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13.octobre.201713.10.2017 // Les Crises

Sept idées fausses sur les médias, par Aude Lancelin

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Source : Aude Lancelin, 11-10-2017

Les gardiens de nos médias CAC 40 ont une rhétorique bien rodée pour se garder de toute critique, et continuer à passer pour des héros des libertés publiques tout en oeuvrant à verrouiller le système d’information français. Demi-vérités, mythes éculés ou mensonges éhontés, certains de leurs arguments s’avèrent hélas encore très efficaces auprès du public. Voici comment s’armer intellectuellement contre ces pseudo-évidences en sept leçons.

Les journalistes ont-ils trahi, au sens où Julien Benda pu parler en son temps d’une trahison des clercs ? On pourrait le penser, à voir avec quelle ardeur certains d’entre eux défendent les pouvoirs en place, mordent les mollets des quelques réfractaires, et se satisfont globalement d’un fonctionnement où leurs seuls interstices de liberté sont pourtant condamnés à demeurer sans vraie portée. L’idée de trahison est toutefois peu adaptée, la plupart des journalistes n’ayant pas une claire conscience de l’idéal professionnel qu’ils sacrifient en se faisant les défenseurs d’un système des médias devenu profondément vicieux dans son fonctionnement, et dangereux dans ses implications démocratiques. La plupart n’agissent pas avec l’intention de nuire. Eux-mêmes sont en effet devenus, via l’instruction reçue dans les écoles de journalisme, ou la formation sur le tas dans les open spaces des rédactions contemporaines, le produit d’une vision javélisée de ce métier qui ne leur permet plus d’accéder au sens que celui-ci pouvait avoir, lorsque la grande presse d’opinion existait encore. Accompagnateurs enthousiastes de la ruine de leur profession, beaucoup de journalistes ont l’impression sincère de défendre un système actionnarial certes pas parfait, mais suffisamment bon, au sens où la psychanalyste Mélanie Klein, parlait de soins maternels suffisamment bons pour ne pas trop amocher un psychisme. Lorsqu’ils interviennent dans l’espace public pour patrouiller en faveur de leurs actionnaires, qualifier de complotistes les détracteurs d’un système d’information gardienné dans sa quasi-totalité par les entreprises du CAC 40, et certifier la liberté d’expression dont ils jouissent, certains d’entre eux ont même réellement le sentiment de s’inscrire dans un glorieux combat historique en faveur de la vérité des faits. Si on les attaque, n’est-ce pas d’ailleurs le signe qu’ils gênent ? Si on les malmène dans les meetings, si on les insulte sur les réseaux, n’est-ce pas la preuve qu’ils ont mis leurs pas dans les traces des deux Albert, Londres et Camus ?

A cela, ajoutons que l’idée de traîtrise ne convient pas davantage à la sociologie nouvelle de ce métier, aux nouvelles lignes de front que celle-ci commence malgré tout à esquisser, et aux espoirs qui peuvent tout de même en naître. Plutôt que des Judas, beaucoup de journalistes sont en effet désormais des estropiés de ce système. Si on laisse de côté la fine pellicule des éditorialistes surpayés et fanatiquement dévoués à la perpétuation de ce dernier, la précarisation galopante de la profession est désormais une réalité. Il s’agit désormais d’un milieu où, pour parler crûment, on peut obtenir la sacro-sainte « carte de presse », et donc être déclaré journaliste professionnel, pour un revenu mensuel correspondant à la moitié d’un Smic. Lorsque l’on sait que, malgré cela, le nombre de cartes de presse a pour la première fois reculé en France depuis 2015, cela en dit long sur la réalité salariale d’un métier que la destruction en cours du code du travail va bien sûr encore considérablement contribuer à dégrader. Ainsi beaucoup de journalistes sont-ils en train de changer de classe, c’est un fait. Seulement voilà, même chez ces gens-là, et à cet égard la puissance de l’idéologie ne laisse pas d’impressionner, vous en trouverez encore très peu à cette heure pour remettre en question le système général de possession des médias pourtant en grande partie responsable de leur situation. Ou pour quitter le domaine de la plainte purement locale, et réclamer autre chose que des « chartes éthiques », c’est-à-dire de bonnes paroles de leurs actionnaires, des promesses vertueuses de non-intervention, et autres airs de flûte grandioses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

Autant de raisons pour lesquelles, aujourd’hui, il est plus que jamais important d’identifier les différentes idées fausses qui empêchent le public de prendre conscience de la nécessité de s’emparer de la question des médias, et d’en faire une question politique prioritaire. Ces verrous-là, je viens de le dire, ils sont souvent entretenus par les journalistes eux-mêmes. Parfois ce sont de pseudo-évidences en réalité erronées, parfois des mensonges éhontés, parfois des mythes consolateurs pour la profession, mais tous ont en tout cas un très fort pouvoir de neutralisation, et entretiennent le public dans l’idée que finalement, il y a quelques brebis galeuses dans ce métier, mais que globalement tout ne va pas si mal, que tout pourrait même être pire, et surtout que l’on ne voit pas comment cela pourrait aller beaucoup mieux. J’en ai listé sept au total. Il est absolument indispensable d’avoir ces sept idées trompeuses en tête, et de s’armer intellectuellement face à elles. Car désormais, c’est bien le drame, nous ne retrouverons pas une véritable vie démocratique tant que, d’une façon ou d’une autre, la situation dans les médias n’aura pas été déverrouillée.

1/ Première idée fausse : les actionnaires de médias « n’interviennent » pas

Ils n’exigent rien des directeurs de rédaction, qu’ils ont pourtant choisis pour la plupart, parmi les plus zélés du cheptel. Ils découvrent donc dans le journal, comme n’importe quel lecteur, le travail de leurs soutiers qui, par une espèce d’harmonie préétablie leibnizienne, se trouve être à l’unisson de leur vision du monde. Ainsi les actionnaires de médias, Bernard Arnault, Xavier Niel, Patrick Drahi et les autres, seraient donc les seuls actionnaires, tout secteur confondu, à n’attendre aucun retour sur investissement d’aucune nature, et ce en dépit d’injections substantielles de fonds dans une activité notoirement déficitaire.

Alors évidemment, c’est une insulte à l’intelligence des gens. Mais c’est pourtant un discours couramment tenu, et pas seulement par les managers de ces groupes, par les journalistes eux-mêmes, dont certains ferraillent dur sur les réseaux sociaux pour défendre l’incorruptibilité de leurs patrons. Ainsi, pour ne prendre que des exemples récents, on a pu entendre le directeur général de BFM TV expliquer dans une récente édition de « Complément d’enquête » sur France 2 qu’il avait rencontré une seule fois Patrick Drahi dans sa vie. Etait-ce vraiment la question ? Ou encore, on a pu voir le responsable du Decodex au journal « le Monde », sorte d’index Vatican mis au point par un organe de presse privé pour trier les sites fréquentables des poubelles de l’information, expliquer que les actionnaires ne les appelaient pas, je cite, avant la parution des papiers, affirmation à la fois peu contestable et puissamment comique. Mais l’on a pu aussi le voir batailler inlassablement sur les réseaux pour se porter garant du fait qu’aucun de ses patrons n’avaient jamais soutenu publiquement la candidature de Jupiter redux Macron (ce qui est factuellement faux), et que des chartes d’indépendance intraitables leur servaient en tout état de cause de ceinture de chasteté éditoriale (ce qui est simplement ridicule). Il semblerait en tout cas que cela suffise à rassurer pleinement ledit responsable du Décodex quant à la marche vertueuse du système, ce qui au minimum ne témoigne pas d’une grande curiosité de la part d’un « décodeur » professionnel.

L’actuel directeur de la rédaction de ce même quotidien, « Le Monde », a aussi pu, dans un éditorial publié à l’occasion de la mort d’un de ses actionnaires, Pierre Bergé, assimiler les gens qui prêtaient la moindre influence sur la ligne aux actionnaires à des « complotistes ». Face à ce verrou-là, les gardiens des médias ne prennent même pas la peine de répondre par des arguments. Ils se bornent à discréditer les personnes, voire à les psychiatriser. Car qu’est-ce qu’un complotiste sinon un paranoïaque et un malade mental à la fin des fins ? On voit en tout cas à quel point il est important pour le système de neutraliser tout individu cherchant à révéler au public le poids que pèsent les actionnaires de médias sur la vie d’un journal, et le genre de catastrophe démocratique qu’ils peuvent organiser à l’échelle d’un pays quand leurs vues convergent, c’est-à-dire très souvent, notamment quand le coût du travail est en jeu. Il est pourtant assez évident que dans une société démocratique, où le suffrage universel existe encore, et cela même s’il est en passe de devenir une farce organisant l’impuissance collective, le contrôle capitalistique des médias est une question politique cruciale. Il est évident que ce constat-là n’a rien à voir avec un propos conspirationniste, et que prêter des arrière-pensées aux géants des télécoms quand ils investissent dans les médias n’a rien à avoir avec le fait d’être agité par les Illuminati ou une quelconque autre société secrète horrifique du type Skulls and Bones. Celui qui ne comprend pas cela, le responsable du Decodex par exemple, est-il équipé dans ces conditions pour décoder quoi que ce soit au champ de pouvoir capitalistique extraordinairement violent dans lequel il se meut semble-t-il en toute inconscience? On peut au moins se poser la question.

