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22.mars.201822.3.2018 // Les Crises

Ordonnances SNCF : l’occasion, par Frédéric Lordon

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Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 20-03-2018

Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus. Que le mouvement doive aussi être cela – mouvement des et pour les cheminots –, la chose est tellement évidente qu’elle devrait aller sans dire. Mais si le mouvement n’est que cela, il est perdu d’avance.

Contre l’offensive générale, le débordement général

C’est que, comme on disait jadis, toutes les conditions objectives sont réunies pour que le mouvement déborde de partout – quand, précisément, tout l’enjeu est de le faire déborder. Rarement si grand nombre de secteurs de la société sont arrivés ensemble à un tel point d’épuisement, d’exaspération même, ni n’ont été maltraités avec une telle brutalité par un gouvernement qui, en effet, a décrété l’« offensive générale » (1). C’est bien simple : ça craque d’absolument partout. Ehpad, hôpitaux, postiers, inspecteurs du travail, retraités, paysans, profs, étudiants, fonctionnaires bientôt, et surtout l’immense iceberg des salariés brutalisés du privé, dont la pointe a été sortie des eaux glacées par le désormais mémorable Cash Investigation spécial Lidl&Free – et le tout, c’est là l’esthétique particulière de l’époque, pendant que les plus riches sont invités à se goinfrer dans des proportions sans précédent sur le dos de tous ceux-là !

Lire aussi Serge Halimi, « L’offensive générale », Le Monde diplomatique, mars 2018.Serge Halimi rappelle cette stratégie vieille comme le néolibéralisme du blitzkrieg généralisé, attaque simultanée sur tous les fronts visant à produire un effet de sidération qui laisse les opposants, totalement désorientés, courir dans tous les sens, avoir toujours un train de retard, pour finir défaits dans tous les compartiments du jeu. À l’évidence Macron en est là. Ce qui est étonnant avec tous ces « modernes », c’est combien ils pensent vieux (2). Macron croit dur comme fer à la théorie du ruissellement – Reagan. Faux. Il veut privatiser les chemins de fer – Thatcher. Désastreux (mais c’est également le propre de ce « réalisme », et de ce « pragmatisme », d’ignorer jusqu’aux enseignements les plus élémentaires et du réel et de l’expérience). Le voilà maintenant tenté […]

 

Lire la suite sur : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 20-03-2018

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 22.03.2018 à 06h39

« le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » »

Je vais faire une redite d’un commentaire lu sur ce blog il n’y a pas longtemps : on n’a pas trop vu les cheminots s’émouvoir quand Micron s’est attaqué à la « réforme » (massacre) du droit du travail dans le privé… Donc s’ils souhaitent défendre leur pré carré sans défendre le gazon des autres gueux, ils vont se retrouver bien seuls. Ça craque oui, chacun dans son coin de pré.

Quand aux syndicats ça fait déjà bien longtemps que le Capital a compris que le meillleur ROI (retour sur investissement) au monde, c’était d’investir dans l’achat ou la compromission (dossier) des responsables syndicaux.

126 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 22.03.2018 à 06h39

    « le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » »

    Je vais faire une redite d’un commentaire lu sur ce blog il n’y a pas longtemps : on n’a pas trop vu les cheminots s’émouvoir quand Micron s’est attaqué à la « réforme » (massacre) du droit du travail dans le privé… Donc s’ils souhaitent défendre leur pré carré sans défendre le gazon des autres gueux, ils vont se retrouver bien seuls. Ça craque oui, chacun dans son coin de pré.

    Quand aux syndicats ça fait déjà bien longtemps que le Capital a compris que le meillleur ROI (retour sur investissement) au monde, c’était d’investir dans l’achat ou la compromission (dossier) des responsables syndicaux.

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    • Damien // 22.03.2018 à 06h54

      Il y a un décalage énorme entre les bases syndicales (CGT et FO notamment) et les directions confédérales. Ça craque de toute part, des fédés jusqu’au bureau des confs.

      La résignation et la sidération provoquée par la course en avant de Macron est bien présente, et laisse sur le carreau certains syndicalistes. Mais globalement, c’est un sentiment de colère qui se lève de plus en plus, et la pression qui monte de plus en plus risque de se relâcher à tout moment.

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    • Wakizashi // 22.03.2018 à 07h08

      Oui, je souscris. C’est embêtant parce que la division des gens est exactement ce qui arrange le pouvoir, mais cette rengaine voulant que tout le monde soit solidaire des corporatismes les plus puissants, donc les moins défavorisés, est comique quand on constate que les corporatismes en question n’ont jamais levé le petit doigt pour les agriculteurs ruinés, les ouvriers licenciés, etc.

      En fait on doit être solidaire parce qu’on n’a pas le choix : on est bloqué, les trains ne circulent plus. La puissance d’un corporatisme tient avant tout à son pouvoir de nuisance. Heureusement qu’il y a le serment d’Hippocrate dans la fonction publique hospitalière ; on imagine le résultat si les patients devaient être solidaires comme doivent l’être les clients de la SNCF…

      Cela dit, j’avoue que par pur plaisir (même si ça ne servira pas à grand-chose à mon humble avis), je serais content de voir le télévangéliste se prendre un camouflet. En ça, je soutiens les cheminots… même si je suis partagé.

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      • Ovni de Mars // 22.03.2018 à 07h19

        Je crains qu’en cas d’échec de la grève, le principal bénéficiaire qui aurait un boulevard devant lui pour les années qui viennent, soit l’oligarchie qui est quand même le corporatisme le plus puissant et de très loin.

        Je ne crois pas que les agriculteurs aient jamais soutenu les cheminots ou les fonctionnaires ou les ouvriers. Ils ont plutôt toujours voté en masse à droite comme des moutons à l’abattoir

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        • Wakizashi // 22.03.2018 à 13h25

          Il y a quand-même des exemples où de grèves générales où le privé a rejoint le public. L’inverse n’a jamais existé me semble-t-il. Je ne dis pas que les salariés le faisaient par solidarité envers les fonctionnaires ; ils devaient le faire pour eux-mêmes. Mais leurs luttes se rejoignaient, ça génère un sentiment de solidarité mutuelle.

          Une fois posé que la résistance de tout le monde est légitime et nécessaire face au capitalisme aveugle incarné ici par Marcon, ce qui m’étonne, c’est qu’il soit si difficile de comprendre (ou d’admettre) que les avantages relatifs de certaines corporation bien connues par rapport à d’autres soient irritants pour les membres de ces dernières, surtout quand ce sont les corporations les moins impactées par les ravages du capitalisme qui crient le plus fort.

          Quant aux agriculteurs qui votent à droite, eh ben ça arrive à des gens très bien. Je n’ai jamais adhéré à cette vision idéologique qui consiste en gros à dire gauche = le bien ; droite = le mal.

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          • Roger // 22.03.2018 à 21h20

            « Quant aux agriculteurs qui votent à droite, eh ben ça arrive à des gens très bien. »

            Sans aucun doute, mais ce qui pose question c’est de persister.
            Bien sûr, s’ils ont cru que le PS était resté un parti de « gauche », on comprend qu’ils n’aient pas cru bon de changer leur vote…
            Maintenant, il y a des perspectives qui dépassent ce pseudo clivage et mettent au centre le respect de tout le vivant…ça devrait parler à des agriculteurs qui travaillent quotidiennement avec du vivant.

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            • Wakizashi // 23.03.2018 à 06h05

              Personnellement, je ne sais pas pour qui ont voté les agriculteurs aux dernières élections présidentielles… Et c’est comme toujours, on fait des généralités mais y a des gens et des votes très différents chez les agriculteurs.

              Quant aux perspectives que vous évoquez, je ne vois pas de qui vous parlez. Pierre Rabhi ne s’est pas présenté aux dernières élections…

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    • Alfred // 22.03.2018 à 07h44

      Bonjour.
      C’était à mon commentaire que vous avez répondu à l’époque. J’ai vu depuis avec plaisir lordon défendre cette même position en développant les mêmes arguments davantage. Rien n’y fait. La logique de la compatibilité des « avantages » et des divisions est en place.
      « Les cheminots n’ont rien fait contre le « massacre du droit du travail dans le privé ». » Le problème de votre argument. c’est que les employés du privé (encore majoritaires dans ce pays et concernés au premier chef) NON PLUS. La question devrait être pourquoi. Pas « nananère »…
      Votre remarque sur les syndicats est partagée unanimement: même lordon la développe longuement. Mais quels arguments développez vous pour contrer les siens? Aucun.
      Les choses changeront (ou pas) pendant que vous serez resté sur le côté mes bras ballants, c’est votre liberté. Vous noterez cependant qu’aux cheminots se joignent entre autres les personnels des EHPAD (leur avantages monstrueux sans doutes..). Je vous souhaite une bonne fin de vie quand le moment sera venu Monsieur le comptable des avantages.

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      • Kiwixar // 22.03.2018 à 20h32

        Oui, vous faites bien de souligner que les employés du privé n’ont rien fait pour se défendre. Leur seul lien inter-entreprises, ce sont les syndicats, déconsidérés (à juste titre).

        Le Capitalisme est très fort : moyens illimités (création monétaire), contrôle de la violence légale de l’Etat, contrôle des médias, etc.
        Je ne comptabilise pas les « avantages » des uns ou des autres, l’octroi de privilèges n’est qu’un moyen pour diviser les gueux que nous sommes.

        Mon espoir réside dans une grande lame de fond d’invisibles, ceux qui ne votent pas mais qui cogitent, et dans le rejet grandissant de l’UE comme on a vu en Italie. Est-ce que ça permettra une remise à plat sociale avant qu’on soit tous envoyés crever dans les tranchées gelées de Russie pour chercher « notre » pétrole?

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        • ledufakademy // 22.03.2018 à 22h42

          j’adore ta prose, claire et précise … je la partage aussi niarf niarf.
          Diviser les gueux , en effet : ils connaissent trés bien la nature humaine … alors on attends quoi ? on fait quoi ?

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        • Alfred // 23.03.2018 à 00h08

          Je n’ai rien à redire sur le fond sur ce commentaire là. Nous en sommes visiblement au même point. Et effectivement il me tarde un mouvement à l’italienne en France. Je crains cependant qu’on ne soit pas pres de le voir en raison d’une part d’un confort relatf résiduel dans notre pays (ça fait un paquet d’années que les jeunes italiens émigrent) et d’autre part en raison de l’effet ciseaux fn-fi.
          En attendant tout les combats d’arrière garde méritent d’être menés. Tous les bâtons dans les roues du char jupitérien tous les obstacles à une tatcherisation…

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    • ouvrierpcf // 22.03.2018 à 08h26

      heu pour les cheminots cgt sncf gare du nord en bref soutien et soutien financier des travailleurs euses de la coiffure château d’eau soutien et assistance judiciaire auprés des prdud hommes sur 5 dossiers en 2017 pour sud rail st denis soutien assistance pendant 4 mois au conflit et greve des ouvriers ramassage des déchets et nettoyage des gares entre Ermont et st denis en 2017
      combien d’autres initiatives concrètes là on voit et les travailleurs comprennent le role du syndicalisme et des syndicats organisés allez sur le site cgt par exemple et remontez l’actualité pour trouver au lieu d’affirmer des contres vérités

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    • Pad // 22.03.2018 à 11h04

      Faut pas mettre tout le monde dans le même panier, certains ne font rien et d’autres essayent d’œuvrer.
      Disons que pour les retraites, j’ai mangé 11 jours de gréve, le secteur privé auquel je m’adressais me rigolais au nez et trouvait ça normal moi privilégié. Bon quand ce fut leur tour, ils n’ont pas aimé pourtant j’avais prévenu. Lorsque l’on tape sur le public, le privé suit derrière, c’est comme ça, ils divisent pour mieux régner et ça fonctionne.
      Concernant le code du travail, je suis monté sur Paris et j’ai manifesté plusieurs fois avec des collègues sur Lyon. Mais justement, à mon avis manifester ne sert absolument à rien, dans ces deux grandes métropoles, des que ça passe, tout est nettoyé et les rues ouvrent au fur et à mesure de notre passage, on est parqué le long d’un itinéraire, j’ai l’impression que c’est du spectacle et qu’il n’y a rien de concret. [modéré] Les manifs ne servent à rien, à un moment donné va falloir prendre les pavés mais ils sont bien cachés sous le bitume maintenant.

