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22.juin.201722.6.2017 // Les Crises

Bienvenue dans l’ère du nouveau maccarthysme : quand les fact checkers se noient dans leurs prismes idéologiques, par Eric Deschavanne et François-Bernard Huyghe

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Source : Atlantico, Eric Deschavanne, François-Bernard Huyghe, 25-05-2017

L’avènement des fake news ne doit pas faire de toute la sphère médiatique une arène de décodeurs traitant son adversaire de menteur ou de diffuseur de fake news. Même si on comprend que c’est une attitude pratique, qui évite de rendre les faits complexes et surtout toute auto-critique.

Atlantico : Dans un climat médiatique alimenté par l’émergence des fake news, en quoi la parole publique semble de plus en plus ressembler à un néo-maccarthysme, allant de l’accusation à l’encontre de Vanessa Burgraff dans son altercation avec Najat Vallaud-Belkacem, en passant par l’accusation d’homophobie à l’égard de Gérald Darmanin, ou par la contestation d’un article publié par le Parisien sur le harcèlement de rue constaté dans le quartier Pajol, évoquant un supposé racisme ?

François-Bernard Huyghe : Toutes ces choses sont relativement récentes, en particulier ce qui concerne la post-vérité.

On attribue aux bullshit news ou fake news le résultat du Brexit ou de l’élection de Donald Trump. C’est un argument qui a été énormément été utilisé pendant la campagne présidentielle, surtout par Macron – et habilement ! – pour dire qu’il y avait des opérations russes qui se montaient contre lui, qu’on essayait de le déstabiliser, de lancer des rumeurs sur ses financements, sur sa sexualité etc. En contrant parfois même en avance, il a adopté la rhétorique de l’époque, le pompon venant avec les « Macron leaks » qui ne furent absolument pas traités parce que considérés comme « irrecevables » par la presse alors même qu’ils étaient parfaitement vrais (c’étaient d’authentiques documents volés par des hackers). Le contexte et la densité de ces fuites expliquent aussi ce peu de réaction.

Au travers de l’utilisation du terme de fake news qui nous vient du monde anglo-saxon, on observe une explication idéologique des événements qui ne vont pas dans le « bon sens », à défaut d’essayer de trouver les véritables causes qu’elles soient géographiques, sociologiques, économiques etc. On veut ainsi expliquer le comportement aberrant du peuple par sa naïveté. Et par les entreprises de tromperies de manipulateurs diaboliques, dont les Russes bien entendus, qui sont les bons clients dans ce système-là.

On observe évidemment que toutes ces accusations relèvent toujours du politiquement correct – les mots clés sont alors populisme, homophobie, racisme, complotiste etc. le tout étant de le discréditer. Avec la fake news, on n’a plus besoin de passer par une discrétisation par procès, c’est une lettre écarlate qui vous place dans le champ des infréquentables !

Il ne faut pas pour autant se tromper : il y a énormément de fausses nouvelles, de délires, de menteurs et de paranoïaques. Et de fait ces gens ont un public particulièrement réceptif et accessible avec les nouveaux médias et les nouveaux outils technologiques. Ils ont d’autant plus de facilité à trouver un public réceptif quand on discrédite injustement des personnes à partir de petites erreurs montées en épingles par le seul fait de les qualifier de fake news. Je pense ici évidemment à la chroniqueuse d’ONPC, Vanessa Burgraff, qui s’est trompée en affirmant que la réforme orthographique avait été faite par Najat Vallaud-Belcaçem… ce qui n’enlevait a priori rien de sa critique de la mise en application de la-dite réforme. Mais qui a amplement suffit à la discréditer aux yeux de nombreux censeurs. Dans le cas de Gérald Darmanin, on le discrédite par le simple fait qu’il soit soit-disant homophobe, du fait d’informations anciennes retrouvées et qui sont là encore considérée comme suffisantes pour le déstabiliser. Et quand au cas de la rue Pajol, je peux affirmer avec une certaine certitude, en mon âme et conscience que ces agressions sont réelles ! Je suis déjà passé dans ce quartier, et cela paraît très crédible. Mais que le simple fait de l’accuser de racisme ou de populisme empêche toute observation honnête des faits ; et on ne fait pas preuve nécessairement d’une grande rigueur dans ce genre d’entreprise… prenez la façon dont le Bondy Blog a « vérifié » que dans le café on pouvait faire venir des femmes. Ils ont débarqué avec des caméras en disant « On est le Bondy Blog est-ce que vous refusez des femmes ? ». Évidemment ils ont répondu non. On ne recule devant rien pour faire taire un adversaire, par exemple quand on traite quelqu’un de complotiste. C’est l’argument le plus fort, mais entre le vrai complotiste qui croit au complot sioniste ou aux Illuminatis et celui qui critique le système capitaliste (une espèce très à la mode dans ma jeunesse : le gauchiste !), on est face à deux réalités différentes ! Ce néo-maccarthysme comme vous le dites, c’est de faire de toute personne qui est un tant soit peu en désaccord avec moi un paria à partir du moment où il montre la moindre faiblesse. Dans le cas de Vanessa Burgraff, c’est particulièrement vicieux : soit elle est partie prenante de la fachosphère, soit elle est disqualifiée car victime de la fachosphère. Et il n’y a pas de recours face à ça !