Tout cela est d’autant plus inquiétant à observer que ce qui se passe chez nous aujourd’hui s’est produit il y a exactement vingt ans aux Etats-Unis avec des conséquences dramatiques quant à l’indépendance de la presse et à la persistance même de l’existence d’un espace public. L’ex-rédacteur en chef du « Chicago Tribune », James Squires, un ancien Prix Pulitzer qui rompit avec le système et en fit un livre (1), soutenait ainsi en 1993, que la prise de contrôle intégrale des médias par les grandes compagnies états-uniennes avait entraîné la « mort du journalisme », je cite ses mots. En deux décennies, ainsi qu’il l’établissait, la mainmise de la « culture Wall Street » sur les médias, soit l’équivalent de notre presse CAC 40, avait réussi à détruire entièrement les pratiques et l’éthique de ce métier, réduisant les responsables de journaux à être des cost killers plutôt que des intellectuels, des managers plutôt que des artisans de l’intelligence collective. James Squires, un autre indécrottable paranoïaque sans doute.

Je citerai pour finir sur ce point Robert McChesney, autre spécialiste de ces questions aux Etats-Unis, notamment auteur d’un texte aussi alarmant qu’important paru en 1997, qui s’intitulait « Les géants des médias, une menace de la démocratie ». McChesney y énonçait la chose suivante, dont on aimerait qu’elle devienne un jour une évidence pour les gens de bonne volonté: « L’idée que le journalisme puisse en toute impunité présenter régulièrement un produit contraire aux intérêts primordiaux des propriétaires des médias et des annonceurs est dénuée de tout fondement. Elle est absurde ».

2/ Deuxième idée fausse : on ne peut pas se passer de ces grands capitaux privés

Ils ont même sauvé la presse, entend-on ad nauseam, dans la bouche des factoctums qui sont leurs relais dans les médias. Seule l’injection massive de capitaux qu’ils ont pratiquée était en mesure de venir à bout des gouffres financiers créés par le journalisme, corporation inefficace et passéiste. Dans le même ordre d’idées, on vous dira que ça se passe pareil à l’étranger. Regardez les Etats-Unis, voyez Jeff Bezos qui a racheté le Washington Post, impossible de ne pas en passer par là, on vous le dit. Or tout cela est en réalité inexact. Et l’on oublie aussi soigneusement au passage de rappeler que ledit patron d’Amazon a commencé à s’intéresser au vénérable Washington Post quand il s’est trouvé dans le viseur de l’administration fédérale, autant pour sa sale manie de contourner l’impôt, qu’en raison des pratiques monopolistiques de sa compagnie.

L’irruption d’Internet, de Google et autres Gafas, a bien sûr changé les équilibres financiers de la presse, c’est une évidence. Mais elle n’a pas créé les problèmes financiers de la presse. Il faut en avoir conscience, le financement a toujours été un problème pour cette dernière : le web n’a rien introduit de nouveau sur ce point, contrairement à ce qu’on tente de faire croire au public pour justifier l’injustifiable, à savoir le contrôle intégral de l’espace public par de grands conglomérats. Ainsi « l’Humanité » fondée en 1904 avait déjà des problèmes d’argent, et plus tard, aux lendemains de la guerre, « Le Monde » et « Combat » connurent eux aussi régulièrement de très mauvaises passes financières. Leurs fondateurs allèrent-ils pour autant se jeter aux pieds des grands industriels, tendirent-ils la sébile auprès de banquiers d’affaires déjà à l’affût de leur dépouille ? Evidemment non, je les citerai sur ce point. Jaurès au sujet de « l’Humanité » : « Toute notre tentative serait vaine si l’entière indépendance du journal n’était pas assurée et s’il pouvait être livré, par des difficultés financières à des influences occultes ». Notons au passage que celui-ci, pour qualifier les intérêts industriels pesant sur la presse parlait « d’influences occultes ». Sans doute Jaurès était-il la proie de tentations complotistes, écrirait aujourd’hui le directeur du Monde. Mais l’on pourrait aussi citer Hubert Beuve-Méry, exactement dans la même veine, cinquante ans plus tard: « Bien que les journaux ne soient pas toujours prospères, tant s’en faut, l’argent sous une forme ou sous une autre, ne cesse d’affluer. Comment expliquer que tant de gens aient tant d’argent à perdre, et d’où peut donc provenir cet argent ? ». On sent également derrière cette dernière formule interrogative une forte pente au complotisme le plus débridé, soupçonneraient aujourd’hui les nouveaux responsables de son propre journal.

Ainsi, si les géants des télécoms, Xavier Niel et Patrick Drahi, ont désormais élu pour terrain de jeu les médias depuis les années 2010, ce n’est pas parce qu’eux seuls étaient en état de supporter les coûts soi-disant astronomiques de la presse. C’est parce qu’ils y avaient un intérêt stratégique majeur, et que, avec la complicité du pouvoir politique, et à la faveur d’un affaiblissement de la culture démocratique chez les journalistes autant que chez les citoyens, ils ont commis un véritable raid sur la circulation des opinions dans notre pays. Là encore, tournons nos regards vers les Etats-Unis, où les géants des télécoms comptent également parmi les groupes de pression les plus redoutés et les plus influents de tous ceux qui cherchent à avoir les faveurs du Capitole. Une fois encore, je le répète, nous vivons avec vingt ans de retard le désastre du journalisme américain, et nous en franchissons patiemment toutes les étapes, commettant les mêmes erreurs.

Dernière remarque sur cette affaire de financement. Pour ce qui est de la faisabilité de lancer un titre sans ces magnats des télécoms, du béton ou de la banque d’affaires, nul besoin d’épiloguer davantage. Après tout, la création d’entreprises de presse en ligne comme Mediapart, devenu en moins de dix ans l’une des plus lucratives et actives rédactions du pays, est de facto une preuve que le désir des lecteurs peut suffire à faire vivre un titre, même si cela ne va pas sans épreuves. La liberté ne va jamais recréer sans ses propres servitudes.

3/ Troisième idée fausse : critiquer les médias c’est attaquer les personnes

On connaît cette forme de chantage grossier, hélas très commun, j’en rappellerai la teneur. Dès que les médias se voient mis en cause, ils brandissent le rayon paralysant: les journalistes font de leur mieux, certains travaillent très bien, avec les meilleures intentions du monde, si vous persistez à dénoncer agressivement le système de financement des médias, vous aurez des journalistes agressés sur la conscience demain. Variante de l’argument : critiquer les médias, c’est déjà avoir un pied dans le fascisme ou le bolivarisme – vice politique presque plus grave encore.

Ce chantage est inacceptable pour plusieurs raisons.

D’abord, il est pernicieux de faire reposer sur des individus, leur résistance et leur intégrité isolées, le devoir de contrebalancer la puissance de groupes entiers. Quand le CAC 40 a fait main basse sur les médias, quand toutes les chaînes d’informations en continu pesant de tout leur poids sur une présidentielle sont entre les mains d’un Drahi et d’un Bolloré, on ne peut pas se contenter de dire : il y a des petites mains qui travaillent très bien dans leur coin, certains journalistes ont une vraie éthique, il n’y a pas que des idiots utiles ou des vendus. Nul n’en doute à vrai dire, mais ce n’est pas la question. On ne peut pas tabler sur l’héroïsme ordinaire d’un salarié, si tant est qu’il soit praticable, pour aller à l’encontre de l’orientation politique générale de ses employeurs, supérieurs hiérarchiques et autres bailleurs de fond. D’autant moins que les réductions d’effectifs drastiques dans la presse, en dégradant le marché de l’emploi pour les journalistes, ont totalement déséquilibré le rapport de force avec les directions. Là encore, comme aux Etats-Unis dans les années 90, l’autonomie de la profession est en passe d’être détruite par le chantage à l’emploi.

C’est donc au niveau systémique qu’il faut agir, les individus ne peuvent rien seuls contre des forces aussi écrasantes. Une poignée de journalistes, même de valeur, est nécessairement impuissante face à la marée montante de leurs confrères qui, eux, acceptent les règles du jeu, et produisent un journalisme insipide défendant les intérêts de l’oligarchie. Tout au plus cette petite poignée de gens à la sensibilité politique différente peut-elle ponctuellement servir d’alibi, mais elle est en réalité toujours maintenue dans la position du minoritaire. Or, par définition, un alibi ne débloque jamais le système. Tout au contraire, il sert de force d’ajustement pour empêcher que le système ne soit un jour débloqué.

Ensuite, ce sont précisément dans les pays où l’on a laissé la culture démocratique se dégrader constamment, que les journalistes se voient aujourd’hui emprisonnés, comme en Turquie, victimes « d’agressions de rue », comme on dit pudiquement en Russie, voire d’assassinats. C’est justement dans les pays où le despotisme de l’argent et de l’Etat a à ce point gagné la bataille qu’il n’a plus rien à redouter de la justice, que ces choses-là arrivent. A l’inverse de ce qu’on nous raconte pour dissuader toute critique, c’est donc précisément afin de garantir à l’avenir la sécurité des personnes qu’il faut se battre aujourd’hui pour sauver l’indépendance des médias.

4/ Quatrième idée fausse : la diversité existe, « les médias » ça n’existe pas

Combien de personnes pour vous dire hardiment, et parfois même de bonne foi : on peut tout de même choisir entre « le Figaro », « les Echos » ou « Libération », et leurs lignes ne sont pas les mêmes, voyons ! Ou encore : « Moi je pioche ici et là, je fais mon marché à différentes sources, je suis informé de manière tout à fait pluraliste ». Les mêmes vous diront généralement qu’ils le sont au demeurant gratuitement. Et les journalistes d’abonder : « les médias » en soi ça n’existe pas, entre autres bla-blas. Evidemment c’est illusoire là encore. Il y a même ici plusieurs erreurs encastrées l’une dans l’autre à vrai dire.

