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18.mai.201818.5.2018 // Les Crises

Trump, fossoyeur du multilatéralisme et de la paix, par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen Orient, Guillaume Berlat, 14-05-2018

« Les véritables accords sont les accords en arrière-pensées » déclarait Paul Valéry. Il signifie ainsi que les accords internationaux sont le résultat de compromis entre thèses opposées des parties signataires. Ils représentent un point d’équilibre nécessairement instable qui suppose la bonne foi de tous les participants pour être pérennes. Ils comportent toujours une part de dit (visible car écrit) et de non- dit (invisible car non écrit), parfois plus importante que la première. L’accord conclu le 14 juillet 2015 à Vienne entre les Cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (y compris l’Union européenne et l’Allemagne) et l’Iran ne déroge pas à la règle. En échange de l’arrêt de ses activités nucléaires à caractère militaire sous strict contrôle de l’AIEA, Téhéran obtient la levée progressive des sanctions qui lui étaient imposées depuis plus d’une décennie1. C’est ce que les juristes qualifient de contrat synallagmatique, accord qui comporte une obligation réciproque entre les parties.

Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche (8 mai 2018), Donald Trump – fidèle à sa promesse de campagne – annonce le retrait américain de l’accord de Vienne (« dévastateur, terrible, pas équilibré, n’apportant aucune garantie de paix et qui n’aurait jamais dû être signé… ») et la signature du décret restaurant, voire renforçant les sanctions contre l’Iran2. Cette importante décision unilatérale doit s’apprécier au moins à quatre niveaux : américain, européen, français et moyen-oriental.

DIKTAT ET MÉPRIS DES USAGES INTERNATIONAUX

La décision de retrait de l’accord nucléaire iranien prise par le président américain doit être appréhendée dans sa dimension conjoncturelle et tactique mais, aussi et surtout, dans sa dimension structurelle et stratégique.

Une décision à dimension conjoncturelle et tactique

Bien que ne constituant pas une surprise, l’annonce faite par Donald Trump le 8 mai 2018 – avec les encouragements du trio de faucons (secrétaire d’État, conseiller national à la sécurité et directrice de la CIA)3, de va-t-en-guerre4 – est lourde de conséquences dans les jours et les semaines à venir. Sur un plan juridique, elle démontre le peu de cas que portent les États-Unis aux accords internationaux qu’ils négocient et concluent. Ce faisant, cette pratique est porteuse d’insécurité juridique, ouvrant la voie à toutes les possibilités de dénonciation des traités pour des raisons diverses et variées à ceux qui ne s’en satisferaient plus. Elle met à mal le principe Pacta sunt servanda (les conventions obligent).

Sur un plan géopolitique, elle ouvre une période d’insécurité grave au Moyen-Orient dont la région se serait bien passée au moment où Washington va transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem et où le premier ministre israélien multiplie les opérations punitives contre les contingents iraniens évoluant en Syrie et leurs installations (missiles) comme ce fut le cas le 10 mai 20185. Elle renforce l’axe sunnite (Arabie saoudite en tête avec son nouvel allié israélien) au détriment de son alter ego chiite en lieu et place de contribuer à l’apaisement indispensable, facteur de paix et de sécurité internationales. Tout ceci n’augure rien de bon pour la suite !

Il est vrai que les Américains excellent dans le rôle du pyromane partout où ils passent (Afghanistan, Irak…) sans que ses dirigeants ne se retrouvent jamais dans les geôles de la Cour pénale internationale à La Haye en compagnie de Laurent Gbagbo ou autres tortionnaires de l’ex-Yougoslavie. Donald Trump est un excellent apprenti sorcier, un pyromane de haute volée. Sur le plan économique, Donald Trump joue à plein « l’America First » en favorisant les entreprises américaines au détriment de leurs concurrentes européennes menacées de lourdes amendes en cas de commerce avec le paria iranien. Contrairement à ce que prétendent les grands augures du quotidien Le Monde, la position globale de Donald Trump est marquée au sceau d’une grande cohérence6. Il veut dynamiter l’ordre international multilatéral7.

Une décision à dimension structurelle et stratégique

Si curieux que cela puisse paraître, Donald Trump a la curieuse manie de faire ce qu’il dit. Ce qui semble désorienter ses interlocuteurs étrangers accoutumés à renier leur engagement de campagne électorale. Après le retrait de l’accord sur le climat (environnement) et l’accord de libre-échange transpacifique ou TPP (commerce), c’est au tour de l’accord nucléaire iranien (non-prolifération) de passer sous les fourches caudines du magnat de l’immobilier new-yorkais. Cette décision met à mal le système imaginé en 1945 par les participants à la Conférence de San Francisco qui débouche sur l’adoption de la Charte de l’ONU, véritable bible de la gouvernance internationale. Or, c’est bien cet édifice imaginé par les Américains que ces derniers foulent joyeusement aux pieds. A la paix par le droit d’hier, ils choisissent aujourd’hui la paix par la force. Dans ces conditions, comment condamner sérieusement les velléités chinoises et russes de mieux contrôler leur étranger proche (Crimée, Ukraine pour Moscou), voire lointain (Syrie pour Moscou) ?

On ne peut exiger d’autrui l’exemplarité tout en s’en exonérant. Dans ce contexte, comment attendre que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ne s’entoure pas de toutes les garanties les plus fortes (traité de non-agression) avant de renoncer définitivement à l’arme nucléaire ?8 Nous verrons bien ce qui ressortira de concret de la rencontre du 12 juin 2018 à Singapour entre Donald Trump et Kim Jong-un9. En définitive, c’est seulement sur le temps long que l’on mesurera véritablement les effets potentiellement négatifs de la décision du 8 mai 2018, jour du 73ème anniversaire de l’armistice de 1945, sur le régime de non-prolifération dont la pierre de touche est le traité de non-prolifération nucléaire, plus connu sous son acronyme de T.N.P.10. Que restera-t-il de ce champ de ruines dans quelques années ? Un grand vide juridique que nos bonnes âmes déploreront à chaudes larmes en oubliant de citer les racines du mal. Comme ce fut la cas pour la guerre en Irak de 2003 ou l’intervention hasardeuse en Libye de 2011.

Si la décision américaine n’a pas été encouragée par les États membres de l’Union européenne, leur couardise légendaire l’a, à tout le moins, facilitée. Faute de signaux forts avant la décision du mai 2018, Washington a compris que les 28 ne feraient rien de tangible et de concret.

COUARDISE EUROPEENE, DIPLOMATIE DE L’APLAVENTRISME

Le coup de menton de Donald Trump sonne comme une énième claque pour l’usine à gaz qu’est le mammouth bruxellois et, plus encore, contribue à faire exploser en vol un projet européen déjà moribond.

Une claque au mammouth bruxellois

Imagine-t-on un seul instant si pareille décision avait été prise par Vladimir Poutine ? Que n’aurait-on entendu de la part de la cohorte européenne ? Une bordée d’invectives au nom des valeurs universelles (le respect du droit, de la parole donnée, la conformité au multilatéralisme…) et autres plaisanteries du même acabit que défendent les 27/28… dans les mots. Une bordée de sanctions tous azimuts contre les intérêts russes. Tout ceci bien évidemment en étroite coordination avec l’organisation chaperon de l’Union européenne, l’Alliance atlantique, sorte de théâtre de marionnettes dont les ficelles sont tirées à Washington. Quand les États-Unis décrètent unilatéralement des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’Union européenne, la technocratie bruxelloise se contente de quelques borborygmes, de quelques menaces sans suites. Quand les mêmes Américains se retirent de l’accord sur le climat, les Européens se contentent de regretter, de pleurer quelques larmes de crocodiles.

Quand Washington met en avant l’extraterritorialité de la loi américaine pour casser quelques entreprises européennes (Airbus) ou nationales (Alsthom), les gardiens du temple européen sont d’une discrétion exemplaire11. Mais, aucune mesure de rétorsion n’est adoptée à l’unanimité sur proposition de la commission européenne en charge de la défense de l’intérêt général. Rien de tout cela tant l’Amérique du nord est hors droit lorsqu’elle est hors-la-loi. Ceci ne se discute pas tel le dogme dans une religion. Oublié, le sacro-saint principe de la réciprocité qui gouverne les relations internationales. Que vont répondre concrètement les Européens à la demande iranienne de discussion en vue de garantir ses intérêts après la décision américaine de retrait de l’accord ?

