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22.août.201822.8.2018 // Les Crises

Pas de patrons, pas de managers : la vérité derrière la façade de la « hiérarchie horizontale »

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Ils promettent au personnel l’expérience la plus enrichissante de leurs vies. Mais, depuis la haute technologie jusqu’à Hollywood, il s’agit d’une culture néo-féodale basée sur le favoritisme et la peur.

Par André Spicer

Source : The Guardian, André Spicer, 30-07-2018

Lundi 30 juillet 2018

« Nombre de jeunes employés de l’industrie des hautes technologies pensent qu’il n’y a pas de hiérarchie, que leur patron est leur pote et que le travail est un plaisir. C’est de la fiction ». Photographie : Stephen Brashear/Getty Images

Imaginez-vous travaillant pour une entreprise sans patron. Le premier jour, on vous remet un manuel à l’attention des nouveaux arrivants. Vous pouvez y lire que cela sera « la plus formidable expérience professionnelle de votre vie ». « Nous n’avons pas de hiérarchie et personne ne rend compte à personne ». Vous pouvez décider sur quels projets vous travaillez. Si vous détestez votre voisin, vous pouvez simplement aller plus loin – il y a des roues sous votre bureau pour vous y aider. L’entreprise affiche quelques curiosités intéressantes comme un salon de massage, la présence d’un économiste des plus radicaux et des voyages où tous les employés partent en vacances ensemble.

« Les secteurs qui ont le moins de règles et de règlements officiels sont souvent le théâtre de harcèlement sexuel. »

Ce n’est pas du fantasme. Cela se passe dans une société de développement de jeux vidéo appelée Valve. Basée dans une banlieue de Seattle, Valve a produit des jeux bien connus tels que Half-Life, ainsi qu’une plateforme de distribution numérique au succès colossal appelée Steam. Elle a récemment commencé à développer du matériel pour les développeurs de jeux vidéo.

En 2012, le manuel d’accueil des nouveaux employés de Valve fuite. Des articles flagorneurs sur cette entreprise unique et étonnante paraissent partout, de la BBC à la Harvard Business Review. L’économiste « maison » de Valve – Yanis Varoufakis, l’ancien ministre grec des finances – est apparu dans un podcast décrivant un système unique de gratification des employés de l’entreprise.

Depuis, l’aura chatoyante de la culture « sans patron » de Valve a commencé à pâlir. En 2013, une ex-employée a décrit l’entreprise comme ayant une « structure pseudo-horizontale ». « Il y a en fait dans l’entreprise une strate invisible constituée d’une puissante hiérarchie », disait-elle, ce qui « ressemble beaucoup au lycée ».

Aujourd’hui, cinq ans plus tard, un autre ex-employé a partagé sur Twitter ses réflexions sur une entreprise, sans la nommer, qui ressemble beaucoup à Valve. Rich Geldreich a présenté comment l’entreprise embauchait des employés, leur faisait de formidables promesses, puis les congédiait dès qu’ils n’étaient plus utiles. Il a décrit l’entreprise comme étant dirigée par des « barons » – et conseille aux nouveaux employés de s’acoquiner/faire allégeance à un de ces barons afin « d’augmenter rapidement votre niveau d’immunité vis-à-vis des purges avant le cycle de licenciement suivant ».

La description de Geldreich concorde avec certaines critiques de Valve sur le site web Glassdoor, sur lequel les employés évaluent anonymement leurs employeurs (ceci dit, beaucoup de salariés aiment cette culture de Valve). On y décrit la culture sans patron comme « seulement une façade » : « Pour réussir chez Valve, vous devez appartenir au groupe qui a le plus de pouvoir de décision et, même lorsque vous y réussissez un temps, soyez certain que vous avez une date de péremption. Peu importe à quel point vous travaillez dur, peu importe à quel point vous êtes original et productif, si vos patrons et les gens qui comptent ne vous aiment pas, vous serez bientôt viré ou poussé à partir ».

Geldreich décrit une culture de travail néo-féodale où de puissants barons exercent impitoyablement leurs caprices sur des favoris éphémères avant de s’en détourner à l’occasion de la prochaine phase de « réduction des effectifs ».

Cette incertitude endémique n’est pas propre à l’industrie du jeu vidéo. Jeffrey Pfeffer, de l’Université Stanford, souligne que de nombreux jeunes employés du secteur des hautes technologies pensent qu’il n’y a pas de hiérarchie, que leur patron est leur pote et que le travail est un plaisir. C’est de la fiction, dit Pfeffer. L’absence de règles formelles et de hiérarchie masque une structure de pouvoir informelle vicieuse. Mais contrairement aux bonnes vieilles hiérarchies, il y a peu de mécanismes de contrôle et de contre-pouvoirs dans les entreprises « horizontales ». Les « barons » influents peuvent satisfaire leurs caprices quasiment sans limites.

Les industries qui ont le moins de règles et de règlements officiels sont souvent le lieu de harcèlement sexuel. Dans un livre à paraître, Peter Fleming, professeur dans une école de commerce, souligne que la vague de scandales déclenchée par les révélations sur la prédation présumée d’Harvey Weinstein est en grande partie liée aux structures organisationnelles très souples qui régissent le fonctionnement d’Hollywood.

Tout comme les entreprises privées, le secteur public, célèbre pour sa bureaucratie, verse dans « l’horizontalité ». En lieu et place des règles, de la réglementation et des preuves, de nombreux organismes publics ont commencé à rechercher la « passion », « l’enthousiasme » et la « flexibilité ». Cela peut sembler génial, mais l’universitaire et auteur Paul du Gay prévient que cela peut mener à des résultats dangereux, voire désastreux. Par exemple, les mésaventures militaires du début du XXIe siècle ont souvent été dues à la passion et à l’enthousiasme des élus, prenant le pas sur les règles formelles et l’expertise offerte par les fonctionnaires et le personnel militaire.

L’élimination des hiérarchies formelles s’est également révélée dangereuse dans les mouvements sociaux. Après avoir passé des années dans le mouvement de libération des femmes des années 1960, la politologue américaine Jo Freeman a mis en garde contre la « tyrannie de l’absence de structure ». Bien que les structures égalitaires et démocratiques présentent de nombreux avantages, a-t-elle souligné, l’absence de structure « devient vite un écran de fumée pour les forts ou les chanceux, qui établissent sans conteste une hégémonie sur les autres ». En mettant en place des règles et des structures, vous rendez clair et transparent le fonctionnement du groupe ou de l’organisation. La leçon que Freeman a apprise au début des années 1970 a été oubliée à maintes reprises.

Les illusions d’absence de règles, de patrons et de hiérarchies sont séduisantes. Les hiérarchies peuvent être répressives, les règles peuvent être absurdes et les patrons peuvent être toxiques. Mais leur absence peut être pire.

André Spicer, professeur à la Cass Business School de Londres, est l’auteur de Business Bullshit

Source : The Guardian, André Spicer, 30-07-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Sandrine // 22.08.2018 à 08h46

« Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère »

147 réactions et commentaires

  • cording // 22.08.2018 à 08h02

    Voir le livre de Mathilde Ramadier  » dans l’enfer de la coolitude  » paru il y a environ un an.

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    • caliban // 22.08.2018 à 09h28

      Voir également les conférences d’Alain Supiot, juriste du Droit du travail. De nombreuses interventions et ses cours sont disponibles sur Youtube, le site du Collège et France Culture.

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    • Laurent // 22.08.2018 à 19h49

      Mathilde Ramadier, c’est elle :
      https://www.youtube.com/watch?v=Ct7CzeM292g

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    • Gilbert Gracile // 22.08.2018 à 22h56

      il est malheureusement difficile de faire entendre raison à ces « jeunes ». Ils ne veulent rien entendre, et prennent tout le monde de haut. Et quand ils se rendent compte de la réalité, loin de faire-face et de prendre des solutions, ils s’écroulent sur eux-mêmes dans un espèce de nihilisme. Et puis au suivant. De nouveaux naïfs viennent combler leur place, et les années passent. Le narcissisme contemporain rend très improbable un changement prochain. Même défait, l’individu moderne continue de s’accrocher à son individualisme forcené.

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      • caliban // 23.08.2018 à 15h44

        @Gilbert Gracile

        Votre discours sonne comme celui de tous les « vieux » désabusés.

        Partir comme vous le faites de l’expérience personnelle n’est peut-être pas le meilleur moyen de poser une analyse objective. « Les jeunes » ne veut rien dire, leur « nihilisme » non plus.

        Il vaudrait mieux à mon sens pour tenter de saisir une évolution dans le temps se demander :
        • c’était comment avant ?
        • s’il y a de véritables évolutions, quelles en sont les causes ?
        • quelles sont les constantes ?

        … et on s’apercevra nécessairement qu’il ne sert à rien d’incriminer les individus en les classant dans des cases. Ils sont avant tout des agents sociaux, « agis » par des forces qui les dépassent, qui nous dépassent. On peut juste essayer d’en prendre conscience 🙂

        Pour ce qui concerne l’organisation du travail, je crois que M. Supiot vise juste en parlant de changement de paradigme. Du Charlot pris dans un engrenage infernal à celui du salarié prisonnier d’un univers cybernétique.

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        • Yannis // 24.08.2018 à 16h37

          Cette insistance partout renouvelée de faire de soi-même son propre patron, une autre forme d’enfermement néolibérale (à laquelle s’ajoute la culpabilisation, si tu ne réussis pas, c’est de ta faute).

          https://lapartmanquante.com/2011/03/11/management-du-moi-%e2%80%93-la-parole-optimisee-4/

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        • Kaki // 24.08.2018 à 23h09

          Je suis assez d accord avec gilbert, dans l industrie (mais pas seulement) il y a un rien over de plus en plus important, si il y a quelque temps cela représentait 5 à 7%, désormais il s agit plus de 15 à 20% de jeunes qui se font rincer puis essorer er le pire c est qu’ a la différence de l arricle, ces jeunes partent d eux memes.

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        • lvzor // 25.08.2018 à 18h04

          « Votre discours sonne comme celui de tous les “vieux” désabusés. »

          Critiquer un discours de « vieux désabusé » (en oubliant ce que signifie le mot « désabusé ») pour prôner un discours de bille de flipper : « Ils sont avant tout … “agis” par des forces qui les dépassent, qui nous dépassent. On peut juste essayer d’en prendre conscience », — c’est un peu osé!

          Au passage, quand on « prend conscience », il est fréquent qu’on soit « désabusé ».

          Bref, à l’analyse, votre critique quelque peu véhémente voire agressive s’avère dénuée de contenu. …Une crise de macronite?

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  • Crapaud Rouge // 22.08.2018 à 08h11

    Ajoutons que l’existence d’une hiérarchie officielle n’exclut pas le jeu de baronnies mais l’atténue. Il est assez normal qu’au sein d’une entreprise certaines personnes aient plus d’influence que d’autres, et qu’elles s’associent (de façon informelle) pour peser dans le sens de leurs intérêts. Le but final est toujours le même : conserver son poste, faire virer les autres plutôt qu’être viré.

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    • Duracuir // 22.08.2018 à 08h59

      Pas seulement crapaud. La jouissance du pouvoir sur les autres est probablement un des stimulis les plus forts qui existe. Et ceci n’est pas que fonctionnelle et rationnel. Combien d’emmerdeurs dans les entreprises qui passent leur temps à dire aux autres quoi et comment faire, sans être ni compétents, ni même hiérarchiquement positionnés pour ça, juste pour le plaisir de se sentir supérieur en mettant l’autre en position d’infériorité. C’est le cancer des entreprises, mais pas que. C’est le cancer des groupes.

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      • vert-de-taire // 26.08.2018 à 15h04

        Oui une frustration qui entraine un besoin d’exister aux yeux des autres via un essai de reconnaissance voire de domination.

        Il faut dire que l’injonction du Système de se surpasser ET DONC de dépasser les autres (des incompétents voire des c… ) est difficilement évitable. Nos cerveaux imitateurs sont en permanence stimulés par l’environnement : champion de « sport, politique, nombre de produits vendus et autres images-modèles » excluant toutes autres images par leur envahissement. Le faux darwinisme imbécile (le champion prospère) sert de caution au Système. La fausse science naturelle sert de vrai raisonnement (par analogie ou sophisme) aux politiques ce qui permet d’écarter avec pseudo rationalité la moindre idée déviante : l’ancien, les grands principes humanistes et ou démocratiques, .. sont écartés ‘a priori’ comme irrationnels, puisque hors du fonctionnement méritocratique.

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      • Anonymousse // 27.08.2018 à 06h31

        J’appelle cela le syndrome du papa.

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  • SanKuKai // 22.08.2018 à 08h30

    Et moi qui pensait que, quand il n’y avait ni règles, ni controles, il y avait une sorte de main invisible implicite qui venait tout ajuster pour aboutir naturellement à l’optimum?
    Je me suis toujours demandé pourquoi les PDG/administrateurs qui demandent constament moins de régulations et de controles pour les marchés n’appliquaient jamais leur formule magique dans le microcosme de leur propres entreprises.

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    • placide // 22.08.2018 à 09h23

      Oui nous connaissons, « il est interdit d’interdire ».C’est moi le patron.

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  • Sandrine // 22.08.2018 à 08h46

    « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère »

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    • gelmad // 22.08.2018 à 10h22

      « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir ».
      J.J. Rousseau, Du contrat social, Livre I, §1.3 –

      Montesquieu ou Rousseau???????? que préférez-vous ?

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      • Duracuir // 22.08.2018 à 11h13

        Pascal conclue Justice et Force:
        « … et n’ayant pu faire que ce qui fut juste fut fort, on fit que ce qui fut fort fut juste ».