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      • Alfred // 22.03.2018 à 15h10

        « Les manifs ne servent à rien. » C’est vrai. En particulier avec des syndicats mal implantés et qui servent surtout de couvercles et eteignoirs. Cependant ne pas y aller sera à moins que rien. Y aller c’est pour mettre la pression sur les directions syndicales qui contrairement à ce qu’on croit ne craignent rien tant que la mobilisation de masse (aie il va falloir faire quelque chose). Les échecs ils adorent. Les discours sont rodés.
        Les grèves ça coûte très cher. Perlées ou pas. Donc c’est une générale sans sortie prévue une fois tout les 15 ans avec le succès au bout. Sinon c’est pour amuser et épuiser les gens.
        Les pavés ? C’est le prétexte idiot pour le fachisme à venir. Les idées plutot. Boycott en particulier. De tout ce qui fait des revenus aux propriétaires de médias. Difficile dans tous les domaines (ex téléphonie). Mais pas si douloureux pour nous et douloureux pour eux.

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        • Christian Gedeon // 22.03.2018 à 18h42

          Cher Alfred…les chiffres des manifestations sont en train de tomber. Au mieux,et si on prend les chiffres France entière des syndicats,péut etre deux cent mille,avéc de l’imagination. Et donc un flop,flip,et flup. Cent mille France entière pour la police,et autour de cent trente mille pour les « observateurs  » divers et variés. Une espèce de référendum à rebours. De quoi se poser bien des questions,n’est ce pas?

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          • Barbe // 22.03.2018 à 20h33

            Mr Gédéon
            Imaginez le nombre si les gens étaient correctement informés de ce qui les attend…
            Par exemple, imaginez le nombre de profs dans la rue si on leur disait que les jours de carences passeront à 3 tout bientôt…

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            • Christian Gedeon // 23.03.2018 à 12h41

              Ah,les jours de carence…l’absence de jours de carence sont une espèce de droit acquis.Et vous le savez. Sérieusement,vous ne trouvez pas bizzare cette affiaire. Je veux dire le nombre incalculable d’arrêts maladie de un ou deux jours dans l’Education Nationale? Un jour quelqu’un sera assez courageux pour donner une stat sur leur positionnement…et devinez ce qu’on va découvrir.

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          • Ribouldingue // 23.03.2018 à 02h22

            Contrairement à ce que vous pensez ça fait beaucoup de monde pour un jour de semaine ou les manifestants ont du perdre un jour de travail.
            Comptez le nombre de cheminots et le nombre de manifestants dans toute la France, ça fait beaucoup de monde dans la rue.

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      • Kiwixar // 22.03.2018 à 20h45

        Les manifs, c’est juste un moyen pour le pouvoir de mesurer/comptabiliser la grogne, et en fonction de ça lâcher du lest ou des miettes. Désormais, l’analyse automatique des réseaux sociaux et des emails permet cette mesure.

        Les grèves, ça coûte trop cher pour une grande partie de la population qui n’a pas les moyens. Le blocage par voitures (taxis, camions > raffinerie) est bien plus efficace et le pouvoir baisse son froc entre la menace et l’exécution. Les raffineries, c’est le chaos général en moins de 3 jours (supermarchés pas approvisonnés).

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        • Jeanpaulmichel // 22.03.2018 à 23h26

          Qui n’a pas les moyens ?
          IPHONE x à 1000 euros
          Abonnement C+
          Etc…
          Ce sont des choix ne laissant plus la liberté de dire NON

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      • hf // 25.03.2018 à 13h54

        Tu as raison, mais alors il faut inverser les facteurs avancés par Lordon. la confédération CGT était pour les liens que les salariés de base ne suivaient pas. Quant aux manifs, proposons autre choses. Il y en a un qui voulait, contre les directions de la CGT, mettre 1 million de personnes dans la rue. Où en est-il?

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    • La Fouine // 22.03.2018 à 23h24

      Trop facile de venir critiquer les centrales syndicales quand on vois que notre société a changer et que la génération à venir ne comprends pas qu’on les a bernés … Casser la famille ! Place aux amis ! La famille c’est ringard ..
      Dans les assocs …personnes ! ah critiquer ca va !! Pour engueuler et critiquer fonctionnaires, cheminots et autres, ils sont champions !
      Quand on leur demande d’aider les anciens, les amis avant c’est ringards ce que nous faisons … Eux sont l’avenir ! Alors dire que le week-end il y aura du monde. J’EN DOUTE DE PART MON EXPERIENCE !!!
      Ne me dites pas que se sont des cas isolés .. Faux ! comme responsable d’assocs, je certifie que c’est la réalité…
      Alors regardons notre société en face et nous verrons après pour les syndicats …
      C’est sur ! c’est pas du politiquement correct mais la réalité est là … Hélas et pas a ce berner !

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    • madake // 23.03.2018 à 00h24

      @Kiwixar
      Désolé, mais je ne comprends pas le raisonnement, ni où il nous mène.
      Le gouvernement avance que ce n’est qu’une réforme qui concerne les nouveaux arrivants, donc les cheminots en poste ne devraient pas se sentir concernés, non?
      Vous reprochez aux cheminots de ne pas s’être sentis concernés par les réformes du droit du travail.
      Mais que n’aurait on entendu, par les mêmes qui stigmatisent les cheminots, si « ils avaient pris la France en otage » pour une réforme qui ne les concerne même pas!!
      Les journalistes et éditorialistes s’en seraient donné à coeur joie, et les auraient qualifiés d’e…..eurs publics, qui n’ont rien d’autre à faire!!
      Difficile de vouloir qu’ils soient plus royalistes que le le roi… De leur reprocher de n’être allé manifester- ce que certains ont fait- alors que la mobilisation des employés du privé n’était pas à la hauteur de l’enjeu.
      Mais vous savez comme moi que le gouvernement lance ici une sonde, fait tourner son cliquet, et si ça ne réagit pas, les ordonnances vont pleuvoir dru, et le winch des privatisations va tourner.
      Bien sûr, si votre conviction est qu’il faut raisonner ces réformes en chacun pour soi, c’est votre droit.
      Mais je vous invite à la poursuivre cette logique, que vous semblez presque souhaiter, et expliquez moi à qui d’autre elle peut profiter qu’au réformateur jupitérien?
      A qui cela profite-t-il?
      Au cheminots? Aux usagers?

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      • Kiwixar // 23.03.2018 à 04h14

        Les cheminots défendant les salariés du privé, ça aurait au contraire (à mon avis) eu un impact très fort, capable de mettre le feu aux poudres. Les me.r.dias auraient reçu l’instruction de clamer leur outrage, mais bon, ils sont devenus des boussoles indiquant l’intérêt de l’oligarchie.

        Mais le problème (souligné par Alfred), c’est que les salariés du privé n’ont pas moufté. On en revient au problème des syndicats, devenus nuisibles pour les gueux, car « passés du côté sombre de la force ». Je le regrette et je ne vois pas de solution, à part un chaos soudain qui permettrait un miracle style De Gaulle et CNR. Mais en 1945, l’ « extrême-gauche » causait avec « l’extrême-droite » et causaient en français compréhensible par tous (cf le problème de Lordon).

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        • Wakizashi // 23.03.2018 à 07h08

          C’est vrai que Lordon est particulièrement pénible à lire (et à écouter), je me fais la même réflexion à chaque fois que je tente l’aventure…

          Aussi bon le fond soit-il, la forme évoque sérieusement quelqu’un qui s’écoute parler, avec ce style ampoulé, ces phrases à rallonge que l’on doit relire 3 fois parce qu’arrivé à la fin on a complètement oublié le début, et ces expressions sorties de nulle part (« une épidémiologie sociologique » ?). S’il était romancier, avec un style pareil, il ne vendrait aucun bouquin…

          Lordon est un intello incapable de se mettre au niveau des gens auxquels il s’adresse. Si un physicien essaye d’expliquer la théorie quantique à un plombier en lui disant que la projection de la fonction d’onde sur une observable provoque l’effondrement de la superposition d’états, je ne suis pas sûr que le pauvre type y comprenne quelque chose.

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  • Galvan // 22.03.2018 à 07h22

    La situation sociale issue du néolibéralisme est similaire à une réaction chimique de produits explosifs : il lui manque un catalyseur. Vu la quantité d’explosifs accumulés ça pourrait faire une explosion considérable, mais pour l’instant il ne se passe rien. Qui ou quoi sera le catalyseur ?

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    • Brigitte // 22.03.2018 à 09h04

      Galvan mais c’est vous le catalyseur, vous ne l’avez pas encore compris?
      Tous dans la rue aujourd’hui! laissez vos écrans et vos pantoufles!!
      Les cheminots c’est de la poudre, les personnels soignants, les enseignants, les retraités, c’est de la poudre! les autres professions visées par les réformes, c’est de la poudre!
      Tous ceux qui luttent contre le déraillement de la France, c’est de la poudre! Tous ceux qui veulent envoyer Macron au terminus, c’est de la poudre!

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      • P. Peterovich // 22.03.2018 à 13h50

        Brigitte,

        Macron est là pour encore 4 ans et demi. Même s’il fait marche arrière sur la réforme SNCF, qu’est-ce que cela va changer ? Après cela, ce sera autre chose. Et à chaque fois, la mobilisation faiblira. Ouvrez la presse étrangère : c’est le même schéma partout en Europe. D’abord la Grèce, l’Italie et l’Espagne. Puis la Belgique, les Pays-Bas… La France est un des derniers Etats à en passer par les réformes structurelles et, comme les autres, la population française se résignera.

        C’est facile à comprendre : nous vivons dans une société vieillissante et encore relativement prospère, où la majorité des gens n’a nulle envie de participer à une aventure politico-économique hasardeuse.