Première remarque à ce sujet : si vous ne payez pas, c’est que quelqu’un d’autre, quelque part, paye à votre place pour que vous ayez ce que vous lisez sous le nez, et il s’agit généralement d’annonceurs. Or les annonceurs ont tendanciellement les mêmes intérêts politico-oligarchiques que les actionnaires des médias. Donc il se trouve qu’en vous informant uniquement à l’oeil, non seulement vous détruisez les chances de survie d’un journalisme de qualité, mais en plus vous contribuez à renforcer l’homogénéité idéologique de l’information produite.

Plus généralement, lorsque les médias appartiennent à des groupes d’affaires, il existe toutes sortes de sujets sur lesquels leur communauté de vue est totale. Sur la loi Travail XXL par exemple, vous n’aurez pas de vision différente si vous lisez les « Echos » de Bernard Arnault, ou « le Figaro » de Serge Dassault, ou « L’Obs » de Monsieur Niel, ou « le Point » de Monsieur Pinault, hebdomadaire de la droite libérale dont l’un des éditoriaux de rentrée commençait par la phrase suivante : « Emmanuel Macron est notre dernier espoir ». Tous propagent comme par enchantement les mêmes idées quand la restriction du droit des salariés et le montant des dividendes actionnarial est en jeu. L’existence même d’un phénomène politique comme Emmanuel Macron, véritable media darling de toute cette presse CAC 40 pendant la présidentielle, prouve que ce qu’on appelle la « diversité » idéologique de ces titres est bidon. La possibilité même de quelque chose comme le macronisme a révélé la vérité définitive sur cette affaire : la droite LR et la gauche PS étaient en réalité deux factions d’un même « parti des affaires » qui vient officiellement de se réunifier.

On pourrait bien sûr citer d’autres exemples que celui de la réforme du code du travail pour illustrer le fait que, via leurs médias, les milieux d’affaires réussissent à vitrifier l’opinion publique sur certains sujets cruciaux lorsqu’ils le veulent. Ainsi en France après 2005, on a assisté à une neutralisation complète de la question européenne après le référendum, où le peuple s’était pourtant prononcé clairement. L’euroscepticisme, invariablement criminalisé dans l’ensemble des médias, a rendu cette discussion entièrement « taboue » dans le débat public, au mépris de la démocratie la plus élémentaire. C’est la raison pour laquelle lorsque, participant à certains plateaux de télévision, vous entendez des journalistes entièrement ventriloqués par ces mêmes milieux CAC 40, aller jusqu’à remettre en question l’idée d’un « système » médiatique, et qualifier bien sûr au passage cette représentation de « complotiste », il y a là de quoi rire longtemps, et même très longtemps.

Autre argument fréquemment entendu pour ménager l’idée de pluralité et démentir le fait que les journalistes pencheraient systématiquement du côté de la ligne néolibérale de leurs actionnaires… L’idée selon laquelle les journalistes seraient plutôt spontanément rebelles à l’ordre établi. L’idée selon laquelle les journalistes auraient des affinités électives « de gauche », et seraient notoirement « liberals » comme on dit aux Etats-Unis. Ce point est important, car il constitue également un verrou très puissant du système. La perversité de la chose c’est bien sûr de faire mine de confondre les opinions sociétalement de gauche, mollement pro-migrants, favorables aux libertés publiques, ou encore gay friendly, et les opinions politiquement de gauche, anticapitalistes, « radicals » comme on dit aux Etats-Unis.

Les premières ne gênent en rien l’actionnariat, qui aura plutôt tendance à les encourager. Cette comédie du journalisme spontanément « de gauche » est même nécessaire à la bonne marche du système. Elle fournit en effet, je citerai une fois encore Robert McChesney sur ce point, l’apparence de « preuve de l’existence d’une opposition loyale ». L’illusion qu’il existe encore un journalisme combatif, animé par de puissantes valeurs démocratiques. Ainsi a-t-on pu voir au cours de l’été 2017 pas moins de 20 sociétés des rédacteurs, parmi lesquelles les plus macroniennes d’entre toutes, s’assembler bruyamment pour se plaindre du fait que l’Elysée entendait désormais choisir les reporters embedded avec le Président Macron. Quels maquisards ! Quelle prise de risque ! Il fallait certes le faire, marquer le coup, mais typiquement c’est le genre de posture qui non seulement ne nuit en rien au système général, mais induit à tort l’idée que les journalistes restent des vigies de la démocratie. Je laisserai chacun juge de la réalité sur ce point.

Dans le même esprit qui prête aux journalistes des médias mainstream une vision culturellement « de gauche » sur le plan des libertés publiques, vous trouverez bien sûr aussi toute la droite dure, leurs trolls et leurs pantins médiatiques, qui voient derrière chaque journaliste, homme ou femme, une « gauchiasse » ou une « journalope « . Chacun a déjà croisé ce vocabulaire délicieux sur les réseaux sociaux. Evidemment, il s’agit là encore d’un leurre complet. Dans cette affaire, la droite extrême joue ni plus ni moins que le rôle « d’idiote utile » du milieu des affaires. Ainsi les Zemmour, Finkielkraut ou les Elisabeth Lévy vous expliqueront que tous les journalistes sont de gauche. Ce n’est même pas un mensonge dans leur bouche. C’est une croyance qu’ils ont. Une persistance rétinienne, résistant à toute expérience. Il est vrai que, vu du Sirius réactionnaire, toute personne qui ne milite pas pour jeter les Arabes à la mer est à mettre dans la catégorie « gauchiasse ». De Jean-Luc Mélenchon à Pierre Arditi en passant par Harlem Désir, le monde est ainsi peuplé de « gauchiasses ». Sauf qu’il est bien évidemment grotesque de soutenir en 2017 que la population journalistique penche massivement à gauche.

Bien au contraire, on ne compte quasiment plus aucun journaliste « radical » au sens américain dans ce pays. Ils ont tous été éliminés, placardisés, et l’on trouve même toutes sortes de tricoteuses sur les réseaux sociaux pour trouver ça parfaitement normal puisque ce sont, je cite, des « extrémistes ». Cette affaire de journalistes aux humeurs spontanément « de gauche » est donc une commode imposture, qui arrange en réalité beaucoup de monde. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si beaucoup de salariés de la presse la plus néolibérale exhibent fièrement ces insultes comme une légion d’honneur sur les réseaux sociaux – retweetant même frénétiquement la moindre injure à eux adressée par le plus insignifiant troll lepéniste. Cette comédie flatte leur amour-propre et, au passage, protège leurs actionnaires.

5/ Cinquième idée fausse : les journalistes doivent être neutres

C’est le premier commandement enseigné dans les écoles de journalisme. Au harem des idées, le journaliste est nécessairement cantonné dans le rôle de l’eunuque. Il doit rester neutre. Sinon c’est un militant, et ce n’est pas bon pour son avancement, pas du tout même. Ça sent le couteau entre les dents, l’intransigeance, voire l’agenda secret. Si le journaliste a des combats, ça ne peut donc être soit que de grandes généralités concernant les libertés publiques, qui souvent hélas ne mangent pas de pain, soit le fact checking compulsif qui tient trop souvent lieu de seule colonne vertébrale aujourd’hui à la profession, de « Décodeurs » en « Désintox ». Entre les deux, on observe un véritable trou noir des combats admissibles. Alors ce point-là est évidemment très important. Et mon propos ne sera pas en la matière de renvoyer chacun à « sa » vérité, ou à sa commune absence d’objectivité. D’abord parce que la vérité est une, factuellement parlant, il faut tout de même partir de là. Ensuite parce que c’est un très mauvais angle d’attaque sur cette question. Ce dont il faut se convaincre, au contraire, c’est que l’on peut à la fois respecter scrupuleusement les faits et avoir des combats véritables. On met dans la tête du public et des journalistes en formation que c’est inconciliable, qu’engagement et scrupule factuel sont incompatibles. Mais ce puissant verrou mental-là, il faut le faire sauter d’urgence justement. Seule notre presse contemporaine, revenue peu à peu dans le poing du capital depuis la Libération, tend à rendre ces deux choses inconciliables.

J’en appellerai à nouveau sur ce point au Jaurès de « l’Humanité ». Ce qui frappe en relisant son premier éditorial, c’est de quelle façon sa très haute conception du journalisme nouait le souci de l’exactitude factuelle à la radicalité de l’engagement, sans que les deux choses apparaissent nullement comme contradictoires. Extrait : « La grande cause socialiste et prolétarienne n’a besoin ni du mensonge, ni du demi-mensonge, ni des informations tendancieuses, ni des nouvelles forcées ou tronquées, ni des procédés obliques ou calomnieux. Elle n’a besoin ni qu’on diminue et rabaisse injustement les adversaires, ni qu’on mutile les faits. Il n’y a que les classes en décadence qui ont peur de toute la vérité. » Il n’y a que les classes en décadence en effet qui diabolisent les adversaires, qui trafiquent la vérité continûment sous couvert de chasse aux fake news, qui parlent Venezuela quand on leur parle droit du travail. Ce texte d’il y a plus de cent ans devrait être une source d’inspiration constante, aux antipodes de l’idéologie journalistique contemporaine qui revendique à l’inverse une neutralité absolue, une absence totale d’engagement partisan. La chose dissimulant au demeurant le plus souvent la mise en place d’un contrôle politique violent.

Je terminerai sur ce point en rappelant que cette idéologie de la neutralité a une histoire qui est consubstantielle à celle de la presse sous perfusion capitalistique. Aux Etats-Unis, elle naît avec les écoles de journalisme, et cela dès les années 1920. Le journaliste professionnel diplômé est censé acquérir un système parfaitement « neutre » de valeurs – mais évidemment, la grande maestria de ces écoles, c’est d’arriver à faire passer les médias « capitalistes friendly » pour la seule source objective, et de leur fournir au passage les petits soldats adéquats à cette tâche. Il faut observer que ce journalisme-là a pleinement et activement contribué à la dépolitisation entière de la société américaine. Lorsque vous videz de tout contenu politique un journal télévisé, par exemple, vous le rendez ennuyeux et indéchiffrable, simple litanie d’anecdotes sans intérêt ni sens quelconque.