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Source : Atlantico, Eric Deschavanne, François-Bernard Huyghe, 25-05-2017

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Commentaire recommandé

Xavier // 22.06.2017 à 08h26

Les médias mainstream c’est la grande distribution de l’information.

Sauf que la grande distribution n’oserait pas racheter « Que choisir »…

Et bien si, le système capitaliste est capable de ce genre de paradoxe, plus de rigueur pour les produits de consommation que pour les infos, tout ça pour fabriquer du « prêt à penser ».

Et comme pour la grande distribution on comprend bien trop tard, dépendants d’idées qui nous arrangent bien même si elles ne sont pas bonne pour la santé mentale et leurs effets pas durable.

Internet permet un artisanat de la pensée, celui de la qualité et pas de la quantité de gloubiboulga du mainstream.

30 réactions et commentaires

  • Xavier // 22.06.2017 à 08h26

    Les médias mainstream c’est la grande distribution de l’information.

    Sauf que la grande distribution n’oserait pas racheter « Que choisir »…

    Et bien si, le système capitaliste est capable de ce genre de paradoxe, plus de rigueur pour les produits de consommation que pour les infos, tout ça pour fabriquer du « prêt à penser ».

    Et comme pour la grande distribution on comprend bien trop tard, dépendants d’idées qui nous arrangent bien même si elles ne sont pas bonne pour la santé mentale et leurs effets pas durable.

    Internet permet un artisanat de la pensée, celui de la qualité et pas de la quantité de gloubiboulga du mainstream.

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    • Zegabe // 22.06.2017 à 23h33

      Une bonne analyse de ce qu’est l’émission de Ruquier : https://youtu.be/ovc4xC3aobY
      Vous y verrez de quoi sont capables les « journalistes » lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts de l’oligarchie.

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    • Falcao // 23.06.2017 à 10h04

      Rien vu d’aussi faux! J’ai assisté à la naissance d’internet, et en effet, à ses début, il y avait une recherche de la vérité ! Aujourd’hui, c’est bien le royaume de la désinformation de masse, de l’accusation à tout va ! Un billet qui se plaint des « fact checker » zêlé? Et vous croyez que ce genre de monstre est sortie d’ou? Peut-être parce que d’autre fact checker (on est sur un site qui fait quoi au fait?) alimente la défiance et le recours permanent envers les média, les journalistes ! La méthode hypercritique, ce n’est pas nouveau . Le glissement des zone d’ombre non plus (Le scandale de l’amiante en est un exemple parfait).

      Mais quoiqu’il arrive, il est contre-productif de se forger un adversaire imaginaire , et de se croire intouchable ! Internet est bien le royaume de journaliste en herbe qui ne maîtrise pas beaucoup les outils de vérification des sources…ou qui sciemment, profitant de l’effet buzz, invente de nouvelles choses pour déstabiliser ! C’était minime il y a quelques années, c’est devenu bien trop présent aujourd’hui, et même les journaux sérieux, cédant aux sirène du monde de la buzzographie, préfère sortir des informations rapidement, sans vérifier les choses. Mais ce sont bien eux qui ont suivi les standards d’internet, pas l’inverse !

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      • Xavier // 23.06.2017 à 15h51

        Rappel de ce que j’ai écrit : « internet permet un artisanat de la pensée ».