Comment l’Union européenne entend-elle se défendre contre d’éventuelles sanctions américaines frappant les entreprises qui continueraient de commercer avec l’Iran ? Plusieurs grands groupes français sont concernés et Bruno Le Maire évoque le 9 mai 2018 une intimidation « pas acceptable ». Jean-Yves Le Drian va jusqu’à dire que « les sanctions américaines sont inacceptables ». Nous attendons, avec le plus vif intérêt, de voir ce que sera la réponse européenne à ces violations des règles de l’OMC. Que veulent dire Allemands, Britanniques et Français quand ils prétendent sauver le compromis (« déterminés à préserver ») de 2015 ? Rien ou presque rien. Tout ceci met en question la capacité de l’Europe à se défendre12. Nous apprenons que la cheffe de la diplomatie européenne recevra prochainement les ministres des Affaires étrangères des 28 pour évoquer le sujet. Nous voici pleinement rassurés…

Une explosion en vol du projet européen

Comme pourrait le dire plusieurs décennies après, Henry Kissinger, l’Europe, quel numéro de téléphone ? Ce serait plutôt du genre, il n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez demandé. C’est que le cabri européen cher au général de Gaulle est au plus mal. Ou en termes médicaux, le patient européen, c’est l’électro-encéphalogramme plat. Les piteuses prestations de l’Union européenne et de ses États membres (Angela Merkel en tête de peloton) sur le dossier migratoire dans toutes ses composantes (uniformisation du droit d’asile, renforcement des protections extérieures à l’espace Schengen, appui aux pays en première ligne comme l’Italie et la Grèce…) ont laissé et laissent encore des traces chez les citoyens européens. Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter aux résultats des élections en Allemagne, en Autriche, en Italie et en Hongrie. Le projet européen n’a plus la côte chez les ressortissants d’une Union européenne qui ne les protège pas ou ne les protège pas suffisamment. Il devrait être rebaptisé désunion européenne ou Europe du chacun pour soi. A-t-on eu droit à une réponse unique des 27/28 condamnant vigoureusement la décision unilatérale de Washington ?

Certainement pas alors que « les Européens se trouvèrent donc dans cette situation d’avoir à faire pression sur la partie qui appliquait l’accord à la lettre, l’Iran, pour satisfaire une partie, l’Amérique qui ne le respectait pas vraiment »13. L’Union européenne apparaît une fois de plus pour ce qu’elle est, à savoir une structure molle (à l’instar des Montres molles de Salvador Dali) et surtout pour ce qu’elle n’est pas et ne sera jamais, une « Europe puissance » comme l’aurait voulu en son temps, le général de Gaulle. Comment, dans ces conditions, peut-elle prétendre avoir une influence sur la conduite des affaires mondiales ? Le seul exercice dans lequel elle excelle, c’est bien celui de la diplomatie de l’aplaventrisme. Nous sommes bien loin des rodomontades du discours de la Sorbonne sur la refondation de l’Europe déclamé avec fougue par l’homme de « l’inflexion, extension »14. Quel triste sort pour les fédérastes qui fêtent joyeusement la journée de l’Europe le 9 mai 2018 en dépit du discours du 10 mai 2018 à Aix-la-Chapelle d’un Jupiter recevant le prix Charlemagne. ! Ces bons apôtres n’ont rien compris aux demandes légitimes des citoyens du continent européens qui en ont assez des paroles lénifiantes et des discours à l’eau de rose. Désormais, ils jugent leurs dirigeants à l’aune de leurs actes et n’hésitent plus à les renvoyer à leurs chères études, lorsque la coupe est pleine. Au lieu de dénoncer inutilement le populisme, ils gagneraient à s’attaquer aux racines du mal (et elles sont profondes) et non se contenter de répondre à ses symptômes. Ce qui revient concrètement à mettre un cautère sur une jambe de bois.

Si l’Union européenne a été humiliée dans cette affaire, ce n’est que péché véniel comparé à l’humiliation de Jupiter en dépit de son agitation permanente15.

HUMILIATION PERSONNELLE DU PRESIDENT

Emmanuel Macron, sorte de « premier de cordée vocale »16 ne sort pas grandi de cette épopée diplomatico-comique dans laquelle il s’est particulièrement impliqué, sans succès, faut-il le reconnaître.

Un échec patent de la diplomatie de l’en même temps

Sur les principaux dossiers en discussion pendant sa visite aux États-Unis, sur le climat ou le commerce international, Emmanuel Macron n’a obtenu aucune percée diplomatique. Sur le nucléaire iranien, c’est pire : il a accepté, contrairement aux autres Européens, le principe d’un nouvel accord exigé par Donald Trump. Au risque d’aggraver la déstabilisation du Moyen-Orient17. Pire encore, le président américain se paie le luxe de critiquer la France pour sa conduite lors des attentats du Bataclan, quelques jours après la brillante visite de Jupiter à Washington !18 La décision définitive du président américain le fragilise encore plus, lui qui multipliait les coups de téléphone, les déclarations faussement viriles, quelques heures encore avant l’échéance fatidique (on nous dit que Donald Trump lui aurait donné la primeur de la décision). Nous le répéterons jamais assez, la diplomatie est un exercice de longue haleine qui se pratique dans la discrétion la plus totale et demande la plus grande humilité. Rien de tout cela chez Jupiter.

Que signifie : « la sortie de l’accord nucléaire est une erreur », si ce n’est un constat d’impuissance d’Emmanuel Macron et de toute son équipe de jeunes loups issus de la promotion Senghor de l’ENA19 dont le volatil nous conte les aventures en Macronie ?20 Que signifie « nous avons fait le choix de construire la paix au Moyen-Orient » (Cf. son discours de réception du prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle du 10 mai 2018 pour sa contribution au projet européen) ? Quel crédit accordé à la diplomatie du tweet que pratique à merveille le chef de l’État en écrivant tout et son contraire à quelques minutes d’intervalle ? En effet, après avoir vanté les mérites intrinsèques de l’accord du 14 juillet 2015, il mine sa position de principe par des déclarations contradictoires du genre : « La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l’accord nucléaire » et vont « travailler collectivement à un accord plus large ». Il ajoute : « Nous travaillerons collectivement à un cadre plus large, couvrant l’activité nucléaire, la période après 2025, les missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, au Yémen et en Irak ».

Et de préciser : « Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu ». Bel exemple de diplomatie de l’en même temps qui discrédite celui qui la conduit ! Et tout ceci se passe au pays de René Descartes et de la logique. De qui se moque-t-on ? Le succès de la diplomatie gaullo-mitterrandienne tenait à sa cohérence sur le long terme et à sa saine distance par rapport aux évangiles de Washington.

Un échec cuisant de la diplomatie de la confusion

Le moins que l’on puisse dire est que nous avons entendu, lu, tout et son contraire de la part des dirigeants français au cours des derniers jours. Dans ce genre de situation, pour éviter la cacophonie préjudiciable à la crédibilité de la parole de la France, quelques règles de bon sens s’imposent : le calme (prendre le temps de la réaction pour bien calibrer la réponse), l’unicité (éviter au maximum que plusieurs dirigeants français s’expriment sur le même sujet comme ce fut le cas avec le président de la République, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et la ministre des Armées), la concertation (prendre l’attache des Allemands, puis ensuite des autres chefs d’État et de gouvernement afin de donner le poids maximum à la position française), la discrétion (la courtoisie diplomatique élémentaire veut que l’on ne livre aux médias ni l’existence, ni le contenu de ses entretiens bilatéraux). Or, rien de tout cela dans les jours, les heures précédant et faisant suite à la décision de Donald Trump.