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        • ouvrierpcf // 22.03.2018 à 22h02

          monsieur Macron est là pour 4ans et demi oui . Il ne fera pas marche arrière mais va embrayer seconde troisième quatrième La mobilisation ouvrière faiblira , .oui et pendant ce temps là l’économie nationale et européenne va éclater L’euro va se pulvériser Nos amis allemands et leur économie vont nous envahir Ils nous enverront leurs migrants turcs kurdes polonais tchèques tandis que les anglais nous enverront leurs indous leurs pakistanais leur malaisiens AU fait allez visiter une cuisine de restos brasserie à paris que des pakistanais des indous Allez voir les chantiers bâtiments du grand paris des électriciens polonais des ferrailleurs tchèques hongrois commandés par des kapos portugais arrêtez vous sur les parkings de l’autoroute A1 un dimanche après midi regardez les plaques des milliers de camions en attente PL PL SP SP HUNG RO PORT un peu de B de NL ah oui des F mais vides ! ou sans remorques si les actifs français vieillissent les actifs de l’économie des affaires rajeunissent mais s’internationalisent demandez aux employés de CONFORAMA ils sont obligés e former des salariés polonais qui prendront leur place ! pour la résignation en 1939 on avait constaté cela aussi et même la collaboration et puis ,,,pour 1967 on avait constaté la fatalité et puis ….pour le TCE de 2005 on avait parié sur le OUI et puis… décidément le peuple français est imprévisible on ne l’attend pas ou certains veulent le ranger et cela depuis 1789

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        • Ribouldingue // 23.03.2018 à 02h25

          Macron est une aventure politico économique hasardeuse. C’est une politique complètement irrationnelle qui nie tous les dérèglements économiques, écologiques et sociaux en cours.
          Dans quelques années vous aurez inéluctablement la baisse des matières premières qui montreront le caractère complètement utopique de la politique Macroniste en montrant que la croissance est une vue de l’esprit.

          Je trouves assez fascinant qu’on trouve autant de commentaires de gens ayant intériorisé leur propre inutilité suivant ainsi les médias dominants qui expliquent que seul Bernard Arnault est important dans la vie. Je plains vraiment la vie de tout ce monde.

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        • bhhell // 23.03.2018 à 10h08

          Le néo libéralisme est un système de Ponzi basé sur le crédit et désormais le taux zero. C’est la dernière cartouche du capitalisme pour maintenir l’illusion d’un monde de croissance alors que les écosystèmes s’effondrent. Si nous sommes assez bêtes pour ne pas aller vers des changements radicaux, ils s’imposeront à nous encore plus brutalement sous la forme de crises climatique, de pénuries et d’extinctions. Il est peu souligné par exemple que le pic du pétrole dit conventionnel (type Arabie et Libye) a été atteint en 2005, et que les compagnies pétrolières dans le monde ne sont plus profitables. C’est le crédit facile qui maintient (encore) l’illusion de normalité. Certes, le capitalisme (Macron et consorts) peut continuer à jouer avec la peur et la résignation des gens, mais plus avec les lois de la Nature. Le « réalisme économique » est une fiction hasardeuse coupée de toute réalité naturelle et économique.

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    • Patrick // 22.03.2018 à 13h29

      Néolibéralisme ? Vous voulez parler des 50 dernières années de gestion totalement étatiste du pays avec 2200 milliards d’eutos De detttes , des déficits systématiques et 57% du PIB en dépenses publiques ?
      Néolibéralisme, ce terme inventé par la sociale démocratie pour cacher sa faillite ?

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      • Micmac // 22.03.2018 à 19h36

        Il m’avait complètement échappé que la social démocratie était au pouvoir depuis 50 ans, mais enfin, si vous le dites…

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        • patrick // 23.03.2018 à 19h42

          alternance droite molle-gauche molle
          amour effréné de la dépense publique , des subventions et du clientélisme

          ça ressemble bougrement à de la sociale-démocratie … avec effondrement au bout du chemin.

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      • aije // 22.03.2018 à 21h08

        Est-ce aussi cet Etat anti-néolibéral qui a fait que les plus riches (0,01 %) sont ceux qui payent la proportion de prélèvements obligatoires la plus mince en France ?

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        • patrick // 23.03.2018 à 19h49

          proportion ? combien ?
          combien paient-ils en valeur absolue ?
          50% des foyers fiscaux ne paient pas d’impôt , ce sont eux qui paient le moins en proportion de leurs revenus 🙂

          Qui a fait le code des impôts ? gauche molle et droite molle ? mais ils sont restés les champions de la dépense et de l’interventionnisme de l’état.

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      • bhhell // 23.03.2018 à 10h40

        Le néolibéralisme ne tiendrait pas une seconde sans le soutien de l’Etat (imaginez le niveau de confiance si la monnaie était émise par les entreprises). Les multinationales sont des créatures de L’Etat, de l’Etat néolibéral s’entend. Cette dichotomie public privé est une farce. Les Etats-Unis c’est l’Etat minimum néolibéral par excellence, mais c’est en fait le contraire avec un record de dépenses et de déficits depuis les années 80 pour alimenter à plein un système de monopoles privés et de concentration de la richesse. Partout le phénomène est observé. La « libre concurrence » des manuels n’existe pas. Les économies d’échelle et la concentration, oui. Donc le vrai problème c’est comment libérer l’Etat de l’emprise capitaliste.

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        • patrick // 23.03.2018 à 19h50

          tout à fait !! le principe de base du néolibéralisme est d’être anti-libéral et interventionniste.
          ça s »appelle du capitalisme de connivence ( les copains !! )

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  • astap66 // 22.03.2018 à 07h25

    D’autres mouvements appellent à manifester aujourd’hui.

    Ainsi, Le SAF (Syndicat des Avocats de France) appelle, après la journée « justice morte » d’hier, à se joindre aux manifestations de la fonction publique et des cheminots du 22 mars et participera aux prochaines actions prévues le 30 mars. Le barreau de Marseille est en grève totale et manifestera aussi aujoourd’hui.
    Il est vrai qu’on n’en a pas beaucoup parlé, mais la « réforme » de la justice qui nous a été préparée est gratinée:

    – Le justiciable ne rencontrera plus son juge, le contentieux des pensions alimentaires sera confié à la CAF, les « petits litiges du quotidien » seront entièrement dématérialisés et sans audience, visio audience généralisée au pénal (comme ça plus besoin de levée d’écrou).

    –Future privatisation de la justice : plateforme de résolution en ligne des litiges confiés à des entreprises privées, réforme des saisies immobilières confiées aux huissiers….

    – En matière pénale, nouvelle régression des droits de la défense et élargissement considérable des interceptions de communication, création du Tribunal criminel (sans jury citoyen) au cours duquel l’oralité sera sacrifiée , généralisation du juge unique ou encore disparition de l’avocat dans le cadre de la CRPC…

    – Enfin, spécialisation des contentieux et suppression des tribunaux d’instance qui conduisent à la création de juridictions détachées de seconde zone…qui seront à moyen terme supprimées…

    Peut-être pouvons nous espérer une convergence des luttes.

      +32

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    • Alfred // 22.03.2018 à 08h21

      M’enfin, les avocats ces privilégiés on va pas les rejoindre dans la rue, vous n’y pensez pas. Ou étaient ils d’ailleurs en 40?
      S’cusez je regarde trop la tévé….

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    • Eric83 // 22.03.2018 à 09h19

      La Justice va être « réformée » pour le plus grand bien du 1% et pour le malheur des autres.

      A la liste de ce que vous indiquez qui est prévu dans le projet de loi, une « nouveauté » est déjà effective depuis plusieurs mois.

      C’est que dans une procédure d’Appel, la plaidoirie est devenue facultative à la seule discrétion du Magistrat qui décide si les avocats peuvent plaider. ( Rappelons qu’en Appel, l’avocat est obligatoire ).
      J’en parle d’expérience et d’amère expérience puisque le Juge a décidé dans mon affaire, où je suis le demandeur, qu’il n’y aurait pas plaidoirie.

      Même dans une Cour d’Appel, on nous empêche déjà de faire entendre notre voix ( via l’avocat ).

      PS : concernant l’actualité, on comprend beaucoup mieux maintenant pourquoi un ancien président voulait « supprimer » les juges d’instruction de la Justice.

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  • Fritz // 22.03.2018 à 07h55

    « Un appel conjoint et paritaire CGT-FI (ou tout autre groupement de forces politiques) à manifester un jour de week-end contre la réforme « Code du travail » avait de très grandes chances de taper le million : salariés du privé faits aux pattes en semaine, cadres qui n’en pensent pas moins, familles à poussettes, tout ce monde-là serait venu rejoindre les camionnettes sonos et les ballons gonflables. À un million dans la rue, la donne change. »

    En effet, ce serait le moyen de déjouer la malédiction antisociale qui nous ronge. Mais que pouvait-on attendre de chefs syndicaux qui ont appelé à voter en masse pour le candidat du Medef ?

    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/05/martinez-souhaite-que-macron-fasse-le-score-le-plus-haut-possible_5123118_4854003.html

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    • Fritz // 22.03.2018 à 08h23

      J’ajoute que ce « groupement de forces politiques » ne devrait exclure AUCUNE force.
      Excusez-moi, je rêve, je dis n’importe quoi…
      Lordon dit pourtant : « tout autre groupement de forces politiques ».

        +7

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      • Eric83 // 22.03.2018 à 09h30

        Espérons que les corporatismes cèdent devant l’intérêt commun. La seule solution pour tenter, je dis bien tenter, de faire reculer le prédicateur Macron sur ses « réformes » qui ont pour seul objet la casse du service public et du modèle social français, c’est la grève générale.

        Concernant le prédicateur Macron, on se fout de savoir si Macron est intellectuel, machiavélique ou même intelligent.

        Une seule chose est à appréhender, c’est que Macron a été mis là ou il est pour UN objectif, la casse précitée et si possible le plus vite possible, d’où toutes les « réformes » en même temps.

        Et vu son comportement, rien ne l’arrêtera, sauf éventuellement la grève générale dans la durée afin que lui, cède.

        Sinon, c’est peine perdue.

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        • RV // 23.03.2018 à 19h07

          L’oligarchie au pouvoir a un seul point faible c’est son porte monnaie,
          alors, oui, c’est d’une grève générale reconductible dont nous avons besoin.

          Et pas pour défendre je ne sais quel statut de soi disant privilégiés !

          Les réformes récentes et à venir sont d’une grande cohérence.
          Mettre à bat l’Etat social construit après la seconde guerre mondiale.
          Nous assistons aux derniers coups de butoir d’une entreprise de démolition qui dure depuis plus de trente ans.

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    • geedorah // 23.03.2018 à 18h33

      martinez est venu voir les facteurs d’I et V (certains en gréve depuis 74j) on lui demandait de relayer un appel à la gréve nationale chez les facteurs via la cgt qui est présente dans tous les centre de distribution de france
      on est le 23 mars il promet de relayer l’info pour le 19 avril, dans 1 mois, quand les facteurs auront repris le boulot parce que le compte en banque pleure ^^
      il a filer des roros c’est déjà ça :p

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    • hf // 25.03.2018 à 14h00

      Et voila, ça continue, quand Mélenchon perd, c’est la faute à Hamon, quand il lance le million, le million, et que rien ne se passe c’est la faute à Martinez. facile le gars. mais après tout qui empêchait Mélenchon de tenter le coup?

