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27.juillet.201827.7.2018 // Les Crises

Le Pentagone a remanié le rapport de l’ère Obama pour retirer les risques liés au changement climatique

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Source : The Washington Post, Chris Mooney & Missy Ryan, 10-05-2018

Inondation par vagues de submersion de l’atoll de Roi-Namur, République des Îles Marshall, où se situe le site d’essai « Ronald Reagan » de défense anti-missiles balistiques de l’armée américaine. (Peter Swarzenski, U.S. Geological Survey)

Le Washington Post a eu accès à un document non publié qui révèle que des corrections apportées à un projet de rapport du ministère de la Défense ont minimisé les menaces que le changement climatique fait peser sur les bases et les installations militaires, en atténuant, voire en supprimant les références au changement climatique dans l’Arctique et aux risques potentiels liés à la montée des océans.

La version précédente du document, datée de décembre 2016, contient de nombreuses références au « changement climatique » qui ont été supprimées ou transformées en « météo extrême » ou simplement en « climat » dans le rapport final, qui a été soumis au Congrès en janvier 2018. Alors que l’expression « changement climatique » apparaissait 23 fois dans le projet de rapport, la version finale ne l’a utilisée qu’une seule fois.

Cette révision et d’autres suggèrent que le Pentagone a adapté son approche du débat public sur le changement climatique sous la présidence de Trump, qui a exprimé des doutes sur la réalité d’un phénomène qui, de l’avis des scientifiques, présente un danger croissant pour la planète. Alors que les chefs militaires ont déclaré qu’ils considèrent le changement climatique comme un facteur d’instabilité dans le monde entier, ils ont également cherché à rester en dehors d’un débat politiquement lourd sur ses causes.

Heather Babb, porte-parole du Pentagone, a refusé de commenter l’ébauche du rapport, qui présente les résultats de la toute première enquête du ministère auprès des responsables de différentes installations sur les effets du changement climatique. Le Post n’a pas été en mesure de vérifier qui a apporté les changements contenus dans les deux documents.

« Comme le souligne le rapport, les effets du climat sont une question de sécurité nationale avec des impacts potentiels sur les missions, les plans opérationnels et les installation », a déclaré M. Babb dans un communiqué. « La Défense continue de veiller à ce que ses installations et son infrastructure résistent à un large éventail de menaces, y compris le climat. Le Département a fait ses preuves en matière de planification et de préparation à de telles menaces ».

Selon John Conger, qui était haut fonctionnaire du Pentagone sous l’administration Obama et qui faisait partie des fonctionnaires à l’origine de l’enquête à bases multiples qui constitue la source du rapport, les employés d’une douzaine de bureaux différents du ministère de la Défense auraient pu apporter des changements au texte au fur et à mesure qu’il traversait le processus d’approbation de la bureaucratie, ce qui donne souvent lieu à des documents au « plus petit dénominateur commun ».

Conger, qui est maintenant directeur du Centre pour le climat et la sécurité, a déclaré que les modifications « changent le sentiment d’urgence dans le rapport, mais pas sa conclusion fondamentale – que nos installations militaires subissent clairement des impacts climatiques ».

Le document final, un rapport de 32 pages pour le Congrès, a été publié plus d’un an après le projet initial. Comme dans sa version précédente, il constate que sur plus de 3 500 sites militaires dans le monde, 782 ont déclaré avoir été touchés par la sécheresse, 763 par des vents violents et 706 par des inondations, ainsi que d’autres problèmes – des résultats qui ont attiré une attention considérable lorsqu’ils ont été présentés à la fin janvier.

Mais le projet de décembre 2016 était beaucoup plus direct dans sa discussion sur le changement climatique et en particulier sur la question de l’élévation du niveau de la mer – un problème bien connu auquel sont confrontés de nombreux sites militaires dans les zones côtières, de l’immense base navale de Norfolk au site d’essai de défense antimissile balistique Ronald Reagan dans les îles Marshall éloignées du Pacifique. Les mers augmentent actuellement d’environ 3,2 millimètres par an et les scientifiques craignent que cette augmentation ne s’accélère dans les décennies à venir.

Le document final du Pentagone omet même, dans plusieurs cas, la simple observation que la prise de connaissance de la vulnérabilité des bases à l’élévation du niveau de la mer était au cœur de l’enquête qui fait l’objet du rapport. Cette enquête elle-même demandait à chaque site militaire quelle proportion de sa superficie était située à des altitudes comprises entre 0-3, 0-6, 0-9, 0-9 ou 0-12 pieds [NdT : entre 0 et 4 mètres] au-dessus du niveau de la mer.