        Vous êtes visiblement parti sur d’autres problématiques…

        Avant on avait des « organes de presse » avec lesquels on ne pouvait pas lutter pour diffuser, aujourd’hui on peut butiner des informations et essayer de s’attacher à comprendre à travers une grille de lecture, car l’information n’a aucun intérêt si elle ne sert pas la compréhension…

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  • lecrabe // 22.06.2017 à 08h42

     » Et quand au cas de la rue Pajol, je peux affirmer avec une certaine certitude, en mon âme et conscience que ces agressions sont réelles ! Je suis déjà passé dans ce quartier, et cela paraît très crédible.  »
    Outre l’orthographe (quand/quant), le raccourci crédible/réel est simplement hallucinant !

     » prenez la façon dont le Bondy Blog a « vérifié » que dans le café on pouvait faire venir des femmes. Ils ont débarqué avec des caméras en disant « On est le Bondy Blog est-ce que vous refusez des femmes ? ». Évidemment ils ont répondu non.  »
    @si a bien exposé le caractère frauduleux du fameux reportage en service commandé par France2.
    La manipulation est vraiment grossière.

    Raccourci et manipulation en quelques lignes, le fond sur le sujet des fakes news est peut-être juste, mais je ne vois pas d’intérêt à poursuivre la lecture plus avant.
    La défense de Burgraff, victime de son propre amateurisme, vient clore l’espoir d’un article sérieux.

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  • kèsse // 22.06.2017 à 08h53

    Vanessa Burgraf, Gerald Darmanin … les mecs sont des fake news, utilisent ce système pour discréditer leurs adversaires politiques … Alors quand ils se prennent les pieds dans le tapis, forcément ça fait marrer tout le monde … En faite, tout le monde s’en moque de la petite musique ronronnante des réseaux obscures du net pour les discréditer. Les deux sont justes nazes, ils ne servent à rien …
    Honnetement, ils existent des manipulations politiques basées sur des campagnes médiatiques à charge qui sont de bien plus grande importance pour la démocratie que l’histoire de ces zozos.

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    • Marie // 22.06.2017 à 11h50

      Effectivement, en fait les journalistes se comportent non comme des journalistes mais comme des hommes politiques et ce, y compris sur le service public. Voir Apathie et sa clique sur france info qui se fiche ouvertement des invités qui non pas l’honneur de leur plaire

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    • Falcao // 23.06.2017 à 10h06

      « lles mecs sont des fake news » => Vous n’avez pas l’air de maîtriser le concept.
      « En faite, tout le monde s’en moque de la petite musique ronronnante des réseaux obscures du net pour les discréditer » => Ca serait drôle si internet n’avait pas autant d’impact sur les médias ! A tel point qu’ils se fendent de communiqué quand ils sont attaqué par là ! Donc non, c’est même le média le plus mainstream aujourd’hui! Et le plus difficile à lire ! Mais vous avez raison, continuons à taper sur la TV, de moins en moins vu, quand il y a pire sur le notre !

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  • Owen // 22.06.2017 à 09h08

    Avant l’arrivée du/de la (?) fèke niouze, on parlait de fausse nouvelle (preuve la démontrant), canular (avec l’émetteur deviné ou identifié), intox (orchestrée par le camp adverse), désinformation (on dit maintenant narrative), cabale (coercition contre quelqu’un, ou un groupe) rumeur urbaine (migale dans le yukka, OVNI). Ou tout simplement d’imprécision.
    Le/la fèke niouze a la « commodité » de simplifier la pensée et de regrouper sous l’opprobre tous les éléments concourant à la communication (émetteur, support, contenu de l’information, contexte de pensée/d’idéologie).
    Avant était juste ou fausse une information, maintenant est à prendre ou rejeter l’ensemble personne/information/média.

    On ne distingue plus la pensée et le jugement. Le parti-pris l’emporte sur l’examen de la raison à telle action, ou du contexte qui a déterminé le concept ou l’idéologie. On voit bien cette évolution dans Wikipédia. On est dans une guerre de perceptions (Paul Moreira).

    Une société est coagulée par un sens commun et subséquemment, une décence commune. Les fractures économiques, sociales, culturelles, affaiblissent les capacités à réparer et accumulent les « questions qui fâchent ». Avec l’affaiblissement, vient la domination, l’occupation: oligarchie, UE, neocons, possiblement le wahhabisme, qui apportent leurs nouvelles béquilles à l’incapacité à percevoir notre société en-soi.

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    • DocteurGrosDois // 22.06.2017 à 17h28

      Vous avez raison, mais vous allez chercher trop loin.