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  • Vjan // 22.03.2018 à 08h05

    « C’est peut-être le paradoxe le plus spectaculaire, et la performance la plus remarquable, du néolibéralisme que d’avoir produit à ce point le sentiment de la solitude quand il maltraite identiquement un si grand nombre de gens. »

    C’est d’une rare clairvoyance.
    La question est pourquoi les gens réagissent si peu.
    Au hasard : ils sont sous pression au travail, épuisés quand ils en sortent, avec la routine familiale à assurer en se demandant s’il reste au porte-monnaie de quoi faire encore un plein de courses avant la fin du mois… parce qu’ils sont tenus par la dette.
    Lorsque les gens descendent par millions dans la rue, c’est qu’ils n’ont plus rien à perdre. On n’en est pas encore là, mais pas loin.

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    • Bibendum // 22.03.2018 à 08h56

      « […]la performance la plus remarquable, du néolibéralisme que d’avoir produit à ce point le sentiment de la solitude quand il maltraite identiquement un si grand nombre de gens.”

      « […] avec la routine familiale à assurer en se demandant s’il reste au porte-monnaie de quoi faire encore un plein de courses avant la fin du mois… »

      Et… « La question est pourquoi les gens réagissent si peu ? »

      Sur un précédent article parlant d’un DRH repentis j’ai été stupéfié par le consensus conduisant à sa lapidation. Attitude pour le moins peu constructive où un repentis ne peut pas rentrer dans les rangs, non non, nous sommes des purs et nous vaincrons dans la pureté, seul contre tous. Mouaich…

      Ensuite, l’essentiel du « combat » devrait être mené par les travailleurs. Hors il ne sont qu’une partie de l’équation. Un grand nombre des « citoyens » ne vivent plus d’un salaire mensuel mais de petit jobs, ou magouilles, au quotidien, y compris détrousser, arnaquer, flouer leurs con-citoyens.

      Dans cette subtile divison des citoyens pour régner il reste un dénominateur commun: la con-sommation. Nous sommes tous sommés et nous nous rendons, individuellement, assommés.

        +12

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      • Alfred // 22.03.2018 à 09h08

        Vous avez tout à fait raison. La seule arme universelle qui nous reste en occident est la consommation. Il faut que les associations de consommateurs évoluent vers un rôle politique. Il faut aussi et surtout que le boycott soit investi par les partis, les syndicats et surtout les citoyens comme une arme à utiliser régulièrement.
        Sans cela nous irons effectivement d’échecs en échecs.
        Mais vous constaterez qu’on en est loin. Nulle part on ne voit se genre de démarche s’annoncer où se mettre en place pour l’instant. Trop « radical » (efficace)? Cela fait peur aux révolutionnaires du dimanche.

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        • Bibendum // 22.03.2018 à 09h49

          Le combat ne peut être livré dans l’arène politique, sauf à se livrer aux stratagèmes.

          Le combat doit se faire dans les cœurs et les esprits, envers soi-même, puis vers, et pas contre, nos semblables.

          Il faut retourner à la source des idées, là où elles sont pures, universelles, édifiantes, structurantes.

          Il faut retrouver nos esprits, des valeurs communes, un socle solidaire sur lequel échafauder les rêves d’une humanité ayant les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

          Il sera alors bien temps d’intellectualiser un « principe » politique.

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    • ledrahu // 22.03.2018 à 11h38

      Allez je tente ma chance:

      les gens réagissent si peu parce qu’ils valident les choix du gouvernement

        +3

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      • Patrick // 22.03.2018 à 17h22

        Ils ont quand même voté pour lui
        Même la CGT avait appelé à voter Macron , ça fait plaisir de voir qu’elle se fait botter les fesses.

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  • Guillaume81 // 22.03.2018 à 08h35

    Oui, Lordon a raison, le « syndicalo-syndicalisme » est un échec patent. Mais j’ai cherché en vain dans son billet la cible qu’il manque précisément pour passer du « syndicalo-syndicalisme » au discours politique : l’Union Européenne. Ce qui est en jeu aujourd’hui avec les ordonnances SNCF, c’est justement cela. J’entends beaucoup à gauche les chouinements habituels sur la « casse sociale », des chouinements d’usage qui annoncent comme d’habitude une belle défaite. Pour passer, comme dit Lordon, à l’offensive politique, il faut une condition essentielle : dire et répéter que les ordonnances de la SNCF sont, tout comme la loi Travail 2016, le simple aménagement « version française » des directives de libéralisation européenne. Voilà le vrai rouleau compresseur « néolibéral ». Tant que nous ne l’aurons pas nommé et dénoncé, nous irons de défaite en défaite.

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    • DFilippi NZ // 22.03.2018 à 21h59

      « dire et répéter que les ordonnances de la SNCF sont, tout comme la loi Travail 2016, le simple aménagement “version française” des directives de libéralisation européenne »

      Lordon l’a tellement martelé ces 10 dernières années, que cela va de soit. Ce serait comme dire que le ciel est bleu

      Exemple: https://www.youtube.com/watch?v=GN9IIu3417E a la 37″10

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      • DFilippi NZ // 22.03.2018 à 22h10

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        • Guillaume81 // 23.03.2018 à 09h02

          Je suis au courant, merci. Mais, en l’occurrence, dans ce billet, Lordon n’en parle pas. Et de manière générale, la gauche et les intellectuels « engagés » évitent soigneusement de mettre l’UE au coeur de leur dénonciation de la réforme SNCF.
          Le problème de la gauche est au fond extrêmement simple : sa base électorale aujourd’hui et surtout ses porte-voix politiques et intellectuels, n’ont qu’un rapport, au pire moral, au mieux intellectuel, à ce qu’ils dénoncent.

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          • DFilippi NZ // 23.03.2018 à 23h17

            Il l a dit n fois mais visiblement il vous faut n+1 fois. Faire ce reproche a Lordon qui est le fer de lance depuis plus de 10ans pour la sortie de l euro et des dictats de l UE, tout ca parce qu il ne l a pas ecrit une enieme fois dans CE billet…. je trouve ca assez cocasse. Mais si on exclue Lordon et une demi douzaine d autres intelectuels alors je suis assez d accord avec vous

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    • RV // 24.03.2018 à 15h20

      Sortez de l’U€ vous aurez toujours l’oligarchie au pouvoir.

      L’Oligarchie n’est nullement néo-libérale,
      elle est dans une une usurpation du concept de libéralisme.

      Un des pères du libéralisme, Léon Valras,
      professait que les entreprises à réseau unique devaient être gérées en monopole d’Etat !
      source : https://taieb.net/auteurs/Walras/etat_cdf.html

        +0

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  • Loxosceles // 22.03.2018 à 08h42

    C’est embarrassant de lire, en substance dans certains commentaires, qu’il faut hésiter dans la solidarité, car il n’y a pas eu jusque là solidarité mutuelle, indéfectible et absolue, tout en évoquant la division. Il y a contradiction dans les termes.

    Puisque la division est, in fine, le fond du problème, d’ailleurs engendré par cette même société qui s’attaque non pas à des privilèges mais à des acquis sociaux, fussent-ils parfois ceux d’une corporation donnée, c’est bien à cette division qu’il faut s’attaquer… Refuser la solidarité n’est finalement affaire que de petite jalousie qui profite au pouvoir détruisant tout le tissu de la société, tissu qui repose essentiellement sur… la solidarité, donc l’inverse de la division. Ce n’est pas la SNCF qui est attaquée. Elle l’est aujourd’hui, mais elle est simplement l’énième institution qui se trouve sous les pas de la machine de désocialisation et de déshumanisation du monde, après bien d’autres, et avant bien d’autres. Le cas de la SNCF, corporation se défendant mieux que d’autres, est peut-être l’un des derniers bastions à investir, justement… Après il n’y aura plus qu’à constater cette pseudo-civilisation globalisée, mécanisée, automatisée, « concurrencialisée » jusqu’au paroxysme, super-machine planétaire anti-écologique, anti-humaine et anti-sociale faire son office tel un bourreau algorithmique à l’échafaud.

      +24

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    • Gaby // 22.03.2018 à 12h07

      Tout a fait d’autant que dans le principe de solidarité il faut bien qu’une partie fasse le premier pas. La solidarité part du don : je te défend aujourd’hui, sans exiger de contrepartie immédiate.
      Mais nous sommes tellement embués dans la mentalité libérale où chacun se contente de défendre ces intérêts particuliers qu’on se met à raisonner comme ceux que nous voulons combattre (Ici Macron et ses députés).

      Il ne s’agit pas de défendre les intérêts d’un autre groupe social (Les employés qui votent Macron pour le coup défendent les intérêts d’une classe qui n’est pas la leur) mais justement de sortir de cette logique de défense des intérêts particuliers de tel ou tel en montrant une unité populaire, et en montrant qu’on peut se prononcer pour une certaine vision de la société et du service public même si on en tire aucun avantage direct.

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  • Bachaud // 22.03.2018 à 08h45

    Cet article fleuve ne dit mot du référendum d’initiative citoyenne (RIC) qui permet aux citoyens d’IMPOSER un référendum pour tenter d’abroger les lois estimées inappropriées ou injustes ou d’imposer un vote sur une réforme alternative.
    Le 4 mars 2018 à l’occasion d’un RIC le peuple suisse a voté à 72% NON à la privatisation de leur radio/TV.
    Le RIC garantirait une VERITABLE concertation et en cas d’échec les syndicats pourraient en appeler à l’ ARBITRAGE du peuple DEVENU enfin souverain.

    CET OUTIL DEMOCRATIQUE ET EFFICACE, n’intéresse pas M. LORDON.

    Il n’intéresse pas non plus  » l’opposition  » !
    Pas un député n’a déposé une proposition de loi pro RIC et notamment la FRANCE INSOUMISE, lors de sa niche du 1er février 2018!!!
     » L’ opposition  » ne veut pas que les citoyens puisent écarter des lois qui pourraient entrainer l’échec du gouvernement pour les élections de 2022!
    Pas de succès possible pour les oppositions sans échec du Gouvernement!!! La situation des Français, la défense de l’intérêt général, du service public leur importent peu!

    Le RIC n’intéresse pas non plus les syndicats .. Il faudrait quand même leur demander POURQUOI, non?

    Voir le site du CLIC pour  » tout savoir » sur le RIC

      +7

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    • Bibendum // 22.03.2018 à 09h33

      La démocratie, quelque soit sa forme, appuyée sur le vote, est une supercherie.

      Certes, débattons. Pas des battons 🙂

      Le sujet est: intérêt particulier VS intérêt général.

      Hors faire plus individualiste que « notre » société occidentale actuelle serait comme creuser plus profond que l’enfer, vers ses soubassements, culte du pire, empire. Et nous creusons…

      La solidarité, ni ne se vote, ni ne se décréte pour être. C’est une somme de valeurs intrinsèques acquises au sein, sain, d’une communauté. Ces valeurs sont des vertus. Et pour faire d’une société un havre de valeurs et de vertus il faut réapprendre le PARTAGE en son sein en partageant les valeurs et les vertus.

      Ensuite et QUE ensuite, partageons la matière, les ressources, les moyens…

      Mais sans avoir réappris à être valeureux et vertueux, choses du coeur et de l’esprit, point de salut en ce bas monde; Descente aux enfers où nous pourrons encore creuser pour mieux nous enterrer.

