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Trump est-il un « allié secret » de l’ordre multipolaire ? Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 25-11-2019

© Photo : Wikimedia

Nous sommes amenés à comprendre que le « moment » unipolaire de l’ascension américaine est en train de céder la place – à contrecœur – à un monde multipolaire : un retour peut-être à un « concert » de puissances (ou, de « pôles » significatifs – puisque la taille n’est pas toujours le facteur déterminant) plus proche du XIXe siècle. Et que Trump tente simplement de prolonger ce moment hégémonique des États-Unis – bien que par des moyens différents, c’est-à-dire, en adoptant des actes et un langage, apparemment bizarres, et parfois contre-productifs, qui rendent furieux l’establishment américain de la politique étrangère.

Mais ce point de vue est-il juste ? Peut-être – Trump est un vieux crabe. Peut-être qu’il doit louvoyer vers ses fins, à la façon d’un crabe, plutôt qu’à toute vapeur, précisément parce qu’il est soumis à une attaque politique aussi concertée.

Certains en Russie pensent que la notion même d’« America first » porte « dans son sein » l’implication d’un renoncement au projet mondialiste de l’« Empire » et d’un recentrage sur la situation intérieure américaine et aux défis auxquels les États-Unis font face à l’intérieur (c’est-à-dire un retour au type de conservatisme non-interventionniste que Pat Buchanan représentait, mais que les néo-conservateurs américains détestaient et se sont efforcé de détruire précisément – parce qu’il proscrivait l’« Empire »).

En termes pratiques, Obama peut être considéré, comme certains à Moscou le suggèrent, comme le Gorbatchev du régime étasunien (c’est-à-dire l’homme qui a commencé à se retirer de certains des foyers les plus étendus de l’Empire) ; et Trump, dans cette analogie, est donc le Eltsine de ce régime (c’est-à-dire le président qui s’est recentré sur l’arène interne et sur la réduction du fardeau des républiques qui faisaient auparavant partie de l’Union soviétique.)

La transition vers le repli et la reconstruction à l’intérieur est difficile. Et ça n’a pas bien tourné pour la Russie.

Les raisons pour lesquelles Trump se concentre sur la Chine en tant que concurrent hostile sont claires : cela répond au besoin d’avoir un simple récit populaire pour expliquer le déclin relatif de l’Amérique (c’est entièrement la faute de la Chine – qui a volé « nos » emplois et notre propriété intellectuelle). Cela fournit aussi un ennemi sans équivoque qui menace culturellement « notre » mode de vie – et offre une solution : « Nous allons rétablir notre économie ».

Mais ce qui n’est peut-être pas aussi clair, c’est de savoir si Trump est en fait si opposé à la notion (en principe) d’un concert de puissances. Bien qu’en gardant à l’esprit la fureur néoconservatrice et interventionniste libérale contre la politique précédente de Pat Buchanan tournée vers l’intérieur (et à son scepticisme face à l’intervention), il pourrait être imprudent de la part de Trump d’avouer de telles inclinations – même s’il les avait. D’où le mouvement latéral en mode crabe vers sa destination.

L’ouverture de Trump vers la Russie (alors que la Chine est diabolisée) n’est-elle donc qu’une tentative, à la Mackinder, [géographe britannique, généralement considéré comme le père fondateur de la géopolitique. D’après sa théorie du Heartland, on observerait ainsi la planète comme une totalité sur laquelle se distinguerait une « île mondiale », Heartland (pour 2/12e de la Terre, composée des continents eurasiatique et africain), des « îles périphériques », les Outlyings Islands (pour 1/12e, l’Amérique, l’Australie), au sein d’un « océan mondial » (pour 9/12e). Il estime que pour dominer le monde, il faut tenir ce Heartland, NdT] de semer la division entre la Russie et la Chine, afin que Trump puisse trianguler ses intérêts entre une Chine et une Russie (séparées) – et qui fait donc partie intégrante d’un projet hégémonique américain continu – ou n’est-ce pas le cas ? Ou bien a-t-il un autre objectif ? Il est, après tout, assez évident qu’une telle ruse de division pour régner ne fonctionnera jamais, tant que les relations personnelles étroites entre les présidents Xi et Poutine se maintiendront. Les deux dirigeants comprennent la triangulation, et tous deux considèrent l’initiative du « concert » des pôles – comme une exigence existentielle pour leurs États.

