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11.janvier.202011.1.2020
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Agriculture française : chronique d’un désastre programmé – Par Éric Juillot

Source : Les Crises, Éric Juillot, 28-12-2019 Un rapport sénatorial a récemment été consacré à la question de la balance commerciale agroalimentaire de la France [1]. La conclusion à laquelle il aboutit aurait paru tout à fait invraisemblable il y a quelques années encore : si la trajectoire actuelle se confirme, cette balance deviendra déficitaire […]
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Source : Les Crises, Éric Juillot, 28-12-2019

Un rapport sénatorial a récemment été consacré à la question de la balance commerciale agroalimentaire de la France [1]. La conclusion à laquelle il aboutit aurait paru tout à fait invraisemblable il y a quelques années encore : si la trajectoire actuelle se confirme, cette balance deviendra déficitaire à court terme, peut-être dès 2023. Tout à fait réaliste compte tenu de l’évolution récente, cette prévision n’en constitue pas moins un retournement d’ampleur puisque, depuis le début des années 1970, le solde commercial du secteur agricole était structurellement excédentaire [2].

Il faut prendre cette annonce pour ce qu’elle est, une très mauvaise nouvelle, témoignant du déclin — relatif, mais continu — de la base productive de notre pays. Après l’industrie, l’agriculture est à son tour confrontée à des problèmes tels que l’impossibilité d’assurer à court terme l’autosuffisance alimentaire de la France. Le potentiel agricole de notre pays est pourtant sans équivalent en Europe : l’étendue de sa surface agricole, la qualité de ses sols et sa diversité climatique en font un pays depuis toujours susceptible d’une production agricole massive. Le basculement annoncé dans le déficit structurel relève donc d’une anomalie, surtout lorsqu’on a en tête les performances quantitatives de l’agriculture productiviste depuis un demi-siècle. Comment en est-on arrivé là ?

Vers un déficit structurel

La France reste le premier producteur agricole européen, avec une production en valeur de l’ordre de 72,6 milliards d’euros en 2017, loin devant l’Allemagne (53,4 milliards) et l’Italie (52,9 milliards).

Cependant, comme l’indique le rapport : « alors qu’elle était le 3ème exportateur mondial en 2005, la France occupe désormais le 6ème rang avec environ 4,5 % de parts de marché. Avec une perte de près de 2 points en 10 ans, elle affiche le plus fort recul mondial » [3]. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne maintiennent de leur côté leurs positions, les deux premiers pays ayant même désormais des parts de marchés supérieures à celles de la France, en dépit d’une surface agricole utilisée sensiblement plus petite.

Concomitamment, le solde commercial s’érode inexorablement depuis 2011-2012, passant de plus de 12 milliards d’euros ces années-là à 6 milliards à peine en 2017. Le graphique ci-dessous, issu du rapport, permet de comprendre où le bât blesse : alors que le solde à destination des « pays tiers » (c’est-à-dire hors UE) s’est maintenu tout au long des années 2010, le solde de nos échanges intracommunautaires s’est quant à lui effondré, de 6 milliards en 2011 à 300 millions en 2017. Les auteurs du rapport estiment que ce solde est aujourd’hui négatif.

Source : Vincent Chatelier, INRA, SMART-LERECO, d’après Douanes françaises

Des causes multiples

Plusieurs causes permettent de comprendre la trajectoire actuelle :

  • La stagnation de la production, voire sa diminution depuis la fin des années 1990 : la production de viande bovine diminue régulièrement, la production de lait est proche du niveau qu’elle avait en 1984 (lorsque les premiers quotas ont été imposés dans le cadre de la PAC) ; la production céréalière, quant à elle, semble avoir atteint un plafond depuis de nombreuses années. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces états de fait : l’évolution du goût des consommateurs (baisse de la consommation de viande), la baisse de la surface agricole utilisée (sous le double effet de la déprise agricole et de l’extension des surfaces artificialisées), la stagnation des rendements (le rendement du blé tendre est aujourd’hui de l’ordre de 75 quintaux par hectare ; il culmine à plus de 100 quintaux dans les régions dotées des meilleurs sols, mais il semble difficile d’aller au-delà ; le développement de l’agriculture biologique a également un impact négatif sur les rendements, compensé cependant par une valeur unitaire accrue de la production).
  • Dans le même temps, les autres grandes puissances agricoles voient leur production augmenter : la production de céréales entre 2012 et 2017 est ainsi passée de 541 à 620 millions de tonnes en Chine, de 356 à 440 aux États-Unis, de 68 à 131 en Russie, de 46 à 61 en Ukraine [4]. Les producteurs français sont donc confrontés à une concurrence accrue sur les marchés mondiaux ; l’augmentation parfois spectaculaire de la production dans certains pays renforce leur capacité d’exportation et condamne la France à un recul de son poids relatif dans le commerce planétaire de produits agroalimentaires.
  • Mais les agriculteurs et éleveurs français sont aussi concurrencés sur leur propre sol, notamment en raison du dumping salarial et social d’autres pays membres de l’UE, dont la production rentre en France sans entrave dans le cadre du Marché Unique. Le cas de l’Espagne a ici valeur d’exemple : la baisse du coût du travail imposée par les « dévaluations internes » dans le cadre de la crise de l’euro au cours des années 2010 a renforcé une compétitivité déjà forte du recours massif à une main d’œuvre agricole clandestine sous-payée. En 2017, le déficit commercial agroalimentaire de la France avec l’Espagne dépasse ainsi les 2 milliards d’euros. Autre exemple caractéristique : l’Allemagne, dont les abattoirs emploient pour l’essentiel une main d’œuvre d’Europe de l’Est faiblement rémunérée [5]. Si l’on ajoute à cette pratique la taille plus grande non seulement des abattoirs, mais aussi des exploitations, la plus forte concentration au sein des filières, on comprend comment l’Allemagne réussit l’exploit d’avoir avec la France un solde commercial proche de l’équilibre, en dépit d’une production agricole moins importante et d’une population supérieure de 14 millions de personnes.
  • Il faut également évoquer les effets incertains des traités de libre-échange déjà entrés en vigueur (tels que le CETA avec le Canada) ou prochainement ratifié, selon toute vraisemblance (traité UE-Mercosur). Tout ceci aboutit à une croissance des importations bien supérieures à celles des exportations, de l’ordre de 87 % pour les premières depuis l’an 2000, contre seulement 55 % pour les secondes. « Près d’un fruit et légumes sur deux aujourd’hui consommés en France est importé» et on constate, au sujet de la volaille, «une explosion des exportations en provenance de Pologne, de Belgique et des Pays-Bas» [6].
  • Dernier point, sur lequel insiste particulièrement le rapport : la surimposition de normes. Les normes environnementales nationales sont en effet dans l’ensemble plus contraignantes que celles que Bruxelles impose à l’échelle de l’UE. Il en résulterait une contrainte en forme de coût, de nature à porter atteinte à la compétitivité de l’agriculture française.

