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4.février.20194.2.2019 // Les Crises

Emmanuel Macron, le journalisme de cour et le contrôle des médias. Par Claude Askolovitch

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Source : Slate, Claude Askolovitch, 03-02-2019

Lors d’un échange avec quelques journalistes triés sur le volet, comme dans «l’ancien monde», le président a confié ses projets de mise au pas de la presse.

Notre président de la République veut réordonner notre monde; nous manquons de vérité, il va y remédier. Il veut «s’assurer de la neutralité» et «vérifier l’information» dans les media, en créant des «structures», financées par l’État, qui contrôleraient médias publics et privés, structures nanties de journalistes qui seraient les «garants» de l’affaire. Notre président de la République, disons simplement, veut mettre le journalisme sous tutelle, telle une classe sociale assistée dont il faudrait encadrer les «conneries», tels des présupposés casseurs qu’il faudrait bannir des manifestations. La liberté s’épanouira sous la contrainte? Son organe de vérification s’imposera-t-il à la presse? Les journalistes qui lui seront affrétés deviendront-ils nos supérieurs et nos gardiens, nos censeurs, les auxiliaires du pouvoir, de l’État ?

C’est un péché récurrent, chez les idéalistes, de s’autoriser à régenter les autres, dans leur vie ou leurs paroles, leurs images ou leurs écrits –on nous dit toujours que c’est pour le bien commun. On a connu d’autres ennemis de la liberté de la presse, tonitruant ici, tweetant aux Amériques. On n’imaginait pas Emmanuel Macron en Trump lissé, en Mélenchon poli? Il leur ressemble pourtant et les dépasse quand il pense à voix haute, et par un journaliste, nous ne pouvons l’ignorer. Qu’en ferons-nous ?

Soumettre la presse à la vérification étatique

L’article est paru sur le site du Point, signé par Emmanuel Beretta, un des happy few à carte de presse conviés jeudi à prendre le café avec le chef de l’État, pour un «échange informel» qui illustra, une fois de plus, la misère du journalisme de cour ou de petit salon. Il est, heureusement, aussi des antichambres, et un journaliste éveillé en dépit des dorures: seul Beretta, à l’Élysée, conserva l’urgence de son métier. Le président raccompagnait ses invités, dans l’antichambre donc, quand il développa son projet de contrôle de la presse; il pense à voix haute, se dit Beretta, et il le pense vraiment; Beretta nota donc les pensées de Macron, et nous les livre: ce que souhaite un libéral en charge de notre destin; soumettre la presse à la vérification étatique, soumission volontaire si possible, «quelque part, cela doit aussi venir de la profession». Suis-je, écrivant, une profession ?

L’article de Beretta a été mis en ligne jeudi. Je l’ai signalé, le lendemain, sur France Inter. Ce qu’il révèle aurait pu faire scandale, au moins débat. Il n’en est rien. Depuis jeudi, on a, dans le bruit du journalisme «politique», alternativement paraphrasé les confidences du président et fustigé ses «dérapages». Nous avons lu qu’Emmanuel Macron souhaitait préparait «un nouvau souffle», qu’il se disait «scarifié» par l’exercice du pouvoir, et qu’il allait s’astreindre à une «conversion personnelle» pour éviter les «petites phrases» blessantes.

Puis nous apprîmes que ce président, indécrottable, s’était oublié à nouveau quand il prenait son café avec nos confrères. Paris-Match nous révéla ainsi qu’Emmanuel Macron, non seulement était vêtu jeudi d’un col roulé noir et d’un costume gris, mais aussi avait regretté que sur les plateaux télés, ses ministres ne soient pas mieux considérés que «Jojo le gilet jaune». L’offense faite à Jojo est entrée dans la légende du régime. On nous parle de cela, et pas de la censure bienveillante qu’imagine le Prince. Qu’en avons-nous à faire ?

Posons ceci. Il faut défendre le journalisme en dépit de lui-même. Posons encore: la presse libre garantit la liberté du peuple, quand bien même une presse sans structure persiste à l’abrutir. Demandons-nous: notre président est-il subtilement pervers, quand il nourrit l’idiotie journalistique de ses propres bêtises ?

Le journalisme de cour ramène la politique à son insignifiance. Il traite tout à l’identique, avilit ce qu’il narre.