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      • gelmad // 22.08.2018 à 15h12

        En fait le choix, pour être plus terre à terre, est entre libéralisme, Montesquieu, et humanisme, Rousseau!

        Sans citer d’exemples précis il n’est pas difficile de constater que le faible a souvent quelques difficultés à faire reconnaître son droit face au plus fort.

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        • nulnestpropheteensonpays // 23.08.2018 à 09h47

          et c’est là que colt entre en jeu, en permettant à tout le monde d’être à égalité si il le souhaite

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        • Kaki // 24.08.2018 à 23h31

          Le faible aussi est quand même pas mal endormi tout l été avec sa coupe du monde, alors, moi je veux bien ces histoires de faibles de fort mais quand les gens sont heureux de la sorte, pourquoi vouloir à tout prix sauver les gens alors qu’ ils n ont pas besoin d aide, même si ceci peut être paradoxal avec le theme, ce n est pas du narcissisme ni de l égocentrisme que de vouloir vivre heureux pour soi.

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      • Papagateau // 22.08.2018 à 19h02

        Ce n’est pas Montesquieu mais Lacordaire.
        Montesquieu a écrit sur l’équilibre des pouvoirs entre puissants, pas réellement sur la protection des petits.

        Si je me rappelle bien, la loi en question rendait obligatoire au moins un jour de congé dans la semaine.

        Un truc anti-libéral (je ricane).

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      • gracques // 23.08.2018 à 07h09

        Lacordaire et Rousseau ……. Marx pour les départager ? Le droit en tant que superstructure figeant pour un temps un rapport de force toujours en évolution …..

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    • step // 22.08.2018 à 10h40

      je trouve ce dicton assez faux. Entre le faible et le fort, la liberté du fort est effectivement d’opprimer le faible, et seul la loi peut limiter cette liberté. Mais ce n’est pas parce qu’elle peux, qu’elle le fait. Bien des système de soumission iniques sont portés par le droit : Afrique du sud, israel, situation de la grêce…

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      • Duracuir // 22.08.2018 à 11h18

        Certes, mais la loi est supérieure au fort. Même au plus fort. Il peut la violer, mais il est de fait dans son tort. Et quand le fort codifie sa scélératesse dominatrice par une loi du même type, il rend public sa turpitude et permet à tout un chacun de mettre des mots sur sa scélératesse et de juger puis détruire cet édifice. De l’intérieur, ou de l’extérieur. L’abomination de l’esclavage légalisé s’est fini par une abolition. Alors que l’esclavage usuel, comme pratiqué en Mauritanie ou l’esclavage sexuel qui asservi des millions de femmes de par le monde est tout à fait vivace.
        La pourriture coloniale pétrie de loi tartufiennes pour le perpétrer a été terrassé. L’impérialisme colonialiste qui a suivi se porte on ne peut mieux. Et la France garde les mêmes notions de fructus et d’usus voire d’abusus qu’à l’époque des colonies.

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        • step // 28.08.2018 à 16h59

          c’est optimiste, mais pourquoi pas. j’ai plutôt tendance à penser qui nous faisons des cycles entre ces deux modes, codification/décodification d’une pratique relativement inchangée. Quand la pratique est à son avantage elle se codifie et se réfugie dans l’usuel en phase de reflux. La ségrégation raciale en AFS n’est plus codifiée, mais elle reste très explicite en pratique (géographiquement, économiquement). Il n’est pas dit qu’une ségragation inter-ethnique codifiée ne se mette en place en lieu et place de l’ancienne blanc/noir là bas d’ailleurs, correspondant aux lignes actuelles des tensions raciales en AFS.

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      • Micmac // 22.08.2018 à 11h39

        Il ne s’agit pas d’un dicton, il s’agit d’une phrase prononcée au XIXième siècle pour demander des lois de régulations sociales…

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    • jules vallés // 22.08.2018 à 10h59

      Euh… belle phrase, toute en théorie, mais quid des lois et de qui les font ?
      Ne pas confondre légalité et légitimité avec la justice sociale ou même christique!

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      • Duracuir // 22.08.2018 à 11h21

        Faux, quoiqu’il en soit, et quelque soit la scélératesse de la loi, de fait, elle se positionne comme supérieure au chef suprême. Elle l’encadre et le personnifie. Elle permet plus facilement de rogner les prérogatives du pire tyran et même de l’abattre en abattant sa légalité.

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        • Sandrine // 22.08.2018 à 12h05

          Pour juger de ce problème de la loi qui peut etre inique, il est important je pense de distinguer « gouvernement DE la loi »(etat de droit) et « gouvernement PAR la loi » (cas des régimes dictatoriaux comme l’URSS, l’ancien empire de Chine, etc).
          Dans le second cas, la loi est un pur instrument d’encadrement et de répression au service d’une idéologie ou d’un autocrate.
          Dans le premier cas, la loi s’impose à tous (y compris les gouvernants) et elle est acceptée par tous car, en théorie, tous l’ont choisie et approuvée (par exemple constitution votée par un corps électoral). En réalité, la différence réside dans le « tous l’ont choisie et approuvée » et dépend évidemment de ce que l’on entend par « tous ».
          La citation originelle est de H. Lacordaire. Il y a donc, à mon avis, un présupposé religieux. La loi, c’est aussi la loi de Dieu, la loi morale (que tous n’ont pas pu choisir, évidemment, mais qui est sensée être dans l’intérêt de tous)

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        • vert-de-taire // 26.08.2018 à 15h18

          OUI MAIS
          sous condition que le système judiciaire fonctionne convenablement (en conformité avec la Loi).
          Or, aujourd’hui, ici en France, cela n’est pas toujours le cas, ou dit autrement, la République ‘accepte’ de très nombreux manquement à la loi. Nos préfets prennent des arrêtés (ou autres dispositifs), régulièrement cassés mais repris immédiatement afin de les faire appliquer malgré tout !
          La loi est DE FAIT, bafouée quand elle dérange le/un « Pouvoir ».

          Ce qui permet de qualifier notre République comme étant une ‘démocrature’.

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    • Duracuir // 22.08.2018 à 11h10

      c’est vrai, mais dans les système hyper régulés ont retrouve le même problème que dans celui de l’anarchisme. L’anarchie est inévitablement source de féodalité, la sur-régulation est le monde du caporalisme. Ce qui rend la vie insupportable dans les fachismes, qu’ils soient capitalistes, communistes ou religieux.

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      • Micmac // 22.08.2018 à 11h36

        Vous voulez dire que les lois qui, par exemple, fixent un salaire minimum, interdisent le travail des enfants, ou fixent un temps de travail maximum et des congé payés rendent la vie insupportable?

        Vous devez vous sentir beaucoup plus libre depuis que Hollande et Macron démantèlent le droit du travail alors… Si seulement vos gosses pouvaient aller fabriquer des baskets en étant payés quelques centimes à la journée, que vous vous sentiez encore moins caporalisé.

        J’avoue que si je comprends parfaitement le sens de cette phrase de l’abbé Lacordère, ainsi que pourquoi elle est cité dans ce contexte de façon tout à fait opportune, le sens de ce que vous avez écrit, ainsi que plusieurs avant vous, m’échappe complètement…

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        • Duracuir // 22.08.2018 à 12h29

          Excessif et hors sujet.
          Si vous n’êtes pas capable de comprendre ce que vous lisez, merci de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas écrit. Maintenant, relisez tranquillement mon post et vous n’y verrez nullement une critique d’un système légal, bien au contraire. Mais il arrive un moment où l’excès de règles(légales et ou morales) se caractérise par un caporalisme généralisé. Si vous lisez plus haut mes autres posts(autrement qu’en diagonale) vous verrez par vous même que je suis un ardent légaliste.

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          • Micmac // 22.08.2018 à 13h39

            Vous étiez en queue de liste, je n’allais pas répondre à tout le monde.

            Il n’est question nul part de réglementation excessive dans le texte, bien au contraire, c’est vous qui l’amenez ici avec d’autres commentateurs, comme pour détourner l’attention de problèmes bien réels. C’est bien vous (avec d’autres) qui drainez la discussion hors sujet en amenant la « caporalisation » d’une réglementation excessive dans la discussion, alors qu’il ne s’agit bien évidemment pas d’un danger immédiat dans nos sociétés en ce qui concerne les rapports hiérarchiques au travail, bien au contraire. Vous entrez dans le champ théorique pour ne pas parler de la réalité, qui est le sujet du texte.

            J’ai toujours trouvé la phrase de Lacordère très, très bien vu quand on l’applique aux droits sociaux et économiques, et c’est bien dans ce contexte qu’elle a été prononcée, et qu’elle a été cité. Je ne suis ni excessif, ni hors sujet : Lacordère dénonce les conditions sociales du XIXième siècle. Mais vous associez (avec d’autres) cette phrase à une réglementation excessive. C’est bien ce que vous avez écrit. Vous avez peut-être été maladroit, mais c’est bien ce que je lis. Donc oui, ça m’énerve, et donc je réponds.

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    • MDacier // 22.08.2018 à 12h21

      Magnifique citation souvent reprise … mais rarement remise dans son contexte.

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      • Leterrible // 22.08.2018 à 12h51

        A titre anecdotique, peut-être prendre connaissance de cette diatribe..et aussi(voire surtout..) des commentaires :
        https://www.contrepoints.org/2012/03/31/75382-pour-en-finir-avec-la-celebre-citation-de-lacordaire

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        • Micmac // 22.08.2018 à 14h10

          Il s’agit à nouveau d’une tentative de la Secte Libérale de changer l’histoire… Tous les liens pointent sur cet amas de sottises hilarant qu’est wikilibéral. Ce texte tourne assez naïvement autour du pot pour finir par énoncer quelques mensonges :

          1) Lacordère prononce bien cette phrase dans un contexte social, et elle dit parfaitement ce qu’on lui fait dire, puisqu’il dénonce le travail le dimanche. Il demande donc bien une réglementation du droit du travail, et dénonce bien les dangers de l’absence de réglementation.

          2) Lacordère serait libéral parce qu’il se définissait comme catholique libéral… Comme si le mot « libéral » avait le même sens au XIXième siècle, sous la Restauration…

          3) La mauvaise interprétation de l’auteur de sa dernière citation de Lacordère est assez comique. On dirait vraiment qu’il est honnête, mais ne veut comprendre que ce qui l’arrange. Le « droit mobile », c’est l’arbitraire. Lacordère ne dénonce pas la loi en général, il dénonce l’arbitraire (celui du monarque ou de la majorité), une sorte de droit de circonstance qu’il appelle le « droit mobile », et défend ce qu’on appelle aujourd’hui l’État de droit (le « droit inviolable »), qui protège autant la minorité que la majorité. C’est pourtant facile à lire…

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  • Duracuir // 22.08.2018 à 08h55

    Quand on se souvient que la loi et la règle protège surtout le faible. Quand on se rappelle que de tout temps le gros capital n’a pas d’allié objectif plus précieux que les anarchistes.
    Si j’étais catho, je dirais que tout ceci est d’essence satanique. Dans le sens premier du terme, non pas un démon à corne, mais quelque chose de très séduisant qui, en fait, nie la racine même de l »humanité.
    Toute notre époque est sur ce schéma, séducteur et à rebours des vrais valeurs essentielles humaines. Historiquement, toutes ces époques ont très mal fini avec des retours terribles des bâtons de « l’ordre moral » avec tous les abus qui en découlent.
    Citoyens, levons nous, nous allons finir esclaves par nos chimères ou dominés par des religieux fous et assez forts pour prendre le pouvoir du machin.

      +17

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    • Donnot // 22.08.2018 à 17h24

      Il y a quelques années, à la télé. Un moine bourguignon exorciste et un jeune journaliste à l’air moderne.
      Mais vous croyez au diable?
      Vous ne regardez pas le journal télévisé.

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      • Duracuir // 22.08.2018 à 23h14

        Non, définitivement non, je ne crois pas en la vision chrétienne et particullièrement protestante US du diable.
        Je crois au diable dans l’acception originel du terme. J’entends, Satan, qui n’est jamais qu’un nom propre pour dire « le tentateur ». J’entends Satan comme une entité abstraite qui serait comme la somme de toutes les faiblesses humaines, égoïsme, lâcheté, paresse, avidité, orgueil, cruauté et autres. Pas du tout comme ce qu’en on fait les chrétiens, et particulèrement les protestants, une espèce de Dieu bis représentant le « Mal ». Pour mémoire, Jésus n’utilisais pas le mot araméen « mal » mais « mauvais », nul jugement de valeur de bien et de mal dans ses sentences, simplement un avis sur ce qu’il considérait comme bon ou mauvais. D’ailleurs, la vraie traduction du « notre père », visible dans la Bible de Jerusalem, ne finit pas par « délivre nous du Mal », mais « délivre nous du Mauvais ».

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    • Gilbert Gracile // 22.08.2018 à 22h48

      les anarchistes sont effectivement les meilleurs alliés du capitalisme. Ils militent pour détruire toutes les « entraves », c’est à dire les barrières, les structures et les règles. Et une fois que cette piétaille idéaliste a ouvert la route, le rouleau-compresseur capitaliste passe derrière pour récolter le fruits. …Mais ça va plus loin que cela. Les anarchistes ne sont pas des révolutionnaires ayant un objectif et une stratégie. Leur vocation (quasi hystérique) est de détruire sans-discernement toute « hiérarchie » sous leur yeux. Comme ils peuvent difficilement nidifier dans la police, ils nidifient dans les mouvements contestataires ! C’est lâche mais plus facile. Et le résultat est toujours le même. Et le pire, c’est que quand ils foutent en l’air un mouvement, ils ont le sentiment du devoir accompli ! Les anarchistes refusent même la hiérarchisation intellectuelle, ce qui rapproche leur langage de l’anomie totale, car le langage consiste structurellement à hiérarchiser (ne serait-ce que pour faire des phrases grammaticalement). Ils correspondent idéalement au capitalisme qui ne veut pas « faire de hiérarchie » entre un fast-food et un plat sain (par exemple). Ou pas de hiérarchie entre se droguer ou être en bonne santé. etc. Les exemples ne manquent pas. Hors, on sait précisément que c’est la hiérarchie qui permet à l’homme de s’extraire de l’anomie et de la tyranie des médiocres. Mais c’est aussi pour cela que l’anarchisme a un grand succès chez les médiocres : car c’est leur planche de salut et leur couronnement narcissique. Bien sûr, tout cela termine dans l’anecdotique le plus total, ce qui contribue largement à favoriser la société capitaliste installée.