Notons aussi, pour finir, qu’en période de mobilisation guerrière, prenons par exemple le cas de la première Guerre du Golfe ou celui de l’invasion de l’Irak en 2003, on a pu voir de quel genre de respect viscéral des faits le journalisme « neutre » et strictement « objectif » était en réalité animé.

6/ Sixième idée fausse : les journaux sont par définition des forces démocratiques, à défendre quoiqu’il arrive

Sinon c’est le Venezuela où l’on ferme des médias, sinon c’est le trumpisme où un Président injurie des éditorialistes, sinon c’est le poutinisme où l’on retrouve des journalistes morts dans leur cage d’escalier. Cette vision-là d’un journalisme « rempart de la démocratie » s’avère très utile pour couvrir toutes sortes de méfaits des médias dans des pays où les journalistes ne risquent nullement leur peau. Il s’agit vraiment d’un bouclier en carton, un peu obscène même car se cacher derrière des cadavres et des héros quand on ne risque rien est d’une obscénité avérée, mais redoutablement efficace. On l’utilise beaucoup contre la « France Insoumise » en ce moment, qui se serait rendue coupable d’attaques verbales innommables contre les lanceurs d’alerte nés que sont les journalistes français. L’un des rares programmes de la présidentielle à avoir proposé une refonte démocratique ambitieuse de tout le système des médias, plutôt que de se borner à réclamer le pansement des chartes éthiques sur la jambe de bois des médias corporate, eh bien c’est justement ce programme-là, celui de la « France Insoumise », que l’ensemble la presse perfusée au CAC 40 a présenté comme potentiellement liberticide et menaçant. Cette opération-là, aussi stupéfiante qu’elle soit, est très classique en fait, là encore l’exemple américain nous précède.

Ainsi les journaux, quoiqu’ils fassent ou disent, revendiquent le statut de remparts démocratiques. L’expérience montre pourtant, à l’inverse, qu’ils peuvent ponctuellement devenir exactement l’inverse. A savoir de véritables nuisances démocratiques. Mais là encore, le mythe perdure, le public ayant soigneusement été entretenu dans cette idée depuis de longues années. Ainsi la majorité de la population croit-elle encore en l’existence d’une « presse libre ». Elle n’est presque jamais exposée dans l’espace public à un discours qui, au-delà de quelques attaques ad hominem contre certains éditorialistes, lui montre que l’information est faussée à la source par sa mise sous tutelle financière. En contribuant à décomposer l’espace public, ces médias-là préparent pourtant le terrain à de futures violences politiques. J’achèverai ce sixième point par une remarque de Noam Chomsky qu’il ne faut jamais perdre de vue, quand on essaie de se rassurer à peu de frais sur l’innocuité de la presse : « La propagande est à la société démocratique ce que la matraque est à l’Etat totalitaire. » Lorsqu’une presse démocratique verse ouvertement dans la propagande, il n’y a donc aucune raison de ne pas en mener la critique impitoyable.

7/ Septième et dernière idée fausse : les médias ne peuvent pas grand-chose

Lorsqu’un éditocrate est totalement acculé, c’est généralement la dernière cartouche qu’il tire. Arrêtez avec « les médias » ! Les gens, on ne peut pas leur mettre n’importe quoi dans le crâne. Ils ont « leur libre arbitre » comme le disait un matin avec solennité la responsable de la revue de presse de France Inter, peu après l’élection de Macron. Là encore c’est du complotisme voyons, d’ailleurs « les médias » ça n’existe pas, et puis les médias vous le savez bien, ils sont très divers, et caetera, et caetera, et caetera. Evidemment, on reconnaîtra synthétisées ici, dans cette seule idée, toutes les idées fausses précédemment passées en revue.

Quel sens cela peut-il avoir pourtant de parler de « libre arbitre » pour des individus isolés qui subissent un tel tapis de bombes ? Où trouver les informations pour exercer son discernement quand de tels flux d’opinions vous sont infligés à de si hautes doses? Il existe certes une grande conscience chez toutes sortes de gens de la menace que fait peser sur leurs libertés un espace public dévitalisé, manœuvré en coulisses par toutes sortes de grandes fortunes du CAC 40 déguisées en philanthropes. Beaucoup plus que chez certains journalistes hélas. Mais au point où nous en sommes, cela ne suffit plus.

Abreuvés de rasades entières de mensonges, et de communication politique, les gens sont en proie à un sentiment d’immense découragement. Beaucoup retournent donc à leur « petite affaire » pour reprendre les mots de Gilles Deleuze (2), et tournent purement et simplement le dos à la politique. C’est ainsi que cinquante ans de luttes sociales peuvent se trouver arasées en un été, la machine médiatique étant là en appoint pour administrer une immense péridurale au pays, à base de boucles de langage vidées de sens, et autres héroïsation d’une fonction présidentielle en réalité dépassée. L’élection de Macron a donné le sentiment à beaucoup, en grandeur nature, de se trouver pris dans une gigantesque souricière. En amont les médias ont expliqué qu’il n’y avait d’autre choix possible que Macron, et qu’il serait antidémocratique de ne pas voter pour lui. En aval les médias ont expliqué qu’il n’y avait rien à faire contre les mesures de Macron, qu’il les avait au demeurant annoncées sans ambiguïté avant son élection, et qu’il serait donc antidémocratique de lutter contre elles. Donc oui les médias peuvent beaucoup, et même tout en réalité quand il s’agit de décourager les gens. Et oui, la presse indépendante peut un jour entièrement disparaître. Pas seulement parce qu’un Etat autoritaire fermerait les médias. Mais parce qu’une démocratie aurait laissé sa presse entièrement dévorée par les intérêts privés. Nous pouvons un jour tomber dans un coma semblable à celui des Etats-Unis. Être un journaliste ou un intellectuel de gauche là-bas ne relève même pas de l’héroïsme, plutôt de l’excentricité sans conséquence politique. Il est très difficile de ressusciter un espace intellectuel démocratique quand il a été entièrement dévasté, mieux vaut faire en sorte qu’il ne meure jamais. Il est grand temps.

Aude Lancelin

Ce texte est une version augmentée de l’intervention prononcée le 13 septembre 2017 au colloque « Penser l’émancipation », qui s’est tenu à l’université de Vincennes, sur le thème : « Médias, la nouvelle trahison des clercs ». Merci aux organisateurs de la revue Période.

Notes

(1) “Read all about it ! The corporate takeover of America’s newspapers”, par James D. Squires, Random House (non traduit en français).

(2) ”L’Abécédaire”, par Gilles Deleuze et Claire Parnet, téléfilm produit par Pierre-André Boutang.

Source : Aude Lancelin, 11-10-2017


Cela m’a fait penser à ceci :

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Jean Paul B. // 13.10.2017 à 07h47

Bernard Arnaud, multimilliardaire (fortune évaluée à 30 milliards d’euros),est propriétaire de médias qui prônent la « rigueur » pour l’immense majorité de la population en matière de salaire et de retraite (traduire par « austérité »). Ce chevalier blanc est également propriétaire du Symphony,un yacht d’une valeur de 130 millions d’euros qu’il a bien pris soin de faire immatriculer dans un paradis fiscal nommé Malte,pays membre de l’UE « qui (est censée) nous protéger » comme diraient nos euro-nouilles!
Claude Perdriel,propriétaire de Challenges (ce média pro-austérité pour les autres!) dans lequel pontifiait l’ineffable Bruno Roger-Petit (nommé depuis porte parole de Jupiter!), possède un jet privé d’une valeur de 45 millions d’euros, immatriculé lui aussi à Malte.
Le point commun entre ces deux individus c’est qu’ils sont très riches et proches du Président Macron et qu’à ce titre,comme tous les autres très riches, ils vont bénéficier de la « réforme » de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune car elle va aussi faire sortir leurs « joujoux » du périmètre de l’ISF.
Comprenez-vous mieux pourquoi les chiens de garde qui officient dans leurs médias respectifs vous invitent à regarder ailleurs?

57 réactions et commentaires

  • Fabrice // 13.10.2017 à 06h58

    Le problème n’est pas que les journalistes aient comme les politiciens cédés aux intérêts financiers et aux groupes d’influences mais qu’ils n’acceptent pas cet état de fait (un rêve est il plus important que la realite pout ceux qui disent la decrypter ?) continuent de se bercer de cette illusion et trompent de ce fait ceux parmi leurs lecteurs qui n’ont pas compris cette réalité (pour les autres qui continuent à les lire en les approuvant pas de soucis éthique).

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    • Philvar // 13.10.2017 à 09h45

      Il n’y a pas de problème, seulement des solutions. Et s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. Principe simple de survie.

        +1

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  • Philvar // 13.10.2017 à 07h11

    J’aime beaucoup le dernier encadré qui confirme, s’il en était besoin, les propos de l’article puisqu’un tel parapluie est jugé nécessaire.

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  • Shirmek // 13.10.2017 à 07h13

    Ce texte mériterait d’être poussé plus loin. Il faudrait y ajouter de nombreux exemples documentés d’interventionnisme actionnarial (Bolloré, Dassault), des témoignages d’autres journalistes repentis (s’il y en a), des déclarations de soutien à Macron émanant d’autres actios de journaux, parler des contre-modèles économiques : abonnement, dons, « sociétaires » (ne pas se contenter de dire que « Mediapart s’en sort donc c’est possible ») etc. Bref, bétonner le tout.

