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20.mars.202120.3.2021 // Les Crises

Sciences : le déclin français s’accentue

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Source : Huet – Blog Le Monde – 25/02/2021

La géopolitique de la science annonce souvent la géopolitique de demain. Il est donc utile de se plonger dans le dernier rapport de l’Observatoire des sciences et des techniques. Il nous dit vers quoi le monde tend. Et permet aussi de dresser un bilan en un seul mot des politiques menées par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande en (dé)faveur de la recherche scientifique publique : catastrophique.

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L’OST a donc publié un rapport sur « La position scientifique de la France », fondé sur des chiffres couvrant la période 2005 à 2018. En quelques graphiques, commentés, il permet d’aller à l’essentiel.

Un, le rouleau compresseur chinois (aidé par la Corée du Sud, l’Inde, le Brésil et l’Iran) fait reculer fortement la domination américano-européenne (plus le Japon) qui a marqué la science mondiale de la seconde moitié du 20ème siècle. Deux : les trois pays qui reculent le plus dans cette compétition sont le Japon, la France et les États-Unis. Trois : dans le cas de la France, le déclin annoncé par les contestataires des réformes de la recherche scientifique publique des trois derniers quinquennats (pour Macron, il a continué dans la même ligne, mais les chiffres en seront connus plus tard) s’est produit.

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Jean-Do // 20.03.2021 à 08h36

… ou comment la logique managériale détruit la recherche fondamentale occidentale. Je conseille vivement « Dans la tête d’un mathématicien » de Pierre-Louis Lions. Il y explique comment l’ouverture d’esprit et la liberté de recherche, loin de la paperasserie comptable qui encombre nos chercheurs sous-financés, lui ont permis de devenir médaillé Fields, soit l’équivalent du Nobel pour les mathématiciens.

Il est assez logique qu’un chercheur travaille mal quand il perd la moitié de son temps à remplir des rapports inutiles, à courir sans trêve à des financements insuffisants et à subir une hiérarchie aussi pléthorique qu’incompétente car formée au « management » et non à sa spécialité. Quand, en plus, le processus de sélection des Universités vise à la reproduction des classes sociales plutôt qu’à la formation des meilleurs, il ne faut plus s’étonner de la déliquescence des résultats.

25 réactions et commentaires

  • BrianDu64 // 20.03.2021 à 07h44

    si nous sommes un pays de connaissance, et si nous voulons continuer à produire de la science il va falloir le faire autrement qu’avec de l’argent. On en est là, mais on peut voir ça de manière positive : c’est peut-être pour nous l’opportunité de retourner aux fondamentaux de ce que sont la recherche et la science. Seulement, il faut oublier les prix Nobel et les médailles Field : il faut produire du solide, qui n’a pas besoin d’être publié dans Science Direct pour se transmettre.

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  • Guadet // 20.03.2021 à 08h11

    En 2005, on était déjà loin de l’époque de Pasteur et Marie Curie. Je me souviens, bien avant, d’un membre de gouvernement qui se plaignait des chercheurs qui cherchent alors qu’on leur demande de trouver. Et de ceux qui méprisaient ces gens qui étaient payés alors qu’ils ne produisaient pas de fric directement.
    Ça m’intéresserait de savoir quand a commencé la casse. Est-ce avant Mitterrand, pendant ou tout de suite après ? La raison est connue mais elle n’est pas évoquée ici : tout remettre entre les mains du marché, tout marchandiser. La dictature du marché devient pire que les dictatures orientales.

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    • Didier // 20.03.2021 à 11h03

      En 1993, j’ai travaillé comme vacataire CNRS pour le compte d’un labo de recherche en sciences sociales, lui-même niché dans une fac de psycho. Déjà à l’époque, les patrons de labo (dont le mien) se plaignaient de devoir passer plus de la moitié de leur temps à la recherche… de financements. La gangrène managériale libérale a commencé à infecter le corps social dès les années 80.

