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3.mai.20153.5.2015 // Les Crises

« La Grèce doit sortir de l’euro », selon l’économiste Frédéric Lordon

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« La Grèce doit sortir de l’euro », selon l’économiste Frédéric Lordon

« Ce ne sera pas un pique-nique » , mais la Grèce n’a pas d’autre choix que de sortir de l’euro si elle veut rompre avec la politique d’austérité, soutient l’économiste Frédéric Lordon.

L’auteur de « La Malfaçon, monnaie européenne et souveraineté démocratique » était l’invité jeudi 2 avril du collectif Penser l’émancipation, aux côtés de Panagiotis Sotiris, philosophe et dirigeant du Front de la gauche anticapitaliste grec (Antarsya). Dans un exposé drôle et éloquent, il formule une vive critique de la gauche radicale, coupable selon lui d’aveuglement et d’obstination à croire qu’un autre euro est possible. L’euro est un système qui n’offre selon lui que 3 attitudes possibles : « le subir, le fuir ou le détruire ».

Voici la vidéo de son intervention :

Penser l’émancipation est un réseau d’universitaires et d’éditeurs créé pour « renouer avec l’utopie ».

Sur le sujet, voir aussi la vidéo du débat « Faut-il sortir de l’euro » organisé en mai 2014 par Attac autour de Frédéric Lordon, Thomas Coutrot, membre d’Attac France, et Athanase Contargyris, d’Attac Grèce.

Source : Erwan Manac’h, pour Politis, le 6 avril 2015.


Sortir de l’union européenne : pour un internationalisme réel et non imaginaire

Vu sur PCF Bassin

Leçons de Grèce à l’usage d’un internationalisme imaginaire (et en vue d’un internationalisme réel)

Le texte qui suit est une version à peine modifiée de l’intervention au débat organisé par le collectif Penser l’émancipation [1] à l’EHESS, le 2 avril, sur le thème « L’Etat, le capital, l’internationalisme. Leçons de Grèce », en présence de Panagiotis Sotiris, dirigeant d’Antarsya.

Cher Panagiotis, si tu n’étais pas déjà parfaitement au courant de ce qui se passe dans la vie politique française, tu pourrais, tel un Montesquieu contemporain, rentrer chez toi et écrire de nouvelles Lettres Persanes – ou tout simplement des Lettres Hellènes. Tu y raconterais une étrange contrée, la France, où, pour une large part de la gauche se disant radicale, vouloir sortir de l’euro c’est être un fasciste en puissance, réaffirmer le principe de souveraineté démocratique contre les institutions européennes qui nous en infligent le dernier degré de dépossession, c’est être le fourrier du Front National.

Misère du posturalisme

Tu témoignerais ainsi de l’apparition d’un nouveau courant de la gauche radicale, ou de la pensée internationaliste – laquelle, Dieu merci, ne s’y épuise pas – qu’on pourrait nommer le posturalisme. Comme son nom l’indique, le posturalisme a pour unique ressort la recherche des postures – avantageuses il va sans dire, et si possible bon marché, car le posturalisme est aussi régi par un robuste principe d’économie, et cherche la maximisation des bénéfices symboliques par la minimisation de l’effort intellectuel. Il s’ensuit que, de même que l’existentialisme était un humanisme, le posturalisme est un illettrisme – il ne sait pas lire : on peut lui mettre sous le nez autant qu’on veut des textes, des arguments, des mises au point, ça ne passe pas la barrière de la posture. Pour le coup no pasaran ! Mais ce ne sont pas les fascistes qui ne passent pas – avec de pareils opposants, ceux-là ont les meilleures chances de passer, et comme dans du beurre. Non, ce qui ne passe pas, c’est la moindre intelligence dialectique, et le moindre effort d’échapper à une désolante stéréotypie. En tout cas, mon cher Panagiotis, sache-le : tu es un fasciste. Tu veux la restauration de la souveraineté populaire ; constatant son impossibilité dans l’Union européenne, tu veux la sortie de l’euro : tu es un fasciste – je suis bien désolé, mais ici, en ce moment, c’est comme ça.

Évidemment, le problème épineux que tu poses à tous ces gens-là [2], c’est que tu n’es pas un fasciste… Tu plaides pour la souveraineté populaire grecque, tu parles de la sortie de l’euro, mais tu n’es pas un fasciste. Je peux maintenant t’avouer la raison un peu honteuse pour laquelle je suis vraiment content d’avoir ce débat ici avec toi : tu vas me servir de bouclier humain. Car il ferait beau voir que les pitres posturalistes viennent te dire à toi, toi qui arrives d’un pays en état de persécution économique, d’un pays humilié et mis en situation de crise humanitaire par notre belle Europe, que parce que tu veux en finir avec cela, parce que tu n’as pas la patience d’attendre qu’un autre euro soit possible, que l’Union européenne devienne progressiste et que les autres peuples européens enfin soulevés entrent dans les institutions bruxelloises, bref parce que tu n’as pas le goût d’attendre l’été à Noël, tu es un fasciste. Vraiment je voudrais les voir ces gens-là, ces professionnels du pharisaïsme, venir te dire en te regardant dans les yeux que vous êtes des fascistes, toi, Kouvelakis, Lapavitsas et tant d’autres.

Tu mesures ici le degré de dégradation du débat intellectuel à gauche en France où, pour contrer ce torrent de bêtise, et parfois d’ignominie, qui renvoie spontanément au fascisme toute évocation de souveraineté populaire, toute perspective de se soustraire à la construction européenne qui la fait périr, pour contrer tout cela donc, il n’y a plus que le recours à des boucliers humains… Faute que toute argumentation rationnelle soit permise, il ne reste plus que la solution de présenter des personnes. Des personnes dont il est une évidence incontestable qu’elles sont au dessus de tout soupçon. Autant te le dire, je ne me résous à ce procédé que la mort dans l’âme, avec vergogne, et accablement. Mais c’est qu’on ne sait plus quoi faire pour tirer cette partie-là de la gauche de son sommeil dogmatique, lui faire voir enfin ce qu’elle refuse de voir depuis tant d’années, et qu’il devrait maintenant lui être impossible de ne pas voir à la lumière des deux premiers mois de Syriza : non, un autre euro n’est pas possible. Si bien que les termes de l’alternative sont posés avec une rude clarté : ou bien sortir, pour enfin tenter de faire autre chose, prendre le risque d’essayer, car essayer, c’est cela le propre de la souveraineté démocratique ; ou bien continuer de crever à petit feu mais d’une mort en fait porteuse des pires renaissances qui soient : les renaissances fascistes, mais les vraies !, pas celles dont accusent les posturalistes pour mieux mettre en scène leur propre vertu – et c’est peu dire qu’en Grèce ces renaissances-là vous concernent de très près.

On se demande alors par quel comble de cécité dogmatique on pourrait vous faire le reproche de tout essayer – oui, unilatéralement, c’est-à-dire nationalement ! – pour vous soustraire à cette perspective mortifère. Et il faut vraiment avoir l’internationalisme sens dessus dessous pour s’acharner à préserver le fétiche d’une monnaie européenne au prix de la mort de toute possibilité de démocratie – on notera au passage cette cruelle ironie qu’une fraction d’un internationalisme se disant de gauche se voue désormais à la cause d’une monnaie… On savait que les passions aveugles pouvaient être au principe d’investissements aberrants, mais tout de même pas à ce point.

Les autocensures de Syriza

Ceci étant dit, et maintenant à propos de la situation en Grèce, on hésite à tomber trop rudement sur Tsipras et Varoufakis, dont on se sent spontanément solidaire en face de la brutalité ouverte, et même du désir d’humiliation, qui transpirent de l’Eurogroupe, pour qui le véritable enjeu est de faire un exemple, en faisant mordre la poussière à toute expérience de gauche un peu radicale. Mais enfin il y a des questions politiques que la sympathie ne peut tout de même pas empêcher de poser. Car, si l’on pouvait difficilement rester insensible à l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement vraiment de gauche en Europe depuis… on ne sait même plus dire combien de temps, on pouvait tout aussi bien, et non contradictoirement, dégriser par anticipation les attentes excessives, et avertir, avant même l’élection, de l’échec programmé d’une entreprise de renégociation qui, refusant par principe toute sortie de l’euro, s’est d’emblée privée de tout levier stratégique [3].