    Il faudrait aussi circonscrire la critique. Par exemple, pour répondre à ceux qui disent que les médias ne peuvent pas influencer les gens, qui ont leur libre arbitre (point 7), il faut commencer par admettre que parfois les gens ne font pas ce dont on leur dit que c’est la bonne chose à faire (exemples : Trump, Brexit, TCE). Et en le reconnaissant, on peut tenter de déterminer plus subtilement les modes d’influence des médias sur les opinions des gens et sur le débat public. De la même manière, il me semble que la création de Médiapart il y a 10 ans a plutôt contribué à améliorer la qualité des médias, qui ont pas mal adapté leur pratique au numérique et aux réseaux sociaux (Brut), ont relancé le journalisme d’investigation, se sont coordonnés à l’international (Panama Papers), sans compter les nouveaux journaux indé (Bastamag, Reporterre, Le Média…), etc.

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    • François Lacoste // 13.10.2017 à 08h24

      Dassault, l’homme soupçonné d’avoir distribué des billets de banques…http://www.lesinrocks.com/2010/11/09/actualite/comment-des-loulous-de-corbeil-ont-rackette-serge-dassault-1123930/, (il est l’actionnaire principal du journal le Figaro et il n’intervient certainement jamais sous aucun prétexte, dans la ligne éditoriale de ce journal!)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Figaro
      « L’indépendance éditoriale du Figaro est un sujet polémique depuis sa prise de contrôle par Serge Dassault en juin 2004. Les critiques se focalisent sur quelques déclarations de ce dernier : Mon groupe doit « posséder un journal ou un hebdomadaire pour y exprimer son opinion. »68 ; un journal « permet de faire passer un certain nombre d’idées saines. »69 ; « par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines. »70. Fin septembre 2004, le directeur de la rédaction, Jean de Belot, est démis. À la suite, la Société des rédacteurs du journal vote à 93 % une motion réaffirmant l’indépendance éditoriale de la rédaction71. »

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    • Philvar // 13.10.2017 à 09h48

      Ce n’est plus un article mais un livre, que vous proposez.

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    • rêveur // 13.10.2017 à 12h40

      Je lis avec beaucoup de bienveillance votre commentaire « il faudrait que… ». Pour la communauté que nous sommes et dans l’esprit de partage pourquoi ne faites vous pas cette démarche pour nous donner cette info. Sincèrement. didier

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  • LBSSO // 13.10.2017 à 07h27

    1 2 3 4 5 6 7..suite logique.8 ; après TVL en avant « Le Media ».

    « Le Media »,soirée de lancement à 3mn:
    https://www.youtube.com/watch?v=Do-P0c37E0U
    un avis:
    https://www.arretsurimages.net/articles/2017-10-12/A-son-lancement-Le-Media-tente-d-arracher-l-etiquette-Melenchon-id10242

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  • Jean Paul B. // 13.10.2017 à 07h47

    Bernard Arnaud, multimilliardaire (fortune évaluée à 30 milliards d’euros),est propriétaire de médias qui prônent la « rigueur » pour l’immense majorité de la population en matière de salaire et de retraite (traduire par « austérité »). Ce chevalier blanc est également propriétaire du Symphony,un yacht d’une valeur de 130 millions d’euros qu’il a bien pris soin de faire immatriculer dans un paradis fiscal nommé Malte,pays membre de l’UE « qui (est censée) nous protéger » comme diraient nos euro-nouilles!
    Claude Perdriel,propriétaire de Challenges (ce média pro-austérité pour les autres!) dans lequel pontifiait l’ineffable Bruno Roger-Petit (nommé depuis porte parole de Jupiter!), possède un jet privé d’une valeur de 45 millions d’euros, immatriculé lui aussi à Malte.
    Le point commun entre ces deux individus c’est qu’ils sont très riches et proches du Président Macron et qu’à ce titre,comme tous les autres très riches, ils vont bénéficier de la « réforme » de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune car elle va aussi faire sortir leurs « joujoux » du périmètre de l’ISF.
    Comprenez-vous mieux pourquoi les chiens de garde qui officient dans leurs médias respectifs vous invitent à regarder ailleurs?

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    • Alfred // 13.10.2017 à 08h48

      « Le point commun entre ces deux individus c’est qu’ils sont très riches et proches du Président Macron »..
      Pour remettre les choses dans l’ordre, on pourrait plutôt dire que Jupiter est proche de ces deux (parmis d’autres) soleils. Voire qu’il est leur obligé. Presque leur « collaborateur » (on ne dit plus employé).

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      • Ovni de Mars // 13.10.2017 à 16h55

        Oui et à ce titre, Macron sait qu’en cas d’échec, il sera congédié et renvoyé par la porte de service comme un malpropre et sans toucher ses gages

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      • Jean Paul B. // 15.10.2017 à 13h52

        @Alfred
        Je suis entièrement d’accord, Macron est bien l’homme de l’oligarchie, maquillé par les médias des 9 en « homme nouveau » de la politique pour bien berner les gogos.

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    • sassy2 // 15.10.2017 à 12h15

      Bruno Roger-Petit (nommé depuis porte parole de Jupiter!), possède un jet privé

      Vous devez confondre avec bruno roger lazard…

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      • Jean Paul B. // 15.10.2017 à 13h57

        Non, le jet privé à 45 millions d’euros immatriculé à Malte dont je parle est celui que possède M. Claude Perdriel ex-patron du Nouvel Observateur (avant de le vendre au trio Niel-Pigasse et feu Pierre Bergé) et désormais propriétaire de Challenges où officiait Bruno Roger-Petit.

          +4

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  • Toff de Aix // 13.10.2017 à 08h23

    Par cet article Aude Lancelin prouve qu’elle n’a rien à envier à certaines grandes plumes. Pas étonnant qu’elle fasse partie de la charrette de ceux qui ont été blacklistés par cette magnifique profession ! Schneidermann, Porte, Guénolé, Polony, et j’en passe…

    En lisant cette tribune je pense à cet énième salarié de Goodyear qui s’est donné la mort hier, et qui sera déjà oublié aujourd’hui, dans l’indifférence légèrement gênée de tous ces grands médias et de leurs magnifiques « journalistes ».

    Ils préféreront encore une fois gloser sur du vent, des leurres, créer une nouvelle tempête dans un verre d’eau toutes les 48 heures, histoire de détourner l’attention des vrais sujets et des vrais enjeux : du « fou Kim Jong Un » (pratique pour éviter de parler des exercices militaires agressifs et continuels à la frontière nord coréenne), en passant par l’absence de cravate des députés FI (zavez pas remarqué qu’ils la portent tous désormais, et pas un article sur ce revirement dans les journaux ?), jusqu’à la viooooolence des manifestants anti capitalistes (la violence c’est pas bien, on le sait tous, n’est-ce pas ?)….

    A part Élise Lucet et quelques rares autres (à vrai dire je les cherche encore, n’ayant plus ni télé ni radio c’est pas facile à trouver !), les journalistes des grands médias mainstream sont des menteurs serviles et couards, tellement imbus d’eux-mêmes que l’atterrissage va être rude, très rude.

      +69

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  • Dizalch // 13.10.2017 à 08h36

    Magnifique texte d’Aude Lancelin; Un grand Merci à elle et à OB pour l’avoir porté à notre lecture.
    Quel brillant « état des lieux » et « analyse »… « factuelle », une véritable « leçon », dont certains feraient mieux de s’inspirer, plutôt que de crier aux « complotistes et fake news »…
    Encore merci pour cette « bouffée d’oxygène journalistique », qui dénote dans ce « désert » du consensus mou du paysage des éditorialistes et pseudos-journalistes actuels…
    Il faudrait non seulement plus d’Aude Lancelin, d’Élise Lucet, d’OB, de Glen Greenwald, et j’en passe, mais qu’ils aient le « temps de parole et les supports » équivalent aux intervenants des MSM actuels… Et chacun serait alors « à même de se faire ses propres opinions »… bref, de la « pluralité »… et non du « conformisme » comme l’on a actuellement…

      +20

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  • basile // 13.10.2017 à 08h38

    tout est très bien détaillé, jusqu’à donner la nausée, car ce qu’on ne faisait que ressentir plus ou moins confusément, est là confirmé brillamment

    Mais elle n’explique pas pourquoi des individus, les journalistes, qui se croient doté d’une intelligence supérieure à la moyenne, se comportent en fait comme le plus vulgaire larbin ou domestique de bas étage au service de son bourgeois de maître.

    Se comportent comme le moindre commercial prêt à vendre à ses propres parents, la pire saloperie produite par son patron, juste pour sauver sa place.

    Il suffit pourtant de seulement regarder les journaux télévisés, le son coupé, pour voir cette comédie, ces sourires faux, ce fayotage ignoble des journalistes homme et femme, qui savent qu’ils sont sur un siège éjectable. Car maintenant, ils sont deux, parité imposée par le politiquement correct oblige.

      +15

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  • some // 13.10.2017 à 08h59

    la citation en fin d’article est très juste, selon mon point de vue.

    Autrement, j’aimerais attirer l’attention sur le fait que si des mécanismes ont sciemment détruit l’espace d’expression publique, se peut il que des mécanismes similaires détruisent d’autres services de première nécessité à notre société (au pif, pole emploi, la sécu..) ? Peut on imaginer que les crises managériales que ces entités connaissent/connurent ai pu être prétexte à un grand lavage en blanc du personnel afin que même ceux ci ni voient que du feu sur les objectifs véritables de ces « restructurations(?) » ?