        +8

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  • TC // 22.03.2018 à 08h47

    Je me dis souvent que les intellos sont intelligents mais qu’est ce qu’ils peuvent être c. aussi parfois quand je lis « si elles ne sont pas passées à la franche collaboration » et tout ça entre parenthèses !

    Lordon est brillant mais quand est ce qu’il comprendra que le syndicalisme qui défend les intérêts des salariés n’existe plus ? Il n’est là que pour canaliser les mouvements sociaux, rien de plus.

      +9

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  • Ardéchoix // 22.03.2018 à 08h57

    La grève de la SNCF est un scandale, car même notre ancien président est parti en covoiturage du tribunal correctionnel de Paris. 🙂

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  • P. Peterovich // 22.03.2018 à 09h10

    Lordon écrit « Or : des agriculteurs sont désespérés, des petits chefs sont dans un devenir tortionnaire, des salariés passent par les fenêtres, de l’eau de pluie coule dans les salles de classe, des soignants ont le cœur brisé, etc. Beaucoup de gens souffrent, terriblement même. Beaucoup trouvent ce monde haïssable et en passe d’être déserté par toute signification humaine. Ils le sentent. Là est la ressource du combat. Une ressource politique. Mais qui ne jouera qu’à la condition de rencontrer un discours politique.»

    « Des » agriculteurs, « des » petits chefs, « des » salariés, « des » soignants… « Beaucoup » de gens…, « beaucoup » trouvent…

    Mais combien, en fait ? Quelle proportion, en réalité ?

    Lordon rêve d’un grand soir. « Nuit Debout » a fait pschiit. La mobilisation contre les ordonnances SNCF fera de même. Et pour qui en douterait, qu’il se rappelle l’été 2015 et la capitulation en rase campagne de la gauche grecque.

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    • Ben // 22.03.2018 à 10h10

      J’espère que ce mouvement social débouchera sur quelque chose de conséquent. Mais je constate depuis pas mal d’années que le malheur qui s’abat sur un pauvre malchanceux laisse ses collègues totalement indifférents, voire méfiants par peur de la contagion. Certains pensent que la société est prête à exploser et à régler son compte à la caste qui l’a maltraitée. Je crains davantage l’implosion, du fait d’une trop grande pourriture des esprits. L’ultra individualisme ne s’est jamais aussi bien porté.

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  • Brigitte // 22.03.2018 à 09h46

    A lire tous vos commentaires, les bras m’en tombent.
    Vous êtes spectateurs des événements à venir, vous les jaugez à l’avance.Vous faites des pronostics de joueur de tiercé. Vous les critiquez d’emblée car la critique est tout ce qui vous reste de liberté.
    Vous vous trouvez de fausses bonnes excuses pour ne pas bouger au delà du petit doigt: ça n’a pas marché en Grèce, alors à quoi bon…n’est-ce pas Peterovich?

      +17

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    • P. Peterovich // 22.03.2018 à 12h57

      Exact. A quoi bon ?

      A supposer même que l’on fédérât l’ensemble des mécontents, la manif du million ne serait jamais qu’un assemblage hétéroclite de composantes aux revendications diverses. A part dire qu’on en a marre, quel projet de remplacement ? Un retour à la France agropastorale, garantie sans glyphosate et sans nucléaire ? Ou alors un grand plan productiviste comme dans les années 50-60 ? Moi, je sais ce que je veux, mais je sais aussi que la majorité des gens qui s’opposeront à Macron ne voudront pas la même chose que moi.

        +5

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    • P. Peterovich // 22.03.2018 à 12h58

      Et puis, et puis, il y a le gros problème, qui est que la France n’a pas de marges de manoeuvre sans sortir de la monnaie unique et éventuellement de l’UE. Or, sortir de la monnaie unique est une aventure qui est très très très risquée et dont on est sûr qu’elle appauvrira (d’abord) un peu tout le monde. Franchement, est-ce que quelqu’un croit sérieusement que, dans un société vieillissante et, quoi qu’on en dise, encore fort prospère, il se trouvera beaucoup de monde pour accepter une telle prise de risque ?

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      • Alfred // 22.03.2018 à 15h59

        Avant de vous lire je le croyais. Maintenant que je vous ai lu j’ai compris ce qu’étaient ces « raisonnables » qui trouvent la justification à tout.
        Quelle pitié cette façon de croire à chaque époque que son époque est extraordinaire. Pas de marges de manœuvre ? En 45 chez nous qu’elles étaient les marges de manœuvre ? Quelles étaient les marges de manœuvre de la Corée du sud en 1955?
        Notre pays est encore très riche vous l’avez dit. Tout serait possible en acceptant de quitter cet àquoibonisme douillet…

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        • P. Peterovich // 22.03.2018 à 17h01

          « Tout serait possible en acceptant de quitter cet àquoibonisme douillet… »

          Effectivement. Et c’est bien là le problème : avec un âge médian en France qui est désormais au-delà de 40 ans, j’ai comme des doutes quant à la possibilité d’une survenance du phénomène…

          La France est devenue une société de vieux, avec une mentalité de vieux et des craintes de vieux. Même chez les jeunes…

          Et pour lever toute ambiguïté, je précise que j’ai fait mon quota de manifs et que je ne demanderais pas mieux que de me tromper.

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          • AL // 22.03.2018 à 20h02

            Oui, mais la plupart des « vieux » ont des enfants.
            Quant aux jeunes qui ont une mentalité de vieux, c’est qu’ils ne sont pas encore frappés par les difficultés. Les autres morflent. Et leurs parents s’en inquiètent. Peut-être pas assez, qui sait. Mais ça fait mal, une progéniture qui souffre. Et cette souffrance se communique aussi très concrètement à travers la nécessité de la soutenir économiquement. Les œillères idéologique ne peuvent rien contre cette réalité de la main mise au portefeuille pour soutenir une génération censée elle-même soutenir la précédente. Le dysfonctionnement devient alors palpable, pour le plus grand nombre.

            « Mais les grecs ne réagissent pas ». C’est probablement qu’ils se sentent seuls. Que les faits rendent compte de la la fausseté de ce sentiment de solitude et le systémique de l’amplification pourra alors jouer et faire gagner du terrain au sentiment de nécessité de la réaction.

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            • P. Peterovich // 23.03.2018 à 09h41

              Quand je parle de jeunes, je vise en réalité la génération née entre 1965 et 1985, par opposition à celle qui est née entre 1945 et 1965 (les baby-boomers). Je ne doute pas que ceux nés à partir de 1985 aient des difficultés croissantes, mais que représentent-ils dans une société où l’âge médian dépasse désormais quarante ans ?

              De manière plus générale, mon propos est de dire qu’un changement de cap (par exemple, la sortie de l’euro) implique une prise de risque importante. Or, nous vivons dans une société où le risque devient intolérable : au nom du principe de précaution, nous nous condamnons à l’immobilisme.

              C’est cela qui a retenu les Grecs. Ils auraient dû sortir de l’euro, mais ils n’ont pas osé. Et de ce fait, ont consenti à avaler les réformes structurelles.

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            • Kilsan Aïtous // 23.03.2018 à 10h14

              « un changement de cap (par exemple, la sortie de l’euro) implique une prise de risque importante.  »

              La prise de risques, c’est maintenant avec l’euro et les lois transposant les traités ultra libéraux de l’UE.

              Le vrai problème, c’est la propagande qui nous fait croire que l’UE amène paix, prospérité, progressisme, civilisation…. Lordon ne rattache pas assez cette loi de privatisation et de démantèlement du public et de nos acquis sociaux à la politique imposée par Bruxelles et donc Washington (oligarchie transatlantique et la fameuse « mondialisation »)

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      • Brigitte // 23.03.2018 à 07h48

        Peterovich, si Lordon a le langage d’un intello, vous avez celui d’un technocrate ou d’un directeur commercial.
        L’occasion à ne pas manquer, c’était d’opposer à un gouvernement élu de façon non démocratique et qui légifère par ordonnances, un rejet populaire massif. Ce que vous appelez un assemblage hétéroclite de mécontents, moi j’appelle ça une société, un peuple. Cette société qui n’a pas majoritairement voté pour Macron mais qui maintenant s’en accommode….ce peuple de veautons, hybrides de veaux et de moutons.
        Il ne s’agissait pas d’envahir l’assemblée quoique c’était ce qu’il aurait fallu faire, mais de montrer que l’on existe.
        Mais rassurez-vous, l’occasion a été manquée une fois de plus. Oh, il y avait du monde (à Bordeaux en ce qui me concerne) mais pas le peuple hétéroclite que j’attendais.
        Vous avez raison, ça montre au moins que vous savez de quoi vous parlez, les français ne sont pas prêts à s’unir pour défendre leur pays.

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        • P. Peterovich // 23.03.2018 à 09h28

          Technocrate n’est pas une injure… Marx était un technocrate, Pasteur était un technocrate, Curie était une technocrate,… La disqualification du discours par reductio ad technocratum est un classique de la gauche postmarxiste, celle qui se paie de mot et croit que le volontarisme permet de s’affranchir de toute contrainte structurelle. Lordon lui-même a pondu quelques textes bien sentis sur le sujet…

          Sur le fond, je redis ce que j’ai dit : si le mouvement en France ne me paraît pas susceptible d’aboutir à un changement radical d’orientation (tout au plus quelques concessions de-ci, de-là), c’est parce que les conditions de l’action ne sont pas fondamentalement différentes en France de ce qu’elles ont été dans d’autres pays européens qui ont expérimenté le même type de mesures avant elle. Je ne m’en réjouis pas. J’analyse.

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          • Brigitte // 23.03.2018 à 13h10

            Mon intention n’était pas de vous injurier P. Peterovich. De même, je ne me sens pas insultée par le qualificatif de « gauche postmarxiste », dont je ne cultive pas la nostalgie.
            Dire que Louis Pasteur et Marie Curie étaient des technocrates, c’est un peu abusif. Scientifiques de grande renommée, donc choyés par le pouvoir oui mais décideurs non. Plutôt ambassadeurs.
            Sur le fond, je suis d’accord avec vous. L’heure n’est pas à la révolution, ni en France ni ailleurs. Les contraintes structurelles comme vous dites, s’y opposent. Je pense que c’est aussi à un niveau idéologique, la désinformation, le mythe de l’Europe entretenu par les médias et les classes dirigeantes.
            Beaucoup de français croient que ça va mieux ailleurs, en Europe du Nord, aux USA, qu’il faut rattraper notre retard, qu’il faut se mettre au diapason.
            Tant de conformisme, à droite comme à gauche, n’est pas réjouissant, en effet.

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  • BA // 22.03.2018 à 10h03

    A propos des cinq syndicats jaunes :

    A propos des cinq syndicats financés par l’Union Européenne :

    Quels sont les cinq syndicats français membres de la Confédération Européenne des Syndicats ?