Il faudrait alors s’interroger longuement sur cette autocensure aberrante, dont on peut d’ailleurs tirer des interprétations, et partant des conclusions, assez différentes.

La première considère que la défaite en rase campagne de Tsipras était inscrite dans la trajectoire même de Syriza qui perdait de fait toute latitude politique à partir du moment où elle décidait d’emprunter sagement la voie parlementaire. Car, on le sait, c’est là un jeu dont la grammaire institutionnelle entame d’emblée toute possibilité de rupture véritable. Comment viser le succès électoral, qui plus est en milieu médiatique hostile, sans nécessairement sacrifier en radicalité, et sans devoir repiquer à quelque degré vers le centre – en l’occurrence il s’agissait de ratisser les gros bataillons du Pasok en débandade. Or, comme souvent, soit une trajectoire politique sélectionne les leaders qui lui sont le plus adéquats, soit elle refaçonne ses leaders en cours de route pour produire cette adéquation. En tout cas, en l’état actuel des choses, il semble évident – on serait presque tenté de dire : malheureusement – qu’il n’y avait pas le moindre cynisme manœuvrier dans l’esprit de Tsipras qui, réellement, voulait, et voudrait encore, et le maintien dans l’euro et la fin de l’austérité – c’est-à-dire un cercle carré.

Dans cette première interprétation donc, c’est la logique même du parlementarisme qui produit la réduction et l’autocensure – ce que la possible arrivée de Podemos au pouvoir en Espagne à l’automne prochain devrait donner l’occasion de revérifier. Dans ces conditions en tout cas, et presque tautologiquement, toute tentative d’échapper à cette normalisation suppose de contourner l’instance normalisatrice : contre la voie parlementaire donc, la voie insurrectionnelle.

La deuxième lecture possible est moins radicale. Elle part de l’idée d’un étagement des ambitions politiques. Le renversement du capitalisme est-il à l’ordre du jour ? Rien de moins certain… En attendant, n’y a-t-il vraiment rien de significatif qui puisse être fait ? Evidemment si. Quand bien même toujours dans le capitalisme, la sortie de l’état de persécution économique, c’est déjà quelque chose ! Or, vu de loin, on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’aurait pas fallu grand-chose pour que la trajectoire, même parlementaire, de Syriza soit assez différente. Par exemple : l’argument des sondages indiquant une préférence majoritaire pour le maintien dans l’euro n’est d’aucune valeur politique. Si la loi de Say est inepte en économie, en politique l’offre peut sinon faire complètement la demande, du moins contribuer assez largement à la façonner. En deux ans et demi, Syriza aurait pu engager son capital politique et symbolique pour installer la sortie de l’euro dans le paysage des options disponibles. Et surtout pour en faire une menace de dernier recours, dont la fermeté d’ailleurs aurait contribué, par effet rétrograde, à crédibiliser la position grecque dans toutes les étapes de la montée en tension avec les institutions européennes. Or si l’on en croit les récits qui en ont été faits, la négociation semble avoir vu la partie grecque redouter la sortie de l’euro bien plus que le camp d’en face ! – inutile de dire que, dans ces conditions, l’affaire était pliée avant même d’avoir commencé…

Impuissance de l’internationalisme imaginaire

L’est-elle définitivement ? Les trois mois qui nous séparent de la renégociation de juin pourraient-ils faire ce qui n’a pas été fait en deux ans et demi ? Tel est bien l’enjeu stratégique d’une fenêtre historique qui ne se rouvrira pas de sitôt – et ceci à moins qu’un accident financier intermédiaire d’ici juin, dont la probabilité va d’ailleurs croissant chaque jour, ne vienne décider d’une issue dont Tsipras n’aura pas voulu décider lui-même. En tout cas, si la gauche critique européenne, et surtout française, avait deux sous de pertinence, elle prendrait d’abord la mesure de l’abyssale erreur qui aura consisté à rêver pouvoir changer les institutions européennes de l’intérieur. Et puis elle en tirerait quelques leçons élémentaires.

Premièrement, ces institutions ne laissent que le choix d’être souffertes, ou détruites, ou quittées – et rien d’autre.

Deuxièmement, la tâche des trois mois qui viennent est idéologique : il s’agit de peser sur la courte majorité interne de Syriza pour l’amener à cette idée qu’elle n’évitera la défaite historique, totale, et définitive, qu’en préparant dès maintenant, politiquement et matériellement, la sortie de l’euro, c’est-à-dire la reprise en mains par le pays de son propre destin, en rejetant catégoriquement tout ce qui l’en dépossède.

Et, ce faisant, en devenant un exemple pour tous les autres peuples européens – car c’est cela le commencement de l’internationalisme réel, de l’internationalisme concret. Malheureusement, le jacquattalisme, cette doctrine qui pose que puisque les problèmes sont mondiaux, les solutions doivent l’être également, est un schème mental dont l’emprise s’étend bien au-delà des secteurs néolibéraux où il a d’abord été formé. La social-démocratie molle de l’impôt mondial, par exemple, en est une parfaite représentante. Mais tout autant, et pour le coup le paradoxe est plus cruel, une certaine forme d’internationalisme révolutionnaire qui condamne d’emblée toute tentative dans un seul pays, et préfère attendre l’arme au pied la synchronisation planétaire de toutes les révoltes avant d’envisager quoi que ce soit.

Au moins les grands libéraux, qui ont assez souvent l’intelligence du cynisme, doivent-ils bien rire quand ils ont réussi à faire avaler à quelques gogos sociaux-démocrates que pour résoudre les problèmes de la mondialisation, il suffit d’attendre la mondialisation des solutions. Jacques Attali nous annonce ainsi régulièrement l’avènement du gouvernement mondial qui viendra réguler les petits excès de la finance, du libre-échange, etc., un message sans doute plein d’espoir, mais dont l’implicite est tout de même qu’il faut nous faire à l’idée de l’avoir profond encore un moment.

Le cas de cet internationalisme révolutionnaire auquel je pense est plus grave : il a lui-même tamponné son propre passeport pour l’impuissance. Car quoique procédant d’intentions diamétralement opposées à celles du jacquattalisme princeps, là aussi il va falloir attendre un moment, si bien que l’un et l’autre, aussi antithétiques soient-ils par ailleurs, ont formellement en commun d’être de longues patiences de la convergence mondiale.

En réalité les actions révolutionnaires concrètes se moquent bien de ces présupposés dogmatiques. La plupart du temps, elles naissent sans avoir demandé l’autorisation ni des révolutionnaires professionnels ni des intellectuels internationalistes. Elles naissent localement, c’est-à-dire nationalement, et pour une raison toute simple, et entièrement pratique : sauf aux yeux des activistes polyglottes à plein temps, cette internationale étroite du capital culturel voyageur, le renversement d’un ordre institutionnel demande un intense travail de préparation du terrain et une densité d’interactions politiques – débats, réunions, rencontres, actions – qui, en pratique, ne se rencontrent que dans un cadre local, national – dont la première caractéristique est tout de même d’offrir une communauté linguistique, c’est-à-dire la communauté de débat politique la plus simplement accessible…

Pour un internationalisme réel

C’est en général le moment où de pénétrants esprits viennent expliquer que « le national n’étant pas international, la révolution va se trahir à s’enfermer derrière de hauts murs », etc. Il faudrait, par exemple, reprendre l’histoire de la Commune pour faire litière de ce genre d’imbécillités. Et je voudrais pour ce faire m’aider du livre passionnant de Kristin Ross [4], même s’il me semble montrer une Commune reconstruite qui n’est pas exactement la Commune réelle. Car la Commune n’est pas d’abord une insurrection internationaliste. Elle commence même comme un soulèvement en grande partie patriotique-national. Mais le propre de ce processus qu’est la Commune, c’est qu’il va modifier sa nature dans le cours même de son effectuation. En chemin, la Commune liquide la part patriotique de ses commencements pour devenir intégralement une révolution sociale à portée universelle. D’une certaine manière Kristin Ross se fait alors à elle-même sa meilleure objection au travers de son évocation d’Elisée Reclus, dont je crois qu’on pourrait faire un personnage représentatif : à l’origine partisan classique de la République classique, la République républicaine si l’on veut, Elisée Reclus est dégoûté par la trahison des républicains de cette farine et devient un militant de la République universelle — comme un témoignage en personne de la nature évolutive du processus auquel il participe.