Pendant que Jupiter téléphone de façon pavlovienne à la planète entière et tweete de manière compulsive sur la toile, la ministre des Armées s’épanche en lieu et place de son collègue des étranges affaires. Que dit la délicieuse Florence Parly, experte des questions budgétaires et de transport ? Fragiliser l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien serait « un facteur d’aggravation » dans une région « très éruptive ». C’est du Coluche en moins humoristique ! Et de pousser la chansonnette un peu plus avant. A l’instar de Jupiter, la ministre évoque un accord perfectible qui « doit être complété ». Quel charabia ! Et de poursuivre son exercice d’enfoncement de portes ouvertes ainsi : « Cet accord, c’est un accord qui a permis de suspendre le programme militaire iranien… Ce n’est pas le meilleur des accords mais c’est un facteur de paix et de stabilisation dans une région très éruptive…Toute escalade qui concerne l’Iran (….) ne peut être qu’un facteur d’aggravation d’une situation déjà très tendue…Il faudra poursuivre sans cesse pour plaider l’amélioration de cet accord, que les Etats-Unis y soient présents ou pas ». Et dire que cette charmante personne est entourée d’une kyrielle de brillants énarques qui peuplent son cabinet qui lui ont préparé un tel salmigondis.

On comprend mieux que la voix de la France, qui devrait être portée par Jean-Yves Le Drian, est de moins en moins audible sur la scène internationale. Mais, nous apprenons que ce dernier s’est entretenu au téléphone avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. « Il lui a rappelé la détermination de la France à préserver l’accord de Vienne. Elle reste donc engagée dans cet accord et attend de l’Iran qu’il continue de respecter l’ensemble de ses obligations à ce titre » selon le Quai d’Orsay. « La France invite l’Iran à ouvrir une discussion approfondie sur l’ensemble des questions relatives à la stabilité régionale. A ce sujet, le ministre a rappelé la volonté du chef de l’Etat [français] de travailler à un cadre plus large incluant les activités nucléaires et le programme balistique de l’Iran ainsi que la solution des crises au Moyen-Orient ». Tout ceci est loin d’être limpide ! Une chatte n’y retrouverait pas ses petits tant les acrobaties linguistiques peinent à masquer l’embarras et la confusion de la diplomatie françaises dans une crise grave sur laquelle elle n’a aucune prise tangible et crédible. C’est le même exercice pathétique que notre lorientais désorienté reproduit le 11 mai 2018 sur BFM-TV au cours duquel ils alignent les platitudes et les contradictions.

Toutes ces fariboles sémantico-diplomatico-médiatiques ne doivent pas faire oublier qu’il en va de la guerre et de la paix dans l’Orient compliqué. Les premiers échanges d’amabilités guerrières entre Israël et Iran au-dessus du plateau du Golan du 10 mai 2018 sont là pour nous le rappeler.

BIG BANG MOYEN-ORIENTAL ET BRUITS DE BOTTES

Après cette décision absurde aux effets dévastateurs, il importe de prendre de la hauteur pour prendre toute la mesure de ce qu’elle cristallise comme haines recuites et qu’elle catalyse de futurs conflits.

La cristallisation des haines recuites

Au lieu de créer les conditions d’une confiance indispensable pour faire baisser la tension paroxystique dans la région, la décision américaine du 8 mai 2018 exacerbe la défiance en « coagulant » les oppositions entre Chiites et Sunnites. Désormais, l’axe Riyad/Tel Aviv/Washington tient le haut du pavé et, surtout, a le doigt sur la gâchette. Alors que jusqu’à présent, la réaction iranienne (mis à part quelques débordements au Majlis) a été relativement modérée sur le plan diplomatique, elle pourrait évoluer sous la pression de plus radicaux et d’une situation économique dégradée21. En effet, selon l’Élysée, le président iranien « fera tout pour rester dans l’accord ». Plus tôt, l’ayatollah Ali Khamenei a prévenu les Européens : l’Iran ne restera pas dans l’accord sans « garanties réelles » de leur part. M. Rohani a expliqué qu’« en Iran, maintenant, la pression est forte pour sortir de l’accord » et qu’il lui fallait ces garanties « que lui-même pourrait exposer au peuple iranien pour le convaincre de rester dans l’accord ».

M. Rohani ne s’est toutefois pas privé de souligner que « les États-Unis ont toujours montré qu’ils ne respectaient jamais leurs engagements ». Ce qui n’est malheureusement que la stricte vérité. Nous pensions que les règles avaient été fixées une bonne fois pour toutes, celles résultant de la charte de l’ONU. Or, ce n’est pas le cas. Et cela est d’autant plus problématique dans une région telle que le Proche et le Moyen-Orient où une étincelle peut mettre le feu aux poudres. Nous y sommes et l’atterrissage risque d’être brutal. L’Irak ne se remet toujours pas de l’expérience de l’EIIL22. La Syrie peine à en finir avec une guerre de Sept ans à laquelle nous avons et continuons de contribuer avec la présence de forces spéciales sur le terrain, et cela en toute illégalité internationale23.

Le Liban sort d’un scrutin à haut risque24. Le Yémen continue de plier sous les coups de boutoir de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. La Turquie se prépare à un scrutin législatif porteur de risques même si le président Erdogan est parvenu à museler l’opposition. Le problème kurde est toujours pendant ainsi que le conflit israélo-palestinien. La Jordanie appelle à la retenue. Les pays du Golfe se tiennent, pour l’instant, à l’écart de la mêlée mais suivent l’évolution de la situation avec préoccupation. En un mot comme en cent, la situation est explosive, plus que jamais.

La catalyse de futurs conflits

Pour faire simple et réducteur, la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord du 14 juillet 2015 crée une « rupture lourde de périls » entre l’Amérique et l’Iran25. Elle est de nature à relancer une dangereuse course aux armements dans la région. L’Arabie saoudite saisit l’occasion de prévenir qu’elle se dotera de l’arme nucléaire en cas de rupture de l’accord par Téhéran. Comme l’a montré l’attaque aérienne massive lancée mercredi 9 mai par Israël contre les positions iraniennes en Syrie – l’attaque israélienne la plus importante contre la Syrie depuis 1974 –, le gouvernement Netanyahou est décidé à s’opposer par tous les moyens à la présence de bases avancées de la République islamique à ses frontières. Et l’appui spectaculaire qu’il reçoit de Donald Trump (il défend « le droit à Israël à agir pour se défendre ») risque fort de ne pas l’inciter à la retenue26. Il est vrai que le premier ministre israélien avait annoncé la couleur avec sa conférence de presse du 6 mai 2018 en mettant l’accent sur les visées hégémoniques de l’Iran27. Les Saoudiens verraient d’un bon œil une défaite militaire iranienne afin d’en finir avec son rival dans la région. Une recomposition géopolitique de grande envergure se prépare.

Il est trop tôt pour anticiper la direction de cette nouvelle période d’incertitude que traverse la zone proche et moyen-orientale. Le moins que pourraient faire les idiots utiles des Américains serait de prendre conscience de la pathologie qui consiste à s’épargner l’autocritique. Ces belles âmes adorent plus que tout s’en prendre à Donald Trump plutôt que de balayer devant leur porte. L’angélisme est l’autre posture à dénoncer par les Européens, France en tête !

« On peut porter tous les jugements qu’on veut sur les gens, les apprécier ou pas, discuter du rôle qu’ils ont dans l’histoire, tout ça je suis d’accord. Mais il y a une chose avec laquelle on ne peut pas transiger, c’est la vérité ». Ainsi s’exprime Daniel Cordier, résistant de la première heure, secrétaire de Jean Moulin28. Si l’on veut bien se donner la peine de dépasser le bruit de fond médiatique de nos chaînes d’abrutissement en continu et des rengaines de leurs pseudo-experts, la décision de Donald Trump doit donner matière à sérieuse réflexion tant dans le temps que dans l’espace. Une réflexion qui ne tombe pas dans le déni de la réalité, dans le bobard (« fake news »).

Si la France veut espérer jouer un rôle utile dans le règlement d’un conflit régional qui dure, elle doit impérativement passer d’une diplomatie de l’incantation et de la gesticulation stériles à une diplomatie de la réflexion qui précède l’action, seule diplomatie de l’espoir. Elle doit prendre pleinement conscience de l’entrée dans « l’ère de la brutalisation de la diplomatie » à laquelle nous devons instamment refuser de contribuer par une politique étrangère sans cap ni boussole. À conflit régional, réponse à dimension régionale. Rien ne sert de tenter de résoudre tel ou tel problème ponctuel ! L’expérience de toutes ces conférences médiatiques des dernières années (celle sur le conflit israélo-palestinien imaginée par Laurent Fabius et mise en œuvre par Jean-Marc Ayrault, à titre d’exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire) a amplement démontré ses limites.