    Réponse :

    CFDT – Confédération française démocratique du travail, CFTC – Confédération française des travailleurs chrétiens, CGT – Confédération générale du travail, CGT-FO – Confédération générale du travail – Force ouvrière, UNSA – Union nationale des syndicats autonomes

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_europ%C3%A9enne_des_syndicats

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  • christian gedeon // 22.03.2018 à 10h09

    Ah…Le rêve de la cristallisation,du grand soir et du petit matin enchanté,à travers une union des « désespérés ». A part que cheminots and co ne sont pas des « désespérés » mais des gens qui se battent pour leur bout de gras,ce qui au demeurant légitime de leur point de vue,et du mien.On rêve d’une agrégation des « mécontents « style Mai 1968.On est à fond dans le rétroviseur.On explique que le service public est en danger…certes,il l’est si on le juge à l’aune des trains qui n’arrivent pas ou tard,du service lamentable à la clientèle et du sentiment d’être intouchable. De l’état invraisemblable des TER devenus dépotoirs à tags dedans et dehors. De la saleté des gares des grandes villes,et j’en passe.En vérité,il y a bien longtemps que la cure d’amaigrissement des services publics a commencé. Dès le début des années 1970,quand il a été décidé d’embaucher sans retenue des fonctionnaires ou assimilés. Mais est fou ce type là,me direz vous,qu’est ce qu’il raconte?Il raconte,qu’il fallait faire grossir la bête si j’ose dire,l’infiltrer de graisse,y mettre du cholesterol pour mieux pouvoir l’abattre,en quelque sorte.Avec une partition à deux tout à fait harmonieuse des syndicats et du patronat. Qui pendant que grossissait « le service public  » dégraissait et délocalisait à tout va dans le privé. Les syndicats,eux,y récoltaient des adhérents et des « luttes  » gagnées d’avance. En gros,entre 1968 et 2015,la fonction publique et assimilée a vu ses effectifs multipliés par deux et demi,la population est passée de 50 000 000 à 68 000 000 … cherchez donc l’erreur.

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    • Alfred // 22.03.2018 à 16h04

      Merci de bien vouloir distinguer les fonctions publiques d’état et hospitalières qui se sont fait trucider de la fonction publique territoriale qui a grossi démesurément (entre Baronnies et culture du millefeuilles). Sans ce distinguo on ne comprend rien de ce qui s’est joué ni à ce qui se joue encore. Les apparences sont souvent trompeuses.

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      • christian gedeon // 22.03.2018 à 16h17

        Vous avez en effet partiellement raison…il n’en demeure pas moins vrai que l’inflation du secteur est sans commune proportion avec l’augmentation de la population. Mais ne mélangez pas non plus les fonctions publiques d’état entre elles…l’hospitalière,l’armée,la police et à un moindre degré la justice ont été maltraités. L’Education Nationale,elle est au top de l’inflation,notamment en ce qui concerne ses personnels administratifs(un administratif pour cinq enseignants en gros),mais aussi en ce qui concerne les enseignants en « disponibilité « ,c’est à dire dont on ne sait plus très bien où ils sont,et les hordes « pédagogiques ».

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        • patrick // 23.03.2018 à 19h59

          il y a quelques années , un rapport de la cour des comptes avait établi que 90.000 profs n’étaient pas devant des élèves et que l’EN avait plus ou moins perdu la trace de 125.000 employés ( peut-être en dispo mais où ? payés ou pas ? par qui ? …)

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    • Brigitte // 23.03.2018 à 08h44

      Christian Gedeon, de chocs pétroliers en création de l’UE, les gouvernements français ont utilisé les services publics comme cache-sexe du libéralisme économique grandissant, pour préserver les emplois, avec quelques tours de passe passe comme la décentralisation territoriale et le passage à l’économie mixte, genre de lupanar pour hauts fonctionnaires.
      Ce système D ou plutôt F, à la Française, a tenu bon an mal an jusqu’à aujourd’hui, creusant la dette et la tombe de notre indépendance nationale.
      Les gens sont las, résignés au changement qui n’en est pas un en réalité, au sens d’un progrès, mais d’un renoncement, d’une capitulation.
      Voilà. La France en soins palliatifs depuis des années est en fin de vie.
      Les fonctionnaires s’accrochent à leurs souvenirs et les autres sont déjà passés de l’autre côté de l’écran plat, de 5 à 50 pouces…

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  • julie // 22.03.2018 à 10h15

    Sortez plutôt vos bottes, bonnets et autres vêtements chauds et en avant! aux lieux de RV pour la manif.
    Et revenez demain ici pour continuer vos arguties…

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    • Ardéchoix // 22.03.2018 à 11h17

      « Et revenez demain ici pour continuer vos arguties… » je voudrais bien, mais je peux pas, y a gréve des cheminots.

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  • lupo // 22.03.2018 à 10h19

    Qu’est-ce qu’un pays, une nation? N’est-ce pas en premier lieu un rassemblement des personnes pour gérer en commun leurs affaires? Et que font donc les personnes ou institutions sensées prendre soin de cette union de personnes? => ils bradent sa propre indépendance et lève toutes ses protections au libre-marché sensé apporter équilibre et équité entre les peuples … Il faudrait quand même une fois se rendre à l’évidence que c’est bien notre modèle économique qui est obsolète et incapable de répondre aux défis actuels et futurs. Toujours reporter tous les problèmes seulement sur les institutions politiques ou publiques c’est juste se tromper de cible !

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    • Eric83 // 22.03.2018 à 13h30

      « Il faudrait quand même une fois se rendre à l’évidence que c’est bien notre modèle économique qui est obsolète et incapable de répondre aux défis actuels et futurs ».

      Je partage totalement votre point de vue, Lupo mais combien de citoyens ont fait cet effort de réflexion sur notre modèle de société uniquement basé sur la consommation, sur l’appropriation ou plutôt le racket du plus petit nombre sur le bien commun et les ressources communes…

      Le changement du monde actuel passe d’abord par le changement individuel et non l’inverse car ceux qui en tirent tous les bénéfices font tout pour que le changement n’arrive pas.

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    • RV // 24.03.2018 à 15h34

      …/… ils bradent sa propre indépendance et lève toutes ses protections au libre-marché …/…
      « ils » ont un nom, c’est ce que l’on appelle l’Oligarchie.
      Nous sommes dans une dynamique de privatisation de l’Etat.

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  • Philvar // 22.03.2018 à 10h40

    J’ai rarement lu un texte aussi abscond tant est qu’il faut déjà tout savoir pour pouvoir suivre les méandres de la « pensée » multiple de l’auteur.

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    • Ben // 22.03.2018 à 13h18

      Extrait du texte (l’essentiel, selon moi):

      « Le déchaînement néolibéral ne se connait plus de limite, il va tout emporter, et notamment les centrales qui seront restées les deux pieds dans le même sabot à jouer le jeu idiot sans comprendre qu’une contre-révolution s’apprête à les renvoyer au néant (si elles ne sont pas passées à la franche collaboration) – car, après la SNCF, il y aura la fonction publique, le SMIC, la Sécu, tout ! Après tant de défaites majeures depuis 2010, il se pourrait que la CGT soit rendue à un point de décision : ou bien s’enfoncer dans l’insignifiance, ou bien se porter la hauteur de l’époque, c’est-à-dire à la hauteur d’une crise historique, et du rôle qu’elle peut y tenir. Mais à la condition de devenir capable de dire les choses que l’époque appelle. Si elle y parvient, elle peut devenir le lieu de convergence de toutes les forces qui n’en peuvent plus de ce monde. Et sinon, adieu Berthe — ou le coma institutionnel. »

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  • METZGER // 22.03.2018 à 11h07

    Les Français ont voté pour un Président qui est là pour mettre en force les directives de Bruxelles.
    Pourquoi sont-ils étonnés ou révoltés des conséquences de leur décision ? L’Europe veut dire ouverture à la concurrence. Combien de temps va tenir la SNCF face à la concurrence ? Le même Français qui râle pour défendre le service public sera le premier à acheter les billets étrangers de trains à l’heure, moins chers, et pas en gréve. Même raisonnement pour Air France, l’agriculture, le petit commerce, les smartphones… Faut surtout soigner notre schizophrénie ! Les partis souverainistes comme l’UPR font des scores électoraux plus proches d’un taux de glycémie…
    Français, tu as ce que tu as commandé !

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    • P. Peterovich // 22.03.2018 à 13h11

      Il n’y aura pas de billets étrangers moins chers. Le transport ferroviaire est une activité qui est structurellement déficitaire sauf sur certains créneaux particuliers.

      Pour le reste, même si on comprend l’attachement du public à l’imaginaire « du train qui va partout et est le trait d’union des populations isolées », on est en 2018. On vient de passer 60 ans à faire de la voiture l’outil de mobilité par excellence. Peut-on justifier, dans ces conditions, le maintien d’un réseau ferroviaire aussi dense que par le passé ?

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      • Alfred // 22.03.2018 à 16h12

        « On vient de passer 60 ans à faire de la voiture l’outil de mobilité par excellence. Peut-on justifier, dans ces conditions, le maintien d’un réseau ferroviaire aussi dense que par le passé ? »
        Et dans 15 ans on mettra 60 ans de plus à recréer un reseau ferroviaire hyperdense,après s’etre rendus compte que c’est la réponse la plus efficiente en termes d’énergie dépensée/kg/km (avec un coût des énergies en croissance rapide).
        Intelligent tout ça.
        Le moins bête ce serait de songer au coup d’après plutôt que d’adopter en retardé des idéologies anglo-saxones d’il y a 30 ans…

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        • P. Peterovich // 22.03.2018 à 17h20

          C’est un raisonnement qui se tient et avec lequel je suis d’accord. Mais :
          1- si vous demandez l’avis des gens qui vivent aujourd’hui, pensez-vous qu’ils vont choisir de sacrifier les routes (ou d’augmenter drastiquement les taxes automobiles) pour sauver les trains ?
          2- et sinon, où trouver l’argent pour financer les déficits d’exploitation ? Bien sûr, on va faire payer les riches, mais après, une fois qu’on aura capté leur richesse, on fera quoi ?

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          • delta // 22.03.2018 à 23h31

            faudrait définir richesse … l’argent est une contrainte virtuelle car elle peut être créée par un simple clic de souris . la contrainte énergie/climat est réelle .

            est il plus cohérent d’organiser nos activités en fonction de la contrainte réelle énergie /climat ou en fonction de la contrainte virtuelle argent/budget ?

            les riches ,sont riches , que parce que le système mis en place , alloue à certains les moyens d’acquérir des tas de biens et services fournis en majorité par les esclaves énergétiques ce qui tourne bien trop souvent aux gaspillages de ressources . La priorité , n’est pas de prendre aux riches , mais de faire en sorte que personnes ne puissent acquérir au delà du nécessaire si nous sommes sous contrainte ( énergie , environnement, démographie ) .

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            • P. Peterovich // 23.03.2018 à 09h47

              L’argent est une contrainte virtuelle…

              Sous un certain angle, c’est vrai. Mais le problème de base reste : vous avez une société aux ressources qui sont nécessairement limitées (en ce sens qu’elles ont une borne haute). Vous avez des besoins qui sont potentiellement infinis. Vous devez donc faire des choix d’allocations des ressources aux besoins. C’est le béaba de l’économie politique.

              A quoi donnez-vous la priorité ?

