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21.mars.202221.3.2022 // Les Crises

Intel : L’industrie des puces de microprocesseurs est un dangereux oligopole capitaliste

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Les puces de microprocesseurs sont devenues un élément central de nos vies, faisant fonctionner aussi bien les smartphones que les téléviseurs. Mais les perturbations dans l’industrie des puces font grimper l’inflation – et dévoilent l’horrible oligopole capitaliste qu’est cet industrie.

Source : Jacobin Mag, Rob Larson
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les entreprises chargées de fabriquer les puces dans leurs unités de fabrication sont incroyablement peu nombreuses, une seule fabriquant presque toutes les puces de microprocesseur les plus sophistiquées : la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company. (École d’ingénieurs Jacobs, Université de Californie, San Diego)

Lorsqu’Intel a annoncé le mois dernier son intention de construire dans l’Ohio une nouvelle usine de semi-conducteurs pour un montant de 20 milliards de dollars, le président Joe Biden a salué cette initiative comme une étape vers la réduction de la dépendance des États-Unis vis-à-vis des importations des puces sophistiquées qui font fonctionner nos téléphones, nos téléviseurs et nos voitures. Les perturbations liées à la pandémie dans la fabrication des puces ont alimenté l’inflation – une pénurie de puces de base, même relativement simples, utilisées dans la production des voitures et des camions, a contraint les usines à fermer, ce qui a entraîné une augmentation considérable des prix des voitures d’occasion (37 % en 2021).

L’usine Intel, cependant, ne commencerait pas à produire avant 2025. Alors, en attendant, pourquoi y a-t-il une telle pénurie de puces en silicium ? S’agit-il simplement des fermetures d’usines dues au COVID-19, ou de quelque chose de plus ?

L’avantage fabuleux des fabricants

Les fabricants américains de puces électroniques, comme Intel, Nvidia et Advanced Micro Devices (AMD), effectuent des recherches et conçoivent les puces que la plupart des consommateurs américains utilisent au final. Mais la production actuelle des puces informatiques a été délocalisée à l’étranger, les États-Unis ne produisant plus que 12 % des puces au niveau mondial, contre 37 % en 1990. Les sociétés engagées pour fabriquer les puces dans leurs unités de production (« fab ») sont incroyablement peu nombreuses, une seule fabriquant presque toutes les puces de microprocesseurs les plus sophistiquées : la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC).

TSMC est la onzième entreprise la plus côtée de la planète, avec une valeur d’environ 550 milliards de dollars. Et si l’on en croit la presse économique, il est peu probable qu’elle perde son titre de roi de la fabrication de puces de sitôt. Le Wall Street Journal rapporte que la technologie de TSMC

est si avancée… qu’elle fabrique aujourd’hui environ 92 % des puces les plus sophistiquées du monde, dont les transistors ont une largeur inférieure à un millième de celle d’un cheveu humain… La plupart des quelque 1,4 milliard de processeurs de smartphones dans le monde sont fabriqués par TSMC.

La domination de la société est si complète que les observateurs ont noté le « bouclier en silicium » de Taïwan, censé dissuader toute action militaire de la Chine de peur qu’elle ne perturbe l’approvisionnement en puces.

La raison du quasi-monopole de TSMC est que les semi-conducteurs, explique le Journal, sont devenus « si complexes et à si forte intensité de capital qu’une fois qu’un producteur prend du retard, il est difficile de le rattraper. Les entreprises peuvent dépenser des milliards de dollars et passer des années à essayer, pour finalement voir l’horizon technologique s’éloigner encore plus. » Les économies d’échelle ont atteint des proportions réellement stupéfiantes dans l’industrie des puces : la construction d’une usine moderne de semi-conducteurs coûte désormais jusqu’à 20 milliards de dollars. Ce prix stratosphérique exclut tout le monde, sauf les acteurs les plus importants, même si les volumes gigantesques de puces produites ramènent leur coût unitaire à un niveau inférieur à celui que les concurrents peuvent atteindre.

