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14.janvier.202014.1.2020 // Les Crises

La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde

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Source : Le Grand Soir, Christian Delarue, 07-01-2020

En souvenir de Bernard Maris assassiné le 7 janvier 2015.

À La thatchérisation politique et sociale se mène, sur le temps long et un espace transnational et même mondial, en suivant les dogmes économiques ultra-libéraux de l’extrême-droite économique, laquelle « extrême-droite économique » n’est pas à assimiler – par exemple – à Ronald Reagan aux EU ou Margaret Thatcher en Grande-Bretagne qui n’en étaient que les relais politiques à la fin des années 70 et au début des années 80 (avec un décalage en France ) : exemple des retraites : 1). Certes ce sont eux, acteurs politiques de premier plan, qui ont mené des politiques extrêmement destructrices contre l’Etat social et dures contre les ouvriers et employés au profit du grand patronat, des riches du 1% et de la classe rentière. En France, pour la période récente, après Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron fait de même (cf Thatchérisation selon Brigitte Pascall sur Mediapart – note) : deux présidents des riches.

I – LA RADICALISATION NEO-LIBERALE : Un ultra-libéralisme brutal.

« Qu’est-ce que le néolibéralisme ? Un programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur » in L’essence du néolibéralisme, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, mars 1998 – https://www.monde-diplomatique.fr/1998/03/BOURDIEU/3609).

Elle a historiquement fait « coup double », contre le bloc socialiste d’une part et contre le « capitalisme social » fort d’un compromis de l’Etat social institutionnalisé après la seconde guerre mondiale.

Un texte d’ATTAC de décembre 2004 évoque la « radicalisation néolibérale ». Elle se poursuit. Citation : « Le néo-libéralisme est une doctrine et un corpus de politiques qui visent à libérer le capitalisme des entraves que les luttes sociales et les compromis passés lui avaient imposées. Grâce au néo-libéralisme la logique du profit renforce son emprise sur l’ensemble des activités humaines : production, communication, éducation, soins, loisirs, jusqu’à la reproduction même de la vie… Le processus de marchandisation ne connaît pas de limites et happe le temps et l’espace des individus, ceux du travail et de la vie, aggravant ainsi la dépossession de soi-même, l’aliénation individuelle et collective ».

* Puissant contre-mouvement réactionnaire établissant des ploutocraties. Reprenant le titre d’un livre La passion de détruire d’Erich Fromm avec sa double logique d’une part force de vie (Eros) qui soutient, protège, développe, construit et d’autre part la force régressive et mortifère (Thanatos) qui détruit, humilie, abaisse, etc… on peut voir cette logique destructrice fort bien appliquée aux institutions de cohésion sociale et de justice sociale avec inégalités sociales montantes, précarités et misères à la clé. On évoque alors, à raison, un long contre-mouvement réactionnaire, car de destruction des garanties sociales durement conquises. Il y a un lien.

* Ce qui émerge alors avec ce contre-mouvement, derrière la démocratie libérale – élection et droits -, c’est la ploutocratisation du monde, le pouvoir des riches, du 1%. En effet, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que le jugement a pu être valablement émis par l’ex-président de la Fed, Paul Volcker (2) mais dans de très nombreux pays et notamment en Europe pour ce qui est de l’Union européenne. Nous allons vers un césarisme ploutocratique en Europe (UE). Il ne suffit pas de pointer un césarisme au sein de l’Union européenne (cf Le Monde Diplomatique 2012) si on ne dit pas qu’il s’agit surtout d’un césarisme ploutocratique visant à renforcer le pouvoir des firmes multinationales et la richesse du 1%. Si « la Banque centrale européenne et la Commission de Bruxelles mènent une guerre budgétaire contre plusieurs pays membres » et surtout leur peuple-classe, c’est pour favoriser et renforcer la richesse des riches.

* Evidemment, il y a une résistance de chaque peuple-classe plus ou moins forte selon les traditions culturelles. L’année 2019 a marqué une nette remontée des luttes sociales contre les inégalités sociales, les privatisations, le pouvoir de la finance. Une sorte d’altermondialisation contre la mondialisation capitaliste ! Les forces identitaires religieuses ou nationalistes – populisme de droite – essaient de récupérer ces luttes pour replacer des élites économiques à la tête de chaque nation. Mais les résistances demeurent, semble-t-il.

Analyser la résistance des groupes sociaux et des peuples fait même l’objet d’une science politique appliquée à l’économie capitaliste dominante. Il va s’agir – parmi d’autres conseils et pour viser l’essentiel – de diviser et de discriminer au lieu d’attaquer frontalement tout un peuple. Cette analyse des résistances (Exemple Morrisson – OCDE) a émergée avec les problèmes d’application des politiques d’ajustement structurels en Afrique, en Amérique latine « préconisées » par la Banque mondiale et le FMI.