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          • RV // 24.03.2018 à 15h44

            budget de l’Etat français :
            14 milliard pour la SNCF
            100 milliard pour les routes
            Il y a de la marge !
            source : https://www.lemediatv.fr/video/le-monde-libre-2-comment-stopper-macron-03212018-1846

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    • RV // 24.03.2018 à 15h41

      @ METZGER Le 22 mars 2018 à 11h07
      Les privatisations n’ont jamais nulle part fait baisser les prix.
      Par construction, elles doivent rétribuer des actionnaires en plus des couts de fonctionnement d’investissement et d’administration.

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  • Jeanne L // 22.03.2018 à 11h45

    Que vise ce texte ? Que veut-il dire ? Il attaque frontalement la CGT en reprenant en gros les accusations habituelles  » vendus », « liens financiers incestueux avec le patronat »,  » corporatisme » mais en même temps vie autonome et dictatoriale des directions par rapport aux gentils membres de la base, la question du « syndicalisme d’accompagnement ou de lutte des classes », même pas évoqué, ni abordé.
    Au profit de quoi ? d’un invective « syndicalo-syndicalisme » comme « franco-français » ? pourquoi pas « syndicachouillard » comme franchouillard ?
    Les différentes confédérations qui toutes répondraient à une interprétation de la chartes d’Amiens sont mises sur le même plan. pas de citation de la si entreprenante CFDT.
    Je répète au profit de quoi cette diatribe de « gauche », de la nécessité de soumettre le syndicalisme à la chose politique? Mais à quelle chose ?
    Si j’ai bien compris la réponse qui doit s’imposer à la lecture: à la FI.
    Laisser la direction du mouvement revendicatif, qui ne saurait-être que politique sous la direction de la France Insoumise, moderne et adéquat mouvement de la base, qui ne craint pas le blasphème anti-chartes d’Amiens et fait montre de pugnacité!!!

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    • Claude F // 22.03.2018 à 16h07

      Tu as bien raison Jeanne, la position d’un Lordon, ressassant les lieux communs de l’anti-cégétisme, est accablante. Je n’arrive pas à en circonscrire les raisons.
      Je trouve, par contre, ta condamnation de FI, étrange.
      Je pense en effet que la seule position qui vaille aujourd’hui, est celle de l’opposition frontale, et la double appartenance prolétaire et intellectuelle de FI, est un moyen de sa réussite.

      Claude F

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  • Jeanne L // 22.03.2018 à 11h46

    Pour ce qui est d’une victoire possible, de la possibilité d’une union « à la base » (on est bien d’accord là-dessus), d’une critique de fond des injonctions de l’UE, de la prise de position politique,avec un projet proprement révolutionnaire, pour moi La FI a totalement failli, son discours est inaudible, malgré les vitupérations de Mélenchon contre les Corses et les gens de haute Garonne.
    Heureusement que les syndicats et au premier chef la CGT reprennent semble-t-il les choses en mains pour la défense des services publics, de l’organisation du territoire, pour la défense de la solidarité de tous les exploités et pas pour la lutte des générations, si comme beaucoup j’ai ressenti l’inféodation de la CGT aux syndicats européens comme une trahison, il existe le Front Syndical de classe, il y a toujours la possibilité de retrouver la FSM, en attendant je suivrai les mots d’ordre de mon organisation en sachant bien que la lutte syndicale est toujours une lutte défensive et que les conquis ne se font que par la lutte politique, ce ne sera pas la FI qui arrivera à un tel résultat.

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    • RV // 24.03.2018 à 15h52

      La FI n’est pas un mouvement « révolutionnaire », son programme est bien en deçà de celui du « Programme commun » de 1981 qui n’était déjà pas franchement pour la construction d’une société sortie du capitalisme.
      Elle n’en reste pas moins l’offre politique présente la mieux construite et la plus à même d’accéder au pouvoir.
      Sa proposition première de convocation d’une constituante est totalement ouverte quand au modèle de société qui pourra en sortir.

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  • Denis Monod-Broca // 22.03.2018 à 12h59

    « Beaucoup de gens souffrent, terriblement même. Beaucoup trouvent ce monde haïssable et en passe d’être déserté par toute signification humaine. Ils le sentent. Là est la ressource du combat. Une ressource politique. Mais qui ne jouera qu’à la condition de rencontrer un discours politique. »

    Discours politique, d’accord, mais seulement politique ?

    Un « monde haïssable », « déserté de toute signification humaine » : sortir de là ne demande-t-il pas un discours non pas seulement politique mais aussi spirituel ?

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    • P. Peterovich // 22.03.2018 à 13h16

      Excellente question. Lordon est d’ailleurs étrangement muet sur l’orientation que doit prendre la chose politique. Mais j’ai dans l’idée qu’elle doit se situer dans la ligne d’une certaine gauche postmarxiste, sociétaliste, type france insoumise… Ce n’est pas ma tasse de thé.

      De manière générale, il y a dix ans, Lordon était plutôt de ceux qui essayaient de raisonner les révolutionnaires anticapitalistes. Il soutenait notamment qu’il ne fallait pas tenter de dépasser le capitalisme d’emblée, mais de s’opposer à la variante actuelle, financiarisée, beaucoup plus délétère que le capitalisme fordien. On dirait que le bonhomme s’est plutôt radicalisé.

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      • Guitou23 // 22.03.2018 à 13h48

        @P.Peterovich

        Pensez-vous qu’il est raisonnable de négocier avec le pouvoir tel qu’il existe?

        L’Histoire nous apprend qu’on ne peut négocier, le peuple s’emeut, les dominants ne lâche jamais rien (voir les jacqueries par exemple). Et ce monde haïssable dont parle Lordon, c’est le monde où les intérêts des dominant prédominent. Ne soyez pas dupe, le néo-libéralisme sert leurs intérêts, et si vous ne vous battez pas contre, alors vous le mangerez, point de négociation.

        Quant à ce que l’on met à la place… La FI « ce n’est pas votre tasse de thé » comme vous dites, ce qui est recevable. Mais que proposez vous?
        L’enjeu n’est ni plus ni moins que de faire vaciller le pouvoir, ce qui entre ouvre une courte fenêtre de tir temporelle pour que les gens, espérons-le, fixent de nouveaux gardes-fous au pouvoir (qui corrompt). Les grecs par exemple avaient pensé la constitution, écrit par le peuple comme un « cadre » auquel les personnes de pouvoir doivent se soumettre.

        L’idée de la constituante me paraît en ce sens être une grande idée. Une nouvelle constitution, qui bien écrite, permettrait de se prémunir (au moins quelques temps, car le pouvoir trouve toujours le moyen de contourner (voir référendum 2005)) des intérêts des plus puissants.

        Il n’y a pas d’autre combat que celui contre le pouvoir.

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        • P. Peterovich // 22.03.2018 à 14h24

          Guitou,

          Je suis d’accord avec votre analyse de la relation au pouvoir (qui est d’ailleurs d’inspiration structuraliste, matérialiste, marxiste). Par contre, je crains que vous n’idéalisiez la fenêtre de tir temporelle. J’espère me tromper, mais vu ce qui s’est passé ailleurs, je crois que les Français, dans leur ensemble, n’ont pas (encore ?) été assez maltraités pour se révolter. Je le redis : à l’échelle nationale, beaucoup de Français continuent de vivre convenablement et ont plus à perdre qu’à gagner d’une aventure politico-économique.

          Par contre, quand vous parlez de nouvelle Constitution, pour moi, ce type de démarche s’inscrit dans la logique de la gauche (postmarxiste ?) dont Lordon dénonçait à juste titre le manque d’éducation matérialiste et la passion pour des « objets de papier ». C’est à mettre sur le même pied que la commission parlementaire grecque sur la « dette odieuse ». J’imagine déjà les débats pour savoir si le préambule doit être écrit en écriture inclusive 😉

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          • Guitou23 // 24.03.2018 à 12h45

            Comme vous le soulignez, les français ont encore trop à perdre. Et j’ajouterais même une extraordinaire propension à la servitude volontaire observée par La Boétie en son temps. Texte qui n’a pas pris une ride, et c’et terrible.

            En écriture inclusive! Haha! Et bien justement, ce serait l’occasion d’en débattre et peut-être même de se mettre d’accord.
            Ce serait d’ailleurs le principal objectif d’une nouvelle constitution, se mettre d’accord. J’imagine en effet les débats dans le pays. Avant que la France et son Histoire ne se diluent complètement dans le néo-libéralisme, avant que le peuple n’oublie définitivement les lumières, il faut lui laisser une chance d’exister. Je crois que si on donne les clés de la boutique, ne serait-ce qu’un court instant, le peuple en fera quelque chose. Vu l’état du monde, qu’est ce qu’on a à perdre?

            Mais dans quelle démocratie sommes nous pour que le peuple ait peur de lui-même, et des décisions qu’il pourrait prendre pour lui-même?

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          • RV // 24.03.2018 à 15h57

            …/… C’est à mettre sur le même pied que la commission parlementaire grecque sur la “dette odieuse” …/…

            La commission parlementaire grecque sur la dette a été portée à bout de bras par la présidente de l’assemblée nationale et torpillée par l’exécutif.

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  • kkun // 22.03.2018 à 13h18

    Plus les gens comme Lordon, la France Insoumise, le NPA, EELV, les divers syndicats, etc etc etc,
    (https://www.bastamag.net/Greve-du-22-mars-la-carte-des-mobilisations)

    seront visibles et prétendants à incarner le mouvement et “négocier au nom de”,

    moins les chances qu’il y ait Mouvement seront grandes.

    Pas bêtes les Français, ils ont appris et compris pas mal de choses, même si globalement ils sont énervés et dégoutés.

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  • Guitou23 // 22.03.2018 à 13h29

    Et oui, rien de compliqué, la France est dans ce qui pourrait être le dernier virage de la course.
    Soit notre peuple, ses idées, son fonctionnement (sécu, retraite par répartition,…) se dilue dans le néo-libéralisme brutal que nous commençons à bien connaître, soit c’est le sursaut.

    Dans un passé proche de quelques années, je fus cadre dans le privé, genre grosse boite, industrie lourde. Ma conscience, ma jeunesse, Milgram et son expérience, La Boetie et Damien Saez m’ont permis de m’extraire de ma prison. Certes au prix d’un burnout/dépression que même le temps, pourtant seul expert dans le domaine de la guérison psychique, n’a su que partiellement effacé.
    Aujourd’hui, j’enseigne. Tout ce que je peux faire, c’est que nos jeunes adultes en devenir ne deviennent pas de la chair à escrocs.

    Ah! Ce temps d’insouciance, où l’on m’expliquait la « liberté, égalité, fraternité ». On me racontait que mon pays avait vu passer les lumières, ces idées qui bouleversèrent l’Europe. Même que c’est là qu’elle naquirent! Qu’il était douillé mon pays, lorsqu’il me racontait qu’il était important que nous soyons en bonne santé ou qu’il était essentiel que chacun de nous soit instruit.
    Comme dirait l’autre « C’était pas si mal, on était loin du féodal ».

    Frédéric Lordon, tout comme vous, ma vue est « affecté d’un biais de pessimisme anthropologique ».
    Haha! Je me dis tout de même, quel drôle d’animal ce sapiens! On sera beaux avec notre joli pousse préhenseur et notre télé-encéphale hautement développé, alors que les ours d’eau croiseront les derniers d’entre nous!