Ou bien l’effort continu de Trump pour se rapprocher de la Russie est-il en quelque sorte lié à sa compréhension de la manière dont les États-Unis pourraient tranquillement passer d’un épisode d’empire trop étendu – à quelque chose de plus petit, dans un cadre multipolaire ?

Pourquoi Trump pourrait-il vouloir – même indirectement et secrètement – encourager une telle transition ? Eh bien, si vous espériez sortir de l’un des écheveaux les plus gênants de l’empire, vous ne voulez pas y être immédiatement ramené, par une autre guerre, juste au moment où vous commencez à faire vos valises – le Moyen-Orient en est un exemple très évident.

Et en jouant l’escalade contre l’Iran, Trump séduit la composante « realpolitik » mondialiste de l’État profond, et les libéraux qui soutiennent les interventions sous la bannière de la « supériorité morale », mais qui cherchent aussi implicitement à consolider la mondialisation. Les tactiques de Trump – réprimander l’Iran à chaque occasion – sont-elles en quelque sorte un effort pour neutraliser les mondialistes (en gardant à l’esprit le sort de Pat Buchanan) ?

Trump sait au fond que sa base électorale est isolationniste et veut mettre fin aux guerres « sans fin ». Il a fait campagne précisément sur cette promesse. La « pression maximale » et les menaces de guerre sont-elles alors précisément destinées à remplacer la guerre réelle ? Tout en apaisant Israël, en se retirant effectivement de la table des négociations avec l’Iran (c’est-à-dire en annulant la décision d’Obama de mettre le rapprochement sur la table – qui avait ébranlé le sentiment de sécurité d’Israël et des pays du Golfe).

L’Iran semble le penser : les dirigeants iraniens et ceux du Hezbollah ont affirmé assez catégoriquement que les tensions en Iran ne déboucheront pas sur une guerre. Dans une tel jeu, la Russie joue un rôle clé : elle essaie d’une certaine manière de trouver un « équilibre » entre l’Iran et Israël (au moins pour le moment). N’est-ce pas exactement comme cela qu’un concert de puissances est censé fonctionner ?

Ainsi, quand nous parlons de la « stratégie » géopolitique de Trump, nous parlons de la stratégie maillée consistant à conserver les principales bases électorales de soutien : les déplorables, bien sûr, mais aussi l’AIPAC [American Israel Public Affairs Committee : lobby créé en 1951 aux États-Unis, NdT] et les évangéliques (25% de l’électorat se revendique évangélique, et est attaché à une vision littérale et eschatologique du Grand Israël, dans le contexte de la Rédemption), et deuxièmement, à affaiblir les courants internes des États étrangers qui soutiennent le mondialisme et cherchent à se rapprocher des États-Unis. Cela renforce effectivement les parties qui ne veulent pas de relations fortes avec l’Amérique et qui, par extension, ont un intérêt évident dans un monde multipolaire.

Où que vous regardiez dans le monde, les politiques américaines ont renforcé les souverainistes : c’est-à-dire l’Iran, la Russie et la Chine. Est-ce simplement paradoxal – ou délibéré ? Comme l’a fait remarquer un penseur russe, « les tendances conservatrices de Trump et sa profonde prédisposition isolationniste le placent dans la position d’être un de nos alliés objectifs (c’est-à-dire la Russie et la Chine). Un allié qui facilite la réalisation de notre projet ».

Est-ce que c’est aussi ce que comprend l’Iran ? C’est possible, mais en tout cas, si c’était le cas, cela s’inscrirait bien dans la géostratégie de l’Iran. Elle n’exigerait pas de l’Iran qu’il se conforme au statu quo régional (ce qu’il n’accepterait jamais).