      Les « questions qui fâchent » sont l’opium qui nous affaiblissent et nous divisent, comme le manspreading, le bagspreading, ou encore le maquillage fond de teint vs. crème teintée, etc.

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      • Owen // 22.06.2017 à 23h15

        Je parlais plutôt de tabous.

        Il y a ceux que j’ai évoqués à la fin de mon commentaire, quoique Macron vient de dénoncer le neoconservatisme (j’en suis moi-même surpris, on va voir si le presse en parle…). Le wahhabisme est quand même l’idéologie religieuse nourricière du terrorisme, qui se répand, maintenant, depuis Ben Laden. Il y a aussi Israël: si on peut dénoncer l’occupation palestinienne sans être antisémite, s’interroger sur son rapport à l’International. Concernant l’oligarchie, il faut descendre à la rue pour porter les débats sur les TAFTA/CETA/TISA, qui déterminent la politique économique du pays.

        En miroir vers l’interne: la question de l’Islam en France, si on la délimite ou pas, si on a le droit de s’interroger ou pas sur les effets de diaspora juive en France. Les effets de l’immigration en France. Et les multinationales: la fiscalité, la Francafrique, cette manière de plaider la liberté d’entreprendre en France pour un liberalisme qui ne favorisent que les multinationales. Les services publics qui tombent dans une espèce d’évidence qu’ils sont mieux gérés quand ils sont privés, sans plus se poser la question du bien commun (ou alors on est pro-Chavez).

        Et le pouvoir des medias, bien sûr, peut-être le principal des tabous qui nous encombrent.

        Je dois en oublier, certainement.

        Fèke Niouze, en somme, c’est le nom donné à l’Entreprise médiatique de calfeutrage.

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    • Falcao // 23.06.2017 à 10h11

      C’est vrais, il y a une sémantique assez varié pour parler de tout ces éléments de langage ! C’est vrais qu’il y a eu une simplification ! Mais contrairement à vous, j’en fais une autre analyse ! Ce mot valise, comme beaucoup d’autre, est née sur internet, et a servi dans un premier temps à qualifier les média TV. La pensée simplifiée, abscond , incapable de concevoir des informations complexes, c’est bien internet qui l’a créé ! Ici, tout est plus simple ! Tout a une étiquette :

      « oligarchie, UE, neocons…. ». Toute action est soumise à une seule force, jamais personne n’agit par lui même, tout le monde est influencé par un pouvoir quasi divin, la presse est monolithique, le discours pas apprécié est qualifié de mainstream et les gens qui le tiennent n’ont rien compris…

      Tient, je crois que je tiens un autre gros poisson , étiqueteur fou et adepte de la pensée simplificatrice !

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  • Jean-Claude Ract // 22.06.2017 à 09h11

    Fake, il serait peut-être temps de traduire (je parle pour moi) : En français, ça donne contrefait (origine en bonne partie française de l’anglais). Pas très loin de fact donc, qui donne aussi factice. Contrefait veut dire faux bien sûr, mais aussi imité, ce qui renvoie à René Girard. La société contrefaite dans son ensemble a été dite « du spectacle ». Quelques extraits du livre avec mot-clé « fabr » :

    « Boorstin ne comprend pas que la prolifération des «pseudo-événements» préfabriqués, qu’il dénonce, découle de ce simple fait que les hommes, dans la réalité massive de la vie sociale actuelle, ne vivent pas eux-mêmes des événements. »

    « fabrication ininterrompue de pseudo-besoins qui se ramènent au seul pseudo-besoin du maintien de son règne. » (à l’économie)

    « Le spectacle dans la société correspond à une fabrication concrète de l’aliénation »

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  • Jean-Claude Ract // 22.06.2017 à 09h46

    « On ne recule devant rien pour faire taire un adversaire, par exemple quand on traite quelqu’un de complotiste » : Chaque fois qu’un médiatique emploie le mot complotiste, je me sens personnellement visé. Heureusement j’ai du biscuit : « La plus grande exigence d’une Mafia, où qu’elle puisse être constituée, est naturellement d’établir qu’elle n’existe pas, ou qu’elle a été victime de calomnies peu scientifiques ; et c’est son premier point de ressemblance avec le capitalisme ». Celui qui a publié ça a été médiatiquement traité de paranoïaque et de complotiste. Je me sens en bonne compagnie.

