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17.juillet.202017.7.2020 // Les Crises

Interdit d’interdire – Les animaux sont-ils des personnes comme les autres ?

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Source : Russia Today France, Interdit d’interdire

Frédéric Taddeï reçoit David Chauvet, juriste, et Jocelyne Porcher, zootechnicienne et sociologue.

Source : Russia Today France, Interdit d’interdire

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Commentaire recommandé

calal // 17.07.2020 à 12h08

Rien a faire des delires des urbains decadents qui depensent 300 calories par jour pour vivre et qui peuvent donc se contenter de lait de soja et de salade pour les obtenir.

Il y a des terres agricoles qui sont pauvres tant en eau qu’en matiere organique et dessus vous ne pouvez faire pousser que de l’herbe pour des troupeaux. Leur lait et leur viande ont fait survivre des generations de paysans enracines…Les banques veulent les ruiner en leur compliquant la vie et en faisant venir de la viande subventionnee de l’autre bout de la terre.

L’inflation des prix sur l’alimentaire n’est pas encore assez forte pour vous?il faut encore rajouter des contraientes et des couts dans ces prix?

22 réactions et commentaires

  • Fritz // 17.07.2020 à 08h23

    Merci pour ce débat courtois. Jocelyne Porcher a raison de distinguer entre l’élevage et les systèmes industriels. Violaine Bérot, qui élevait des chèvres en Ariège, note ce paradoxe que les éleveurs aiment et soignent les bêtes qu’ils finiront par tuer (L’Ours. Les raisons de la colère, Cairn, 2006). Je me demande si les nombreuses pages de boucherie religieuse du Lévitique (par exemple) ne reposent pas sur ce principe : si vraiment tu veux manger de la viande, tue d’abord ta victime, et pas n’importe comment.
    Sans être animaliste, je pense que David Chauvet a raison de réclamer une forte baisse de la consommation de viande.

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    • AZ // 17.07.2020 à 09h55

      Concernant votre remarque sur l’abattage rituel, on peut effectivement peut-être interpréter cela de cette manière, de notre point de vue de « modernes ». Mais l’idée dans la bible était de ne pas manger le sang des victimes car le sang est sensé contenir le principe vital. Le sang appartient à Dieu qui est maître de la vie. Il n’y a aucune intention de ne pas faire souffrir l’animal tué. Au contraire, les techniques préconisées rendent l’agonie de l’animal particulièrement douloureuse.

      Notre époque se débat dans une contradiction majeure : elle prône la suppression de la souffrance comme valeur cardinale, mais en même temps érige la conservation de la vie comme principe ultime (voir à se sujet le débat central relatif au coronavirus). Or comme le dit J Porcher, vivre implique de mourir et de tuer (le lion tue la gazelle pour vivre). Mourir et tuer implique en outre forcément de la souffrance, quoiqu’on fasse et quel qu’en soit le degré

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  • zozefine // 17.07.2020 à 09h25

    la question serait plus pertinente inversée : les personnes sont-elles des animaux comme les autres ? et toute notre attitude à l’égard des bêtes dépend de la réponse à cette question-là.

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    • Clo // 17.07.2020 à 12h27

      En prenant l’acception cyclopéenne de personne (« personne m’a crevé l’oeil »), on peut répondre par l’affirmative. Les animaux (exceptions faites de quelques chevaux gagnant du tiercé) comme les gens (sauf quelques milliardaires) ne sont rien.
      Mais vous avez aussi raison les gens qui ne sont rien sont traités comme du bétail et bientôt aussi comme des robots (à qui on veut aussi donner des droits).
      Avant nous avions à discriminer entre Dieu, hommes, animaux, plantes, minéraux, objets fabriqués, machines. Après (The Great Reset) il n’y aura plus que deux catégories : les dieux (possesseurs des Big Data) et les esclaves des dieux.

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    • Incognitototo // 17.07.2020 à 15h58

      Bravo, parce qu’en réalité, il n’y a pas d’autres questions, d’autant que nous avons déjà de nombreuses réponses. Toutes les recherches en éthologie tendent à démontrer qu’on peut retrouver chez nombre d’animaux (notamment sociaux) nos fameuses soi-disant capacités spécifiques. Mieux, certains animaux nous battent à plate couture sur bien des plans au niveau fonctionnel.

      Pour ce qui concerne le langage : même si leur développement laryngé les empêche d’avoir accès à la parole, Koko, une gorille à laquelle on a appris la langue des signes, réussissait à symboliser plus de 1 000 mots et même à en inventer de nouveaux ; Kanzi, une bonobo, en comprenait 3 000 et en utilisait 500… soit, pour Koko, deux fois plus que certains mômes de banlieue qui en utilisent entre 200 et 500…

      Les expériences de psychologie sociale démontrent qu’on peut faire faire absolument n’importe quoi à au moins 80 % de la population, y compris des crimes !… Et nous ne nous comportons en réalité pas différemment de tous les animaux sociaux qui luttent pour leur place au sein d’un groupe. La seule vraie spécificité de notre espèce animale est qu’elle est la seule à être capable de commettre des génocides vis-à-vis de sa propre espèce et des autres. .