La France retrouverait sa vocation de faiseuse de paix si, comme le proposait Dominique de Villepin il y a déjà plusieurs années, la convocation à Paris d’une sorte de CSCE sur le Proche et le Moyen-Orient destinée à traiter sans tabou tous les différends de cette zone. L’exercice est périlleux mais lui seul permettra, sur le long terme, de préparer les compromis incontournables facteurs de paix et de sécurité après le coup de poignard porté par Donald Trump à un accord en bonne et due forme parfaitement respecté par l’Iran et qui n’avait pas vocation à régler autre chose qu’un problème nucléaire !

Guillaume Berlat
14 mai 2018

1 Jean-Marie Gonin, L’accord sur le nucléaire iranien menacé, Le Figaro Magazine, 11 mai 2018, p. 34.
2 Jean-Pierre Perrin, Nucléaire iranien : Trump a choisi la ligne la plus dure, www.mediapart.fr , 9 mai 2018.
3 Laure Mandeville, Les faucons washingtoniens de 2018 ne sont pas ceux de 2003, Le Figaro, 11 mai 2018, p. 6.
4 Mathieu Magnaudeix, Les va-t-en-guerre américains triomphent à la Maison Blanche, www.mediapart.fr , 11 mai 2018.
5 Cyrille Louis, Escalade inédite entre Israël et Iran, Le Figaro, 11 mai 2018, p. 6.
6 Gilles Paris, Trump ou l’illusion de la cohérence, Le Monde, 10-11 mai 2018, p. 4.
7 Pascal Boniface, Trump déclenche la plus grave crise de l’Alliance Atlantique, Le Blog de Pascal Boniface, www.mediapart.fr , 11 mai 2018.
8 Guillaume Berlat, Corée-Iran : deux bombes, deux mesures !, www.prochetmoyen-orient.ch , 7 mai 2018.
9 Frédéric O.Jardias, Corées : la revanche des espions, www.mediapart.fr , 11 mai 2018.
10 Sylvie Kauffmann, Guerres et paix, Le Monde, 10-11 mai 2018, p. 22.
11 Daniel Fortin, Les États-Unis et l’abus de droit, Les Échos, 11-12 mai 2018, p. 11.
12 François Nicoullaud, Iran, la capacité de l’Europe à se défendre remise en question, www.liberation.fr , 9 mai 2018, tribune reprise sur son blog www.nicoullaud.blogspot.fr intitulé à contre-courants.
13 Michel Duclos, Préparons une sortie en douceur des Américains, Le Monde, 8 mai 2018, p. 20.
14 Erik Emptaz, Inflexion, extension !, Le Canard enchaîné, 9 mai 2018, p. 1.
15 Marc Semo, Un échec et un défi pour Macron et les Européens, Le Monde, 10-11 mai 2018, p. 4.
16 F.P., Premier de cordée vocale, Le Canard enchaîné, 9 mai 2018, p. 1.
17 René Backmann, Nucléaire iranien : la reculade de Macron face à Trump, www.mediapart.fr , 28 avril 2018.
18 D.F., Un tueur fou à la Maison-Blanche, Le Canard enchaîné, 9 mai 2018, p. 8.
19 Mathieu Larnaudie, Les jeunes gens, Grasset, 2018.
20 Anne-Sophie Mercier, Promotion « Senghor ». L’énarque et ses flèches, Le Canard enchaîné, 9 mai 2018, p. 7.
21 Louis Imbert/Marie de Vergès, L’économie iranienne se prépare au scénario du pire, Le Monde, Économie & Entreprise, 10-11 mai 2018, p. 3.
22 Hélène Sallon, Les milices chiites, forces montantes de la politique irakienne, Le Monde, 9 mai 2018, p. 3.
23 Nathalie Guibert/Allan Kaval, En Syrie, la guerre très spéciale de la France, Le Monde, 9 mai 2018, pp. 1-2-3.
24 Éditorial, Liban : un scrutin à haut risque, Le Monde, 9 mai 2018, p. 22.
25 Trump et l’Iran : une rupture lourde de périls, Le Monde, 10-11 mai 22018, p. 1.
26 René Backmann, Escalade militaire au Moyen-Orient. Netanyahou a les mains libres face à l’Iran, www.mediapart.fr , 10 mai 2018.
27 Piotr Smolar, Israël en croisade contre l’accord avec l’Iran, Le Monde, 8 mai 2018, p. 2.
28 Daniel Cordier, « Il faut être optimiste », Le Monde, 10-11 mai 2018, pp. 12-13.

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Source : Proche & Moyen Orient, Guillaume Berlat, 14-05-2018

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Commentaire recommandé

WASTERLAIN // 18.05.2018 à 09h06

Moi, ce qui m’étonne, c’est l’étonnement vis-à-vis de l’unilatéralisme américain ! Ainsi, avant Trump, personne n’avait remarqué que les USA s’asseyaient sur le droit international et que les principaux pays de l’UE les suivaient systématiquement ou presque dans cette dérive, ce dédouanant eux aussi du droit international quand ça les arrangent ! Comme si les guerres de Yougoslavie qui débutent par la déclaration d’indépendance de la Slovénie et de la Croatie, indépendance reconnue presque immédiatement par l’Allemagne, et se termine par la guerre du Kosovo n’avaient pas eu lieu.
Comme si en même temps, si cher à notre président, les révolutions colorées n’avaient pas eu lieu et ne continuaient.
Comme si la seconde guerre d’Irak, seul épisode ou la France sut se montrer digne de son histoire n’avait pas eu lieu.
Comme si la partition du Soudan, la Lybie, la Syrie… Bref, comme si tous ces épisodes sanglants illégaux au regard du droit international n’avaient pas eu lieu !
Et que dire des embargos illégaux pratiqués par les USA en guise de diplomatie internationale, tout ça avec notre complicité ou nos moles protestations ?
Et la valse des ambassadeurs et fermetures/occupations des bâtiments consulaires, tout aussi litigieuses au regard de la convention de Vienne ?
Oui, nous en sommes revenus au droit du plus fort !
Oui, nous vivons une période extrêmement dangereuse !
Oui, il est temps que les peuples se ressaisissent et fassent savoir aux gouvernants qu’il faut en revenir au strict respect du droit international qui a su préserver jusqu’à présent le monde d’une troisième et probablement dernière conflagration mondiale !
Et si le peuple français commençait en exigeant par exemple que la France cesse son intervention illégale en Syrie et demande que les responsables de ce crime de guerre/contre l’humanité soient jugés ?

43 réactions et commentaires

  • Fabrice // 18.05.2018 à 07h02

    La fameuse phrase attribuée aux autochtones américains « l’homme blanc à une langue fourchue » n’a jamais autant décrit le système qui régit le système international même les traités servent à asservir ceux qui les respectent comme le disait clairement Chirac « les promesses n’engagent que ceux qui croient ».

    Tout est fait pour qu’à terme il n’y ait plus de relations internationales basés sur le gagnant /gagnant mais au contraire sur le « face je gagne pile tu perds ».

    Cette généralisation mènera à une défiance générale non seulement entre les États mais aussi entre les dirigeants et leur peuple qui les asservisssent sans qu’ils puissent avoir le mot à dire.

    Bref à terme soit une destruction de relations favorisant la civilisation au sens noble ouvrant la porte au chaos généralisé ou l’avènement d’une dictature au service d’un minorite le choix entre les deux est désespérant car finira mal.

      +20

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  • Emmanuel // 18.05.2018 à 07h19

    « La décision de Trump est de nature à relancer la course aux armements dans la région  » (et sur l’ensemble de la planete). Voilà le business plan de Trump (n’oublions pas le juteux contrat avec L’Arabie saoudite). Trump devrait recevoir le prix Nobel de la guerre…..

      +10

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    • Chris // 18.05.2018 à 15h00

      Prix Nobel de la guerre ? Même pas. Plutôt prix Nobel du commerce !
      La guerre n’étant que l’un, mais pas le moindre, des créneaux.

        +0

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  • Kiwixar // 18.05.2018 à 08h37

    Il est possible que les symbiotes russo-chinois aient décidé que la meilleure manière d’éloigner la menace otanienne de leurs frontières est d’aider le rimland (Corée du Nord, Iran) à se doter de (1) l’arme nucléaire et (2) de lanceurs.

    L’Iran peut se procurer l’arme nucléaire tout en respectant l’accord de non-enrichissement : il lui suffit de l’acheter toute prête à la Corée du Nord.