Rien de tout cela n’est le résultat de la « main invisible » : le gouvernement taïwanais, mettant en pratique le modèle de développement dirigé par l’État en Asie de l’Est, a versé des subventions à l’industrie pendant des décennies, payant ainsi plus de la moitié de son investissement initial. (Il est à noter que l’autre oligopole des puces les plus sophistiquées est Samsung, qui a également bénéficié d’un soutien important de l’État coréen).

Les efforts déployés par les concepteurs de puces comme Intel pour rattraper leurs propres usines ne devraient porter leurs fruits que dans plusieurs années et pour des milliards de dollars. Même les entreprises qui fabriquent des puces analogiques beaucoup moins sophistiquées, qui effectuent des tâches plus simples comme la gestion des écrans de téléphone ou des chargeurs de batterie, ont du mal à gérer l’augmentation de la demande. Texas Instruments, le leader du marché pour ces processeurs banals, a un retard d’un an et construit trois nouvelles usines au Texas. Apple, l’un des plus grands consommateurs mondiaux de puces, grandes et petites, n’arrive pas non plus à suivre. Le Journal rapporte que

Apple a utilisé sa puissance pour investir des milliards de dollars dans les fournisseurs afin de garantir un espace sur leurs chaînes de montage pour que l’iPhone dispose des pièces dont il a besoin… Mais même avec ces mesures, il n’y a pas grand-chose à faire.

Négocier les puces

Des produits aussi techniques que les smartphones modernes et les voitures électriques ne reposent pas uniquement sur les semi-conducteurs. Mais tout le secteur des produits et des industries connexes est encore façonné par le pouvoir des géants de la puce en aval. Prenons l’exemple de la pénurie de substrats, ces matériaux relativement simples constitués de fils de cuivre comprimés dans une résine industrielle, qui sont essentiels car le câblage « ultrafin » émergeant des puces microscopiques ne peut se connecter directement au câblage soudé des circuits imprimés qui maintiennent les puces en place.

La presse économique rapporte que, tout comme les fabriquants de puces tels TSMC et Samsung prospèrent parce que les concepteurs de puces comme Intel ont externalisé la fabrication, « les fabricants de puces ont largement externalisé la production de substrats pour se concentrer sur l’amélioration des performances des puces plutôt que sur des articles peu coûteux aux rendements relativement faibles ». De plus, « les fabricants de puces ont longtemps fait pression sur les fournisseurs de substrats pour qu’ils maintiennent des prix bas… Cette dynamique a limité les investissements dans l’augmentation de la capacité de production de substrats. »

De nombreux fabricants de substrats ont également été échaudés par le passage à la téléphonie mobile au cours de la dernière décennie, après avoir anticipé une croissance continue du marché des PC. Aujourd’hui, les fabricants de puces passent leurs commandes bien plus tôt et paient à l’avance, « afin que les fabricants de substrats aient suffisamment de liquidités pour construire davantage d’usines. Certains s’engagent à acheter la totalité des nouvelles lignes de production pour donner à leurs fournisseurs la confiance nécessaire pour investir. »

Bien que les substrats soient beaucoup plus simples à produire que les puces qu’ils maintiennent en place, les usines de substrats coûtent encore 1 à 2 milliards de dollars à mettre en place. La presse économique rapporte que le petit oligopole des entreprises de la côte Pacifique qui les produisent est « dans une position de force rare », avec des prix en hausse.

Même les industries auxiliaires connexes connaissent une contraction similaire, en partie dû à la pandémie mais aussi à des années de concentration industrielle. Prenons l’exemple des condensateurs céramiques multicouches (MLCC), qui stockent de minuscules quantités d’énergie afin que les puces et autres composants en disposent exactement aux bons endroits.

Certains analystes qualifient les MLCC de « grains de riz » de l’industrie électronique, en raison de leur rôle de base en tant que petits éléments essentiels – les téléphones 5G en comptent plus d’un millier. Bien qu’ils soient beaucoup plus faciles à fabriquer et ne soient donc pas soumis aux niveaux de concentration vertigineux observés dans les semi-conducteurs, un nombre suffisamment restreint d’entreprises d’Asie de l’Est dominent le secteur alors que les fermetures de certaines grandes usines par le COVID ont déjà contracté ce secteur également.

