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31.août.202131.8.2021 // Les Crises

Révolution française #06 : L’affaire religieuse – par Henri Guillemin

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Le pain toujours trop cher provoque la révolte du peuple.

Source : RTS, Henri Guillemin

Un pénible incident déclenche les journées d’octobre. La situation alimentaire de la capitale et de la province est catastrophique. La farine est chère et le pain d’un prix inabordable pour les plus humbles. Le roi a fait venir à Versailles un régiment des Flandres. Lors d’un dîner réunissant les officiers, la cocarde tricolore est piétinée. Le 6 octobre, la foule envahit le Palais de Versailles. Le roi accepte de revenir à Paris. Le 2 novembre, la situation financière du royaume étant catastrophique, l’Assemblée nationale décide la mainmise de la Nation sur les biens de l’Eglise : 3 milliards de francs sont ainsi récupérés.

Source : RTS, Henri Guillemin, 26-11-1966

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15 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 31.08.2021 à 13h44

    HG nous parle (trop brièvement) de Marat comme défenseur des pauvres et du peuple. A comparer avec Onfray qui fait de son assassin une héroïne. Comme quoi on peut être contre la peine de mort avec exception.

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    • Orhan // 31.08.2021 à 14h13

      Il devait développer sur Marat dans l’épisode 8 normalement, c’est ce qu’il dit en tout cas à la fin du 7 (sur l’année 1790), malheureusement les archives suisses n’ont pas retrouvé cet épisode et les deux suivants. Quel dommage, quelle perte tant Guillemin dit des choses passionnantes et à rebours de l’histoire officielle !

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  • un citoyen // 31.08.2021 à 14h17

    Henri Guillemin nous montre à plusieurs reprises à quel point le -petit- peuple peut se retrouver floué contre son intérêt (version à confronter avec celles d’autres historiens ceci dit, sait-on jamais bien que cette version soit très intéressante et au moins un bon point de départ). Ici, ce sont les bourgeois qui ont mené la barque.

    Evidemment, le -petit- peuple n’avait sans doute pas les armes pour se prémunir contre ces subterfuges, et moins que les fortunés qui pouvaient inculquer -correctement- l’éducation à leur enfants.
    Mais même maintenant, alors que tout le monde a accès à l’éducation, le peuple peut s’écarter de la bonne voie à prendre et être flouée sans s’en rendre compte, bien qu’il peut prendre sans se tromper le bon chemin dans d’autres situations.

    Que faut-il faire ? Peut-être la simple phrase prononcée par Léonard de Vinci tenant en deux mots : savoir voir ? Certes, cela semble facile, mais c’est beaucoup moins évident lorsqu’on y est confronté. Débusquer les pièges … si le peuple n’y arrive pas, il n’y a plus qu’à suivre après coup une nouvelle leçon d’histoire d’une masse qui s’est engouffrée dans l’un d’entre eux.

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    • vert-de-taire // 05.09.2021 à 19h46

      *** Que faut-il faire ? …Certes, cela semble facile, mais c’est beaucoup moins évident lorsqu’on y est confronté. Débusquer les pièges … ***

      La bonne question : en cas de liberté, de démocratie, saurions-nous nous organiser ?
      À savoir prendre des décisions d’actions sociales démocratiquement ?

      Une solution serait l’éducation populaire, ou dit autrement l’éducation à la politique.
      C’est ce que font Franck Lepage et ses amis avec .. ardeur.
      http://www.ardeur.net/
      je recommande pour commencer :
      http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture-1/
      et
      http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture-2/
      Une très plaisante leçon pour espérer comprendre l’enjeu de l’éducation politique.
      puis : Friot et Chouard (une séance avec Lepage interessante)
      etc ..

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      • un citoyen // 06.09.2021 à 09h57

        Franck Lepage dit souvent des choses pertinentes et avec brio, mais là, par exemple dans sa conférence gésticulée (cf dernier de vos trois liens), en invitant A.Antibi et sa soi-disante « constante macabre », il se gourre.
        Les enseignants qui feraient exprès de mettre des mauvaises notes pour respecter une courbe de Gauss est un cliché. J’enseigne depuis plus de 20 ans et je n’ai jamais vu un quelconque correcteur avoir cet esprit-là. Lorsqu’on corrige une copie, on évalue objectivement là où en est l’élève et si la note est nulle ou très proche de 0 on essaie de grapiller quelque-points ici ou là.
        Et dans le lien wiki sur Antibi ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante_macabre ), lorsque je découvre que la CFDT avait organisé en 2011 une réunion avec 150 enseignants-chercheurs sur ce thème … les bras m’en tombent. C’est hallucinant.
        Merci tout de même pour les liens malgré mes réticences.