Le salut par l’UE?

Pour enrayer la dynamique actuelle, les auteurs du rapport réfutent l’idée que la « montée en gamme » de la production agricole française pourrait constituer à elle seule une porte de sortie. Elle a pourtant permis aux exportations de vins et spiritueux d’atteindre des sommets. Mais s’il faut entendre par « montée en gamme » la généralisation de l’agriculture biologique — quelque désirable qu’elle soit par ailleurs — alors il faut sans doute leur donner raison. Une telle généralisation induirait une baisse massive de la production tout en en renchérissant le coût, d’où il résulterait un effondrement de nos exportations à brève échéance, ainsi qu’une explosion de nos importations pour maintenir le pouvoir d’achat alimentaire des Français de condition modeste. Il faut donc continuer à produire en grandes quantités. Mais le rapport ne va pas jusqu’à plaider en faveur d’une course au gigantisme, ses auteurs ayant peut-être à l’esprit la sensibilité d’une partie de la population à ce sujet [7].

Le rapport préconise également une plus grande fermeté et une meilleure prise en compte des intérêts agricoles dans les négociations au sujet des accords de libre-échange avec des pays tiers. Il regrette en effet que l’agriculture joue souvent le rôle de « variable d’ajustement » au profit d’autres secteurs économiques. Une telle dénonciation est la bienvenue, mais il faut s’en contenter, puisque l’idée que le principe du libre-échange pourrait en soi être néfaste — ne serait-ce que dans certains cas — n’effleure malheureusement pas les auteurs du rapport.

Ces derniers en appellent, enfin, au maintien d’une « ambitieuse politique agricole commune au niveau européen». Cela peut sembler pour le moins paradoxal dans la mesure où ils constatent par ailleurs les méfaits de l’UE pour l’agriculture française [8]. Le libre-échange intracommunautaire et la monnaie unique font en effet jouer à plein la concurrence destructrice par le dumping salarial et social dont la France est victime. Non seulement la PAC est impuissante à contrer cette évolution funeste, mais il est même permis de penser qu’elle y contribue. Si la France en est le premier bénéficiaire — avec 7 milliards de subventions pour son agriculture en 2016 [9] — elle est aussi contributrice nette au budget de l’UE — de l’ordre de 6-7 milliards par an en moyenne [10].

Cela signifie qu’elle finance les subventions agricoles dont bénéficient les pays qui nous concurrencent gravement, de même que les infrastructures de transports (par le biais des fonds structurels) qui leur permettent d’acheminer leurs productions en France à moindre coût. On comprend mal, dès lors, en quoi le maintien de la PAC serait davantage une solution que son démantèlement et son transfert à l’échelle nationale. En poussant la critique un peu plus loin, on pourrait également rappeler que la France sans l’UE disposerait de moyens conséquents pour lutter efficacement contre l’agressivité commerciale de nos « partenaires », tels que la politique de change (avec une monnaie redevenue nationale) et un protectionnisme réglementaire, voire douanier. Autant de points que le rapport se garde bien d’aborder, ses auteurs préférant incriminer la lourdeur des « charges » qui pèsent sur les agriculteurs.

Leur appel à une « politique agricole véritablement commune et forte » semble pourtant à contretemps des évolutions en cours. Alors que le financement alloué à la PAC baissera probablement au sein du budget de l’UE prévu pour la période 2021-2027, il semble que le gouvernement a, pour la première fois depuis la naissance de cette politique commune, renoncé à en faire une priorité pour la France et pour l’UE [11].

Il s’agit là d’un tournant historique. Sur le plan économique, les autorités françaises ont en effet accepté d’engager leur pays dans la construction européenne en 1957 (Traité de Rome) avec l’idée que celle-ci profiterait à l’agriculture, dans le cadre d’un arrangement avec la RFA (qui espérait de son côté conforter sa puissance industrielle grâce au Marché commun). Six décennies plus tard, l’excédent commercial agricole français se réduit comme une peau de chagrin du fait même de nos échanges avec le reste de l’UE. Nouvel échec pour la France dans son rapport au projet européiste, dont il est bien difficile, aujourd’hui, de comprendre en quoi elle lui bénéficie.

Sources

[1] http://www.senat.fr/rap/r18-528/r18-5281.pdf

[2] L’objectif d’un excédent commercial structurel n’est certes pas une fin en soi. On peut même en contester la légitimité morale, quand il a pour cause l’agressivité commerciale et le dumping social de pays mercantilistes tels que l’Allemagne. Il n’en reste pas moins qu’à défaut d’excédent, un pays doit pouvoir rechercher un point d’équilibre global dans ses échanges économiques avec l’extérieur, ce qui suppose que certains secteurs soient excédentaires pour compenser le déficit des autres. C’était précisément le rôle dévolu au secteur agricole et agroalimentaire, surtout depuis le début des années 2000, lorsque la balance commerciale de la France est devenue structurellement déficitaire, peu de temps après l’adoption de l’euro. L’agriculture compensait en partie, avec un solde excédentaire de l’ordre d’une dizaine de milliards d’euros par an, un déficit dans les produits pétroliers et industriels de plusieurs dizaines de milliards. Quoiqu’insuffisant, cet effet compensateur était le bienvenu, puisqu’il atténuait la contribution négative de nos échanges commerciaux à la croissance économique nationale.

[3] Page 9 du rapport.

[4] https://knoema.fr/atlas/topics/Agriculture/Cultures-agricoles-Quantit%C3%A9-tonnes/C%C3%A9r%C3%A9ales

[5] L’introduction d’un salaire minimum en Allemagne au 1er janvier 2015 ne semble pas avoir radicalement changé les choses : https://www.nouvelobs.com/economie/20150723.OBS3045/crise-de-l-elevage-en-allemagne-avec-les-forcats-de-la-ceinture-de-graisse.html

[6] Page 13 du rapport.

