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8.juillet.20178.7.2017 // Les Crises

« La France demeure une grande puissance diplomatique », entretien avec Renaud Girard

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Source : L’arène nue, Coralie Delaume, 05-07-2017

Renaud Girard est correspondant de guerre au Figaro depuis 1984. Il a couvert pratiquement tous les conflits des trente dernières années (Afghanistan, Bosnie, Cambodge, Colombie, Croatie, Gaza, Haïti, Irak, Kosovo, Libye, Rwanda, Somalie, Syrie, Ukraine…). Il a aussi traité les grandes crises mondiales, diplomatiques, économiques, financières. Il a reçu en 2014 le Grand Prix de la Presse internationale, pour l’ensemble de sa carrière. Il vient de publier Quelle diplomatie pour la France ? aux éditions du Cerf.

Dans votre ouvrage, vous développez le concept « d’ennemi principal ». Celui de la France serait selon vous l’islamisme sunnite. Pouvez-vous préciser ce que cela signifie et ce que ça implique pour notre diplomatie ?

L’islamisme sunnite est notre ennemi principal, car c’est lui qui tue nos enfants nos rues. Au contraire, ni l’Iran, ni Vladimir Poutine, ni Bachar el-Assad ne commettent d’attentats contre la France. Il est donc faux de considérer que Bachar el-Assad et Daech seraient deux maux équivalents. Non Daech est pire car Daesh nous attaque.

A partir de là, les conséquences sont très simples. Nous devons tout faire pour éradiquer le djihadisme sunnite. Cela doit être notre priorité absolue. Si pour y arriver, nous devons travailler avec l’Iran, avec la Russie de Vladimir Poutine ou avec le régime de Bachar el-Assad, alors il faut le faire.

Souvenons de Churchill. Dès que l’URSS fut attaquée par Hitler, Churchill (qui connaissait toutes les horreurs et les crimes du totalitarisme stalinien) proclama aussitôt son alliance avec Staline face à Hitler. Staline avait bien des défauts, mais contrairement à Hitler, il ne tuait pas de citoyens britanniques. Au contraire, il était lui aussi attaqué par Hitler. Il était donc normal de s’allier avec lui. Indépendamment des divergences idéologiques ou des préoccupations morales. Face à l’hésitation des parlementaires conservateurs, Churchill déclara « si Hitler avait envahi l’Enfer, je m’allierais avec le Diable. »

« Nous devons tout faire pour éradiquer le djihadisme sunnite. Cela doit être notre priorité absolue. Si pour y arriver, nous devons travailler avec l’Iran, avec la Russie de Vladimir Poutine ou avec le régime de Bachar el-Assad, alors il faut le faire ».

Pensez-vous que la politique extérieure de la France ait pu, comme on l’entend souvent, contribuer à faire prospérer cet ennemi principal, qu’il s’agisse d’ailleurs du soutien passé et trop poussé à des dictateurs fusse-t-il laïcs (comme en Irak), ou, plus récemment, d’un excès d’interventionnisme (comme en Libye) ?

Il faut se défier de l’exagération, de la repentance et de l’auto-flagellation. L’islamisme n’est pas le produit de la politique occidentale. L’islamisme est issu de problématiques internes au monde musulman. C’est l’Egyptien Hassan el-Banna qui a créé la première association islamiste (les Frères Musulmans) en 1928 avec pour but de rétablir le Califat après son abolition. Ce rétablissement du Califat est aussi au cœur de l’action de Daech. Mais ce ne sont pas les Occidentaux qui ont aboli le Califat : c’est le héros national turc Mustapha Kemal Atatürk !

Croire que tous les maux viennent de nous contribue paradoxalement à infantiliser les musulmans. Le dénigrement de l’Occident par les occidentaux n’est pas seulement du masochisme, il est aussi une forme d’ethnocentrisme raciste dans lequel tout tournerait autour de l’Occident. Les musulmans aussi ont une Histoire et sont responsables de leur Destin.

Certes, des interventions occidentales inadaptées ont pu renforcer l’islamisme. Cela a notamment été le cas avec la catastrophique Guerre d’Irak. En fait, nous avons agi à contresens à l’égard des dictateurs laïcs. Quand ces dictateurs étaient puissants, nous les avons soutenus à bout de bras. Pourtant, ils avaient une mauvaise gouvernance et enfermaient leurs pays dans la corruption et le népotisme, ce qui renforçait les islamistes. Ensuite, quand ils ont été contestés, nous nous sommes retournés contre eux au moment même où ils devenaient le dernier rempart contre l’islamisme. Nous les avons soutenus quand leur mauvaise gouvernance nourrissait l’islamisme, nous les avons combattus quand leur résistance pouvait nous protéger de l’islamisme. Si demain Bachar el-Assad tombe, les alaouites et les druzes seront génocidés, les chrétiens devront (dans le meilleur des cas) s’exiler au Liban, les églises seront détruites, la liberté religieuse sera abolie et un micro-Etat terroriste se constituera au cœur du Moyen-Orient.

« Croire que tous les maux viennent de nous contribue paradoxalement à infantiliser les musulmans. Le dénigrement de l’Occident par les occidentaux n’est pas seulement du masochisme, il est aussi une forme d’ethnocentrisme ».

De Gaulle disait que « le rôle historique de la France était de réconcilier la Russie avec l’Europe, voire l’Amérique ». Dans son livre La France atlantiste, Hadrien Desuin explique quant à lui que « ce que la France a sans doute de meilleur à apporter au monde, c’est la résistance à l’hégémonie ». Vous-même dites enfin que loin de se résoudre à un monde unipolaire, notre pays doit jouer un rôle de médiation et d’équilibre. Tout cela n’est-il pas préjuger un peu de notre influence et de notre centralité, à l’heure où la France semble de moins en moins écoutée dans le monde ?

Non, pas du tout. Notre pays conserve encore un poids important. La France est la 6ème ou 5ème puissance mondiale. 275 millions de francophones (chiffre qui est amené à progresser) font de sa langue la sixième langue la plus parlée au monde. Le réseau diplomatique français est le plus important au monde avec celui des Etats-Unis. La France dispose de l’arme atomique et d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Son poids militaire est considérable. Nous avons ainsi apporté une contribution militaire importante en Afghanistan, en Libye on contre Daech.

« Le réseau diplomatique français est le plus important au monde avec celui des Etats-Unis. La France dispose de l’arme atomique et d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Son poids militaire est considérable ».