* Et les gauches ? Un problème : François Hollande au Bourget : « Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. » Ce n’était qu’un adversaire certes véritable mais trop peu combattu au point qu’il est devenu avec Macron un ennemi du peuple-classe. Alors les gauches de 2020 ? Quelle révolution sociale et citoyenne pour mettre les banques au service de l’économie non marchande, du « développement durable » (réduction des productions matérielles nuisibles) et du peuple ?

II – Civilisation ou barbarie : Il s’agit bien de voir des processus, des dynamiques contradictoires.

Contrairement à une doxa de droite, il importe de saisir civilisation et barbarie (droitisation, ensauvagement ) comme des tendances contradictoires internes à chaque nation, agissante au sein de chaque société. Ce qui n’empêche pas de voir, par effet des comparaisons entre pays, des niveaux atteints. Mais sans oublier alors le premier principe de la « contradiction interne » à chaque formation sociale considérée. (cf article développant ce point)

Faisons le point ici :

* La thatchérisation comme destruction. La thatchérisation politique et sociale du monde – ou d’un pays comme la France – relève d’un désormais long processus de destruction sociale (plus de 35 ans) contre les classes populaires par et pour les grands possédants, pour le 1% et son bloc social. C’est une politique de classe – du clanisme – sur la durée. Une tendance lourde qui s’oppose aux conquêtes sociales instituées par un Etat social profitant au peuple-classe. S’agissant de l’Europe (Union européenne), Michel Husson a parlé de thatchérisation en juillet 2003. Mais son livre La casse de l’Etat social (2003) porte sur la France de Raffarin. Les « chantiers de démolition » y sont nombreux (3) . Ils sont à actualiser car ce processus mortifère et barbare perdure tant en France qu’ailleurs, faute d’alternative civilisationnelle.

* L’extrême droite économique comme contre-mouvement néo-libéral . Cette extrême-droite a ses idéologues, ses professeurs, ses économistes orthodoxes et ses groupes de pression (bancaire, patronal, etc) agissant derrière les acteurs politiques de tout niveau et de toute sphère : nationale ou continentale. Ce ne sont pas principalement des politiques. Parfois cependant il y a fusion : Raymond Barre, en France, fut professeur d’économie avant d’être ministre bien vu des rentiers, et ce avant l’heure du plein épanouissement de la finance et des fonds de pension. L’extrême-droite économique n’est pas nécessairement à l’extrême-droite politique de ce champ au sens ou on l’entend ordinairement. On peut défendre fortement les riches, les rentiers, la haute finance sans jamais être raciste, sexiste, nationaliste xénophobe . Il peut s’agir – comme on l’entends de nos jours – de « l’extrême-centre » qui se dit « en même temps » de gauche (donnant trois sous pour un groupe social handicapé) et de droite (de grosses facilités pour les riches).

Qui sont les différentes élites capitalistes néolibérales ? Sept catégories selon Thierry Brugvin (in Qui dirige le monde ?) forment à divers niveaux (nation, continent, monde) une gouvernance (adémocratique), fonctionnant dans l’entre-soi spontané des intérêts de classe partagés notamment entre secteur économique privé et secteur politique dirigeant. Cette gouvernance ploutocratique est chargée du maintien et développement du pouvoir d’en-haut, des puissants.

III – Retour à Lagarde et Maris de 1998 et La Guerre économique

Relisant le livre Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie, écrit par Philippe Lagarde et Bernard Maris en 1998, à la naissance d’ATTAC, j’ai eu l’idée de (re)parler d’extrême-droite économique à propos de tous les théoriciens d’une pseudo-science et des journalistes économiques libéraux, qui sous couvert de science économique défendent l’hyper-libéralisme, le pouvoir de la finance, des fonds de pension, des riches du 1%… et le principe de ruissellement. Selon Bernard Maris, le principe de ruissellement par charité, (en anglais trickle-down effect), constitue le grand principe de la bourgeoisie et de l’économie prédatrice . Il se résume ainsi : « Je me sers d’abord, puis je sers les autres, la part du pauvre ». La charité à la place de l’Etat social.

Evidement la destruction de l’Etat social et de ses garanties sociales pour le peuple-classe, sous forme de sécurité sociale, de services publics à bas tarifs voir avec services gratuits en est son pendant. Il n’y a pas l’un sans l’autre. La liberté économique des uns – les gagnants – suppose l’écrasement des autres : les perdants, les faibles, les « riens ».