À son avènement, Emmanuel Macron avait voulu rompre avec un journalisme «politique», qu’il jugeait futile et incompétent. Une impopularité plus tard, il réintroduit des journalistes au château, ressuscite le journalisme de cour, de off et de petit salon. S’il voulait faire une démonstration, elle est exemplaire. Un café exclusif avec le président? Du narcissisme, Jojo, un col roulé noir. Ricane-t-il, ce chef d’État qui textote Cyril Hanouna, de voir confirmée la vacuité du journalisme officiel? Mais la perversité, fut-elle involontaire, n’est pas sans risque. La vacuité se joue à deux, elle est contagieuse.

Le journalisme de cour ramène la politique à son insignifiance. Il traite tout à l’identique, les considérations philosophiques d’un chef d’État sur les colères qui viennent de loin, ses grands projets de refondation démocratique et ses moments d’oubli; le journalisme de salon avilit ce qu’il narre. On ne retiendra pas les accompagnantes digressions de Libération ou du Figaro, qui prétendaient, après le café, livrer sans distance la stratégie politique du président. On se souviendra du Jojo de Match. Emmanuel Macron, parlant à la presse convoquée, aura bavardé pour rien. C’est son affaire? Cela devient notre problème démocratique, si nous ne savons plus voir ce qui, chez le président, dans ses mots, devrait réellement nous interroger.

Voir au-delà du journalisme paresseux

Ce qu’a rapporté le Point, sur les envies présidentielles de mise au pas de la presse est étouffé par la paresse commune. Ces rêveries sont sérieuses; elles font corps avec sa vision du monde, ou du moment. Il faut alors entreprendre ce que le journalisme de petite cour n’a pas accompli. Trier, passer au tamis, ordonner, comprendre, dans le fatras des mots élyséens, ce qui le révèle, et pourtant n’a pas fait les titres, ni les commentaires, ni le bruit.

Voici.

Emmanuel Macron, président de la République, pense que des dizaines de milliers de militants politiques, «40 à 50000 militants ultras», se lovent dans les manifestations de gilets jaunes, pour «provoquer une crise de régime» (Libération), car ils veulent (Paris-Match) «la destruction des institutions».

Emmanuel Macron, président de la République, pense (le Point encore) que des puissances étrangères agitent les gilets jaunes et que «les structures autoritaires nous regardent en se marrant», car nous sommmes «des pitres», «des naïfs», manipulés par «la fachosphère, la gauchosphère, la russosphère», sphères responsables «90%» de la diffusion sur le web de l’affaire Benalla comme des gilets jaunes, sphères hostiles qui dicteraient ainsi l’agenda de la presse stupide.

Emmanuel Macron, président de la République (le Point toujours) , pense que Christophe Dettinger, le boxeur de gendarmes, «a été briefé par un avocat d’extrême gauche», pour la vidéo qu’il a réalisé avant de se rendre, et cela se voit: «Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan.»

Passons sur les considérations un peu lestes sur le niveau de vocabulaire des boxeurs et des gitans; d’autres s’en formalisent ailleurs car c’est une habitude de s’indigner sur les mépris sociaux, réels ou ressentis, du président. Mais cette indignation coutumière est un leurre. Le propos est terrible pour autre chose. Le président de la République, homme sensé, s’irrite de la banale influence d’un avocat sur l’expression de son client? Emmanuel Macron, homme moderne, dont le pouvoir, comme tous les pouvoirs, s’est bardé de conseils en communication, d’éléments de langages, de stratégies d’opinion, s’indigne qu’un rude boy se montre un peu habile comme la gentry, et que Dettinger prépare ses mots comme –au hasard– Marlène Schiappa ou Alexandre Benalla ?

L’invention d’un ennemi intérieur

Le chef de l’État, garant de nos libertés, souligne comme circonstance agravante le fait que l’avocat de Dettinger serait un mystérieux bavard «d’extrême-gauche», et ce flou ajoute à la peur qui transpire de ses autres propos, dans l’invention d’un ennemi intérieur, dans la mise à l’index d’opinions pas encore interdites mais suspectes ? L’extrême-gauche donc, désignée par Emmanuel Macron, chef de l’État, on insiste, et non pas obscur ministre de l’Intérieur des années Pompidou, comme composante d’une subversion gigantesque? L’avocat mystérieux qui briefe un boxeur en taule, un parmi les dizaines de milliers de militants qui dans les manifestations pourraient faire tomber le régime, un parmi les «40.000 à 50.000 ultras» qui menacent la République ?

L’apathie mentale du commentaire, et au-delà de l’opinion, est aberrante.