La France est aussi, qu’on le veuille ou non, « le gendarme de l’Afrique » (Côte d’Ivoire, Centrafrique, Mali…). Notre opération au Mali a contribué à la sécurité de tous les européens, mais seuls deux pays de l’UE étaient capables de réaliser une telle intervention : la France et le Royaume-Uni. Or, je ne vous apprendrai rien en vous disant que le Royaume-Uni (qui n’a pas participé à l’opération malienne, menée de bout en bout par la France) est en train de quitter l’UE. Nous allons donc être la seule puissance militaire de toute l’UE. Et cela tout le monde le sait. A commencer par les Etats-Unis qui comptent sur nous pour la sécurité du continent africain

En outre, je crois que ce que la France peut apporter en diplomatie (résistance à toutes les hégémonies, quelles qu’elles soient, multilatéralisme, monde multipolaire, médiations…) correspond à un vrai besoin international. Nous avons aujourd’hui un triangle stratégique Etats-Unis – Russie – Chine qui est fondamentalement instable. Il faudrait le remplacer par un carré stratégique Etats-Unis – Russie – Chine – France, où la présence française constituerait un élément stabilisateur. Mais pour cela la France doit cesser d’être le caniche des Etats-Unis, adopter une attitude réaliste sur bon nombre de dossiers (Syrie, Ukraine-Rusie…) et s’appuyer sur son appartenance à l’UE. Pour que l’UE soit un appui solide pour la France, il faut renforcer l’UE par la mise en place d’un protectionnisme européen qui lui permettrait de protéger ses intérêts économiques face au dumping chinois et à la dictature juridico-financière des Etats-Unis.

De plus, il n’y a pas besoin d’être une grande puissance pour faire des médiations efficaces. La Norvège, la Suède, la Suisse, le Qatar ou Oman sont ainsi des médiateurs efficaces. Si tous ces pays y arrivent, je ne vois pas pourquoi nous qui sommes plus peuplés et plus puissants, nous ne le pourrions pas. Par exemple, c’est en Norvège qu’avaient été signés les accords d’Oslo en 1993. La Norvège joue aujourd’hui un rôle important dans les médiations impliquant le Hamas. Cela est rendu possible par le fait que la Norvège n’appartienne pas à l’UE, car l’UE considère que le Hamas est un groupe terroriste et a gelé toute diplomatie avec Gaza depuis que le Hamas y a gagné les élections. Pourtant, ces élections avaient été surveillées par des émissaires de l’UE qui les avaient déclarées valides. De même, le Qatar a développé un intense activisme diplomatique, multipliant les propositions de médiation. C’est par exemple à Doha (capitale du Qatar) que se sont installés les cadres du Hamas ou que les insurgés Talibans ont ouvert une représentation diplomatique. Autre exemple, c’est grâce au Sultanat d’Oman que les accords historiques de 2015 sur le nucléaire iranien ont pu être conclus entre l’Iran et les Etats-Unis. En 2007, j’avais proposé une médiation entre l’Iran et les Etats-Unis, médiation qui aurait été assurée par la France et qui reposait sur les mêmes principes que celles qui a finalement abouti en 2015… mais sans la France cette fois. En 2007, ma proposition avait été sabotée par un petit clan de diplomates français néo-conservateurs.

« La France peut apporter en diplomatie (résistance à toutes les hégémonies, quelles qu’elles soient, multilatéralisme, monde multipolaire, médiations…) correspond à un vrai besoin international ».

Si la France voit son influence reculer dans le monde, ce n’est pas tant à cause d’une baisse structurelle de sa centralité que de lourdes fautes d’orientation diplomatique. En ce qui concerne notre déclin diplomatique, la France est l’artisan de son propre malheur. Un seul exemple : en 2012, pensant que Bachar el-Assad ne passerait pas l’année, nous avons fermé notre ambassade à Damas. Grave erreur. En faisant cela, nous nous sommes privés d’une précieuse source de renseignements, qui aurait pu être bien utile dans la lutte contre le terrorisme. De plus, nous nous sommes interdit toute médiation pour résoudre le conflit syrien.

Vous développez longuement l’idée selon laquelle la France doit cesser de craindre la Russie, pour, au contraire, se rapprocher d’elle. Dans quel but ? Est-ce crédible à l’heure où la France ne présente plus, selon le spécialiste américain Tony Corn, qu’un intérêt très faible pour Moscou ?

Tony Corn est un éminent spécialiste. Ses analyses sont de haut niveau. Mais n’oublier pas que, comme vous l’avez dit vous-même, il est… américain ! Il propose donc un point de vue typiquement américain, conforme aux intérêts et à la vision des Etats-Unis. Relativiser le lien entre France et Russie lui permet de militer pour l’intégration de la France dans un bloc stratégique atlantique aux côtés du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

Si aujourd’hui la France présente un intérêt faible pour Moscou, c’est parce que sous la Présidence de François Hollande (2012-2017), la France a adopté une politique néo-conservatrice : opposition à l’accord sur le nucléaire iranien, hostilité forcenée à Bachar el-Assad et surtout intransigeance face à la Russie. La France a joué pleinement le jeu des sanctions contre la Russie alors que cela pénalisait nos propres producteurs agricoles et industriels. Par exemple, la crise des agriculteurs français en 2015 est en grande partie due aux sanctions prises contre Moscou. Nos agriculteurs se sont retrouvés doublement étranglés : d’une part, ils ne pouvaient plus exporter en Russie, d’autre part, les agriculteurs allemands connaissaient le même problème et déversaient donc leurs marchandises sur le marché français au détriment de nos agriculteurs. Il était évident que dans de telles conditions la Russie ne pouvait que se désintéresser, à regret, de la France.

Mais si la France changeait d’attitude, la Russie s’intéresserait de nouveau à elle. La Russie s’intéresse bien au Venezuela ou à l’Algérie (à raison !), je ne vois donc pas pourquoi elle ne s’intéresserait pas à la France.

Deux arguments de poids peuvent ici être évoqués. D’une part, la Russie est actuellement pénalisée par les sanctions économiques européennes. De plus, la Russie s’inquiète de l’expansion de son allié et voisin chinois, qui, un jour, pourrait bien avoir des vues sur la Sibérie russe. La Russie a donc tout intérêt à ne pas rester isolée et à réintégrer la famille européenne. Et c’est là justement que la France peut jouer un rôle en aidant la Russie à revenir dans la famille européenne, selon le projet du Général de Gaulle d’une Europe qui irait de l’Atlantique à l’Oural.

D’autre part, la France et la Russie ont des liens historiques anciens. Quand j’ai interviewé Vladimir Poutine lors de sa venue en France, le 29 mai 2017, il venait d’inaugurer l’exposition du Trianon, à Versailles, commémorant le tricentenaire du voyage de Pierre le Grand en France. Dans son interview, il a rappelé que les liens entre nos deux pays remontaient au 11ème siècle, lorsque la Princesse russe Anne de Kiev épousa le roi des Francs Henri 1er à Reims en 1051, ce qui ne nous rajeunit pas. N’oublions pas non plus l’alliance de revers conclue avec la Russie par Sadi Carnot face à l’Allemagne, alliance qui nous sauva lors de l’invasion allemande en 1914. Ni que nous fûmes dans le même camp lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette proximité historique permet à la France d’être un partenaire important pour la Russie.