      +10

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    • Bigtof // 13.10.2017 à 09h17

      Cela se peut, et même, cela est voulu de longue date…

        +8

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    • Chokk // 13.10.2017 à 11h55

      La sécu (branches travail, chômage, retraite ou santé) est un héritage communiste de l’après-guerre. Et vous imaginez quelles horreurs le mot « communisme » génèrent dans l’imaginaire de notre oligarchie, qui lui préfèrent largement l’extrême-droite.
      Donc oui, la fin de la sécu est prévue, à petit feu, en réduisant peu à peu son financement pour justifier la réduction de son périmètre pour justifier la réduction de son financement pour justifier…

        +17

      Alerter
      • Alfred // 14.10.2017 à 13h45

        Économiquement il y en a un de trop entre les mutuelles et la sécu. Je garderai plutôt la sécu en étendant son perimetre et supprimerait les mutuelles. Et plusieurs médecins de gauche de ma connaissance aussi. Mais ceux pour qui la santé est un business nous font avancer vers l’inverse. C’est bien le programme la fin de la sécu…

          +3

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  • Pepin Lecourt // 13.10.2017 à 09h47

    Pertinente analyse du système de désinformation mis en place dans nos pseudos démocraties, mais même Aude Ancelin finit parfois par être victime de cette désinformation qu’elle dénonce, victime du  » tapis de bombe » d’infos tendancieuse lorsqu’elle reprend à son compte certaines accusations sur le Venezuela et la presse et le Poutinisme qui descend les journalistes dans les cages d’escalier en Russie.

    La très grande majorité des médias au Venezuela sont privés et violemment d’opposition, ceux qui ont été fermés appelaient ouvertement au coup d’Etat, quel gouvernement même démocratique pourrait tolérer un média qui appelle a son renversement par la rue ou l’armée ?

    Enfin attribuer, sans en apporter la moindre preuve, l’assassinat de journalistes en Russie à Poutine quand on connaît la prégnance des bandes mafieuses dans ce pays, ou un très grand nombre de contentieux notamment en affaire se règlent par tueurs à gage interposés, qu’en Russie pour 500 Roubles vous trouvez sans peine un tueur pour exécuter un « contrat  » pour éliminer qui un concurrent en affaire, qui un syndicaliste, qui un journaliste « fouille merde » qui met son nez dans vos magouilles, qui un opposant politique naturellement soit parce qu’il vous gène, soit pour faire accuser un camp que vous voulez discréditer…….

      +27

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    • Catalina // 13.10.2017 à 12h27

      Pepin lecourt,

      tout comme vous, j’ai trouvé bizarre cette critique des médias où Aude Lancelin relaie cette propagande…..sur la Russie et le Venezuela. Critique des médias donc, excellent et cela l’honore. Pourquoi donc relaie t-elle cette propagande que par ailleurs elle dénonce ?. Affirmer qu’en Russie les journaleux sont assassinés dans l’escalier est bien le message que veulent à tout pris faire passer ces possesseurs oligarques de tous les médias français. En France on ne les assassine pas, sans doute quoique…maintenant, on les recrute selon leur niveau de servilité et de compétences à être un bon larbin.

        +11

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    • Roland011 // 13.10.2017 à 15h31

      Pepin Lecourt – Catalina — Oups! Je me trompe peut être ? Mais Elle ironise sur lémédias qui reprennent ces sornettes et ne les reprend pas a son compte, c’est une façon de les dénoncer
      je pense qu’il y a erreur de lecture Cordialement

        +1

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      • Pepin Lecourt // 14.10.2017 à 00h06

        J’ai beau relire, je ne partage pas votre lecture !

        Cordialement.

          +0

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        • Sam // 14.10.2017 à 22h24

          Moi aussi je pencherai pour l’ironie.
          Elle ne parle pas du Venezuela, ni ne prend aucune position à ce sujet. Juste elle dit la formule de prestidigitation « Venezuela » comme exemple de diversion grossière qui nous induisent des idées fausses.

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        • Roland011 // 15.10.2017 à 10h58

          les journaux sont par définition des forces démocratiques, à défendre quoiqu’il arrive –

          Sinon c’est le Venezuela où l’on ferme des médias,
          sinon c’est le trumpisme où un Président injurie des éditorialistes,
          sinon c’est le poutinisme

          Ben, si ce n’est pas de l’ironie, ça y ressemble beaucoup, Non ?

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    • fanfan // 14.10.2017 à 11h43

      Les journalistes tués en Russie + comparaison mondiale des Homicides
      https://www.les-crises.fr/les-journalistes-tues-en-russie-les-homicides/

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    • Ando // 14.10.2017 à 13h50

      Il semble que vos informations datent des années 90, de l’ère Eltsine, notre cher ami Eltsine…. La Russie reste un pays violent (un niveau de violence sociale au sens large certainement comparable à celui des Etats-Unis), mais les phénomènes que vous évoquez avaient déjà beaucoup beaucoup diminué lors de la première décennie des années 2000.

        +1

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  • Philvar // 13.10.2017 à 10h07

    Ce qui me dérange dans les critiques des « multimilliardaires », sur le principe, c’est que je ne vois pas très bien sur qui on pourrait compter d’autre pour faire les investissements nécessaires au pays. Mais la France est jusqu’à présent un mauvais exemple puisque grâce aux impôts confiscatoires 1) on ne peut s’enrichir dans ce pays 2) il ne reste que l’état (et les collectivités) pour pouvoir investir. Mais comme le fonctionnement de l’état est exclusivement axé sur les réélections, donc en flattant le populo, les impôts sont principalement et de très loin, axés sur l’aide sociale. Donc une fabrique de zombies. C’est cela la réelle décadence. Et les multimilliardaires qui sont tout sauf stupides jouent avec cette situation sociale et même l’aggravent par l’immigration. L’angélisme n’a jamais eu cours dans les sociétés humaines ; c’est pour cela que sont montés en épingle quelques individus altruistes afin d’enfumer le bon peuple.

      +4

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    • Alfred // 13.10.2017 à 10h39

      En dépit des « impôts confiscatoires » il n’y a jamais eu autant de milliardaires et de multi-millionaires dans ce pays. Comment ce fait s’inscrit il dans votre raisonnement ? Ça ne vous fait pas « bugger »? (En fait il y a un truc mais le reconnaître vous ferait encore plus « bugger »).
      À part ça sans un seul milliardaire dans ce pays les investissements pourraient se faire à travers l’épargne des Français qui reste très importante. Un livret A juste au dessus de l’inflation pour le logement et un livret B itou pour l’investissement industriel. Un réseau de banques locales et (vraiment) indépendantes (privées et ou coopératives) en appui des PME PMI de leur bassin local. Un marché financier régulé. Pas de cotation en continu (journalière seulement). Un protectionisme décomplexé (la Chine arrêtera d’acheter du lait pour bébé français sous prétexte que l’on sur taxe ses importations? Non elle arrêtera quand elle pourra en produire du pas trafiqué) et l’arrêt des transactions en dollars (pour échapper au racket pseudo judiciaire des us). La liste est longue…
      Tout d’un coup vous découvrirez (avec d’autres) qu’on peut marcher sans béquilles ou deambulateur ..

        +40

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    • Daniel MENUET // 13.10.2017 à 11h18

      « sur qui on pourrait compter d’autre pour faire les investissements nécessaires au pays » :
      il y a de nombreux économistes qui proposent de mettre en place les actions suivantes pour libérer les forces productives de la Nation :
      1 – la séparation bancaire (GLASS STEAGALL) : on sauve ainsi la Banque de dépôt des pertes de la Banque d’investissement pour la prochaine crise 🙂
      2 – l’Etat reprend le contrôle du Crédit publique productif (en lieu et place des banques privées)
      3 – la planification indicative (où les banques privées font le relais du crédit publiquee)
      c’est un des grands secrets des 30 Glorieuses et aujourd’hui de la Chine…
      Au passage, cela fournirait une vision d’ensemble à nos journalistes à l’opposée du dogme de la « Très Sainte Austérité » qu’ils défendent

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  • Owen // 13.10.2017 à 10h26

    Une bonne chose que A Ancelin affirme que la neutralité n’existe pas. Encore faut-il que le journaliste collecte honnêtement les faits pour présenter un événement: une analyse de situation devrait être préalable à toute posture du point de vue.
    Si cet exercice est difficile (ex: qui a envoyé le gaz sarin à la Goutha?), l’éthique devait être d’alimenter avec des apports externes et de poser (factuellement et non péjorativement) la part de certitude/incertitude sur les faits apportés.
    On sait que sous pression idéologique (en l’occurrence la perception atlantiste du monde), le journaliste cède souvent à la no news et au storytelling.

    Le problème est que les lois républicaines ne suffisent pas pour se substituer à l’évaporation du sens commun. Pour reprendre Michéa, Lady gaga qui affiche la libre expression des désirs et fantasmes ne peut pas faire de concert chez les musulmans indonésiens. Une campagne de lutte contre l’obésité peut être contrariée par une plainte posée par une association de défense des obèses.
    Amha, le média d’opinions nécessaire devrait être celui qui a la capacité de recevoir et confronter les points de vues sans tabous. Le seul format que je connaisse qui ait fait ce travail est « Ce Soir ou Jamais », ou j’ai pu calmement entendre des gens que je déteste. (Droit de Réponse, de Pollac, ne dépassait pas le côté gaudriole).