Ces cohortes révolutionnaires, aux effectifs de deux divisions de l’armée, ont disparu du bavardage journalistique, à peine évoqués par le président. Les commentateurs ont l’indignation embrumée, comme les happy few du café élyséen, qui ont enfoui cette peur étatique au milieu de leurs articles, voire l’ont occulée, comme un babil sans importance, tellement moins épicé que «Jojo le Gilet jaune», tellement moins intelligent que «il faudra peut-être répondre par une société du débat permanent», tellement moins concernant que «la vie des gens, c’est un sujet présidentiel».

Le président de la République, dans notre monde ahuri, affirme devant l’élite choisie par lui des journalistes que deux divisions de militants déterminés mettent la République en danger, et nul n’en pense rien, nul n’en commente, nul ne s’en affole, nul n’interroge, ne vérifie, ne conteste ou ne renchérit ? On pensait jusque-là que la population militante des exrêmes se chiffrait en dizaines, éventuellement en centaines ? Les voici alors, fascistes ou bolcheviques formés, des dizaines de milliers? Le président, ou bien dévoile un danger existentiel, ou bien vaticine sur l’ennemi intérieur qu’il construit pour protéger son pouvoir ou sa forteresse mentale. Dans l’un comme l’autre cas, l’apathie mentale du commentaire, et au-delà de l’opinion, est aberrante.

Cyril Hanouna, «tiers de confiance» de Macron

Elle est minérale, la cohérence d’Emmanuel Macron, et ses mots racontent ce qui nous arrive. Le président de la République pense et dit qu’une vague révolutionnaire nous a saisi qu’agitent et organisent les ennemis de la France, étrangers et intérieurs, qui s’emparent même d’un boxeur paumé, qui inventeraient même un scandale d’État, Benalla, et la presse et les media «naïfs», hypnotisés, idiots, complices, marcheraient dans la combine et devraient alors, pour notre bien commun, être surveillés et réorientés dans des structures que l’État financerait.

Tout est dit par le président, tout est écrit, il suffit de le lire. Et on comprend aussi bien l’impavidité répressive du pouvoir, puisque les yeux que l’on crève sont ceux des […]

Lire la suite sur : Slate, Claude Askolovitch, 03-02-2019

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Patrique // 04.02.2019 à 07h07

Ce pseudo journaliste, mais vrai militant politique, est en fait jaloux que Macron ne l’ait pas invité à l’Elysee. Il travaille à France Inter où il participe à la désinformation permanente. Non crédible.

52 réactions et commentaires

  • Patrique // 04.02.2019 à 07h07

    Ce pseudo journaliste, mais vrai militant politique, est en fait jaloux que Macron ne l’ait pas invité à l’Elysee. Il travaille à France Inter où il participe à la désinformation permanente. Non crédible.

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    • alain // 04.02.2019 à 07h47

      C’est vrai qu’on le connait habituellement plus déférent, laissons lui le bénéfice du doute dd’une lucidité naissante 😀

        +34

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      • Sébastien // 05.02.2019 à 00h48

        Je suppute d’avantage le retournement de veste voyant la tempête s’approcher.

          +12

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    • Basile // 04.02.2019 à 08h09

      cependant, inviter quelques journalistes (ou quelques subordonnés, c’est vieux comme le monde) pour leur faire des confidences graves style, nous sommes en danger …..

      Il ne dit pas je compte sur vous, mais tout fiers de faire partie des confidents, ils l’entendent ainsi. Et vont aller aux devant des désirs du maître.

      Moi ? j’ai rien dit, on (un fusible) a mal interprété mes paroles.

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    • christian BERNARD // 04.02.2019 à 10h16

      Effectivement, ce n’est pas le principe qu’il condamne, c’est de ne pas faire partie des heureux élus !
      Pour le reste, ce libéral pur jus est macroniste comme l’atteste sa petite saillie contre les idéalistes (ah ! Macron est un idéaliste ?), contre Trump, contre Mélanchon : « C’est un péché récurrent, chez les idéalistes, de s’autoriser à régenter les autres, On a connu d’autres ennemis de la liberté de la presse, tonitruant ici, tweetant aux Amériques. On n’imaginait pas Emmanuel Macron en Trump lissé, en Mélenchon poli? « 

        +14

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    • Julie // 04.02.2019 à 11h39

      C’est plutôt dans l’émission d’Arte le soit qu’il est déférent et entouré de gens tous plus politiquement corrects les uns que les autres; France inter a fait un très bon boulot sur les gilets jaunes. Une des rares chaînes à avoir donné la parole le plus possible aux contestataires et à souligner aux quotidiens les scandales sanitaires etc.
      Il suffit d’écouter un journal de France Culture puis ensuite d’aller écouter celui de France Inter pour voir qu’il y a une différence abysmale dans les opinions des journalistes (si tant est que ceux de la rédaction de F Culture aient encore des opinions et pas juste un plan de carrière dans les rouages de l’état).