Entre l’idéologie, les médias à la botte des firmes transnationales, les acteurs économiques et politiques pratiquant la thatchérisation du monde, il y a des alliances pour accroitre les inégalités, pour que certains s’enrichissent le 1% de chaque pays surtout, et que d’autres s’appauvrissent au sein du peuple-classe.

Les premiers montent en pouvoirs et puissances, les seconds tombent dans le chômage, la précarité, la survie que d’aucuns vont nommer « de confort » ! La guerre économique, on sait qui l’a gagné. Le 1% de chaque pays ! Ceux et celles qui l’on perdu sont dans le peuple-classe, surtout au sein des classes sociales modestes !

IV – Le protectionnisme ne signifie pas fin du capitalisme destructeur et austéritaire pour chaque peuple-classe.

La « mondialisation heureuse » a longtemps été la fable économique du néolibéralisme pour les riches et les classes populaires les plus aisées. De nos jours avec Trump et le Brexit il y a une autre chanson, plus protectionniste mais tout aussi capitaliste, une chanson qui caresse mieux le poil des classes populaires abusées par le recours à la nation comme notion-écran, comme si cette communauté nationale pouvait s’apparenter un tant soit peu à la communauté familiale vue un univers plus sympathique . Hélas, ce capitalisme de repli est toujours hiérarchisé et porteur d’inégalités profondes.

Il me semble, dit Christophe Bouillaud (sur Atlantico en nov 2016), que cela signe surtout la fin du néolibéralisme qui cherche la légitimité populaire uniquement sous ses propres couleurs au profit d’un néolibéralisme qui s’articule avec le nationalisme, la défense des valeurs traditionnelles, l’autoritarisme et la xénophobie. Le politiste écossais Mark Blyth propose d’appeler cela l’ère du « néo-nationalisme ». Aussi bien Donald Trump et les républicains étasuniens que Theresa May et les conservateurs britanniques n’ont pas arrêté du jour au lendemain d’être des chauds partisans du capitalisme et des libertés économiques, et ils n’ont pas perdu en conséquence le soutien majoritaire des plus riches de leurs concitoyens, comme le montrent bien les sondages sortie des urnes aux Etats-Unis, mais ils affichent comme leur produit d’appel sur le marché politique l’intérêt national et la défense des classes populaires et moyennes contre les effets délétères pour ces dernières de la mondialisation. A dire vrai, ce mélange de libéralisme économique et de nationalisme se trouvait déjà dans le « thatchérisme » et le « reaganisme ».

V – Un bloc social des gagnants et des forts

Pour mener sa guerre économique, le 1% ne peut maintenir son pouvoir de classe dominante contre le peuple-classe sans vouloir former un bloc social élitaire élargi soutenant les riches, la haute finance et la thatchérisation du monde.

Un bloc social de type néolibéral -au plan formel plus que réel – semble pouvoir être dessiné à partir de la division par secteurs entre « combattants de première ligne » et tous les « faibles » (terme défini très largement) en zone arrière. Evidemment il n’y a pas que deux secteurs bien délimités dans la société, d’ou la difficulté à constituer un bloc dominant autour des puissants.

Certains secteurs de la société agissent pour limiter ou empêcher la casse sociale et individuelle occasionnée par d’autres secteurs plus offensifs et agressifs dans divers domaines dont celui économico-politique contemporain, domaine marqué depuis la thatchérisation du monde par la financiarisation , la marchandisation et l’appropriation privée des activités avec toutes ses conséquences .

Contre un néolibéralisme des forts, les secteurs de solidarité avec les plus faibles ne cessent d’agir sans réussir à changer la donne. Il y a la défense des faibles au plan psychique (cf UNAFAM) ou au plan physique qui se heurte à la solidarité des puissants de ce pays, que l’on va appeler corporatisme d’en-haut, du 1% . Les puissants de ce monde, notamment dans le secteur de la finance, se défendent entre eux et maintiennent et même renforcent les inégalités sociales qui deviennent très importantes.

Le néolibéralisme, du fait de son spencerisme dominant, est une idéologie politique qui pense la société à partir de l’homme adulte valide et performant (modèle sportif). Les autres, les perdants, n’ont pas d’autre alternative que de devenir forts et gagnants à leur tour en écrasant le voisin. C’est que le néolibéralisme propose, comme Spencer, une lutte pour la vie ou la compétition est partout et produit des perdants qui n’ont pas à revendiquer mais juste à se battre individuellement pour regagner des places. Point de solidarité dans cette idéologie, si ce n’est celle corporatiste ou classiste des gagnants, du 1%.