      +2

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    • Philvar // 13.10.2017 à 10h46

      Mais aussi pourquoi vouloir faire une campagne anti obésité alors que « le pouvoir » n’en a rien à faire des gens ? Si ce n’est une petite part des innombrables « prises de têtes » assénées pour infantiliser puis esclavager le peuple. Ces astuces de multiplier les assoc’s pour et contre tout et rien affinent le procédé… et tous plongent dedans avec bonne conscience; alors que ce n’est QUE manipulation des foules. (qui le veulent bien). Des veaux, des autruches, des esclaves et, des sans dents, surtout pour mordre !
      Tout cela finit par être tout simplement jouissif.

        +0

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    • Owen // 13.10.2017 à 12h57

      Comme vous le dites, ce n’est pas le pouvoir qui va solutionner cela, puisqu’il s’en nourrit: impuissant à tout, il ne lui reste plus que le sociétal, le plus facile, pour donner le change et l’impression de son utilité. C’est le pompier pyromane.
      Le féminisme par exemple on ne sait plus ce que c’est: si la GPA c’est pro ou anti féministe, le port du voile… Et même si ce n’est pas has been, du point de vue LGBT, par exemple qui refuse la discrimination du genre… De quoi occuper des gouvernements, des séances à l’Ass Nat, faire ronfler les tambours médiatiques et laisser à la population une société aux choix de plus en plus émiettés.

      Le besoin naturel de vivre ensemble ne vient pas d’un gouvernement, qui dispose lui de ses substituts régulateurs: la loi, la police, les beaux discours…
      Ce besoin vient de la population elle même qui peut mesurer ses possibilités et ses limites à la tolérance. La multiplication des espaces médiatiques (au sens propre) permettrait de passer des confrontations des frustrations aux conventions des droits individuels soutenables (et c’est pas simple: ce blog prouve qu’un espace de confrontations est possible, mais rencontre des limites encore difficiles à dépasser). En ce sens les médias d’opinions sont utiles, pour contrecarrer les médias de la pensée dominante, mais me semblent insuffisants pour réparer le besoin de cohésion.

        +2

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  • Atlas // 13.10.2017 à 11h13

    Bonjour,

    Ce qui est gênant est le mélange entre analyse objective et mise en perspective orientée, c’est quand le journaliste se mue en éditorialiste.
    Quand Zemmour parle, on connait ses biais. Quand un journaliste sous couvert d’objectivité parle et qu’il oriente les faits, on quitte le journalisme pour l’idéologie. Quand sous couvert d’objectivité, des journalistes de Service Public (France Inter) utilisent systématiquement des biais pour insinuer, il me semble que cela pose plus de problèmes que quand un éditorialiste parle, quelque soit son appartenance. Cette confusion des genres qui transforme des journalistes en idéologues les dessert : car une fois le soupçon instillé, leur crédibilité diminue.
    L’évolution à la baisse de la diffusion de Libération montre, à mon sens, que le lectorat recherche des analyses claires et non biaisées, et pas une vision idéologique.

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    • Pinouille // 13.10.2017 à 15h28

       » lectorat recherche des analyses claires et non biaisées, et pas une vision idéologique. »
      Je rebondis sur cette belle phrase pour tenter de sensibiliser O Berruyer sur la tendance « gauchisante » des articles qu’il nous propose.
      N’y voyez aucun militantisme de ma part. Je comprends que se faire l’écho de réflexions très orientées à gauche est en cohérence avec l’esprit originel du site: c’est la réponse à la tendance lourde des médias de relayer presque exclusivement la doctrine libérale mondialiste, ainsi qu’à la censure qui se généralise sur tous les discours alternatifs (Aude Lancelin en est le parfait exemple).
      Cependant, on comprend aisément le risque d’uniformiser le discours: création d’un entre-soi qui restreint les apports nouveaux, contribue à forger des certitudes et appauvrir la réflexion.
      Je ne doute pas qu’il existe d’autres courants de pensée qui mériteraient une place sur ce site et qui sont tout autant exclus des MSM, ou sous représentés.
      Merci de l’attention que vous pourrez porter à cette remarque constructive.

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  • Alméras jean // 13.10.2017 à 11h44

    Tout cela est bel et bon …
    Ceci dit constater, c’est bien, proposer c’est mieux !

    Aucune subvention aux journaux ayant une ligne de pub ou/et appartenant à des capitalistes.

    Subventions aux journaux remplissant ces conditions :
    1 – périodicité hebdomadaire bis-mensuelle, mensuelle trimestielle …
    2 – pas une ligne de pub
    3 – contrôle total du journal par son personnel

      +10

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  • Duracuir // 13.10.2017 à 12h12

    Il suffit de faire un rapide retour en arrière et de voir la responsabilité totalement écrasante dans la Iere GM. C’est hallucinant. Des deux cotés du Rhin, alors qu’on a des gouvernements plutôt hésitants chez les Allemands et carrément contre une guerre chez les Français, ce sont les médias qui ont le plus poussé au désastre. Deux classes de médias de chaque coté, les capitalistiques et les nationalistes ultra.

      +9

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  • AS // 13.10.2017 à 12h55

    Voila ou en est  » l’information » dans le monde « libre » !
    http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/3282121/2017/10/13/Comment-Moscou-a-utilise-Pokemon-Go-pour-interferer-dans-la-presidentielle-americaine.dhtml
    1984 et le meilleur des mondes totalement enfoncés !
    Déconex ,au secours !!!

      +10

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  • Herve CRUCHANT // 13.10.2017 à 13h59

    Bel exposé.

    Il reste que la raison sociale du journalisme est de publier des informations que le pouvoir en général et les puissants gouvernants en particulier tentent de camoufler aux jugements de leurs sujets. Ces derniers étant également susceptibles d’user de silences et de tromperies. Le journalisme est donc suspicieux envers tout le monde.

    Rien n’est faux. Rien n’est vrai. De sont côté, le Gouvernement suspecte chaque citoyen de lui vouloir du mal. Il légifère. Et trouve des arguments pour justifier ses lois liberticides anti-républicaines. Bush and Co Inc. a trouvé le joker : la notion de « terroriste ».

    Ici on suspecte et on buzze. Là on suspecte et on contraint. Le résultat est lamentable et abject. Cette convergence de jeu écrase le citoyen et amène donc les deux pouvoirs à s’entendre pour manipuler le peuple. Logique. Sauf que l’un et l’autre système a oublié que la masse est devenue et continue à devenir de moins en moins crédule. Avez-vous pensé, gens de peu, que c’est peut-être le peuple conscient qui vous tolère ?

    En vollà, une nouvelle !

      +3

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  • TeoNeo // 13.10.2017 à 14h04

    C’est un texte très utile sur un sujet que les gens ne prennent pas assez au serieux. Et c’est bien écrit et facile à lire en plus.

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  • Pinouille // 13.10.2017 à 14h33

    Je reviens sur la phrase « l’Elysée entendait désormais choisir les reporters embedded avec le Président Macron. »
    Je suis tenté d’y voir le signe que Macron est au courant des dérives du journalisme et qu’il s’organise pour minimiser les dégâts le concernant.
    Je suis pour ma part excédé par les heures d’antenne consacrées à commenter ad nauseam la phrase du jour, quasiment toujours sortie de son contexte, du président qui alimente l’analyse perpétuelle de sa personnalité.
    La justification: l’analyse de la personnalité de Macron/Hollande/Sarkozy/… est considérée décisive pour comprendre ses choix politiques.
    Autre opinion: il est tellement plus facile, plus racoleur, moins cher, et moins risqué d’inviter en boucle les sempiternels chroniqueurs pour faire sa cuisine autour du buzz du moment plutôt que de se livrer à de véritables et fastidieuses analyses de fond sur les tendances lourdes qui modèlent (en silence, du coup) le monde.
    Tout ceci aboutit, là encore, à scinder le peuple: ceux qui se contentent de cette bouillie et ceux qui trouvent leur bonheur ailleurs (le présent site par ex).

      +3

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  • Pinouille // 13.10.2017 à 14h39

    Y-a-t-il un journaliste dans la salle qui peut alimenter la réflexion en nous faisant partager son point de vue sur l’analyse d’Aude Lancelin?

      +2

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  • Stéphane // 13.10.2017 à 17h29

    Le nouveau média fait très peur, même des médias dits de Gauche le critique avec force notamment Médiapart, j’ai écris un billet sur mon blog Médiapart :

    https://blogs.mediapart.fr/alberteins/blog/121017/le-media-cest-parti

      +3

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  • TuYolPol // 13.10.2017 à 18h14

    L’expression populaire parle du « loup dans la bergerie ». Les médias CAC40, c’est : « la voix du loup dans la bergerie »

    Le loup n’a plus besoin d’être dans la bergerie : il suffit de diffuser sa voix. Le loup dit « j’ai besoin de plus de gigot » et la porte de la bergerie s’ouvre, et le gigot sort. Et le loup en exige toujours plus, et la bergerie est toujours plus docile.

    Ah, vive la docile démocratie.

    Merci Aude Lancelin.

      +5

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  • Haricophile // 14.10.2017 à 10h59

    Petit correctif : Le suffrage universel n’est pas « en passe » de devenir une farce, il est d’ors et déjà devenu une farce. L’élection d’un lobbyiste a la présidence en est la preuve, quand à l’Europe qui nous gouverne il n’y a même pas de suffrage et à la tête se trouve un ex(?) grand délinquant de la finance. Et aux USA qui nous gouvernent, le phénoménal Trump…

    Ce qui se passe dans les ersatz de journaux comme « le Monde » se passe aussi au niveau politique et réciproquement, c’est intimement lié.

    « En même temps » il faut bien se dire qu’il n’y a plus de politique, plus de « LA presse », mais que nous sommes tout simplement, « ni plus ni moins » sous la coupe réglée d’une Mafia à l’échelle mondialisée.