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      • Emmanuel // 04.02.2019 à 11h55

        France Inter, France Culture, Arte véhiculent le plus souvent le même message que les médias mainstream.
        Ponctuellement un intervenant va dérouler une pensée originale mais les éditorialistes, eux, restent des chiens de garde.

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  • Alfred // 04.02.2019 à 07h32

    Un journaliste atterré essayé de sauver les meubles. Le monde dans lequel il vit d’une menace présidentielle qui se fait plus certaine chaque jour à(laeule menace réelle que nous vivons). Pressent il que cela est vain? Pense tu il que la flagornerie finale sur les qualités « évidentes » des uns et des autres suffira à infléchir le cours des choses? A t il seulement du courage?
    Votre texte est bienvenu Mr askolovitch mais il est a lui aussi plusieurs mois de retard. Il est temps de prendre acte et d’agir. Lancez donc une de ces appel si populaire dans votre milieu des cents / deux cents / trois cents (dix en l’occurrence) pour que Macron dissolve a tout le moins l’Assemblée. C’est la dernière chance de notre simili-democratie.
    Il ne va pas se ressaisir sous les coups de la flatterie vaguement inquiète. Il faut un J’accuse. Nous n’avons que des pleutres et aucun Zola

      +26

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    • Jac // 04.02.2019 à 15h34

      Pas tout à fait d’accord quant à C. AsKolovitch. C’est un vrai journaliste qui a signé plusieurs articles allant contre la « bien-pensance » (je pense surtout à Marianne à ses débuts mais je n’ai pas archivé les articles qui m’ont intéressé, je ne peux pas les citer en réf) et qui sont passés à la trappe (tant par chiraquiens que jospiniens).
      Bien sûr je ne le compare pas à Émile Zola qui a signé J’accuse, lequel article était aussi contre la « bien-pensance » d’alors, mais bien plus courageusement.
      Emile Zola d’ailleurs avait aussi écrit plusieurs articles très modérés, avant et après le J’accuse, dans le Figaro notamment (le J’accuse était publié par l’Aurore), qui était devenu un journal monarchiste depuis longtemps (« bien-pensant » donc) après avoir été à ses débuts un journal satirique.
      Comme quoi… Nos mémoires en général ne retiennent que ce qui nous arrange.

        +3

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      • Jac // 04.02.2019 à 15h35

        Et quant au Figaro, j’ai relevé ceci sur Wikipédia qui m’a beaucoup plu (parce que transposable aujourd’hui dans de nombreuses presses) :

        Le Gaboriau, auteur d’un ouvrage sur les premiers « Figaro » en 1861, rappelle les raisons de ses succès ou de ses échecs :
        « Malheureusement pour le petit journal, les causes de sa vogue sont aussi celles de sa décadence. Un jour il ne donne plus juste la note de l’opinion, de ce moment il est perdu. Lui, si fort pour démolir, il est impuissant à édifier. L’essaie-t-il, il devient grotesque, ridicule même. Il brille dans l’opposition ; mais qu’il passe au pouvoir, il s’éteint et meurt »
        Peut-être l’épilogue est-il pour ce quotidien de devenir un journal respecté et de restaurer sa position d’électron sur l’échiquier politique.

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      • PERO // 04.02.2019 à 18h05

        Askolovitch a été le zélé défenseur de Sarkozy à qui il doit beaucoup.

          +7

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    • northlane // 05.02.2019 à 00h34

      Tout ce que je retiens c’est le passage sur les « 40 000-50 000) ultras », il suffit de si peu de personnes pour menacer un régime de 67 millions de personnes ? Si effectivement c’est le cas, ça contraste avec sa stratégie de répression, on pourrait presque voir la volonté d’une petite guerre civile…

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  • Paquereau Alain // 04.02.2019 à 07h41

    Mr Askolovitch vient de découvrir les réactions de F. Lordon ?

