’agit d’un prix décernés par des écononomistes choisis par la banque de Suède. Entre cela et le prix Kuznet, je ne saurais dire quel est celui qui serait le plus valorisant pour son lauréat.

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          • olivier69 // 20.10.2013 à 21h21

            Christophe voyons ?
            Je n’aime pas non plus ces histoires de prix.
            Mais faut-il rappeler certains « Nobel de la paix », alors…
            Et Mr Allais fut un économiste ! Il y a une confusion entre la discipline et les hommes qui est malsaine à mon goût.
            Question : Nous parlons de l’attribution des prix ou d’autres choses ?

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            • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 11h01

              Comme de nombreux prix, les prix Nobel (ou pseudo Nobel tel celui d’économie) n’ont pas grande valeur à mes yeux. Hiérarchisé et classé des activité aussi complexes et subjective que la littérature, la paix, la physique, ….. est totalement stupide, surtout si l’on ne connait pas les critères à l’aune desquels sont établis ces classements. Mainternant, si l’aura que détient un prix Nobel qupaèrs de nos concitoyens peut permettre de défendre des mes idées et conviction, je n’hésite pas à l’utiliser. En résumé : prix Nobel ou prix Kuznet (proposé par Jourdon), Bof ! deux fois bof ! Je n’aurais pas dû entamer le débat sur ce sujet.
              Concernant le récent prix (de la banque de Suède en l’honneur de) Nobel d’économie, amusant tout de même que les deux lauréat de cette année exposent deux théories contradictoires (l’efficience des marchés versus le caractère moutonnier de ces mêmes marchés.

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  • toutouadi // 19.10.2013 à 09h37

    Allais bof !!

    Si beaucoup de ses visions sont très intéressantes, sa vision du système bancaire est catastrophique.
    Allais condamne l’ingénierie bancaire qui est, à mon avis, à l’origine du développement économique attribué à tord au capitalisme et dont le contrôle devrait revenir au corps social (système bancaire public)

    Le capitalisme en tant que système de financement épargnal extrait le montant de l’investissement de la demande ce qui n’est pas le cas du financement bancaire de plus le crédit bancaire possède des capacités de financement bien supérieures (coefficient multiplicateur de crédit).

    Enfin le capitalisme par le biais des intérêts participe à la concentration patrimoniale donc à un déficit de la demande et à la perte d’autonomie politique du corps social.

    Si Allais sur la marge dit des choses très intéressantes; sur le fond il se trompe car même social il est avant tout un libéral.

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    • olivier69 // 19.10.2013 à 10h33

      Bonjour toutouadi,
      Libéral ne veut pas dire que l’on n’est pas social, voyons ! Votre dernière phrase est à la hauteur de votre vue (les visions ? Surtout n’oubliez pas la perception qui va avec). 🙂 Trèfle de plaisanterie !
      Sachez toutefois, que je suis ouvert à votre prochaine argumentation en vue de partager nos différentes réflexions sur la question pour une meilleure compréhension. Le débat est souvent générateur de développement.
      Maintenant, où sont les frontières du communisme (lorsque l’on privatise les gains et mutualise les dettes comme la perception d’un développement économique, c’est de l’ingénierie bancaire ou du libéralisme économique ?). Parce qu’entre autre, en matière sociale, le communisme semble avoir fait ses preuves, pour sûr ! Il a même fait des émules qui ont permis de consolider un capitalisme impérial par le libre-échange (cautionné par les pseudo-keynésiens d’ailleurs)…..
      Ainsi, vous parlez comme si vous aviez une connaissance de ses travaux alors que votre post invalide à mon regret cette affirmation et dénote une tendance dogmatique avérée.
      A l’avenir, pour faire avancer le débat, pourriez-vous argumenter davantage par quelques explications plus pertinentes (notamment une explication de la notion de « système de financement épargnal » par exemple ?).
      Enfin, je me demande en l’occurrence, si la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo, par le mécanisme du crédit et du « financiarisme » ainsi que le financement d’investissements à long terme, par des fonds empruntés à court terme ne vous posent pas quelques problèmes de compréhension ?

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      • olivier69 // 19.10.2013 à 13h59

        Quel est mon prix, à votre avis ?
        ps : attention, nous sommes plusieurs !

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        • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 14h36

          J’ai cru comprendre que vous aviez déjà franchi ce cap de désespérance (n’est-ce pas, monsieur « NOM » ?)

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        • Sapir y'a pas pire // 19.10.2013 à 14h40

          De rien est mon NOM. Olivier.

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        • olivier69 // 19.10.2013 à 16h04

          Cela sera tout ?

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      • toutouadi // 19.10.2013 à 14h06

        « Enfin, je me demande en l’occurrence, si la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo, par le mécanisme du crédit et du “financiarisme” ainsi que le financement d’investissements à long terme, par des fonds empruntés à court terme ne vous posent pas quelques problèmes de compréhension ? »

        Ce que tu appelles « création monétaire ex nihilo », moi je l’appelle « adaptation dynamique de la masse monétaire par le crédit » et ce processus est plutôt bougrement intelligent.
        Il répond très largement aux nécessités des investisseurs et adapte (à peu près) la masse monétaire aux besoins potentiels. Mais je condamne le cadre privé dans lequel cela se fait. Le système bancaire doit être socialisé, les intérêts générés doivent retourner au sein du corps social et il doit être piloté politiquement.

        Le problème du pouvoir d’achat quant à lui, provient de la concentration patrimoniale induite par les intérêts générés par le crédit bancaire, captés par les épargnants actionnaires de ces banques et par toutes autres formes d’épargne qui sous prétexte d’investissement, s’exponentialisera. (dans la réalité l’épargne ne trouvant plus suffisamment d’investissement pour assurer ses dividendes se fixera aussi sur des produits spéculatifs)

        L’épargne va donc générer 3 problèmes majeurs:

        – Une concentration patrimoniale par exponentialisation des intérêts.
        – Un assèchement du pouvoir d’achat par extraction de la richesse de l’économie réelle dans celui de l’économie financière.
        – Une paupérisation de l’économie réelle par hypertrophie du système spéculatif.

        Or, il s’avère que le crédit bancaire public n’a aucune de ces fonctions délétères et répond bien mieux aux nécessités en investissements.

        Contrairement à ce que dit Allais, le problème ne provient pas de l’ingénierie bancaire qu’il faut cadrer mais plutôt de son cousin le système financier, le système épargnal, c’est à dire le financement de l’économie par le secteur privé (toi, moi; olivier mais surtout George Soros et Warren Buffett), bref du capitalisme.

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        • Jourdon // 19.10.2013 à 16h02

          votre argumentation me paraît tout-à-fait acceptable

          mais si on m’autorise à intervenir dans le débat,

          ma répartie (et non pas encore une réplique…]

          serait: « cela dépend »
          « cela dépend des pays »
          « en fait: cela dépend des pays…

          par exemple:
          SOROS a beaucoup aidé la libéralisation des païs à l-Est
          BUFFET donne 90% de ses gains…
          mais cela vous le saviez déjà!!!