Mais jusqu’où pouvait-elle aller, en pratique, cette République universelle ? Commencée sur une base nationale, et même locale, mais dépassant le localisme de ses origines, elle attire à elle, de toute l’Europe, des individus qui perçoivent distinctement que « Français » n’est pas la qualité pertinente pour se sentir concerné par ce qui est en train de se passer, et pour avoir envie de s’y joindre activement. Cependant, si la Commune, en son devenir, acquiert l’essence d’une insurrection internationaliste, en pratique elle ne l’est que marginalement au-dedans – et au dehors pas du tout. Elle reste une insurrection dans un seul pays. Elle s’est déclenchée dans un seul pays, et a lutté dans un seul pays – sans attendre ! il est vrai qu’à cette époque, l’internationalisme n’a pas encore pris sa forme et son impuissance dogmatiques.

Quelles seraient alors les coordonnées d’un internationalisme bien compris, d’un internationalisme qui serait moins rêvé que réel ? Par exemple celles-ci :

1. Tout ce qui vient décentrer les individus de leur particularisme national est bon à prendre. Dans ce « bon à prendre », le meilleur est à trouver dans les luttes d’émancipation anti-capitalistes et dans tout ce qui, oui, les intensifie par le tissage de leurs solidarités internationales.

2. Les soulèvements n’en naissent pas moins localement, dans des milieux nationaux, parce que ce sont les plus à mêmes de voir l’activité politique passer ses seuils de densité critique.

3. Il n’en est pas moins vrai qu’il n’est de révolution progressiste qu’à visée universelle, donc comme adresse à l’humanité générique, donc internationaliste par destination. Une telle adresse est par soi un appel à tous ceux qui s’y reconnaitront, sans égard pour leur appartenance nationale.

4. Mais dans quelle mesure cet appel sera-t-il entendu ? Combien de non-nationaux rejoindront-ils effectivement l’action révolutionnaire là où elle vient de naître ? C’est une question dont la réponse est largement indéterminée a priori. Mais enfin il serait prudent à son propos de ne pas trop se raconter d’histoires…

5. A défaut, combien d’autres pays emboîteront ils le pas à celui qui a montré la voie ? On ne sait pas davantage. On sait cependant qu’il y a peu de chance que le mûrissement des conjonctures nationales soit synchronisé.

6. Le pays qui s’est engagé en premier ferait-il alors mieux d’attendre la Grande Coordination Internationaliste ? A ce compte-là, il ne se produira jamais rien, nulle part. Heureusement, dans le pays où ça se passe, les gens s’en foutent. En réalité, ils ne se posent même pas la question.

Souveraineté et autoposition

Rendu en ce point la question du national et de l’internationalisme vient inévitablement se nouer à celle de la souveraineté. Et là encore au risque des mêmes réflexes sans réflexion, puisque le posturalisme tient beaucoup à établir, comme il se doit, que souveraineté = fascisme. Si c’est une entreprise sans espoir que d’expliquer aux esprits les plus bornés la profonde inanité de ce court-circuit – au regard même des idées qu’ils disent pourtant défendre ! –, la question est d’intérêt suffisamment général pour mériter d’y revenir. Et d’abord en rappelant que, dans son concept pur, la souveraineté n’est pas autre chose qu’un décider en commun. Poser que nous décidons en commun, c’est faire déclaration de notre être souverain, c’est donner une réalisation au principe de souveraineté – on se demande bien d’ailleurs quelle conception alternative de la politique on pourrait opposer à celle-là ; s’il s’en fait connaître une on aimerait vraiment en découvrir les termes…

En tout cas il faut partir de cette prémisse pour comprendre que, dans son concept, la question de la souveraineté n’est pas la question nationale – même si, à l’évidence, c’est aujourd’hui l’Etat-nation qui est la forme historique dominante de réalisation du principe.

Conceptuellement parlant donc, la question de la souveraineté n’est pas la question nationale, ou alors sous une redéfinition – mais tautologique – de la nation, précisément comme la communauté souveraine. Tautologie très productive en fait puisque elle nous conduit, entre autres, à une redéfinition contributive de la nation. Qu’est-ce que la nation dans ces nouvelles coordonnées ? C’est une collectivité régie, non par un principe d’appartenance substantielle, mais par un principe de participation – de participation à une forme de vie. Dans ces conditions, la souveraineté ne se définit pas par une identité collective pré-existante, mais par la position commune d’objectifs politiques. C’est cette affirmation de principes, qui est en soi affirmation d’une forme de vie, qui fait la communauté autour de soi, c’est-à-dire qui invite tous ceux qui s’y reconnaissent à la rejoindre – et à y contribuer : à y appartenir en y contribuant.

Mais il ne faut pas s’y tromper : ceci reconstituera un groupe fini. Et même un groupe fermé ! Fermé à tous ceux qui n’adhèrent pas à cette forme de vie. Un reportage récent sur la communauté Longo Maï [5] ramène une parole très caractéristique, et même hautement symptomatique : « ici, c’est pas pour tout le monde », déclare un membre de la communauté. On pourrait, on devrait même, s’étonner de ce qui ne peut être lu autrement que comme une parole d’exclusion. Mais, d’un certain point de vue, une parole d’exclusion légitime, relativement à l’affirmation de cette forme de vie. Qui se révèle ici, par soi, un principe de clôture, au moins relative.

On pourrait considérer également le Chiapas comme très représentatif de cette logique : le Chiapas est une nation. Mais une nation qui a dépassé l’indigénat des origines pour se porter au stade du pour-soi, une nation consciente et conscientisée par la position explicite – c’est-à-dire souveraine – de ses principes politiques, qui, en tant que tels, débordent les anciennes nations, les nations de l’en-soi, simplement consolidées dans et par l’imaginaire substantialiste des origines.

Rien de ceci, donc, n’abolit ni la nation, ni l’appartenance, mais en produit un profond remaniement. Un remaniement qui est un progrès en raison, puisqu’il exprime une plus grande conscience, un affranchissement des emprises passionnelles imaginaires, celles des passés mythiques et mythiquement reconstruits, à quoi va venir se substituer un supplément d’auto-position réfléchie. Non pas la nation substance : la nation politique.

Si donc on veut bien se donner la peine d’y réfléchir deux secondes, la souveraineté, c’est cela ! Évidemment les situations historiques réelles ne nous donnent jamais à voir les concepts sous leur forme pure – les concepts ne se donnent à voir que sous l’altération de leurs réalisations historiques concrètes. Au demeurant, le paysage de la souveraineté est toujours fragmenté et multiscalaire : il y a de la souveraineté partielle à toutes les échelles, et à des degrés variables. Le cas de la Grèce, sous ce rapport, est typique, et ceci d’autant plus que la destruction de l’État social a conduit à une multitude d’initiatives locales d’auto-réorganisation : cantines communes, jardins collectifs, dispensaires autogérés, etc. – la souveraineté, c’est aussi cela.

Mais ça n’est pas que cela… et ça ne peut pas l’être. Car il y aura nécessairement une composition de toutes les souverainetés locales et partielles en une totalité souveraine de rang supérieur, qui en l’occurrence s’appelle la Grèce. Sans doute la souveraineté grecque, comme celle de tous les autres pays en fait, reste-t-elle marquée par la forme nationale classique, avec tous ses reliquats d’imaginaire substantialiste. Mais l’épreuve de la crise en a aussi indiscutablement augmenté la teneur d’autoposition politique – le clair rejet de l’austérité européenne, c’est bien une affirmation positive de souveraineté !

Non pas la communauté substantielle

Décidément la Grèce d’aujourd’hui est un laboratoire. Un laboratoire de pratiques, mais aussi, du point de vue de l’analyse, une sorte de bain photographique, un révélateur qui éclaire les pensées, et surtout les impensés de la gauche radicale. Que nous montre en effet la Grèce – et ceci par-delà même toutes les probabilités d’échec du processus initialement rêvé par Syriza ? Quel spectacle la Grèce nous offre-t-elle qui devrait quand même donner un peu à penser aux militants de l’altereuropéisme et de l’internationalisme imaginaire ?