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      • UBB // 21.03.2021 à 00h20

        Quand on parle du déclin de la recherche Français et Occidentale par rapport à l’Asie, je ne suis pas sûre qu’il s’agisse de recherche en sciences sociales…

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      • BOURDEAUX // 21.03.2021 à 09h20

        « se plaignaient de devoir passer plus de la moitié de leur temps à la recherche… de financements. » Ignorez-vous que c’est là le lot de tout « patron » ? La « gangrène managériale libérale » ne servirait-elle pas de paravent à des chercheurs en sciences sociales dont le corps social n’a que faire ? Ces gens-là n’ont qu’à faire un truc très simple au lieu de pleurnicher après les subventions : coucher sur les pages d’un bouquin les résultats de leurs ratiocinations psycho-sociétaux-machin, et regarder si il y a des lecteurs en face. S’il n’y en a pas, qu’ils changent de métier.

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        • Pas expert // 21.03.2021 à 11h27

          C’est usant cette rengaine rabâchée à l’envie : « si c’est utile alors il y aura un individu pour acheter », c’est à dire la loi du marcher est la seule bonne et valable.
          Malheureusement, l’individu moderne ayant été éduqué à n’avoir rien à faire du bien commun, ce point de vu conduit immanquablement au saccage de la planète et de la société. Au passage, cela saccage aussi la possibilité de la démocratie en donnant plus de pouvoir de décision à ceux qui ont le plus de moyens.

          Vous attaquez les sciences sociales, mais c’est toute la science qui est concernée.
          Qui peut aujourd’hui produire durablement des recherches qui conduiraient à réduire le coût des médicaments, diminuer l’usage des engrais et des pesticides, mesurer l’impact à long terme des techniques managériales ?

          Quelle est la taille de l’équipe de recherche de Michel Desmurget que le privé a financé pour étudier l’impact des écrans? Impact qui est certainement le premier problème de santé public, en terme d’éducation. Nous devrions avoir des centaines de chercheurs sur ce sujet !

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        • B // 23.03.2021 à 10h53

          Ce n’est pas à vous de décider si « le corps social n’en a que faire », alors qu’il s’agit en général de productions indispensables pour la réflexion et l’information du public sur la viabilité de notre système social, sur les injustices et les inégalités qu’on peut y observer, sur les réalités de notre système politique, etc. Dans les sciences sociales, on englobe aussi bien la sociologie, l’ethnologie et l’anthropologie que l’étude des religions, l’histoire et ses multiples branches, la philosophie, la psychologie et les études politiques. D’ailleurs cette situation concerne aussi les études sur des matières plus culturelles, comme l’histoire de l’art. Je suis bien placé pour savoir que le niveau et les conditions de la recherche en ce domaine comme dans d’autres sont catastrophiques, connaissant un certain nombre de personnes qui y travaillent. Ce n’est pas tout de faire du chiffre, il y a aussi la qualité de la production intellectuelle et culturelle d’un pays, et du niveau d’une civilisation, qui sont en partie liées à ce type de recherches. Même s’il peut y avoir certaines dérives de type post-moderne là-dedans, ça ne suffit pas à tout rejeter en bloc. Visiblement, vous ne lisez pas beaucoup d’ouvrages dans ces domaines-là, mais les critiquer comme des branches accessoires, c’est tout simplement faire le jeu de toute la barbarie d’un monde centré sur les questions économiques, et qui paramètre toutes les autres dimensions de l’existence et de la vie d’une société autour de ce domaine. (Voir « La barbarie » de Michel Henry »)

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  • Jean-Do // 20.03.2021 à 08h36

    … ou comment la logique managériale détruit la recherche fondamentale occidentale. Je conseille vivement « Dans la tête d’un mathématicien » de Pierre-Louis Lions. Il y explique comment l’ouverture d’esprit et la liberté de recherche, loin de la paperasserie comptable qui encombre nos chercheurs sous-financés, lui ont permis de devenir médaillé Fields, soit l’équivalent du Nobel pour les mathématiciens.

    Il est assez logique qu’un chercheur travaille mal quand il perd la moitié de son temps à remplir des rapports inutiles, à courir sans trêve à des financements insuffisants et à subir une hiérarchie aussi pléthorique qu’incompétente car formée au « management » et non à sa spécialité. Quand, en plus, le processus de sélection des Universités vise à la reproduction des classes sociales plutôt qu’à la formation des meilleurs, il ne faut plus s’étonner de la déliquescence des résultats.