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        • olivier69 // 19.10.2013 à 16h11

          Toutouadi,
          vous ne seriez pas un communiste libéral ? Car limiter nos problèmes (notamment de pouvoir d’achat) à la simple propriété de la création monétaire est plutôt simpliste. L’excès de propriété collective pour les uns et l’excès de propriété individuelle (par l’actionnariat et la filialisation) pour les autres mais une seule chose est convoitée par les deux camps : l’usufruit caché derrière des droits de propriété (notamment la monnaie).
          Parce que l’interdépendance entre l’offre de monnaie et la demande est incontrôlable par le seul résultat de la propriété de la création monétaire (cf la compréhension de la théorie quantitative) et vous oubliez la dimension individuelle et psychologique de la monnaie (la loi de Gresham).
          C’est une condition de contrôle que Mr Allais a justement formulé par ailleurs. Mais, il explique techniquement pourquoi c’est une condition nécessaire (les banques sous le giron de l’état et pas de taux d’intérêt) mais pas suffisante. Alors, c’est un libéral communiste ?
          Ainsi, lorsque vous dites « Le problème du pouvoir d’achat quant à lui, provient de la concentration patrimoniale induite par les intérêts générés par le crédit bancaire », induits de quoi ? C’est cautionner la création de produits financiers qui alimentent la masse monétaire indépendamment. Quels sont les facteurs (et le non le facteur) qui créent des déséquilibres (la répartition) en terme de pouvoir d’achat temporel. Ce n’est pas le crédit qui crée les produits d’épargne comme vous semblez le dire (l’offre trouve sa demande). Comprenez vous ce qu’est une création ex nihilo ? Alors maintenant, vous faites quoi ? Un mur d’enceinte ou pas, en fin de compte, afin de bloquer la fuite des capitaux, couplé à une mise à jour spirituel des consciences (dimension individuelle et psychologique pour la fluidité) parce que vous vous êtes limités au contrôle de la création ?
          Comment la concurrence internationale des salaires va-t-elle pouvoir être traitée ? Façon URSS , ou mode bangladais ?
          La fluidité de la monnaie, c’est justement la compréhension de la théorie quantitative ! L’élasticité est uniquement proche de Zéro dans une économie monétaire et non dans une économie communiste ? La planification s’arrête où ? Mesure et démesure….
          M.Allais avait sans doute compris l’importance de créer des rigidités pour empêcher la substitution de la monnaie. Notamment qu’une économie d’endettement est valable pour le couple consommation/production (désynchro des recettes et dépenses). Mais que seul, l’économie d’autofinancement pour le couple investissement/épargne est la condition indispensable pour un développement (plus linéaire) responsable envers les générations suivantes.
          Enfin, « Or, il s’avère que le crédit bancaire public n’a aucune de ces fonctions délétères et répond bien mieux aux nécessités en investissements. » Alors, vous êtes pour le mondialisme et le libre échange ou pas ? Positionnez-vous plutôt que botter en touche par une solution miracle (le seul contrôle de la monnaie comme dans l’URSS). La mondialisation n’est pas le mondialisme !
          « le problème ne provient pas de l’ingénierie bancaire », pardon, qui a transféré les dettes ? Dans quels camps, êtes-vous ? Double jeu intenable….
          Ps : relisez plusieurs fois, ce qui évite tous les malentendus ! Bref, vous inventez le communisme social ?

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          • Jourdon // 19.10.2013 à 16h44

            contrôler la vitesse de circulation de la monnaie

            n’est pas contrôler la monnaie elle-même

            par définition elle est incontrôlable

            je suis d’accord avec le critère de M. ALLAIS pour voir venir épargne et investissement

            mais dans quelle entreprise? il faut en effet commencer quelque part !!

            enfin je crois que les critères fixés tels que vous les présentez sont globalement rationnels, mais:
            – part, rôle du niveau national?
            – part, rôle du niveau européen??
            – part, rôle du niveau mondial???

            je vais relire plusieurs fois votre texte,
            mais a priori je crois vous énoncez bien les critères de contrôle A_L-ENTREE!!!

            et aussi je vais répondre à vos Posts sur l’article récent de O. BERRUYER sur M. ALLAIS,
            où je me demandais:
            il faut définir les degrés de libertés?
            et à par moi:
            et les espaces de libertés?
            et les espaces d’incertitude?

            décidément ces échanges sont stimulant,
            avant l’hiver…
            d’autant que ((suivez ma pensée…])(?

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          • toutouadi // 19.10.2013 à 19h21

            @olivier

            « Car limiter nos problèmes (notamment de pouvoir d’achat) à la simple propriété de la création monétaire est plutôt simpliste.  »

            Maissss !! J’ai justement essayé, sûrement d’une manière peu claire, de démontrer que le blocage de l’économie provient plus des rapports de forces sociaux (confrontation du corps social avec les possédants) que d’un problème purement monétariste.

            Rien ne justifie un financement de l’économie par l’épargne car un système bancaire peut y pourvoir d’une manière bien plus efficace (non immobilisation du principal au détriment de la demande et non concentration des intérêts)

            Le problème est le capitalisme dans son essence même qui est un parasitage absolu du corps social et ceci sans aucune contre partie.
            (sauf les innovations liées aux tensions et obligations d’une fuite en avant perpétuelle provoquée par la rente et la guerre économico-sociale )

            Le capitalisme est sûrement après l’invention de la religion une des plus énorme escroquerie.

            Et c’est vrai, l’idée que tout homme puisse financer le système économique et être rétribué pour cela peut sembler attrayant, honnête et loyal, surtout si une législation fiscale est censée contrôler le niveau des patrimoines, sauf que l’homme riche en épargnant 90 % de ses revenus et en plaçant les intérêts de son épargne, sera toujours dans une situation ultra dominante et c’est lui qui à terme fera et défera les lois dont celles qui sont censées contrôler son niveau de patrimoine, c’est lui qui financera les campagnes électorales, achètera les groupes de presses, contrôlera par certains biais l’éducation de nos enfants, contrôlera nos désirs par la pub et de moult façons et finalement fera croire à une foule ébahie de reconnaissance que le pauvre vit grâce aux largesses du riche alors que c’est juste l’inverse.

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          • olivier69 // 19.10.2013 à 21h11

            toutouadi,
            Mr Allais a formulé des propositions pour empêcher ces situations (les situations où 90% de l’épargne). Vous devriez lire son oeuvre. Je laisse Mr Berruyer probablement en parler dans les prochains billets du week-end. Si ce n’était pas le cas, alors je vous donnerai les éléments de réponse à la problématique. Ensuite, le problème de la propriété collective (y compris le régime de l’actionnariat collectif du modèle actuel, les filiales notamment) est bien étudié par Eleonor Ostrom par exemple.
            Enfin, ce n’est pas la propriété la cible mais l’usufruit !

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          • toutouadi // 20.10.2013 à 10h50

            « Toutouadi vous ne seriez pas un communiste libéral ? »

            Ha bin ça !! J’n’en sais foutrement rien !!

            Tous les matins, nu devant la moustache de notre petit père des peuples je braille l’international en levant le poing !! C’est grave docteur ?

            (La nudité n’a rien a voir avec un dogme quelconque, c’est juste une exigence de ma friponne de compagne.)

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          • olivier69 // 20.10.2013 à 21h47

            Toutouadi,
            vous êtes excellent ! 🙂
            Prenez juste un café sans crème.

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  • jean // 19.10.2013 à 10h08

    j’en profite pour vous remercier pour votre intervention hier sur bfm

    continuez à leurs rappeler qu’ils déversent souvent une soupe libérale

    ils ne s’en rendent même plus compte

    rappelez à landier l’article sur le megakrach

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  • Macarel // 19.10.2013 à 10h17

    Ce dont il s’agit, c’est de faire voir les aveugles et de faire entendre les sourds. Pour redresser une situation que certains jugent irréversible, il n’est pas trop tard. Il n’est jamais trop tard.

    Jésus revient !