La Grèce nous montre d’abord que l’Union européenne a maintenant acquis la seconde nature d’une entité entièrement et irrémédiablement néolibérale, et qu’on ne lui fera passer cette seconde nature qu’en la faisant passer elle-même de vie à trépas – je redis les termes de l’alternative : la souffrir, la détruire, ou la fuir. En attendant, cette Union européenne, elle, est bien décidée à faire la peau à toute expérience qui la contredirait – terrible leçon de choses tout de même pour tous les naïfs qui rêvaient d’une transformation de l’euro de l’intérieur et par la force de la démocratie.

La Grèce nous montre cela, mais elle nous montre surtout autre chose. Elle nous montre un corps politique qui, de son propre mouvement, y va tout seul. Un corps politique, de son propre mouvement : c’est la souveraineté. Qui y va tout seul : en l’occurrence, et contrairement aux apparences, c’est l’internationalisme réel, puisqu’il est évident que ce qui se passe en Grèce a une portée largement extranationale : ce qui se passe en Grèce nous concerne, nous requiert, et devrait nous induire – c’est cela l’internationalisme concret.

Si donc la vraie gauche voulait un instant se défaire de ses fétiches intellectuels (dans le meilleur des cas) et de ses postures avantageuses (dans le pire), elle s’interrogerait elle-même sur cette bizarrerie qui l’a conduite à la célébration d’une forme d’internationalisme qui n’existe pas et à la détestation d’une souveraineté qui elle existe – et la concerne très directement : la souveraineté du « décider en commun », constitutive et institutrice d’une forme de vie, dont la définition, proprement politique, ne fait pas acception des nations présentes… et ceci quoique elle naîtra nécessairement des nations présentes, mais, plus encore, quoique elle ne fera pas autre chose que donner une nouvelle forme historique à la nation, non pas la forme de la communauté substantielle, mais la forme de l’autoposition consciente, c’est-à-dire la forme de la nation proprement politique, cette forme qui fraye péniblement ses voies dans l’histoire depuis maintenant deux siècles, la nation de la Convention, la nation de Robespierre si l’on veut, qui, ouverte à tous les vents, n’avait pourtant pas peur de s’appeler « nation », et n’en pas moins été un moment historique de l’émancipation. Encore un effort donc : un autre internationalisme est possible !

Source : Comité Valmy, pour Réveil Commununiste, le 9 avril 2015.

Notes

[1] Mes remerciements vont en particulier à Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio-Ewanjée-Epée pour l’organisation de ce débat. En vidéo ci-dessous :

[2] Il devrait être inutile de préciser que la controverse de l’internationalisme a en soi toute sa légitimité. C’est à certaines manières de la conduire qu’on pense ici. En toute rigueur, il faudrait citer et dire qui l’on vise. Mais on ne se résout pas à apporter quelque supplément publicitaire à des entreprises posturales qui pratiquent déjà essentiellement le vertuisme publicitaire. Et dont certaines n’attendent des polémiques que les bénéfices publicitaires.

[3] Voir « L’alternative de Syriza : passer sous la table ou la renverser », La Pompe à Phynance, Le Monde Diplomatique, 17 janvier 2015.

[4] Kristin Ross, L’imaginaire de la Commune, La Fabrique, 2015.

[5] Jade Lindgaard, « La ferme des radicaux », Mediapart, 26 février 2015.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

BA // 03.05.2015 à 10h36

Le gouvernement grec va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

Le gouvernement italien va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

Le gouvernement portugais va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

Le gouvernement espagnol va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

Le gouvernement français va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

Non.

Ça n’arrivera pas.

Depuis les « non » aux référendums français et néerlandais de 2005, les européistes ont compris la leçon. Depuis 2005, les européistes n’organisent plus jamais de référendum sur l’Europe car les européistes savent que les peuples répondront « non » à l’Europe.

Les référendums sur l’Europe, c’est terminé.

Depuis 2005, la construction européenne continue, mais sans les peuples.

Depuis 2005, la construction européenne continue, contre les peuples.

47 réactions et commentaires

  • Renaud // 03.05.2015 à 05h44

    Depuis le début de la crise grecque, pas mal de commentateurs on glissé cette chose qui paraît juste et se réaliser, Syriza, Tsipras, Varoufakis, même après les brillantes circonvolutions, certes très sensées, de Frédéric Lordon, les dirigeants grecs (s’ils dirigent quelques choses, tout comme les dirigeants des autres pays  »européens’) sont et  »restent » pro-européens. S’ils ne l’étaient plus et le disent, ils perdraient leurs succulentes prébendes.
    Il y a comme un spectre politique et idéologique qui ronge et attache tout ce ‘petit monde’ à l’  »Europe’ des usuriers’. L’  »Europe », cet avatar historique, fruit frelaté de 1917-18 et 1945. Pour reprendre des vieux termes et aller vite, l’international prolétarienne et l’international capitaliste représentent à elles deux, non pas une oposition, opposition vraiment trompeuse des générations durant, mais qui cache une -unité-. Une unité à côté de laquelle les états d’âme du peuple grec (qui serait, selon les sondages, à 80% pro-européen, masochiste?) les états d’ âme de Syriza, de Tsipras et de Varoufakis et consorts, ne sont que de la petite bière à côté. L’  »Europe » de Bruxelles est, sur le terrain, la négation des nations. Ces dernières ne s’appartiennent plus. Elles et sont devenues la propriété des plus gros actionnaires, certes en danger eux aussi mais pas de la mème façon que les peuples. Je l’ai dit souvent, les gouvernements sont devenus, avec leur consentement, les concierges et les gardiens d’immeubles-nations. Ces  »immeubles » sont à présent des alias des anciennes nations ayant perdu l’essentiel de leur souveraineté. Le syndic des plus gros actionnaires copropriétaires exige à présent une gouvernance (ce néologisme qui en dit long comme rôle de concierge) sécuritaire pour que les États maintiennent la paix sociale envers et contre tout et tous afins d’assurer la sécurité et la tranquilité des fortunes et des marchés. Je souhaite me tromper, mais chez les peuples (ce mot : peuples a-t-il encore un sens ?) le ressort semble cassé…

      +23

    Alerter
  • Jean-Paul B. // 03.05.2015 à 09h32

    Bonjour,
    aujourd’hui de plus en plus de monde comprend que les différents traités européens signés par nos gouvernants depuis le début, n’avaient pour seul objectif que de mettre en place un véritable carcan afin d’empêcher un gouvernement populaire d’appliquer une politique économique permettant de satisfaire les besoins essentiels des populations:
    – des services publics de qualité,
    – un système de santé gratuit,
    – un système éducation et d’instruction public gratuit et de qualité,
    – des mesures pour un environnement sain,
    – la souveraineté nationale et populaire,
    – le contrôle efficace des mouvements de capitaux,
    – une fiscalité juste et proportionnelle, etc.
    La question de la sortie (ou non) de l’Union Européenne doit maintenant faire l’objet d’un grand débat national avant référendum.

      +46

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    • Sam // 04.05.2015 à 17h11

      Personne ne sortira de l’Europe, l’Europe n’est pas un projet qui a capoté, le but était de lier ces pays Européens pour les faire tomber ensemble.

      Et comme beaucoup commence à le voir, aucun dirigeant aujourd’hui n’est pour une sortit de l’Europe, car quand on veut en sortir, on en sort, tout simplement.

      Tous ces gouvernements, qu’ils soient Grècque, Français, Espagnol ou Portugais, tous font leur boulot, faire croire au peuple qu’ils ont un réel pouvoir, alors que c’est totalement faux, ils sont à la tête d’un état parce qu’ils ont été choisit par ceux qui ont réellement le pouvoir, suffit de voir tout ceux qui viennent des banques privées ou encore ceux choisit directement par les Etats-Unis, les fameux young leader.

      Un complot c’est quelque chose de caché, mais là, tout est en évidence, il suffit de chercher juste un petit peu.

      « Pour mettre en place un gouvernement mondial, il est nécessaire de retirer des esprits leur individualisme, leur loyauté envers les traditions familiales, leur patriotisme national, et leurs dogmes religieux. »
      (George Brock Chisholm (1896-1971), ex-directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé)

      “En politique, rien n’arrive par accident. Si quelque chose se produit, vous pouvez parier que cela a été planifié de cette façon.”
      Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), 32e président américain

        +4

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    • Maurin // 04.05.2015 à 17h37

      une fiscalité juste et PROGRESSIVE!