Fabriquer le consentement

Aux États-Unis, un groupe bipartisan de législateurs a proposé un projet de loi visant à injecter 250 milliards de dollars pour subventionner la fabrication nationale de puces, la recherche avancée, l’IA (Intelligence artificielle) et l’informatique quantique. L’avenir de la mesure n’est pas clair, mais tout comme pour le soutien de Taïwan à sa propre industrie des puces, le New York Times rapporte que « l’approbation par le Congrès de milliards de dollars de nouveaux financements semble susceptible de déterminer si un investissement comme celui d’Intel est un événement ponctuel ou une tendance ». Voilà pour les innovations du marché privé.

Entre-temps, Samsung et GlobalFoundries ont annoncé l’ouverture de nouvelles usines aux États-Unis (même si, comme dans le cas de l’usine LCD de Foxconn dans le Wisconsin, qui bénéficie de subventions importantes, les belles paroles ne garantissent pas les investissements).

Une fabrication nationale plus importante pourrait être une aubaine pour les travailleurs américains s’ils parviennent à s’organiser – en particulier dans les usines cruciales sur le plan logistique, puisque les puces sont devenues aussi essentielles à la circulation du capital que les ports et les entrepôts.

Mais le fait de s’approvisionner en puces sur le territoire national plutôt qu’à Taïwan ou en Corée ne changera rien à la chasse aux économies d’échelle et à l’efficacité du capitalisme, qui laisse une ou deux entreprises privées entièrement en charge de l’une des industries les plus importantes au monde. Il est temps pour la classe ouvrière mondiale de monétiser ses puces.

A propos de l’auteur

Rob Larson est professeur d’économie au Tacoma Community College et auteur de Bit Tyrants : The Political Economy of Silicon Valley (Tyrants bits informatiques : l’économie politique de la Silicon Valley, NdT), qui vient de paraître chez Haymarket Books.

Source : Jacobin Mag, Rob Larson, 18-02-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RGT // 21.03.2022 à 10h11

Désormais la « mode » incite à mettre des microprocesseurs partout, même si on en a pas besoin du tout.

Et s’il n’y en a pas, le client se sentira « lésé » et n’achètera pas un produit qui en est démuni.

Est-il nécessaire d’avoir une « puce » pour faire fonctionner un grille-pain ?
Un simple minuteur fonctionne très bien et ne consomme rien (hormis l’effort de l’utilisateur pour remonter son mécanisme) et durera bien plus longtemps sans altérer la qualité gustative.

Quand on compare l’énergie (et la pollution) nécessaires à fabriquer les deux dispositifs (sans tenir compte de leur durée de vie) on se demande si on est pas tombé sur la tête.
Et quand TOUS les dispositifs seront pilotés par des « puces » et qu’on aura oublié comment fabriquer « à l’ancienne » il n’y aura plus de retour en arrière possible et nous serons TOUS otages des fabricants de microprocesseurs pour des usages qui n’en ont pas besoin.

J’avais conçu dans ma jeunesse (milieu des années 80) le PREMIER PROTOTYPE de programmateur de lave linge à microcontrôleur pour le leader mondial de l’époque (EATON).
Projet abandonné à l’époque car plus coûteux que les anciennes versions mécaniques.

Même aujourd’hui un programmateur 100% mécanique coûterait moins cher à fabriquer qu’un programmateur électronique il a un inconvénient MAJEUR : il ne tombe jamais en panne de manière irréversible (il suffit de nettoyer les contacts avec une lime à ongles et c’est reparti), ce qui ne plaît pas du tout aux fabricants et aux réseaux de distribution.

Certes, c’est « moins pratique » mais au final le linge est tout aussi propre.

Vous avez dit « progrès » ?

Alors ne venez pas pleurer si les décharges se remplissent de manière exponentielle et que l’environnement est de plus en plus altéré.