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    • MS // 20.03.2021 à 11h11

      Je partage tout à fait ces idées : cette logique était celle des États-Unis il y a 30 ans. Cela commençait déjà à poser des problèmes à l’époque, pour tous les points évoqués ci-dessus et aussi du fait que les meilleurs élèves se dirigeaient vers des carrières en médecine ou en droit bien plus rémunératrices, bien qu’un enseignant chercheur était payé à l’époque cinq fois ce qu’il recevait en France.
      Rajoutons à cela des problèmes de financement et d’éthique : le taux de financement des projets est parfois très bas (typiquement 3% des projets financés dans certains domaines pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la valeur du projet) et puisque comme seul le nombre de publications et de citations compte, il est tentant de publier n’importe quoi – que ce soit des résultats mal établis ou même des choses fausses qui seront citées pour être critiquées !

      Ce système ne fonctionnait pas aux US alors on l’ importé en France

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    • LibEgaFra // 20.03.2021 à 13h16

      « Il est assez logique qu’un chercheur travaille mal quand il perd la moitié de son temps à remplir des rapports inutiles, à courir sans trêve à des financements insuffisants  »

      Quand un ami m’a expliqué il y a quelques années déjà que c’était devenu la norme en France, norme importée des USA, alors que ce n’est absolument pas la mentalité française, j’ai compris que c’était très, mais alors très mal parti.

      La soumission à l’impérialisme n’a plus de limite. De Gaulle reviens!

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  • pseudo // 20.03.2021 à 08h58

    https://reporterre.net/Le-reve-de-M-Macron-franchir-le-mur-ecologique-par-la-numerisation-integrale

    macron
    > on va continuer à innover et à accélérer. C’est sûr. Deux, il y aura des impacts en termes d’ajustements sociaux et il faut les penser dès maintenant […] le sujet des inégalités sociales va être encore plus prégnant […]. Trois, tout cela a des impacts en termes démocratiques qui sont massifs.

    > La bonne nouvelle, c’est que je pense que sur la résilience de nos systèmes et la réponse à la crise climatique, on a sans doute sous-estimé l’apport de l’innovation et je pense aussi que toutes ces technologies vont nous permettre, beaucoup plus vite, de répondre aux défis climatiques. Et donc si je regarde, que je prends deux pas de recul par rapport à tout ce qu’on est en train de se dire, je pense que nos économies vont devoir de plus en plus investir dans ces innovations et il faut y aller à fond.

    non content d’être totalement allumé, il échoue totalement dans son initiative scientifique, mais de plus, il avoue sans gêne organiser la casse sociale, et donc, la protection des interets de l’oligarchie, sinon à qui profitera les innovations ? Puisque nous serons tous plus pauvres, selon ses propres mots.

    Mais ne doutez pas, attali avait prévenu que se serait une femme la prochaine présidente. Suivez mon regard….. Et j’ai envie de dire, surtout pas ça..

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  • RGT // 20.03.2021 à 09h50

    Il faut bien « vivre avec son temps »…

    Temps qui veut qu’il faille tout obtenir de suite, particulièrement les « retours sur investissements » et les « partenariats public-privé » qui ne sont en fait qu’un autre moyen pour le caca-rente de faire de la « recherche » aux frais des cons-tribuables.

    Et si les résultats sont absents, ils s’en foutent, ce sera toujours ça qui ne partira pas dans les caisses servant à financer la santé ou le bien-être de la population (qui justifieront ensuite « plus de libéralisme » et une baisse de la « pression fiscale insoutenable ».

    À force de « dégraisser le mammouth » il finit toujours par crever, et il ne faut ensuite pas se plaindre si la France poursuit depuis de si longues années sa descente aux enfers…

    N’oublions JAMAIS que le plus grand exterminateur de la recherche française a bel et bien été claude Allègre, ce grand « socialiste » qui n’a fait que foutre le bordel dans l’éducation et la recherche et qui continue à être adulé malgré le fait qu’il soit le roi des incompétents dans les domaines où il devrait exceller.

    Seule sa carrière comptait, et « après moi le déluge »…
    La meilleure preuve de son incompétence est donnée par sa position intransigeante selon laquelle les activités humaines ne nuisaient pas aux écosystèmes et n’étaient pas à l’origine du changement climatique qui selon lui était « totalement fantasmé »…

    Et en dehors de cette « tête de gondole », tous ses successeurs étaient des sales types uniquement obsédés par leur propre carrière, sinon ils n’auraient jamais été « adoubés » par la ploutocratie débile obsédée de profits immédiats.