Le néolibéralisme favorise le pouvoir méritocratique et ploutocratique des élites financières qui s’enrichissent contre le renforcement du pouvoir (empowerment) des faibles en tout genre.

Le néolibéralisme est foncièrement inégalitaire et non inclusif donc dans l’incapacité de penser l’organisation sociale à partir du point de vue des faibles de toute sorte, des personnes handicapées ou affaiblies tant au plan physique qu’ au plan psychique, des personnes affaiblies par l’âge que ce soit le jeune âge (immaturité stigmatisée) ou l’âge tardif (on perd en santé et en rentabilité dès 60 ans – on coute cher à la société dès 75 ans) ou de la situation sociale atypique (mères célibataires, personnes discriminées)

– Perspectives : nos tâches. Il va s’agir de penser un nouveau socialisme démocratico-participatif, reposant la question de la propriété, inscrit dans un nouveau paradigme écologique, avec chaque peuple-classe comme acteur et notamment acteur contre chaque 1% refusant de rendre ses pouvoirs. Penser les transitions est aussi nécessaire.

Christian DELARUE
Altermondialiste

1) Avec François Mitterrand en 1982, une loi instaure la retraite à 60 ans. Ce mouvement progressiste était bien antérieur et touchait à sa fin : le taux de remplacement fut porté à 50% et il y eu universalisation des retraites complémentaires, d’abord réservées aux cadres. En 1987 commence un long contre-mouvement réactionnaire, de destruction des garanties sociales pour les classes sociales modestes et intermédiaires.

2) Les Etats-Unis deviennent une « ploutocratie », estime un ex-président de la Fed – Capital.fr
https://www.capital.fr/lifestyle/les-etats-unis-deviennent-une-ploutocratie-estime-un-ex-president-de-la-fed-1312489

3) Introduction de Michel Husson à propos de son livre sur la casse de l’Etat social. « Une « réforme » peut en cacher une autre. Après les retraites, la décentralisation et le régime des intermittents, le gouvernement Raffarin est bien décidé à s’attaquer à la santé et l’assurance-maladie, ainsi qu’à l’ouverture du capital d’EDF et GDF, prélude à leur privatisation. Michel Husson montre que cette succession de « réformes » s’inscrit dans un plan global de démontage de l’État-providence, en phase directe avec la « refondation sociale » du Medef. Même si « la pente est raide », l’objectif visé du gouvernement Raffarin est ambitieux : c’est la « casse » de l’État social, autrement dit la liquidation programmée des droits sociaux et des dispositifs de protection conquis par les salariés dans la seconde moitié du XXe siècle. Michel Husson analyse ensuite comment ce projet de démolition ne concerne pas que la France, et s’inscrit dans un cadre plus large, où la Commission européenne joue un rôle central de coordination et d’harmonisation. »

Source : Le Grand Soir, Christian Delarue, 07-01-2020

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Commentaire recommandé

Kokoba // 14.01.2020 à 08h55

Lorsqu’on parle du néolibéralisme, il faut étudier le temps long puisqu’après tout, on parle tout simplement de l’évolution des sociétés (principalement occidentales).
Il faut au moins remonter jusqu’à la seconde guerre mondiale.

La seconde guerre mondiale, c’est aussi la défaite des élites :
– victoire de l’URSS et donc du message communiste
– défaite et compromission des élites au pouvoir dans beaucoup de pays occidentaux (France, Allemagne, Italie…)
– puissante armée populaire et de conscription pour les pays anglosaxons qui fournit une base de légitimité au peuple
– ére industrielle qui donne beaucoup d’importance aux ouvriers

Tout cela oblige nos élites à se faire petit et accepter des compromis.

Puis le temps passe.

La génération de la libération disparait et est remplacée par une autre qui ne se sent pas coupable.
Le communisme s’affaiblit et l’URSS va disparaitre
La place de l’industrie et des ouvriers diminue.
L’armée se professionnalise donc plus besoin du peuple.

Les élites relèvent la tête, ils sentent que leur heure est revenue.
Et Reagan et Thatcher peuvent apparaitre.

24 réactions et commentaires

  • calal // 14.01.2020 à 07h56

    Puissant contre-mouvement réactionnaire établissant des ploutocraties. Reprenant le titre d’un livre La passion de détruire d’Erich Fromm avec sa double logique d’une part force de vie (Eros) qui soutient, protège, développe, construit et d’autre part la force régressive et mortifère (Thanatos) qui détruit, humilie, abaisse, etc

    Effectivement, certains reagissent de facon mortifere a la diminution de leur pouvoir d’achat et a la deterioration de leurs conditions de vie. Le raisonnement est enfantin mais lourd de consequences:  » si je ne peux pas avoir ce jouet ,alors personne ne l’aura » ce qui conduit a la destruction du jouet.
    On voit que cela s’applique a beaucoup de pan de la societe:je n’ai plus acces aux medecins,j’agresse les medecins,l’ecole ne me permet plus d’ameliorer mon sort,j’agresse les profs,la police et la justice ne fonctionne plus,j’agresse la police,je n’ai pas acces aux femmes,je les agresse.