[7] https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/16/la-ferme-des-mille-vaches-retour-sur-trois-ans-de-conflits_4487536_3244.html

[8] À ce sujet, le rapport évoque également le problème du non-respect des normes sanitaires. Les produits importés des autres pays de l’UE sont au moins aussi souvent frauduleux que ceux qui proviennent de « pays tiers ». Pour plus de précisions, voir pages 15 et 16 du rapport.

[9] http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Memento2018_integral.pdf

[10] https://www.economie.gouv.fr/union-europeenne-contribution-de-la-france-pour-2015

[11] https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/pour-la-france-l-agriculture-n-est-plus-une-priorite-europeenne-a-defendre-205-133866.html

Source : Les Crises, Éric Juillot, 28-12-2019

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Commentaire recommandé

Jean D // 11.01.2020 à 07h40

« Le potentiel agricole de notre pays est pourtant sans équivalent en Europe : l’étendue de sa surface agricole, la qualité de ses sols et sa diversité climatique en font un pays depuis toujours susceptible d’une production agricole massive. »
Il me semble que cette affirmation est imprudente :
• l’étendue de la surface agricole ne veut pas dire grand chose, il faut avoir à disposition des terres cultivables or on sait que notre pays est le champion des pesticides qui tuent la vie du sol (+25% rien qu’en 2018, le massacre continue malgré les belles paroles)
• la diversité climatique est certes une caractéristique du territoire … mais peut-on miser sur cette donnée dans les décennies qui viennent où on sait que tout est déréglé (températures, précipitations, …)

Pour le reste du texte, on est un peu déçu quant à :
• l’explication de l’évolution de l’agriculture française, presque exclusivement économiques puisqu’il s’agit pour le rapport de comprendre la baisse de « part de marché »
• la solution proposée. S’en remettre à l’UE, anti-chambre de l’OMC, pour résoudre le problème c’est – une fois de plus – prendre les agriculteurs pour des imbéciles. Autant sponsoriser les cordes.

On peut aussi rappeler que ce sont les règlements commerciaux (au nom de la concurrence) qui interdisent de favoriser l’agriculture locale. Cela éviterait de déménager le monde et de faire de la nourriture un objet de commerce frénétique, au détriment de la nature elle-même.

139 réactions et commentaires

  • Jean D // 11.01.2020 à 07h40

    « Le potentiel agricole de notre pays est pourtant sans équivalent en Europe : l’étendue de sa surface agricole, la qualité de ses sols et sa diversité climatique en font un pays depuis toujours susceptible d’une production agricole massive. »
    Il me semble que cette affirmation est imprudente :
    • l’étendue de la surface agricole ne veut pas dire grand chose, il faut avoir à disposition des terres cultivables or on sait que notre pays est le champion des pesticides qui tuent la vie du sol (+25% rien qu’en 2018, le massacre continue malgré les belles paroles)
    • la diversité climatique est certes une caractéristique du territoire … mais peut-on miser sur cette donnée dans les décennies qui viennent où on sait que tout est déréglé (températures, précipitations, …)

    Pour le reste du texte, on est un peu déçu quant à :
    • l’explication de l’évolution de l’agriculture française, presque exclusivement économiques puisqu’il s’agit pour le rapport de comprendre la baisse de « part de marché »
    • la solution proposée. S’en remettre à l’UE, anti-chambre de l’OMC, pour résoudre le problème c’est – une fois de plus – prendre les agriculteurs pour des imbéciles. Autant sponsoriser les cordes.

    On peut aussi rappeler que ce sont les règlements commerciaux (au nom de la concurrence) qui interdisent de favoriser l’agriculture locale. Cela éviterait de déménager le monde et de faire de la nourriture un objet de commerce frénétique, au détriment de la nature elle-même.

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    • Jacques d // 11.01.2020 à 08h23

      Sans vouloir remettre en cause votre post auquel j’adhère totalement, il faut noter, pour être tout à fait juste, que 2018 est une année singulière. En effet, la taxe sur les produits phytosanitaires augmentait drastiquement au 1er janvier 2019. Ceci ayant conduit les agriculteurs de tout bord à profiter des offres « généreuses » de leur coopérative ou fournisseur lambda en terme de prix ou de facilité de paiement. Les chiffres sont donc ici trompeurs. Moi-même agriculteur bio, j’ai pu acheter pour 2 ans de cuivre et soufre afin de gratter ce qu’il était possible de gratter. Le gel massif de 2017 ayant réduit mes finances, j’ai en effet pu sauter sur toutes les occasions (même les moins reluisantes) pour me maintenir à flot. Merci de votre attention.

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      • LBSSO // 11.01.2020 à 09h02

        Je me permets d’ajouter que dans mon secteur 5 exploitations agricoles ont vu leurs stocks (importants étant donné le phénomène d’anticipation que vous évoquez) de produits phytosanitaires cambriolés. D’après la gendarmerie, compte tenu du mode opératoire, il s’agit d’un réseau organisé.

          +18

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      • Jean D // 11.01.2020 à 13h04

        25% effectivement, c’est beaucoup et reflète certainement une part « conjoncturelle », vous faites bien de le préciser (les agriculteurs n’ont évidemment pas eu besoin soudainement d’1/4 de rations supplémentaires en 2018, heureusement !)

        Toutefois, si on observe au-delà de la conjoncture, il semble que la tendance soit tout de même à la hausse sensible (+12% depuis 2009, alors que le plan est une réduction de … 50% !)
        ›› https://www.notre-planete.info/actualites/1398-statistiques-utilisation-pesticides-France
        ›› (page 25, source officielle) http://agriculture.gouv.fr/telecharger/90907?token=0cba39c83b341e34a389582c2805b4c1

        Merci pour vos contributions intéressantes dans le fil de discussion.

          +7

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        • Jacques d // 11.01.2020 à 14h38

          Oui. Je connais mal les produits phytosanitaires pour n’en utiliser que deux (cuivre et soufre à des doses bien en deçà des maximums autorisés en bio : 1,5 kg de cuivre métal/ hectare/an en moyenne contre 6 kg autorisés) mais les agriculteurs vous diront que les produits autorisés aujourd’hui sont bien moins efficaces qu’il y a ne serait-ce que 15 ans. Les volumes augmentent mécaniquement puisqu’il faut plus de produit pour le même effet. Bon, admettons, il n’empêche que les méthodes alternatives existent désormais et n’ont plus à démontrer leur efficacité (même si la conversion prend temps). Le dossier est épineux (rôle des institutions dans l’orientation des recherches, lobbies, systèmes agricoles dépendants, etc…) mais réellement stratégique comme dit partout dans le fil : alimentation, autonomie, emploi, biodiversité, enjeux climatiques. On rejoint les considérations souvent lues ici sur le contexte industriel hexagonal : y aurait vraiment de quoi faire du beau, du bon, de l’ enviable même. Le grand absent, à mon sens, c’est l’État. Sa pensée principalement. Matthieu Calame (voir son livre sur l’agriculture du XXIeme siècle) en déplorait l’absence voici 10 ans.