    La Corée du Nord peut tranquillement continuer à s’armer (ogives et lanceurs) tout en négociant leur désarmement contre le retrait complet des troupes US de Corée (ce qu’ils n’accepteront jamais).

    Russie et Chine, ex-pays communistes (et opérant toujours des plans quinquénaux pour la Chine) sont aptes à établir des plans à long terme pour se débarrasser des « langues fourchues », notamment via la dédollarisation et une direction stable (Poutine, Xi).

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    • Les Mouches // 20.05.2018 à 20h28

      N’oublions pas tout de même les études de scientifiques chinois qui estiment que le site d’essais nucléaires nord-coréen est tout simplement plus en état de marche à cause du dernier essai trop puissant…en sachant que la Chine est le garant du régime, c’est étonnant.

      L’Iran n’a aucuns intérêts à se doter de l’arme nucléaire car il est fort probable que les dégénérés Saouds l’achètent ensuite très rapidement.

      L’association rampes de missiles efficaces + système anti-aériens efficaces est largement suffisante pour tenir à distance toute velléités directes…

        +0

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  • placide // 18.05.2018 à 08h49

    J’ai juste cliqué sur un monsieur qui disait « l’Iran est un problème pour la sécurité du moyen orient » et cela m’a suffit , pour moi le problème est Israel/Arabie ;les perses sont là depuis plus de 1000 ans ,les autres sont des envahisseurs/nomades .

      +8

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  • WASTERLAIN // 18.05.2018 à 09h06

    Moi, ce qui m’étonne, c’est l’étonnement vis-à-vis de l’unilatéralisme américain ! Ainsi, avant Trump, personne n’avait remarqué que les USA s’asseyaient sur le droit international et que les principaux pays de l’UE les suivaient systématiquement ou presque dans cette dérive, ce dédouanant eux aussi du droit international quand ça les arrangent ! Comme si les guerres de Yougoslavie qui débutent par la déclaration d’indépendance de la Slovénie et de la Croatie, indépendance reconnue presque immédiatement par l’Allemagne, et se termine par la guerre du Kosovo n’avaient pas eu lieu.
    Comme si en même temps, si cher à notre président, les révolutions colorées n’avaient pas eu lieu et ne continuaient.
    Comme si la seconde guerre d’Irak, seul épisode ou la France sut se montrer digne de son histoire n’avait pas eu lieu.
    Comme si la partition du Soudan, la Lybie, la Syrie… Bref, comme si tous ces épisodes sanglants illégaux au regard du droit international n’avaient pas eu lieu !
    Et que dire des embargos illégaux pratiqués par les USA en guise de diplomatie internationale, tout ça avec notre complicité ou nos moles protestations ?
    Et la valse des ambassadeurs et fermetures/occupations des bâtiments consulaires, tout aussi litigieuses au regard de la convention de Vienne ?
    Oui, nous en sommes revenus au droit du plus fort !
    Oui, nous vivons une période extrêmement dangereuse !
    Oui, il est temps que les peuples se ressaisissent et fassent savoir aux gouvernants qu’il faut en revenir au strict respect du droit international qui a su préserver jusqu’à présent le monde d’une troisième et probablement dernière conflagration mondiale !
    Et si le peuple français commençait en exigeant par exemple que la France cesse son intervention illégale en Syrie et demande que les responsables de ce crime de guerre/contre l’humanité soient jugés ?

      +50

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    • Alfred // 18.05.2018 à 15h05

      Récente. … de son histoire récente (c’est à dire celle que vous avez vécu). Si vous me permettez.
      (C’est une façon de respecter nos ancêtres, notre histoire et donc de se respecter soi-même (ce qui est le meilleur départ pour respecter les autres). Mais je suis convaincu que c’était un oubli involontaire).

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      • WASTERLAIN // 18.05.2018 à 15h18

        Récente, effectivement, je n’ai pas omis volontairement cette précision !
        Merci d’avoir corrigé.

          +1

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  • RGT // 18.05.2018 à 09h09

    Pourquoi les €uropéens (et les français) devraient-ils appliquer la décision unilatérale US ?

    Je pense que si nos « grands dirigeants » étaient un tant soit peu « burnés » ils sauteraient sur l’occasion afin de procéder à la dédollarisation des échanges avec ce pays (et avec tous les autres d’ailleurs), ce qui leur éviterait de subir des sanctions US…

    Pétrole iranien contre €uros, puis achat par l’Iran de biens (équipement, alimentaires, etc…) dans la même monnaie…
    Les iraniens seraient ravis de pouvoir à nouveau acheter des Peugeot qu’ils appréciaient beaucoup.
    Maintenant ils sont obligés d’acheter des Chevrolet suite à la décision débile de Sarközy de plaire au « grand-frère protecteur » (juste après la réintégration de l’OTAN).

    C’est bel et bien ce qui devrait être fait dans un « marché libre et non faussé » tant adulé par les USA.

    Si l’ensemble des nations de cette planète décidaient de procéder ainsi en se portant mutuelle assistance en cas d’agression les USA n’auraient qu’une seule solution : fermer leur grande g**** et tout doucement se laisser glisser dans la déchéance.

    Comme ils le disent si souvent, « Le dollar est NOTRE monnaie mais c’est VOTRE problème ».
    Il suffit juste de taper dans le porte-monnaie et leur système instauré par les accords de Bretton Woods s’écroule.

    Sans l’hégémonie du Dollar les USA s’écroulent car ils sont désormais incapables de pouvoir subvenir à leurs propres besoins, ayant pris l’habitude d’externaliser leurs dettes et de piller les ressources détenues par les autres.

      +18

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    • tachyon // 18.05.2018 à 10h15

      « …et tout doucement se laisser glisser dans la déchéance…. »
      JAMAIS les docteurs « Folamours » US ne se laisseront dépérir doucement. Ils préféreront l’apocalypse pour la planète.

        +12

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    • Chris // 18.05.2018 à 15h11

      C’est bien ce que les Europitoyables envisagent… en toute discrétion. Passeront-ils vraiment à l’acte ? Là est la question :
      https://www.romandie.com/news/Iran-l-UE-lance-vendredi-un-processus-de-blocage-des-sanctions-americaines-Juncker/918944.rom
      http://alwaght.com/en/News/132751/EU-to-Ditch-Dollar-for-Iran-Oil-Payments-amid-US-Sanction-Threats
      L’Union européenne envisage de passer à l’euro pour les achats de pétrole à l’Iran, éliminant le dollar américain alors que les deux parties travaillent pour protéger le commerce bilatéral contre d’éventuelles sanctions américaines, a rapporté RIA Novosty.
      Pas cons, les Perses…
      L’essayiste Orlov avance un argument solide en faveur du retrait US du JCPOA : « ils sont coincés » (les US !)
      Après la révolution iranienne de 1978-1979, Jimmy Carter gela les actifs de l’Iran aux USA. les États-Unis conservent donc de 100-120 milliards de dollars d’actifs iraniens… plus les intérêts.
      Après la signature de l’accord JCPOA, qui stipulait la levée des sanctions contre l’Iran, Washington a aurait dû rendre ces actifs aux Iraniens tôt ou tard… à moins que les États-Unis ne se retirent de cet accord, ce qui vient d’être fait.
      Liquider des actifs iraniens libellés en dollars serait arrivée à un moment où les États-Unis ont un besoin urgent d’acheteurs étrangers de leur dette, la demande est faible et la liquidité chez les gros acheteurs de la dette américaine est à son plus bas historique.
      Un autre évènement de taille passé inaperçu :
      20 sept. 2017 – L’Iran de la Méditerranée à la Caspienne… via la Volga :
      http://www.rusnavyintelligence.com/2017/09/la-russie-autorise-deux-navires-iraniens-a-emprunter-ses-voies-navigables-domestiques.html
      Une première : la Russie a autorisé deux navires de transport de fret battant pavillon iranien – le Arkanoor 2 et le Arkanoor 3 – à utiliser ses voies d’eau intérieures afin de rejoindre la mer Caspienne depuis la mer d’Azov.