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      • herve_02 // 23.08.2018 à 11h13

        « Hors, on sait précisément que c’est la hiérarchie qui permet à l’homme de s’extraire de l’anomie et de la tyranie des médiocres »

        [modéré] À mettre en rapport avec le paradoxe de Peter qui montre que la hiérarchie favorise le pouvoir des médiocres. Il n’est que voir le système des partis politiques.

        L’anarchie cherche à détruire la dictature de la majorité et propose l’unanimité comme seul moyen, d’apporter un changement. Cela occulte effectivement les problématique de grands nombres, mais le pitch de l’anar est de petites cellules locales qui mandatent une personne à aller voter tel truc (il est un représentant et non un décideur) à l’échelon supérieur. et d’échelon supérieur en échelon supérieur..

        Bien entendu cela nous fait sortir du cadre du management agile ou on expérimente en direct sans grandes réflexion ou nous garde de l’élu au pouvoir christique qui met en œuvre sa vision, son prOOOOJet et détruit la société et son modèle social au nom d’un meilleur qui viendra peut être si tout se passe bien et que les conditions sont réunies… mais qui en attendant massacre une grande partie de sa population.
        [modéré]

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  • DUGUESCLIN // 22.08.2018 à 08h55

    Une entreprise ne peut fonctionner sans règles et une direction. Sinon chacun fait ce qu’il veut.
    La meilleure formule est peut-être l’association. Les employés seraient sociétaires et pourraient décider ensemble en assemblée générale. Même si cela n’empêche pas les dissensions, il existe au moins un intérêt commun qui est la réussite de l’entreprise dont les revenus des sociétaires dépendent. Ce qui reviendrait à dire que les bénéfices seraient partagés entre tous les travailleurs associés après déduction des frais et d’une caisse prévisionnelle de financement avec des banques elle-mêmes associatives.
    Une sorte de collectivisme dans un système de libre entreprise.
    Avantages et inconvénients? A débattre.
    Dans le système actuel, les bénéfices profitent aux actionnaires non travailleurs.
    Un système associatif permettrait aux associés travailleurs de profiter eux-mêmes des bénéfices qu’ils ont eux-mêmes produit au seing de leur entreprise.
    Les financiers ne pourraient plus faire du fric avec du fric (sans travailler ni créer) en profitant du travail et de la créativité des autres.
    Et si les financiers ne peuvent plus s’enrichir sur le dos des autres, ils ne peuvent plus non plus dominer et soumettre le monde.
    Ça fait du bien un peu d’utopie.

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    • DUGUESCLIN // 22.08.2018 à 09h09

      Les islandais n’ont-ils pas réussi à profiter eux-mêmes de leur travail et de leurs ressources en se débarrassant des banquiers véreux? Leurs revenus ne sont-ils supérieurs aux nôtres?

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    • Loxosceles // 22.08.2018 à 09h48

      Dans la pratique, pour l’avoir vécu plusieurs fois en contexte associatif, l’intérêt commun fait très vite place à des intérêts particuliers, qui peuvent être par exemple favorisés par une perception subjective des véritables buts de l’association, et de l’usage que certains veulent en faire… pour leur intérêt personnel ou celui de leur groupe. J’ai vu par exemple des gens se servir d’une association pour faire la promotion de leurs objectifs personnels en pervertissant juste ce qu’il fallait des objectifs de l’association… On pourrait objecter que cela aurait pu être évité par une plus grande précision des statuts de l’association, mais on revient alors au point central de l’article : on renforce les règles pour éviter des libertés mal employées dans des jeux de pouvoir qui surviennent presque nécessairement quand les humains se retrouvent dans un collectif quelconque.

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    • Pinouille // 22.08.2018 à 10h06

      « Une sorte de collectivisme dans un système de libre entreprise.
      Avantages et inconvénients? A débattre. »
      C’est un sujet qui revient de temps en temps sur ce site.
      Il serait en effet intéressant d’étudier les diverses expériences de production collectiviste. Il y en a eu de nombreuses dans l’histoire.
      Je suppose que si ce type d’organisation avait montré son efficacité (compétitivité par rapport aux structures actuelles), elles seraient toujours nombreuses et florissantes aujourd’hui. Or apparemment non.
      Le peu d’écho que j’en ai eu a tendance à montrer que la solidarité ne tient pas: une partie de la population ne joue pas le jeu, ce qui dissuade l’autre de persévérer dans l’effort.
      Amha à mettre en relation avec le commentaire de Sandrine ci-dessous.
      Tout contre exemple est bienvenu.

        +2

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      • Fulsi // 25.08.2018 à 16h45

        Les coopératives agricoles fonctionnent comment ça et je ne pense pas qu’elle soit en voit de disparition.

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        • vert-de-taire // 26.08.2018 à 18h49

          certaines coopératives agricoles fonctionnent, d’autres sont des lieux de coercitions.
          Avec en prime la quasi impossibilité de la quitter – comme pour le banquier chez qui on a des dettes ..

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    • Genuflex // 22.08.2018 à 10h14

      C’est d’une coopérative dont vous parlez, pas d’une association. Et cela se rapproche même d’une CAE, Coopérative d’Activité et d’Emploi.
      Mon expérience de la CAE est que c’est une organisation très émancipatrice pour un ancien salarié. Je pense que ce modèle est une bonne défense face au capitalisme des plateformes et aux non-statuts d’auto-entrepreneur.
      On y arrive à conjuguer intérêt particulier, et intérêt collectif, en se mettant bien d’accord sur les règles que l’on se fixe. Si l’on ne trouve pas de règle commune, chacun fait les choses comme il l’entend, de manière indépendante.
      Comme tout exercice démocratique, cela demande de l’écoute, du temps, et de considérer que l’autre à raison de penser ce qu’il pense, et toute légitimité à choisir ce qu’il veut faire dans sa vie et son activité. Lorsque un projet commun est lancé, y adhère qui veut, on se let d’accord sur les règles de fonctionnement, et on les fait respecter. Les rôles tournent, le chef, n’est pas un chef, mais plutôt un pilote, et on peut être pilote d’un projet et simple producteur de travail dans un autre. Les décisions se construisent au fil des besoins et des projets.
      Entièrement d’accord avec le fait que l’absence de structure claire favorise les dérives. L’article de Jo Freeman me semble limpide sur ce sujet, et confirme mon expérience.

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    • Duracuir // 22.08.2018 à 12h35

      Dans son fameux projet de réforme constitutionnel de 69, de Gaulle avait justement prévu un point absolument explosif et révolutionnaire, carrément révolutionnaire. Ce qui est amusant c’est que la presse n’a JAMAIS évoqué ce point pour en justifier l’hostilité dont il a fait preuve. On préfère parler de régionalisation et de fin du Sénat. Mais le point révolutionnaire est que de Gaulle, convaincu que le système socialiste était voué à l’échec et prévoyant toutes les dérives actuelles du capitalisme, voulait que le salariat ENTRE DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATIONS DES SOCIETES avec droit de vote conséquent. Le salariat de l’entreprise et non pas les représentants syndicaux des entreprises. Moralité, ce projet eu droit à l’hostilité forcenée de la droite pompidolienne et surtout de la gauche qu’on privait ainsi de son élevage d’opprimés. A l’époque, mon père, pourtant coco plutôt pur, avait été écoeuré par son parti et la gauche en général(il n’attendait RIEN de la droite) et à partir de 69, il a jeté sa carte et n’a plus voté à aucune élection.

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      • Larousse // 22.08.2018 à 16h01

        Le système « socialiste » – d’économie dirigée a dit son dernier mot en 1989-91 pour la production de biens courants et intermédiaires, mais face aux défis de l’environnement, aux grands investissements d’infrastructures (régulation énergies et transports), aux nécessités technologiques et scientifiques pour mieux soigner l’Homme, aux impératifs de régulation et de récession démographiques (selon les pays), un autre système anti-capitaliste ou « alter-libéral » est en vue ; les pays qui le choisiront n’auront pas à envier les autres.
        De Gaulle n’a pas cherché à voir Tito particulièrement ! Il aurait dû : le mode « coopérative » avec une hiérarchie consultant et une souplesse ça marche (avec des gens intelligents)

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  • chokk // 22.08.2018 à 09h02

    Cet article m’a tout de suite fait penser à la structure du parti En Marche, qui a fait croire à une parfaite horizontalité alors que tout le monde sait que c’est une poignée qui dirigeait et dirige aujourd’hui. Je ne connais pas assez le fonctionnement de la FI pour juger si le cas est similaire.
    Cela remet également en cause les organisations anarchiques puisque d’après la morale anarchiste de Kropotkine (qui ne représente pas tous les courants, bien sûr), les hommes sont naturellement bons et s’entraident spontanément lorsqu’ils sont placés hors des structures aliénantes. Des expériences anarchistes l’ont montrées, cet article décrit l’inverse.
    Le problème réside peut-être dans l’apprentissage de l’insoumission.

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    • Sandrine // 22.08.2018 à 09h20

      Sans doute que la clé se trouve dans la taille des groupes en question.
      J’ai lu quelque part que au delà de 150 personnes, un groupe a besoin d’une structure répressive (police, état) car le contrôle inter-personnel (auto-contrôlé +contre des membres les uns sur les autres) ne peut plus fonctionner.
      Pierre Clastre je crois à décrit ces phénomènes.

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      • chokk // 22.08.2018 à 09h42

        La taille joue effectivement un rôle. Dans « L’entr’aide, l’autre loi de la jungle », Pablo Servigne décrit plusieurs granularités organisationnelles et leur mécanisme social qui vont du groupe (réciprocités chaudes) aux institutions (réciprocités froides). Les secondes semblent indispensables avec des groupes trop important.

        Mais la nécessité de l’individu joue aussi. Darwin décrivait la compétition naturelle en observant un milieu abondant (les tropiques) tandis que Kropotkine décrivait la coopération naturelle en milieu difficile (Sibérie). Dans un cas la coopération n’était pas nécessaire à la survie, dans l’autre cas, si.

        Quel intérêt l’individu a-t-il à la réussite du groupe ? Si c’est seulement l’argent, ça ne suffit pas toujours…

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      • Alfred // 22.08.2018 à 10h59

        Effectivement. 150 personnes étant le concensus mondial sur le nombre maximal de personnes avec qui l’on peut avoir de vrai relations interpersonnelles suivies et simultanées. Au delà de ce nombre les gens deviennent des inconnus.
        Dans l’histoire on retrouve cette limite (entre 100 et 150) dans ne nombreuses cultures. Que ce soit des tribus et clans qui se scindent ou des structures militaires cohésives.

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        • Ando // 22.08.2018 à 12h29

          Effectivement.. Les sotnias cosaques en sont un exemple parmi d’autres (sotnia vient de сто : 100).

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      • Bibendum // 22.08.2018 à 14h06

        Le nombre de Dunbar est le nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable. Cette limite est inhérente à la taille de notre cerveau impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures, le néocortex.

        Ce nombre est estimé par l’anthropologue britannique Robin Dunbar entre 100 et 230 personnes1 et a une valeur admise en pratique de 150 personnes2,3,4.

        Ce nombre provient d’une étude publiée en 1992 par le chercheur Robin Dunbar5. Dans cette étude, il analyse la taille du néocortex de différents primates et la compare au nombre d’individus de leurs groupes respectifs. Il a ainsi extrapolé ses résultats afin de déterminer un nombre maximum pour la taille d’un groupe d’humains. Ce nombre ne devrait donc théoriquement pas dépasser 150 individus. Au-dessus de ce nombre, la confiance mutuelle et la communication ne suffisent plus à assurer le fonctionnement du groupe. Il faut ensuite passer à une hiérarchie plus importante, avec une structure et des règles importantes (on le voit par exemple à l’échelle d’un pays et de son gouvernement).

        Dunbar indique par ailleurs que le langage que nous avons collectivement développé joue un rôle important dans notre capacité à entretenir des relations sociales avec environ 150 personnes. En effet, le fait de pouvoir parler à plusieurs individus simultanément permet d’établir des rapports efficaces et durables entre nous tous. En l’absence d’un tel outil de communication collective, chacun d’entre nous passerait la moitié de son temps à entretenir individuellement chacun de ses liens sociaux.

        Différentes études ont retrouvé des résultats proches du nombre de Dunbar dans le comportement des utilisateurs de réseaux sociaux sur Internet, en particulier sur Twitter6 ou Facebook7.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Dunbar

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        • herve_02 // 23.08.2018 à 11h28

          Enfin, je trouve que le saut entre « on ne peut pas agir directement avec plus de 150 personnes » (théorie poussée par une approximation d’un volume cérébral entre différente espèces) et « il faut une hiérarchie » est un saut quantique.

          On peut tout à fait nommer des représentants avec mandat impératif sur un sujet particulier par groupe de 150 formant un autre groupe de 150 qui peut nommer… et en 4 groupes successifs on gère une population à l’échelle d’un continent.