La guerre Iran-Irak, qui a duré sept ans, a laissé la révolution intacte, mais la population est lasse de la guerre. Cette guerre a cependant enseigné aux dirigeants iraniens l’impératif de prévenir une autre guerre conventionnelle directe – et de préparer leurs forces à un conflit non conventionnel de nouvelle génération – monté « loin » de la patrie, et calibré avec soin, précisément pour éviter d’affronter un État – ou son peuple, si possible.

Et tout comme les évangéliques américains voient la naissance du Grand Israël comme une nécessité eschatologique, les fondateurs de la République islamique ont adopté une eschatologie (l’école Jafari, nommée d’après le sixième imam Ja’far al-Sadiq), qui désigne Jérusalem comme centrale pour le retour du Mahdi et pour l’établissement d’un gouvernement islamique dans le monde entier – comme promis par le prophète Mohammed. Selon les prophéties sunnites et chiites, l’armée prédestinée à la conquête de Jérusalem doit être composée principalement, mais pas exclusivement, de personnes de la région de l’Iran, les Iraniens ayant un rôle important dans l’événement. Oui : nous avons une symétrie presque opposée entre les eschatologies hébraïque et islamique.

Le rôle de la Russie dans le maintien de l’équilibre n’est donc pas surprenant. C’est peut-être ainsi qu’un concert de puissances est censé fonctionner. Mais le fera-t-il ? Ou se terminera-t-il de manière aussi désastreuse que l’effort d’Eltsine, avec l’effondrement de l’économie américaine ?

Le passage d’un « ordre » unipolaire à un concert de pôles (dans lequel on peut s’attendre à ce que l’Iran, la Turquie et l’Inde figurent) est un exercice compliqué. La plupart des dirigeants iraniens (mais peut-être pas le président Rouhani) peuvent – en principe – penser que c’est une excellente idée, si les États-Unis se replient sur eux-mêmes et s’en vont. Mais ce sentiment ne se reflète absolument pas en Israël.

En dépit de tous les « cadeaux » unilatéraux de Trump à Israël (Jérusalem comme capitale, le Golan pour Israël, les colonies comme non illégales, etc.), Israël ressent une peur et une solitude existentielles. C’est donc un équilibre extrêmement fragile – et même de plus en plus improbable – que Trump tente de mettre en place (avec l’aide tacite du président Poutine).

Il pourrait bien s’effondrer – et avec lui, l’espoir de Trump d’une sortie « propre » : laisser le Moyen-Orient se débrouiller tout seul.

Et, comme dernière spéculation : Est-ce que cela ressemble un peu à ce qui s’est passé entre Trump et Xi (c’est-à-dire une mise en scène analogue à celle de l’Iran) ? Est-ce que Trump augmente les pressions maximales et les menaces de la guerre froide contre la Chine, pour remplacer la guerre militaire que certaines composantes de son État profond pourraient aimer qu’il mène, mais que Trump n’a pas l’intention de faire ?

Y a-t-il une compréhension tacite du fait que la Chine collabore à l’éclatement de la bulle boursière aux États-Unis par Trump (la Chine joue bien son rôle dans la manipulation du marché par Trump – avec un accord commercial toujours « presque là »), alors que Trump, à son tour, essaie de garder Hong Kong « hors de la table » ? Toutes de bonnes transactions de type « concert de puissances » ?

Et le Congrès américain – avec son projet de loi des deux « Chambres » visant à remettre Hong Kong « sur la table » – a-t-il l’intention, avec ce projet de loi, de détruire la collaboration implicite de Trump dans la création d’un ordre multipolaire ?

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 25-11-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Catalina // 20.01.2020 à 08h12

« La transition vers le repli et la reconstruction à l’intérieur est difficile. Et ça n’a pas bien tourné pour la Russie. »
ah ?
Un taux d’endettement du PIB de 15%, quasi pas de chômage, des réserves d’or énormes, l’excédent lié aux matières premières mises de côté en cas de chute du baril, diminution de la pauvreté, de l’alcoolisme, un des meilleurs enseignements au monde, les meilleures armes du monde, la meilleure armée, les meilleurs diplomates….oui, en effet, ça ne lui a pas réussit….