        +8

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    • WASTERLAIN // 18.05.2018 à 19h13

      Le problème ne serait/sera pas réglé rien qu’en commerçant autrement qu’avec le dollar US. Il suffit d’utiliser le moindre composant fabriqué aux USA ou sous licence US, ou ne fut-ce que d’utiliser un logiciel US comme Microsoft pour tomber sur le coup de la loi US. En forçant le trait, je dirais qu’il suffit d’utiliser l’anglais américain lors des négociations commerciales pour qu’un juge US vous sanctionne… …C’est ça l’extraterritorialité des sanctions !
      On ne peut donc y échapper qu’en établissant un rapport de force suffisamment convaincant pour nos entreprises qui ne veulent pas se couper du marché US. Mais comment ?

        +6

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      • Alfred // 18.05.2018 à 20h48

        En arrêtant de manger du ketchup et en boycottant les produits yankees non indispensables. Par exemple. Ou, plus gonflé, en applicant les mêmes principes « d’extraterrestre alité » (je le garde c’est mon smarteufoneu qui corrige « extraterritorialité »): directement avec des amendes à la tête du client au moindre prétexte pour toutes les entreprises yankees opérant en France (y a matière avec rien qu’avec facedebouc) ou indirectement au prétexte de loi « humanitaires » ou « universalistes » (un petit juge qui fait des mandats d’arrêts pour crimes de guerre ou torture par exemple et gène un peu la circulation des quelques huiles).
        N’importe quoi en fait. Il faut « juste » accepter de perdre des dents dans le processus. Mais le jour où un vassal s’y met, puis deux, puis trois c’est la fin de l’hégémonie de ce pays haï par les deux tiers de la planète. Il n’est même pas sûr que le premier vassal à s’y mettre prenne trop cher (pour dissuader les autres). Il peut aussi arriver que les yankees fassent juste semblant de rien et évitent simplement de taper sur le pays qui leur répond discretement justement pour ne pas créer de contagion.
        Au fond le problème n’est même pas le coût (le prix à payer) mais simplement que nos « élites » qui justement ne sont plus les nôtres n’y voient aucun intérêt.

          +5

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        • Vjan // 18.05.2018 à 21h09

           » Il faut “juste” accepter de perdre des dents dans le processus. »

          C’est bien le problème ! Nous, les « sans-dent », on n’en a plus.
          Nos puissants ont une mâchoire complète, saine et bien aiguisée mais aucun d’entre eux n’est prêt à s’effeuiller de ses ratiches alors que, comme vous le dites, ils « n’y voient aucun intérêt » (pour eux-mêmes ou leurs rejetons.)

            +3

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        • WASTERLAIN // 19.05.2018 à 17h29

          Je partage votre avis, mais si « boycotter les produits yankees non indispensables » ne dépend que de nous, malheureusement, le reste, tout le reste, dépend de la volonté de nos dirigeants politiques. Or Macron vient de déclarer quelque chose comme : ‘’Qu’il n’allait pas décider à la place des dirigeants de nos entreprises si elles doivent ou non rester en Iran et qu’il n’était pas question d’engager une guerre commerciale avec les USA’’, ajoutant que ‘’ça n’aurait pas de sens’’. On n’est donc pas hélas prêt à engager les ripostes que vous évoquez !

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      • RGT // 21.05.2018 à 01h25

        « le moindre composant fabriqué aux USA ou sous licence US… »

        Je tiens à vous signaler que désormais il n’y a quasiment plus AUCUN composant qui soit fabriqué aux USA.

        Certes les USA détiennent encore quelques brevets mais ils sont actuellement en chute libre et il suffit de regarder le nombre de brevets déposés en Chine pour savoir qui tient les rennes de la production industrielle.

        Et vu la « cordialité » des relations Chine-USA en ce moment, croyez-vous que la Chine refusera d’exporter des composants ou des produits manufacturés si les USA ne veulent pas ?

        Et les chinois n’ont rien à foutre de l’extraterritorialité de la « justice » US et s’assoiront allègrement dessus, allant même jusqu’à décréter des sanctions à l’encontre des USA et de récupérer Taïwan sans réaction US si on vient les embêter.

        Et qui pâtira le plus de cette guerre économique ?

        D’un côté il y a la plus grosse usine du monde et de l’autre des clients qui ont un besoin vital de con-sommer…
        Je tiens à vous signaler que sans les « petites mains » chinoises les soldats US ne peuvent même plus quitter les lits de leurs baraquements car même les pantoufles sont sous-traitées en Chine (et les lits aussi).

        Les USA sont désormais coincés. Ils peuvent éventuellement décréter des sanctions contre un petit pays qu’ils veulent « libérer » mais de là à dicter aux chinois ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire il y a un très grand pas que les USA ne PEUVENT plus franchir.

        Le tigre de papier est nu.

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        • RGT // 21.05.2018 à 01h50

          P.S. Les USA se sont plombés eux-mêmes en ne pensant qu’à augmenter leurs profits.

          TOUTES les entreprises étrangères qui souhaitent s’installer en Chine doivent créer une joint-venture dont le capital est détenu à 50%+1 action par des chinois.

          Et tous les brevets utilisés par ces entreprises deviennent ceux de la joint-venture, ce qui fait qu’ils ont alors régis par la loi chinoise… Donc légalement hors de portée de la justice US…

          Pas cons les chinois… Tous ceux qui veulent faire de gros profits en Chine doivent se conformer à la législation chinoise et c’est la Chine qui les tient à la gorge.

          Même Intel et Apple n’y peuvent RIEN…

          Il fallait réfléchir AVANT de penser à faire des profits mirobolants car désormais ces profits sont liés au bon vouloir des chinois qui ne lâcheront pas facilement.
          Et si les entreprises US quittent la Chine, les usines continueront à produire les mêmes appareils qui seront commercialisés à des prix si compétitifs que les sociétés « d’origine » ne pourront que mettre la clé sous la porte.

          De même, les entreprise chinoises rachètent à tour de bras leurs clients occidentaux pour assurer leurs débouchés.
          Sans compter sur le matériel fabriqué en chine qui actuellement est au cœur de tout l’Internet mondial…
          Un arrêt des exportations chinoises de serveurs, de routeurs, de disques durs ou de pièces de rechange vers un pays entraîne en quelques mois l’arrêt complet d’Internet dans ce pays, suite à la panne de matériel à la durée de vie de plus en plus courte « pour faire tourner l’économie ».

          Les chinois sont désormais les rois du monde, mais ils ne le montrent pas.
          Les occidentaux peuvent vociférer autant qu’ils veulent ils sont désormais piégés, et par leur propre cupidité.

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  • Leïla // 18.05.2018 à 09h48

    Bon…il faut admettre que Trump oblige aussi les européens a constater leurs impuissances et carences.
    Dépendre ainsi d’un état-empire est consternant. Que nos politiques depuis 30 ans ne l’aient pas compris montre à quel point le courtermisme règne en politique….c’était moins visible sous les Clinton et Obama mais c’était déjà là.
    Ceci dit, Trump est un épiphénomène, le problème se serait présenté tôt ou tard.
    L’Asie monte en puissance et dans 5, 10 ans imposera sa monnaie. Le chant du cygne…
    Après avoir dénoncé les guerres tribales africaines, les populations blanches réalisent qu’elles ont aussi des problèmes territoriaux, d’incompréhensions motivées par des intérêts divergents. Les américains ne sont pas nos alliés (si, pdt la guerre), ils sont nos concurrents économiques. L’intérêt de l’Europe est de se tourner vers l’Asie qui elle se tourne aussi vers l’Afrique. Le continent africain sera beaucoup plus difficile à reconquérir, la haine est tellement montée et les problèmes jamais résolus. Problèmes au moyen orient ? Et l’Europe, son système financier si dépendant des US ???