    Il n’y a pas de repas gratuit,y a toujours une facture a payer.Actuellement,les dominants en occident pensent qu’une dictature technologique est possiblement plus rentable,plus capable d’extraire de la richesse des domines que la democratie.A nous de leur prouver le contraire en haussant le cout de fonctionnement de cette dictature et en baissant la quantite de richesse extraite…

      +19

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  • LBSSO // 14.01.2020 à 08h55

    La Verte Trinité .

    Le rapprochement du nationalisme et du libéralisme a fait l’objet de nombreuses études.Compte tenu des contradictions et nécessités inhérentes à cette relation (compétitions internes au pays et/ou tournées vers l’extérieur) , il en ressort qu’elle mobilise souvent un appel à « l’unité ». Tiens tiens, ça me rappelle…

    Phase 1 : E Macron martèle durant la campagne présidentielle qu’il veut « libérer et protéger » les Français.
    Phase 2 : élu, il déclare sur TF1 en 2018 : « Les murs de la maison, pour moi, c’est libérer, protéger et unir ». Et unir.
    Phase 3 : 2020 , récupération de la figure historique de De Gaulle – dont l’unité de la France était une obsession et le titre de du deuxième tome de ses Mémoires – par les communicants à l’occasion des différents anniversaires à venir.
    « Libérer, protéger, unir », la Trinité du national-libéralisme.
    Phase 4 : en même temps, comme il ne faut pas désespérer les progressistes , les « éditocrates » l’écriront à l’encre verte, l’écologie comme le gaullisme pouvant être instrumentalisés pour organiser l’extrême centre et … une réélection.

      +5

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    • Jean // 14.01.2020 à 09h39

      @LBSSO

      Il ne faut pas prendre les mots pour des actes sinon l’anti-logique orwellienne remplira votre esprit de confusion. Le libéralisme ne libère pas il enferme, comme aux USA, il ne protège que les plus forts contre tous les autres et ne peut perdurer qu’en entretenant la division.
      Tout comme la servitude n’est pas la liberté, il n’y a aucun rapport entre la politique concrète de ce gouvernement et le gaullisme, Tout comme la préservation de ce qui existe ne consiste pas à le détruire, favoriser les échanges internationaux au détriment de l’économie locale ne limite pas notre impact sur les écosystèmes.

        +10

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  • Kokoba // 14.01.2020 à 08h55

    Lorsqu’on parle du néolibéralisme, il faut étudier le temps long puisqu’après tout, on parle tout simplement de l’évolution des sociétés (principalement occidentales).
    Il faut au moins remonter jusqu’à la seconde guerre mondiale.

    La seconde guerre mondiale, c’est aussi la défaite des élites :
    – victoire de l’URSS et donc du message communiste
    – défaite et compromission des élites au pouvoir dans beaucoup de pays occidentaux (France, Allemagne, Italie…)
    – puissante armée populaire et de conscription pour les pays anglosaxons qui fournit une base de légitimité au peuple
    – ére industrielle qui donne beaucoup d’importance aux ouvriers

    Tout cela oblige nos élites à se faire petit et accepter des compromis.

    Puis le temps passe.

    La génération de la libération disparait et est remplacée par une autre qui ne se sent pas coupable.
    Le communisme s’affaiblit et l’URSS va disparaitre
    La place de l’industrie et des ouvriers diminue.
    L’armée se professionnalise donc plus besoin du peuple.

    Les élites relèvent la tête, ils sentent que leur heure est revenue.
    Et Reagan et Thatcher peuvent apparaitre.

      +32

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  • Jean // 14.01.2020 à 08h58

    => » Le néolibéralisme favorise le pouvoir méritocratique et ploutocratique des élites financières qui s’enrichissent contre le renforcement du pouvoir (empowerment) des faibles en tout genre. »

    Le néolibéralisme, même s’il prétend le contraire, est incompatible avec la méritocratie et le spencerisme. Car même si le néolibéralisme c’est la loi du plus fort et la guerre de tous contre tous, certains se battront en armures et d’autres en haillons. Comment peut-on détruire toutes les structures qui permettent l’émancipation des plus pauvres tout en prétendant favoriser les plus capables ? Le néolibéralisme permet au contraire aux héritiers de prendre la place de ceux qui par leur intelligence, dans l’intérêt de tous, mériteraient d’occuper ces fonctions. C’est la « médiocratie » d’Alain Denault et nous avons tous à y perdre.