23 réactions et commentaires

  • Catalina // 20.01.2020 à 08h12

    « La transition vers le repli et la reconstruction à l’intérieur est difficile. Et ça n’a pas bien tourné pour la Russie. »
    ah ?
    Un taux d’endettement du PIB de 15%, quasi pas de chômage, des réserves d’or énormes, l’excédent lié aux matières premières mises de côté en cas de chute du baril, diminution de la pauvreté, de l’alcoolisme, un des meilleurs enseignements au monde, les meilleures armes du monde, la meilleure armée, les meilleurs diplomates….oui, en effet, ça ne lui a pas réussit….

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    • François Marquet // 20.01.2020 à 10h08

      Ça n’a pas bien tourné en Russie de 1991 à 1999: retraites non payées, effondrement du niveau de vie, dépeçage de l’état, oligarques en roue libre, ingérences extérieures.
      Mais 2 évènements quasi miraculeux sont advenus: Poutine président, un patriote qui a mis de l’ordre et reconstruit l’état, et la 2ème guerre d’Irak (un de mes clients russes disait qu’il faudrait ériger une statue de Georges W Bush à Moscou!) qui a fait passer le pétrole de 18$ le baril à 150$ et détourné le regard US de la Russie qui se modernisait.
      Pour les US, ils ont encore beaucoup d’atouts (créativité, contrôle des structures de l’économie et de l’information mondiales, rôle du $, armée) mais aussi de solides problèmes( population divisée, lobbys, système politique clientéliste, appareil militaro-industriel hégémonique, dette, surestimation de soi, concurrents efficaces dans les domaines militaire et économique) Arriveront ils à gérer la transition et donc leur décroissance ?Pas sûr, les empires ne meurent pas dans leur lit…

        +35

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      • Nakor le cavalier bleu // 20.01.2020 à 10h27

        Sauf l’Urss, la rare exception que l’on ait connue en ce bas monde. ^^

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      • calal // 20.01.2020 à 13h10

        qui a fait passer le pétrole de 18$ le baril à 150$

        oui et les occidentaux ne feront pas deux fois la meme erreur: maintenant quand le prix du baril monte,il y a sanctions economiques contre les pays producteurs non occidentaux afin qu’ils ne puissent pas profiter de la speculation sur le prix du baril menees par les banques occidentales…

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    • Arkhenes // 20.01.2020 à 15h25

      Catalina, cette phrase se rapporte aux années Eltsine, qui ont effectivement étaient noires pour les Russes, et qui correspondaient bien à une phase de repli de la Russie sur la scène géopolitique. Les indicateurs positifs que vous notez sont à mettre au crédit de Poutine, qui est aussi celui par qui la Russie est revenue sur l’échiquier mondial. La phrase en question est donc plutôt bien fondée.

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      • moshedayan // 22.01.2020 à 10h56

        La phrase sur les années Eltsine est maladroite tout au moins, voire complètement erronée. La Russie à l’époque de Eltsine était toute ouverte vers l’Occident justement. Les Russes regardaient l’Occident comme un Messie et abandonnaient leurs productions nationales : automobiles, avions, etc, etc… La liste est immense. Les oligarques étaient des vendeurs de biens et de ressources naturelles… Les Occidentaux arrivaient à Sheremetevo goguenards très souvent et pensaient « super c’est Open bar, maintenant ! on a explosé ces sales bolcheviks ! »…. Des millions de vieux sont morts, Eltsine fut responsable d’un gériaticide en quelque sorte, les vieux mouraient avec des pensions de misère, etc, etc… Oui la Russie était ouverte au monde occidental. Poutine a mis fin à cette honte en relançant les productions nationales ; et autres mesures protectionnistes – si vous voulez vendre vos voitures chez nous 70% de la marque doit être produit en Russie en gros, d’où Volkswagen, Peugeot à Kaluga, etc…