Sans compter le fait que vous êtes pris en otages par les fabricants de microprocesseurs.

22 réactions et commentaires

  • RGT // 21.03.2022 à 10h11

    Désormais la « mode » incite à mettre des microprocesseurs partout, même si on en a pas besoin du tout.

    Et s’il n’y en a pas, le client se sentira « lésé » et n’achètera pas un produit qui en est démuni.

    Est-il nécessaire d’avoir une « puce » pour faire fonctionner un grille-pain ?
    Un simple minuteur fonctionne très bien et ne consomme rien (hormis l’effort de l’utilisateur pour remonter son mécanisme) et durera bien plus longtemps sans altérer la qualité gustative.

    Quand on compare l’énergie (et la pollution) nécessaires à fabriquer les deux dispositifs (sans tenir compte de leur durée de vie) on se demande si on est pas tombé sur la tête.
    Et quand TOUS les dispositifs seront pilotés par des « puces » et qu’on aura oublié comment fabriquer « à l’ancienne » il n’y aura plus de retour en arrière possible et nous serons TOUS otages des fabricants de microprocesseurs pour des usages qui n’en ont pas besoin.

    J’avais conçu dans ma jeunesse (milieu des années 80) le PREMIER PROTOTYPE de programmateur de lave linge à microcontrôleur pour le leader mondial de l’époque (EATON).
    Projet abandonné à l’époque car plus coûteux que les anciennes versions mécaniques.

    Même aujourd’hui un programmateur 100% mécanique coûterait moins cher à fabriquer qu’un programmateur électronique il a un inconvénient MAJEUR : il ne tombe jamais en panne de manière irréversible (il suffit de nettoyer les contacts avec une lime à ongles et c’est reparti), ce qui ne plaît pas du tout aux fabricants et aux réseaux de distribution.

    Certes, c’est « moins pratique » mais au final le linge est tout aussi propre.

    Vous avez dit « progrès » ?

    Alors ne venez pas pleurer si les décharges se remplissent de manière exponentielle et que l’environnement est de plus en plus altéré.

    Sans compter le fait que vous êtes pris en otages par les fabricants de microprocesseurs.

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    • Touriste // 21.03.2022 à 17h00

      Effectivement, il est légitime de se poser la question : mettre des puces partout, est-ce un réel progrès ?
      Je ne suis pas ingénieur, mais j’ai un doute quant au coût de fabrication plus favorable au dispositif mécanique qu’un micro-processeur bien plus basique que celui de la calculatrice d’un lycéen.
      D’un autre côté, une soudure de mauvaise qualité lache plus facilement vue les contraintes vibratoires d’une machine à laver…
      La multiplication des « puces » dans plein de produits manufacturés (la voiture en est un bel exemple) : ajoute du confort à l’acheteur et donne un bon prétexte au fabriquant pour gonfler les prix. Au mépris, assez souvent, de la fiabilité et de la durabilité.
      Mais il y a une autre raison à cette inflation de « puces » (y compris dans le PQ dans un futur proche ?) : la captation et la transmission des données. Si la 5G est survendue au public c’est bien pour ça : le support du futur internet des objets. Le qui fait quoi, comment, quand et pourquoi : l’un des saints Graal des GAFAM.
      La numérisation à marche forcée, à outrance ? Peut-être bien…

        +3

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    • Dominique65 // 22.03.2022 à 08h43

      « Alors ne venez pas pleurer si les décharges se remplissent »
      A qui t’adresses-tu ?