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    • V_Parlier // 04.02.2019 à 19h53

      Oui, c’est presque du plagiat de Lordon par un euro-atlantiste forcené. Quels mélanges de genres en ce moment!

        +8

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  • charles // 04.02.2019 à 08h03

    le vent tourne …. un peu…. enfin…. je ne cracherais pas déjà dessus, je vais attendre que le vent tournent à mon avantage pour manger ma vengeance.

      +4

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  • Corvette // 04.02.2019 à 08h12

    Slate (littéralement « ardoise » en français) est un magazine en ligne américain lancé en 1996.

    En 2009, les journalistes Jean-Marie Colombani, Éric Leser et Johan Hufnagel, assistés de l’économiste Jacques Attali, créent une version française du magazine[1] à laquelle vient s’ajouter, en 2011, une version africaine. Ces deux versions francophones ont pour principaux actionnaires Benjamin de Rothschild (via sa société Lampsane Investissement SA) et la Financière Viveris.

      +66

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    • Alfred // 04.02.2019 à 10h59

      Est-ce à dire que les principaux actionnaires veulent donner à penser qu’ils se désolidarisent de l’autoritarisme grandissant de Macron? Ce serait en vain (comme l’article lui même d’ailleurs). Soit ces gens l’appuient à tous les niveaux, soit ils s’opposent à leur (ancient? je n’y crois pas) poulain à tous les niveaux aussi. Si ces gens le veulent, Macron n’est plus à court terme. S’il est encore là dans un mis c’est que la dictature (même demi-mole..) est leur choix.

        +5

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      • Tepavac // 04.02.2019 à 12h57

        Cher Albert, il y a les guerres qui se déclarent et d’autres qui se font dans le silence.
        Celle de Macron avec l’UE à débuté très tôt, et derrière une façade de circonstance la pression et les rapports de force sont constants entre les membres d’un groupe hétéroclite, mais soudé par l’idée de contrôler et de réguler l’ensemble de l’économie mondiale, pour le bien de tous et en respect de notre habitat planétaire.

        Ah c’est beau, ces visées humanitaires respectueuses de notre environnement et du développement idéal de l’organisation sociale.

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    • Le Rouméliote // 04.02.2019 à 11h46

      Intéressant. Les bons maîtres de notre cher président lui enverraient-ils un signal ? Seraient-ils mécontents de ses prestations ?
      C’est vrai que je suis tombé de ma chaise en lisant le texte d’Askolovitch d’habitude si bien pensant…

        +10

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    • V_Parlier // 04.02.2019 à 19h56

      Vous soulevez un détail important: Les médias mainstream sont maintenant clairement anti-Macron, quoi que celui-ci en dise en cherchant des prétextes ailleurs (les Russes, etc…). De plus, même des euro-atlantistes enragés se retournent maintenant contre Macron. Je n’y vois aucunement un « chemin de Damas » ni de l’opportunisme. Macron a simplement désobéit à ses maîtres mais à un niveau qui nous dépasse. Je ne sais pas encore quoi. Ne nous réjouissons pas trop vite!

        +11

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  • rama // 04.02.2019 à 08h14

    Il avait déjà fait un article très intéressant lors de l’affaire Mamadou Gassama (le sans papier régularisé pour avoir sauvé un enfant). C’est une plume quand même relativement libre de mon point de vue, même si elle n’épouse en général pas les points de vue développés sur ce site. En tout cas l’article est bien senti, c’est l’essentiel. Et puis je connais beaucoup de macronistes qui lisent Slate, aucun qui ne lit les crises. Il touche donc un lectorat très intéressant, en voie de désintoxication du macronisme…

      +20

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  • marie // 04.02.2019 à 08h24

    je me suis arrêtée à « Un Mélenchon poli » et pourtant j’étais décidée à faire un effort de bon matin!
    !

      +24

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  • 59JEANNOT // 04.02.2019 à 08h28

    Macron dispose déjà de suffisamment de chiens de garde.

      +5

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  • Fritz // 04.02.2019 à 08h39

    Asko contre Manu : quand un caniche rue dans les brancards.

      +25

    Alerter
  • Did0 // 04.02.2019 à 08h53

    Claude Askolovitch publié sur les crises…

    Ce chien de garde du système est toujours prompt à dégainer les mêmes arguments fallacieux (défense du système en place, accusations d’antisémitisme factices etc…) que ceux de sa caste de profiteurs sur les plateaux télés. Sa place est chez Elisabeth Quin avec la bande du « club des intellectuels » d’ARTE.