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  • Daniel // 20.01.2020 à 08h38

    Les USA ne sont pas monolithiques comme les médias le laissent penser : il y a au moins 2 grands courants de pensée antagonistes.
    D’un côté les USA en tant qu’empire en héritage direct de la tradition impériale britannique : « le bon vieux temps » comme dirait les néoconservateurs de nos jours. dans ce cadre, c’est diviser pour régner, la loi du plus fort et la guerre permanente.
    d’un autre côté, il y a la tradition Républicaine cristallisé dans le préambule de la constitution : la recherche du bonheur pour les générations à venir. Dans ce cadre, ce fut les Manufactures et la Banque nationale d’Hamilton qui émet du crédit vers des projets de développement. Cela a permis le développement chemin de fer Trans américain, suivi du trans sibérien et des relations de paix avec des paix avec une diminution de la pauvreté. les derniers contemporains de ces valeurs furent F.D.Roosevelt et Kennedy à mon avis.
    Dit en terme économique : d’un côté l’école britannique du laisser faire et du libéralisme et de l’autre l’école Américaine d’économie politique basé sur l’économie physique.
    Les Nouvelles Routes de la Soie de la Chine sont compatibles avec cette 2ième vision.
    .
    Alors, si Trump se réunit autour d’une table avec un Xi Jinping, un Poutine et un Modi, alors on peut avoir un accord des 4 puissances pour faire émerger un Nouveau Bretton Woods.
    https://www.institutschiller.org/Appel-a-MM-Trump-Poutine-Xi-Jinping-et-Modi-pour-un-Nouveau-Bretton-Woods.html

      +10

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  • calal // 20.01.2020 à 08h51

    Ce monde multipolaire n’est pas un choix. C’est le resultat de la decadence des dominants occidentaux et de la montee en puissance des non-occidentaux.Fin de l’hegemonie des forces aeriennes occidentales dans les cieux d’ou guerre plus couteuses en materiel, en vie humaines et donc plus difficile a faire avaler a l’opinion publique.

    Les dominants occidentaux vont faire monter la pression sur leurs domines pour compenser leurs erreurs et tenter de maintenir leur position (japonification). C’est le bon moment pour arreter l’erosion des acquis sociaux.Mais les dominants occidentaux sont bien en place grace a un systeme de controle et de reproduction efficace: tele,reseaux sociaux,ecoles,coprs intermediaires…2020 va etre tres chaud question guerre culturelle.Puissiez vous vivre une epoque interessante…

      +4

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    • JMD // 20.01.2020 à 15h45

      Je suis d’accord. Sauf que l’alternative à un monde multipolaire pourrait être un nouveau monde bipolaire: découplage des économies selon le concept pays libéraux (centré sur les USA) – pays illibéraux (centré sur la Chine).

        +1

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  • Louis Robert // 20.01.2020 à 09h37

    Je ne cesse de m’émerveiller de l’effort que l’on déploie généralement à tenter de nous convaincre de tout ce que serait, « secrètement » il va sans dire, ce si bon gars Trump!…

    Une chose est pourtant sûre, que l’on aime tant taire voire oublier, c’est qu’alliée inconditionnelle d’Israël, partout de par le monde la Bête continue OUVERTEMENT, quotidiennement et en plein jour, d’assassiner et de multiplier les actes de guerre, tout en prenant bien soin, au passage, d’injurier et de menacer les peuples et leurs dirigeants de la façon la plus outrageante, la plus abjecte et la plus vulgaire qui soit.

    Étrange façon, on en conviendra, de soutenir le nouvel ordre mondial multipolaire… en s’assurant que, tout empirant à vue d’œil, fondamentalement rien ne change. — America über alles !

    Dans les faits, Trump incarne ce que l’Empire a engendré de pire et de plus méprisable.

    Le passant

      +19

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  • Kokoba // 20.01.2020 à 10h01

    Cet article part du principe que l’action de Trump est réfléchie.
    Je n’y crois pas une seconde.