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    • Blabla // 15.01.2020 à 16h05

      La méritocratie est un système injuste qui reproduit les inégalités car les enfants des privilégiés ont accès aux meilleures formations et donc de meilleures chances de le devenir aussi et prive les perdants de possibilité de revendiquer, puisqu’ils sont notés comme valant moins que les autres.
      Je parle de la méritocratie telle qu’elle fut imaginée par Michael Young en 1958 dans son ouvrage « The rise of the Meritocracy » : il en montrait déjà les effets pervers.
      Il est dès lors normal que les médias nous en fassent la promotion.

        +0

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  • Babar // 14.01.2020 à 08h59

    « – par exemple – à Ronald Reagan aux EU ou Margaret Thatcher en Grande-Bretagne qui n’en étaient que les relais politiques à la fin des années 70 et au début des années 80 (avec un décalage en France ). »

    Décalage en France?

    Dans quel sens? La présidence de Giscard d’Estaing en 1974 complétée par le gouvernement Barre 2 ans plus tard ne met elle pas la France en situation de précurseur?…

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  • Jean // 14.01.2020 à 09h14

    => Perspectives : nos tâches. Il va s’agir de penser un nouveau socialisme démocratico-participatif, reposant la question de la propriété, inscrit dans un nouveau paradigme écologique, avec chaque peuple-classe comme acteur et notamment acteur contre chaque 1% refusant de rendre ses pouvoirs. Penser les transitions est aussi nécessaire.

    Il faut aussi, a mon avis, redéfinir la liberté individuelle qui ne saurait s’exercer au détriment de l’intérêt général.

      +0

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  • Lysbeth Levy // 14.01.2020 à 10h23

    Susan Georges a aussi écrit un livre sur l’origine du néo-libéralisme Comment la pensée devint « unique » en matière économique mais idéologique avant tout : https://www.monde-diplomatique.fr/1996/08/GEORGE/5689 Hayek a triomphé selon elle et cela ressemble à du « fascisme ». Thatcherisme, Reaganisme sont aussi du néoconservatisme à l’origine des guerres qui martyrisent le moyen-orient et l’Afrique jusqu’à l’Asie Centrale.
    Expansion mondiale mais à l’intérieur des pays très riches des poches immenses de pauvreté ou le ruissellement est surtout dû à la pluie tant de SDF vivent en nombre dans la rue.
    La vie très dure des populations vient aussi en Europe. https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-nombre-de-sdf-augmente-de-50-en-10-ans-denonce-la-fondation-abbe-pierre-1485854307.
    Une dernière chose sur le managment sauvage qui tue tant de salariés .par suicides a cause du harcelement morale, technique de pointe du managment moderne. .
    .https://www.franceculture.fr/histoire/johann-chapoutot-le-nazisme-une-multitude-de-centres-de-pouvoir-qui-sont-autant-de-petites

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    • Larousse // 14.01.2020 à 17h48

      Un grand merci pour le lien vers le travail de Johann Chapoutot. C’est éclairant sur l’état de notre société actuelle.

        +1

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      • Anfer // 16.01.2020 à 21h00

        J’ai écouté cette émission passionnante, ça confirme bien que le nazisme était libéral, et que sa défaite à été une défaite du libéralisme.

        Le mode de gestion ultra centralisé soviétique s’est montré beaucoup plus efficace pour gagner la guerre.

          +0

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  • cardom325 // 14.01.2020 à 10h23

    Cet article met en valeur certaines données dont on parle peu souvent
    Les droits (protection sociale) opposés à la charité ( laissée à la libre appréciation des dominants) qui accroit la subordination des pauvres , l’oppression répression dès que ceux-ci se rebellent , l’aliénation en résumé
    Le capitalisme (notamment financier) est un trou noir qui absorbe de plus en plus de matière, de la monnaie en l’occurrence . Plus de profits, de quantitative easing, il faut faire bouillir cette marmite insatiable sous peine d’implosion du système . La manipulation des cours des bourses, des devises est évidente . Les banques centrales avalent tout, achètent le marché . Les multinationales et les banques truquent leur bilan . Leurs actifs sont pourris jusqu’à la moëlle . Tout cela aurait du exploser depuis longtemps.
    Plus l’échéance fatale est retardée, plus la crise finale sera douloureuse et les conséquences désastreuses, jusqu’à des guerres civiles ( les fachos sont en embuscade) , la ruine généralisée , et le pire, c’est qu’il n’y a rien à faire pour le particulier, il n’y a plus de pilote dans l’avion, ni de parachute pour sauter en marche
    Souhaitons nous bonne chance , en espérant que l’empathie l’emportera sur la mitraille