Avant et après : le comparatif de la façon dont les différentes versions du document du Pentagone décrivent le contenu des questions de l’enquête. (The Washington Post.)

Le document final supprime également une carte montrant « les sites qui ont déclaré que des effets possibles pourraient se produire en raison de l’élévation du niveau moyen de la mer entre 0 et 92 centimètres ». (Quelques références à l’élévation du niveau de la mer demeurent dans la version finale du rapport et dans les questions d’enquête elles-mêmes, regroupées en annexe).

« Le fait qu’il n’y ait pas le mot « climat », cela ne serait pas un problème pour moi », indique Dennis McGinn, un vice-amiral de la marine à la retraite qui a servi en tant que secrétaire adjoint de la marine pour l’énergie, les installations et l’environnement dans l’administration Obama, lorsque certaines des modifications lui ont été décrites. « Mais écarter les cartes des zones critiques d’inondation, c’est vraiment fondamental. Et l’Arctique, c’est énorme, pour de nombreuses raisons, non seulement pour le ministère de la Défense, mais aussi pour la Garde côtière et les entreprises de navigation commerciale ».

Le rapport est le fruit d’un processus entamé par l’administration précédente, alors que les responsables de Washington cherchaient à comprendre comment les phénomènes liés au climat pouvaient affecter les installations militaires qui parsèment le globe. L’accent mis par le président Barack Obama sur les changements climatiques a créé un sentiment d’urgence pour les organismes fédéraux, y compris le ministère de la Défense, afin de se préparer à ses effets.

La version publiée supprime une référence à l’évaluation nationale du climat, que le gouvernement américain, par la loi, effectue tous les quatre ans. Il omet également plusieurs références au recul de la glace en mer arctique, un phénomène continu qui a été fortement imputé au changement climatique. L’un de ces cas se trouve être une description des conditions à la station radar du cap Lisburne sur le versant nord de l’Alaska.

L’affirmation selon laquelle « les dernières décennies ont vu une baisse tendancielle liée au climat dans l’étendue de la couverture de la glace en mer arctique » n’apparaît pas dans le rapport final, pas plus qu’une description des événements météorologiques extrêmes « rendus plus destructeurs par une réduction de la glace marine et une augmentation des périodes sans glace », car sans glace marine protectrice, de grandes vagues peuvent frapper les côtes arctiques fragiles pendant les tempêtes.

Et lorsque le projet de rapport indique que l’érosion des rives sur le site est causée par une « réduction de la couverture de glace de mer », le document final attribue plutôt les dommages aux « fluctuations de la glace sur la mer ».

Les versions avant et après d’une analyse sur les effets du changement arctique pour un site du Pentagone en Alaska. (The Washington Post.)

Dans une autre section omise, le projet de document traite des mécanismes induits par un changement climatique qui pourraient affecter la capacité à entraîner des troupes.

« Le changement climatique pourrait accroître le risque pour les 420 espèces en danger qui vivent sur nos installations, ce qui pourrait entraîner des restrictions en matière de formation et d’exploitation », peut-on lire dans la section omise.

« L’augmentation du nombre de jours de chaleur élevée limite les activités de formation et de tests que notre personnel peut effectuer en toute sécurité sans périodes de repos appropriées », poursuit-il.

L’enquête au centre du rapport, dans ses différentes versions, posait une batterie de questions détaillées aux installations militaires sur les différents événements extrêmes qui les ont affectés, ainsi que des informations sur la position des installations et leur vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer.

Parmi les questions posées, il y avait :

  • « Votre installation a-t-elle été affectée par le vent ? »
  • « Votre installation a-t-elle été affectée par des températures extrêmes, chaudes ou froides ? »
  • « Qu’est-ce qui pourrait être affecté/dégradé par une augmentation de 0 à 3,5 mètres du niveau moyen de la mer ? »

Les responsables actuels et anciens ont déclaré que la formulation et le contenu du rapport n’avaient probablement pas d’incidence sur la façon dont les services militaires réagissent – ou ne réagissent pas – au changement climatique. D’une certaine manière, l’armée a été perçue comme proactive dans son attitude face aux questions climatiques, cherchant à protéger les infrastructures dans des endroits comme Norfolk contre les changements climatiques, à produire une solide « feuille de route » du changement climatique et à planifier les changements dans l’Arctique.