« Et c’est là justement que la France peut jouer un rôle en aidant la Russie à revenir dans la famille européenne, selon le projet du Général de Gaulle d’une Europe qui irait de l’Atlantique à l’Oural. »

Poignée de main « virile » et abondamment commentée avec Trump, accueil de Poutine à Versailles, quel jugement portez-vous sur les premiers pas d’Emmanuel Macron sur la scène internationale ?

Emmanuel Macron a eu raison d’inviter Vladimir Poutine en France. J’ai trouvé des choses très encourageantes dans son grand entretien accordé au Figaro ainsi que dans celle de Jean-Yves Le Drian au Monde (29/06). Je trouve donc positifs les débuts du Président Macron. Cependant, il est encore trop tôt pour se faire un avis global. Il faut attendre pour pouvoir juger.

Source : L’arène nue, Coralie Delaume, 05-07-2017

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Pierre // 08.07.2017 à 07h21

Pas « pile dans le mille » : quand il écrit « il faut renforcer l’UE par la mise en place d’un protectionnisme européen qui lui permettrait de protéger ses intérêts économiques face au dumping chinois et à la dictature juridico-financière des Etats-Unis », il est complètement à côté de la plaque.
… toujours cette même croyance européiste erronée. Il faut qu’il ouvre les yeux bon sang !
Dommage car le reste est cohérent.

57 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 08.07.2017 à 06h23

    Pour l’équilibre du monde une vraie Europe doit voir le jour et se libérer de l’européisme. La France, comme c’est le cas de la Russie, se doit d’en être le moteur.

      +13

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    • rêvonsetfumons // 09.07.2017 à 01h32

      Vous prenez vos rêves pour des réalités.

      Rêvez. Les faits arrivent.

      Vous pensez que l’Europe c’est la France. Vous croyez que les pays de l’est sont pro-russe. C’est faux. Idem pour l’Allemagne.

      La construction européenne n’a pas abouti là où elle est par hasard.

      De toutes façons il n’a rien a faire la propagande est trop forte. Même dans le métro à montparnasse bienvenue 😛

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  • Fritz // 08.07.2017 à 07h01

    Renaud Girard est intelligent, il l’avait déjà montré pendant la guerre du Kosovo. Mais il lui arrive de composer avec l’air du temps… Dans un livre paru en 2005, il ne parlait pas encore de la « catastrophique guerre d’Irak », mais d’une « erreur de méthode » (sic !). Et il fixait comme priorité de « ressouder l’alliance » – pas avec Moscou, mais avec Washington.
    http://livre.fnac.com/a1676699/Renaud-Girard-Pourquoi-ils-se-battent

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  • Alfred // 08.07.2017 à 07h06

    Rien à redire sur Renaud Girard qui est pile dans le mile.
    Puisque qu’il est question d’ethnocentrisme il est bon de rappeler que quelqu’un qui a particulièrement développé le concept d’ennemi principal est Mao qui avant Churchill a eu à choisir entre les nationalistes et les japonnais. (Et qui a theorisé tout ça très clairement). Ce que madame Delaume choisit d’omettre (pour ne pas perdre / effrayer le lecteur ?) C’est quand même marrant cette trouille de citer Mao (toujours) et Marx (encore souvent) chez les gens de droite (PS compris). Quoi que l’on pense du communisme,, ce sont pourtant des penseurs pertinents. La preuve.

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    • Pierre // 08.07.2017 à 07h21

      Pas « pile dans le mille » : quand il écrit « il faut renforcer l’UE par la mise en place d’un protectionnisme européen qui lui permettrait de protéger ses intérêts économiques face au dumping chinois et à la dictature juridico-financière des Etats-Unis », il est complètement à côté de la plaque.
      … toujours cette même croyance européiste erronée. Il faut qu’il ouvre les yeux bon sang !
      Dommage car le reste est cohérent.

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      • isary // 08.07.2017 à 07h50

        Si il ouvre les yeux,ce sont les portes du Figaro qui instantanément se fermeront!

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        • Alfred // 08.07.2017 à 10h19

          @ pierre c’est effectivement le seul passage litigieux mais comme fait remarquer isary point trop n’en faut dans le bon sens sous peine d’être polonysé ou labevierisé… Par ailleurs bien que je souhaite l’enterrement définitif de l’Union Européenne (même pas sa résurrection différente) je m’accomode de ce discours car il appelle au protectionisme (qui comme vous le savez est impossible dans l’UE (parcequ’americaine, entre autres)): Quand le discours protectioniste sera respecté comme une évidence, le grand public butera sur la contradiction européenne. Pas avant hélas..
          Pars ailleurs une évidence souvent oubliée est rappelée à ma grande satisfaction à propos de l’expert américain sur la France : il porte l’intérêt américain.
          Bref plutôt pas mal pour éveiller les masses.

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          • Catalina // 09.07.2017 à 09h26

            euhhh…..ce n’est pas le seul passage litigieux, quand il dit « Emmanuel Macron a eu raison d’inviter Vladimir Poutine en France. J’ai trouvé des choses très encourageantes dans son grand entretien accordé au Figaro ainsi que dans celle de Jean-Yves Le Drian au Monde (29/06). », c’est faux, Macron n’a pas invité M Pouutine, cette venue était prévue des mois à kll’avance et ceci quelque soit le résultat des élections. Pour ma part, jje trouve qu’il y a du bon mais aussi beaucoup de mauvais dans ses déclarations. « la France est une grande puissance démocratique » mais il aligne toutes les erreurs de cette « diplomatie » et du coup, on voit pas comment il peut l’affirmer :

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        • Chris // 08.07.2017 à 15h27

          Ben, justement Girard publie dans le Figaro seulement depuis mai dans le Figaro.
          Son apparition m’avait un peu surprise.
          Certes, de prudents articles par rapport aux vociférations contraires dont les médias nous abreuvent depuis 12 ans, en fait depuis la politique néocons de l’après-Villepin.
          Donc, il y aurait (je parle au conditionnel !) une réelle volonté de Macron d’essayer autre chose ?! Tant mieux pour nous.
          Par contre, détricoter les affabulations sans désorienter l’électorat désormais largement acquis aux démonisations de la doxa euratlantique, demande des précautions oratoires et graduelles…
          Je me marre.

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          • Chris // 08.07.2017 à 15h29

            Exit Pierre Avril… le correspondant chéri basé à Moscou (nous disait le Figaro ?) qui nous gratifiait d’articles ahurissants sur la fédération de Russie, dignes des couveuses du Koweit !