    Il pourrait même enfiler un gilet jaune que ça ne changerait pas grand chose à l’opinion que je me fais de ce cher monsieur… et au vu des autres réactions il semble que je ne sois pas tout à fait le seul.

      +56

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  • Vincent // 04.02.2019 à 09h18

    Toujours, j’ai une pensée pour Siné quand je vois le nom de cet ignoble diffamateur. Je me suis frotté les yeux en voyant le titre. Je ne lirai rien de ce laquais; cependant, il semblerait que le clergé commence à trembler. Il a bien raison, mais j’espère que sont sort est déjà scellé.

      +42

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  • Graindesel // 04.02.2019 à 09h35

    A propos des journalistes et autres éditocrates, leur poser systématiquement les questions suivantes: pour qui avez-vous voté au 1er tour de la présidentielle, quel est votre salaire, à combien correspond votre niche fiscale?

    Juste pour savoir d’où vous parlez quand vous questionnez ou éditocratez…

      +15

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    • Kiwixar // 04.02.2019 à 09h53

      Le vote est secret.
      Le fascisme, ce n’est pas interdire de parler, c’est d’obliger à dire.

        +16

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    • Roger // 04.02.2019 à 10h03

      Excellente suggestion pour tout « interviewé »…C’est l’équivalent d’une déclaration d’intérêts.Elle devrait figurer dans toutes les notices concernant les journalistes, rendues accessibles sur une site contrôlé par un Officier Public assermenté et indépendant.

        +5

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  • Yves TEROUINARD // 04.02.2019 à 09h43

    En une phrase, parfois, tout est dit :
    Claude Askolovitch, un « jaune » parmi les « Gilets jaunes ».

      +14

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  • un citoyen // 04.02.2019 à 09h47

    « Le président de la République, dans notre monde ahuri, affirme devant l’élite choisie par lui des journalistes que deux divisions de militants déterminés mettent la République en danger, et nul n’en pense rien, nul n’en commente, nul ne s’en affole, nul n’interroge, ne vérifie, ne conteste ou ne renchérit ? »
    => Il peut avoir raison sur ce point.
    Je m’explique, hier soir je suis tombé sur cet article dans RT :
    https://francais.rt.com/france/58700-500-000-euros-plus-tard-ressemble-nouvelle-salle-fete-elysee
    C’est malheureusement un article trompeur car les deux photos au début de l’article ne montrent pas la même partie de la salle, et le résultat revient à comme comparer une photo de son ancienne salle de séjour illuminée avec une plus récente de son vestibule d’entrée plus sombre.
    Et lorsque je le signale, mon commentaire est supprimé quelques heures plus tard. Et si je ré-itère, idem. Je découvre alors un RT pas très honnête, la vérité semble n’être pas bonne à dire.
    On ne retrouve du coup dans la liste des commentaires qu’une grande majorité messages hostiles à Macron, avec des contenus biaisés.
    On peut retrouver le même phénomène dans bon nombre d’autres journaux ou forums. Le militantisme a malheureusement pris le pas sur la recherche de l’objectivité.

      +6

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    • ima // 04.02.2019 à 14h17

      Tellement peu citoyen que Môssieur ne pense qu’à la qualité des mélange de couleur alors qu’une Pompadour sans pouvoir officiel vient de claquer 500 000 euros de la République pour assouvir ses fantasmes.
      Hé, Citoyen, ça te fait combien de mois de salaire 500 000 euros ?

        +9

      Alerter
    • Subotai // 04.02.2019 à 17h25

      Du coup je fais du Fact Checking et voici ce que je trouve…
      A la fin de l’article..
      «  »Erratum : la précédente version de cet article était illustrée par un collage de deux photos représentant respectivement la salle des fêtes de l’Elysée avant les travaux et la salle Napoléon III pendant les travaux. Nous les avions présentées à tort comme la même salle, en nous basant sur l’image d’illustration d’un article du Figaro. Cette erreur a été repérée grâce à AFP Factuel. » »
      https://francais.rt.com/france/58700-500-000-euros-plus-tard-ressemble-nouvelle-salle-fete-elysee

        +3

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      • un citoyen // 04.02.2019 à 17h41

        Merci Subotai. Je ne l’avais pas vu lorsque j’avais lu l’article. C’est bien qu’ils l’aient fait depuis.
        Le Figaro devrait faire aussi attention.