    Le pire, c’est que la propagande fonctionne si bien que la majorité de nos cons-citoyens sont persuadés que l’ultra-libéralisme permettra de voir des jours meilleurs.
    Sans aucune réflexion sur le long terme, il faut que « ça rapporte de suite ».

    Sully, Colbert, De Gaulle et les autres doivent se retourner dans leurs tombes devant tant de stupidité de la part des « élites ».

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    • Pierrot // 21.03.2021 à 05h01

      Stupidité ? Pas si sûr. Pour nombre d’entre eux, je pencherais plutôt pour de l’égoïsme, de la duplicité, voire de la trahison assumée (concernant certains, j’en ai eu la preuve aux moments où ils recevaient leurs instructions).

      Quand on est complètement nul, on se trompe en moyenne une fois sur deux. Quand on se trompe tout le temps, c’est qu’on est bon mais qu’on vise d’autres objectifs.

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  • 78 ans // 20.03.2021 à 11h50

    Leçon confirmée éloquemment en Occident par cette lamentable, interminable pandémie:

    « L’avenir est asiatique » (Parag Khanna).

    https://www.amazon.ca/Future-Asian-Parag-Khanna/dp/150119626X

    *

    Le temps d’accuser et de pleurnicher est terminé. Après cette rencontre en Alaska, il s’agit inévitablement, désormais, de regarder la réalité bien en face.

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    • LibEgaFra // 20.03.2021 à 13h22

      « Après cette rencontre en Alaska, il s’agit inévitablement, désormais, de regarder la réalité bien en face. »

      Tout le monde connais l’histoire de la grenouille et du scorpion qui veut traverser une rivière; actualisation: grenouille = Chine, Scorpion = USA

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      • 78 ans // 20.03.2021 à 15h01

        Excellent.

        Oui, ce scorpion n’est certes par nature rien d’autre qu’un redoutable scorpion…

        Mais cette grenouille, qui durant des millénaires en a connu bien d’autres, a jusqu’ici sagement manœuvré, refusant obstinément d’accéder à la demande dudit scorpion, de plus en plus désespérément confiné sur la rive d’en face.

        À suivre.

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      • Symbiose // 26.03.2021 à 21h11

        Peut être, mais le nouveau pangolin est peut être déjà en swiss

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  • Pie vert // 20.03.2021 à 12h14

    Le problème me semble très sérieux et bien plus profond qu’une affaire de politique publique. C’est un état d’esprit général qui a disparu, on ne peut pas être une société de l’intelligence, de la connaissance ET une société de loisir, de farniente, de jeux. Notre société a perdu le sens et valorise le superflu du berceau à la tombe, le résultat à long terme et ceux malgré l’immense avance technologique de l’occident sur l’Asie ne fait guère de doute. Sans une prise de conscience collective la bascule va être douloureuse en Europe.

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    • Pierrot // 21.03.2021 à 06h00

      Il se trouve que la situation s’est dégradée à partir du moment où nos élites politiques et mercantiles se sont attaqués à la société émergente de la connaissance et des loisirs, jugeant qu’il fallait la reprendre en main en abrutissant le plus grand nombre afin d’en garder le contrôle et de continuer d’en tirer seuls les profits.

      « Tous des fainéants » est un leitmotiv souvent rabâche lorsqu’il s’agit de justifier la situation. Mais en vérité, la cause se trouve plus certainement du côté de ceux qui tiennent ce discours que de ceux qu’elle met en cause.

      En effet, durant ces dernières décennies nous n’avons pas assisté à une perte de vitesse dû à un goût subit et généralisé pour l’oisiveté et la futilité, mais bien à un déclin organisé, provoqué notamment par le sabotage méthodique de l’instruction des jeunes, des sanctuaires de nos avancées scientifiques, technologiques, industrielles, culturelles et sociales et du dynamisme de la nation.

      Par ailleurs, une prise de conscience collective ne suffira pas à nous faire retrouver tout ce que nous avons déjà perdu, d’autant moins si celle-ci repose sur une mauvaise analyse des causes, nous incitant ainsi à continuer de subir les mêmes poisons idéologiques qui nous ont poussés vers l’abîme.