          Les points important à comprendre c’est :
          – le représentant à un mandat impératif, il porte la parole du groupe et non la sienne
          – son mandat est révocable à tout moment (et pas de vote secret)
          – il n’est représentant que sur un seul sujet et représenté sur tous les autres.

          Bien entendu cela implique pas mal de choses :
          – Que les gens travaillent pour leur système social ( gratuitement, en échange de l’appartenance au groupe)
          – que les gens soient éduquées , double bénéf : le système se doit de fabriquer des gens éduqués plutôt que des crétins.

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          • Sandrine // 24.08.2018 à 10h31

            La question de la taille du groupe est surtout importante pour déterminer la nécessité ou nom d’un Etat (et de ce qui en découle, administration, police, tribunal, etc.). L’existence du mandat représentatif ne supprime pas la nécessité de l’État (au contraire…).
            Dans cette optique, l’éducation ne change pas non plus vraiment les données du problème. La nécessité d’activités de police dans un grand groupe (+de 150 personnes) ne tient pas au fait que les gens seraient des crétins ou des ignares, mais au fait que l’être humain, meme « éduqué » dans le plus totalitaire des systèmes, est toujours potentiellement capable de ruse, de tromperie et de transgression des normes… Or au-delà de 150 personnes (parait-il), la capacité de connaissance inter-personnelle ne serait plus suffisante pour générer un auto-contrôle spontané des membres du groupe les uns sur les autres (ce qui génère perte de confiance et dissensions)

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            • Wakizashi // 24.08.2018 à 12h40

              Juste pour info, l’entreprise Gore dont on parlait prend en compte le nombre de Dunbar en limitant la taille de ses sites à 150 personnes. Dès que ce nombre est dépassé, ils divisent le site en 2, le but étant justement que chaque salarié puisse être en relation avec tous les autres membres du site afin d’éviter le recours à une structure hiérarchique.

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            • Sandrine // 24.08.2018 à 14h42

              Intéressant.
              Pour autant, il y a un biais (je ne sais pas si les dirigents de Gore en sont conscient).
              Chacune de ces unités est reliée avec les autres, et ce qui génère nécessairement une structure surplombantes( un peu comme avec un bataillon est formé de plusieurs compagnies d’environ 100 personnes).

              Deuxieme biais : chaque salarié est théoriquement membre d’une famille, dont les intérêts transcendent potentiellement l’intérêt de l’entreprise.

              La situation est donc très différente de ces société sans Etat qui ont été décrites par les ethnologues

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            • vert-de-taire // 27.08.2018 à 10h18

              Il existe aussi un phénomène contre cette limitation à de petits groupes.
              C’est l’impossibilité de changer de point de vue.
              Au sein d’un petit groupe, chaque évènement est individualisé, attribué à une personne, donc chacun sait ou peut savoir tout d’autrui.
              La liberté de pensée se réduit dès lors que se contredire ou changer d’orientation revient à se déjuger, voire à déstabiliser le groupe. Nos rapports sociaux (héritage évolutif) nous déterminent et par là nous enferment. Il faut partager énormément de temps et de souplesse intellectuelle pour optimiser un fonctionnement de petit groupe.
              voir les succès de l’urbain versus du village.
              L’organisation sociale (la vie en société) est en déséquilibre en permanence reconstitué.
              Comme tout le vivant.

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  • Sandrine // 22.08.2018 à 09h12

    L’article fait un parallèle entre la recrudescence du harcèlement et la nouvelle idéologie managériale du « pas de frontières, tous copains ». « Pas de frontières » se dit aussi « pas de limites ». Pas de limite au désir, pas de limite à l’emprise, donc. Comme aurait dit Pierre Legendre, c’est le principe démocratique qui se trouve ainsi asservi au fantasme -aux fantasmes des plus puissants, cela va sans dire.
    Mais la référence au féodalisme médiéval n’est pas adaptée : les barons de l’époque avaient un horizon spirituel qui limitait leurs appétits et orientait leur action dans un sens d’harmonie sociale. Aujourd’hui, l’horizon spirituel ne va généralement guère plus loin que : « chacun pour soi et sauve qui peut »

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    • placide // 22.08.2018 à 09h29

      Pierre Legendre n’est pas encore décédé ,c’est un auteur qui fait réfléchir et aide à comprendre.

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    • Pinouille // 22.08.2018 à 10h21

      « Pas de limite au désir, pas de limite à l’emprise, donc. »
      Vous élaborez votre conclusion en faisant référence à une maxime tout en en éludant la moitié: « tous copains ».
      Se faisant, vous lui faites dire ce qu’elle ne dit pas.

      Maxime qui me fait penser à une autre: « liberté, égalité, fraternité ». Chaque mot compte: complémentarité.

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      • Sandrine // 22.08.2018 à 11h27

        copain, ami ou frère, ce n’est pas la meme chose.
        La « fraternité » de la devise française fait à mon avis référence à la morale (chrétienne) que le citoyen est sensé avoir intégré plus ou moins consciemment (par le biais de l’éducation, de la culture ambiante); cette fraternité était en effet pensée par les révolutionnaires de 89 comme la condition (le cadre) de l’exercice de la liberté et de l’égalité – elle en est l’horizon spirituel.
        Si on avait remplacé le mot « fraternité » par « amitié », le présupposé moral aurait été moins fort, en tout cas moins lié à la spiritualité chrétienne. On choisit ses amis, on ne choisit pas ses frères… L’amitié est élective, sélective; la fraternité est universelle et inconditionnelle.
        Quant à remplacer fraternité ou amitié par « copinage », on voit tout de suite ce que ça implique ( les copains et les coquins…). L’amitié suppose respect, réciprocité, admiration et surtout durée; le copinage n’est qu’une communauté d’intérêt qui peut se briser à tout moment.

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        • Pinouille // 22.08.2018 à 11h48

          J’entends bien et partage en grande partie votre propos.
          Mais je me permets d’attirer votre attention sur la différence entre identifier les limites d’une idéologie (elles en ont toutes) et créer de toute pièce, en tordant les concepts, une interprétation biaisée d’une idéologie.
          En l’occurence, dans l’esprit de cette maxime, copain n’a rien à voir avec copinage.

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          • Sandrine // 22.08.2018 à 12h17

            Je ne comprends pas bien en quoi mon interprétation biaise la maxime de départ (qui d’aileurs est pure invention de ma part pour qualifier les nouvelles méthodes de management décrites dans l’article)

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            • Pinouille // 22.08.2018 à 14h19

              Erf, vous m’avez eu.
              Je pensais que cette maxime était tirée de l’article…
              Au temps pour moi.

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  • Wakizashi // 22.08.2018 à 09h19

    Contrairement à la teneur de l’article, il existe tout de même certaines pratiques « managériales » (je déteste ce mot) nouvelles et en rupture avec le modèle pyramidal classique, en général nommées « management circulaire », qui vont dans le bon sens (à mon avis). Elles sont plus horizontales, elles se rapprochent du réseau. Un bon exemple est l’entreprise Gore : les employés décident en effet eux-mêmes de leur poste, sur quoi et avec qui ils vont travailler.

    La conséquence s’est avérée double : d’abord il semble qu’y travailler soit réellement agréable pour les salariés, notamment parce que leur créativité est plus stimulée, ce qui est beaucoup plus valorisant que les entreprises classiques, où les salariés sont de plus en plus corsetés par les procédures et l’administratif. D’autre part les résultats de ses entreprises sont en général bien meilleurs ; par exemple Gore a inventé le Gore-Tex, qui est une matière révolutionnaire, et aussi… un nouveau type de corde de guitare ! Bref 2 éléments appartenant à des domaines sans aucun rapport l’un avec l’autre, ce qui est bien évidemment dû à cette façon de laisser la créativité des gens s’exprimer.

    Il y a pas mal l’autres exemples du même type, et je crois qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain : autant je rejette radicalement le capitalisme et la notion-même d' »entreprise » (ça m’horripile qu’une organisation quelconque puisse être considérée comme plus importante que n’importe quel être vivant), autant je refuse le manichéisme : quand une évolution est positive, quand bien même émane-t-elle du milieu de l’entreprise, il faut pouvoir le dire.

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    • Sandrine // 22.08.2018 à 09h46

      « Cela m’horripile qu’une organisation quelconque puisse être considérée plus importante que n’importe quel être vivant ».
      Comme le montre l’exemple des « enfants sauvages », l’homme n’est pas grand chose sans le soutien du groupe dans lequel il a vu le jour et son existence n’a pas plus de dignité ni de valeur que celle de n’importe quelle bactérie. C’est le groupe qui confère de la dignité à ses membres; sans le groupe, pas de dignité de la personne humaine – uniquement la loi du plus fort.

      « les employés décident eux-meme de leur poste »; ah bon?! Meme l’employé qui récure les chiot*es? Mais sans doute ce genre de taches subalternes est confié à des entreprises prestataires. C’est la grande mode des entreprises hi-tech, « se recentrer sur son cœur de métier », les activités nobles et profitables; le reste est délégué à des sous-entreprises, qui sous-emploient des sous-employés sous-payés…

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      • Loxosceles // 22.08.2018 à 10h03

        Je crois que ce que la notion d’entreprise met en péril, ce n’est pas seulement la dignité, mais bien jusqu’à la survie… C’est ce qui arrive quand une entité impersonnelle prend le pas sur les individualités dont elle dépend… Et c’est là où je suis assez d’accord avec le commentaire de Wakizashi. Lorsqu’une entreprise qui « fait vivre » des milliers de personne mobilise des intérêts qui se moquent complètement de celui de ceux qui la composent, cela devient une forme d’aberration. C’est bien sûr un sujet largement traité dans l’art humain contemporain, à commencer par exemple par Chaplin : « Les temps modernes », où la machine prend le pas sur ceux qui la font fonctionner.

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        • Pinouille // 22.08.2018 à 11h02

          « cela devient une forme d’aberration. »
          Certainement.
          Qu’est ce qui fait que ce type d’aberration subsiste? Un fort chômage qui deséquilibre le rapport de force entre employeur et employé.
          Dans le cas contraire, les entreprises prendraient mieux en compte le bien-être de leur personnel pour garder les compétences.
          Le reste est secondaire.

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        • Wakizashi // 22.08.2018 à 11h36

          Oui, normalement c’est l’économie, et donc les entreprises, qui devraient être au service de l’homme. Or nous vivons dans une société où c’est exactement l’inverse qui se produit. L’être humain (et plus globalement les animaux et toute la nature) n’est rien, tout ce qui compte, ce sont les entreprises, c’est que l’économie se porte bien.

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          • JBB // 22.08.2018 à 19h53

            On a jamais été aussi nombreux sur terre et pourtant on a jamais vécu aussi confortablement et longtemps partout dans le monde. Et tout ça grâce aux entreprises que vous détestez ( presque ) tous ici.

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            • Vjan // 22.08.2018 à 20h22

              @JBB, grâce aux entreprises ou grâce au génie humain millénaire, que certains entrepreneurs ont accaparé, breveté et capitalisé (pour certains de façon héréditaire) ?
              Qu’en serait-il d’Apple aujourd’hui sans les petits gars qui ont inventé la roue ?
              L’exemple est extrême mais la question est sincère.

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            • JBB // 22.08.2018 à 20h55

              @Vjan Apple n’existerait pas si on avait pas decouvert avant la roue, le feu, l’électricité, les ondes électromagnétiques, les microprocesseurs… Chaque innovation entraînant les autres.

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            • Wakizashi // 22.08.2018 à 21h25

              Pour reprendre ce que dit Vjan, la question qui se pose est de savoir si toutes les « richesses » produites qui permettent le confort auquel vous faites allusion l’ont bien été grâce aux entreprises. N’importe quelle organisation humaine regroupant les mêmes cerveaux, les mêmes travailleurs, n’aurait-elle pas pu aboutir aux mêmes résultats ? Le capitalisme a tendance à s’auto-octroyer des lauriers pour des réalisations dans lesquelles il n’est pour rien.

              L’innovation n’a pas attendue le capitalisme ; la science n’a pas attendue le capitalisme ; il suffit d’ailleurs de faire un peu d’épistémologie pour constater que le mot « capitalisme » n’apparaît nulle part dans les causes ayant menées au progrès scientifique et technique.

              Pendant la guerre froide, les Russes communistes ont d’ailleurs battu les Américains capitalistes dans la course à l’espace, en étant les premiers à mettre un satellite en orbite. (Je précise à toutes fins utiles que je ne suis pas plus communiste que capitaliste…)

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            • Thierry Tacite // 23.08.2018 à 07h52

              En parlant de confort et de richesse, si vous faites allusion au pays les plus pauvres où le revenu du paysan est passé de 1$ par jour à 3$, notamment grâce au passage d’une agriculture vivrière à une agriculture où le paysan vit des fruits au sens propre, il s’agit d’une illusion.
              Avec 1$, le paysan était certes pauvre, dépendait directement de la la communauté à laquelle il appartient et à une entraide directe, mais il mangeait et n’était pas endetté.
              En abandonnant l’agriculture vivrière sous la pression d’entreprise à qui il vent sa production, il gagne certes plus sur le papier, mais paie plus aussi (assurances obligatoires, prêts divers pour acheter les semences, les outils, achat de la nourriture qu’il ne produit pour lui et les siens). Cela fait de la croissance et augmente le pib du pays et appauvrit le paysan encore un peu plus. Il ne gagne plus 1$ par jour. Il est endetté. Il s’agit d’une illusion de richesse et d’une perte réelle d’autonomie sans pour autant de gains de confort réel.

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      • Wakizashi // 22.08.2018 à 11h32

        « l’homme n’est pas grand chose sans le soutien du groupe dans lequel il a vu le jour et son existence n’a pas plus de dignité ni de valeur que celle de n’importe quelle bactérie. »

        Que l’homme ne puisse pas (ou presque) survivre sans le groupe est une chose ; le jugement de valeur sur l’existence et la dignité en est une autre. Qui décrète de la valeur d’un être vivant ? Comment se mesure-t-elle ? Ca me fait penser à Macron parlant de « ceux qui ne sont rien ».