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    • Jean-Claude Ract // 22.06.2017 à 10h09

      Je ne comprends pas pourquoi mon commentaire précédent bloque à la modération. Rapprocher fake de fact en passant par factice, c’est en quelque sorte la preuve par l’étymologie. Qui peut encore douter que de fond en comble, la société réelle est factice ? « Ceci est-il du pain, du vin, une tomate, un œuf, une maison, une ville ? Certainement pas, puisqu’un enchaînement de transformations internes, à court terme économiquement utile à ceux qui détiennent les moyens de production, en a gardé le nom et une bonne part de l’apparence, mais en en retirant le goût et le contenu. »

      (Entretemps il a débloqué).

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  • christian gedeon // 22.06.2017 à 10h13

    Le fact checker nouveau est arrivé…souvent risible. mais il ne s’agit pas d’une nouveauté,loin s’en faut. Qui ne se souvient de la terreur « intellectuelle  » que faisaient régner les sartriens dans les années soixante,et on en citer comme çà pour chaque décennie. la nouveauté,c’est l’habillage « objectif  » de ces nouveaux Fouquier Tinville.Ils profitent de la moindre erreur matérielle ou de la moindre déviation du politiquement correct pour massacrer en bloc leur cible.L’affaire Vallaud Belkacem est à cet égard révélatrice.Burgraf s’est fait massacrer médiatiquement,sur une base complètement PC et idéologique,pour avoir commis une erreur(emmerdante quand même) de date.Mais la critique n’a rien eu à voir avec l’erreur en question.Un vrai blitzkrieg,souvent très personnel,contre la blonde qui a osé attaquer la ministre « issue de la diversité » (française quoi,mais çà les contradicteurs s’en foutent)) sur ses fondamentaux épouvantables en ce qui concerne l’école.Avis aux amateurs…

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  • Gérard // 22.06.2017 à 11h19

    Cette histoire de fakenews, de post-vérité et tutti quanti, montre bien qu’aujourd’hui un combat se mène autour de l’éveil de la conscience des masses.
    cela tend à éclaircir le regard de ceux dont la conscience est un tant soit peu « éveillée » et apparemment cela embrume la conscience des masses, je dis apparemment parce que paradoxalement, en toute logique, cela devrait amener, à un moment ou à un autre les gens, las de nager dans la mélasse de l’infotainment, à faire de saines discriminations et ca c’est le début de l’éveil de la conscience.

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    • Louis Robert // 22.06.2017 à 14h50

      « … cela devrait amener, à un moment ou à un autre les gens, las de nager dans la mélasse de l’infotainment, à faire de saines discriminations et ca c’est le début de l’éveil de la conscience. »

      ***

      D’où un taux d' »abstention » (+ votes blancs, + votes annulés, + non-inscrits…) qui bondit à quoi… près de… 60% (?) et une unique majorité écrasante d’un nouveau genre…

      D’où une légitimité et représentativité de moins de… 15%?

      Oui, une fois le tout dûment ignoré, un éveil bien embêtant tout de même!… dont un Brzezinski eut du reste le temps de s’alarmer tant et tant, « le pôvre », avant d’expirer.

        +2

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  • Gonzo // 22.06.2017 à 11h25

    Ce sont des groupes privés coté en bourse, il est normal donc, d’écrire sa vérité.

    rappelez vous le film, Fin De Concession de Pierre Carles,

      +1

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  • Nanker // 22.06.2017 à 15h51

    « Dans le cas de Vanessa Burgraff, c’est particulièrement vicieux »

    Particulièrement vicieux en effet car lorsqu’elle animait le débat de 19-20h sur « France 24 » elle pouvait être classée sans problèmes comme l’une des meilleures journalistes de l’hexagone.

    Et puis elle est passée chez Ruquier et la médiocrité a submergé cette femme pourtant brillante.
    Un vrai mystère… Burgraff s’est-elle laissée couler dans le moule de « l’intervenant-roquet arrogant » qui est la colonne vertébrale de « On n’est pas couchés »?

    A 10000€ par mois (ou peut-être plus?) la tentation est grande… Adieu Vanessa on t’aimait bien sur « France 24 ».

      +2

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  • Dahool // 22.06.2017 à 16h12

    Bonjour

    Très intéressant article.