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    • olivier69 // 19.10.2013 à 11h08

      Macarel, vous vous discréditez plus que votre volonté de discréditer M.Allais….
      Vous faites avancer quel débat ? Economique ou spirituel ? Vous me direz l’argent divin, on y est déjà !
      ps : sinon, « ne fait pas aux autres, ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse ». Moi, cela me va…

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      • Macarel // 19.10.2013 à 13h31

        Comme en économie de marché, il est rédhibitoire de perdre tout crédit, je tiens à préciser que je ne me moque pas de Maurice Allais.
        Bien au contraire! Le sens de mon intervention était qu’il faudrait un faiseur de miracle pour que les autistes qui nous gouvernent retrouvent la vue et l’ouïe.
        A ce propos lire le texte:
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=59072
        Non vraiment, j’ai du respect pour Maurice Allais, qui est un de nos rares « Prix Nobel » d’économie, et un homme qui a fait preuve d’une grande honnêteté intellectuelle.
        Ce qui par les temps qui courent, où tout s’achète et tout se vend, y compris les consciences, n’a pas de prix.
        Ses analyses sont d’autant plus pertinentes, qu’il n’était pas un « économiste pur », que sa formation de base était celle d’un physicien, si je me souviens bien.

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        • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 15h02

          Le parallèle entre son hétérodoxie en matière de physique ne manque pas de laisser paraître une méchante ombre portée sur son hétérodoxie en matière d’économie politique, n’est-il pas ? Quant à ses fréquentations…
          Non décidément, le seul Allais dont nous pouvons nous glorifier c’est bien Alphonse; Maurice a poussé bien trop loin son bouchon. [modéré]

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          • olivier69 // 19.10.2013 à 16h40

            cher ami(e),
            Cela s’adresse spécifiquement à Macarel ou à tout le monde ? Si tel était le cas, vous n’êtes pas obligé d’appuyer sur le bouton : « répondre ». Je pense que le bouton : « laisser un commentaire » est d’autant plus approprié, si vous n’aviez pas remarqué.
            A moins que vous avez un penchant pour Macarel (la séduction) ? Dans ce cas, veuillez m’excuser….
            ps : vous ne m’aimez apparemment pas, certes, mais que vous ai-je fait personnellement ? Avez-vous vous une motivation spécifique à ces interventions inopinées, si ce n’est…..

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  • Alex Hanin // 19.10.2013 à 10h53

    Pas étonnant qu’on n’en ait pas entendu parler à l’époque, où on était encore en pleine euphorie européenne et néolibérale.

    Je ne sais pas s’il est nécessaire de souligner chaque fois qu’il a reçu le prix Nobel. La liste des économistes qui l’ont obtenu n’est pas très brillante, avec le recul. Et quand on voit que Fama vient d’être distingué…

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  • michel lambotte // 19.10.2013 à 13h08

    Certes, la doctrine simpliste du libre échangisme est tout à fait condamnable, mais avoir comme objectif la relance de la croissance est tout aussi condamnable.

    ////Une exigence incontournable. Pour lutter efficacement contre un sous-emploi massif, pour arrêter la destruction de l’industrie et rétablir la croissance, il faut redonner à nouveau l’Union européenne sur la préférence communautaire, sur laquelle reposait le Marché commun jusqu’en 1974.////
    Qu’il faille relocaliser l’économie est tout à fait louable et nécessaire, mais si croissance il doit y avoir elle devra être d’un autre ordre que monétaire ou matérielle.
    Par ailleurs, il me semble que l’emploi et l’industrie tels qu’ils existent font partie du capitalisme et par voie de conséquence du problème qu’il nous faut résoudre.
    Enfin bref ce n’est pas par la relance de l’emploi qu’on va y arriver, les ressources planétaires ne seront pas suffisantes.
    Tant que le changement ne sera pas « bottom up » je pense qu’il n’y aura aucune planche de salut et la situation actuelle continuera de telle manière que la misère ne fera qu’augmenter.
    D’autre part, je ne crois plus dans un effondrement rapide qui ferait arrêter subitement toutes les activités des hommes, nous sommes dans un effondrement qui durera plusieurs décennies.
    Cette situation ne fera qu’engendrer une prise de conscience et des actions à la base de notre société, ce qui tout à fait souhaitable.
    Un monde disparaît un autre est en train de naître.
    http://www.noetique.eu/articles/prospective-eco-management/reponses-a-francois-lenglet/view
    http://www.catl.be/

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    • jducac // 19.10.2013 à 15h58

      Certes, la doctrine simpliste du libre échangisme est tout à fait condamnable, mais avoir comme objectif la relance de la croissance est tout aussi condamnable.

      Bonjour Michel !

      Permettez-moi de faire valoir un point de vue différent du vôtre en commentant d’une part le libre échangisme, et d’autre part la croissance.

      En quoi le libre échangisme serait une doctrine condamnable et simpliste, dès lors qu’on admet une liberté de choix au niveau de chacun des individus tout comme au niveau des groupements d’individus ?

      On admet même aujourd’hui, en France, que chacun est libre de choisir, sans tenir compte de son propre sexe, le sexe de son conjoint, ce qui conduit à s’interroger sur le sens que ces personnes donnent à leur vie. C’est leur choix, ils sont libres.

      Alors, pourquoi ne pas admettre qu’au niveau de chaque individu comme de chaque groupement d’individus, de chaque pays, chacun puisse choisir, entre vivre frugalement aujourd’hui dans l’espoir d’être moins vulnérable, d’être plus résilient et de vivre plus sereinement demain ? Ou bien, à l’inverse, de vivre sans se contraindre aujourd’hui, quitte à devoir déchanter demain, à l’exemple de la cigale et de la fourmi de la fable ?

      Au fond c’est ce à quoi conduit le libre échangisme. Le choix entre deux paris sur le futur. C’est le choix qu’ont fait les Allemands sous l’impulsion de Schröder.

      Quant à la croissance, il faut bien se mettre d’accord sur quoi elle porte. Sur le niveau de vie ? Le niveau de population ? Le niveau de connaissance, de conscience, de responsabilité ? Sur le niveau d’efficacité ? etc…. et sur ce qu’elle impacte. Sur la consommation des ressources, notamment celles qui ne sont pas renouvelables.
      Sauf à démontrer le contraire, la croissance de l’efficacité n’est pas condamnable car elle permet d’obtenir plus de valeur, donc de qualité de vie (biens et services) pour la moindre consommation.

      La croissance de l’efficacité, et libre échange, se confortent l’un par l’autre. Ils ne me semblent pas condamnables car cela conduit à une moindre altération de la planète par l’élimination, à terme, des plus consommateurs qui sont souvent aussi les plus inconscients

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    • olivier69 // 19.10.2013 à 16h27

      Bonjour Michel,
      biotech, nanotech, domotique, robotique, informatique, génétique, et j’en passe…
      Toutes les grandes révolutions technologiques ont déstabilisé les comportements et habitudes. Elles ont attisé les convoitises du capital (pour le pire des peuples). Futurs gains et contrôles à la clé…..
      « Enfin bref ce n’est pas par la relance de l’emploi qu’on va y arriver, les ressources planétaires ne seront pas suffisantes. », ne rien faire n’est pas la solution (intérêt générationnel) et les ressources sont infinies si nous changeons la perception de notre place dans l’environnement. Vous êtes méfiants du message des médias mais vous tombez dans le panneau du catastrophisme passif….
      Que l’effondrement, vous ne pouvez pas vous l’imager, certes, mais c’est subjectif et dangereux pour l’anticipation (la valeur de l’assurance). Il peut être volontaire ou pas, il est une potentialité à ne pas négliger.
      ps : L’homme qui joue les dieux ou qui se croit pouvoir le devenir, finit toujours mal…

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  • Casquette // 19.10.2013 à 14h17

    Vous connaissiez le régime des « listes négatives » qui a été incorporé dans le traité de libre échange Euro-Canadien ?
    http://www.humanite.fr/monde/accord-de-libre-echange-lue-et-le-canada-signent-u-546596

    Grosso modo les entreprises publiques qui ne sont pas pré-exclues de cette liste seront automatiquement inclues dans les accords , ou elle seront notamment soumises à la concurrence des entreprises privés…
    Le plus fort avec ce régime , c’est que l’accord s’applique même si l’entreprise publique a été créée après la ratification du traité !