Par ailleurs, cependant, l’armée n’a pris que des mesures modestes, alors qu’elle exploite un vaste réseau de bases à forte consommation d’énergie ainsi que des flottes aériennes, navales et de véhicules, et fournit de la nourriture et des logements à son personnel dans le monde entier.

« Je pense qu’au DOD [NdT : Département of défense], il y a une conviction générale qu’il est plus important de faire ce qu’on fait que de se battre sur la façon d’en parler », a déclaré Jeffrey Marqusee, ancien directeur de la recherche et du développement en matière d’environnement et d’énergie au bureau du secrétariat à la défense.

« Ce n’est pas comme s’ils étaient systématiquement dans le déni », a déclaré Sherri Goodman, qui a été sous-secrétaire adjointe à la défense pour la sécurité environnementale au sein de l’administration Clinton. « Ils ont généralement été assez coopératifs ».

Chris Mooney couvre les changements climatiques, l’énergie et l’environnement. Il a rendu compte, entre autres, des négociations climatiques de Paris en 2015, du passage du Nord-Ouest et de la calotte glaciaire du Groenland, et a écrit quatre livres sur la science, la politique et le changement climatique. Suivre @chriscmooney

Missy Ryan écrit sur le Pentagone, les questions militaires et de sécurité nationale pour le Washington Post. Elle a rejoint The Post en 2014 après avoir travaillé pour Reuters, où elle était reporter sur les questions de sécurité nationale et de politique étrangère des États-Unis. Elle a été reporter sur l’Irak, l’Égypte, la Libye, le Liban, le Yémen, l’Afghanistan, le Pakistan, le Mexique, le Pérou, l’Argentine et le Chili. Suivre @missy_ryan

Source : The Washington Post, Chris Mooney & Missy Ryan, 10-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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RGT // 27.07.2018 à 07h55

Vous vous trompez lourdement sur les causes réelles de l’élévation du niveau des mers.

C’est la faute des comètes qui ont apporté trop d’eau en venant s’écraser sur cette planète lors du grand bombardement tardif de la fin de la création du système solaire.

Saleté de comètes, il faudrait leur déclarer la guerre !!!

22 réactions et commentaires

  • Fritz // 27.07.2018 à 07h28

    Quel vilain, ce Trump… Alors que la glorieuse armée du divin Obama luttait contre le réchauffement climatique, même au prix d’un hiver nucléaire ! Cet article est une pièce à charge en plus à verser au procès de Donald, l’agent de Poutine.

    Remarque de forme : pour parler de la calotte glaciaire du Groenland (comme de l’Antarctique), on peut utiliser un terme étranger, le suédois inlandsis (« glace continentale », par opposition à la glace maritime ou banquise). Ce terme est bien mieux formé que l’hybride anglo-allemand ou anglo-néerlandais « iceberg ».

      +3

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  • Pierre D // 27.07.2018 à 07h29

    A quoi bon tout ça? C’est aux Néandertaliens qu’il faut faire des reproches. Trop de barbe-culs sans doute… C’est eux qui n’ont pas su réagir, maintenant que processus est enclenché, faudra bien faire avec

      +6

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    • RGT // 27.07.2018 à 07h55

      Vous vous trompez lourdement sur les causes réelles de l’élévation du niveau des mers.

      C’est la faute des comètes qui ont apporté trop d’eau en venant s’écraser sur cette planète lors du grand bombardement tardif de la fin de la création du système solaire.

      Saleté de comètes, il faudrait leur déclarer la guerre !!!

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  • Le Rouméliote // 27.07.2018 à 07h38

    En fait, le rétropédalage semble en route devant les incertitudes (c’est le moins qu’on puisse dire !) quant aux effets catastrophiques du réchauffement climatique. Les sommes en jeu sont énormes si l’on suit les conclusions de la Cop21 pour des effets epsiloniques. Un retour à un peu de bon sens ?