    Trump n’a aucune notion de géopolitique, de diplomatie ou de relations internationales.
    De plus, çà ne l’intéresse visiblement pas.
    Ce qui l’intéresse, c’est le business.

    Le grand jeu, les bases militaires US partout sur la planète, les interventions, çà n’a aucun sens pour lui.
    Sauf s’il peut en faire de la com pour sa ré-election.

    Résultat : il va faire n’importe quoi, tout et son contraire en fonction de l’air du temps, de son humeur ou d’un conseiller qui a réussit à le convaincre sur le moment.

    Il n’est pas capable de comprendre les conséquences sur le long terme de ses choix.
    Jerusalem capitale d’Israel ?
    Déchirer un accord avec l’Iran ?
    Sur le moment, çà lui semble une bonne idée car il est trop stupide pour comprendre les relations internationales ou tout simplement la réalité du monde.

      +18

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    • Owen // 20.01.2020 à 12h38

      Oui, l’erreur d’appréciation d’A. Crooke est que Trump n’est pas un stratège. Mais il n’est pas idiot non plus. Il est joueur, une forme d’intelligence à laquelle on n’est pas habitué en politique.
      Ce qu’il aime, c’est gagner, ce qui correspond à sa mégalomanie, mais pas au néoconservateur, qui lui, aime dominer.

      Comme au casino ou au pocker, il aime la surenchère, le gros coup, le bluff, l’épate, le banco. Kim Jong-Un d’ailleurs l’avait bien calculé en rentrant completement dans son jeu alors qu’il est d’un pays qui ne tolère aucun peut de travers.

      C’est la stratégie du bord du gouffre.
      Ou bien le pied dans la fourmilière pour voir ce qu’il se passe et ce qu’il peut faire. Il dit souvent « on verra ». Cela fait de lui un iintuitif, qui jauge très vite les personnes et qui voit vite ceux qui sauront réellement lui résister. Et ne pas avoir de plan est une tactique qui ne permet pas à ses adversaires, justement, de savoir quel est son plan. Notamment l’État profond. Il tétanise ainsi ceux qui veulent l’affronter.

      Son deal de mégalo affectif est : « J’ai su devenir riche, si vous m’aimez, je vous rendrai riches aussi ».
      Et je pense que de nombreux électeurs l’on élu, pas par conviction, mais par espoir qu’il saurait renverser le couvercle étouffant du néoconservatisme.

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    • Subotai // 20.01.2020 à 18h24

      Une chose à ne pas oublier est que Trump est victime d’un Coup d’État, depuis le début de son mandat. Le gouvernement US est en Révolution (de palais) depuis l’Élection Présidentielle.
      Allez gouverner sereinement dans ces conditions.
      Nombre de validations présidentielles sont des actes de « Chevauchement du tigre ». Ceux qui se sont intéressés à l’Histoire et aux fins de Régime connaissent la logique de cette situation, classique, normale et inéluctable.
      Dans 95% des cas, les motifs des décisions ne sont connus que d’un minimum de protagonistes. Ce qui laisse ceux de la majorité qui s’y intéresse pantois.
      Nous avons tous connus ça – dans nos entreprises, nos familles, nos associations, n’importe quels groupements d’intérêt humains – dans les situations de déglingue (« Crise » en politiquement correct 🙂 ).
      Inutile donc de se préoccuper de l’avenir de Trump et des USA dans ces circonstances. Assurons nous, DE LA OU SOMMES, de faire ce qui nécessaire ET en notre pouvoir, pour NOUS assurer atterrissage le MOINS pénible dans le crash en cours… 🙂

        +2

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  • Chris // 20.01.2020 à 13h56