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    • –gilles– // 18.05.2018 à 16h07

      Certains dirigeants dans certains pays avaient compris que dépendre des États-Unis était consternant, je pense à François Mitterrand et à sa tentative en 1991 de Confédération Européenne comme sas d’intégration provisoire de la Russie et des pays d’Europe Orientale à la construction européenne.
      Voir ici pour plus de détails :
      https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_2001_num_66_3_5109

        +1

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      • gavrilo-sans-principe // 18.05.2018 à 18h11

        La construction européenne est une création américaine afin de mieux contrôler le Vieux continent :
        http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/06/l-empire-tangue.html

        Comment peut-on espérer ne pas dépendre des Etats-Unis tout en souhaitant la poursuite de l’intégration européenne ? C’est absurde. Mitterrand était un grand hypocrite qui savait très bien où allait mener sa politique…

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        • –gilles– // 18.05.2018 à 20h46

          Mitterrand savait que les décideurs américains étaient les initiateurs de la construction européenne. Il a tenté un découplage de la construction européenne de ses initiateurs américains, il a échoué car les décideurs américains ont effrayés les pays d’Europe Orientale qui se sont opposés à son projet. C’est ce qui se passerait à nouveau si un nouveau projet de découplage arrivait sur la table, les pays d’Europe Orientale ne seraient pas prêts à renoncer à une protection actuelle de l’OTAN contre une hypothétique protection assurée par des forces armées de l’Europe Occidentale ( Non-OTAN ) dans le futur. Il faudrait que des forces armées de l’Europe Occidentale ( Non-OTAN ) existent déjà pour qu’il y ait la moindre chance que le découplage ait lieu, et cela n’en prends pas le chemin.

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          • Philou // 19.05.2018 à 15h22

            L’impossibilité d’une union européenne politiquement forte, découplée de puis insensible à la « protection » du « parrain » US, est démontrée dès 1963 !
            De Gaulle signe avec Adenauer l’excellent traité de l’Elysée et, six mois après… (là, j’insère un passage de l’article Wiki ad hoc, merci Wikipedia !) :
            …le Bundestag de la République fédérale d’Allemagne ratifie le traité de l’Élysée après avoir voté un préambule. Ce document introduit expressément et explicitement les mots et les concepts mêmes que Charles de Gaulle avait opiniâtrement écartés :
            « étroite association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique »,
            « admission de la Grande Bretagne »,
            « défense commune dans le cadre de l’Alliance de l’Atlantique nord »,
            « abaissement des barrières douanières avec la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique, ainsi que d’autres États, dans le cadre du GATT ».
            De Gaulle a employé le terme d’« horrible chapeau » concernant le préambule. Il a réagi avec fureur (à huis clos) à la nouvelle de l’intention du Bundestag d’ajouter le Préambule : « Les Américains essaient de vider notre traité de son contenu. Ils veulent en faire une coquille vide. Tout ça, pourquoi ? Parce que les politiciens allemands ont peur de ne pas s’aplatir suffisamment devant les Anglo-Saxons ! Ils se conduisent comme des cochons ! Il mériterait que nous dénoncions le traité et que nous fassions un renversement d’alliance en nous entendant avec les Russes ! » (fin de citation)

              +4

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  • Alfred // 18.05.2018 à 10h05

    Trump par ci Trump par là. Cela n’a pas grand chose avoir avec Trump en particulier. Le problème est tout l’establishment de la nation de plus en plus dispensable. Figurez vous qu’il est question que le congrès yankee reconnaisse la souveraineté israélienne sur le Golan (Syrien occupé est il besoin de le dire) maintenant? A l’encontre des résolutions de l’ONU sur ce sujet bien entendu. A l’encontre de la communauté internationale donc (la vraie). Si cela ne consiste pas à jeter de l’huile sur le feu au vu et au su de tout le monde, qu’est ce? Les Etats Unis d’Amérique sont un état voyou (et nous le savions déjà). Il est tant que cela soit dit et répété dans les cafés du commerce comme dans les salons parisiens comme un lieu commun et que les petits zélateurs de l’empire restent partout cois et la queue basse. Alors il sera enfin temps de considérer comment lui limer les griffes. Dieu merci Trump permet aux esprit fragile de faire leur deuil plus facilement et de virer leur cuti à bon compte (mais la fenêtre est étroite et les lâches le savent).

      +27

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    • Tepavac // 18.05.2018 à 15h09

      Oui mais, déclaration de Trump

      « Si vous regardez bien le modèle libyen, ça a été un vrai massacre, nous sommes allés là-bas pour l’abattre [Kadhafi]. C’est très probablement le modèle qui se mettrait en place si on ne trouvait pas un accord [avec Kim Jong-un »

      Nous sommes en pleine ère des assassinats politiques et économiques, ce qui rend les discussions et tout support de bon sens vain.

      Quand à spéculer sur sur une quelconque préséance du président US sur la politique du pays, c’est volontairement ignorer le pouvoir maléfique des groupes de corrupteur, pardon de lobiste, qui « siegent » au congrès et au sénat Américain.
      En sommes je n’ai rien à ajouter, ni au billet, ni aux commentaires.

        +3

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    • Chris // 18.05.2018 à 15h19

      Moi j’aime bien Trump, pas la personne mais ses actions : il démonte avec beaucoup de pugnacité l’empire US !
      D’où la désolation des Europitoyables qui ramassaient les miettes sans trop se fatiguer, même si de temps à autre, ils subissaient quelques brimades.

        +5

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  • DVA // 18.05.2018 à 11h46

    Réflexions ( à la louche)
    Retrait de l’accord iranien ( 100 à 120 milliards de dollars(en sursis) d’actifs iraniens que les USA détiennent qui ne seront pas convertis…Itou pour les 380 milliards de dollars d’accords reconduits avec Israel sur 10 ans…et l’achat d’Aramco pour cette fin d’année à !? combien de milliards…sursis donc pour le dollar …l’industrie du gaz de pschitt ( avec le prix du pétrole qui remonte…en face…la route de la soie…le panier de devise…en plus cool par rapport à l’écoulement de bons de trésor US…( à compléter…)

      +1

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  • Louis Robert // 18.05.2018 à 12h42

    « DIKTAT ET MÉPRIS DES USAGES INTERNATIONAUX, COUARDISE EUROPÉENE, DIPLOMATIE DE L’APLAVENTRISME, HUMILIATION PERSONNELLE DU PRÉSIDENT, BIG BANG MOYEN-ORIENTAL ET BRUITS DE BOTTES », et la France qui se croit dans le jeu, qui se veut dans le jeu de ne pas y être… à vrai dire tout cela me rassure. Tout est en effet au plus normal. Quoi de plus menaçant que l’instabilité? Goûtons ce rare moment de sérénité accordé à cette normalité qui se veut nouvelle, elle pourtant si âgée, déjà…

      +0

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  • Homère d’Allore // 18.05.2018 à 13h29

    Article collector (en anglais) de Bruno Tertrais, le pape des néo-conservateurs français:

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/16/europe-cant-afford-full-divorce-iran-nuclear-deal-trump-europe-antagonism

    Pour résumer, c’est « Qu’il ait raison ou qu’il ait tort, c’est mon Empire dont il s’agit ».
    Macron doit s’aligner sur Trump même si ce dernier se trompe ! Lordose et posture de soumission…
    Ça tombe bien, c’est ce que veut faire Macron.

    http://www.lemonde.fr/international/video/2018/05/17/pas-de-guerre-commerciale-avec-les-etats-unis-en-iran-previent-emmanuel-macron_5300622_3210.html

      +8

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    • Alfred // 18.05.2018 à 15h16

      C’est pas comme si c’était une surprise.
      Je le dis à grand regret mais en verite il n’y a même pas de question à se poser pour les dirigeants d’entreprises françaises tentées par l’Iran: Tu regardes la taille des c… du bonhomme, pour qui il travaille et … tu te casses de ce pays à contrecœur mais à toute vitesse (peu importe l’intensité des glapissements). C’est deja pathétique qu’on essaie de nous vendre un faux suspense mais c’est encore plus pathétique d’en voir se jeter à nouveau à pieds joints dans de faux espoirs. Il faudrait être totalement crétin pour penser protéger un seul de ses centimes de la voracité et de la duplicité américaine par la « team » macron-juncker.

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  • max // 18.05.2018 à 15h26

    Je viens d’écouter le discours de notre président sur Total et l’Iran concernant le plus grand champ gazier iranien et aussi mondial.
    Il a simplement dit que c’était le problème de Total et que l’état français n’avait pas vocation à s’en mêler.
    Prenant acte de la décision française, les iraniens ont dit que les chinois reprenaient le champ gazier.
    A mon avis les Airbus aussi c’est fini.
    La question toute simple est donc pourquoi ce qui fait peur aux français ne fait pas peur aux chinois.
    La réponse est simplement ici : http://nationalinterest.org/feature/how-china-will-benefit-americas-trade-war-25873
    Triste situation que cet esclavage.