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  • Rond // 27.07.2018 à 07h59

    Par dérision et avec humour, un maire a interdit les moustiques dans sa commune. C’est drôle. Aux Zetazunis, moins drôle, tout ce qui peut nuire à l’american way of life est interdit ou édulcoré : Le changement climatique sera bientôt interdit, donc …
    C’est fin, délicat et très responsable. A voir l’actualité ici, nous avons les mêmes … « responsables ».
    Comme les faits sont décidément très têtus, que nous regardons ailleurs et que nous déformons la réalité à notre convenance, le réveil va être difficile.
    Soupir …

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  • Patrick // 27.07.2018 à 09h33

    Si on compare :

    -Les mers augmentent actuellement d’environ 3,2 millimètres par an
    – « Qu’est-ce qui pourrait être affecté/dégradé par une augmentation de 0 à 3,5 mètres du niveau moyen de la mer ? »

    Au rythme actuel , une augmentation de 3,5 mètre , ça fait plus d’un millénaire !! on ne peut pas dire qu’ils ne soient pas prévoyants. D’un autre côté on peut se dire qu’ils prévoient de rester encore longtemps. On n’est pas près d’être débarrassés de l’armée américaine 🙂 , surtout avec un petit coup de glaciation d’ici là

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    • douarn // 27.07.2018 à 11h28

      Bonjour Patrick
      Malheureusement je crains que votre estimation (1000 ans) soit très très fausse car bien des phénomènes relatifs à l’environnement n’évoluent pas linéairement mais exponentiellement. Hélas, bien de nos concitoyens, économistes, décideurs ou responsables de tout poil ne savent pas appréhender une exponentielle.

      Connaissez vous cette expérience de pensée du nénuphare qui double de surface tous les jours? Si les nénuphares occupent au bout de 30 jours le quart de la surface de l’étang, en combien de temps occuperont ils l’ensemble de la surface de l’étang? 120 jours ou 2 jours?

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      • Loxosceles // 27.07.2018 à 11h43

        Votre métaphore est juste concernant les ressources, et plus spécifiquement leur épuisement par une espèce ne maîtrisant pas sa consommation. Mais pour bien d’autres phénomènes, les évolutions sont bien plutôt cycliques qu’exponentielles et heureusement… Imaginez que l’univers ait un développement exponentiel, ou une expansion exponentielle…

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        • douarn // 27.07.2018 à 12h53

          Bonjour Loxosceles
          Vous avez raison, la capacité de charge du milieu, l’augmentation d’une population de prédateurs, …, finissent de toute façon par freiner et inverser le phénomène, jusqu’à la fois d’après.
          Cependant, dans l’espace de mon commentaire, je ne voulais qu’illustrer le risque de la règle de trois appliquée par Patrick à des phénomènes complexes, et la montée des eaux est un phénomène complexe probablement soumis à quelques boucles de rétroaction positives « pas piqué des vers » (par ex. : fonte des glaces > diminution de l’albedo et dégèle du pergélisol > augmentation de T°C > dilatation et montée des eaux océaniques > fonte des glaces en accélération > accélération de la diminution de l’albedo > …)

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          • RGT // 27.07.2018 à 17h55

            Et surtout vous omettez de parler des hydrates de méthane piégés dans les fonds marins et le pergélisol…

            Qui sont restés stables (piégés) tant que la température ne montait pas trop, mais qui d’un coup commencent à se « lâcher » dans l’atmosphère de plus de plus fréquemment.

            Même Ouest France en parle : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/972/reader/reader.html#!preferred/1/package/972/pub/973/page/7

            Quant aux libérations d’hydrates de méthane marin, un petit article pris au hasard : http://www.terresacree.org/methane.htm

            Petite erreur dans le dernier article : Le méthane n’est pas 20 fois plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre mais 25 fois.

            Vous me répondrez qu’on est plus à ça près… Bientôt nous trouverons des inuits et des ours poliares bouillis flottant sur la mer qui correspondait à l’ancienne banquise.

            D’un autre côté, c’est génial pour le business : De nouvelles voies maritimes pourront être ouvertes dans le grand nord et il deviendra possible d’extraire tout plein de pétrole actuellement piégé dans le sous-sol sous la banquise.

            Pétrole qui servira à alimenter le trafic de marchandises mais aussi les climatiseurs qui réchauffent encore plus l’atmosphère… C’est beau le progrès.

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    • terraquae // 27.07.2018 à 14h44

      @Patrick et son scepticisme de bon libéral qui ne voit que des problèmes de gros sous.