    Je pense que Trump est le moins pire des présidentiables américains.
    Qu’il a beaucoup fait jusqu’ici pour effriter la suprématie de l’empire anglo-saxon (les Britanniques suivent dans la roue, voire précèdent). Certains diront avec brio, d’autres par accumulation de maladresses.
    Qu’il a jusqu’ici continuellement louvoyé avec ses détracteurs comme avec son propre camp qu’il choisit par défaut pour faire campagne et à qui il dut donner des gages.
    Trump a jeté en pâture « América first ». Quel Américain biberonné à l’exceptionnalisme US pourrait être contre ça ?!
    América first : l’empire Moloch ou la nation qui s’étiole et a rejoint le tiers monde ?
    Un sacré numéro d’équilibriste, vous en conviendrez.
    Je perçois Trump comme un aventurier qui veut que les choses bougent, un ludique, un franc-tireur, un innovateur qui n’a que faire des conventions, un commis voyageur astucieux, un Robin des bois à ses heures car c’est un homme fraternel. Il a complètement brouillé l’image convenue d’un président d’empire qu’avaient si bien lissé Obama et ses prédécesseurs. Il s’en fait une gloire.
    Et pour répondre au questionnement d’Alastair, oui, il semble bien que Trump soit un allié secret de l’ordre multipolaire, car il a compris avant tout le monde (le microcosme washingtonien) que les carottes sont cuites et sais que ce défi est tout à fait à sa portée.
    Je crois même qu’il s’en amuse…

      +6

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  • serge // 20.01.2020 à 15h03

    Trump est aussi nul que tous ses prédécesseurs. Mauvais en géographie et en géostratégie, sans aucun regard sur la masse de ses citoyens (100 millions de NEET) tout en acceptant des fortunes colossales issues sans la moindre vergogne de toutes les actions déstabilisatrices entreprises par le complexe militaire. Qui d’ailleurs vit sa propre vie… Face à cet « Amerika über alles », plus la coercition qui va avec, la multipolarité n’est qu’une réaction de défense de tout le reste du monde, sauf les esclaves qui n’en peuvent mais. Que parfois il semble qu’il aide à cette multipolarité n’est qu’un accident de tweet. Un doigt qui a raté une touche, rien d’autre.

      +1

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  • Eg.O.bsolète // 20.01.2020 à 16h55

    Pourquoi Trump est détesté et par qui ?

    Il est détesté par ceux qui ne supportent pas qu’il montre le vrai visage de ce qu’ont toujours été les USA,
    et il est détesté par ceux qui ne supportent pas qu’il mette à mal les projet impérial mondialiste.

    Mais Trump est aussi le symptôme de l’effondrement qui a cours depuis 2008,
    et le symptôme du déni opportuniste par les élites de l’effondrement.

    From the limits to growth TO the limits to lies TO Trump …

    Une rétroaction positive de la démondialisation.

      +3

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    • Eg.O.bsolète // 20.01.2020 à 17h06

      « L’avantage de Donald Trump, c’est qu’au moins les choses sont claires. C’est-à-dire que c’est les intérêts américains, on ne cherche plus [comme] au moment de la guerre en Irak, [à déguiser] cela derrière l’apport de la démocratie, [souvenez-vous] il y avait des éditos à longueur de temps dans le New York Times expliquant pourquoi il fallait apporter la lumière occidentale à ses populations. Là avec Trump on sait exactement pourquoi on est là. Et quand Trump parle de la présence en Syrie, on lui dit ; vous ne vous êtes pas retiré, et il dit ; non on s’est retiré, on a juste laissé des gens parce qu’on a le pétrole. Et on a le pétrole pas pour l’utiliser pour les USA, mais pour l’utiliser comme moyen d’échange plus tard, soit avec la Russie… A chaque fois c’est une histoire d’intérêts et c’est une histoire d’intérêts affirmés des Etats-Unis. Aujourd’hui on ne parle plus de légalité internationale. Ce que fait Trump, c’est les USA décident, on a pensé cela, on fait cela, vous n’êtes pas d’accord, tant pis. » – Régis Le sommier (Face à l’Info du 13/01/2020)

        +5

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    • Chris // 21.01.2020 à 14h34

      Un excellent article en écho à votre commentaire :
      https://www.zerohedge.com/political/military-and-state-cant-handle-trump-truth
      Google translation…