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    • Tepavac // 18.05.2018 à 16h26

      Sans compter qur total après s’être défilé du champ Iraniens, C’est UK qui a signé le contrat de remplacement. ..

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    • Owen // 18.05.2018 à 16h32

      Merci pour ce lien vers cette synthèse limpide sur les raisons du succès économique chinois, écrit par Huaiyin Li, qui, de fait, connait son pays. Texte très clair à lire même avec un traducteur.

      Même amertume sans surprise qu’Alfred après visu des liens d’Homère d’Allore, devant cet plat-ventrisme de Macron. Sa communication consiste à crâner que ce n’est pas grave quand on prend des baffes. Finalement, peut-être que Total ira installer son siège aux US ou en Chine, puisque le président explique lui même que son « travail » est ne pas défendre les industries françaises. En passant, que ce n’est pas l’attitude de Merkel.

      Difficile de distinguer si c’est macronien ou français, puisque son prédécesseur Hollande a jugé son successeur de « passif » avec Trump, alors que son attitude a été strictement la même avec Obama et Biden.
      Et tout le monde rit, bon…

      Et bel article de Guillaume Berlat.

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  • Alfred // 18.05.2018 à 16h29

    « la question toute simple est donc pourquoi ce qui fait peur aux français ne fait pas peur aux chinois » (ou aux russes; ou aux iraniens; ou aux vénézuéliens; ou au cubains).
    La réponse est simple. Parcequ’il y a un prix à payer pour l’indépendance. Il faudrait souffrir quelques temps (baisse du niveau de vie, attaques politiques) pour retrouver notre indépendance. Nous préférons un long calvaire presque confortable et passif à un combat actif et douloureux.

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    • Chris // 18.05.2018 à 16h53

      Oui, trop à perdre, sans être sûr de gagner quelque chose, vu la finitude de la Terre… et les milliards de prétendants.
      Bien se dire que l’Europe doit ses belles villes, ses beaux immeubles, usines et autres appareils à produire la richesse, à la sueur et au sang des colonisés et auparavant à ces serfs.
      La condition des serfs européens s’est améliorée par effet de ruissellement lorsque les peuples colonisés reprirent la charge, lequel se tarit dramatiquement avec la mondialisation et son monde interconnecté.

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    • R.C. // 20.05.2018 à 03h53

      Oui, il y a un prix à payer pour l’indépendance. Mais il y a également un prix à payer pour la dépendance !

      Reprenons un exemple historique. La France de 1936-38 aurait pu balayer (militairement) assez facilement le régime nazi. Mais la décision d’apparaître comme un agresseur était inconcevable pour les gouvernements de la IIIe République.
      Durant la « drôle de guerre », il était encore possible d’infliger de lourds dommages à une armée allemande encore en préparation et occupée, de surcroît, à conquérir la Pologne. Mais ça avait un coût. Il aurait fallu prendre le risque de voir mourir nombre de nos soldats.

      C’était beaucoup moins risqué – pour le gouvernement – de cantonner ceux-ci dans quelques fortifications et dans de rudimentaires tranchées héritées du précédent conflit. S’il y avait à mourir, c’était de rire à la lecture ou à l’écoute des ahurissants reportages et communiqués sur l’admirable guerre statique menée par « nos vaillants soldats »…

      On n’a pas voulu payer en 39 ? Il a pourtant fallu s’exécuter en juin 40 et l’addition a été autrement salée…

      Il en va de même avec nos actuels abandons de souveraineté. Ils ne nous mettent à l’abri d’aucune surenchère des rançons à payer. Nos « maîtres » sont d’insatiables souteneurs qui n’ont aucun égard pour les méprisables hétaïres que nous sommes devenues ! Il faut multiplier les passes et abouler le fric, sans se plaindre ou rechigner ; sinon, c’est la mise à l’amende ou la raclée…

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  • Atloth // 19.05.2018 à 06h02

    Trump est en fait un fin renard qui mordille les pattes de l’éléphant conservateur, pour mieux le compromettre. Il faut prendre en compte que les USA, comme ses inféodés européens, sont vérolés jusqu’à la moelle par la mafia du complexe militaro-industriel. Ces vont-en-guerres poussent le président au crime, mais ce dernier les contrefait en les caricaturant. Un véritable halogène sur l’obscurantisme de l’OTAN, et l’impérialisme mis à nu, éclaire soudainement le monde occidental, qui se réveille avec la gueule de bois.
    Pour autres exemples, en soufflant le chaud et le froid, en exposant l’ambiguïté diplomatique permanente des USA, cela a poussé les deux Corée à se réconcilier.
    En menant une attaque de « représailles » pour la Ghouta, qui s’est avérée un acte plus théâtral que militaire (pas de victime pour des centaines de missiles), il a mis en lumière l’artificialité de la guerre en Syrie.
    En ridiculisant Macron, il stigmatise les pantins de l’Europe, au cas où ce ne serait pas assez visible.
    Et maintenant, renier l’accord démontre l’absence d’ogive nucléaire en Iran, tout en mettant en contraste les centaines d’ogives nucléaires israéliennes illégales.
    Si les véritables pro-israéliens (Bush/Clinton/Obama) n’ont jamais voulu céder à l’orgueil de la Knesset, par rapport à l’ambassade américaine à Jérusalem, c’est parce qu’ils ne voulaient pas que le véritable centre du terrorisme au moyen-orient soit mis sous les feux de la rampe médiatique.
    Maintenant, colonies israéliennes et manifestants palestiniens massacrés sont de nouveau d’actualité, et font comprendre que rien n’a changé dans l’hégémonie du peuple « élu ».
    Enfin, depuis le début de son mandat, il nomme les plus toxiques à haut niveau, obligeant l’hydre à montrer ses réseaux, plutôt que de faire seulement tomber une tête à chaque « démission ».
    Pour moi, c’est le commencement d’une grande purge, très risquée certes, mais salutaire au final. Je vous propose donc de réinterpréter les actes, plutôt que les dires, à l’aulne de cette vision, plus subtile que le fatalisme ambiant.

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  • christiangedeon // 19.05.2018 à 09h29

    Je n’apprécie pas vraiment M. Trump. Mais je trouve l’article sévère.Et même très sévère. Non que j’approuve ou pas les décisions du président US. Mais ses actes sont une conséquence et pas une cause.L’inefficacité devenue quasiment congénitale de l’ONU et de ses satellites(sur la question palestinienne,au hasard), l’enkystement de « l’Europe  » et de ses organisations mammouthiennes en effet, les guerres du MO et d’ailleurs,les résultats catastrophiques des délocalisations vers le moins disant,l’ultralibéralisme triomphant et destructeur,ben ce n’est pas Trump,n’est ce pas? Pour autant que je sache. Personnaliser et focaliser sur Trump,c’est juste évacuer 50 ans de conneries majeures.

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  • gavrilo-sans-principe // 19.05.2018 à 15h11

    L’article est ridicule. L’auteur peut-il nous dire quand l’empire américain a-t-il été multilatéral ? Réponse : jamais.
    Mais les Démocrates avaient le bon sens marketing de laisser penser aux Europloucs qu’ils avaient leur mot à dire même si la décision finale revenait toujours à Washington.

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  • Les Mouches // 20.05.2018 à 20h40

    Il y a une prise de position anti-américaine primaire dans 99% des analyses effectuées sur Trump.
    J’ai l’impression que certains pensaient qu’il suffisait qu’il soit président pour changer toute la géopolitique américaine…on est au niveau zéro d’intelligence.

    Trump fait face au plus puissant groupe d’influence au monde, il a choisit de jouer le jeu à l’excès pour détruire la bête de l’intérieure. Ses choix géopolitiques de frappes en Syrie ou sur l’Iran sont très impopulaires en Europe et cassent le lien UE-US. Le rapprochement des Corées n’est également pas une bonne chose pour l’Empire et là aussi il favorise la réunification (cf déclarations des officiels sud-coréens).

    C’est assez effarant de voir des personnes qui se disent informées ne pas être capable de renflouer sa haine de tout ce qui vient des US au point de jouer le jeu de ceux qu’ils combattent.

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  • Ky Toan // 21.05.2018 à 14h55

    Dans cette cacophonie planétaire, la Chine fait le mort et montre sa puissance impérialiste dans tous les domaines. Tout le monde plie l’échine Donald Trump aussi

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