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  • Macarel // 19.10.2013 à 15h05

    De la part du gouvernement, le refus d’engager le dialogue me paraît couvrir un grand embarras et dénote une opacité indigne d’un comportement démocratique. Les Français ont le droit d’être renseignés et de connaître les arguments des uns et des autres.

    Lorsque des intérêts puissants sont en jeu, la vérité est la première victime.

    Je vais illustrer ce propos par l’affaire des conséquences sanitaires du nuage de Tchernobyl en Corse:
    http://www.franceculture.fr/emission-le-choix-de-la-redaction-le-nuage-de-tchernobyl-et-la-corse-revelations-d-un-endocrinologue

    Un endocrinologue corse s’est tu pendant 27 ans, suite aux intimidations auxquelles il a été soumis de la part de représentant du ministère de l’intérieur, et du nucléaire à l’époque.

    L’Etat, des lobbies industriels peuvent adopter des méthodes dignes des cartels mafieux lorsque de gros intérêts économiques sont en jeu. Pour ma part, c’est à partir de cette affaire du nuage de Tchernobyl qui « s’arrête aux frontières » que j’ai commencé à perdre confiance dans les déclarations des autorités. Depuis, malheureusement, beaucoup d’autres mensonges ont été proférés avec aplomb.
    Sans aucun doute celui qui me vient le plus spontanément à l’esprit c’est celui sur l’Europe, ou comment l’enthousiasme d’une génération pour la construction d’une Europe de peuples, a été trahi de façon écoeurante par des bonimenteurs de la politique. Il est vrai que mensonge et politique font souvent bon ménage.

    Après tout, la politique est l’art de la persuasion: la politique est la dimension de la vie sociale où les choses deviennent vraies quand ceux qui y croient sont assez nombreux. Le problème est qu’on ne peut jamais le reconnaître pour être efficace à ce jeu: si je parviens à convaincre le monde entier que je suis le roi de France, je le deviendrai peut-être effectivement, mais cela ne marchera jamais si j’admets que cette croyance unanime est le seul fondement de ma revendication. En ce sens, la politique ressemble beaucoup à la magie – c’est l’une des raisons pour lesquelles la politique comme la magie sont entourées presque partout d’un certain halo de mensonge.

    David Graeber « Dette, 5000 ans d’histoire »

    Et puis, il est si facile de discréditer – ceux qui sur certains sujets sensibles -mettent en doute la parole officielle, en les taxant d’être des adeptes de la théorie du complot.

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    • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 16h29

      Où et qui avez-vous entendu parler de »nuage arrêté aux frontières » Macarel ? Assurément pas le professeur Pellerin ni aucun « officiel » en tous cas.

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      • Macarel // 19.10.2013 à 20h40

        Où et qui avez-vous entendu parler de”nuage arrêté aux frontières” Macarel ?

        C’est dans la mémoire collective des français. Ceci dit, si la gestion de la crise par les autorités (politiques) d’alors n’avait pas connu les flottements, qu’elle a connu, sans doute que cette phrase ne se serait pas autant ancré dans les esprits.

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      • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 14h37

        @Sapir y a pa pire (sourd qui ne veut pas entendre) : Oui bien sûr il n’a jamais été dit « le nuage s’est arrêté à la frontière » ou « la PAF et les douaniers ont arrêté le nuage à la frontière ». Certains ont considéré en leur temps que les français étaient des veaux (sic De Gaulle, je crois) mais de là à les considérer en 1986 comme disposant du QI d’une huitre, faut tout de même pas prendre nos « officiels » pour des idiots non plus.
        Questions : de quel organisme national émane cet extrait de communiqué publié début mai 1986 : « Il faudrait imaginer des élévations dix mille à cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique. « 

        Un officiel ou pas ? Qui était le directeur de ce service à l’époque ? Quelles mesures de prévention avaient-elle été prises au même moment outre Rhin ?

        Comme Sapir-y-a-pas-pire de donnera pas la réponse, même si il la connait, nos plus jeunes lecteurs la souhaiteront peut-être :

        * L’organisme est le SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants). Organisme Est-il besoin de préciser sa mission ;
        * Son directeur était Monsieur Pierre Pellerin ;
        * outre-Rhin et ailleurs avaient été conseillé de ne pas manger certains produits maraichers. Et tout le monde se souvient (revoir le documentaire Nucléaire, exception française) de cette journaliste qui, à cheval sur la frontière franco-allemande, rendait propre à la consommation une salade en la faisant passer du côté allemand au côté français. Conscience du mensonge, elle faisait allusion au sous entendus officiels : le nuage s’est arrêté à la frontière.

        En savoir plus sur ce mensonge d’état : Les preuves d’un mensonge, C. Castanier de la CRIIRad, 20 pages.

        Pour nos plus jeunes lecteurs également, à la date de l’accident de Tchernobyl l’Etat français n’avait pas encore été condamné pour acte terroriste perpétré dans le port d’Aukland en dynamitant le bateau amiral de Greenpeace, le Rainbow Warrior et causant la mort du photographe Fernando Peirera, 35 ans.

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  • Incognitototo // 19.10.2013 à 16h21

    Oui, Allais avait anticipé les aspects mortifères de la mondialisation pour les économies développées qui seraient mises en concurrence avec des pays à faibles coûts salariaux… ce que, cependant, le PCF dénonçait déjà dans les années 70 (!!!)…

    Néanmoins, il y a deux points sur lesquels il n’a pas raison, je cite :

    1 – « La mondialisation de l’économie est certainement très profitable pour quelques groupes de privilégiés. Mais les intérêts de ces groupes ne sauraient s’identifier avec ceux de l’humanité toute entière. »

    2 – « Une mondialisation précipitée et anarchique ne peut qu’engendrer partout instabilité, chômage, injustices, désordres et misères de toutes sortes, et elle ne peut que se révéler finalement désavantageuse pour tous les peuples. »

    Pour le point 1, il n’y a pas eu novation à cause de la mondialisation ; les possédants ayant toujours été là où leurs intérêts particuliers les conduisaient… Il y a juste eu des changements de méthode des « prédateurs » habituels, qui n’ont fait que s’adapter aux nouvelles donnes de la concurrence internationale (déloyale), ainsi qu’à la mise en concurrence des États au niveau fiscal, social et autres.

    Pour le point 2, je doute que les Chinois (dont les dernières grandes famines meurtrières datent des années 60), les Indiens, les Sud-américains… et cetera, et cetera… à l’exception de la plupart des pays africains (qui continuent à être pillés et sont les grands perdants de la mondialisation)… puissent dire que la mondialisation ne leur a apporté qu’horreurs et régressions.