        Pour moi, le simple fait d’être un être vivant est amplement suffisant pour qu’il ait droit à toute la considération du monde, jusqu’au moindre papillon ou brin d’herbe, parce que la vie en soi est d’une valeur infinie. Quant à la dignité, ses plus beaux représentants en sont justement les animaux à mes yeux, qu’ils soient en groupe ou solitaires. La dignité des êtres humains, il y aurait beaucoup à dire… Au passage, sans les bactéries vous ne pourriez pas digérer, vous pourriez les remercier.

        « ah bon?! Meme l’employé qui récure les chiot*es? »

        Je ne sais pas, mais quel rapport avec la choucroute ?

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        • Sandrine // 22.08.2018 à 12h44

          « Quel rapport avec la choucroute » il me semble que je réponds à la partie de votre message que j’indique entre guillemets, non?
          Mais bon, apparemment ma réponse n’était pas assez explicite : je voulais souligner que la division du travail extrême que nous connaissons dans nos sociétés avancées génère l’existence de « métiers » particulièrement rébarbatifs et déshumanisants (travail à la chaîne par exemple). Donc, qu’une entreprise prétende que chez elle chacun peut choisir son poste en fonction de sa créativité me fait – pardonnez-moi- doucement rigoler. Ca marche peut-être pour l’élite des ingénieurs, mais pour les autres…

          Sinon, sur la première partie de votre message : je comprends votre approche qui est probablement motivée par beaucoup de générosité et de grandeur d’âme (une variante vitaliste du « qui suis-je, moi, pauvre pécheur » des chrétiens).
          Pour autant, je pense qu’elle est totalement aveugle à la réalité et qu’elle même lourde de très grands dangers.
          Cher Wakizashi, votre dignité imprescriptible d’être humain n’existe que parce que d’autre humains (c’est à dire les êtres qui appartiennent au même groupe que vous) vous accordent cette dignité.
          De même la dignité du poisson rouge ou de la bactérie n’existe que parce que vous (et les autres humains) daignez la leur accorder…
          Oublier cela, c’est ouvrir la porte à la barbarie et au meurtre de masse.

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          • Wakizashi // 22.08.2018 à 15h45

            @ Sandrine

            Je suis bien d’accord avec vous sur le constat général (en gros, la déshumanisation et l’aliénation propres au monde du travail pour la grande masse des salariés). Mais sous un prétexte non avéré (qui nettoie les toilettes chez Gore ?), je trouve que vous disqualifiez un peu vite ce cas particulier (qui n’est qu’un exemple), qui plus est sans forcément le connaître. Le tout mâtiné d’un tantinet de manichéisme : l’élite des ingénieurs d’un côté, les agents d’entretien de l’autre…

            Pour l’autre partie, je ne suis pas d’accord : la dignité d’un être vivant est endogène : elle ne dépend que de lui, de son attitude, de son comportement, de sa façon d’être. Il suffit de regarder un animal, un chat par exemple, pour voir une parfaite illustration de ce que sont la dignité et l’innocence. A l’évidence la dignité de l’animal n’est nullement dépendante de moi, de ce que je pourrais lui donner ou lui retirer : il en était doté bien avant que l’humanité soit présente sur Terre.

            Je vous remercie pour le compliment, mais c’est bien plus simple et moins glorieux : pour moi toute vie est sacrée parce que toute vie est une manifestation du sacré.

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            • Sandrine // 22.08.2018 à 18h04

              Sur le premier point : je ne sais pas quelle est votre profession ni votre expérience du travail en usine, mais pour ma part, pour avoir travaillé à la chaîne à l’epoque de mes études et travaillant actuellement au sein d’un pôle d’ingénieurs de R&D, je fais clairement la différence. Simone Weil a beaucoup écrit sur ce sujet.
              La direction de ma boîte essaie, grâce au management horizontal, justement, de remédier un peu à cette dichotomie : ainsi, on a supprimé le poste de la standardiste à l’accueil et les ingénieurs accueillent maintenant eux-mêmes leurs invités à l’entrée (avec l’aide d’un robot flambant neuf qui marche quand il veut bien…). D’une certaine façon, cela permet de réduire la condescendance de ceux qui ont un métier intellectuel par rapport aux « petites mains » peu qualifiées – ce qui est plutôt positif. Mais en réalité, cela permet surtout d’exploiter un peu plus les ingénieurs (qui sont payés au forfait et aux « objectifs » et non pas à l’heure…).
              Donc, au final, je considère cette nouvelle idéologie managériale égalitariste comme extrement perverse.

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            • Wakizashi // 22.08.2018 à 18h20

              Vous avez vos raisons et je les comprends, mais vous extrapolez à Gore sans savoir si ça a le moindre rapport. Si une majorité des salariés de Gore témoignent spontanément qu’ils se sentent bien là-bas, mieux que dans les autres entreprises qu’ils ont connues, pourquoi ne les croirais-je pas ? Quand je ne sais pas, je m’abstiens d’avoir une opinion, et en l’occurrence je trouve l’exemple de Gore intéressant.

              Exemple qui n’est pas le seul d’ailleurs, il y a aussi celui des glaces Ben & Jerry’s (dans un registre un peu différent, plus social et écologique), et d’autres entreprises dont j’ai oublié le nom, dont une en France d’ailleurs.

              Plus globalement, il existe un courant de personnes (dont je ne fais pas partie) qui pensent que l’on peut sauver le capitalisme à condition que celui-ci devienne éthique. Que les entreprises qui survivront demain survivront parce que les clients ne supporteront plus les entreprises qui se foutent de l’écologie et du social. Et que l’éthique d’une entreprise doit être mise en place pour des raisons purement… éthiques justement, et non pas pour espérer gagner une image de marque. Bref, ce courant de personnes pensent que l’authenticité des démarches est en mesure de restaurer le capitalisme.

              Pour moi il n’y a rien à sauver du tout, mais je peux les entendre et parmi eux il y a des gens sincères, qui essayent sincèrement de mettre en place des structures plus épanouissantes pour leurs salariés.

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            • Sandrine // 22.08.2018 à 19h42

              @ Wakzashi,
              Sur le deuxième point (la dignité)
              Vous citez l’innocence comme preuve de la dignité de l’animal.
              Mais l’innocence est un concept sorti de l’esprit humain (même chose pour la beauté)
              On n’est innocent que si le bien et le mal existe. La vie n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Ce sont les hommes qui lui donnent une valeur (bonne ou mauvaise)

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            • Wakizashi // 23.08.2018 à 07h30

              Je ne cite pas l’innocence comme preuve de la dignité de l’animal, j’ai juste ajouté cette qualité à la dignité, mais peu importe. Que l’existence de l’innocence soit conditionnée à l’existence du bien et du mal est discutable à mon avis, mais il est un fait que tous les humains font toujours implicitement référence à un niveau plus élevé quand ils approuvent ou reprochent quelque chose à un autre.

              Dans tous les conflits entres les humains, jusqu’au plus insignifiant, le désaccord est marqué par une référence en creux au bien et au mal. Depuis l’enfant reprochant à sa mère de ne pas lui avoir payé un bonbon jusqu’à la population d’un pays reprochant leurs turpitudes à ses dirigeants, en passant par le type qui reproche à son collègue de tromper sa femme ou le braqueur reprochant à son pote de l’avoir vendu aux flics, systématiquement la même référence implicite apparaît. Il est bien évident que ce que l’on qualifie de « bien » et de « mal » varie selon les gens, les époques et les cultures, mais la référence à une forme de loi morale supérieure est invariable, elle. Autrement dit, même s’il y a désaccord sur le contenu de la loi morale, son existence n’est jamais remise en question, pas plus que l’existence du soleil. En fait, on n’y pense jamais tant cela nous semble évident, intuitif. Même le pire salopard a son propre système de bien et de mal, comme dans l’exemple plus haut.

              Pour ma part, je dirai qu’est mal ce qui est en désaccord avec ma conscience, et réciproquement pour le bien. Tout ça pour dire qu’affirmer que le bien et le mal sont des notions créées par l’homme n’est pas si évident que ça.

              Sinon plus simplement, il suffit de regarder un animal dans les yeux pour avoir un aperçu de ce qu’est l’innocence. Point besoin de s’embarrasser de débats conceptuels, la sensibilité est amplement suffisante…

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            • Sandrine // 23.08.2018 à 08h11

              Vous essayez de faire le grand écart, ce qui a mon avis n’est pas tenable.
              D’un côté vous dites que c’est le fait qu’il soit vivant qui détermine la valeur (la dignité)d’un être vivant – donc que la vie et la valeur suprême et indépassable. Et de l’autre côté, vous avez une position totalement idéaliste en disant que le bien et le mal pre-existent (comme idées) a ce qui existe sur cette terre – les etres vivants concrets .

              Si j’insiste sur ce point, c’est que je pense que ce type de conception (qui créditent les animaux d’une dignité en soi… et donc potentiellement de droits égaux à ceux de l’homme) sont extrêmement dangereuse. Il s’agit d’une idéalisation du biologique qui a eu déjà par le passé des conséquences extrêmement néfastes.
              Je vous conseille de lire « la loi du sang » de J.Chapouteau pour en comprendre toutes les implications (que à mon avis vous n’envisagez pas)

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            • Wakizashi // 23.08.2018 à 09h10

              Oui j’affirme que la vie est sacrée en elle-même. Par contre non, je n’affirme pas que le bien et le mal préexistent à ce qui existe sur Terre (et encore moins comme idées) ; je dis simplement que l’affirmation opposée (« le bien et le mal n’existent pas, ce sont des notions créées par l’homme ») n’est pas si évidente que ça. Je nuance quoi. Voyez-vous, il y a tout un tas de sujets et de questions sur lesquelles je n’ai pas d’opinion arrêtée… beaucoup plus que le contraire d’ailleurs.

              Sinon, deux choses :
              – Assimiler la vie au biologique est une position extrêmement matérialiste.
              – Postuler que l’homme est (ou doit être) supérieur aux animaux est une position extrêmement anthropocentrique. L’homme est juge et partie, mais a-t-on demandé leur avis aux animaux ? Croyez-vous qu’ils seraient d’accords ?

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            • Sandrine // 23.08.2018 à 10h12

              La question n’est pas de savoir si le bien et le mal existent. Cela relève de la croyance (que l’on soit matérialiste athée ou spiritualiste déiste, peu importe).
              La question est : peut-on , d’un point de vue laïc (c’est à dire strictement rationnel, non théologique) accorder aux animaux le même type de dignité (et les droits qui en découlent nécessairement) que celle que l’on accorde à la personne humaine.
              Vous défendez un point de vue théologique qui s’ignore. Pour cette raison vous sous entendez que le matérialisme c’est mal, puisque que la vie ne serait pas pour vous quelque chose de purement matériel. Vous donnez au concept de vie une dimension spirituelle. C’est votre droit le plus strict, chacun est libre de ses croyances.
              J’insiste quant à moi sur le caractère idéologique de votre posture.
              Et surtout sur la dangerosité de ce type d’idéologie, qui, en dépit de leur apparence progressiste et bienveillante, constituent à mon avis une dangereuse subversion (nihiliste) des valeurs que constituent le socle de notre civilisation. Et cela peut conduire au pire (comme on l’a vu dans la première partie du XXe siècle)

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            • Sandrine // 23.08.2018 à 16h15

              D’ailleurs, cette question de l’égale dignité entre homme et animal est beaucoup moins éloignée qu’il n’y parait du management horizontal au sein de l’entreprise.
              De la meme manière que l’on peut demander à des ingénieurs de suppléer l’absence de standardiste en accueillant « leurs » invités eux-meme, on pourrait, en suivant votre logique anti-spéciste, demander à ces memes ingénieurs de suppléer de temps en temps l’absence de chien de garde la nuit en gardant à tour de rôle la porte d’entrée de l’entreprise.
              Comment pourraint-ils alléguer que cette fonction habituellement dévolue aux chiens non seulement n’est pas digne de leur fonction d’ingénieur mais en plus porte atteinte à leur dignité de personne humaine?

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      • Pasenax // 23.08.2018 à 21h17

        Attention : dire que c’est le groupe qui confère la dignité à ses membres, c’est affreux : c’est bien ce que pensaient les nazis.
        Il faut tenir ferme que la dignité de l’être humain provient de son essence et non de son appartenance à un quelconque groupe. C’est bien le sens de la déclaration des droits de l’homme, et auparavant de la notion chrétienne de paternité divine qui rend tous les hommes participants d’une même dignité d’enfant de Dieu.
        Sortir de l’une ou de l’autre de ces deux notions, c’est prendre un risque effroyable de guerre et de persécution.
        C’est d’ailleurs un problème majeur de l’islam politique, qui ne voit de dignité humaine que dans l’appartenance à l’oumma. Ceux qui n’en font pas partie sont destinés au mieux (chrétiens et juifs) à la situation de dhimmis avec les contraintes fiscales et sociales qui vont avec, au pire, (athées, polythéistes…) à la mort.
        La dignité humaine, et ses conséquences sociales et politiques, est indépendante de l’appartenance à un groupe.