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          • Brigitte // 11.01.2020 à 16h51

            A priori l’utilisation des pesticides repart à la hausse malgré tout les maux dont ils sont responsables et que plus personne ne peut ignorer. Productivisme oblige en effet.
            C’est faux de dire que les revenus modestes ont besoin de l’agriculture intensive pour se nourrir. Une agriculture locale extensive peut être compétitive en terme de prix à qualité égale.
            Le problème est que les gens ne veulent plus réserver un gros budget pour leur alimentation, donc les plus modestes préfèrent manger des produits de mauvaise qualité et réserver leur pouvoir d’achat à autre chose. Quand vraiment l’argent fait défaut, on retrouve le gens au resto du coeur…
            Il faut revaloriser l’agriculture de qualité et le rapport à la nourriture mais le mode de vie à l’américaine a complètement balayé notre culture culinaire ancestrale.

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          • Dominique65 // 12.01.2020 à 12h05

            « Le grand absent, à mon sens, c’est l’État. »
            Bien sûr, Puisque c’est l’UE qui définit les règles. L’État a à peu près autant son mot à dire qu’un maire : lorsqu’il établit un décret, les instances supérieures vont le condamner si ça ne rentre pas dans le cadre décidé.

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    • Yuri G. // 11.01.2020 à 09h30

      « l’étendue de la surface agricole ne veut pas dire grand chose, il faut avoir à disposition des terres cultivables or on sait que notre pays est le champion des pesticides qui tuent la vie du sol (+25% rien qu’en 2018, le massacre continue malgré les belles paroles) »
      Il faut faire attention aux chiffres, prendre une variation d’une année sur l’autre ne veut pas dire grand chose.
      Voilà un autre chiffre : En France, l’utilisation de produits phyto a diminué de 40% en 20 ans. La vérité, c’est que nous avons une des réglementations les plus strictes du monde occidental (vous n’avez qu’à regarder chez nos voisins) et que les agriculteurs ont fait d’énormes efforts pour réduire leur utilisation, ça serait sympa d’arrêter de leur cracher dessus.
      Nous sommes également champions dans l’agriculture de conservation des sols mais l’article n’en parle pas.
      Si on essaye de hiérarchiser par ordre d’importance les causes « qui tuent la vie du sol », on arrive à peu près à ça :
      – N°1 : abandon de l’élevage dans la plupart des régions (avec le transfert de fertilité que ça permettait)
      – N°2 : Travail du sol accru (pour mettre en culture des céréales)
      – N°3 : perte de diversité culturale (monocultures)
      La problématique des produits phyto n’est qu’une conséquence directe de ces trois causes. Il faut bien se rendre compte qu’un coup de charrue est 100 fois plus destructeur pour la vie du sol qu’ 1L / ha / an de glyphosate dans une culture en semis direct sous couvert.

        +28

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      • Jacques d // 11.01.2020 à 09h44

        J’abonde dans votre sens… ayant converti des parcelles dites conventionnelles en bio, j’ai pu observer une qualité de structure bien meilleure sur des sols glyphosatés que sur d’autres rompus aux passages de charrues. Ceci dit et même si la structure du sol est mécaniquement liée à la vie du sol et à son intégrité (érosion par exemple), il faut reconnaître les conséquences parfois néfastes des herbicides sur la macrofaune. L’idéal reste le semis direct sans utilisation de glyphosate ou autre produit. Le cœur du problème de l’agriculture française demeurant sa dépendance au pétrole. L’agriculture d’aujourd’hui est déjà totalement dépassée et il serait urgent de rebattre les cartes.

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        • Yuri G. // 11.01.2020 à 10h06

          On est bien d’accord. Je suis moi-même en 3ème année de conversion vers l’AB et c’est donc mon objectif d’arriver à pratiquer du semis direct sous couvert en bio. Je dois pourtant bien avouer que la gestion des adventices dans ce cadre est un vrai casse-tête. On a quelques pistes mais tout reste à inventer. Il ne faut pas laisser croire qu’une généralisation de l’AB à l’heure actuelle réglerait tous les problèmes, concernant les grandes cultures.

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          • Jacques d // 11.01.2020 à 10h12

            Effectivement, chaque culture à ses problématiques. Je conçois tout à fait la difficulté à gérer l’adventice en bio et en grandes cultures. En viticulture, je peux me permettre de maximiser l’engrais vert spontané qui joue la concurrence. Sur la ligne de vigne, un simple travail très superficiel et manuel est suffisant voire évitables. Bon courage en tout cas dans vos aventures qui s’annoncent passionnantes.

              +9

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            • Yuri G. // 11.01.2020 à 10h38

              Oui, je vois que les systèmes évoluent très positivement en viticulture, (couvertures permanentes des sols, agro-foresterie, etc), ça fait vraiment plaisir. Merci de partager votre expérience et bonne continuation également!

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      • Véro // 11.01.2020 à 09h50

        C’est tout-à-fait exact.
        Le problème de l’agriculture française est d’ailleurs avant tout économique.
        Ce que l’article ne dit pas (je ne sais plus si le rapport parlementaire en parle), c’est que les subventions agricoles ont été réduites d’un tiers, tandis que le coût de tous les intrants a augmenté et que les productions agricoles ont grosso modo stagné.
        Ce tiers manquant a été versé dans une enveloppe « environnementale » avec des contrats (MAEC, dont le bio) qui ne sont pas forcément accessibles et qui occasionnent bien souvent charges supplémentaires ou baisse de production. Je passe sur les détails, c’est assez compliqué. Je passe aussi sur le fait que les contrats ne sont pas toujours honorés, créant des incertitudes qui nuisent aux projets d’investissement.
        Ces mêmes subventions obéissent aussi à un objectif de convergence entre pays membres. Ce qui fait qu’elles sont quasi-identiques à l’ouest et à l’est de l’UE, même si les charges ne sont pas les mêmes (et j’ajoute qu’à l’est ce sont souvent des non autochtones qui en profitent, allemands, hollandais, français ou hors UE).
        Et bien sûr il y a le libre-échange qui pèse énormément sur les prix des productions agricoles.