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  • Eric83 // 22.03.2018 à 13h37

    Le gouvernement des Pays-Bas et le gouvernement de la France ont au moins commun, c’est de savoir ce qui est bon pour le peuple même quand celui-ci n’est pas d’accord.

    Les hollandais étaient appelé à se prononcer par référendum – consultatif, faut pas exagérer non plus – notamment sur une extension des pouvoirs des agences de renseignements du pays…empiétant encore plus sur la vie privée des citoyens.

    Hier, un article de l’AFP indiquait que le oui allait l’emporter mais que ce serait victoire serrée.
    Aujourd’hui, la même AFP nous indique que le non l’aurait emporté et avec une marge assez
    confortable.

    https://www.romandie.com/news/ZOOM-/901749.rom

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  • Cgrotex // 22.03.2018 à 13h38

    Je suis d’accord avec celles et ceux qui disent que les Français n’aimes pas les réformes , car ils préfèrent les Révolutions ! Pensons Printemps !

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  • iglock // 22.03.2018 à 13h57

    On parle de la scission base/tête sans dire l’exactitude : sauf quelques syndicats (Sud) leurs dirigeants sont 100% achetés et corrompus. Soit par laissé faire (tout le monde sait qu’ils se gavent sur la bête), soit par corruption directe (cf. l’affaire UUIM…).
    Et cela est parfaitement connu de l’Etat qui est en pratique leur premier corrupteur,
    dans une relation sado-masochiste sur le registre « on sait, on vous laisse faire, et on ne dit rien tant que vous ne débordez par trop sur le plan politique / social et que vous tenez plus ou moins vos bases.
    Le syndicalisme français est celui-là ; ceux qui connaissent le secteur le savent.
    Ensuite, tout le reste n’est que Spectacle + négociations en coulisses + un peu d’agitation média pour parfaire le pestacle…
    Qu’enfin les salariés ne soient syndiqués qu’à 3%-7%, peu importe.
    Tout comme Macron élu avec 11% de la population.
    L’important: les formes, les postures médiatiques, et basta y’a.
    London peut parler, ça ne produira rien.

      +2

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  • Frédéric // 22.03.2018 à 14h34

    Je pense que F. Lordon a raison de dire « après la SNCF, il y aura la fonction publique, le SMIC, la Sécu, tout ! ».
    La SNCF a déja du mal a recruter des conducteurs. Pourra-t-elle le faire plus facilement lorsque les recrutés ne seront plus fonctionnaires ? Bien sûr que non. Alors elle augmentera les salaires ? Bien sûr que non. Parce qu’apparaîtront alors des trains de compagnies privées avec des conducteurs Polonais (attention, c’est juste un exemple !). Et les délégations de service public dont on nous vante l’efficacité, elles signifieront alors la simple privatisation de la SNCF. Et on sera alors tous concernés.
    Le macronisme pourra alors « passer à la suite » dans sa déconstruction de la société héritée de la Résistance.

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  • serge // 22.03.2018 à 15h11

    Il faut absolument qu’il ne se passe rien, que le mouvement ne déborde nulle part. Que les ordonnances se succèdent les unes après les autres, que les textes européens soient vite traduits en législation locale, que le morcellement de la société jusqu’à l’individu continue afin de sauter toutes les étapes du texte de Martin Niemöller pour arriver directement à »Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester ». Et là, quand l’adversité sonnera à la porte, peut-être le pékin moyen piquera-t-il une crise parce que son paillasson est souillé. Et son voisin aussi… No future

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  • Vincent P. // 22.03.2018 à 17h42

    Pour ou Contre :

    L’ UE/ la Mondialisation/ Poutine/ Macron/ Le Pen/ Le PS/ F.I/ La CGT/ le Nucléaire/ le Mariage pour Tous/ la légalisation/ Bertrand Cantat/ Laëticia Hallyday/ …

    Tout ce que vous voudrez : nous sommes Clivés.

    Rien ni personne ne fédèrera la lutte, aucune société ne sera capable d’anticipation, aucun « Lobby des peuples d’Europe » ne pèsera jamais.
    En d’autres termes : rien ne s’opposera à la guerre, et j’en suis à me demander si je n’en viens pas, finalement, à la souhaiter ardemment.

    En l’attendant, je persévère à renoncer à ce monde et à y lutter pour y vivre.
    Quant à lutter pour prétendre croire à une chance d’éviter plus précaire, il me semble que c’est avoir plusieurs trains de retard.

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  • Pepito // 22.03.2018 à 17h45

    Le capitalisme semble au centre de tout. La gestion comptable des gouvernements successifs aurait tendance a montrer une incapacité de pouvoir et de gestion plus qu’un penchant ideologique. De plus, avoir un etat capitaliste avec 57% de depenses publiques c’est un capitalisme un peu etrange. Ce que Lordon appellent capitalisme cest une sur representation de l’etat dont l’inéfficacité plombe ses salariés et dont le cout plombe les salariés du privé.

    Aussi les syndicats ont deja perdu puisqu’ils sont l’image mêmes de Notre collectivisme et de sont echec.

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  • Maud // 22.03.2018 à 17h48

    Les conditions sont-elles réunies ? Quand on a éclaté la société par l’individualisme glissant vers l’égoïsme, les auto-entrepreneurs, les précaires, les sous-traitants aux ordres, le bien commun, l’intérêt général a perdu du sens.En 95 le public s’est montré solidaire ce qui a donné du poids aux manifestants. Aujourd’hui, 20 ans plus tard avec l’arrivée d’une nouvelle génération, on nous montre en boucle les « testimoniaux » choisis avec des voyageurs qui décrivent le drame de ne pas avoir de train qui nous parlent d’otages etc.. Le court terme domine, sauve qui peut, chacun pour soit. La chance de succès viendra, ou pas, d’un retournement des esprits et d’une prise de conscience qui demandera du courage.

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  • Anonymous-Civil-Sergent // 22.03.2018 à 19h50

    Je suis aller dans le cortège pour discuter avec les militants de mon syndicat. Sachez qu’il y’a disconnexion entre la base et les instances dirigeantes.

    Une carte à jouer qui rassemblerait tout le monde: l’alliance inter générationelle. Une alliance qui tisserais ses racines dans beaucoup de domaines .

    Pour moi le drame à venir, c’est une guerre nouvelle génération qui ne dit pas encore son mot. Et ce serait souhaitable de neutraliser définitivement pour toujours toute l’oligarchie au pouvoir et ses réseaux d’influences.

    On ne bâtit jamais de société durable quand le court terme domine mais au contraire les germes de sa propre destruction.

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  • METZGER // 22.03.2018 à 21h59

    « Les temps ont changé. Il est possible qu’il n’y ait plus de place, et d’espoir, que pour un syndicalisme politique. Et pourquoi pas révolutionnaire. »
    Oui j’imagine bien les jeunes laisser tomber leur PS3, babillages face bouc et SMSMMS instagram pour faire un syndicalisme politique voire révolutionnaire. Et puis les retraités semi-Alzheimer brandir leurs déambulateurs. Non, les cheminots ne défendent pas les ouvriers de chantier, et le pourrissement mettra en opposition les intérêts d’une classe syndicale organisée CONTRE une autre seulement souffrante : les utilisateurs obligés. Nous en sommes là car une classe d’âge, la mienne, a sacrifié ses enfants pour son confort. Le prix du sang que vont payer les jeunes de la ‘ »génération Mitterrand » : l’intendance suivra qu’il disait…. Et ses successeurs, Mrs plus de Balsen, ont fait pire. Voilà ce qu’il en coûte. Nous avons bradé notre indépendance et les partis souverainistes sont voués aux gémonies. Rêvons, mais les faits sont têtus.

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    • RV // 24.03.2018 à 16h09

      …/… Non, les cheminots ne défendent pas les ouvriers de chantier, et le pourrissement mettra en opposition les intérêts d’une classe syndicale organisée CONTRE une autre seulement souffrante : les utilisateurs obligés. …/…

      C’est pourtant bien ce qu’ils ont fait en 1995 pour ceux qui ont la mémoire coutre.

      Ce n’est pas aux cheminots de défendre la SNCF mais biens aux usagers, à savoir les citoyens.
      La SNCF nous appartient, c’est une entreprise d’Etat.

      Demain privatisé le rail se réduira comme peau de chagrin aux lignes rentables et les prix exploseront sans parler des investissements et de l’entretien des infrastructures qui ne seront plus assurés qu’au stricte minimum.
      L’exemple de la Grande Bretagne est pourtant là sous nos yeux.

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  • BA // 23.03.2018 à 07h30

    La cote de popularité d’Emmanuel Macron au plus bas.

    Les choses ne s’arrangent guère pour Emmanuel Macron. Menant de front plusieurs réformes majeures, le chef de l’État est attaqué de toutes part. Et cela s’en ressent sur sa cote de popularité. Selon un sondage BVA diffusé vendredi, celle-ci a baissé de trois points pour le troisième mois consécutif, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis l’arrivée du chef de l’État à l’Élysée en mai 2017.

    http://www.lepoint.fr/politique/la-cote-de-popularite-d-emmanuel-macron-au-plus-mal-23-03-2018-2204877_20.php

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  • Denis // 23.03.2018 à 08h34

    “Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.”
    Jacques-Bénigne Bossuet

    « Les Français sont des veaux ! »
    C De Gaulle

    Après le lecture intégrale du textes et des commentaires, et pour passer sous les fourches caudines (cool) , force est de constater que pour éviter le mur de la réalité physique de notre monde, les premiers de cordée ont choisi la bonne méthode :
    On fonce à donf… avant la défonce!
    On ne peut changer l’humain.

    Je rappelle que l’augmentation de la population mondiale est d’environ +230 000 individus par jour, les micros problèmes des « moins que rien » (dont je fais parti,par choix) ne comptent guère.

    Bonjour chez vous.

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  • joel // 24.03.2018 à 14h50

    LAdécision européenne ouvrant la libéralisation du rail et plus généralement tous les systèmes en réseaux date de 2002, traité de Barcelone. Jospin était premier ministre et melenchon son ministre de l’enseignement technique. Ce dernier n’a pas dit un mot pas plus qu’au moment de Lisbonne, de Bologne, d’Amsterdam, de Maastricht. Je dis elà parce que ce vomi sur la cgt est directement inspiré de la France insoumise.

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  • Ribouldingue // 24.03.2018 à 21h27

    Je trouve incompréhensible les commentaires corporatistes qui voudraient que les cheminots n’auraient pas aidé les uns ou les autres, chacun se regardant le nombril. A croire que Macron paie des gens pour venir faire sa propagande sur les Crises.
    Personne n’a rien à foutre de ça en fait, le but étant de stopper Macron dans ses délires tatchériens autoritaires.
    De même je ne comprends pas que les syndicats ne fassent jamais une manif le week-end pour qu’on puisse élargir les soutiens comme le signale Lordon.
    Avec des opposants comme ici qui t’expliquent que la lutte c’est ne pas manifester et ne pas voter et des syndicats comme ceux là, on est pas très aidé, faut le dire.

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