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  • Roger // 20.03.2021 à 13h49

    La recherche n’est-elle que le haut d’une pyramide dont la base est l’éducation?
    Combien d’heures d’éducation ont été perdues sur 2 générations?
    Des nouvelles techniques d’enseignements ont-elles compensées cette perte?

    Dans le test PISA de 2000, on retrouve (p85) dans le haut du classement sur la culture mathématique des « petits » pays (par la population) : Corée, Australie, Canada qui sont aussi bien placé dans le classement des publications scientifiques en 2018. J’ai pris les résultats de 2000 car c’est le test le plus ancien et le plus proche du système éducatif qui a formé les chercheurs actuels.
    http://www.oecd.org/education/school/programmeforinternationalstudentassessmentpisa/33691604.pdf

      +5

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    • Pierrot // 21.03.2021 à 06h57

      Dans l’éducation (ou devrait-on plutôt parler d’instruction ?), la perte ne se situe pas seulement au niveau du nombre d’heures. Elle se situe aussi au niveau des moyens d’appréhender les contenus enseignés et de les exploiter. En effet, accumuler des connaissances ou pouvoir y accéder plus aisément ne sert pas à grand chose si l’on n’arrive pas à en saisir tout le sens et les implications. Or, loin d’avoir amélioré les choses, les réformes successives de l’enseignement n’ont fait que provoquer notre perte de vitesse dans la formation des élites scientifiques et techniques.

      Par ailleurs, il est difficile de s’en remettre aux systèmes de classement actuels pour évaluer notre situation, car ils sont assez souvent fallacieux. D’un côté, les objectifs auxquels ils se réfèrent sont généralement empreints d’idéologie politico-économique ; de l’autre, un bon classement peut parfois être obtenu en agissant sur les indicateurs retenu sans pour autant améliorer les performances qu’ils sont censés représenter.

      Par exemple, un nombre élevé de publications scientifiques ne reflète pas nécessairement la qualité ni l’intérêt de leur contenu. Estimer la propension d’une génération d’étudiants à faire du business ne permet pas non plus de connaître leur capacité à concevoir et fabriquer des centrales nucléaires, des avions hypersoniques ou des vaccins ni à inventer des choses qui amélioreraient notre avenir.

      Concernant les tests PISA, je crains qu’ils révèlent surtout l’adéquation d’un pays aux idéologies véhiculées par l’OCDE, lesquelles ne constituent pas forcément des critères de réussite pertinents.

        +2

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      • Pas expert // 21.03.2021 à 11h55

        Les enseignants ont dénoncé depuis longtemps la dérive du système :
        – bas salaire = fuite des meilleurs dans leur domaine,
        – manque de moyen = démotivation des élèves autant que des enseignants,
        – manque de volume horaire = impossible de prendre le temps,
        – plus de redoublement = manque de motivation et maintien dans l’échec,
        – méthodes pédagogiques stupides = perte de sens, formation au bluff,
        – programmes inadaptés = inefficacité des temps d’enseignements…
        Mais ça, ce ne sont que les problèmes internes au système éducatif. Il ne faut pas oublier l’impact des écrans sur les parents et leur enfants (https://www.youtube.com/watch?v=UwcyiiBsPrI)

        Des méthodes d’enseignement efficaces existent, elles ne sont pas promues par l’éducation nationale : https://www.celinealvarez.org/notre-demarche

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  • pascal // 20.03.2021 à 16h32

    j avais deja remarqué, il y a 10 ans ,
    que les Chinois avait reussi a faire un vaccin contre l’ encephalite Japonaise qui marchait a vie…..alors que le precedent vaccin , le vaccin Pasteur ne protegait que durant 3 ans……

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  • xavier37 // 23.03.2021 à 19h49

    On a les résultats qu’on mérite. La recherche publique est indigente en France depuis 20 ans (plan d’austérité après plan d’austérité). La recherche des entreprises n’existe que si les actionnaires le permettent. La tendance a multiplier les structures redondantes n’aide pas non plus.
    En fait on vit sur des acquis, sur notre erre comme un vieux paquebot sans cap.

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