      +13

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  • christian gedeon // 14.01.2020 à 10h25

    Et blablabla. Non que les constats de cet article soient infondés.mais parce que l’auteur faut soigneusement l’impasse sur la génèse de cette destruction programmée. Parce que çà gêne aux entournures et comme je le comprends. rien de tout cela n’aurait été possible sans les amateurs impénitents de « libertés ».Qu’ils soient conscients ou tout simplement crétins.Parce qu’ils pensaient vraiment que « les libertés  » de circuler « des personnes et des BIENS pouvaient arriver à un autre résultat?Parcequ’ils pensaient vraiment que les structures sociales et j’ose le dire,morales ,des pays pouvaient être désossées sans un effet miroir immédiat dans la vie économique et financière? Quand se rendra-t-on compte que dès la fin des années soixante « la gauche  » est l’allié le plus influent des ultralibéraux? la gauche(sic!) et j’y inclus ce qu’on nomme aujourd’hui l’extrême centre, est devenue l’extrême libéralisme,conclusion fatale et inévitable du processus en cours depuis 50 ans.Petite remarque quand même sur le parti rpis de cet article,la méritocratie n’est pas l’ennemi. Bien aucontarire. A ppart que la méritocratie est aujourd’hui cantonnée presque complètement dans le champ des « élites  » reproductibles,et de moins en moins dans le fameux et en panne ascenseur social.

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  • Myrkur34 // 14.01.2020 à 10h43

    Heureusement qu’il reste quelques droits aux travailleurs en France, permettant ainsi à Carlos Ghosn de saisir les prud’hommes contre Renault.

    L’ancien patron de Boeing, Denis Muilenburg part avec 60 millions d’euros d’indemnités.

    Deux exemples de ploutocratie intouchable. (Mais dans le bons sens cette fois ci.)

    A comparer avec les « suicidés » du technodrome de Renault et les victimes du Boeing 737 Max.

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  • Pinouille // 14.01.2020 à 10h43

    « Tatchérisation », « extrême-droite économique », « néolibéralisme », « ultralibéralisme », « hyper-libéralisme ».
    Ce texte se gargarise de termes nouveaux qu’il ne se donne même pas la peine de définir. J’attends avec impatience le prochain texte qui traitera de l’ultra-hyper-méga-giga-tera-libéralisme. réf: tout ce qui est excessif est insignifiant.
    Cette surenchère verbale n’est que le signe de la radicalité de ceux qui l’emploient. Sinon, il me semble que le message est passé: cela fait plusieurs décennies que des textes comme celui-ci, radicalement critiques envers le système actuel, viennent s’amonceler sur des sites qui ne convainquent que les déjà convaincus, c’est à dire une minorité. En vain.

    A côté de toute cette accumulation stérile d’idéologie(s), il y a des gens qui essayent de mettre des trucs en pratique:
    https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/l-usine-est-a-nous-79363

    Dernière remarque: comment se fait-il que de plus en plus de monde se sente concerné par une augmentation des inégalités alors que certains indicateurs indiquent l’inverse: http://www.blog-illusio.com/tag/repartition%20et%20inegalites%20de%20revenus/
    Peut-être faudrait-il actualiser certaines séries de billets: https://www.les-crises.fr/inegalites-revenus-france-1/

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    • Anouchka // 14.01.2020 à 18h44

      T. Piketty, prix nobel d’économie, a démontré que les inégalités s’accroissent partout dans le monde. Vous suggérez donc qu’il a manipulé les chiffres qu’il a publié dans ses ouvrages ? Ou qu’il ne sait pas les interpréter?

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      • Pinouille // 15.01.2020 à 07h31

        Non, en revanche, je suggère de vérifier ce que vous écrivez:
        Thomas Piketty n’est pas prix Nobel d’économie (ce qui n’enlève rien à la qualité de son travail).
        S’il a démontré que les inégalités s’accroissent partout dans le monde, pourquoi ses graphiques montrent l’inverse pour la France?
        Il m’est d’avis que ces graphiques ne rendent pas fidèlement compte d’une réalité qui n’est pas facile à cerner.

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  • Frédéric Boyer // 14.01.2020 à 11h45

    Analyser la domination du capital à travers 3 siècles d’histoire avec les seuls concepts de droite et gauche ne permet pas de saisir les véritables leviers de la domination des propriétaires sur les prolétaires.