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  • Louise // 03.05.2015 à 09h51

    Les afficionnados de Friedmann et Hayek ont fait de la Grèce leur laboratoire, comme ils le firent en son temps avec le Chili.
    Et aujourd’hui ce sont les adeptes de la sortie de l’Euro qui investissent sur ce pauvre pays pour mettre leur théorie en pratique, et montrer que c’est eux qui ont raison.
    Qu’on laisse les dirigeants de ce pays faire leur boulot et les Grecs décider de leur avenir pour une fois qu’un gouvernement leur laisse permet.

      +11

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    • Chris // 03.05.2015 à 15h19

      « Qu’on laisse les dirigeants de ce pays faire leur boulot et les Grecs décider de leur avenir pour une fois qu’un gouvernement leur laisse permet »
      Rien n’indique qu’ils aient ce choix !!!
      Le peuple grec comme le gouvernement du moment…

        +2

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  • BA // 03.05.2015 à 10h36

    Le gouvernement grec va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

    Le gouvernement italien va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

    Le gouvernement portugais va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

    Le gouvernement espagnol va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

    Le gouvernement français va-t-il organiser un référendum sur la sortie de l’Euro ?

    Non.

    Ça n’arrivera pas.

    Depuis les « non » aux référendums français et néerlandais de 2005, les européistes ont compris la leçon. Depuis 2005, les européistes n’organisent plus jamais de référendum sur l’Europe car les européistes savent que les peuples répondront « non » à l’Europe.

    Les référendums sur l’Europe, c’est terminé.

    Depuis 2005, la construction européenne continue, mais sans les peuples.

    Depuis 2005, la construction européenne continue, contre les peuples.

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    • P. Peterovich // 03.05.2015 à 15h14

      Le referendum sur la sortie de l’euro, c’est le monstre du Loch Ness. Tout le monde en parle, personne ne l’a vu, et pour cause : par hypothèse, il ne peut avoir lieu, car décider de poser la question, c’est entraîner de facto la sortie anticipée…

      Ce qui ne veut pas dire que la sortie de l’euro n’est pas possible, au contraire… Simplement, ce sera un acte du gouvernement, sous le contrôle de la représentation nationale…

        +3

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      • Alain C // 03.05.2015 à 16h52

        ça sera un acte des peuples,

        sans le contrôle des gouvernements

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  • Un naïf // 03.05.2015 à 10h43

    Lordon a oublié de parler de la France. Si sortir de l’€ est bon pour la Grèce, aucun doute que ça serait aussi bon pour nous… mais ce débat n’est pas encore d’actualité, nous attendrons que la situation devienne plus pourrie qu’elle ne l’est actuellement…

      +19

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    • boduos // 03.05.2015 à 23h50

      il envoie ,il envoie loin Frederic Lordon
      pas sur que si je commentais cela tel quel, je ne sois pas « moderater »

      en effet la gauche radicale est posturaliste lorsqu’elle defend que sortir de l’euro c’est du fachisme !

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  • TC // 03.05.2015 à 10h46

    Un exposé qui ne peut que frapper par la cohérence du propos sur la nature de la souveraineté. Lordon n’y va pas avec le dos de la cueillère avec les esprits mélenchonesques, il met le doigt là où ça fait mal.

    J’aimerais lire la réponse de Mélenchon, juste pour rire !

      +11

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    • Wilmotte Karim // 03.05.2015 à 11h20

      J’ai regardé une vidéo récemment (si je ne me trompe pas de vidéo) :https://www.youtube.com/watch?v=xXyl6XnFfIY

      « Faut-il faire sauter Bruxelles ? « , avec Ruffin, Todd et Généreux.

      Où il ressort que le FdG « va » mener une politique qui entrainera une sortie de l’Euro.

        +7

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  • Outis // 03.05.2015 à 10h46

    On aimerait connaître les détails de la dette grecque pour qu’on puisse se faire une idée de la situation réelle. A priori je pense que cette dette comprend:
    a) les montants réellement utilisés
    b) les intérêts contractuels
    c) les frais comptables, ceux-ci se décomposant
    — c1) en frais fictifs (frais que les créanciers prétendent avoir supportés)
    — c2) en frais réels (frais que les créanciers ont effectivement supportés).

    Si a) + c2) ont été remboursés, il n’y a aucun «défaut» de paiement.

    Cette sorte de décompte simple serait, p.ex., à faire depuis l’entrée de la
    Grèce dans cette UE.

      +3

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  • Mario // 03.05.2015 à 11h07

    Je suis pas d’accord avec l’analyse de Frédéric Lordon et de Jacques Sapir sur l’aspect tactique pour la Grèce.
    Je pense qu’il parle pour la France et les Français en parlant de la Grèce.

    Je suis d’accord avec eux, sur le fond mais ils oublient juste un petit détail …. !

    Sortir de l’Euro de manière Unilatérale serait pour la Grèce là maintenant une catastrophe pour les plus pauvres.
    C’est sur que ce sera pas un pique-nique comme le dit Lordon, et que après quelques mois, voir années, la Drachme se stabilisera sur une dévaluation de 30-40% par rapport à l’Euro.

    Mais il y a un mais … la nouvelle monnaie Grecque sera attaquée sans pitié, pour donner une leçon sans précédent. Ce sera un massacre , la dévaluation pour être de 50 à 80% les premières semaines.
    La Grèce importe 60% des produits de premières nécessités … Les prix vont explosés pour justement les personnes qui sont déjà dans une misère semblable à une fin de guerre.

    Alors couper le bras à quelqu’un qui est a l’agonie, n’est-ce pas le tuer d’une manière certaine.

    A mon avis, Tsipras essaye de gagner du temps. Il veut arriver a relancer l’économie Grec au plus vite sans sortir du port avec une coquille de noix en plein typhon.

    Il espère tenir sans doute, jusqu’à ce que le rapport de force change avec l’Europe en comptant sur la victoire de Podemos Espagne.

    Sapir a commencé à l’admettre, il a parlé d’un fond de stabilisation de la Drachme géré par les Russes (sur BFM ), mais cela reste très hypothétique.

    Je vous recommande ce débat sur la Grèce dont Stelios Kouloglou, un Euro-député de Syriza, qui répète ce que je vient de dire. Il y a aussi Olivier Delorme que je vous recommande pour sa connaissance de la Grèce.
    http://www.dailymotion.com/video/x2is03j_le-parti-syriza-peut-il-parvenir-a-changer-la-donne-europeenne_news
    Salutations

      +6

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    • orion // 03.05.2015 à 14h27

      « Sapir a commencé à l’admettre, il a parlé d’un fond de stabilisation de la Drachme géré par les Russes »
      en effet vu les circonvolutions du gouvernement grec il est trés possible que ce dernier attende
      une réponse de la russie pour claquer la porte de l’UE , ce qui dénoterait un grand sens
      de ses responsabilités , mais en ont ils une réelle volonté ?

        +1

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      • Chris // 03.05.2015 à 15h32

        Tsipras a refusé l’offre Gazprom. Un geste qui ne plaide pas en faveur d’un recours à l’aide russe. Poutine n’a pas pour habitude de repasser le même plat, à moins d’une connivence entre les deux hommes pour travailler l’adversaire, l’UE, au corps, mais j’en doute.

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        • Grognard // 03.05.2015 à 19h54

          Il peut le faire mais plus au même prix.

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          • Andrea // 03.05.2015 à 22h24

            Je pense que Putin comprend très bien que Tsirpas n’a pa pu, vu l’attaque récente de l’EU contre Gazprom. (Tout cela était un peu maladroit..) Putin peut refaire une offre similaire le temps venu, et si possible il le fera certainement, et pas au rabais.

              +1

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        • boduos // 03.05.2015 à 23h53

          @chris
          j’espère qu’il y a connivence et jeu de rôle .

          sinon oui c’est à désespérer Billancourt

            +0

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    • Papagateau // 03.05.2015 à 17h47

      La Grèce n’a plus de déficit primaire (avant paiement des dettes), par conséquent elle peut acheter et vendre comptant en reniant totalement sa dette à 100% (défaut total).
      Dans quelle monnaie ?
      – Dans n’importe laquelle, tant qu’elle est autorisée à une société d’import-export (compte en devise).
      Et la spéculation internationale ?
      – et pourquoi la nouvelle drachme serait-elle une monnaie convertible ?