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        • Sandrine // 24.08.2018 à 09h41

          Les nazis disaient en effet que l’individu n’est rien sans le groupe, mais ce groupe, ils l’essentialisaient. Ils définissaient la race comme un flux vital immuable, existant depuis la nuit des temps et dont il fallait retrouver la pureté originelle. La race, c’était un peu pour eux comme les idées de Paton. Elle était sensée s’incarner dans des individus, mais c’etait elle qui est importante, pas les individus (qui étaient pensés comme de simples supports interchangeables).
          Il ne faut jamais perdre de vue que les nazis se sont inspirés du principe démocratique (sous sa forme nationaliste) mais de manière subversive, en en pervertissant le fondement meme, à savoir l’individualisme de principe.
          La déclaration des droits de l’homme ne s’adresse pas à « une idée de l’homme » (contrairement à ce que dit de Maistre et les autres contre-révolutionnaires, dont les nazis). Elle s’adresse à des individus.

          Or c’est bien là tout le problème aussi bien sur, malheureusement, dans nos sociétés qui se veulent laïque et fondées sur la rationalité scientifique (et non plus sur une religion révélée).
          Comment fonder la dignité humaine dans ces conditions? Comment extraire l’homme de son origine animale, lorsque la science nous dit précisément que rien, biologiquement, ne semble le distinguer des autres animaux?
          Pour cette raison, je pense que nous ne pouvons pas faire autrement que de considérer que la dignité humaine est quelque chose que les hommes s’accordent entre eux de manière inconditionnelle – en vertu du fait qu’ils savent qu’ils ne sont qu’une parcelle de ce grand tout qu’est l’humanité et ne seraient pas ce qu’ils sont sans ce grand tout.

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  • Bloody Five // 22.08.2018 à 09h40

    La critique est intéressante pour ceux qui ne connaissent pas ces modèles mais l’article oublie de présenter un élément important: les résultats obtenus par ces derniers.

    Chez Valve, ils sont exceptionnels:
    -leader mondial du marché PC et la plateforme Steam a sauvé le marché PC de l’effondrement dans les années 2000 et permis l’émergence de la scène indé
    -la création à la chaîne de blockbusters qui ont influencé durablement toute l’industrie et le médium (Half Life, Dota)
    -un chiffre d’affaire estimé entre 5 et 10 milliards de dollars
    -malgré cela, l’entreprise est restée privée et appartient toujours aux fondateurs, une anomalie aux USA
    -elle arrive à ce CA avec environ 300 salariés faisant d’elle une des entreprises les plus productives au monde
    -sans parler d’une tonne d’innovation dans le domaine du hardware : réalité virtuelle (Vive), Steam controller
    – un succès durable: l’entreprise existe de depuis maintenant plus de 20 ans, une rareté dans ce domaine d’activité.

    C’est un système darwinien implacable mais dont l’efficacité est remarquable mais ce n’est clairement pas fait pour tout le monde et c’est une erreur de croire que ça vise à l’épanouissement personnel ou que c’est une sorte de phalanstère.

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    • Kokoba // 22.08.2018 à 10h17

      La réussite de Steam n’a pas grand chose à voir avec ce sujet.
      C’est une histoire totalement différente.

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      • Bloody Five // 22.08.2018 à 10h25

        Le succès d’un produit de l’entreprise n’a rien à voir avec son organisation et son mode de gestion?

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      • Pinouille // 22.08.2018 à 10h36

        La réussite d’une entreprise n’a rien à voir avec son organisation et son management?
        Expliquez nous…

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        • Kokoba // 22.08.2018 à 11h04

          Non, le succés de Steam n’a rien à voir avec une organisation plus ou moins horizontale chez Valve.
          Steam est un cas particulier d’une nouveauté technologique qui est apparu au bon endroit au bon moment et qui écrase la concurrence parce qu’on est dans un domaine où il ne faut qu’1 vainqueur.

          Et je ne dis pas que la réussite de Steam n’a rien à voir avec son management si dans ce cas on parle de management=Gabe Newell. Mais Gabe Newell est assez différent d’une organisation horizontale. Il est le patron et c’est lui qui prend les décisions ce qui est bien normal vu que l’entreprise lui appartient.

          Quant aux autres succès de Valve, on ne peut pas en déduire que c’est grace à une organisation horizontale ou non. Il y a plein d’exemples de boites qui ont sorti de très gros succès avec une organisation très verticale.

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          • Bloody Five // 22.08.2018 à 13h15

            De toute évidence, vous ne connaissez pas très bien le fonctionnement de Valve. Le management de Valve va au delà de Gabe Newell même si son rôle est important.
            Ensuite, j’ai donné assez d’exemples pour montrer la spécificité de Valve notamment le fait qu’ils enchaînent les succès créatifs et font plus de 5 milliards de CA avec 300 salariés! Tout dans cette entreprise est hors -norme, à commencer par la radicalité de son mode d’organisation.

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            • herve_02 // 23.08.2018 à 11h43

              Oui un management particulier, sans hiérarchie, on pressure les employées et ont vire ceux qui sont tombés en disgrâce et/ou non protégés par un baron.

              Avec un management différent, hitler et napoleon ont conquis un continent. est-ce que cela positive leur management ?

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    • Loxosceles // 22.08.2018 à 10h53

      Je fais juste remarquer qu’en fait de « chaine de blockbusters », avant Steam Valve a surtout exploité un seul jeu et l’univers qui va avec, à savoir Half Life. Valve a peu de jeux à son actif, en fait, et si la société doit sa réputation à Half Life et à ce qui en a dérivé (Portal notamment), c’est plutôt à Steam que les autres jeux doivent leur succès, comme Team Fortress ou Left 4 dead. Dota n’est qu’une récupération de licence d’un mod de warcraft 3, donc d’un jeu Blizzard, et c’est Dota 2 qui a ensuite profité de steam, alors que bien des clones de dota avaient mieux fonctionné avant (League of legend, Heroes of Newerth). Tout ça pour dire qu’à mes yeux, Steam est le seul vrai produit marquant de la boite, sans lequel Half Life serait resté un FPS parmi bien d’autres, malgré sa qualité… Valve profite donc bien plus d’innovations en terme de business et de technique que d’une créativité sans borne en terme de jeux.

      Sinon ce n’est pas si rare que des sociétés durent 20 ou même 30 ans dans le jeu vidéo. EA, Blizzard, Ubisoft, Nintendo, Sony, etc. à savoir toutes celles qui se sont forgé une hégémonie suffisante, quasiment des « too big to fail ».

      Reste aussi à dire que Steam suscite beaucoup de polémiques quant au poids que la plateforme fait peser sur le marché du jeu vidéo PC, qui selon certains pourrait avoir des effets contre-productifs à long terme.

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  • René Fabri // 22.08.2018 à 09h41

    Cela me rappelle l’extraordinaire série britannique The Office. Il y avait bien un patron dans cette entreprise, mais il était tellement préoccupé par des sujets superficiels, que ses employés faisaient ce qu’ils voulaient. Au final, c’est un jeune sadique incompétent habillé en militaire, qui est devenu chef.

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  • Fritz // 22.08.2018 à 10h07

    Chaque époque a les utopies qu’elle mérite. En quelques décennies, on est passé de l’autogestion au management cool.

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  • Kokoba // 22.08.2018 à 10h13

    La structure la plus efficace pour toute organisation humaine, c’est la pyramide avec une hierarchie claire.
    Un groupe d’environ 10 personnes avec un chef. Puis un chef au-dessus pour 10 groupes, etc…
    C’est connu depuis la nuit des temps.

    Seuls les bobos de nuit debout pensent qu’on peut arriver à quelque chose sans hierarchie et sans organisation.

    Le management moderne, lui, utilise cette idée d’une boite sans management pour tromper les employés et obtenir d’eux plus de flexibilité et plus de travail sans contrepartie. « Tu travailles pour toi donc fais un effort et viens bosser le dimanche ».

    Faire croire à des jeunes qu’ils sont leur propre patron, qu’ils vivent dans un monde ou tout le monde est copain, c’est facile. Ils sortent de l’école, ils ne connaissent pas le monde du travail, ils sont naifs. Ca dure 2, 3 ans avant qu’ils comprennent le truc mais c’est pas grave. 2,3 ans, c’est la durée moyenne d’une start-up ou d’un projet informatique donc on peut les virer, en prendre d’autres et recommencer.

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    • Fritz // 22.08.2018 à 10h27

      Votre analyse est glaçante mais elle me paraît juste. Le copinage est un piège ou même un mensonge, dans le monde de l’entreprise. J’ai la chance de travailler dans le secteur public (Éducation nationale) mais j’évite de copinage : je vouvoie les élèves, le personnel administratif, les surveillants… Quant aux collègues enseignants, mon caractère assez bourru n’incite pas au copinage.

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    • Genuflex // 22.08.2018 à 10h29

      La nécessité d’une organisation pour mener une action collective n’est pas synonyme de la nécessité d’une organisation de type militaire.

      On connait aussi depuis la nuit des temps les dérives de ce mode de fonctionnement, qui permet aussi de réaliser efficacement les pires atrocités.

      Pour le reste, la coolitude en entreprise, les chief Happiness Officer, et autres conneries sont clairement des moyens d’abuser de l’ingénuité des jeunes derniers arrivés sur le marché du travail.

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      • Lapin compris // 22.08.2018 à 11h44

        Les pires des atrocités se déroulent aussi très bien hors de tout cadre hiérarchique défini strictement.
        Au contraire, une hiérarchie stricte de type militaire permet un auto-contrôle de la structure sur ses actions.

        Il s’agit ici plus de trouver le bon type d’organisation et de hiérarchie adapté à la fonction du groupe. Pour un groupe censé produire du divertissement vidéo-ludique on va pouvoir discuter longtemps.
        Mais prenons le cas d’un hôpital par exemple. Ici la nécessité d’une organisation hiérarchique forte et structurée saute aux yeux. Mais bien sur on peut légitimement se poser la question de la représentation de toutes les catégories de personnels dans les conseils d’administration et les conseils exécutifs.

        Au delà du sujet de la hiérarchie horizontale dans les entreprises, il me semble qu’il faut voir que ce miroir aux alouettes est en train d’être imposé dans toutes les structures sociétales. Famille, école, communes … c’est le moyen qu’a trouvé le néolibéralisme pour dissoudre les structures qui s’opposent naturellement à son expansion.
        La transformation des citoyens en individus « acteurs de leur propre réussite » est un processus identique à la transformation de salariés en « potes ».

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        • Sandrine // 22.08.2018 à 13h11

          C’est vrai, mais une hiérarchie de type militaire a tendance à éteindre chez l’homme la capacité à l’autonomie et au jugement critique (surtout chez les enfants) ce qui augmente les risques de soumission volontaire à des pouvoirs injustes ou pervers.

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        • Bloody Five // 22.08.2018 à 13h49

          L’intérêt de Valve en tant qu’expérience sociale et managériale, c’est que cette entreprise est organisée selon des règles de marché et de sélection darwinienne.
          Par exemple, les projets de jeux ne sont pas décidés par un comité exécutif mais seulement si un membre de l’organisation arrive à convaincre les autres de bosser sur tel projet. Vu qu’une large partie des rémunérations dépend du succès des jeux, il faut proposer quelque chose de solide.
          De la même façon, la rémunération est facteur de la valeur ajoutée que vous générez pour l’entreprise et dans la rareté de vos compétences au sein de celle ci. Ca permet que le QA, sous payé dans l’industrie, soit très bien payé chez Valve car c’est identifié comme critique dans le succès d’un jeu.

          Je regrette que l’article présente Valve comme une dérive parce que c’est un modèle extrême et radical mais aussi cohérent et fascinant. Je ne connais aucune entreprise qui ait appliqué un tel modèle et ait obtenu des réussites économiques répétées.

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          • Genuflex // 22.08.2018 à 22h35

            Je peux établir des parallèles dans ce fonctionnement avec la Coopérative d’Activité et d’Emploi à laquelle je participe, qui est pourtant bien loin de cette société, en ce qui concerne sa « raison d’être » et ses objectifs politiques.

            En revanche, nous n’avons pas de lien direct entre rémunération et rareté de la compétence développée. Cependant, je ne suis pas convaincu que ce serait un bon critère de rémunération dans une coopérative d’entrepreneurs, où l’on embauche pas véritablement, et où les coopérateurs sont de majoritairement de nature à se former d’eux-même à une nouvelle discipline si le projet ( et la qualité de vie associée) en vaut la peine.

            Quand on veut comprendre un système économique, il suffit de suivre l’argent, aussi : Qui est propriétaire de Valve ?

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            • Bloody Five // 25.08.2018 à 15h23

              Je l’ai dit dans un commentaire plus haut : Valve appartient à ses fondateurs dont Gabe Newell. Leur indépendance est la garantie de pouvoir maintenir leur spécificité.

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    • Wakizashi // 22.08.2018 à 11h50

      « La structure la plus efficace pour toute organisation humaine »

      Ca dépend du but recherché : efficace pour quoi ? Si c’est pour l’épanouissement et le bien-être de ses membres, je ne suis pas sûr.

      « Seuls les bobos de nuit debout pensent qu’on peut arriver à quelque chose sans hierarchie et sans organisation. »

      C’est très pessimiste. L’autogestion est peut-être une utopie à l’heure actuelle, mais j’ai l’intime conviction qu’avec plus de sagesse chez l’être humain, ce serait possible. Or la sagesse, il me semble qu’elle progresse sur le temps long. Exemple bateau, on ne tolère plus l’esclavagisme, le racisme etc. Certes, ils existent toujours, mais au moins ceux qui le pratiquent sont obligés de se cacher, parce que collectivement il y a eu une étape morale de franchie.

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      • Kiwixar // 22.08.2018 à 13h28

        On ne tolère plus l’esclavage parce que l’oligarchie a trouvé mieux : les migrants. Pas d’investissement en capital, pas de frais de transport, pas de frais de maintenance, pas besoin d’1 garde-chiourme pour 10 esclaves.