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        • Scorpionbleu // 08.07.2017 à 17h38

          Renaud Girard est grand reporter au Figaro depuis 1984 !

          Parmi les journalistes qui prennent librement la parole, il y a aussi Polony !

          Actuellement pour bien des sujets c’est le journal le plus ouvert ..bien plus impartial et documenté que le Monde, nous devons quitter l’idéologie primaire.

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      • Philou // 08.07.2017 à 07h58

        Refaire un vrai marché commun, savamment et dynamiquement protectionniste à l’extérieur mais soucieux des bons échanges tout en respectant les normes sociales à l’intérieur n’est pas du tout antinomique avec l’Europe des Nations chère à de Gaulle, qui approuvait et maîtrisait (par d’habiles crises) le Marché Commun de l’époque.
        Mais cela ne pourra se reconstruire ainsi, sur des bases souverainistes et sur l’intérêt bien compris et mutuel des nations accordées, qu’après l’effondrement de cette monstruosité néolibérale qu’est devenue l’UE, c’est bien vrai…

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      • preda // 13.07.2017 à 19h44

        « à la dictature juridico-financière des Etats-Unis”, il est complètement à côté de la plaque. » – ah si c’était moins dogmatique et plus réaliste, ce que vous dites serait si plaisant. Mais suggérer que cette dictature juridico-financière soit acceptable, est du suicide. Accepter que le droit des mégacorporations de s’enrichir, soit au dessus de la Loi, et de la souveraineté des pays et de l’Europe entière, cela ne démontre pas beaucoup de reflexion. Donc peut´être il y en a un autre a côté de la plaque…?

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    • Olivier // 08.07.2017 à 11h52

      Mao étais aussi et surtout un lecteur de Sun Tzu ou du moins des 3 royaumes qui contient sa pensée. Peut-être faut-il mieux chercher la raison du pragmatisme maoiste. Une tradition qui remonte à Machiavel en passant par Clausewitz (lu par mao et encensé par Lenine). C’est justement à cause de ce qu’on pense du communisme qu’on a du mal à juger ses penseurs pertinent. « La table rase » de Mao laisse grandement à désirer sur ce point. On juge un arbre à ses fruits.

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      • Alfred // 08.07.2017 à 13h51

        Le texte auquel je faisais référence est « la guerre révolutionnaire ». C’est un peu plus que du pragmatisme maoiste et c’est très utile pour prendre la mesure du conflit en chine à l’époque.( Si l’on a pris la mesure de notre « soldat ryanisation » et du rôle réel de l’URSS durant la guerre pour la partie européenne, il me semble que nous avons moins pris la mesure de notre « papa boyingtonisation » pour la partie asiatique du conflit ainsi que le rôle des chinois contre les japonnais.) Il me semble aussi que cela permet de comprendre qu’il n’y aura pas de « gouvernement mondial » des milliardaires avec les chinois, anciennement envahis, pillés, « état faillisés », et « guerre civilisés » à la manière des irakiens par exemple. (Et dans une proportion inimaginable).
        Je ne suis pas certain que « le grand bond en avant » et « la révolution culturelle », ultérieurs,permettent non plus de regarder de haut les acteurs vainqueurs de cette lutte sans pareille. Mao est quand même le produit d’une sélection darwinienne des plus drastiques (entre les communistes dans les foyers des locomotives de  » la condition humaine » et la retraite des nationalistes à Taiwan il s’est passé quelque chose d’encore plus extraordinaire que l’épopée gaulliste).

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        • Olivier // 08.07.2017 à 15h08

          Vous gagneriez à clarifier votre pensée, pardon de vous le dire mais c’est indigeste. La chine à versé dans le communisme a cause de 2 facteurs : un essouflement de sa pensée et de sa structure politique d’une part, et une contamination par les idées revolutionnaire européenne d’autre part. Ce fut une rupture sans précédent en 5000 ans. Mais cette civilisation a une enorme capacité a la résilience et elle continue à s’appeler l’empire du milieu. Mao, puissant stratège, est devenu l’empereur rouge en miroir à l’empereur jaune fondateur de la civilisation chinoise. Il a été avalé par la Tradition qu’il prétendais combatre. A ce titre on peut en effet douter de la pertience d’une alliance entre orient et occident sur le dos des 99%. Mais attention, les chinois continuent (l’élite du moins, la classe moyene etant acculturé) à se nourrir au sein de la pensée occidentale (2012 : Tocqueville en livre de chevet des cadres du partis). Tout comme Pol pot, le génocidaire khmer, qui a été formé en France par le partis communiste français…

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          • Alfred // 08.07.2017 à 16h50

            En peu de mots biens clairs: cela me paraît une vision très excessivement ethnocentrée

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            • Olivier // 08.07.2017 à 17h54

              Vous avez tord.
              Conclusion erronée, classique du marxisme.

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          • moshedayan // 08.07.2017 à 19h04

            Pol Pot… formé par le PCF – raccourci simpliste, le « substrat » est khmer avant tout. Il n’a pas retenu grand chose ou seulement ce qui l’intéressait du « marxisme ». D’ailleurs son expérience est « rural » « génocidaire anti-urbaine et anti-ouvrière ». Donc faut pas tout simplifier et mélanger. Pareil pour Enver Hodja, l’albanais, voyons celui-ci : étudiant à Montpellier, « chantre » du marxisme-léninisme (cf Radio Tirana, en ondes courtes souvenez-vous ! ) Plus rouge que Staline, Mao et surtout détestant Tito. Merci à l’amitié entre les peuples !!!. Super chouette son expérience ! En résultat regardons : l’Albanie Etat quasi-mafieux, infecté partiellement par l’islamisme, porte-avions de l’OTAN avec le Kosovo. Ouaaah ! Bravo les Albanais ! Y’a pas à dire de vrais communistes !!!
            La vérité : c’était des masques pour maintenir des structures politiques traditionnelles…
            Eh, vous savez, modestie aussi pour nous : les communistes = pour l’euro; Mélenchon avec ses envolées fera sûrement comme Tsipras (avec un fond culturel méditeranéo-pied-noir, paroles, paroles et paroles…)

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            • Olivier // 08.07.2017 à 20h36

              Raccourci, je ne sais pas, mais un fait inconstatable, surement. Je suis d’accord, ne tombons pas dans la simplification, je ne dis pas que le PCF à pensé et programmé le génocide, évidement. On ne fera pas le procès du communisme ici, l’histoire s’en est deja chargé. Les idées utopistes se heurtent souvent au réel. Je soulignais l’influence majeur qu’ont eu les idées révolutionnaires sur l’asie et ce que cela à produit. Idées inconnues jusqu’alors en chine.

              « des masques pour maintenir des structures politiques traditionnelles… » me parait grandement inapplicable pour la chine pour rester dans l’exemple.