    L’autre point de vue sur la mondialisation est, qu’elle n’a fait que rééquilibrer l’insolente hégémonie colonialiste, à partir de laquelle les pays développés tiraient leurs richesses…
    Le PIB mondial n’est qu’un jeu de vases communicants, globalement sans cesse en croissance depuis 30 ans (sauf en 2009). Et quand un pays est arrêté dans son développement (par exemple suite aux chocs pétroliers), c’est qu’un autre aura récupéré le PIB « manquant » au premier…

    Cela dit et « rectifié », rien ne nous oblige à être d’accord et à poursuivre cette politique de « concurrence des misères » ; ou dit autrement : « La logique économique actuelle sépare le producteur du consommateur. Elle a abouti à cette société absurde où les produits sont fabriqués par des esclaves et vendus à des chômeurs » (Bernard Stiegler ou Jean-Michel Quatrepoint ? J’ai un doute)

    Sauf qu’il faudrait pour cela remettre en cause 40 ans d’accords internationaux et de lois qui rendent fous ( http://solutions-politiques.over-blog.com/article-double-contrainte-40-ans-d-accords-internationaux-et-de-lois-qui-rendent-fou-111407861-comments.html ) ; en commençant par imposer au niveau de l’OMC une définition excluant de la « concurrence loyale » les différents dumpings (sociaux, fiscaux, environnementaux, et cetera)…
    Mais qui est en capacité d’entraîner le pays, et pourquoi pas l’Europe, dans cette voie ? Devant l’absence de leaders portant ce genre de programme fondamental, on mesure qu’on n’est pas sorti de l’auberge et qu’il faudra aller jusqu’au bout du bout des destructions, pour peut-être un jour prendre les mesures (volontairement anticipées ou subies) pour sortir, de gré ou de force, du piège infernal de la mondialisation sauvage, qui nous conduit à devenir demain un pays sous-développé.

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    • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 16h46

      Ce qu’il n’avait pas anticipé non plus le pauvre Maurice c’est qu’il faudrait si peu de temps pur qu’il redevînt plus rentable de rouvrir une usine aux US (où de l’y laisser) qu’en Chine – d’ici 2015 au rythme actuel d’augmentation salariale chinoise (d’après une enquête du Boston Consulting Group dont ci-dessous la citation sur Bloomberg). »

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      • Christophe Vieren // 19.10.2013 à 19h23

        Toutes les usines ? J’en doute.
        Mais il faut dire que le terrain a bien été préparé : les salaires des plus pauvres étasuniens ayant suivi une tendance baissière (en terme de pouvoir d’achat bien sûr) depuis plusieurs décennies( Reagan et l’OMC sont passés par là.

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    • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 16h53

      Ce qu’il n’avait pas anticipé non plus le pauvre Maurice c’est qu’il faudrait si peu de temps pur qu’il redevînt plus rentable de rouvrir une usine aux US (où de l’y laisser) qu’en Chine – d’ici 2015 au rythme actuel d’augmentation salariale chinoise (d’après une enquête du Boston Consulting Group dont ci-dessous la citation sur Bloomberg). »
      « Fifty-four percent of U.S. manufacturers with sales topping $1 billion are planning to or considering bringing back factory-lines from China, up from 37 percent in February 2012, the Boston Consulting Group said Sept. 24, citing a survey of 200 executives. It projects that with Chinese wages and benefits rising 15 percent to 20 percent a year, the cost of operating in China will be the same as staying in the U.S. by 2015. »
      Mais bon, il avait aussi prévu, à la fin des années quarante que les taux d’intérêts tendraient inéluctablement vers zéro…

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      • Incognitototo // 19.10.2013 à 17h19

        Oui, absolument (tandis que la Chine délocalise en Afrique), bien que ce ne soit pas gagné pour toutes les industries (donc le « aussi vite » est très relatif)…
        C’est d’ailleurs le pari des Allemands qui depuis les années 70, ont toujours misé sur le fait qu’en environnement spéculatif, notamment avec des matières premières et des énergies toujours à la hausse, le dumping salarial serait très vite rattrapé par les gains consécutifs à une monnaie forte… Ils ont fait le dos rond, ils ont soutenu leurs industries, investi et développé la R & D, cherché de nouveaux débouchés commerciaux (bref, une attitude totalement contra-cyclique, pendant que la France laissait ses industries crever et « s’amusait » à jouer à la dévaluation compétitive (Sic !!!))… et même si les salariés allemands l’ont payé au prix fort, ils n’ont quasiment rien perdu de leur potentiel productif et sont prêts à reprendre la main… Nous en sommes très très loin en France…

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        • olivier69 // 19.10.2013 à 17h42

          « Oui, absolument (tandis que la Chine délocalise en Afrique) » et « elle n’a fait que rééquilibrer l’insolente hégémonie colonialiste, à partir de laquelle les pays développés tiraient leurs richesses… », bien, vous montrez votre jeu ! Même au poker, j’aurai décelé vos cartes….
          ps : entre la vision et la perception, il y a un monde !
          Alors en France ou la France ?

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          • Incognitototo // 19.10.2013 à 23h31

            @ Olivier69,

            Désolé (encore une fois), je ne comprends rien à vos remarques, et je ne me risquerai donc pas à vous répondre… d’autant qu’il semble bien que vous ayez une fâcheuse tendance à surinterpréter dans le sens qui vous arrange (mais lequel au fait ?) ce que les autres disent.

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          • olivier69 // 20.10.2013 à 09h31

            bonjour incogitototo,
            je crois que vous m’avez répondu cordialement. merci. Le ton est significatif…
            Je ne fais que relever des anomalies : « rééquilibrer l’insolente hégémonie colonialiste » et pourtant la délocalisation des usines Chinoises en Afrique semble vous chagriner. Vous n’êtes pas d’accord avec le point 1, vous êtes mieux placé que lui ?
            Alors, pour la surestimation, ce n’est pas moi, qui fait une critique des positions de M.Allais avec une argumentation qui ne tient pas la route….
            ps : Enfin, désolé, le « je ne comprends pas » en dit long. J’aurai préféré une autre argumentation étayée mais si vous désirez parler de ma personne, je vous en prie….

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        • Christophe Vieren // 19.10.2013 à 19h25

          @Incognitoto : je ne suis pas si optimistes que cela sur l’avenir de l’Allemagne : machines outil et voitures de luxe, point fort des allemands depuis longtemps finiront par être produits dans les BRICS et si tant est que l’équipement et la croissance se poursuivent au même rythme dans ces pays.

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          • Incognitototo // 19.10.2013 à 22h58

            @ Christophe Vieren,

            Je ne pense pas avoir manifesté d’optimisme pour l’Allemagne ; je décris juste la situation historique qui a motivé les choix économiques et industriels de ce pays (et même européens)… qui pense, en outre, que ce sont les activités à forte valeur ajoutée qui leur permettront de rester (presque) en tête…

            D’ailleurs, je suis parfaitement d’accord, à force de vendre des usines clefs en main et les technologies qui vont avec, ils créent, eux-mêmes, leurs concurrents imbattables de demain… et les salariés allemands risquent d’attendre longtemps le « retour à meilleure fortune » (base du contrat social, que les salariés ont avec le patronat, qui a fait gober tout et à peu près n’importe quoi en terme de régressions sociales) que leur État leur promet depuis 30 ans… cependant, ils pensent qu’ils sont « prêts » 😉 , et c’est ça qui compte pour eux…

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    • olivier69 // 20.10.2013 à 11h21