      1) concernant la remarque de Douarn, selon laquelle l’évolution du phénomène n’est pas forcément linéaire, on a :
      « Ces observations montrent qu’au cours des 20 dernières années la mer s’est élevée a une vitesse moyenne de 3.2 mm par an, soit 2 fois plus vite qu’au cours des décennies précédentes. »

      2) « L’altimétrie a aussi révélé que la mer ne monte pas de manière uniforme : 4 fois plus vite qu’en moyenne dans le Pacifique tropical ouest. »

      pour 1) et 2) : Anny Cazenave, scientifique spécialisée en géodésie et océanographie spatiale, Chercheur au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales à Toulouse, élue à l’Académie des sciences en 2004 au poste de climatologie.
      (donc, pas une journaleuse ignare)
      http://www.atlantico.fr/decryptage/montee-niveau-mer-qu-on-peut-deja-mesurer-nos-cotes-enorme-desastre-au-ralenti-annie-cazenave-1916964.html

      3) Même 3,5 mm d’élévation par an n’est pas anodin:
      « A ce rythme d’élévation du niveau de la mer, nous aurons perdu l’équivalent de 2 700 km² de terre et 9 000 habitations en 2050 », a-t-il [Tomás Escobar, le directeur de l’Agence cubaine pour l’environnement] déclaré à l’agence de presse Prensa Latina.
      https://www.terraeco.net/Montee-des-eaux-Cuba-atteint-deja,51595.html

      4) Cherchez un peu sur internet et constatez la quantité de gens, partout sur la planète, qui en sont déjà à devoir fuir les bords de mer, où pourtant ils vivaient depuis des générations, ou à tenter de construire des protections dérisoires pour retarder l’échéance (Fifji, Maldives, mais pas que …)

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      • olivier // 27.07.2018 à 16h12

        En revanche, c’est balot : « Les plages du monde ont gagné 33 centimètres par an au cours des 3 dernières décennies « , mazette c’est compliqué cette histoire. https://www.nature.com/articles/s41598-018-24630-6

        Le Bangladesh (pays très peuplé) a vu sa superficie augmentée, il gagne 20Km2 chaque année sur la mer.

        Concernant la montée du niveau de la mer, l’incertitude des mesures réside dans la prise en compte du rebond isostatique post glaciaire (soulèvement des masses terrestres ). Et vu les masses a mesurer et les autres raisons de mouvement verticaux du sols, les modèles sont encore de qualité insuffisante.

        On passera sur « l’erreur instrumentale des radars embarqués sur les satellites (qui a conduit à surestimer de 1,5 mm par an la vitesse d’élévation de la mer de 1993 à 1998) » ainsi que sur sur le cycle des eau souterraine (aquifère profond & énigme de Munk) encore très mal connu. Même pas peur.

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  • Nerouiev // 27.07.2018 à 10h10

    Après la Cop21 Fabius appelle les dirigeants à tenir leur promesse. C’est presque rigolo.

      +2

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    • Patrick // 27.07.2018 à 10h57

      et la Banque Mondiale déclare qu’il va falloir investir 90.000 milliards de dollars en 15 ans dans les pays en voie de développement …
      y’a bon pognon !!! piqué dans vos poches , pour aller où ??

        +10

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  • Arcousan09 // 27.07.2018 à 11h02

    Quelle meilleure démonstration du traficotage de la vérité par les mafieux politiques …
    Dans les années 80 un ami médecin a été chargé de faire un rapport sur les gens du voyage dans le 44.
    Son beau frère travaillait au ministère et quand le rapport est arrivé il avait été largement édulcoré lors des passages dans les mains de la préfecture et autres structures administratives …. rien que du politiquement correct !!!
    Ce sont ces hauts fonctionnaires qui ne traversent jamais jamais le périphérique parisien qui prennent les décisions en fonction de rapports (vérolés) qu’ils ont demandés afin d’être « informés »
    Etonnez vous donc que les décisions prises soient les bonnes et il n’y a aucune raison pour que quelque chose change … Tout va si bien dans ce pays madame la marquise …..

      +8

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  • IMBERT Olivier // 27.07.2018 à 18h13