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        • Chris // 08.07.2017 à 15h37

          La seule « mondialisation » qui intéresse la Chine est de commercer librement avec le reste du monde et son corolaire logistique, le gigantesque projet OBOR, les routes de la soie.
          La Chine a toujours privilégié les solutions win-win : le commerce au dépens de la guerre au contraire de l’Amérique.

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      • J // 09.07.2017 à 02h14

        Ben oui, et les fruits de Mao c’est aussi le Grand Bond en Avant, une des pires catastrophes humaines de tous les temps. On en oublie, forcément, qu’avant cela il avait plutôt bien commencé.

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        • Alfred // 09.07.2017 à 11h53

          C’est fatiguant à la fin. Il faut arrêter de voir tout en noir ou blanc. Je ne fait pas l’hagiographie de Mao. À titre personnel je le déteste autant que les Napoléon. Je dit simplement que ses ecrits peuvent être très pertinents même actuellement, de même que ceux de Marx. C’est tout.

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          • Olivier // 09.07.2017 à 16h57

            Si ce n’est que ça je vous suivrais presque. Mais manifestement c’est un peu plus. Ce qui me gêne c’est le « pertinent ». On en peut pas l’ignorer, on peut juger cela interessant, mais « pertinent » induit un jugement de valeur positif, de justesse et de bon sens. C’est votre droit et j’en convient sur certains points (la guerre hybride par exemple ou certaines analyses de Marx) mais…
            On parle d’un des plus grands malheur de l’histoire humaine,si ce n’est le plus grand. Il me parait normal de prendre l’idéologie qui l’a engendré permise et réalisé avec pincettes et méfiance. N’êtes vous point d’accord ? La liberté que l’on s’octroie à valoriser cette idéologie et ses auteurs de manière décomplexée ne se retrouve bizzarement pas permise de l’autre côté de l’échiquier politique, et vous semblez par ailleur prompte à vous en méfier puisque vous la croyez la débusquer la ou elle ne se trouve pas.. Je ne suis ni pour le sectarisme, ni pour la complaisance.

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        • Olivier // 09.07.2017 à 17h00

          C’est comme le pal, c’est une histoire qui commence bien et qui fini mal.

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    • Manuel // 09.07.2017 à 15h32

      Pour aller dans votre sens, je me souviens d’une interview sur le réalisme, le cynisme et l’idéalisme : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/04/14/31003-20170414ARTFIG00216-renaud-girard-en-diplomatie-le-realisme-n-est-pas-le-cynisme.php
      Je trouve son analyse très pertinente.

      Par ailleurs, je ne suis pas d’accord quand il dit  » ils avaient une mauvaise gouvernance et enfermaient leurs pays dans la corruption et le népotisme, ce qui renforçait les islamistes. Ensuite, quand ils ont été contestés, nous nous sommes retournés contre eux au moment même où ils devenaient le dernier rempart contre l’islamisme. » C’est plutôt quand l’état laïque a été détruit par l’Occident que les communautés en sont revenus vers les religions ou ethnies. Un peu comme Tito, la Yougoslavie et la guerre qui a suivi dans les années 90 ?

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      • Larousse // 09.07.2017 à 18h34

        Dans votre sens. Oui pour la Yougoslavie, avec une Allemagne ambitieuse qui tente maintenant de mettre à genoux Belgrade, via l’UE. Attention danger !!!

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  • DocteurGroDois // 08.07.2017 à 08h54

    Pourquoi s’en prendre seulement au djihadisme sunnite? Il faut rééquilibrer un peu les choses.

    Par exemple le Hezbollah est un mouvement djihadiste chiite. Ils combattent efficacement AQ et l’EI en Syrie, mais il faut garder à l’esprit leur nature islamiste.
    Il faut aussi se souvenir que la France leur doit une série d’attentats meurtriers téléguidés par l’Iran (Drakkar, rue de Rennes, etc), et qu’ils pourraient recommencer au gré des conflits avec les ayatollahs.

    D’autre part, l’Iran a aussi formé des milices chiites Pakistanaises et Afghanes qui sont venues s’installer en Syrie avec leurs familles dans les endroit d’où les populations sunnites ont été chassées. Ça ne sera pas sans problème quand les combats vont cesser et que les gens voudront rentrer chez eux.

    La fin de partie sera très dure et complexe, et je ne suis pas sur que la France ait une stratégie distincte de celle des US, ou de stratégie tout court.

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    • Tepavac // 08.07.2017 à 10h07

      « Il faut aussi se souvenir que la France leur doit une série d’attentats meurtriers téléguidés par l’Iran (Drakkar »

      Il est bon de se souvenir, aussi, que la composition chimique de l’explosif est identique à celui utilisé lors du premier attentat du WTC.
      Que les auteurs étaient déjà originaires du Koweït et de L’AS.

      C’est juste une parenthèse

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      • Lysbeth Levy // 08.07.2017 à 11h05

        Non la France a perdu son sens de la diplomatie sous Fabius par exemple la France a fermée son ambassade a Damas ce qu’il l’a empêchée d’écouter les services syriens sur l’arrivée de terroristes , »les nôtres » en plus, qui ont agi ! On en avait déjà parlé a propos du ‘livre de Chesnot Malbrunot) il me semble http://tempsreel.nouvelobs.com/l-observateur-du-monde/20120305.OBS2941/syrie-l-opposition-interieure-il-ne-fallait-pas-fermer-l-ambassade-de-france.html Pourquoi avoir écouté Sarkozy puis Fabius alors que l’ambassade devrait être la première pierre de la diplomatie pour régler quelques problèmes « domestiques » et importants :https://www.marianne.net/monde/syrie-le-quai-d-orsay-et-les-renseignements-couteaux-tires Non la France est devenue en dessous de tout et surtout pas pour la paix mais pour servir de vassal aux Usa et c’est grand dommage.

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        • Darius // 09.07.2017 à 09h38

          En effet . Ce sont les USA le premier ennemi , après Daesh bien entendu , et l’islam d’une façon générale , il ne faut pas se faire d’illusion . En attendant , on devrait rejouer la carte perse . Les iraniens ne sont pas des arabes . Ils ont été islamisés pour leur plus grand malheur , mais cette greffe sautera , car elle va à l’encontre de la civilisation perse profonde ..