      Bonjour incognitototo,
      Maintenant, je vais argumenter pour vous expliquer sur quoi repose la faiblesse de votre argumentation. Vous dites que la Chine par exemple est la gagnante de la mondialisation et du libre échange et vous lui reprochez d’investir en Afrique ? Sans la financiarisation qui a permis le financement de cette idéologie du libre échange sur le dos des travailleurs des pays occidentaux (délocalisation et inégalités accélérées et fabriqués par la hausse de la masse monétaire financière source de richesse mal répartie puisque seuls les élites ont profité de cette manne financière), la Chine n’aurait pas pu en effet se développer, certes. Mais, regardons la structure du développement et la temporalité. D’une part, comme chez nous, les écarts de revenus explosent et la misère n’a pas disparu. D’autre part, la crise financière a touché de plein fouet les travailleurs chinois (des centaines de milliers de fermeture d’entreprises et son cortège de chômeurs qui va avec, source d’instabilité sociale).
      Ce qui vous gêne sans pouvoir démonter techniquement mais par une simple impression l’argumentation de M.Allais, c’est votre goût prononcé pour une idéologie. C’est un choix qui vous fait jouer les acrobates. Ex : « les possédants ayant toujours été là où leurs intérêts particuliers les conduisaient… Il y a juste eu des changements de méthode », et la démesure des fruits de l’intérêt ? Vous parlez de changement de méthode sans quantifier ? Le problème n’est pas l’inégalité en soi mais la mesure de celle-ci.
      Contrairement à vous, M.Allais s’est appuyé sur des mesures économiques et mathématiques !
      Il a étudié le modèle de développement.
      Vous jouez sans cesse les équilibristes en dénonçant les problèmes de la mondialisation mais vous en êtes un fervent défenseur (point 1 et 2 par exemple).
      Vous voyez, je ne vous attaque pas personnellement mais simplement votre argumentation. Ce sont ces petites phrases que vous glissez qui me choquent (notamment récemment sur la liquidité).
      Ensuite ex : « excluant de la “concurrence loyale » depuis quand, il existe une concurrence loyale puisque la tournure de votre phrase suppose la loyauté avec des problèmes de dumping ? Les oligopoles et la filialisation excessive sont-elles loyales pour les salariés et petites entreprises ? Est-ce du dumping ?
      Je vous invite à regarder la notion d’atomicité au sein d’un marché et vous pourrez me parler de concurrence….
      Autre ex : « La logique économique actuelle sépare le producteur du consommateur », depuis quand, les consommateurs sont-ils dépendants des producteurs détenteurs de capitaux ? Et pire, cela veut dire que vous n’avez pas compris que nous sommes dans une crise de solvabilité (c’est l’interdépendance consommation-production).
      J’espère que vous saisissez cette fois-ci, n’est-ce pas ? Puisse ma clarté, vous donnez un peu de lumière sur une fâcheuse tendance à surinterpréter dans le sens qui m’arrange.
      Merci.

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      • olivier69 // 20.10.2013 à 11h43

        « depuis quand, les consommateurs sont-ils dépendants des producteurs détenteurs de capitaux ? « , vous avez compris qu’ils ne sont pas indépendants, bien évidemment !
        Le marketing, la pub, l’action commerciale spécialisée ne sont pas sans raison et la consommation dépend de la production via le revenu (un salaire de misère). C’est un pilotage et la crise (le cycle éco) n’est que l’instrument d’une stratégie…Comme si les financiers et producteurs ne savaient pas qu’ils ont besoin d’une demande pour échanger ?
        ps : C’est une maladresse de ma part qui pourrait être interprété de différentes façons…
        Donc rectification. Le sens de ma phrase ?

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        • Incognitototo // 20.10.2013 à 15h09

          @ Olivier69,

          Allez dire aux survivants des 36 millions (!!!!!!) de Chinois qui sont morts au cours des dernières grandes famines des années 50/60 et qui ont même dû pratiquer le cannibalisme pour survivre, qu’ils sont les grands perdants de la mondialisation… j’en rigole jaune d’avance…

          Cela dit, c’est quoi votre passion ? Jouer au commissaire politique ? En réalité, ce n’est pas que vous surinterprétez, c’est que vous ne lisez (ou comprenez) que ce qui vous arrange… En quoi décrire une réalité impliquerait une prise de position sur des faits ?

          Ma prise de position commence à partir des mots « Cela dit et “rectifié”, (…) », et il faut avoir un esprit bien tordu pour y trouver le moindre début d’un commencement de cautionnement du système actuel… en remarquant que vous-mêmes, vous ne nous dites jamais ce que vous proposez ou souhaitez ; ce qui réduit tout « débat » à un échange défensif, où j’aurais à m’expliquer sur des intentions que seul vous êtes capable de voir…
          Vraiment, je vous le dis sans détour, ça ne m’intéresse absolument pas de vous répondre ; je n’ai rien à dire sur vos fantasmes.

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          • sapirperade // 20.10.2013 à 15h26

            Je contresigne Incognitototo. Vous aurez remarqué que le peu de matière compréhensible au sein de la production livrée par Olivier suscite en général la consternation. D’où la dilution de cette partie là je suppose… Il est vrai que le fantasme du Nouvel Ordre Mondial semble (honteusement qui plus est) tapi derrière chaque bribe de ses phrases, fatalement ça n’aide pas.

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          • olivier69 // 20.10.2013 à 18h44

            Incognitototo,
            c’est votre seconde argumentation ? Ne vous énervez pas.
            Par contre, vous ne pouvez pas dire « Allez dire aux survivants des 36 millions (!!!!!!) de Chinois » ? ce n’est pas une proposition solide (ne seriez vous pas dans vos derniers retranchements ou si vous êtes chinois alors, je m’excuse ?) ! Parce que le grand capital a davantage que ma personne, la responsabilité des maux de notre société. Et le juste échange n’est pas le libre échange…La mondialisation n’est pas le mondialisme.
            Ensuite, le coup du commissaire politique est édifiant mais je crois malheureusement que vous faites un transfert. En général, j’argumente mes positions. Je ne parle pas de vos passions par exemple ? Cela ne me regarde pas.
            J’ai donc le droit dans une certaine mesure au même traitement que M.Allais avec une considération honorable. Vous remarquerez que je n’oserai pas me comparer à lui mais je prend le temps d’argumenter et de comprendre une intervention.
            Vous n’avez pas compris que les positions de M.Allais par exemple me conviennent, c’est dommage. D’ailleurs, avez-vous lu mes post du récent billet sur lui du 9 octobre puisque vous avez du mal à me suivre (enfin, lorsque cela vous arrange bien entendu) ?
            ps : sapirperade, vous avez changé de nom ? Relisez l’ensemble de vos interventions ! y’a pas pire, c’est certain….

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  • olivier69 // 19.10.2013 à 17h03

    « c’est qu’il faudrait si peu de temps pur qu’il redevînt plus rentable de rouvrir une usine aux US (où de l’y laisser) qu’en Chine », une enquête du Boston Consulting Group. La source ? C’est un écran pub ? C’est CNN ou quoi ?
    D’ailleurs, oui, oui…..Cela se voit dans les chiffres.
    Bien sûr, ceux qui seront écrits demain !
    ps : incognitototo, pas séduisant comme argumentation sur ce coup ! Le PCF des années 70 est mort depuis longtemps, voyons.
    pour la conservation des statuts au niveau du point n°1 ? Vous voulez conseiller quoi ? Un fatalisme….
    Pour le point n°2, vous jouez la carte du « droits-de-l’hommiste » ? Faudrait savoir….
    Les bons capitalistes qui jouent les bons samaritains, à d’autres…..

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    • Sapir y’a pas pire // 19.10.2013 à 18h35

      Ophtalmo surbooké Olivier ? Y’a écrit « Bloomberg » comme source, ok ?

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      • aero // 19.10.2013 à 19h11

        Sapir y’a pas pire, vos interventions relèvent plus du harcèlement que du dialogue constructif

        le but d’un débat, c’est d’être capable d’argumenter de façon suffisamment convaincante pour sinon introduire le doute dans l’esprit de son contradicteur, au moins mettre en évidence une énorme faille dans le raisonnement qui le pousse à revoir son argumentaire pour le rendre plus robuste.

        En attaquant bille en tête Maurice Allais dès votre première intervention, vous vous êtes mis instantanément hors jeu en prétendant être plus fort et plus intelligent que lui.