        +0

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  • rolland // 20.01.2020 à 20h10

    Unipolaire ou multipolaire ce monde est entre les mains des mêmes personnes et c’est là qu’est le subterfuge car ce n’est pas la politique qui est une pièce de théâtre mais bien la géopolitique internationale sans aucune exception !
    C’est donc ma vision de ce monde…

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  • Xavier D. // 21.01.2020 à 04h05

    Cette analyse me semble beaucoup trop intellectuel. Trump n’est pas un politicien classique. Il agit de manière instinctive. C’est pourquoi certains le trouvent « imprévisible ». En fait, sa logique est pleine de bon sens.
    Exemples :
    – le déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine est clairement à l’avantage de la Chine. Réaction de Trump : utiliser tous les outils dont il dispose pour rétablir l’équilibre. La Chine a ouvert un vrai dialogue quand son économie a été touchée de plein fouet par les mesures de rétorsion US.
    – l’Iran a signé l’accord nucléaire sous Obama. Les finances de l’Iran se sont progressivement rétablies. Qu’a fait l’Iran ? Au lieu de se servir de cet argent pour sa population, une grosse partie est allé financer l’extension de son influence à l’étranger : Syrie, Irak, … Trump l’a bien compris. Réaction : les Etats-Unis sortent de l’accord et rétablissent les sanctions, bloquant ainsi l’Iran dans son extension extérieure.
    – En 2019, l’iran a provoqué les Etats-Unis via plusieurs actions au Moyen-Orient. Trump n’a pas été dans le détail : il a décapité la tête pensante des gardiens de la révolution.
    Ceux qui trouvent Trump « imprévisible » ont une vision réduite du personnage.
    C’est un expert pour se servir des attaques contre lui.
    Quand les démocrates l’auront compris, ils orienteront les débats sur les véritables enjeux économiques et sociaux des américains. Cela pourrait changer la donne des élections.

      +3

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    • Christian Gedeon // 21.01.2020 à 09h12

      Bravo. Trump c’est action égale réaction. Un peu comme chez Poutine. En UE c’est action égale prosternation.

        +3

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  • Florian Marquet // 21.01.2020 à 10h34

    Cet article est déjà un peu vieux, dans une époque où chaque semaine qui passe, chaque jour qui s’achève, sont chargés d’informations. Depuis l’article, Trump a signé divers accords commerciaux bipartites, et notamment il y a quelques jours, la 1° partie d’un accord avec la Chine qui prévoit la restitution de plus de 260 milliards de $ aux USA et qui va alléger la concurrence chinoise aux agriculteurs américains. Il y a aussi un accord avec le Mexique et un autre avec le Canada. Hier Macron annonçait le début de négociations sur les prix avec les USA. Trump n’a jamais aimé les grands traités libre-échangistes !
    Quant au fait qu’il serait naïf sur le plan géopolitique, je rappelle ce scoop qui fut lancé lors de son premier débat de campagne contre Hillary Clinton, fin septembre 2016 : « il y a 200 généraux qui sont mon soutien » ! Il avait annoncé aussi qu’il « mettrait l’intérêt des USA partout en avant, tout en normalisant des relations de paix et de justice avec tous les pays qui le voudront bien ». Voilà pourquoi il lui faut mettre un terme à tous les traités et accords qui ne visent que les intérêts particuliers d’une oligarchie plus que corrompue (Cf l’excellente enquête sur l’Ukrainegate sur ce site). Comme Poutine c’est un joueur d’échec, un négociateur qui n’agit jamais sans avoir visualisé plusieurs coups d’avance, alors que les grands médias et experts sont gentiment maintenus à l’écart, restreints au coup par coup.

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  • RV // 21.01.2020 à 15h34

    Trump se rapproche de la Russie nous dit-on.
    Oui, effectivement l’OTAN (donc les EUAN) ne s’est jamais autant déployé à ses frontières.
    Non, les sanctions économiques n’ont jamais été aussi nombreuses, une des dernières en date concernant le NordStream.

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