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    • Perret // 08.07.2017 à 10h09

      Drôles de djihadistes chiites dont les troupes rendent les honneurs aux symboles chrétiens et dont certaines unités sont composées de chrétiens ! Et pour ce qui concerne les attentats, celui de la rue de Rennes était lié au fait que nous avions escroqué l’Iran (du Shah) sur le montant de sa participation à Eurodif/Sofidif (1 milliard de $ au lieu de 250 millions) et que le nouveau pouvoir iranien a décidé de nous faire payer cher notre refus de rembourser. La dernière décision française d’apuration de ce dossier remonte à 2007, c’est tout proche et nous avons remboursé le trop perçu avec intérêts (plus d’un milliard de $).
      Enfin, le Drakkar (probablement lié aussi à Eurodif), c’est d’abord la grave erreur d’avoir installé nos troupes dans un bâtiment qui était miné (par ses occupants précédents, les services secrets syriens) sans déminer : le véhicule qui a sauté à l’entrée n’aurait pas eu la même efficacité si son explosion n’avait pas déclenché celle des charges placés dans le bâtiment par ses précédents occupants. C’est une faute de commandement.
      Cela n’excuse rien, mais redonne aux événements leur vraie place.

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      • DocteurGroDois // 08.07.2017 à 13h19

        @Perret & Laurent

        Les grands contrats qui font des morts, c’est presque une spécialité Française (Eurodif, Frégates de Taïwan, Karachi..).

        Ce que je veux dire c’est bien que je sois content qu’ils tuent no ennemis en Syrie, il ne faut pas se méprendre sur la nature du Hezbollah. Croire que c’est autre chose qu’un mouvement islamiste serait aussi naïf que de penser que les Frérots sont laïcs, ou qu’Al Nusrah sont des modérés.

        Ils sont beaucoup plus pragmatiques et disciplinés que leurs confrères sunnites, et ils n’ont pas grand chose contre les statues (à moins qu’un sein ou une zézette ne dépasse), mais ils n’ont renoncé que provisoirement à exiger la république islamique.

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    • Laurent // 08.07.2017 à 12h22

      @Docteur
      Oui la France a subit des attentats téléguidés par l’Iran sur son sol mais n’oublions pas qu’elle avait pris parti et pas juste en parole mais en livraison armes et avions pour l’Irak dans une guerre quasi existentielle pour la jeune république d’Iran.De plus les dettes dues au shah n’étaient pas payées aux imams. Bref différents dossiers très sensibles et très mal gérés diplomatiquement. Ce qui n’enlève bien sur rien à l’horreur des attentats (Drakkar, rur deRennes).

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  • Duracuir // 08.07.2017 à 08h55

    « il faut cesser d’être le caniche des USA ». Vaste programme….

    « Il faut renforcer l’UE », mais l’UE est le cheval de Troie des USA et l’UE compte 90% détats dont l’ADN diplomatique est la soumission la plus répugnante à la puissance dominante du moment.

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    • Frédéric // 08.07.2017 à 18h05

      Justement, si l’on se contente de ne choisir que l’épouvantail Daech comme ennemi, on fait ce qui est convenu par d’autres de manière absurde: Daech a choisi d’être l’ennemi des USA (en ne condamnant pas l’assassinat du journaliste James Foley en 2014), ce qui est absurde puisque il se condamne à perdre. Les USA ont choisi de répondre à la provocation, ce qui est absurde puisqu’ainsi ils deviennent les ennemis des ennemis de l’Iran. Et la France a choisi de suivre ces deux absurdités. C’est-à-dire que là où on était tranquille, on a provoqué des terroristes. C’est la seule raison que je vois qui justifie le fait qu’on aie maintenant un ennemi terrible, c’est de s’être déclarés son ennemi. Je me demande qui des trois acteurs ci-dessus est le plus idiot, et je me réponds: La France. Il est vrai qu’on est à la hauteur de ses ennemis.

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  • isidor ducasse // 08.07.2017 à 09h02

    Il y a ce qui est dit, et il y a les résultats:
    La sté Total a signé un méga contrat avec l’état Iranien pour exploiter un immense champ de gaz.
    Champ de gaz que l’Iran partage avec le Qatar.
    En lien une image de ce champ de gaz avec le tracé des pipelines.
    https://www.google.fr/search?q=champ+de+gaz+en+iran+qatar&client=firefox-b&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwiZ3YOfifnUAhXNERQKHeEACJsQ_AUIBygC&biw=1366&bih=651#imgrc=SJQwfAhFpsLXbM:
    Ce type de contrat a dû être négocié il y a longtemps. je pense que B.El Assad a du faire parti des négociations. En effet, les 2 pipelines passent par la Syrie et El Assad a été invité par Sarkozy le 14 juillet.
    Que c’est-il passé ensuite ?
    Quoiqu’il en soit il semblerait que comme d’habitude les affaires dominent la diplomatie, a part des mots la France n’intervient pas clairement en Syrie, sans doute ne veut-on pas froisser nos amis Iraniens, mais aussi russes puisque les milieux d’affaires Français entretiennent d’excellent rapport avec V poutine.
    https://fr.sputniknews.com/russie/201706031031673178-poutine-christophe-margerie/

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    • moshedayan // 08.07.2017 à 19h25

      Bien trop optimiste vous êtes !
      Certains hommes d’affaires. Oui ! Mais Croyez-vous que le groupe Lagardère (Europe 1…), les industriels de l’Armement français, les dirigeants d’Airbus qui voient les Russes (Poutine) tout faire pour relancer un moyen-courrier à 80% russe voire 100% et espèrent un long-courrier en s’associant avec Boeing… et bien d’autres… donc croyez-vous que ces hommes d’affaires français voient d’un bon oeil la Russie se développer. Non, à mon goût et depuis longtemps.
      Il suffit de regarder dans quel état est le développement de l’enseignement du russe en France ou de savoir que l’immense majorité des « spécialistes » de la Russie sont, comme à l’époque de l’URSS, recrutés pour leurs hostilités à la Russie (de Poutine ou d’un autre dès que la Russie va bien ou mieux) y compris chez des ex-Russes trop contents d’être à la table de leurs nouveaux maîtres (quelques uns d’ailleurs perdent leur nationalité russe)…

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  • RGT // 08.07.2017 à 09h05

    Si déjà la diplomatie française cessait de jouer la carte de la Françafrique ce serait un bienfait.

    Gendarme de l’Afrique, oui !!! Sauveur des peuples africains, non !!!

    Il suffit de se chercher les infos réelles sur le coup d’état contre Laurent Gbagbo (qui n’était certes pas un enfant de coeur) pour être convaincu de la nuisance de la politique africaine de la France.

    Sans parler de Kadhaffi.

    Tout pour Bolloré, Areva et les autres, et la misère pour les populations locales.

    Imaginez un seul instant qu’un pays étranger vienne en France pour décider du chef d’état qu’il aurait lui-même désigné.

    Oups, j’ai dit une bêtise, les chefs d’état français sont TOUJOURS choisis par les ploutocrates et le groupe Bilderberg, comme tous les dirigeants des « grandes démocraties » d’ailleurs.

    L’opinion des peuples n’a AUCUNE importance et si un gouvernant non choisi par l’oligarchie arrive à se hisser au sommet d’un état il est immédiatement taxé de dictateur infâme.