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  • Incognitototo // 31.08.2021 à 15h21

    Des curés représentant et défendant le 4e État et agissant même contre les aristos, le duc d’Orléans intriguant contre le roi (en manipulant le 4e État) pour le renverser et prendre sa place, des bourgeois qui désignent à la vindicte le clergé (au lieu des aristos) et les spolient pour s’éviter d’avoir à payer eux-mêmes, des voltairiens méprisant au plus haut point le peuple… bref, ceux qui ne verraient dans ces faits qu’une « lutte des classes » sont toujours autant dans le déni de la complexité des raisons et causent qui justifient les actes humains, notamment de révolte.

    Rien que des faits qui confirment (si besoin en était) que, comme toutes les révolutions, la française n’a été qu’un bonneteau des pouvoirs et une lutte des places avec en conséquence des « alliances » à géométrie variable en fonction des contextes, et surtout sans aucune homogénéité de classe ; ou autrement dit, en aucun cas on ne peut réduire un humain à la catégorisation sociale dont il serait issu et/ou qu’on lui attribuerait.

    Des faits qui infirment totalement la vision de Marx – pourtant très inspiré par la Révolution française, y compris dans l’élaboration de son concept central – de classes sociales (avec les bons et les méchants) se combattant perpétuellement, avec en conséquence plus de 170 ans de réflexions et positionnements politiques élaborés à partir d’une fiction.

    Mais, comme tous les simplets qui pensent qu’ils pensent, il y en a toujours qui continueront à croire que tout cela est très simple, et est réductible à une « lutte des classes », bien sûr…

    Pour information, avant la révolution, le clergé détenait 55 % de Paris (il n’en conserve que 0,3 % aujourd’hui, et en plus inconstructible) et il serait intéressant de savoir quelle était la proportion des curés défendant réellement le 4e État… Aussi, il est possible qu’HG ait abusivement fait d’exceptions des généralités.

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    • Orhan // 31.08.2021 à 16h43

      Oui votre commentaire est intéressant, c’est complexe et si la révolution française ne peut se réduire uniquement à une lutte des classes, il s’agit tout de même d’une composante essentielle. On pourrait dire (au conditionnel car je ne suis pas historien) que la lutte des classes est plutôt sur le temps long, structurant la société, mais que sur le temps court ce sont les luttes de pouvoir qui sont déterminantes, qui s’appuient et se mêle avec celles de classes. Et qui ont la capacité de comprendre le plus rapidement les enjeux en cours ce qui est toujours plus dur pour le « peuple » ). Je ne pense pas que les deux soient antagonistes, et guillemin non plus à priori.

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      • Incognitototo // 31.08.2021 à 20h55

        Bé non, c’est prendre une conséquence pour une cause…

        Aucune révolution n’est réductible à une « lutte des classes », le moteur central a toujours été la « lutte des places » (comme le démontrent largement l’éthologie et les expériences de psychosociologie). Ça n’empêche pas que par le jeu des alliances circonstancielles et contextuelles, la lutte des classes puisse apparaître comme une composante nodale ; mais c’est une erreur qui empêche de comprendre ce qui est vraiment important.

        Et c’est bien cela le problème : en confondant un effet avec la cause, on se prive des outils conceptuels qui permettraient de ne pas reproduire les mêmes erreurs de tous les combats sociaux et « révolutionnaires », qui n’ont abouti qu’à mettre en place de « nouveaux pouvoirs de classe », sans rien modifier en réalité aux hiérarchies sociales et à la perpétuation des privilèges (qui changent juste de titulaires).

        L’analyse systémique identifie très bien ce phénomène de changement de forme sans changement de fond au niveau des valeurs nodales. Tant que certains feront de la politique avec la grille d’analyse marxiste, il n’y a absolument aucune chance que nous arrivions à atteindre les idéaux de gauche ; au mieux cela dérivera vers de la sociale démocratie « bon teint », et au pire vers des dictatures dans lesquelles seules les nomenklaturas (souvent meurtrières) se gavent.

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        • LibEgaFra // 01.09.2021 à 08h04

          Quelle conséquence? Quelle cause? HG nous fait la démonstration magistrale que la RF est une lutte des classes et qu’il importe peu de savoir qui exerce le pouvoir du moment que ce sont les intérêts de la bourgeoisie (et de la propriété privée) qui sont défendus. Ceux qui sont non seulement abattus, mais aussi diabolisés sont ceux qui s’acharnent à défendre le peuple, à défendre ceux qui ne sont rien.

          La « lutte pour les places » est typique de l’idéologie de la bourgeoisie: que tout change pour que rien ne change, c’est-à-dire qu’on va mettre par exemple un Mitterrand au pouvoir. Idem avec Hollande. Le masque tombe avec Macron quand la bourgeoisie se sait toute puissante et cynique et tombe le masque.