    Extrait :
    « L’équipe de scientifiques a ainsi distingué deux principaux usages selon le type de régime :
    – Dans les pays autoritaires : les réseaux sociaux sont d’abord utilisés pour exercer un contrôle social. Cela est encore plus vrai durant les périodes de crise politique ou sécuritaire;
    – Dans les démocraties : les réseaux sociaux sont activement utilisés à des fins de propagande numérique « soit par de larges efforts de manipulation de l’opinion ou des expérimentations ciblées sur des segments particuliers du public ».

    http://www.latribune.fr/technos-medias/reseaux-sociaux-comment-les-gouvernements-desinforment-l-opinion-publique-740914.html

    La conclusion est que ce sont les gouvernements les principaux vecteurs de fausses infos !

      +4

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  • Thierry // 22.06.2017 à 16h58

    Comment François-Bernard Huyghe sait-il que les « Macron leaks” étaient « parfaitement vrais » , et que personne n’a rajouté ou modifié quelques fichiers ? Il est expert en cyber-securité ? il a eu accès aux fichiers ?

    Ceux qui ont eu accès en disent autre chose. Par ex: http://www.slate.fr/story/145221/le-macronleaks-est-une-fakenews
    ou, si Slate ne vous plait pas:
    https://www.theguardian.com/world/2017/may/08/macron-hackers-linked-to-russian-affiliated-group-behind-us-attack
    ou
    https://www.cyberscoop.com/researchers-link-macron-hack-to-apt28-with-moderate-confidence/

    Cette affirmation de Mr Huyghe ressemble à une vrai fake-news 🙂

      +0

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  • Titi // 22.06.2017 à 18h06

    Ce monsieur peut « affirmer avec une certaine certitude en [son] âme et conscience que ces agressions sont réelles ! », puisque ….. il est « déjà passé dans ce quartier, et cela paraît très crédible »

    Bon, cela me laisse pantois. Il est déja passé donc cela lui « parait très crédible ». Bah moi j’y habite, et si la présence d’étranger et de migrant est en effet relativement désagréable, notamment pour la gente féminine, en faire une zone interdite aux femmes est une contre vérité, une fake news.
    Si certaine personne peuvent se sentir mal à l’aise, voir avoir fait l’objet de regard persistant, et d’interpélation plus ou moins agréable, la description médiatique (et la pétition) mélangeait de nombreuses choses (drogue, vendeur à la sauvette, prostitution, saleté), qui en plus n’ont rien de spécifique à la Chapelle et qui n’ont rien à voir avec les migrants ou l’islam.

      +2

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    • Titi // 22.06.2017 à 18h06

      Cette pétition initiée par deux associations en lutte contre l’installation des migrants dans la rue du quartier, ne visait donc qu’à stigmatiser ces migrants (et certains habitants) pour qu’il soit virer de là. PEut etre vaudrait il mieux interpeller l’Etat et la société, en pointant du doigt la situation inhumaine de ces personnes, plutot que de les montrer du doigt comme d’effoyable sexiste car il dérange la vie paisible (et l’investissement immobilier) de quelques bobos qui pensaient avoir fait une bonne affaire.

      Ce monsieur devrait donc, pour juger la pétition, ses relaies et contre relais médiatiques, se reposer sur ceux qui connaissent ou sont aller à la rencontre de ceux-ci, bref faire un travail de journaliste

        +1

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  • L’aieuil // 22.06.2017 à 19h05

    Il faut arrêter de parler de Mc Carthysme pour parler de « chasse aux sorcière », depuis que les archives soviétiques et les archives Venona ont été partiellement ouvertes (1995) on sait que McCarthy avait tort… en effet les institutions américaines étaient en réalité bien plus compromises par l’internationale communiste que ce que ce pauvre sénateur le croyait!

    S’en est suivit une très longue purge « discrète » d’agent soviétiques (des milliers… et pas quelques dizaines) qui a duré la majeure partie des années 50, qui avait été infiltrés dans les années 30 et 40.
    La quasi-totalité des gens accusés été bel et bien des communistes (ce qui était illégal, dû à des bonnes lois Démocrates d’avant la guerre), seulement les preuves (les interceptions Venona) étaient classés secret défense (ce qui était une erreur politique majeure).
    La liste Venona inclus Algier Hiss haut fonctionnaire du département d’État (père fondateur de l’ONU, premier secrétaire général), Harry Dexter White sous-secrétaire d’État au trésor (père fondateur du FMI et de la Banque Mondiale), Lauchlin Currie et Harry Lloyd Hopkins (architectes du « New Deal » sous Roosevelt), etc…
    Ça explique de suite la relation compliquée qu’ont les USA avec ces institutions.