      Alors oui, nous sommes bien des animaux comme les autres (ou presque ; puisque nous sommes les seuls à être capables de génocide)). Seulement, voilà si on admettait vraiment cela, si on en prenait toute la mesure, toutes les structures sociales qui nous tiennent debout, telles qu’on les connaît dans nos sociétés démocratiques, s’effondreraient d’un coup.

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  • Alligator427 // 17.07.2020 à 09h51

    Pour un peu plus de profondeur historique, l’incontournable Michel Pastoureau :
    https://www.youtube.com/watch?v=lh23moCcQYw

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  • TEROUINARD // 17.07.2020 à 10h38

    Bref : anthropomorphisme et « 1984 ».
    Tout égal tout et appauvrissement du langage.

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  • calal // 17.07.2020 à 12h08

    Rien a faire des delires des urbains decadents qui depensent 300 calories par jour pour vivre et qui peuvent donc se contenter de lait de soja et de salade pour les obtenir.

    Il y a des terres agricoles qui sont pauvres tant en eau qu’en matiere organique et dessus vous ne pouvez faire pousser que de l’herbe pour des troupeaux. Leur lait et leur viande ont fait survivre des generations de paysans enracines…Les banques veulent les ruiner en leur compliquant la vie et en faisant venir de la viande subventionnee de l’autre bout de la terre.

    L’inflation des prix sur l’alimentaire n’est pas encore assez forte pour vous?il faut encore rajouter des contraientes et des couts dans ces prix?

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    • AZ // 17.07.2020 à 12h22

      Cette idée de « taxe sur la viande » que j’ai personnellement découverte en écoutant l’émission est en effet lourde de menaces. Après la taxe carbone, la taxe sur la viande! Et tout ça justifié en culpabilisant les gens, en les traitant, au choix, de bourreaux d’animaux ou d’irresponsables du climat.

      De la même façon que la taxe carbone peut être analysée comme une forme de subvention indirecte aux investissements dans l’énergie « verte », l’idée de « taxe sur la viande » peut être vue comme une subvention déguisée aux industries (multinationales) développant la viande synthétique . J. Porcher a très bien répondu en disant qu’elle était favorable à une taxe sur la viande, mais uniquement sur la viande produite de manière industrielle.

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    • RGT // 18.07.2020 à 11h16

      « votre gaillard sur son tracteur »…

      Avant d’avoir un tracteur, il travaillait directement la terre avec des bœufs (dont l’existence n’avait rien d’enviable – aimeriez-vous être castré à la naissance pour passer votre existence à tirer de lourdes charges ?).

      De plus, les « gaillards sans tracteurs qui vivaient en communion avec la nature » avaient une espérance de vie plus que réduite car comme vous le dites si bien la terre était très basse et qu’ils étaient en contact direct avec de nombreux pathogènes vivant dans le sol.

      Quand on se contente constater la dureté du travail agricole et les revenus de ce travail on comprend immédiatement quelle est la cause de la désertification des campagnes.

      Quand une profession qui permet de nourrir l’ensemble de la population est tant déconsidérée (plouc débile) et si peu rémunérée on est en droit de se poser des questions sur l’organisation actuelle des sociétés humaines et sur les « valeurs » qui les guident.

      L’agriculture a certes permis aux humains de sécuriser leurs ressources alimentaires, mais à un coût sanitaire exorbitant.

      Les recherches archéologiques prouvent sans ambiguïté que les premiers agriculteurs (et ça ne s’est pas arrangé par le suite) était largement plus précaire que celle des chasseurs-cueilleurs et que leur espérance de vie a fortement diminué.

      Ce qui fait dire d’ailleurs à de nombreux anthropologues que l’agriculture a été la plus grosse erreur de l’espèce humaine.

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  • J // 17.07.2020 à 12h11

    Il y a au moins un auteur qui répond « oui » sur le principe : http://bouquinsblog.blog4ever.com/l-animal-est-il-une-personne-yves-christen

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    • AZ // 17.07.2020 à 15h16

      Le personnalisme oppose généralement individu et personne. L’individu est un vu comme un être schématique, matériel, mu par des passions élémentaires tandis que la personne a une dimension spirituelle.
      Le lien que vous nous conseillez tend à indiquer que les animaux sont mus par des passions comparables à celles des humain et qu’ils sont doués d’intelligence comme eux.
      L’aspect spirituel de la personne n’est cependant pas abordé.
      Mais ce pas est franchi sans problème par les conceptions du monde animistes. Celles-ci considèrent que les animaux sont des êtres humains comme les autres. Les différences corporelles sont vues comme des vêtements qui habillent la personne. Dans cette logique, il n’y a pas plus de différence entre un ours et un homme qu’il n’y en a entre un Algonquin et un Huron (qui ont des costumes et des coutumes distinctes tout comme l’ours a une peau et un langage différent de celui de l’homme)

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    • Fritz // 17.07.2020 à 16h58

      Ah, Yves Christen, le prophète de la sociobiologie dans le Fig Mag en 1980…
      La grande époque de la Nouvelle Droite, et pas seulement du GRECE.