        +0

      Alerter
      • Papagateau // 03.05.2015 à 18h23

        Note sur les monnaies inconvertibles qui sont en réalité convertibles à la condition que les marchandises importés/exportées soient à leurs vrais prix… Et que la douane ait gardé trace de tout ça.
        Les conséquences, c’est :
        – qu’il y a inconvertibilité … des billets (sauf quota pour voyage privé).
        – et interdiction de la spéculation (car absence de marchandise).

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  • georges dubuis // 03.05.2015 à 11h12

    « Le cas de cet internationalisme révolutionnaire auquel je pense est plus grave : il a lui-même tamponné son propre passeport pour l’impuissance. »
    AH ! cette phrase me ravit, même si elle reste lettre morte pour les concernés condamnés, le vraisemblable fait toujours des ravages. C’est comme la notoriété, il est connu parce qu’il est bien connu, name dropping, maladie des sociétés anonymes.

    PS: je traduis un excellent article pour les crises en ce moment, http://pad.les-crises.fr/p/326
    dont voici une des phrases.

    Well, sometimes people read a book that opens their eyes. I think the whole secret, particularly as you get older… Trotsky I think wrote that after some age, I think he said 39 or 45, all we do is document our prejudices. And there’s some truth to that, obviously. But one of the ways that you avoid becoming dogmatic about your own published views is to keep looking for things that challenge what you think. You try to filter them through whatever intellectual apparatus you’ve been using for, in my case, 40 years.

    Et bien quelque fois les gens lisent un livre qui leurs ouvre les yeux. Je pense que le grand secret, particulièrement quand vous vieillissez… Trotsky je pense l’a décrit d’un certain âge, je pense qu’il parlait de 39 ou 45 ans, que tout ce que nous faisons est de documenter nos préjugés. Et il y a quelques vérités en cela, c’est évident. Mais une des façons d’éviter de devenir dogmatique sur vos propres vues exprimées c’est de garder un œil sur les choses qui contredisent ce que vous pensez. Vous essayez de les filtrer à travers n’importe quel dispositif intellectuel que vous aviez utilisé, dans mon cas, pendant 40 années.
    Corrigé la traduction éventuellement, mais l’esprit y est.

      +2

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    • Prométhée Enchaîné // 03.05.2015 à 19h42

      Quand on voit la difficulté qu’ont les scientifiques à saisir le réel, sur des objets simplifiés à outrance, je suis toujours étonné de voir à quel point on peut se cramponner à nos certitudes sur des sujets, d’une complexité affolante, impliquant de nombreux acteurs aux motivations sur lesquelles l’information nous fait défaut (la stratégie exige la discrétion), sans parler des limites de nos connaissances sur la psychologie et de bien d’autres choses.

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  • placide_PRCF // 03.05.2015 à 11h29

    Le 30 mai est organisé à Paris à l’appel d’organisations des rassemblements des Assises du Communismes pour les 10 ans du 29 mai 2005, de notre non bafoué, un manifestation pour la sortie de l’UE, de l’euro de l’OTAN.

    La preuve que les choses bougent en france. Après le PRCF qui démontre depuis plus de 10 ans qu’il n’y aura pas de politique pour le peuple par le peuple sans sortir de l’UE, c’est de très nombreux intelectuels qui défendent ouvertement cette idée. Tous ensemble, on peut agir et faire front pour la démocratie

      +7

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    • georges dubuis // 03.05.2015 à 12h07

      Ceci est une publicité, oh que non les choses ne bougent pas mais la chosification s’accélère, c’est précisément pour çà que les gens vont devoir sortir de leurs trous avec où sans intellectuels et devoir se parler…….de la maison France de toutes les manières.
      La manif pour tous, çà ne se commande pas et la Kommandantur a été désagréablement surprise de la réaction à sa propagande de non sens.

        +6

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  • Alae // 03.05.2015 à 12h25

    « Tu mesures ici le degré de dégradation du débat intellectuel à gauche en France où, pour contrer ce torrent de bêtise, et parfois d’ignominie, qui renvoie spontanément au fascisme toute évocation de souveraineté populaire… »
    Cela s’est fait par glissements sémantiques ordonnés, planifiés dans des think tanks au service du capital (ce n’est pas du complotisme, c’est Michéa qui le souligne). Le mot « démocratie » en est venu à signifier « libre échange », le mot « populisme » a été réduit à « nazisme » alors qu’il n’a qu’un faible rapport avec ce dernier, et le mot « démagogie » (qui en fait, définit ce qu’on appelle aujourd’hui « populisme » et qui lui, se rapporte tout autant au nazisme qu’au discours politique majoritaire actuel) a disparu du discours politique.

    « Ceci étant dit, et maintenant à propos de la situation en Grèce, on hésite à tomber trop rudement sur Tsipras et Varoufakis, dont on se sent spontanément solidaire en face de la brutalité ouverte, et même du désir d’humiliation, qui transpirent de l’Eurogroupe… »
    Nous avons, sur ce site même, un article de Naked Capitalism en cours de traduction qui parle ouvertement de sadisme de la part de l’Eurogroupe. Quelque part dans le foisonnement de ses écrits (il faut que je retrouve où), Marx parle du faux sentiment d’estime de soi que le capitaliste se procure en exerçant un pouvoir sur les autres et en l’humiliant. En d’autres termes, Karl Marx parlait déjà de sadisme.
    Logique : le capitaliste/libéral a éliminé toutes les valeurs humaines qui, en lui, peuvent se mettre en travers du fric. A force de relativisme, de froideur et de calcul, il se retrouve dans le vide, d’où une baisse de l’estime de soi qu’il compense d’une part par un sentimentalisme niaiseux et surtout, en exerçant une domination sur les autres. Ce sont les seules façons qui lui reste de se sentir vivant.
    Et ça en fait un sadique, une personnalité malade. Syriza ne peut rien attendre de ces personnages.

    Notons qu’en France, le charlisme regroupe les deux (sentimentalisme mielleux droit-de-l’hommiste, grands élans sur « la république » et la « liberté d’expression » couplé à du sadisme envers les musulmans tout autant qu’envers le peuple en général, qui va subir nolens volens une surveillance de masse après avoir carrément vu des enfants se faire accuser « d’apologie du terrorisme » et se retrouver devant des juges !).

    « ce que la possible arrivée de Podemos au pouvoir en Espagne à l’automne prochain devrait donner l’occasion de revérifier. »
    Malheureusement, il semble que nous ne vérifierons rien de tel. Précisément à cause des non-résultats de Syriza, Podemos est retombé à la quatrième place des sondages (14, 1%). Loin derrière le PP (29%) .

    Pour finir, la gauche actuelle française souffre d’un mal profond : elle rallie aujourd’hui des gens qui, plus que changer les choses, veulent se sentir « gentils » et du « bon côté ». Faits-leur peur en les traitant de « méchants » à l’aide de l’arsenal sémantique des think tanks (puisez à volonté dans l’acronyme sixhirb, qui fournit tous les stéréotypes nécessaires à une diabolisation efficace : sexiste/intolérant/xénophobe/homophobe/islamophobe/raciste/bigot) et vous les faites rentrer dans le rang fissa. Les banquiers peuvent dormir tranquilles, pas question de révolution avec ceux-là.

      +13

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  • Melissa // 03.05.2015 à 12h36

    placide_PRCF,

    Si le PRCF veut, comme vous le dites,sortir de l’UE de l’euro et de l’OTAN, parce qu’il a compris qu’il ne peut y avoir de politique nationale et donc,de démocratie (aussi perfectible qu’elle soit…) dans ce pays, tant qu’on est dans le cadre actuel,… pouvez vous nous renseigner sur ce qui le différencie de l’UPR qui se veut et qui est un rassemblement de citoyens hors clivages pour parvenir à la même chose ?
    SI RIEN NE DIFFÉRENCIE CES DEUX PROGRAMMES, POURQUOI NE PAS ADHÉRER À L’UPR QUI NE VOUS OBLIGERA JAMAIS À QUITER LE PARTI OÙ VOUS AVEZ VOS AFFINITÉS ?