      +3

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  • Ando // 14.10.2017 à 11h39

    Une huitième idée fausse, comme madame Aude Ancelin vient d’en faire la démonstration: il n’est pas nécessaire de posséder honnêteté, bon sens et esprit de distanciation pour prétendre être journaliste. A titre d’exemple, la reprise de gros nanars éculés sur la Russie, genre tabloïd britannique de la meilleure sauce. Se poser en critique des médias tout en participant à la « guerre de la communication » entre Etats n’est guère propice à crédibiliser ce billet. Mme Ancelin a participé a sa manière à cette douce propagande dans laquelle nous baignons. Maintenant qu’on l’a éjecté du clan des faiseurs d’opinions elle découvre subitement les tares et vicissitudes de sa profession. Esprit donneur de leçons quand tu nous tiens…

      +7

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  • Ando // 14.10.2017 à 15h55

    Une dernière chose. Le billet de madame Ancelin n’aborde pas un sujet pourtant crucial dans l’exercice du métier de journaliste : qu’est ce que la vérité quand on relate une information ? Ou se situe la frontière entre l’exposé d’un fait et celui d’une opinion ? . Le mot en lui-même porte une « opinion ». Et qu’est-ce qu’un « fait » ?. Selon le choix que l’on fera pour décrire un fait on utilisera un mot qui sera connoté négativement ou positivement. L’impression laissée dans l’esprit du lecteur sera ainsi différente de l’exposé du fait brut. C’est un procédé de manipulation, conscient ou non, courant dans les médias français (plus qu’étasuniens d’ailleurs) ou sous couvert d’exposer un évènement on fera aussi passer une opinion. Si la langue utilisée pour décrire cet évènement devrait en principe tendre vers une forme de neutralité, elle sert souvent au contraire à donner une appréciation partisane des faits.

      +2

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  • rolland // 14.10.2017 à 18h36

    Comment peut-on imaginer laisser une France pareille à nos enfants, car la voie prise de l’idéologie et de la pensée unique nous amène à terme vers un basculement dont les conséquences sont certainement beaucoup plus grave que ce que nous sommes capables d’imaginer aujourd’hui !

      +1

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  • monique // 15.10.2017 à 11h21

    aude ancelin a entièrement raison .
    mais où se trouve la solution?
    j’ai regardé va video de lancement de « le media » (seulement le début,tellement c’était soporifique):

    rien de nouveau….un psychiatre (a-t’on besoin d’un médecin psy ?plus encroûté que lui tu meurs….
    j’ai nommé gerard miller…….

    bruno gaccio qui n’a plus rien à dire depuis les excellents guignols…

    j’ai échappé aux autres!!!

    il y a un abonnement avec un prix pour « lemedia »…

    bien sûr …
    alors si je fais le total des abonnements auxquels il faut être abonnés:
    fakir,le diplo,mediapart,là-bas,arrêt sur images…..le ravi,la décroissance…..etc
    tous excellents…
    il faut être actionnaire chez sanofi…
    ce serait bien ,pour le public,que tous ces gens mettent un peu de leur ego dans la poche et créent une plateforme d’information commune qui respecte un peu une grande partie de lecteurs qui
    n’ont pas des revenus d’actionnaires

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    • Jb²O // 16.10.2017 à 11h01

      « Quand c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit »

      Que croyez-vous? Un bon journaliste ne vit pas d’amour et d’eau fraîche.

      Les gratuits et les titres subventionnés , donc sous valorisés, ne peuvent pas faire un travail de qualité et ne sont pas là pour ça.

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  • Opps’ // 15.10.2017 à 22h23

    1/ Première idée fausse : les actionnaires de médias « n’interviennent » pas
    => Chaque média a une ligne éditoriale et ceux qui y travaillent partagent cette ligne : pas d’intervention spécifique donc à priori. En cas de non respect , celui qui n’est d’accord avec la ligne peut être invité à s’exprimer ailleurs. Et ceci à Charlie-hebdo comme à TF1.

    2/ Deuxième idée fausse : on ne peut pas se passer de ces grands capitaux privés
    => Les gros médias ont forcément besoin de gros moyens pour fonctionner ou être ‘sauvés’. Sauf à souhaiter leur étatisation les capitaux sont donc privés. Les petits médias tournent avec peu est donc leur éco-système financier n’a pas cette exigence. Une partie est subventionnée.

    3/ Troisième idée fausse : critiquer les médias c’est attaquer les personnes.
    => Jamais entendu cet argument. En général le refrain est plutôt « critiquer les médias c’est attaquer la démocratie »

    4/ Quatrième idée fausse : la diversité existe, « les médias » ça n’existe pas
    => Acceptable sauf que la diversité est relative : si je considère que tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont ‘uniformes’ , alors forcément j’ai une sensation de non diversité globale

    5/ Cinquième idée fausse : les journalistes doivent être neutres
    => La aussi argument peu entendu : on leur demande plutôt d’être honnêtes par rapport à eux-même , et par rapport à nous c’est dire de faire apparaître clairement d’où ils parlent.

    6/ Sixième idée fausse : les journaux sont par définition des forces démocratiques, à défendre quoiqu’il arrive
    => Disons plus modestement qu’ils font partie du fonctionnement de la démocratie. Malgré tout.

    7/ Septième et dernière idée fausse : les médias ne peuvent pas grand-chose.
    => Tout à fait acceptable. Sauf que personne ne dit une ânerie pareille. Et que penser que pour autant ils pourraient tout n’est pas vraiment vrai.

    PS/ ceci dit j’aime beaucoup écouter Aude Ancelin , surtout lorsqu’elle est avec ce génial coquin de Badiou

      +1

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  • Opps’ // 16.10.2017 à 00h26

    Retour sur le point 4/ Quatrième idée fausse : la diversité existe

    Pour A.L. , sur les plateaux de télévision « les journalistes sont entièrement ventriloqués par le CAC 40 » , à ‘gauche’ les journalistes joue une « comédie » « nécessaire à la bonne marche du système », et à droite ce sont des « trolls et des pantins médiatiques » qui s’acharneraient à faire croire qu’il y a des journalistes de ‘gauche’ -alors qu’en fait ils sont tous d’accord-

    Bon après tout pourquoi pas ? Mais ça fait beaucoup de « pantins » à qui elle refuse la sincérité de leurs opinions et toute réalité . En renversant les choses on pourrait se demander de quelle idéologie réelle , A.L. est une ventriloque à la vision si manichéenne , et si au fond elle n’est pas l’idiote utile du ‘système’ pour stériliser et discréditer toute tentative de réforme de la ‘gauche’ classique, et congeler les indignations plus radicale dans des parcs à utopie qu’il est ensuite très facile de caricaturer.

    Toutefois une excellente vérité de l’article : l’information dite « gratuite » est une calamité. Car oui, quelqu’un va choisir cette information à votre place et vous la faire avaler.
    Je n’irai pas jusqu’à dire que le ‘gratuit’ est le seul responsable de la destruction du « journalisme de qualité » (il sait bien le faire tout seul) , mais que cela amène à l’uniformisation, oui.

    Je dirais même que le gratuit c’est la fin de la liberté. Mais enfin l’idéologie du « gratuit » c’est à dire celle du « droit » à avoir droit à tout , gratuitement , en considérant l’information comme un bien de première nécessité , est bien une idéologie de la ‘vraie’ gauche dont Aude fait partie.

    Amusant aussi de constater que A.L. reproche aux journalistes réac de faire croire que tous les journalistes penchent à gauche , alors qu’elle même nous démontre aussi brutalement l’inverse : qu’ils seraient tous, soit des pantins ventriloques de droite, soit des « comédiens » de ‘gauche’ vendus au ‘système’ de droite.

    Toutefois Aude embrouille les choses en affirmant « qu’il est bien évidemment grotesque de soutenir en 2017 que la population journalistique penche massivement à gauche. » :
    – à gauche ? mais laquelle ? celle dont elle affirme qu’elle est de droite ?
    – et pourquoi « massivement » serait-il grotesque : « majoritairement » serait donc plus acceptable ?

    Platon aurait été choqué par ces raisonnements relevant d’un sophisme échevelé et contradictoire

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  • Jb²O // 16.10.2017 à 10h53

    L’article est très pertinent mais il oublie de mettre en lumière un biais tout à fait significatif également: la presse est tout autant dépendante des aides d’Etat que des capitaux intéressés. Or il n’y a pas à attendre plus de neutralité de l’Etat que d’actionnaires extrêmement influents. On retrouve ici la bonne vieille alliance dite capitalisme de connivence. Ces aides d’Etat permettent à des journaux donnant la même informations (pour reprendre un des points cités) de survivre tandis qu’ils empêchent d’autres publications d’émerger.

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  • cyd // 17.10.2017 à 15h18

    Tres bon article
    Néamoins… une regret dans le 4eme, où Lancelin montre un vraie sectarisme en critiquant « Zemmour, Finkielkraut ou les Elisabeth Lévy  »

    D’abord le magazine Causeur.fr où officie « Finkielkraut ou les Elisabeth Lévy » est auillo-communiste avec des communistes notoires comme Régis de Castelnau (régulièrement repris ici) ou Jerôme Leroy qui chroniquent régulièrement.

    Ensuite, j’ai vu Zemmour, il y a encore que quelques jours face à Patrick Cohen, rétorquer exactement les mêmes arguments que ceux exposés dans le présent article.Aude Lancelin et Eric Zemmour sont donc d’accord sur quelque chose

    Bref, face à Macron qui a réconcilié les bourgeois de gauche et ceux de droite, on voit que les souverainistes de gauche, à de rarre exception comme Jacques Sapir, ne sont pas prets à s’allier sur ceux de droite et condamnent tout le monde à une opposition faible et stérile

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