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        • Patrick // 11.01.2020 à 12h25

          « Le problème de l’agriculture française est d’ailleurs avant tout économique. »
          C’est discutable.

          Il y a un problème économique si on considère comme un postulat que ce secteur doit être exportateur et qu’il n’y rien à redire sur le fait de participer à une guerre économique dans ce domaine. Initialement la PAC protégeait les frontières de la CEE par des barrières douanières, dont les taxes récoltées autorisaient la subvention des prix.

          Mais le problème de l’agriculture française est-il « avant tout économique » ? Faire mourir de faim nos paysans, sur-eploiter les sols, génocider le vivant, se soumettre à la loi de la concurrence globalisée… cela me semble davantage relever du problème politique.

          C’est à dire que la solution ne sera pas trouvée en « ajustant » les marchés par des subventions. Contraindre les marchés (interdiction de spéculation sur les matières premières) et remettre des frontières (UE voire nationales) serait à mon sens plus efficace.

            +23

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          • Véro // 11.01.2020 à 15h58

            Que ce soit économique, je ne pense pas que ce soit discutable quand on regarde les résultats des exploitations.
            Mais oui bien sûr, c’est avant tout politique, puisque c’est économique. Vouloir traiter l’agriculture comme n’importe quelle autre activité économique livrée à la concurrence mondiale, c’est une décision politique, et elle a des répercussions économiques.

              +12

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          • azuki // 13.01.2020 à 11h33

            Non, le caractère économique n’est aucunement discutable, et a été volontairement organisé depuis l’après-guerre avec une collusion d’intérêts sous des prétextes, probablement très louables après guerre mais totalement pervertis depuis, d’efficacité et de développement, par 3 biais :
            – L’endettement
            – La dépendance à des fournisseurs monopolistiques.
            – La dépendence à des clients monopolistiques.

            – L’histoire du Crédit Agricole est assez édifiante pour le premier volet.
            – La principale raison des pertes de variété et de l’existence des variétés moderne n’est aucunement l’efficacité de la production, mais la résistance aux produits phitosanitaire et la dépendance aux industries grainetière, soit le même objectf de rendre les agriculteurs dépendants. D’ailleurs nous avons des lois totalement aberrantes sur le sujet !
            – Pour la grande distribution, ça ne change pas des autres secteurs, malheureusement.

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      • Jean D // 11.01.2020 à 13h18

        @Yuri G.
        « Si on essaye de hiérarchiser par ordre d’importance les causes “qui tuent la vie du sol »

        Il m’avait semblé que ce qui tue la vie du sol était le cercle vicieux suivant :

        01 › le labour
        02 › création d’un terrain propice aux adventices
        03 › la surexploitation des parcelles (pas de repos)
        04 › ajout d’intrants chimiques pour doper les plantes
        05 › ajout de pesticides pour éliminer les plantes pionnières qu’on a contribué à faire proliférer
        06 › labour de plus en plus profond …

        In fine, le sol n’est plus qu’un support inerte sur lequel on fait pousser des plantes dopées pour la croissance, uniformisées pour les rendements et submergées de pesticides pour palier à la faible résilience causé par un milieu artificialisé. La pente logique de ce genre d’agriculture consiste in fine à utiliser des OGM et on comprends facilement qu’il ne sera pas aisé de sortir de ce cercle vicieux avec la seule bonne volonté et le savoir-faire grandissant des agriculteurs.

        Autre facteur qui tue la vie du sol : l’équivalent d’un 1 département est bétonné tous les 5 ans.
        http://www.courrierdesmaires.fr/79461/la-surface-agricole-dun-departement-disparait-tous-les-cinq-ans/

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        • Yuri G. // 11.01.2020 à 13h35

          En partie d’accord avec votre séquence, sauf que vous oubliez l’essentiel, qui intervient avant 01 > le labour, c’est l’abandon de l’élevage (ou pour être plus précis de l’agro-pastoralisme), qui agissait comme pilier de la fertilité avec les prairies dans la rotation, et qui est la cause première de tous les effets que vous décrivez par la suite. La hausse de consommation d’intrants qui a suivi correspond à toutes les prairies qu’on a retournées pour y produire des céréales avec la perte en autonomie que ça a représenté.
          Vous parlez de « repos des parcelles ». C’est en fait une veille idée qui date des rotations triennales du moyen âge, qu’il faut qu’un sol se repose. Or, on sait maintenant que c’est justement la productivité maximale (biomasse, séquestration carbone, etc) qui contribue à une meilleure résilience des sols et une meilleure bio-diversité fonctionnelle. Le problème c’est de revenir trop souvent avec la même plante, et de ne pas intégrer dans la rotation une « ration du sol ».

            +15

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        • Jean D // 11.01.2020 à 17h11

          @Yuri G.

          Merci pour vos précisions. Cela devient un peu « pointu » mais n’est-il pas possible / plus judicieux – dans le contexte d’un sol déjà vivant – d’utiliser des engrais verts / un couvert végétal plutôt qu’une fertilisation animale ?

          Dit autrement, l’apport animal ne devrait-il pas être réservé en priorité aux terres massacrées par l’agriculture intensive, ses labours profonds et des épandages dévastateurs ? Un peu comme un « boost » naturel durant les 5 à 10 ans nécessaires à la reconstitution de l’humus ?

          Dit encore autrement, je ne suis pas convaincu que l’association végétal / animal soit indispensable pour des sols vivants. Ce serait un plus mais pas une obligation, non ?

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          • Jacques d // 11.01.2020 à 18h06

            Votre message ne m’est pas adressé mais je me permets de vous soumettre cette vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=k8-zx2uKRS4) de Konrad Schreiber sur la fertilité et les engrais verts en viticulture. Il démonte un peu le mythe du compost (dans le cadre de la fertilité) pour effectivement favoriser l’engrais vert mature, riche en carbone comme voie royale vers l’humus qui peut faire défaut. C’est un poil long et pointu comme vous dites mais assez général et donc très intéressant selon moi.