          +3

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    • un citoyen // 04.02.2019 à 20h29

      Je rajoute (et je m’arrête là) : Si quelqu’un veut connaître toute l’histoire, la voici pour info :
      https://twitter.com/AfpFactuel/status/1092420801100505095
      RT-France a aussi changé les photos-collage dans son article par une autre plus authentique, tout comme Le Figaro.

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  • Araok // 04.02.2019 à 10h04

    Ne boudons pas notre plaisir.
    Ce que dit Asko est juste et bien écrit. On peut se servir de son argumentaire. Je ne vais pas manquer de le faire auprès de quelques thuriféraires macroniens.
    C’est l’essentiel. Ce que je pense de l’auteur c’est un autre problème…
    Bonne semaine à tous.

      +8

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  • Kallas // 04.02.2019 à 10h47
  • Kasper // 04.02.2019 à 10h58

    Quand ils sont venus chercher les blogueurs, je n’ai rien dit. Je n’étais pas blogueur.

    Quand ils sont venus chercher wikileaks, je n’ai rien dit. Je n’étais pas Wikileaks.

    Quand ils sont venus chercher les cerveaux malades, je n’ai rien dit. Je n’etais pas un cerveau malade.

    Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester.

    Asko 2019

      +6

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  • Narm // 04.02.2019 à 12h13

    pas trop compris Kasper ( le asko à la fin )

    cet article de cette personne met en lumière une seule chose.
    Macron commence a être laché par une certaine partie de « l’élite » dont ce paseudo journaliste n’est que l’instrument.

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    • kasper // 04.02.2019 à 12h17

      C’est une signature pour ce poème qu’Askolovitch pourra (presque) écrire d’ici peu 😉

      Macron a commis l’erreur de s’en prendre aux journaleux. La caste médiatique est prête a avaler bien des couleuvres tant que ce sont les autres qui payent les pots casses, mais pas touche aux copains, c’est plus du jeu.

      Cela dit si on lit l’article complet sur Slate, a la fin il sort quand même un peu la brosse a reluire pour celui qui est, encore pour le moment, son maitre. Il ne faut jamais insulter l’avenir.

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      • Serge WASTERLAIN // 04.02.2019 à 16h22

        Est-ce vrai que la loi de finance 2019 supprime le crédit d’impôt de 7.500 euros/an pour les journalistes gagnant plus de 6.000 euros/mois.
        Je crois qu’il s’agit d’une fake, quelqu’un a-t-il un lien url sur cette question.

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  • JLB // 04.02.2019 à 12h52

    Askolovitch dans les commentaires: « club des intellectuels de Arte », « laquais », »caniche »…voilà qui n’est guère encourageant pour inciter à la lecture. A lire et à écouter Claude Askolovitch depuis un petit moment, le bonhomme n’a pas la pensée noire ou blanche, c’est gris, c’est le doute qui s’exprime à l’encre violette, belle écriture d’élève appliqué qui souhaite se faire comprendre, à mon sens ce n’est pas un défaut. L’expression est parfois dissonante et non consensuelle, le Claude nous prend à contre-pied et ses incertitudes agacent nos certitudes. Ce texte je l’ai lu sur Slate, (avant de le re-lire ici), car on doit pouvoir lire Slate, Les Crises et Reporterre ou Vu du Droit, par exemple. Essayer d’élargir le champ, labourer et cultiver ensuite.

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    • Serge WASTERLAIN // 04.02.2019 à 16h24

      Il a quand même des certitudes : tous ou presque qui ne pensent pas de manière conforme sont des complotiste, des antisémites, des racistes, des chemises noires ou des rouges-bruns.
      Certains sont même tout ca à la fois

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      • JLB // 04.02.2019 à 18h23

        Je n’ai pas lu dans le verbe de Claude Askolovitch de telles assertions, je lisais au contraire une crainte un tantinet ironique envers le Président: qu’il ne devienne ce qu’il (le Président) dénonce. Tout en soulignant l’analyse bluffante et caricaturale que délivre Macron aux journalistes confidents. (Mais peut-être que je suis complètement à côté).

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        • Serge WASTERLAIN // 05.02.2019 à 18h22

          Je parle de ses œuvres anciennes, qu’elles soient télévisuelles ou écrites !

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  • Louis Robert // 04.02.2019 à 13h07

    Le problème ici n’est pas un macron, quel qu’il soit, mais bien cette caste de courtisans « journalistes » qui, au quotidien, se déshonore, servant et encensant le Pouvoir en acceptant de dire et de répéter littéralement n’importe quoi.