    Une fois sortis de l’UE, l’UPR sera dissoute et si François Asselineau veut ensuite créer un parti politique particulier, cela n’aura absolument rien à voir avec la démarche actuelle de l’UPR, si ce n’est que grâce à son combat et à priori, au votre, il obtiendra enfin le droit de proposer et d’être entendu, comme le PRCF, le M’PEP et tant d’autres…Chaque Français pourra de nouveau choisir librement et rien ne me pousse à croire que je suivrai François Asselineau !…

    Merci

      +11

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  • Sébastien // 03.05.2015 à 15h49

    Frédéric Lordon, avec son intervention, résume bien la schizophrénie de la gauche extrême qui essaie de se se sortir de ses contradictions, trahisons, lâchetés et bêtises.
    Car disons-le tout net, et je le sens dans sa façon d’aborder le sujet, il reprend quasi mot pour mot, un discours….d’extrême-droite. Et ça le gêne le bougre, d’où l’humour pour essayer de passer entres les balles.
    L’extrême-gauche (j’aime bien réutiliser ces poncifs dans lesquels certains aiment se vautrer) est dans une impasse. Lordon le sait et tente désespérément de renverser la vapeur. Mais comment ne pas finir par tomber de l’autre côté? Grave dilemme qui doit donner des sueurs froides les nuits de pleine lune, terrain propice aux loups-garous et autres bêtes immondes (oh, qu’est-ce qu’on se marre!).
    Comment reprendre un discours sans admettre que c’est l’ennemi de toujours qui avait raison? La quadrature du cercle en somme. La stratégie d’attaque de l’UPR contre le FN en est l’exemple le plus flagrant. Passer une énorme partie de son énergie à tirer à boulets rouges sur le trou noir nationaliste afin de ne pas être aspiré par son irrésistible énergie afin de convaincre tous ceux qui subissent le lavage de cerveau mitterandien depuis 30 ans de la mascarade. Voilà un défi de l’extrême plus puissant que le saut en parachute sans parachute! La politique est un sport dit-on. Nous y voilà.
    Une gauche totalement écartelée, rejetée par la population, sans plus aucun crédibilité, sauf celle de quelques esprits libres, libres jusqu’à un certain point.
    Car la gauche est un cocon tellement confortable qu’on n’a pas envie d’en sortir. Les limites de l’esprit et de la pensée de Lordon et d’ autres butent sur cet écueil. Beaucoup citent le CNR comme exemple, mais en réalité aucun n’est prêt à le pratiquer. Aucun n’a envie de de discuter avec son ennemi, de faire le premier pas. Non, c’est tellement pratique de rester dans des combats binaires, de jeter anathèmes et fatwas selon la clientèle, de rejeter et d’exclure en passant sous temps en discours d’ « ouverture à l’autre ». Belle foutaise. Personne n’a envie de se sacrifier car tous vivent du système qu’ils prétendent combattre.
    Malheureusement, tant que Lordon et cie continuera d’employer le langage et les concepts de ses « ennemis », la situation restera bloquée. Tant qu’il ne se débarrassera pas de ces concepts fumeux de droite, de gauche, d’extrémistes qui sont de la pure manipulation (la gauche ou la droite du mondialisme? l’extrémisme de qui? de Macron et de Valls?), il continuera d’être inopérant, et accessoirement de faire « le jeu du FN » (c’est un complot je parie, encore la sémantique foireuse des journalopes) en envoyant toutes les troupes éveillées de l’autre côté, car elles auront compris que la gauche est une impasse murée surveillée par les miradors de la pensée unique. Pour le coup; c’est Lordon qui fait le « jeu du FN ». Ce serait bien de comprendre pourquoi et de sortir du déni de réalité. Les grands hommes sont ceux qui avaient compris les mouvements de l’Histoire et acceptaient de se laissait porter par elle en sachant naviguer plutôt que de tenter stupidement de naviguer à contre-sens. C’est peine perdue.

      +15

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    • Melissa // 03.05.2015 à 17h47

      Concernant l’UPR, je suis d’accord avec vous…Un parti qui se veut un parti de rassemblement,… »hors clivages », qui plus est…, devrait consacrer une majeure partie de son énergie à rassembler. Au lieu de cela, l’UPR s’est fait une réputation de mauvais coucheur.
      Pour qui François Asselineau appellerait-t’il à voter au deuxième tour de 2017 si le FN était en position favorable face à la droite ou à la gauche ?
      Une coalition autour de l’idée d’une sortie légale de l’UE pourrait être suffisante pour aider le FN à crever son plafond de verre tout en l’obligeant à négocier sur « le jour d’après »…

      Après tout, un autre Charles, Mauras, celui-ci, n’était-il pas, lui aussi, bien plus Français que les traîtres de l’UMPS dont voici encore un des nouveaux forfaits ?…

      http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2015/05/03/l-armee-remplace-ses-4×4-peugeot-fabriques-a-sochaux-par-des-ford-made-in-usa

        +1

      Alerter
    • Crapaud Rouge // 03.05.2015 à 23h06

      Sébastien, qui voulez-vous impressionner avec votre discours dithyrambesque sur la gauche ? La gauche est morte, c’est pas vous qui allez nous en convaincre, et surtout pas avec vos leçons de café du commerce.

        +3

      Alerter
      • Sébastien // 04.05.2015 à 03h27

        Réaction bizarre.
        Vous pouvez m’expliquez qui je voudrais impressionner? Je ne pense pas avoir la moindre capacité d’impressionner qui que se soit.
        Un discours dithyranmbesque? Ah zut, c’était pas mon but. Ou alors je n’ai pas le même dictionnaire que vous.
        La gauche est morte? Son cadavre bouge encore trop et reste très encombrant en tous cas.
        Des leçons? A qui? On n’est pas là pour essayer de contribuer à faire avancer le schmilblick?Qu’est-ce que vous avez contre le café du commerce? on y entendait nombre de discours bien plus censé que les donneurs de leçons qui pullulent ici et là.
        Bref, je ne vois pas très bien où vous voulez en venir. Mais si vous êtes en capacité de m’éclairer, je vous en serais reconnaissant.
        Tiens, puisque je suis souvent taquin, je pourrais répliquer que la bave du crapeau n’atteint pas la blanche colombe, bien que cette phrase fasse un peu prétentieuse et que vous pourriez en prendre ombrage.

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        • georges dubuis // 04.05.2015 à 11h48

          sebastien, oui bizarre….mais
          Je sais queeeee Mr Crapaud a une dette envers la gauche, question de naturalisation et il croit qu’elle est éteinte; J’en connais un autre, un ex fervent fan de Ségo qui est séquestré chez lui avec une princesse de 20 ans, il en a 59, la honte totale et il la porte à vie, c’est sa 2eme expérience et ce n’est pas un cassoc, c’est un ingénieur en automatisme. La gôche c’est aussi une assurance d’avoir trouvé plus misérable que soi, pense t il, et de se sauver, c’est un sacré complexe, il n’y a pas besoin d’aller chercher des théories, il y a tout simplement des pratiques très terre à terre et atterrantes.
          Ceci expliquant cela.

            +0

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  • Un naïf // 03.05.2015 à 19h19

    Après avoir accepté de s’expliquer hors du cadre officiel devant la commission d’enquête du parlement irlandais sur les causes de la crise, Jean-Claude Trichet a nié toute responsabilité de la BCE dans la crise irlandaise. Sans convaincre.

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/irlande-la-tentative-de-justifcation-de-jean-claude-trichet-devant-les-parlementaires-473337.html

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  • Alain Hache // 03.05.2015 à 20h26

    Lordon est un garçon brillant, mais il est prisonnier d’un certain nombre de contradictions dont il cherche à sortir mais avec difficultés.Il est dans la même posture que certains hommes de gauche des années Trente, ce qui les a mené très loin (ex.Henri de Man).

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  • jeandepannonie // 03.05.2015 à 21h12

    Lordon est décidément un garçon extrêmement brillant.
    Donc une vision au dessus des soupiraux qui nous servent habituellement d’ouverture pour sortir de la cave.