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          • Yuri G. // 11.01.2020 à 18h09

            « n’est-il pas plus judicieux d’utiliser des engrais verts plutôt qu’une fertilisation animale ? »

            Les plantes et les animaux ont co-évolué depuis des milliers d’années et on observe des phénomène de symbioses entre le microbiote digestif des poly-gastriques notamment et les plantes prairiales (levée de dormance des graines par l’effet des enzymes). Il faut se dire que les animaux sont des réservoirs de bactéries, d’enzymes et d’hormones de croissance qui vont venir se propager dans le sol à travers la bave et les déjections et favoriser la croissance et le système immunitaire des plantes . Quand on compare la repousse d’une prairie après pacage d’un troupeau ou après fauchage mécanique, la différence est proprement hallucinante (3 fois plus de biomasse végétale, moins de maladie, etc pour la prairie pacagée). C’est donc un levier dont il est vraiment dommage de se passer (surtout si on vise l’auto-fertilité et l’autonomie sur la ferme) au risque de voir ses sols se déminéraliser et se dévitaliser.
            Pour ce qui est des légumes, je pense que c’est complètement impossible de se passer d’animaux (que ce soit avec du compost ou autre) vu les quantités massives de minéraux qui sont exportées à chaque récolte (tomates, courges, patates) que les engrais verts de suffisent pas à compenser.
            Après, c’est comme toujours en agriculture, tout dépend des possibilités, des objectifs, etc.. Personnellement, j’ai toujours quelques chevaux sur la ferme mais c’est insuffisant pour gérer la fertilité de l’ensemble des parcelles (45ha) donc je m’appuie principalement sur les couverts (sauf cette année où je n’ai encore rien pu semer….)

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            • Bouddha Vert // 11.01.2020 à 19h42

              Dans la nature terrestre la MO vivante est représentée à 75% de vers de terre, les grands animaux 20 à 30 kg/ha.
              Donc un sol vivant c’est à dire avec champignons, par conséquent sans phytosanitaires fussent-ils souffre et ou cuivre, qui contient de 2 à 5T de vers de terre/ha représente l’élevage nécessaire et pratiquement suffisant pour une auto-fertilité des sols.

              Pour la céréale, Marc Bonfils, en imitant les céréales sauvages conseille un semi en août avec une sélection de variétés « hiver stricte ».
              Quant au maraichage, il faut réserver une prairie dont on prélève 50% du foin chaque année pour apporter le carbone nécessaire à un retours satisfaisant en carbone qui semble le facteur limitant.
              Donc, contrairement à ce que l’on enseigne l’azote, on croule dessous mais il manque toujours du carbone (le phosphore restant certainement l’ultime problème à notre agriculture, tant que l’on continuera de jeter nos eaux vannes dans les rivières)

              François MULET en parle remarquablement bien dans les cours qu’il pratique.
              Un lien vers la première des 6 vidéos d’un cours dispensé en mai 2016:
              https://www.youtube.com/watch?v=T2HrKRhYhLU

              Bon visionnage

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            • Yuri G. // 11.01.2020 à 20h35

              Bouddha Vert, vous parlez quand même de mon métier donc soit vous êtes agriculteur (ou praticien) et je serai ravi d’entendre votre retour d’expérience. Si c’est pour me suggérer des visionnages et des références que je connais déjà sous un angle biaisé, je prends ça limite pour de la condescendance.

              Concernant les vers de terre. Vous pouvez le retourner dans tous les sens, si vous voulez des populations de 5T/ha de vers de terre, il vous faut obligatoirement des animaux. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe sous une bouse de vache ou de cheval dans une prairie (ouais, ça m’arrive) pour voir que la matière carbonée résiduelle digérée par le microbiote digestif des ruminants est leur nourriture favorite! C’est toujours là où l’on trouve le plus de vers de terre, quoiqu’il arrive.

              La technique Bonfils. Bon alors déjà le semis qu’il préconise c’est juin, pas août. Et c’est justement en association avec du pacage de ruminants (favorise le tallage) que sa technique marche le mieux! C’est en essai chez moi..
              L’atmosphère = 78% N2, donc pas de problème d’azote en effet, tant que les bactéries fixatrices d’azote sont là pour le séquestrer.
              Le problème de n’amener que du foin (ou de la paille) c’est que le C/N du sol va continuellement augmenter et générer des phénomènes de faim d’azote à des moments clés comme les semis de printemps, ou une partie de l’azote du sol est mobilisé pour digérer le carbone. D’ailleurs, si vous suivez bien ce que dit Francois Mulet, il préconise d’apporter du compost à l’automne avant l’implantation du couvert inter-culture, pour compenser les exportations de nutriments et lisser ces phénomènes de faim d’azote.
              Quand au phosphore, là aussi, si il y a présence d’animaux, aucun soucis à priori. (il y a aussi les plantes pérennes qui sont capables d’aller le chercher dans la roche mère)
              Il ne faut pas voir les apports bénéfiques de l’élevage uniquement sous l’angle des nutriments (azote, phosphore, etc..) mais aussi pour la formidable vitalisation de tout le monde microbien qu’il génère, et dont profitent les plantes dans un cycle de véritable auto-fertilité.

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          • Jean D // 11.01.2020 à 18h36

            « les engrais verts de suffisent pas à compenser. »
            Merci Yuri G., c’est effectivement logique en abordant du point de vue de l’équilibre entre les entrées / les sorties.

            Je vais essayer de trouver des informations complémentaires, notamment sur l’utilité des rotations triennales. La chaîne Ver de terre Productions (https://www.youtube.com/channel/UCUaPiJJ2wH9CpuPN4zEB3nA) a sûrement cela en stock 🙂

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            • Jacques d // 11.01.2020 à 19h01

              Chaine effectivement très riche pour celui ou celle qui désire creuser le sujet !!

              @Yuri G.
              “les engrais verts de suffisent pas à compenser.”
              Tout dépend de la culture comme vous le dites. En viticulture par exemple, l’apport d’engrais ou d’amendement pour être tout à fait exact n’est pas une obligation à condition de valoriser son vin derrière puisque les rendements s’en ressentiront (voir Florian Beck-Hartweg en Alsace pour s’en convaincre). Evidemment, la part exportée (les baies en cas de vendanges à la machine, les grappes sinon et si le bois de taille est broyé sur place) est ridicule (et facilement compensable par les engrais verts associés au « compost » de la vie des parcelles même) comparée au maraichage comme vous le démontrez si bien dans votre message.