        +0

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    • Tim5150 // 22.03.2022 à 09h41

      J’avais postulé chez SEB il y a quelques années car ils avaient quelques bonnes intentions au niveau de la réparabilité, notamment un projet de fab 3D à la demande de pièces pour des modèles qui ne sont plus en prod. La lettre de motivation la plus sincère de ma vie… Sans réponse. J’ai pas pu m’empêcher de m’imaginer une assistante RH quelconque la parcourant : « Mais de quoi il parle, celui là? Encore un taré d’écolo. Poubelle! »

        +6

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    • Brigitte // 22.03.2022 à 10h01

      Ah Ah RGT, vous êtes un repenti alors? 😉
      Le progrès technique est à l’économie ce que le paradis est à la religion. Il guide les pauvres pêcheurs vers le « toujours mieux » pour se rapprocher du « bien ».. Sauf que le mieux étant l’ennemi du bien, on tourne en rond. La vie c’est fait pour ça…
      Le confort matériel a remplacé le confort moral, qui lui au moins exigeait des privations…
      Mais nous allons y revenir, pour le « bien » de la nature, qui sinon nous punira….
      L’écologie doit devenir une nouvelle religion sinon on ne s’en sortira pas. L’humain est ainsi fait. Il faut qu’une force supérieure lui dise ce qui est bien ou mal, par l’intermédiaire de bons apôtres. Son instinct grégaire l’empêche d’y arriver tout seul.

        +2

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      • RGT // 25.03.2022 à 22h44

        « Ah Ah RGT, vous êtes un repenti alors? »

        OUI…

        J’ai conçu des cartes électroniques qui ont servi à des usages variés, certains étant très utiles (et j’en ai retiré une grande satisfaction, surtout pour leur utilité) et d’autres qui l’étaient moins et qui ont été effacés de ma mémoire.
        Par contre, les « machins » les moins utiles mais les plus rémunérateurs pour ceux qui les commercialisaient ont de loin été ceux pour lesquels j’ai été le plus félicité… Hélas…

        Désormais, je cherche une Rosengart LR4 à retaper car cette voiture, en dehors de son « look » vieux tacot, est basée sur une technologie durable (carrosserie BOIS – frêne – et tôle) et une mécanique très rustique et facilement réparable. Bref, l’opposé total des voitures modernes.
        Et qui, correctement entretenue, continuera de circuler quand TOUTES les voitures modernes seront décomposées ou n’auront plus rien « à manger »…
        Vitesse maxi : 80 km/h avec un très fort mistral dans le dos, mais je m’en moque, la vitesse est limitée et je souhaite prendre désormais mon temps.
        Conso : ~ 3L/100, ce qui est aussi intéressant, et qui fonctionne même avec un gazogène à charbon de bois (avec un perte de performance de 30%… il ne faut pas rêver), donc utilisable même quand il n’y aura plus une seule goutte de pétrole sur la planète…

        Ce qui devrait ravir les écolos… Ou pas…
        Je penche plutôt pour la seconde option d’ailleurs.

          +1

        Alerter
    • Fernet Branca // 22.03.2022 à 11h01

      Ah les années 80 ! On mettait des microprocesseurs partout .
      En 8 bits c’était à la portée des PME et presque de l’amateur averti.
      J’ai retrouvé la semaine dernière un ouvreage de 1985 Intel MicroController Handbook.
      MCS-96 Family,
      MCS-51 Family
      MCS_48 Family
      ..
      On peut aussi rêver du bon vieux temps de l’allumage batterie/bobine et des carburateurs sur les autos et les motos.
      Mais là quelques verts vont me jeter des tomates.

      Les programmateurs mécaniques des machines à laver tournaient comme des horloges .
      Les meilleurs étaient ceux qui étaitent purement chronométriques sans tests des niveaux en fin de remplissage et en fin de vidange.
      Des programmateurs chronométriques avec cames en carton ont été utilisé pour systèmes de régulation avec courbes de températures , de pression sur des équipements industriels de cuisson ou pasteurisation de conserves, vulcanisation,.