    Je ne saurais trop recommander la lecture de J.C. Michéa et celle de T. Piketty, qui permettent de comprendre pourquoi la gauche n’a pas été historiquement la force d’émancipation qu’elle a prétendu et qu’elle continue à prétendre être.

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  • Philippe T. // 14.01.2020 à 12h23

    Bonjour,
    Beaucoup trop de termes vagues (ultralibéralisme-thatchérisation etc.) lancés sans véritable définition par l’auteur. Certes ces mots doivent résonner agréablement aux oreilles d’une minorité de convaincus, mais fournissent-ils un éclairage sur les évolutions actuelles du monde? Je n’en suis pas convaincu.
    D’autant que le libéralisme économique, qui suppose une mise à distance du politique par rapport aux affaires économiques, semble en voie d’affaiblissement au moins aux USA et en Chine.
    Il me semble que dans ces 2 pays le politique a repris la main. Et que le multilatéralisme basé sur des règles admises par tous a fait place à des politiques étatiques basées sur le rapport de force et les intérêts nationaux.
    Ceci est bien illustré par la guerre commerciale que mène Trump contre la Chine et l’UE, et par le fait que l’OMC a perdu la main sur les accords commerciaux qui maintenant sont menés à l’initiative des états les plus riches en excluant les moins développés.
    On pourrait aussi évoquer la tentative de Trump de peser sur les décisions de la FED. Ce qui remet en question le rôle admis de pilotage administratif par des experts de la politique monétaire américaine. Et questionne l’indépendance des banques centrales par rapport au politique, autre dogme libéral remis en question par Trump.

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  • Larousse // 14.01.2020 à 13h02

    L’article parle enfin ou remet enfin !!! au goût du jour le terme Ploutocrates ! bien préférables à celui d’oligarques ou d’oligarchies. Ici le sens sémantique de ce terme est exactement adapté à la réalité d’aujourd’hui.
    Pour le reste, je n’ai ni les compétences ni le temps de chercher les erreurs possibles. Le constat fait est plutôt bon selon moi et il aurait été mieux de faire de façon plus concentrée, concise.

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  • LibRamone // 14.01.2020 à 21h59

    Bonjour,

    Tout d’abord, merci d’exister. Je voudrais préciser que je ne suis pas du tout en accord avec les idées développées dans cet article. Néanmoins, j’ai un respect fondamental et profond de votre opinion. Je ne suis donc pas venu commenter pour tenter d’argumenter pour ou contre ce qui est écrit car j’estime que vous avez non seulement le droit de le penser, mais de plus vous avez raison de le faire.

    Ceci étant dit, la probabilité que vous ayez de me convaincre est absolument identique à celle de vous convaincre : après tout, les opinions sont respectables et il est quelque part heureux que nous ne soyons pas tous d’accord sur tout : ça permet un dialogue éventuellement et surtout, c’est la liberté de penser. Par conséquent, au vu de notre désaccord fondamental, je pense qu’il est évident qu’aucun régime politique et économique ne sera en mesure de nous convaincre en même temps, vous et moi. C’est trivial. Sommes-nous pour autant dans une impasse ? Pour des raisons différentes, sommes-nous obligés, vous et moi de supporter un Président et un gouvernement qui ne conviennent ni aux uns, ni aux autres ?

    Non, bien sûr. A mon avis, la seule solution (il y en a une) qui nous permette, à vous comme à moi, d’être moins insatisfaits, c’est la possibilité de faire sécession, que ce soit pour en faire un « kibboutz » ou bien un « Liechtenstein » (peu importe). C’est donc la décentralisation des pouvoirs politique et administratif, pouvant aboutir à la sécession.

    Voilà mon avis. Bonne continuation !

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  • Emile // 14.01.2020 à 22h44

    Note a l auteur
    Juste pour reviser quelques notions travesties avec le temps et pour bien nommer les choses !!
    https://www.lemondepolitique.fr/cours/philosophie_politique/declin/locke.html
    Meilleures salutations !

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  • smart // 15.01.2020 à 09h34

    Pour un aperçu global du coût du néolibéralisme reportez vous au livre de Noémie Klein. La stratégie du choc Tout y est…

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  • Irae // 15.01.2020 à 20h03

    Formidable cette photo de la vieille folle, car c’est ainsi qu’elle finit au sens propre sa vie, sadique et du cabotin dictateur. Parti de sa détention en Europe par mesure de clémence au regard de son état, la lippe pendante, le ragard hagard quasi bavant, il arriva (miracle du vol transatlantique) tout sourires et fringuant.

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