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            • Yuri G. // 11.01.2020 à 19h27

              Sur VDT, Il y a une vidéo de konrad shreiber qui évoque les rotations triennales mais ce n’est pas pour démontrer leur efficacité ! Plutôt pour mettre en valeur les apports théoriques d’Olivier de Serre au XVIème siècle, qui sont venus remettre tout ça à plat.

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            • Yuri G. // 11.01.2020 à 19h34

              Absolument Jacques D, je ne parlais pas des plantes pérennes comme la vigne et les arbres, qui ont la capacité d’aller chercher les minéraux dans la roche mère mais bien des plantes annuelles comme les légumes qui sont très gourmandes en minéraux qu’elles prélèvent dans l’horizon de surface.

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        • Dominique65 // 12.01.2020 à 12h19

          « 04 › ajout d’intrants chimiques pour doper les plantes »
          Ce point va se régler tout seul par pénurie, au moins pour le phosphate.

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      • BOURDEAUX // 11.01.2020 à 16h12

        Je suis heureux de lire votre dernier point sur l’effet destructeur de la charrue dont me parlait il y a 15 jours une agriculteur . Le brave homme se désolait de l’ignorance des « bobos » qui avait conduit à l’interdiction du glyphosate, méthode qu’il défendait comme bien plus douce que le labour pour des raisons techniques que je ne me risquerai pas à détailler… Quant à la remarque de jean D sur « le monde qu’on déménage », elle est très juste : les espagnols nous livrent de plus en plus de bio, parce que leurs contraintes règlementaires sont bien moindres que les nôtres ; mais déjà je m’interroge sur la valeur d’un tel label pour des tomates qui font 1000 kms en camion… J’ai la chance de vivre dans les monts du lyonnais ou survit encore une polyculture qui fait que nos paysages sont beaux et nos communes encore vivantes, mais pour combien de temps ? Nos marchés comptent malheureusement déjà plus de commissionnaires que de producteurs.

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        • Bouddha Vert // 11.01.2020 à 19h48

          Le bio encadre la pratique culturale mais pas le lieu de production, en tant que consommateur il faut donc choisir ses producteurs, si possible locaux.
          Les labels ne font pas tout, le consommateur doit rester exigeant, donc informé.

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          • Yuri G. // 11.01.2020 à 20h44

            Là on est bien d’accord. Si tu ne connais pas qui te nourris, tu ne sais pas ce que tu manges.

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            • Bouddha Vert // 12.01.2020 à 00h31

              Merci,
              Concernant mes remarques précédentes, point de condescendance mais des conversations passionnées avec une partie de ma fratrie et de leur exploitation.
              Pour le ver de terre, m’ont conseillé les lectures de Marcel Bouché qui rappelle que les anéciques se nourrissent de MO avec C/N de 20-30 et après avoir remangé 2 à 3 fois leurs turicules le descende à 10: parfait pour les plantes!
              1,2T de VdT vifs apportent à l’année via leurs mucus 500 unités d’azote!!
              Les paillages évoqués doivent être effectués en septembre octobre pour passer la faim évoquée du printemps, même si elle ne semble se faire qu’à l’interface sol/paille et pas au delà de 2 cm.
              Vous évoquez l’apport de compost, et ce n’est pas incompatible, mais de moins en moins nécessaire au fur et à mesure que l’auto-fertilité s’installe.

              Sous leurs conseils j’ai également lu Sélosse et visionné Schreiber, comparse de Mullet, ainsi que Covès qui convergent à penser que la mycorhization est le grand distributeur de tous les nutriments et messages qui font que sol et plantes s’accordent.
              De plus champignons et vers de terre structurent le sol et dans leur logique le pâturage doit être très court et tous les 2 ans pour ne pas le compacter (élevage de voisin).

              Pour le tallage, un semis dans les 2 premiers centimètres pour favoriser les coléoptiles et un semis précoce: le semis d’août évoqué s’impose après la fauche de juillet mais cela dépend effectivement des rotations et des cultures pratiquées.

              Donc point d’offense mais des pratiques bien différentes avec des animaux bien différents également.

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            • Yuri G. // 12.01.2020 à 08h21

              « point de condescendance »
              Un petit peu quand même. Il ne me viendrait jamais à l’esprit de dire à un collègue comment exercer son métier, surtout si il a plus d’expérience. Mais bon, passons, je vais mettre ça sur le compte de l’enthousiasme.
              « Les paillages évoqués doivent être effectués en septembre octobre pour passer la faim évoquée du printemps, même si elle ne semble se faire qu’à l’interface sol/paille et pas au delà de 2 cm. »
              Qu’on paille en septembre ou en novembre ne change rien aux problèmes rencontrés au printemps (faim d’azote donc, mais aussi difficulté pour le sol à se réchauffer et à ressuyer, présence de limaces, etc.).
              Personnellement, j’ai arrêté de pailler l’hiver, ça ne sert à rien. Je sème un couvert multi-espèces, qui est bien plus efficace à maitriser l’enherbement, maintenir l’activité biologique et à restituer une M.O. au C/N adéquat. Je bâche tout ça au printemps pour y implanter mes cultures d’été après les saints de glace. J’ai d’ailleurs l’impression que François suit la même direction.

              « Pour le tallage, un semis dans les 2 premiers centimètres pour favoriser les coléoptiles et un semis précoce: le semis d’août évoqué s’impose après la fauche de juillet mais cela dépend effectivement des rotations et des cultures pratiquées. »
              1.5, 2cm. La profondeur de semis classique, donc. Mais je ne vois pas le rapport avec le tallage.

              « Donc point d’offense mais des pratiques bien différentes avec des animaux bien différents également. »
              Je ne vois pas où est la différence, et avec qui. Nous sommes tous paysans, et nous travaillons tous plus ou moins avec les mêmes leviers et les mêmes contraintes autour des mêmes problématiques. Pas la peine de faire des catégories. Je crois que c’est Steiner qui disait : il faut trois types d’animaux sur une ferme : des vers de terre, des vaches et des abeilles. Après chacun fait comme il peut avec le contexte dont il dispose.

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        • R. // 12.01.2020 à 11h51

          Bien sûr que le glyphosate est moins mauvais pour la vie du sol que le labour, mais il ne faut pas faire l’impasse sur sa nocivité et surtout sa rémanence.