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  • theuric // 03.05.2015 à 22h37

    Vu que nous avons affaire, en Europe, à un double blocage institutionnel et dogmatique, il n’est d’autre solution que d’attendre que le système économique mondialisé s’effondre.
    Ce qui est dores et déjà en train de se produire.
    Mais cette attente ne doit pas se faire en se tournant les pouces mais en se préparant à une échéance qui, si nous suivons l’évolution de l’économie-monde, ne fait que se rapprocher.
    Contrairement à ce que certains commentateurs semblent convenir, d’autant plus au travers de leurs discours, la population et les élites intellectuelles, dont Monsieur Lordon fait parti, tout comme Monsieur Berruyer, la société française, donc, se radicalise.
    La radicalité se place toujours sur une échelle variante suivant chacun d’entre-nous, les moments et les interventions, c’est un processus normal jusqu’à ce que l’événement ne vienne cristalliser celui-ci en lui donnant un formalisme plus progressif.
    Revenons à cette ruine universelle dedans laquelle nous sommes, parce que, en vrai, nous y sommes entrés depuis au moins un an, date des premières baisses du prix des matières premières et de l’énergie (ne faites pas attention aux petites remontés dues, pour l’essentiel, à de petits et brefs regains d’activité).
    Si, en cela, j’ai raison, alors nous devrions voir les rayons de nos grands-magasins commencer à se vider de leurs marchandises, les exportateurs et transporteurs commençant à flancher.
    Cela parce que, contrairement aux crises précédentes, nous n’avons pas affaire à un crash bancaire, monétaire ou boursier, mais à un crash industriel, ce ne sera qu’ensuite, quand l’économie internationale réelle sera parvenue à un niveau de désagrégation que je ne peux évaluer, que les plus que multiples bulles spéculatives, essentiellement basées sur le crédit et les monnaies surproduites, exploseront, d’autant plus rapidement que l’économie réelle sera détruite.
    C’est en cela qu’une préparation en amont est indispensable, la rapidité de cette explosion de l’immense sphère spéculative sera inouïe.

    Quand au F.N., les récents événements montrent dorénavant à tous qu’il fait, quoi qu’il puisse en dire, parti de cet ensemble politique dit de gouvernement.

    En ce qu’il en est du Front de Gauche, il n’a plus que deux possibilités, soit il se radicalise, soit il disparaît.

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    • theuric // 03.05.2015 à 22h46

      Pour revenir sur le F.N., si la gauche radicale ne profite pas de l’aubaine qui leur est offerte, comme l’invitation faite par l’empire U.S. à sa présidente ou les divers scandales qui traversent son parti politique, comment peut-on leur donner toute notre confiance?
      « La politique c’est comme l’andouillette, il faut que ça sente la merde, mais pas trop » disait un représentant de la IV° république, me semble-t-il.
      Tapez-lui dessus encore et encore, la politique n’est pas un truc de bisou-nourse.

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    • georges dubuis // 04.05.2015 à 22h31

      Mon cher Theuric cet effondrement est clairement là MAIS ceux qui sont à sa tête ne peuvent que penser à créer quelques guerres autant intérieur qu’extérieur,c’est la seule solution finale pour repartir à zéro. Nous vivons ce Moment où tout peut basculer. La guerre c’est l’économie par d’autres moyens.
      Rappelez vous Charlot vitrier et le gosse, devant lui, qui casse les vitres, un jeu d’enfant cette économie.Les 24 rafales Qataris font aussi partis des joujoux pour enfants gâtés.
      PS au delà de popa et des femens, le discours de Marine était très cohérent sur la politique étrange voire étrangère de la France, elle a glissé 2 BHL dans le bastringue libyen et ukrainien, quand même. Et puis le fait qu’elle soit aller à New York est amusant, oui c’est une femme qui compte, comme encore la France que les autres défoncent tout en disant qu’il l’aime.
      Le FDG, lui, est condamné à vouloir sortir de l’euro, son discours anti caca ne fonctionne plus.

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  • Crapaud Rouge // 03.05.2015 à 23h13

    L’euro ne tient plus que par la peur des conséquences de son éclatement : Serge Halimi vient de l’écrire dans le Diplo, et je suis tout à fait d’accord. Cette peur explique énormément de choses, en particulier ces interminables négociations entre la Grèce et les instances européennes. Tant qu’aucun des camps n’osera commettre cet impensable auquel tout le monde pense, il ne se passera rien.

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  • Alae // 04.05.2015 à 00h28

    Non seulement Lordon est brillant, mais c’est un des très, très rares Français réellement de gauche (non, Mélenchon n’en est pas un autre).
    L’ennui, c’est que l’internationalisme cher aux communistes d’antan a été récupéré et transformé en « mondialisme » ultra-libéral par leurs ennemis jurés, les capitalistes. Pour retrouver une pensée de gauche pertinente, il va donc bien falloir se résigner à lâcher des concepts trop faciles à dévoyer, dont cet internationalisme communiste qui correspondait à une époque où, tout en préservant les aspirations patriotiques des peuples (et au passage leur souveraineté), les communistes voulaient exporter la révolution prolétarienne et non des iPhones.

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    • lon // 04.05.2015 à 18h30

      « l’internationalisme cher aux communistes d’antan » n’a pas été récupéré par les méchants capitalistes , il était le pendant exact de l’internationalisme du capital , et le grand tournant de la révolution russe de 17 a été le repli sur  » le socialisme dans un seul pays » du père Staline en 24, pas que Staline ait été particulièrement pervers et borné n’en déplaise aux trotskystes, mais y avait pas d’autre solution, l’Allemagne n’avait pas basculé ( la grande occasion manquée ) et c’était le cordon sanitaire autour de la Russie .

      Il est dommage qu’on se rabatte sur des notions de souveraineté nationale, Michea / Lordon ou pas , parce qu’à mon avis ça va pas suffire ou ça va pas le faire comme on dit aujourd’hui .

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  • Michel Ickx // 04.05.2015 à 11h13

    Je suis d’accord avec ces intervenants qui nous rappellent qu’une autre possibilité, au cas où Tsiripas et les autres Podemos fracasseraient, est parfaitement envisageable: relisez le Cygne Noir de Nassim Taleb.

    Le système peut s’effondrer de lui-même à partir d’un menu Cygne Noir, un simple battement d’aile d’un papillon. Espérons-le en tous les cas, car cela devient la dernière lueur avant l’obscurité.

    Pardonnez-moi si ce message est répété car j’ai eu un problème technique

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    • heuric // 04.05.2015 à 20h21

      Le système s’effondre déjà ou, plutôt, il se vide de sa substance, l’industrie et le commerce international.
      Ensuite, ce qui devient de plus en plus sensible aux conditions initiales c’est l’ensemble monétariste, soit les bourses et autres spéculations, les infiniment nombreuses bulles des crédits de toutes sortes et l’évaluation des monnaies les unes, les autres.
      Et là, vous avez raison.
      Boum, l’économie fait boum, et puis la bourse fait boum, ça fait boum boum dans ma tête…
      Comme aurait pu le chanter Charles Trenet.
      Le fou chantant…

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  • BA // 04.05.2015 à 17h00

    La Grèce vient de déclarer :

    « On n’a plus de sous !

    Prêtez-nous 7,2 milliards d’euros, viiiiiiite !

    On n’a plus un radis !

    Prêtez-nous 7,2 milliards d’euros, ça urge ! »

    Lundi 4 mai 2015 :

    La Grèce a demandé lundi avec insistance à ses créanciers de lui verser de l’argent en échange des récents progrès accomplis dans les négociations, assurant qu’il n’y a plus de liquidités dans l’économie grecque.

    http://www.romandie.com/news/Athenes-demande-un-versement-dargent-rapide-a-ses-creanciers-en-echange-de-/590260.rom

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  • christian gedeon // 04.05.2015 à 17h12

    Donc,internationalisme sujet tabou…dites Cher M. Berruyer,il y a de plus en plus de sujets fermés me semble t il… c’est une trolle de sensation…ne peut on s’opposer à l’internationalisme sans encourir les foudres de la modération? Si je m’y oppose avec tant de virulence c’est parce que mes grands parents maternels ont payé le prix fort ce cette chose. Balle dans la nuque pour l’un,disparition sans retour pour l’autre…çà ne fait pas de moi un troll,et çà ne justifie pas une censure de propos qui ont leur raison d’être. Pour beaucoup l’internationalisme est une « idée ».Pour ma famille ,cette chose a été une bien triste réalité…merci de publier,si c’est possible…

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  • Sophie Gatino // 05.05.2015 à 19h17

    Beaucoup d’acteurs politiques veulent se débarrasser de la grèce, on parle de « grexit » et on imagine des dizaines de scénarios possibles; mais le fait est que cela ne se fera jamais car il est bien trop tard maintenant… cela provoquerait un cataclysme économique ; n’oublions pas que la création de la monnaie unique qu’est l’euro s’est fait sur un « coup de tête » de l’allemagne, c’était une mauvaise idée dès le début, et on s’en rend compte de plus en plus aujourd’hui..

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