        +0

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    • RGT // 26.03.2022 à 15h59

      Concernant le « progrès écologique » je viens de tomber sur cette vidéo (en anglais US) qui dévoile le nouveau GPU (processeur graphique) de nvidia qui sera, à n’en pas douter, le plus grand progrès de la civilisation occidentale : https://www.youtube.com/watch?v=dCFm_YKw2WA

      Pour résumer, afin que vos enfants puissent avoir une « expérience de jeu encore plus immersive » et des graphiques à couper le souffle, le GPU SEUL aura une consommation électrique de… 700W…
      Sans compter le reste de la machine qui pour lui « donner à manger » devra aussi téter sa dose de KW…

      De quoi réjouir le GIEC et les écolos dans leurs efforts pour limiter la consommation énergétique de la population.
      Vous me répondrez que c’est un grand « progrès » car il ne sera plus utile d’allumer le chauffage dans les piaules des geeks l’hiver. Par contre ce ne sera pas la même chanson l’été…

      Et pour couronner le tout, ces GPU seront, compte-tenu de leurs puissance de calcul délirante, seront massivement utilisés pour des applications « utiles » dans les datacentres de tous les géants numériques pour leur permettre de faire des analyses prédictives permettant l’amélioration de « services » allant du ciblage de pubs en fonction de vos centres d’intérêt à la reconnaissance faciale et au flicage de toute la population en passant bien sûr par les « IA » des systèmes d’armes toujours plus efficaces.

      Pendant ce temps, les services de santé crèvent par manque de financement et de personnel dignement rémunéré.

      Il ne nous reste plus qu’à « prier » pour qu’une énorme éruption solaire génère une impulsion électromagnétique destructrice (pour TOUS les dispositifs électroniques) qui remette toutes les pendules à l’heure.

        +3

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  • max // 21.03.2022 à 13h44

    Tout le monde ou presque se tient par la barbichette sur les microprocesseurs.
    Avoir les brevets et/ou les machines c’est important mais pas le plus important.
    Le plus important c’est les matières 1ere en particulier : le néon, un gaz inerte issu de l’industrie métallurgique, le palladium, et enfin le Hexafluorobutadiène – ou C4F6 – un gaz utilisé en tant qu’agent de gravure en microélectronique.
    L’essentiel de tout ca se trouve en Russie et un peu en Ukraine en particulier pour certains gaz (pour l’Ukraine c’était avant la guerre).
    La Chine, comble son retard, elle vient de mettre en fabrication de masse ses premiers 14nm et a présenté son 7 nm et maitrisant en interne sa chaine de production.
    L’embargo sur les microprocesseurs décrété sous l’ère Trump contre la Chine et maintenant contre la Russie n’aura donc pas de conséquence grave.

      +7

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  • Casimir Ioulianov // 21.03.2022 à 13h55

    Et en Europe, on ne subventionne rien à part les dividendes, parce que les subventions c’est mal m’voyez !
    Les fous ont pris le contrôle de l’asile et au train où vont les choses , dans 10 ans on achète du made in DPKR.

      +7

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  • Fernet Branca // 22.03.2022 à 07h47

    Avez-vous vu l’article paru il y a quelques jours dans l’Usine Nouvelle. »La pépite française Kalray décolle » !

    Celle qui se rêve en Nvidia européen prend son envol. Douze ans après sa création à Grenoble par essaimage du CEA-Leti, la pépite française Kalray a amorcé ses ventes en 2021 pour un chiffre d’affaires d’environ 1,5 million d’euros (+41% par rapport à 2020). Et les prévisions s’annoncent explosives : 20 millions d’euros en 2022 et 100 millions d’euros en 2023, soit une multiplication du chiffre d’affaires par 20, puis 100. « Nous sommes un exemple type de pépite de la deeptech où l’aboutissement commercial est long, rappelle Éric Baissus, le président du directoire. C’est maintenant que notre technologie devient mature et commence à rencontrer son marché. »

    En Europe il y a aussi ST Micro, Infineon

    Infineon figure parmi les plus grands fabricants de puces électroniques. En 2005, il est numéro 6, derrière l’américain Intel, le coréen Samsung, l’américain Texas Instruments et son rival européen STMicroelectronics.

    Ses principaux concurrents sont Atmel, Samsung, STMicroelectronics, Renesas et NXP.

    Les 3 groupes de produits produits par ST Micro.