    J’ai écrit en commentaire et aussi transformé en un article un peu personnel sur facebook, en découvrant le site les crises.fr, que sur la question des crises climatiques je n’avais pas grand chose à dire, et que je faisais sur ce point confiance en mes camarades atomistes langevinistes et cela mondialement. J’ai lu sur ce terrain une petite intevention de Pierre Levy ingénieur et journaliste de ruptures-presse, comme de certains intervenants sur la diffusion de l’information scientifique dans la revue « science et pseudo-science » qui me convenait en grande partie. Voilà,je me suis donc en 2012 intéressé surtout aux crises monétaires et financières, voire de (sur)production et donc aux crises. fr économique et de sciences politiques. Mais donc à ce propsos, je me contente de dire encore:no comment! Ho allez « si »! A mon avis la bourgeoisie républicaine n’est ni folle ni suicidaire, le reste que le débat mondial se fasse, entre savants…Disons pas sceptique, mais assez peu convaincu par le côté apocalyptique et responsabilité ou précaution humaine industrielle, pas n’importe lesquels( de sa- vants id est ceux qui nous disent que l’afrique ne peut pas continuer à croitre en population ou le monde en général, là je doute car c’est connu cela comme apocalypse, mais c’est sasn doute à voir par ceux qui ne cherchent pas la peur-responsabilité-précaution-anticipation irrationnelle, tout de même!

      +1

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  • Fabrice // 28.07.2018 à 04h50

    Ce qui a fait la survie de l’humanité lors des précédents changements climatique c’est que nous avions la souplesse de nous adapter car nous vivions avec la nature.

    Maintenant que la nature nous renvoi notre inconsequence nous nous croyons au dessus de celle-ci nous n’avons plus la souplesse de nous adapter tant les carcans de nos principes, lois nous entraîneront au fond.

    l’armée mourra aussi bien que la grande majorité car la nature ne s’affronte pas, elle s’accepte et s’anticipe cet aveuglément dans les risques est la garantie d’une amère défaite.

      +2

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  • christiangedeon // 28.07.2018 à 09h49

    Le changement climatique donc…il ,existe,selon toute apparence.les activités humaines y sont probablement pour quelquechose,c’est manifeste. Seulement voilà,parler de « changement climatique  » comme d’une entité quasiment,et attendre des « solutiuons globales  » (qui ne viendront pas),permet de ne « pas faire  » pour le moment.je veux dire par là que les actions « locales « pour combattre vraiment la pollution,notamment industrielle ou agricole intensive sont au point mort.la dévastation de l’Afrique,un quasi non sujet. La pêche industrielle qui massacre les fons mariins,à peine une image de baleine ou de dauphin pris dans les rêts d’un filet,par ci,par là. La pollution « invisible « des transports aériens et maritimes jamais abordée.(touche pas au grisbi du tourisme de masse et des écahnges internationaux!)…alors ce « chagement climatique « ,présenté comme une seule et même chose,c’est un magnifique cache sexe…et une sacrée hypocrisie.

      +1

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  • some // 28.07.2018 à 14h09

    en fait ce n’est pas complètement déconnant de la part de la défense US, même si cela laisse le sentiment d’un amoindrissement du débat. Pour rappel la défense us fût l’un des premiers corps à s’en soucier sérieusement.
    Ce changement de direction reflète la résignation face l’inéluctabilité de la chose, la responsabilisation en réponse à l’émotion de l’urgence.

    Pour se rapprocher de sujet qui nous concerne, je suggère de commencer à réfléchir aux conséquences sur notre vie de tous les jours lorsqu’au niveau mondiale les cultures vont échouées à produire suffisamment pour, non pas nourrir, mais satisfaire notre appétit insatiable.
    (side note: en régime capitaliste qui ne peut se nourrir est seul responsable de son malheur, on dira que vous êtes simplement inapte, que vous avez échoué etc à ce petit jeu là les riches gagnent toujours ; )

    La vague de chaleur qui touche l’intégralité de l’hémisphère nord de manière coordonées tend à créer un risque systémique d’indisponibilité des produits de base.

    Il faut par ailleurs noter que si le co2 améliore la productivité agricole, l’augmentation tendancielle du niveau de la température créé un risque plus grand encore d’un effondrement de celle ci.

    En effet passé un certain seuil les plantes ne poussent simplement plus.

    Par ailleurs, il semble, que nous nous dirigeons gentiment, mais très sûrement, vers des climats de types moussons. Ce qu’il faut en comprendre pour la suite des évènements relèvent encore du domaine de la prospective.
    On peut simplement se convaincre que peu de pays sont prêts à faire face à ce changement. Les infrastructures, ni les corps, ni les savoirs, et encore moins les végétations ne sont adaptées à ce type de climat.

    Encore merci à cette génération d’ignares 68’ards, ils auraient pu être contentés, ils ont choisis l’extase permanente. Piper pour piper, osef…

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  • RV // 28.07.2018 à 16h16

    En voila une info !
    Les Etats Unis d’Amérique du Nord c’est donc
    « 3 500 sites militaires dans le monde ».

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