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  • Joanna // 08.07.2017 à 09h09

    D’accord avec Renaud Girard.

    Je ne suis vraiment pas macrophile (même pas du tout) mais on peut dire qu’avec E.M. on a a priori largement gagné par rapport à son prédécesseur. C’est même comme le jour et la nuit.
    Et parfois je me demande : et si progressivement E.M. n’en arriverait pas un jour, qui sait, à se mettre dans les traces de Charles de Gaulle ?
    Non c’était un rêve, je déconne …

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    • Chris // 08.07.2017 à 15h46

      Je n’ai pas voté pour l’européiste Macron.
      Pourtant, mon instinct me dit d’attendre et de juger sur pièce, du moins en politique internationale. Croisons les doigts…

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  • Lysbeth Levy // 08.07.2017 à 09h54

    En effet Renaud Girard a au moins le mérite de vouloir que la paix revienne contrairement ces journalistes néoconservateurs Frederic Encel, Nicole Bacharan lors du « C’est dans l’air » sur F5 il est même anti-interventionniste au nom des droits de l’homme :http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/06/13/31002-20140613ARTFIG00424-irak-on-n-impose-pas-la-democratie-a-coup-de-chasseurs-bombardiers.php Un petit point il dit que « c’est le sunnisme » qui nous fait la guerre, nous tue dans nos rues, mais que je sache c’est entièrement faux « nous faisons la guerre » a des pays pour contrôler leurs ressources au profit de nos Empires et non a une religion précise. Si on attaque l’Iran ont dira donc qu’on fait la guerre au shiisme ? Sinon dans les grandes lignes ce monsieur reste un diplomate qui rève trop de l’ancienne grandeur de la France en parlant du Mali ou d’autres pays que nous bombardons justement pour « leurs ressources ». Le colonialisme est encore dans l’air du temps et c »est la cause de toutes ces guerres depuis toujours, même après la « pseudo-décolonisation », la France et les autres pays occidentaux continuent le pillage.du continent africain…

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    • François Jéru // 08.07.2017 à 23h29

      Extrait […] »au profit de NOS Empires » […]
      N’auriez-vous pas frappé le clavier un peu trop vite ?

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  • some // 08.07.2017 à 11h44

    > Et c’est là justement que la France peut jouer un rôle en aidant la Russie à revenir dans la famille européenne…

    gné la famille européenne ? Cette bande de dégénérés congénitale qui se fait la guerre depuis plusieurs siècle, formente des pseudos alliances diplomatique pour faire régner la puissance de l’argent, ces nations qui ont dans leurs folklores des dictons, pas très glorieux, sur leurs voisins ? Qui voudrait revenir la dedans ? Croit il que l’on fait de la diplomatie avec les allemands parce qu’on les aime bien, ou parce que pas de bol, il sont limitrophe…

      +4

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  • Max // 08.07.2017 à 11h51

    Le nombre d’ambassades qu’un pays a dans le monde n’est pas en soit le meilleur critère pour évaluer sa puissance diplomatique.
    Les raisons des succès et des échecs sont de meilleurs indicateurs.
    On estime qu’il faut être fort sur quatre piliers pour être une puissance diplomatique majeure.
    1er Pilier industriel.
    2eme Pilier économique
    3eme pilier militaire.
    Les trois 1er piliers doivent vous permettre d’être un acteur incontournable et sont interdépendants.
    4eme pilier culturel qui est la conséquence des trois premiers piliers.
    Que ce soit dans ses aventures meurtrières en Afrique ou en Europe centrale pas certain que la France remplisse les critères à un bon niveau.
    Du temps du General De-Gaule la France bien que plus faible était une grande puissance diplomatique.
    L’actuel président Monsieur Macron ne pourra sans doute pas faire pire que Hollande et Sarkozy, le seul mal que je lui souhaite est de marcher dans les pas du General.

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  • Louis Robert // 08.07.2017 à 13h03

    « … je crois que ce que la France peut apporter en diplomatie… correspond à un vrai besoin international. Nous avons aujourd’hui un triangle stratégique Etats-Unis – Russie – Chine qui est fondamentalement instable. Il faudrait le remplacer par un carré stratégique Etats-Unis – Russie – Chine – France… »

    *

    Ce rêve d’un « carré stratégique » ne se matérialisera pas. La France, qui hélas semble l’ignorer, n’a aucunement l’envergure des membres dudit triangle (quel rôle pitoyable joué en Ukraine!). Même les États-Unis ont perdu leur « grandeur », comme l’a maintenant admis Trump lui-même devant le monde entier: le militaire ne suffit d’ailleurs plus à la préserver. Tant que comme Renaud Girard, le « gendarme de l’Afrique » refusera de reconnaître les conséquences catastrophiques de ses politiques à l’étranger et ses responsabilités pleines et entières en la matière, il deviendra chaque jour davantage marginal dans ce nouvel ordre mondial dont il ne mesure toujours pas l’ampleur.

    L’état d’urgence permanent est signe d’échec lamentable. On ne peut s’asseoir sur des baïonnettes.

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  • Raoul // 08.07.2017 à 13h34

    L’auteur dit des choses intelligentes, mais il fait preuve de bien peu d’empathie envers les populations victimes de nos manœuvres. Pas de repentance donc, mais il reconnaît que des « interventions occidentales inadaptées ont pu renforcer l’islamisme ».

    Voilà un bel euphémisme pour parler de la destruction de deux pays, l’Irak et la Libye, de la tentative de destruction d’un troisième, la Syrie et des opérations menées en Somalie et au Yémen. Avant notre intervention, la Libye était un pays riche, doté d’infrastructures modernes. Après notre « intervention inadaptée », le pays est ruiné, des milliers de gens ont été tués, les infrastructures ont été détruites, le pays est en proie à la division et les islamistes prospèrent.

    Et, non, ce n’est pas infantiliser les musulmans que de reconnaître que les pays occidentaux interviennent en permanence au Moyen-Orient. Et que ça ne date pas d’hier. Les syriens savent très bien, eux, qui se trouve derrière les islamistes ou les « rebelles modérés ».

    Je déteste cette bonne conscience qui permet de dédouaner notre pays de sa lourde responsabilité dans les malheurs de ces peuples.

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    • Tepavac // 09.07.2017 à 21h40

      Oui enfin vous semblez oublier qu’ il y a peu, le pays était médiatiquement gouverné par la bande à Bhl.