        Après si faire le troll sur les forums vous plaît …

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  • Lisztfr // 19.10.2013 à 22h51

    Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

    Par exemple J Nikonoff :

    http://www.youtube.com/watch?v=CEDc2h92GPs&feature=youtu.be

    Il n’est même pas clair lui-même quand il s’agit de savoir s’il faut sortir du capitalisme, il le dit mais l’instant d’après, il reconduit l’idée de crise, qui n’existe que dans le capitalisme… décevant. Et Allais est dans cette critique circonstanciée également… Le CNR etc

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  • olivier69 // 20.10.2013 à 01h43

    chers amis,
    coïncidence ou pas, je suis trollé jusqu’au fond des tiroirs : chevaux de troie et tout le toutime.
    Navrant car pour communiquer, cela devient une guerre avec mon pc.
    A bientôt, j’espère..
    ps : macarel, sur les 5000 ans de la dette, lisez mon post dans le billet du 16/10/13 : miscellanées du….
    en réponse à nihil

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  • pyrrhogaster // 20.10.2013 à 21h16

    En matière de libre échange nos dirigeants vivent en tenant pour vraies deux idées contradictoires :

    D’une part, à Bruxelles, ils disent que le libre échange nécessite une harmonisation des législations pour que la concurrence soit « libre et non faussée ». Et ils ont mis en place une Commission qui intervient constamment dans la vie économique des États membres.

    D’autre part, à l’OMC, ils admettent qu’il suffit de supprimer les obstacles tarifaires et non tarifaires pour que le commerce se développe harmonieusement, les marchés se chargeant d’orienter l’activité. Il existe bien, à l’OMC un « organe de résolution des conflits » mais il intervient à la marge dans les cas de dumping flagrants.

    Exemple typique : la Commission exige que le transport ferroviaire soit libéralisé chez nous, sans doute pour que la SNCF n’apporte pas un avantage compétitif aux industriels français (Lol) mais personne ne se préoccupe de savoir si les transports ferroviaires chinois ou indiens sont ouverts à la concurrence…..

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  • Benjamin Franklin // 21.10.2013 à 15h52

    De Gaulle disait à propos de Pétain que « la vieillesse est un naufrage ».

    C’est dommage à dire, mais cela s’applique à Allais aussi.

    Reprenons son affirmation fondamentale dans cet article : la mondialisation aboutit, partout, au nivellement des salaires, au chômage et à la misère.
    Et pour étayer cette affirmation, il invoque « les faits ».

    Or, que disent les faits ?
    Que depuis quarante ans, au contraire, la misère a massivement reculé dans le monde, que les inégalités, considérées à l’échelle planétaire, ont reculé, et que le degré d’ouverture économique a été proportionnel à la vitesse du progrès dans les pays émergents.

    Mais peut-être Allais voulait-il seulement parler des pays développés. Là encore, que disent les faits ?
    Et bien dans la majorité des pays développés, le taux d’emploi a AUGMENTE depuis les années 90. Y compris en France, où même aujourd’hui il reste supérieur à celui du début des années 90.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_taux_d%27emploi
    Il se trouve également que nombre de pays développés ont un degré d’ouverture au commerce international plus élevé que la France, tout en ayant moins de chômage et des meilleurs salaires (pays scandinaves, Canada).

    En fait, Allais a oublié un principe économique fondamental : le niveau des salaires en soit n’a aucune importance, CE QUI COMPTE C’EST LE RAPPORT SALAIRE/PRODUCTIVITE. Un travailleur chinois peut coûter 10 fois moins cher qu’un français, s’il est 20 fois moins productif, aucun intérêt à délocaliser.

    C’est la même chose pour les produits vendus : si le produit chinois est 10 fois moins cher mais de qualité 20 fois moindre…

    Les mécanismes de marché font tendre les salaires vers le niveau de productivité du salarié. Les salaires des émergents étaient faibles car ils partaient d’une productivité faible. Les investissements en capital et en qualification réalisés depuis 40 ans ont accru cette productivité, et les salaires ont suivi.

    Maintenant, si la France souffre du chômage et d’une stagnation des bas salaires, ce n’est pas vraiment à cause de la filouterie des capitalistes.
    Et ce n’est pas non plus à cause d’une insuffisante flexibilité du marché du travail, quoiqu’en dise Thesmar, Landier et consorts, puisque les CDD, l’intérim et autres apportent toute la flexibilité que les CDI n’ont pas.
    C’est tout simplement parce que la productivité du travail en France stagne…

    La vraie question, c’est : pourquoi cette stagnation ? Réponses les plus probables :
    -inadéquation crasse du système d’éducation et de formation aux besoins de l’économie (400 à 800 000 emplois non pourvus en France, massivement des emplois scientifiques et techniques, des artisans)
    -sous-investissement industriel. Tout le système fiscal français est une vaste incitation à investir dans la dette publique et l’immobilier plutôt que dans l’industrie.

    Ce n’est pas la première erreur d’Allais : quand il écrit ce texte en 1999, la balance commerciale de la France est… excédentaire, depuis 1992, et largement !
    Rappelons aussi qu’Allais, fan de Pareto et Walras, est un partisan de l’utilisation des maths à outrance dans la compréhension de l’économie. Il avait même inséré une « fonction d’oubli » dans ses modèles.
    Il avait aussi une compréhension un peu bizarre des mécanismes de création monétaire. Il réclamait que seul l’Etat ait le droit d’émettre de la monnaie. Or, depuis l’instauration des systèmes à banque centrale, l’Etat a de fait le monopole de la base monétaire…

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    • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 16h14

      @Benjamin : pour une fois je vais partager une de tes critiques : « 400 à 800 000 emplois non pourvus en France, massivement des emplois scientifiques et techniques », je ne sais si ces chiffres sont exacts dans leur ordre de grandeur mais il est vrai que nous manquons de personnes qualifiées dans les sciences et tecniques. Peut-être peut-on identifier la cause comme étant « l’inadéquation crasse du système d’éducation et de formation aux besoins de l’économie

      Il a été en effet constaté qu’il y a, depuis une bonne dizaine d’année, une désaffection (européenne) des étudiants pour tous les métiers de l’industrie et donc des métiers à fort contenu scientifique et technique. Maintenant, à qui la faute ? La faute à l’attrait de la finance et du commerce ? La faute à l’attrait pour des emplois sûrs (emplois publics en particulier ) ? La faute à l’industrie qui licencie à tour de bras (les fameux emplois « kleenex »), y compris ses cadres supérieurs ? Faut-il obliger le bacheliers à suivre des filières scientifiques et techniques ? Cela sera-t-il efficace (étudier ce que l’on aime pas !) ? Faut-il rendre plus incitatif les carrières scientifiques et techniques : horaires de travail plus réduits, carrière moins longues, pas ou moins de travail de nuit ou le dimanche, moins d’emplois précaires, . . .

      Jeter la pierre aux seuls système d’enseignement supérieur et au défaut d’investissement (ce qui me semble également une cause réelle) me semble un peu hâtif et réducteur.