        L’énergie quasi-gratuite depuis 200 ans (charbon, pétrole) a permis une pause. Mais attendons de voir un peu quand on aura une baisse drastique de l’énergie dispo par tête si l’esclavage sans fard ne va pas redevenir très… toléré.

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        • Wakizashi // 23.08.2018 à 08h04

          Les migrants, c’est de l’esclavage caché, c’est précisément ce que je disais…

          Sinon l’énergie quasi gratuite, je me demande si vous avez conscience du coût de production d’un baril de pétrole offshore par exemple. Ca implique juste une plateforme de forage, une plateforme de production, un process pour séparer l’huile du gaz et de l’eau en sortie de puits, le tout grâce à une technologie comparable à ce que l’on trouve dans l’industrie spatiale (sans parler de la logistique, des moyens humains, etc. etc.) Une paille quoi…

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    • Renard // 22.08.2018 à 15h43

      Je suis d’accord il faut des chefs mais les chefs doivent être élus par ceux en dessous, et non pas choisi par des chefs encore au dessus. Comme ça si le chef est un con, un tyran ou un abruti, on peut en changer.

      Pour moi sa serait plutôt ça la structure la plus efficace pour toute organisation humaine.

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      • Genuflex // 22.08.2018 à 22h39

        C’est ce que faisait les corsaires et ce que prône l’anarchisme.
        Pas de chef, sauf en cas de guerre. C’est l’origine de la démocratie athénienne (ce qui supposait que chaque citoyen était armé). En revanche, dès que le combat était terminé, il fallait d’urgence dessaisir le chef de ses pouvoirs !
        Je ne fais ici que paraphraser Etienne Chouard qui explique cela très bien.

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  • Eric // 22.08.2018 à 10h32

    Tout cela fut décrit de manière prémonitoire dans le livre « la culture du narcissisme, americAn life in an age of diminishing expectations «  de Christopher Lasch. Lecture hautement recommandée .

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    • danielvp // 23.08.2018 à 00h39

      je rajoute le livre « the revolt of the elites and the betrayal of democracy » ou, entre autres, il anticipe la montée du populisme aux USA et en gros la victoire de Trump avec au moins 20 ans d’avance (on peut faire un parallele avec le brexit, les partis eurosceptiques et dit populistes en Europe). A lire absolument aussi (personnellement j’ai été completement bluffé par ce bouquin)

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  • JP // 22.08.2018 à 10h53

    Le managing horizontal n’est pas l’absence de règles + patrons moins présents et bonjour les petits jeux malsains de pouvoir.

    C’est un (et même des en fonction des situations) mode(s) de fonctionnement différents des structures hiérarchiques dites pyramidales (super patron, patron, sous-patron, etc.).

    C’est très cadré mais moins visible, c’est tout un apprentissage au niveau de la communication (nous savons tous parler, là on apprend à communiquer et ce n’est pas simple, c’est presque de l’ordre d’apprendre une autre langue). En pratique ça donne beaucoup plus de latitude dans les choix, il y généralement un fonctionnement sous forme de ‘cellule’ (chaque cellule à sa fonction, chaque cellule à son référent choisi avec des outils propres à ce type de ‘management’, donc on oublie les débats sans fin, les votes à la majorité et on se dirige vers le consentement, bcp plus complexe, qui prend plus de temps mais où il y a une réelle écoute et appropriation par les personnes concernées).

    Ce sont des outils qui peuvent être utilisés à de mauvaises fins mais alors ils deviennent intenables et le retour dans la figure de ceux qui ont voulu l’implémenter est violent. C’est ça la force de cette approche, la malhonnêteté est intenable à cours terme.

    Voir la ‘sociocratie’, ‘l’holocratie’ ou le travail colossal de Frédéric Laloux et son ouvrage de référence ‘Ré-inventer les organisations’ (https://www.youtube.com/watch?v=NZKqPoQiaDE) qui a analysé une quinzaine de structures ayant migrées ou toujours fonctionnéescomme cela (certaines depuis les années 70!)

    Tout n’est pas simplement de la manipulation afin d’extraire encore plus des employés même si certains rêvent de cela et s’y essayent avec ce genre d’outils.

    Travaillant dans une structure ‘horizontale’ utilisant ces outils dans ma pratique professionnelle je peux en témoigner : ) Voir aussi le documentaire ‘Le bonheur au travail’ diffusé sur ARTE qui en expliquent les aspects positifs dans deux usines (en France) et un ministère belge.

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    • Crapaud Rouge // 22.08.2018 à 18h18

      Excellent commentaire, JP. J’apprécie les points de vue différents, cela permet de relativiser. Reste que les cas de « managing horizontal » qui fonctionnent bien ne sont probablement pas pléthore. Les exceptions qui confirment la règle ?

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      • JP // 23.08.2018 à 16h48

        Je pense plus que c’est quelque chose d’émergent dans son application. la finalité dépendant des intentions véritables des leaders / patrons / actionnariat des organismes concernés..
        Ils sont plus qu’on peut l’imaginer, ça bouge bcp en coulisse.. et comme c’est souvent plus rentable la logique d’avoir un travail qui fait sens avec la logique purement comptable de faire plus de chiffre sont potentiellement réunies. L’exemple de Buurtzorg au Pays-Bas est LE cas d’école dans le secteur des soins de santé à domicile http://laqvt.fr/oganisations-opales-ex-buurtzorg/

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  • Betula // 22.08.2018 à 10h54

    Rien de nouveau!

    Rien de bien nouveau, si ce n’est l’oubli des classiques

    Je vous invite à relire La Boétie: « De la servitude volontaire » tout y est de l’obéissance comme consensus invisible permettant aux forts de devenir dictateurs puis tyrans, jusqu’au plaisir inconscient par paresse intellectuelle et petit confort de se laisser dominer.
    Le remède? L’esprit critique et le doute philosophique …. mais ça c’est autre chose sous le boisseau du CAC 40 …

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    • Pinouille // 22.08.2018 à 11h28

      On peut aussi considérer que toute hiérarchie ne contienne pas par essence les germes de la tyrannie.
      Et que la hiérarchie, quelle qu’en soit la forme, peut être nécessaire dans certaines configurations sociales (la famille par exemple).
      Et que respecter cette hiérarchie n’est pas obligatoirement une soumission inconditionnelle et aliénante.
      Il s’agît là juste de sensibilité individuelle.

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  • Philvar // 22.08.2018 à 11h13

    La nature humaine est ainsi faite ! Et pas seulement ! chez de nombreux animaux ça peut être pire : les rats, les abeilles, les fourmis, les termites, les loups et même les éléphants etc… Une loi de la vie pour la gestion des espèces ?

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  • elyos // 22.08.2018 à 11h35

    valve est notoirement une boite anarcho-capitaliste pas anarcho-syndicaliste
    j’aurais tendance à dire qu’il en faut pour tout les goûts

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  • Louis Robert // 22.08.2018 à 12h54

    Avant de se joindre à toute organisation, à tout groupe humain, avant même d’accepter d’appartenir à toute société, je crois qu’il est sage d’identifier sa RAISON D’ÊTRE.

    Je ne connais pas d’entreprise capitaliste qui, au stade impérialiste, ait pour raison d’être de procurer à ses employés un milieu de travail leur permettant de faire tout et n’importe quoi sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Je ne connais pas d’entreprise capitaliste, au stade impérialiste, à laquelle le capitalisme permette de le faire, compte tenu de sa propre raison d’être.

    Dans une société capitaliste au stade impérialiste, le travail est ultimement affaire de vie ou de mort, littéralement, non pas un divertissement… comme cela s’est vu confirmé une fois encore en Grèce, tout récemment.

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    • Pinouille // 22.08.2018 à 15h17

      « Dans une société capitaliste au stade impérialiste, le travail est ultimement affaire de vie ou de mort, littéralement, non pas un divertissement… »
      A ma connaissance il n’existe pas de société où la vie est garantie sans travail. A part dans quelques rares endroits paradisiaques, si l’on ne fait pas un minimum d’effort pour récupérer un peu de nourriture, d’eau et construire un abri, on ne survit pas longtemps. Il me semble que la bible en parle au début.
      Le capitalisme n’a pas grand chose à voir avec ce point.
      C’est un tel truisme que je me demande si j’ai bien compris votre propos.

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      • vlois // 22.08.2018 à 18h33

        L’économie de subsistance est toute différente. Elle vise à remplir le premier étage de la Pyramide de Maslow : Ne serait-ce pas que l’article par du secteur tertiaire ?

        Avec nos moyens serait-il aussi important de travailler autant, ne pourrais pas t’on appliqué plutôt les recettes de Sénèque et de Bertrand Russel (éloge de l’oisiveté) pour faire une vie plus riche de sens et de contenu ?

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      • Genuflex // 22.08.2018 à 22h44

        Comme si le travail était consubstantiel de l’existence humaine. Comme si l’humanité n’avait pas vécu des millénaires sans monnaie ni travail. Sans être marxiste, votre commentaire pourrait être compris comme exemplaire de l’aliénation du capital (je ne me souviens plus du reste du vocable, pour les détails, lire et voir Francis Cousin)

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  • Génissel Samuel // 22.08.2018 à 12h56

    C’est pour cela que valve produit des monopoles plutôt que des jeux, comme quoi la hiérarchie bien visible chez Nintendo est plus intéressante et créative.

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  • Grub // 22.08.2018 à 12h59

    Pour ce qui est de l’anarchisme il me semble que Proudhon disait en substance qu’il faut aimer la loi pour être anarchiste.

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  • Candy // 22.08.2018 à 16h28

    Voir, à ce propos, la vidéo satirique et humoristique de « Yes vous aime » : Le bonheur au travail : https://www.youtube.com/watch?v=M_A7lOBgpqw

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    • Toony // 22.08.2018 à 20h18

      Je travaille dans une entreprise «great place to work» et franchement, ce n’est pas du tout ce qui est reflété par cette vidéo aussi poilante soit-elle !

      Évidemment, on ne quitte pas le monde de la «performance». Mais la qualité du travail est plus importante dans mon entreprise que la quantité de travail. Et personne ne s’empêche de jouer au babyfoot, à la switch ou à la guitare… par contre, le recrutement est sélectif…
      Il y est recommandé de.déconnecter le mail et la présence aux animations d’équipe le soir sont facultatives. Je n’ai été qu’à une seule en 5 ans alors qu’il y en a tous les mois…
      Enfin, mon entreprise participe au lancement de nouvelles entreprises par la mise en relation avec des business angels ou en octroyant des.conditions de travail adaptées. Pour mon exemple, on me laisse faire.un 3/5ème pour travailler sur un projet perso qui me conduira je l’espère, et ils le savent, à partir…
      Il est vrai par contre, qu’il faut bien choisir son entreprise et avoir tout simplement aussi de la chance 😉

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  • Toony // 22.08.2018 à 19h25

    Lire les excellents livres de Henri Laborit sur les structures hierarchiques et de dominance peuvent fortement aider à y voir plus clair. «la nouvelle grille» et «l’éloge de la fuite» devraient être étudiés au lycée 😉

    Autre sujet intéressant. comparant les qualités et défauts de la structure hiérarchique verticale ou bien du mode coopératif, Lilian ricaud parle de la stigmergie : http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/la-stigmergie-un-nouvelle-modele-de-gouvernance-collaborative/

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    • Genuflex // 22.08.2018 à 23h42

      L’auteur je pense ne connais pas bien le monde coopératif.

      Il existe différents types de structures coopératives, dont des boites qui ressemblent beaucoup au système classique (à la différence notable que les salariés possèdent leur outil de travail, et décident des grandes orientations de leur boite de manière plus répartie que dans les boites indépendantes même les plus vertueuses, où en gros 10% de la boite, donc les cadres possèdent la boite et décident pour tout le monde. C’est une aristocratie : le pouvoir aux plus talentueux. Enfin, en théorie…)

      La CAE dans laquelle j’ai mes activités me laisse entièrement libre de ces activités. Libre à moi de m’associer, auquel cas il faut bien sur convaincre les autres du bien fondé du projet que je veux porter, et décider de plein d’autres choses ensemble (le consensus n’est pas la seule manière collective de décider, l’auteur fait la un raccourci trompeur) de travailler seul, d’alterner ou de conjuguer les deux modes, d’avoir un pied dans la coopérative et en dehors, et ce, sans demander l’aval d’un supérieur pour faire ces choix, y compris la nature même de mon métier, mon lieu de travail…

      Si je puis me permettre une supposition vous concernant, Toony : vous en êtes encore à un stade de votre carrière ou le fait d’avoir été sélectionné, puis amplement gratifié, vous permet de nier l’aliénation dont vous êtes victime (comme à peu près tout le monde, vous n’êtes pas un cas particulier).

      Votre témoignage est l’exemple même de la servitude volontaire :
      « Évidemment, on ne quitte pas le monde de la «performance». Mais la qualité du travail est plus importante dans mon entreprise que la quantité de travail. Et personne ne s’empêche de jouer au babyfoot, à la switch ou à la guitare… par contre, le recrutement est sélectif… Il y est recommandé de.déconnecter le mail et la présence aux animations d’équipe le soir sont facultatives. Je n’ai été qu’à une seule en 5 ans alors qu’il y en a tous les mois…Enfin, mon entreprise participe au lancement de nouvelles entreprises par la mise en relation avec des business angels ou en octroyant des.conditions de travail adaptées. Pour mon exemple, on me laisse faire.un 3/5ème pour travailler sur un projet perso qui me conduira je l’espère, et ils le savent, à partir… Il est vrai par contre, qu’il faut bien choisir son entreprise et avoir tout simplement aussi de la chance ? »

      Mon dieu quel liberté en effet ! A l’armée, j’ai bien appris ces mêmes règles : d’abord privation de liberté, on détermine pour vous tout ce que vous allez faire dans votre journée, jusque dans le moindre détail (pas de permissions, ni de quartier libre, des corvées tout le temps, etc.) bref, la performance… Puis l’adjudant (le chef) dans sa grande mansuétude, vous octroie au bout de six mois un « quartier libre » d’une demi-journée. Après une telle privation de liberté, cela apparait à (presque) tous comme le summum de la récompense et de la liberté. Ce n’est pas de la théorie, je l’ai « vu de mais yeux vu », et cela « marche ». C’est un système de contrôle, l’armée est experte la dedans, cela fait des siècles qu’elles mènent les gens à leur mort sans qu’ils aient le moindre intérêt personnel dans la victoire, excepté survivre et rentrer chez eux, comme avant la guerre (Goebbels l’explique très bien à Nuremberg, la référence n’est pas difficile à trouver). Ce n’est pas un concours de circonstance. Ce n’est pas du aux vertus ou aux vices d’un individu ou d’un autre. C’est un système de contrôle.