    Produits automobiles et discrets (ADG) ;
    Produits analogiques, MEMS et capteurs (AMS)(a) ;
    Microcontrôleurs et circuits intégrés numériques (MDG).

    Regarder aussi les types de produits Microcontrôleurs , DSP

    Un DSP (de l’anglais « Digital Signal Processor », est un microprocesseur optimisé pour exécuter des applications de traitement numérique du signal .

      +0

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    • RGT // 26.03.2022 à 16h14

      Atmel n’existe plus depuis plusieurs années déjà, la concentration capitalistique étant passée par là.
      Atmel a été racheté par Microchip.

      Comme bien d’autres d’ailleurs, par exemple Altera (FPGA) racheté par Intel, ATI (GPUs) et Xilinx (FPGA) rachetés par AMD, Linear Technology racheté par Analog Devices, etc, etc…

      Les « gros » bouffent les plus petits pour asseoir leur position dominante, c’est la « loi du marché libre et non faussé ».

      Ne venez pas pleurer si dans le futur vous n’aurez plus d’autre choix que d’acheter les produits de la « Wold Company », du PQ aux véhicules en passant par la bouffe tout en ne pouvant QUE bosser pour cette entreprise.

      C’est beau le « monde libre » et la « concurrence libre et non faussée ».

        +1

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  • Traroth // 22.03.2022 à 13h52

    Pour la conception de puces, vous oubliez tout l’écosystème ARM : ARM, Qualcomm, Mediatek, NXP, etc. Sans parler du segment montant des processeurs à architecture RISC V. Pour la fabrication, il y a TSMC, Intel, mais aussi UMC, GlobalFoundries (l’ancienne branche fabrication d’AMD), SK Hynix, IBM. En gros, en matière de fabrication, la question est la finesse de gravure dont est capable chaque fabricant. Alors effectivement, il y a une véritable concentration du secteur (Intel et AMD ont par exemple racheté les 2 plus gros concepteurs de FPGA, respectivement Altera et Xilinx), mais peut-on déjà parler d’oligopoles ? Je ne sais pas trop. C’est un secteur en constante évolution. Par exemple aujourd’hui, Apple revendique des processeurs parmi les plus rapides et économiques (au niveau énergie) sur le marché (qu’il conçoit mais ne fabrique pas), alors qu’il était totalement absent sur ce marché il y a 10 ans.

      +1

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    • RGT // 26.03.2022 à 16h46

      « segment montant des processeurs à architecture RISC V »…

      Je vais vous décevoir mais il me semble que vous avez une guerre de retard, le RISC V en est à ses derniers soubresauts d’agonie.

      Concernant « l’écosystème ARM », en dehors des tablettes et des smartphones (ou des Rapbsberry Pi) c’est un marché de niche qui ne risque pas de porter ombrage aux processeurs CISC basés sur l’architecture Intel.
      Si vous voulez vraiment un processeur versatile l’architecture Von Neuman, bien que plus lente que l’architecture Harvard, est infiniment plus flexible, même dans le cas d’architecture « Harvard modifiée ».

      Des tentatives multicœur ont bien été essayées sur les ARM (plus de 64 cœurs ARM 64 bits à plusieurs GHz) mais les performances réelles étaient largement à la traîne comparées à celles des CPU « classiques », même fonctionnant à des fréquences d’horloge largement inférieures.

      C’est con mais on ne peut pas tracter un train avec un scooter, même avec un troupeau de scooters.

      Ensuite se pose la question de ce dont on a besoin…

      Pour « donner à manger » à Winbouze 10 il faut impérativement un processeur surpuissant, une RAM pléthorique, un disque énorme et très rapide (SSD) alors qu’on se contente simplement d’aller consulter les pages du Minitel 2.0, d’écrire un courriel sur sa machine à écrire 2.0 ou de regarder des vidéos expliquant comment faire des recettes succulentes (voir à partir de 2′, un grand moment d’humanité) https://www.youtube.com/watch?v=HcvRUNnybNo

      Un vieux PC de plus de 10 ans avec un OS plus « frugal » suffit largement pour ces applications.