      Considérer une nation comme un bloc de pensee monolithique revient a nier non seulement le principe de libre-arbitre mais de surcroit l’existence des unicité que nous sommes.
      C’est nier l’existence même de ce blog.
      Pourtant je comprends vos sentiments sur la question.
      Cdlt

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  • Crapaud Rouge // 08.07.2017 à 15h49

    La France, « grande puissance diplomatique » ? Ce titre à lui seul fait vomir, je n’ai rien lu.
    – « La France accusée d’avoir réarmé les génocidaires rwandais » : http://blog.mondediplo.net/2017-06-30-La-France-accusee-d-avoir-rearme-les-genocidaires
    – « Une diplomatie ingénieuse mais perdante » : Sapir sur Macron : http://russeurope.hypotheses.org/6131
    – Sarkozy qui bombarde la Libye et en fait un « État failli ».
    – Hollande qui veut éliminer Assad et n’est pas foutu de vendre les Mistrals à la Russie.
    – Soutient inconditionnel à Israël. Hollande, invité privé de Netanyaou.
    – Capitulation sur les perturbateurs endocriniens.
    – L’euro : réussite diplomatique ?
    Et je ne parle pas des « bienfaits » du « gendarme de l’Afrique »…
    La France n’est qu’une petite puissance impérialiste, de plus en plus dans l’impasse.

      +14

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  • moshedayan // 08.07.2017 à 16h16

    « De plus, il n’y a pas besoin d’être une grande puissance pour faire des médiations efficaces. La Norvège, la Suède, la Suisse, le Qatar ou Oman sont ainsi des médiateurs efficaces. Si tous ces pays y arrivent, je ne vois pas pourquoi nous qui sommes plus peuplés et plus puissants, nous ne le pourrions pas.  » Constat vrai !
    Mais R. Girard prend ses désirs pour des réalités. Pourquoi ?
    La France est satellite de l’Allemagne -donc pas de levée des sanctions contre la Russie.
    La France est dans l’OTAN.
    La France obéit à l’Allemagne sur l’endettement et à l’euro.
    cqfd : rien ne changera.
    D’ailleurs, l’austérité de la politique de Macron maintiendra l’orbite satellite de l’Allemagne, avec un appauvrissement global de la France.
    Rien à attendre d’En Marche –
    ps.
    Aurore Berger, député EM = une Poutinophobe acharnée et sûrement russophobe -en tous cas nombreux mots méprisant la Russie ..

      +6

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  • David D // 08.07.2017 à 19h48

    Je trouve bizarre l’argument en attaque d’article: s’allier avec ceux qui ne nous attaquent pas contre ceux qui nous attaquent, et aussi quel impact peut avoir le discours d’une France (non pas neutre qui arbitre, mais) jouant un rôle de médiation et d’équilibre ? Mon enthousiasme pour un rapprochement avec la Russie et les novorossiens ou pour une révision des positions défendues en Syrie ne m’empêche pas de me sentir mal à l’aise avec la rhétorique de Renaud Girard. La France, seule grande armée de l’UE, ce n’est pas à mon sens une opportunité non plus, encore moins un marche-pied pour mettre la France à égalité avec les USA, la Chine et la Russie internationalement. L’UE détruit une France soumise aux USA et à l’Allemagne qui n’a pas d’aussi grande armée. La diplomatie française est discréditée pour longtemps. Pour la culture admirée par la Russie, l’avenir est dit dans le brevet 2017, notamment la frise en Histoire : Malheur aux pays d’incultes.

      +4

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  • François Jéru // 08.07.2017 à 22h26

    Etrange pour un journaliste

    « Autre exemple, c’est grâce au Sultanat d’Oman que les accords historiques de 2015 sur le nucléaire iranien ont pu être conclus entre l’Iran et les Etats-Unis. En 2007, j’avais proposé une médiation entre l’Iran et les Etats-Unis, médiation qui aurait été assurée par la France et qui reposait sur les mêmes principes que celles qui a finalement abouti en 2015… mais sans la France cette fois. En 2007, ma proposition avait été sabotée par un petit clan de diplomates français néo-conservateurs. »

      +6

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  • tchoo // 09.07.2017 à 09h48

    Très intéressant sur le plan de la rhétorique car il affirme certaines choses et démontre aussitôt le contraire:
    -renforcer L’UE et montrer le rôle de la Norvège expliqué parce que hors UE
    – souligner la force de la diplomatie française et déplorer l’alignement sur les USA……

      +2

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  • Alfred // 09.07.2017 à 11h31
  • Michel // 10.07.2017 à 01h50

    Donc selon Girard l’Occident n’a rien à se repprocher vis-à-vis du djihadisme?
    Je ne comprends pas car avec tous les conflits qu’il a couvert il a du en voir bizarreries :
    – les USA qui arment Al Qaida en Afghanistan
    – les occidentaux qui soutiennent les tchétchènes
    – les occidentaux qui soutiennent les rebelles modérés en Syrie
    En cherchant on doit pouvoir en trouver d’autres (Lybie?)

    En général je trouve que son discours ressemble à celui d’un politicien: il arrange son argumentation en omettant ce qui ne va pas dans son sens pour faire valoir son point de vue. Je trouve qu’il fait peu d’efforts pour être objectif.

      +0

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  • Nanker // 10.07.2017 à 13h54

    Deuzio cela conduit parfois à des pantalonnades imbéciles comme le bras de fer entre Paris et le Vatican autour de la nomination à Rome d’un ambassadeur ouvertement gay. Le Pape a protesté, Gros Piteux (alias Hollande 1er) s’est entêté… pour battre en retraite au bout de plusieurs mois de guéguerre diplomatique idiote avec le Vatican.

    Tertio (et c’est le plus important) avec ce lobby Gay au Quai il est facile de stigmatiser les pays où les droits des homos ne sont pas au niveau ce qu’ils sont en Occident. Des pays comme la Russie ou l’Iran qui (ô hasard!) sont aussi ciblés par le lobby néo-con du Quai.

    Conclusion : il faut nommer Renaud Girard et Richard Labévière à la tête de la diplomatie française… pour qu’ils nettoient ces écuries d’Augias.

      +1

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  • jessim // 11.07.2017 à 13h07

    Plusieurs affirmations qui m’ont fait tiqué :

     » L’islamisme n’est pas le produit de la politique occidentale « , ce n’est pas ce qu’ont dit Hillary Clinton et Donald Trump entre autres. Même si tout ne repose pas sur les occidentaux, ces derniers s’en sont allègrement servis la France en tête notamment en Syrie.

    « La France est aussi, qu’on le veuille ou non, « le gendarme de l’Afrique » », ben voyons, la France protège ses intérêts ce qui est légitime mais à quel prix ? ingérence manifeste, pauvreté monstrueuse et tutelle sur plusieurs pays à travers le Franc CFA.

    « il faut renforcer l’UE par la mise en place d’un protectionnisme européen » encore une utopie, pour qu’il y ait protectionnisme européen il faut convergence européenne, pour qu’il y ait convergence il faut des intérêts et un destin commun ce qui n’arrivera jamais car comme le dit Charles Gave « l’Europe n’est pas une nation mais une civilisation »

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