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  • l’Autre // 17.07.2020 à 16h41

    Il me semble que plus nous refusons notre animalité, plus nous devenons bestiaux.

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  • Logique // 18.07.2020 à 00h23

    « Les animaux sont-ils des personnes comme les autres ? »

    Les personnes sont-elles des animaux comme les autres?

    Oui, mais en pire.

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  • esox lucius // 18.07.2020 à 10h26

    À vouloir traiter les animaux comme des hommes, on finira par traiter les hommes comme des animaux.

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  • RGT // 18.07.2020 à 11h42

    Selon moi, la pire honte se situe au niveau des élevages industriels qui alimentent la grande distribution..
    Et la pire des tortures ne concerne pas les poulets (déjà ignoble) mais les lapins !!!

    Une décision juste consisterait seulement à condamner ceux qui profitent de ces systèmes « optimisés » (pour les profits) à passer une partie de leur existence dans les mêmes conditions que ces animaux (jusqu’à l’équarrissage, pourquoi pas ?).

    Concernant les droits des animaux, il faudrait AUSSI évoquer ceux de la faune sauvage qui se réduit comme une peau de chagrin sous la pression conjuguée de l’extension urbaine, de la pollution industrielle, de l’agriculture intensive (et des composés chimiques de synthèse peu compatibles avec la biodiversité), et, cerise sur le gâteau, les « défenseurs de la tradition ancestrale » qui procèdent chaque année à des lâchers de gibier abâtardi qui viendra se poster à porté de tir pour réclamer sa pitance…

    Concernant le peu de zones « vaguement naturelles » restantes, il faudrait les sanctuariser et strictement interdire aux humains de les pénétrer, en laissant bien sûr des zones tampons dans lesquelles il serait strictement interdit de déverser des produits polluants ou issus de l’agrochimie.

    Pendant des centaines de millions d’années la nature n’a pas eu besoin de l’homme pour exister.
    L’extension des populations humaines et la prédation qu’elles exercent est totalement incompatible avec les équilibres naturels.

    Ensuite, on s’étonne que « la nature se venge » … Elle n’avait rien demandé, ce sont les humains qui sont allés foutre le bordel.

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  • Fabrice // 19.07.2020 à 07h39

    oui et non ce sont des être conscient, doués de sensibilités mais si ils étaient des êtres comme les autres, nous aurions une civilisation animale avec ses travers et ses bénéfices.

    Sur le sujet j’ai trouvé que la thématique développée (et d’autres) par Onfray chez thinkerview est intéressante un peu froide mais exacte sur certains points :

    https://youtu.be/txl6l5ORhzo

    (quelques difficultés de sons au début)

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  • Grd-mère Michelle // 19.07.2020 à 17h07

    Aucun être vivant n’est « comme les autres ».
    Toutes et tous sont différent-e-s, de quelques espèces qu’ils-elles soient.
    C’est une des particularités du phénomène de la vie, de se subdiviser en autant d’individus distincts qu’il en survient.

    Les particularités de l’espèce humaine ont été développées par elle dans le but de se pérenniser, étant donné ses faiblesses particulières de petit mammifère qui le mettaient en danger vis-à-vis de ses prédateurs.
    Ses succès en ce domaine, particulièrement favorisés par les langages qui lui ont permis la communication et la transmission de ses savoirs et capacités(conditions indispensables de perpétuation d’une espèce animale), lui sont « montés à la tête » et lui ont fait imaginer qu’elle est une espèce « supérieure »(en plus, comme certains ont voulu nous le faire croire, « créée à l’image et à la ressemblance de Dieu »).

    Heureusement, à ce jour, son évolution(scientifique) lui permet d’observer que tous les êtres vivants sont interdépendants(car la vie se nourrit de la vie), et qu’il est urgent de rétablir sur terre un équilibre que sa folie des « grandeurs » a gravement rompu.

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  • Grd-mère Michelle // 19.07.2020 à 17h18

    (Suite)
    Puisse le RESPECT de nos égaux devant la souffrance et la mort(humains et autres) nous inspirer des manières de vivre ensemble plus propices à la sauvegarde de chacun-e(comme, par exemple, manger moins de viande, manger moins en général).

    À quand un programme de recherche mondiale coordonnée qui établirait des indications de menus idéaux (en fonction des lieux et des saisons) pour sauvegarder notre santé et notre biotope?
    Nos super-ordinateurs ne pourraient-ils nous y aider?
    Peut-être faudrait-il y attribuer les budgets ordinairement consacrés à la conquête spatiale?

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    • Az // 19.07.2020 à 20h03

      Vous commencez par dire que chaque individu est différent quelque soit son espèce de référence et vous finissez par parler de capacité qui seraient « montées à la tête » de l’espèce humaine.
      Où est la cohérence ?

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