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      • Sapir y'a pas pire // 21.10.2013 à 17h09

        Christophe, d’abord les « offres d’emplois non pourvues » c’est un peu la bouteille à l’encre pour ce qui concerne leur volume réel. Mais ce qu’on connaît mieux c’est les secteurs et qualification concernés et là, à part dans l’informatique (mais pour quel volume ?), je ne vois que des secteurs à faible qualification, niveau infirmière grand max. Je cite les chiffres du CEE (centre d’étude de l’emploi) repris par La Tribune en juin :
        « Les recrutements les plus difficiles portent sur les aides à domicile et les aides ménagères, où 66,6% des projets de recrutements sont jugés difficiles. Ils sont suivis par les ingénieurs, cadres d’études et de R&D en informatique, et responsables informatiques, avec 62,3% de difficultés.Puis vient, dans l’ordre, les cuisiniers (64,1% de difficulté), les infirmiers (58,3%), les employés de maison (55,6%), ceux de l’hôtellerie (50,2%), les serveurs (48,8%), les aides soignants (46,5%), les agents de sécurité et de surveillance (46,4%). »

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        • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 17h23

          @Spiryapaspire : je ne suis pas surpris que les emplois cités soit en tête des difficultés de recrutement. La totalité sont des métiers aux horaires difficilement compatibles avec la vie de famille ou de week-end. est-ce condamnable ? Ne faut-il pas rendre plus attrayant ces carrières, surtout celles de soignant (la santé, c’est ce qu’il y a de plus cher n’est-ce pas ?). Pour ceux dépendant essentiellement du secteur hotellerie (cuisiniers, hôtellerie, serveurs), à moins d’y voir un intérêt social (=> réduire la TVA à 5%?), si les consommateurs ne veulent pas manger ou dormir en payant plus cher, qu’y pouvons nous ?

          Cependant, dans les suivants de la liste, ne trouve-t-on pas d’emplois industriels ? Je connais au moins un secteur où, même pas diplômé, on est déjà embauché : il s’agit du DUT GMP (Génie Mécanique et Productique). Et ce n’est pas la sélection à l’entrée qui constitue un frein au flux d’entrant (t’as le bac, tu rentres et . . tu sors avec le diplôme).
          ________________
          ps : Peux-tu fournir le lien sur le doc ad hoc du CEE ? J’avais cherché en vain ces emplois vacants.

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    • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 16h34

      @Benj : comme tu dois le savoir, le taux d’emploi et le taux de chômage ne sont pas tout à fait la même chose. Allais évoque le chômage. Si le taux d’emploi, en France en tout cas, a en effet augmenté, c’est essentiellement lié à celui des femmes qui sont plus nombreuses à souhaiter travailler, d’en avoir les possibilités et de trouver des emplois correspondant mieux à leurs attentes (croissance des emplois de services tels ceux de la santé et/ou de l’enseignement plutôt que ceux de l’industrie).
      Wikipedia, taux d’emploi, France : « Si le taux d’emploi des adultes de 25 à 54 ans s’est accru du fait de l’augmentation du taux d’activité des femmes, le taux d’emploi des jeunes et des adultes de plus de 55 ans a très significativement diminué depuis 30 ans. « 

      Voila pas plus.

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    • Christophe Vieren // 21.10.2013 à 17h37

      Grâce à Sapiryapire, j’ai trouvé ce doc du CEE de 2009 qui écrit :  » Au cours de l’année2007, 3740000 offres d’emploi ont été enregistrées et 3.718.000 ont été retirées des fichiers. Parmi ces dernières, 3.327.000 ont été satisfaites, soit un taux de satisfaction de 89,5 % et un taux d’annulation – complémentaire – de 10,5 %, correspondant à 391.000 offres. […]. En premier lieu, dans certains cas, l’employeur renonce à embaucher parce que le besoin à l’origine du recrutement a disparu. Une situation typique est celle de l’annulation d’une commande, qui aurait entraîné un surcroît d’activité et nécessité une embauche. Dans d’autres cas, le recrutement est interrompu parce que l’employeur n’a pas trouvé le candidat souhaité dans les délais requis.
      On peut alors être en présence d’échecs de recrutement. […] Assimiler offres d’emploi non satisfaites et difficultés de recrutement est ainsi abusif. »

      Même si les 391.000 sont proches de tes « 400.000 », il semblent que les causes principales ne soient pas celles que tu imagines (inadéquation formation/besoin). A creuser, donc.

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    • olivier69 // 21.10.2013 à 18h15

      Bonjour Benjamin,
      « En fait, Allais a oublié un principe économique fondamental », c’est certain que vous avez oublié un principe fondamental qu’est le chômage et la précarité du travail (intérim, cdd, temps partiel,…)! Ce que M.Allais, lui avait pris en compte. Car le taux d’emploi ne montre pas les progressions du chômage ! Manipulation grossière des indicateurs….
      Il est évident que pour un mondialiste, la fabrication d’un indicateur de taux d’emploi est un argument. Et que dans les pays émergents, les emplois ont augmenté….
      http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14
      Vous ne parlez que productivité, salaire et dépenses de l’état ?
      Ensuite, pour les salaires ? Vous oubliez un deuxième principe fondamental : c’est l’inflation !
      Notamment l’accès à la propriété (l’immobilier). Ce que M.Allais, lui avait pris en considération dans son modèle.
      Après, « le degré d’ouverture économique a été proportionnel à la vitesse du progrès dans les pays émergents. », et que définissez-vous par degré d’ouverture et progrès ?
      Enfin, la base monétaire, elle va où en ce moment ? Sa destination ? Vous ne pouvez pas détacher comme par magie la base monétaire des agrégats monétaires ! Ce que M.Allais contrairement à vous, avez compris !
      Quelle propagande ?
      Et surtout quelle négligence (certains indicateurs économiques sont oubliés ou manipulés), cela relève davantage de la religion que de l’analyse objective.
      Heureusement que l’on ne parle pas des financements de gré à gré pour définir les inégalités…

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    • PhJd-+++? // 21.10.2013 à 18h21

      Aussi un autre point sur lequel M. ALLAIS avait été génial (aussi sur la fonction d’oubli…]: quand il proposait une sorte de « concours » c’est-à-dire les agents verraient leurs impôts ajustés s’il le faut par l’AdministrationFiscale, en fonction de sortes d’enquêtes de voisinage – notamment à cause du fait que « les indépendants trichent sur leurs frais », etc.

      Quand on reprend trois exemples d’espaces dans lesquels se déploie l’économie d’aujourd’hui: espace virtuel internet ou de plus en plus d’aucuns réclament « le droit à l’oubli », espace du versement des émoluments que l’on soit indépendant ou salarié (et à partir duquel sont calculées les cotisations et une bonne partie des impôts), espace du « droit du sol » cher àlaFrance… on se dit que c’était drôlement bien vu!

      En fait cela nous ramène d’ailleurs au « monde meilleur » qu’on aurait pour le fonctionnement de l’économie après RéformeFiscaleTantAttendue:
      avec des impôts plus juste après,
      les agents seraient incités à mieux tendre avant, vers l’efficience
      Du coup on pourrait mieux voir venir
      ce que veulent les gens,
      mieux négocier
      mieux inciter
      aujourd’hui l’économie et plus de services – et donc intègre plus d’informations qu’une économie purement de production:
      avec un système moins absurde, plus ludique,
      les gens craindraient moins le harcèlement,
      auraient vraisemblablement plus envie de travailler dur,
      peut-être se tourneraient plus vers des carrières scientifiques et techniques
      les gens aujourd’hui exigent une meilleure qualité de vie du fait de l’évolution des mœurs, et plus d’opportunités,
      eh bien un système d’information modulaire leur permettra de guider leurs choix
      d’où à nouveau l’intérêt du « concours » façon M.ALLAIS
      quant aux emplois domestique en effet c’est encore une question fiscale

      en clair et pour résumé

      je trouve ALLAIS assez visionnaire

      mais aussi c’est vrai
      il a commencé dans le Calcul d’Economie Publique
      et celui-ci comprenait il y a cinquante ans des rigidités
      Jean-Jacques LAFFONT
      a développé l’Economie Publique un peu plus tard,
      avec une toute autre optique
      l’économie alors était déjà plus développée en proportion vers les services
      et moins dans l’industrie
      LAFFONT a alors développé l’Economie de l’Assurance basée sur les incitations

      C’est une toute autre approche…

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