        +1

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  • Bouddha Vert // 22.03.2022 à 23h13

    Bel article qui donne à goûter la nature systémique, complexe de la situation dans laquelle nous nous trouvons, au moins en ce qui concerne le monde des semi-conducteurs.
    Bonnes réflexions à l’Union Européenne
    Vive la 5G!

      +0

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  • frederk // 23.03.2022 à 06h40

    Je ne comprends pas. Taïwan est une région sismique et ils fabriquent des micro-processeurs???

      +0

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  • JFG // 23.03.2022 à 07h35

    En terme d’indépendance européenne, subventionner Intel c’est plutôt dorer nos chaines à l’or fin….

      +0

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  • Patrick // 23.03.2022 à 08h36

    Juste pour rire , à propos des processeurs :

    Tout le logiciel qui permet de faire voler les Boeing 737 , y compris le MAX ( celui qui tombe ) fonctionne sur des processeurs Intel 80286 , année de production: 1982
    Il semble un peu surchargé , mais ça marche toujours
    On doit donc pouvoir faire fonctionner une machine à laver avec ce même processeur.

    https://www.lesailesduquebec.com/lordinateur-du-max-a-atteint-sa-limite/

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    • RGT // 25.03.2022 à 22h14

      Dans mon commentaire, j’avais indiqué que j’avais conçu le premier programmateur de lave-linge à microprocesseur.
      En fait, le processeur utilisé était un COP 400, microcontrôleur 4 bits de National Semiconductor en technologie NMOS avec seulement quelques QUARTETS (4 bits) de RAM et environ 1K de mémoire programme.
      Je tout fonctionnant à une centaine de kilohertz…
      Même un 6805, un 6502 ou un Z80 (8 bits) étaient des « fusées » comparées à ce processeurs qui, à l’époque ne coûtait qu’un franc…
      Il devait au grand maximum effectuer 5 000 instructions par secondes (par jour de grand vent) mais c’était suffisant pour un programmateur de lave-linge.
      Renseignez-vous aussi sur le calculateur qui a fait le guidage des missions Apollo qui ont permis de poser un homme sur la Lune…
      La doc sur Wikipédia (anglais) : https://en.wikipedia.org/wiki/Apollo_Guidance_Computer
      Il y a aussi de nombreux articles qui détaillent plus précisément le fonctionnement de ce calculateur que vous trouverez facilement sur Internet en cherchant « Apollo guidance computer » par exemple.

      Même la plus rustique des montres à quartz actuelles est un monstre de calcul comparé à ce calculateur (en logique câblée, sans microprocesseur) au fonctionnement plus critique qu’un appareil électroménager.

      Je ne suis pas du tout opposé aux progrès technologiques et je ne dis surtout pas « c’était mieux avant »…

      Je dis simplement que le progrès serait mieux utilisé pour des objectifs plus utiles au bien de tous qu’à servir de « moteur » à une boulimie con-sommatrice.

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      • seb // 28.03.2022 à 10h31

        Le COP400!!! J’avais oublié son existence…
        Là en la matière je pense que si… c’était mieux avant… l’évolution sauvage et capitalistique de la discipline. Pour en arriver à des choses telles que faire clignoter des LEDs en langage C avec un Arduino et afficher de la 3D temps réel sur écran 100″… le progrès pourrait effectivement être mieux utilisé

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  • max // 26.03.2022 à 18h48

    perso, j’ai j’ai un PC qui date de 2008, Windows 7 et Office home 2007 sur CD sans oublier une ribambelle de jeux et le tout fonctionne parfaitement.
    Puisque on parle du passé, le 1er alunissage sur la Lune s’est fait avec un ordinateur moins puissant que les téléphones cellulaires d’aujourd’hui.

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  • seb // 28.03.2022 à 10h22

    J’ai un vieux stock de BC547 si ça intéresse du monde 😉
    Et mon PC est un Dell E4300 de 2009 sous Debian X. Bon pour l’instant pas de concurrence en vue sur l’utilisation en standard…

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