      Aussi, Toony, si je puis me permettre, ouvrez les yeux, lisez davantage, discutez avec d’autres personnes porteuses d’autres expériences, et libérez vous de ce que vous décrivez vous même comme une prison dorée, de la manière dont je le comprends.

      Enfin, peut-être que je me trompe et qu’on est en fait dans le monde des bisounours. Au fait, qui est actionnaire de votre société, such a « great place to work » ? Vous même, en possédez combien de part ?

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      • Genuflex // 23.08.2018 à 00h00

        Oups. J’aurai du vérifier avant le profil de l’auteur : 8 ans en CAE…
        Pour le reste, je maintiens mes propos.

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        • Sandrine // 23.08.2018 à 09h10

          Genuflex, qu’est-ce qui dans les messages de Toony vous permet de comparer le fonctionnement de sa boite à un encadrement militaire de contrôle. Il me semble qu’il parle de valorisation de la qualité plutôt que de la qualité.

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          • Genuflex // 23.08.2018 à 20h43

            @Sandrine,
            Je ne saurais mieux l’expliquer que la citation de Toony :
            “Évidemment, on ne quitte pas le monde de la «performance». Mais la qualité du travail est plus importante dans mon entreprise que la quantité de travail. Et personne ne s’empêche de jouer au babyfoot, à la switch ou à la guitare… par contre, le recrutement est sélectif… Il y est recommandé de.déconnecter le mail et la présence aux animations d’équipe le soir sont facultatives. Je n’ai été qu’à une seule en 5 ans alors qu’il y en a tous les mois…Enfin, mon entreprise participe au lancement de nouvelles entreprises par la mise en relation avec des business angels ou en octroyant des.conditions de travail adaptées. Pour mon exemple, on me laisse faire.un 3/5ème pour travailler sur un projet perso qui me conduira je l’espère, et ils le savent, à partir… Il est vrai par contre, qu’il faut bien choisir son entreprise et avoir tout simplement aussi de la chance ?”

            Ça ne vous parle pas ? Il ne me semblait pas nécessaire d’en faire l’exégèse, pourtant :
            – « Évidemment, on ne quitte pas le monde de la «performance» »
            ce qui signifie en clair que c’est exactement le même monde bâti sur les mêmes fondamentaux
            – « Mais la qualité du travail est plus importante dans mon entreprise que la quantité de travail.  » exactement la même exigence de travail, mais exprimée pour un marché haut de gamme.
            -« Et personne ne s’empêche de jouer au babyfoot, à la switch ou à la guitare… » Ben oui, à partir du moment où je te demande un rapport pour lundi 8h qui soit nickel chrome, j’en ai rien à foutre de ce que tu fais de tes journées ou de tes nuits => retour du travail à la tâche (ref XIXème siècle).
            – « par contre, le recrutement est sélectif »
            en clair, t’es bel et bien un esclave, mais tu as de la chance d’avoir un maître aussi généreux. Et pis t’es un bien bel esclave.
            – « on me laisse faire un 3/5ème »
            ce qui suppose que tu ne décide pas de ton niveau d’implication dans un projet d’entreprise, mais que ton supérieur décide pour toi, et te fait une fleur en te payant 60% de ton salaire pour 60% de ton travail. Mais ? Je croyais qu’il ne s’agissait pas de quantité, mais de qualité ? (Ça aussi, le temps partiel, j’ai essayé, et c’était une belle connerie, pour ma part)
            – « Enfin, mon entreprise participe au lancement de nouvelles entreprises par la mise en relation avec des business angels »
            Ben oui, il ne s’agirait pas de laisser partir la poule aux œufs d’or sans mettre un peu de thune dessus, au cas où ça marche.
            – « Il est vrai par contre, qu’il faut bien choisir son entreprise et avoir tout simplement aussi de la chance »
            A oui, tu me semble avoir bien choisi !

            Ce que j’essaye d’exprimer, mais je dois sans doute m’y prendre mal, c’est que je suis outré du manque de résistance des jeunes qui se font pour la plupart embrigader par n’importe quel enfoiré qui leur offre l’illusion de la considération et de la gratitude. Et je pense que c’est la responsabilité de leurs ainés qui ne leur transmettent pas les réflexes de survie dans un monde hostile.

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            • Sandrine // 24.08.2018 à 08h49

              D’accord. C’est plus clair maintenant

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  • Renaud // 22.08.2018 à 22h06

    Il faut faire sienne la hiérarchie et être capable de l’exercer à son niveau en respectant celle des autres. Pour autant qu’en retour autrui en fasse autant. C’est une questions de relation à autrui.
    C’est cet équilibre qu’il faut rechercher en permanence, tout comme chaque pas nous empêche de tomber.

    Nous comprenons aisément que l’organisation Polyphonique (alias — Principe de Subsidiarité — existant en – toutes les échelles -, ce qui peut être fait au niveau ‘inférieur’ a la priorité sur le niveau ‘supérieur’, et seulement ce qui ne peut être fait au niveau ‘inférieur’ passera au niveau ‘supérieur’) n’est pas une recette comme la vaccination ou le chronométrage; c’est un esprit nouveau ou plutôt très ancien, totalement oublié. Chacun d’entre vous en trouvera aisément l’application dans chaque cas particulier en imaginant ce qu’il voudrait faire, lui, pour ne pas être diminué, et surtout, pour s’épanouir, se grandir.
    J’y insiste, ce n’est pas une recette mais un immense champ d’action nouveau pour les véritables hommes de bonne volonté.
    Vous me demanderez s’il n’y a pas disproportion entre le mal : c’est à dire l’effondrement général de la civilisation accéléré par une organisation criminelle et le remède proposé? L’exemple le plus déterminant et décisif (bien trop peu de gens le savent c’est qui assure le triomphe de l’injustice et la détérioration assurée des rapports entre les humains…) est cette organisation ayant le plus souvent pignon sur rue, elle est en col blanc, elle s’appelle banque ou banque centrale, elle a le « droit » de créer de la monnaie ex-nihilo, donc sortie du néant et en plus de pratiquer le prêt à intérêt par cette monnaie sortie du néant, même jusqu’à l’usure! Toute la monnaie en circulation est actuellement créée par les – dettes – et cette monnaie-dette est créée sans la moindre contre-partie tels que sont les biens fabriqués, concrets : alimentation, vêtements, bâtiments, industries, etc., et les services : enseignement, santé, transports, etc.). Le remède proposé dis-je, est ce petit moyen, ce « moyen léger » qu’est l’organisation Polyphonique ou Principe de Subsidiarité, il remettrait en place l’ordre naturel dans les équipes de travail.
    Comment ceux qui ont des yeux ne voient-t-ils pas qu’il s’agit là de la « petite voie », la seule qui soit utilisable lorsque le milieu est détruit, lorsqu’il n’y a plus d’appui pour la Grâce. Aucune grande réforme, aucun coup de baguette magique, ne peut reconstruire un palais aux matériaux pourris; il faut d’abord recréer, fibre à fibre, les matériaux. C’est cela la leçon de la petite voie dans l’ordre social. J’en témoigne pour l’avoir constaté dans plusieurs entreprises où j’ai travaillé. Car il existent ces types d’entreprises où, dans des équipes, la valorisation mutuelle s’exerce, soit qu’elle est recherchée, soit que le « hasard » à très bien fait les choses.
    Nous avons complètement oublié que le plus important, le plus structurant dans la Vie, c’est son Sens. Le Sens de la Vie. Celui-ci n’a pas de prix et sa portée s’exerce dans toutes les époques, passées, présentes et à venir. L’économie, la finance, le progrès technique, les entreprises sont là pour servir et favoriser le Sens de la Vie hier comme demain. Oublier ou écarter ceci, c’est le bagne à l’arrivée.
    Combien de fois faut-il le rabâcher!

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  • DanLo // 23.08.2018 à 10h57

    Je crois que l’auteur de l’article original mélange allègrement la philosophie de la « start-up nation », avec les coopératives indépendantes horizontales (qui elles, ne cherchent pas à mettre en valeur leur façon de s’organiser avec de la com’ débile dans des livrets de propagande).

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  • Ledufakademy // 23.08.2018 à 10h58

    Quelle sale nature humaine, partout la même …

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  • kja2018 // 23.08.2018 à 12h09

    Cet article met le focus sur le « worst case ». C’est à dire quand on licencie. Mais quand tout va bien et c’est le cas normal, c’est plutôt sympa de travailler pour une boîte quand on peut décider sur quel projet et avec qui travailler. Quant au fait qu’il y ait des réseaux et des connivences, c’est à mon avis inévitable dans une entreprise et même plutôt nécessaire sinon aucune posibilité d’aller dans une même direction.

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  • ropib // 23.08.2018 à 20h35

    Le passage sur Weinstein est particulièrement scandaleux. Un point Godwin sur les hiérarchies moins « souples » serait facile.

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  • Luc // 24.08.2018 à 13h10

    Lire aussi : La Comédie humaine du travail de Danièle Linhart

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  • Subotai // 24.08.2018 à 18h30

    La naïveté de certain est sans limite. La chose est pourtant simple: celui qui te paie EST le Maitre.
    Point.
    Peut importe l’apparence de la hiérarchie.

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  • Astral // 24.08.2018 à 21h39

    parallèle fascinant entre la structure dans l’entreprise et la structure à l’école:

    l’erreur est de confondre autorité et pouvoir. l’autorité, en soi, n’est jamais abusive. mais elle peut toujours basculer du côté du pouvoir ou de la domination. alors évidement dans toute autorité, il y a un rapport hiérarchique: il y a celui qui sait, qui est plus ancien et qui doit transmettre à celui qui est nouveau, et donc ne sait pas. et donc l’autorité n’évacue pas du tout la hiérarchie. après, elle pose ce problème (Hannah Arendt) […], elle se dit qu’on a peut être cette autorité professoralle qui est un peu abusive, qui bascule un peu d’avantage du côté d’un autoritarisme… mais pour elle, cet autoritarisme là est finalement moins dangeureux que la tyrannie du groupe que peuvent effectuer les enfants sur les autres.

    et c’est ce qu’elle dénonce aussi dans le pédagogisme américain. elle a montré que lorsque les adultes ce sont retirés, en disant qu’il faut laisser être, laisser faire, laisser les enfants être ensemble sans ce rapport à l’autorité de l’adulte, finalement ce que ce que ça faisait advenir, c’est des enfants qui sont beaucoup plus soumis à la tyrannie des autres enfants.

    « affranchi de l’autorité des adultes, l’enfant n’a pas été libéré mais soumis à une autorité bien plus effrayante et vraiment tyrannique, la tyrannie de la majorité. il en résulte que les enfants ont été pour ainsi dire bannis du monde des adultes, ils sont soit livrés à eux mêmes, soit livrés à la tyrannie de leur groupe. les enfants on tendance à réagir à cette contrainte soit par le conformisme, soit par la délinquance juvénile, et souvent par un mélange des deux ».

    dès lors que l’adulte disparait de leur monde, qui peuvent-t-ils mimer et suivre ? ça va être les meneurs de groupe. ça peut être une majorité, mais une majorité « désastreuse », une majorité qui n’est pas éclairée. il y a sans doute une relation à faire avec la notion de masse. on retrouve là des accents presque totalitaristes. c’est à dire que le groupe peut exercer une pression, une pression qui ne dit pas ce qu’elle est, sur un enfant, sans qu’il puisse évidemment s’en défendre. la seule solution qu’il a vraiment pour s’adapter, pour faire partie du monde des enfants, c’est de suivre les autres, ou bien de transgresser, de s’écarter.
    c’est ça qui est assez paradoxal: on a pu penser que être respectueux de la tradition, c’était être très conformiste, et en fait elle montre (Hannah Arendt) justement que ça n’est pas là qu’on est conformiste. le risque qu’on a d’être beaucoup plus conformiste, c’est quand on est dans le suivisme de la masse, précisément quand on n’est pas dans la fréquentation de cette tradition.

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/hannah-arendt-et-la-crise-de-la-culture-3-la-crise-de (29ème minute)

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  • jst // 25.08.2018 à 22h25

    Les rapports féodaux existent sans cette illusion libertaire « ni patrons, ni managers ». Derrière la vacuité de l’autorité il y a les rapports sociaux auxquels aucune entreprise ne peut échapper.
    Les bourgeois n’ont jamais aimé les masses organisées lui préférant les foules (ou populace) atomisées en individus isolés. Le paternalisme en est une variante.
    L’individualisation contractuelle a pour fonction de contourner les accords collectifs, diviser le personnel.
    Invoquer la nécessité de la loi pour être libre est un comble dans une entreprise capitaliste basée sur l’exploitation de l’Homme par l’Homme, qui transforme la force de travail et l’ouvrier comme des choses avec l’appui du droit bourgeois et de l’Etat organisateur de cette exploitation.

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