    McCarthy voyait des communistes partout… parce dans les années 50 aux USA il y avait des communistes partout.

      +3

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    • Fritz // 22.06.2017 à 23h44

      La preuve : les États-Unis sont devenus un pays marxiste-léniniste depuis les années 50, comme chacun sait.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Venona#Enjeux
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Venona#Critiques

      206 agents (et non pas « des milliers ») auraient été démasqués, et encore, ce n’est pas établi.
      Le projet Venona, ou la préparation de « bombes de désinformation à retardement ».

        +2

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      • L’aieuil // 23.06.2017 à 07h24

        2700 employés fédéraux ont été renvoyés entre 1947 et 1956 pour violation du régime « Federal Loyalty-Security » (voté en 1947 par les Démocrates de Truman en continuation d’une loi du Démocrate Roosevelt de 1939…).

        Quand vous lisez les rapports de gens à cette époque là qui ont conseillé de laisser les soldats français se faire massacrer en 1944 et d’armer l’oncle Ho à la place, puis qui ont réussi à convaincre d’arrêter de soutenir Chiang Kai-shek puisque Mao « est un grand démocrate » (sic), préconiser à l’époque de McCarthy l’abandon de Formose (Taïwan) et de la Corée du Sud, il ne fait guère de doutes sur leurs allégeances.
        L’idiotie organisée n’est pas de l’idiotie.

        Après bien sur que des gens (eux mêmes sympathisants évidement), avocat de profession, qui ont passé leur vie à dire que « non, non ces gens sont pas des traîtres » ne risque pas de l’admettre même quand les preuves font surface…

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        • Fritz // 23.06.2017 à 14h33

          « Les soldats français se faire massacrer en 1944 » en Indochine ? Pourriez-vous préciser, s’il vous plaît ? Je connais seulement ceux qui ont été tués par les Japonais en mars 1945, bien avant le début des hostilités avec le Vietminh en 1946.

          L’ambassadeur Patrick Hurley, qui voulait réconcilier Mao et Chiang en 1945, est-il à vos yeux un agent communiste ?

          Entendons-nous bien : je ne nie pas la réalité de l’espionnage soviétique, et je refuse d’accabler le sénateur McCarthy, mort prématurément. La Commission de la Chambre sur les Activités Non-Américaines (HUAC) a été installée en 1938, bien avant le « maccarthysme », et du temps de Roosevelt comme vous le rappelez.

          Seulement, je me méfie des « révélations » des années 1990 (Venona, Mitrokhine…), décennie où l’on a refait le passé après coup (la « guerre froide » appliquée rétrospectivement à toute la période 1945/47-1989/91), et où l’on n’a pas craint de faire de Charles Hernu un agent du bloc soviétique.

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  • Xavier // 23.06.2017 à 08h59

    La chasse aux fake news me semble surtout avoir l’énorme avantage d’occuper le temps de cerveau disponible de pseudo journalistes humanistes qui seraient bien ennuyés s’ils devaient se rendre à l’évidence sur la réalité de du « progressisme » de nos sociétés occidentales.

    Alors que là, ils ont le beurre, l’argent du beurre et la crémière : ce sont des « héros résistants » tout en étant protégés tels des fonctionnaires bien rémunérés, la martingale absolue.

    Leur indigence n’a d’égale que leur suffisance, incapables de comprendre l’aspect systémique des choses et, pour habiller ce déni, obligés de voir des complotistes partout…

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  • Sun Tzu // 26.06.2017 à 20h51

    Les deux auteurs ont mis le doigt sur le problème principal: les Décodeurs, fact checkers, et autres défenseurs autoproclamés de la Vérité confondent faits et interprétations, et ne se rendent pas compte que comme tout le monde, ils voient les choses sous le prisme d’une certaine idéologie. Les faits tronqués, les analyses biaisées, et les faux scandaleux dont la presse mainstream se rend régulièrement coupable (Olivier en relève souvent, merci à lui pour ce travail) devrait l’inciter à beaucoup plus d’humilité, d’ouverture et de recul sur son métier, or, c’est le contraire qui se produit: sa morgue ne fait qu’augmenter et elle se positionne toujours plus en donneuse de leçon… Réaction instinctive car elle est de plus en plus critiquée ?

    J’en profite pour relayer l’excellent article de Frédéric Lordon sur les Décodeurs, qui mériterait d’être posté en article du site (si ce n’est déjà fait !): http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite

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