          La bourgeoisie utilise toutes les armes à sa disposition pour diaboliser les forces qui s’opposent à elle, que ce soit au plan national ou mondial. Elle a plein de petits soldats pour sa propagande.

          Pourquoi la guerre idéologique et économique actuelle contre la Chine et la Russie? Si on en reste à la « lutte pour les places », c’est incompréhensible. Ces deux pays ont des gouvernements qui ont mis leur bourgeoisie sous cloche et œuvrent pour leur peuple, ce qui explique un degré de soutien populaire inaccessible dans les pays dominés par la bourgeoisie. Conséquence: ces pays sont calomniés à longueur de colonnes et de mensonges. Et ceux qui n’ont pas les moyens d’analyser la situation en termes d’une lutte des classes au niveau international vont psalmodier la mantra bourgeoise: nous sommes le « bien », ils sont le « mal ». (A noter que c’est au nom de ce « bien » que la bourgeoisie s’autorise tous les crimes, agressions et massacres.)

          Quels sont les idéaux de gauche? HG les expose très clairement et un bon résumé est représenté par ma citation d’hier de 15h40.

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          • Incognitototo // 02.09.2021 à 15h06

            Depuis le début de cette série, HG nous décrit une situation sociale et politique complexe, où les choix des uns et des autres sont hétérogènes, divergents et n’ont très souvent rien à voir avec les intérêts de leur classe sociale d’origine, où les alliances sont à géométrie variable, où les motivations sont aussi diverses que les personnages qu’il décrit, mais (bien évidemment) vous n’y voyez qu’une « lutte des classes ».

            Aussi, devant un tel déni de la complexité, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Cultivez-vous, lisez les systémistes, par exemple : « La réalité de la réalité », « Sur l’interaction », « La lutte des places », et encore « Dans les coulisses de l’organisation », sans oublier les éthologues ainsi que Darwin… peut-être finirez-vous par voir autre chose que ce que vous souhaitez voir.

            Cependant, Paul Watzlawick disait : « Une idée, pour peu qu’on s’y accroche avec une conviction suffisante, qu’on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité ». Je ne doute pas qu’il parlait entre autres de tous les croyants marxistes avec ce constat. C’est bien pour cela que je vous répète depuis longtemps que vos avis ne m’intéressent pas et que je ne vois aucun intérêt à discuter avec vous. C’est du temps perdu et comme essayer de convaincre un taliban que ses fois sont des illusions. D’ailleurs vous avez la même attitude que ces intégristes en continuant à vous adresser à moi, alors que je vous ai demandé à de nombreuses reprises de ne plus le faire ; ce qui dénote pour le moins comment vous respectez les autres.

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  • LibEgaFra // 31.08.2021 à 15h40

    Qui a écrit?

    « Nous voulons une patrie qui procure du travail à tous les citoyens ou les moyens de vivre à ceux qui sont hors d’état de travailler, nous voulons une cité où les transactions seront la circulation de la richesse et non pas le moyen pour quelques uns d’une opulence fondée sur la détresse des autres. »

    Réponse demain.

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    • LibEgaFra // 01.09.2021 à 08h10

      Robespierre

      Cité par HG ici:

      https://www.youtube.com/watch?v=Z8z46AKrUJM

      Vers 1h44′

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    • Ming Tong // 02.09.2021 à 08h03

      Pour la circonstance la phrase de Dante « l’enfer est pavé de bonnes intentions » qui devrait être modifiée en « l’enfer est pavé de bonnes déclarations! »

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  • LibEgaFra // 31.08.2021 à 18h08

    Luc avait parfaitement résumer la RF:

     » Luc // 22.08.2021 à 20h46

    Il y a trois forces en œuvre (avec des contradictions internes) : les nobles, la bourgeoisie et le peuple.
    Les nobles ont le pouvoir, la bourgeoisie le veut.
    L’alliance noblesse – bourgeoisie échoue.
    La bourgeoisie utilise le peuple pour prendre le pouvoir.
    Puis abandonne le peuple avec l’armée.
    Elle garde le pouvoir jusqu’à aujourd’hui. »

    Oui, jusqu’à aujourd’hui, et le drame est que la bourgeoisie a réussi avec l’aide des médias à sa botte à diviser toute opposition du peuple à sa dictature.

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    • vert-de-taire // 05.09.2021 à 21h16

      Précision : HG raconte aussi l’alliance de la bourgeoisie avec l’aristocratie en 1870 ou 1871 ?..
      (« vous aurez nos filles »)
      car la bourgeoisie (pour une bonne part) envie le statut de noble ..
      Une manifestation tardive : Giscard (le père puis le fils, président de la rep. qqs temps) .

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