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  • koui // 04.02.2019 à 13h58

    Claude Askolovitch devrait s’inquiéter sérieusement de la paranoia d’un président qui affabule sur des complots russo-populistes sans apporter le moindre élément de preuve à ses allégations. Il s’agit évidemment d’un pretexte du « maître de l’Elysées » pour tater le terrain médiatique sur ses projets d’encadrement (=censure) et de financement (=corrompre) de la parole publique. Le journaliste s’irrite un peu et pousse la critique jusqu’a comparer, sur Slate, le premier de cordée à un « Mélenchon poli ». Il croit peut être pouvoir arreter un éborgneur parfumé avec des fleurs.

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  • ima // 04.02.2019 à 14h11

    Une carpette journalistique se répand, des trémolos dans la voix, sur l’ingratitude du prince (ne mérite aucune majuscule).
    Ce petit pisse-papiers regrette seulement de ne pas avoir suffisamment fait briller les godillots présidentiels.
    La vérité de l’information ? Circulez, rien à voir.
    Petit rat des pince-fesses gouvernementaux où tu te goinfras du caviar de la République (qui elle, hors Macron mérite une majuscule), j’espère te voir te dessécher dans le caniveau que tu n’as jamais su quitter.
    Il ne se rend même pas compte du degrés de salissure qu’il a atteint, les études journalistiques seules peuvent-elles expliquer un tel aveuglement ?

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  • René Fabri // 04.02.2019 à 16h26

    Mediapart a annoncé :  » Deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner ce matin, à 11h10, les locaux de Mediapart dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de M.Benalla suite à nos révélations de la semaine dernière.

    Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d’atteindre le secret des sources de notre journal. C’est pourquoi nous avons refusé cette perquisition, un acte inédit — et particulièrement grave — dans l’histoire de Mediapart « 

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    • Louis Robert // 04.02.2019 à 22h07

      Ce Pouvoir ne reculera devant RIEN pour faire taire et ainsi plus rapidement et facilement mettre à leur place ce qu’Onfray appelle ces « pièces d’un puzzle despotique ».

      Seul un peuple massivement mobilisé pour résister le temps qu’il faut peut, indomptable, prévenir qu’il ne soit dominé par le totalitarisme.

        +5

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  • Ministre de la vérité // 05.02.2019 à 01h42

    Je me demande quand ce Macron trouve le temps de faire son boulot présidentiel tant il en passe à se répandre, à s’épancher, à se confier…

    A chaque fois, il trouve les mots, les phrases et les idées qui vont enrichir son futur recueil de citations « Moi, Manu, président et provocateur ».
    Tel un réacteur nucléaire en phase divergente, il semble même accroître sa logorrhée provocatrice de manière exponentielle.

    L’émoi d’Askolovitch me semble intéressant, dans la mesure où ce modéré de profession aurait eu maintes occasions de constater d’étranges penchants chez le sujet observé.

    Donc, si ce représentant de la « modérosphère » s’offusque seulement maintenant, c’est peut-être qu’il se fait l’écho d’interrogations en cours au sein de l’oligarchie. Un journaliste « tête de gondole » tel que lui ayant sûrement quelques antennes dans les arrière cours du pouvoir.

    Personne n’a oublié que la soudaine célébrité de Benalla a éclaté au moment opportun pour faire dérailler la réforme constitutionnelle, ajournant ainsi une tentative de dérive autocratique.

    L’intervention judiciaire chez Mediapart est par ailleurs un indice de la nervosité élyséenne. Macron semble redouter le prochain épisode de la saga, qui pourrait être fatal à la poursuite de son stage présidentiel.

    Les prochaines semaines s’annoncent passionnantes…

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  • Tiomkin // 07.02.2019 à 10h05

    Macron parle de « russosphère », pas de la Russie. Il parle de « fachosphère », ce sont des sphères du net, pas des pays en soi. RMC, RTL, c’est monégasque et luxembourgeois, des sites atlantistes, qui ne sont pas la voix de Monaco ou du Luxembourg. Mais il ne faut pas croire qu’il n’y a pas d’ententes entre les USA et la Russie. La Russie héberge des sites crypto-américains pour rendre service aux USA, il y a des ententes. Ces deux puissances se rendent mutuellement service dans la mesure de leurs propres intérêts aux dépens de la France et de l’Europe…

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