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      • Tofer // 13.01.2020 à 19h14

        Quand Claude et Lydia Bourguignon font des conférences, interventions, ils insistent surtout sur le labour, puis sur les « engrais » chimiques.
        Je mets engrais entre parenthèses, parce qu’un engrais c’est censé fertiliser un sol. On ne fertilise pas un sol avec du NPK mais avec des composés carbonés.
        Le labour est un vrai destructeur de la vie du sol (pour le peu qu’il en reste).

        On peut noter aussi parmi les causes, les champs ouverts, sans haies ou petits bois (donc perte de biodiversité et de fertilisants à proximité).

        Maintenant on concentre nos cochons et vaches en Bretagne, et voilà une région qui a un tout un tas de merde à ne plus savoir quoi en foutre, pendant que d’autres en manque cruellement (toutes les régions ont des préfets ou des parlementaires, certes).

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        • Yuri G. // 13.01.2020 à 21h00

          Les Bourguignons sont d’excellents micro-biologistes des sols et ils sont effectivement passionnants à écouter mais je leur ferai quand même le reproche d’une tendance à un certain catastrophisme, qui a le clair désavantage de braquer toute une partie de la population contre les agriculteurs conventionnels (comme si être en bio vous mettait automatiquement dans le camp du bien) à un moment où on aurait plutôt besoin d’être soutenus.
          En tout cas je vous rejoins totalement sur votre analyse générale.

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    • RGT // 12.01.2020 à 09h29

      Baisse de la production agricole française ?

      Si déjà les principaux intéressés avaient les moyens de vivre dignement de leur activité…

      Allez donc expliquer çà à un énarque, à un actionnaire de grande surface ou à un « capitaine » de l’industrie agroalimentaire ou chimique.

      Comme pour l’industrie, l’agriculture locale se retrouve en lutte contre des « compétiteurs » dans une concurrence faussée, et ensuite le « cœur des vierges » vient se lamenter sur la chute des toutes les activités de « production » en France.
      Les sanctions de l’UE à l’encontre d’Intermarché qui achetait des produits locaux « AU DESSUS DU PRIX DE MARCHÉ » (horreur) sont évocatrices de cette dérive mortifère.

      Il ne restera bientôt plus en France que des emplois de tamponneur de certificat « CE » (qui n’engage que celui qui le croit) – sans compter sa seconde signification : China Export, c’est authentique, vérifiez, le chinois est sournois 😉 ) ou de gratte-papier dans un bureau poussiéreux, situation dont même Brejnev n’aurait pas rêvé.

      Comme dirait Poutine, « Ceux qui prennent de telles décisions ne se tirent pas une balle dans le pied, mais plus haut »…

      Comme d’habitude, cette réflexion n’est pas basée sur des références indiscutables mais sur la simple observation des FAITS que je constate chaque jour.

      Ce commentaire n’engage que moi.

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    • Phil1403 // 12.01.2020 à 15h22

      Pour la qualité des sols, vous repasserez.
      Voir n’importe quelle conférence de Claude et Lydia Bourguignon sur le sujet.
      Ce qui a été vrai, ne l’est plus franchement, voir plus du tout.
      https://www.essentiel-sante-magazine.fr/societe/environnement/claude-lydia-bourguignon-sols-cle-sante

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    • Phiphi // 12.01.2020 à 20h22

      En tant qu agriculteur les normes, le revenu pour peu qu il y en ait un en dissuade pas mal
      Au revoir… le metier

        +0

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    • Paul // 13.01.2020 à 12h04

      « Près d’un fruit et légumes sur deux aujourd’hui consommés en France est importé » , il serait intéressant d’avoir la proportion de produits bio importés, notamment dans les légumes.

      Ce pourrait mitiger l’idée que la montée en gamme (ou en bio) aurait des effet négatifs sur la balance commerciale.

      Pour ma part je penses que nous ne pourrons jamais être compétitifs, sur le long terme, vis-à-vis de l’Amérique du nord de l’Europe de l’est et pas mal d’autres pays sur les produits dégueulasses, même sans nos normes environnementales.

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  • nulnestpropheteensonpays // 11.01.2020 à 08h01

    Si on n’est plus exedentaire avec l’agriculture , alors que que nous sommes un pays agricole , c’est que nos dirigeants n’ont pas compris leur maitre Hayek , ou alors ils font comme moi , ils s’en servent quand ça les arrange . Et du coup on est exedentaire en quoi ? On a plus d’industrie , les subventions a la recherche se réduisent comme peau de chagrin ;En fait il passe où le pognon , notre pognon? Ça ressemble beaucoup a un appauvrissement dirigé , entretenu par les différentes politiques depuis 2005 .Et du coup on comprend mieux la nécessité de faire entrer les pays de l’est dans l’Europe .Je risque une petite prédiction ? D’ici 10 ans, et je suis large ,les salaires des français ne dépasseront pas 500 euro par mois ! Si nous restons dans l’Europe !

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  • calal // 11.01.2020 à 08h14

    Envoyer des enarques au sahara et dans 5 ans ils devront importer du sable.
    Confier la france a des banquiers et dans 5 ans il y aura une famine…

    Il y a des regles simples a garder a l’esprit et a transmettre aux generations suivantes.
    Comme par exemple pour les banques en cas de faillite  » les banques je les ferme,les banquiers je les enferme » … et empecher les banques de devenir tellement grosses qu’elles entrainent l’etat dans leur faillite…

    il faut comprendre le « business plan des banques »:
    1 je te prete du ble pour que tu augments ta production avec ta propriete en hypotheque
    2 je paie les legislateurs pour te compliquer la vie avec des normes
    3 j’importe des produits de l’autre bout de la terre qui ont un cout de production moindre
    4 tu vends moins,t’es incapable de rembourser,je recupere ta proprietee
    5 d’un coup de nouvelles lois « ecologiques » empechent l’importation de produits du bout du monde, et la production locale redevient beneficiaire,une fois que le banquiers est proprio…

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    • Philnosy // 11.01.2020 à 12h12

      Le capitalisme libéral est une organisation pyramidale, ce qui explique tout son système naturel de captation. Pour rentrer dans un système de répartition il faut cesser de croire à tout système pyramidale. Il est temps de s’intéresser à l’holacratie.

        +4

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    • K // 11.01.2020 à 15h48

      Je voulais mentionner la citation des technocrates qui finissent par importer du sable vers le Sahara mais j’ai été pris de court. Cette citation est extremenent apropriée au cas de l’agriculture, tant la France est LE pays agricole par excellence.

      La technocratie croit en l’agriculture productiviste alors que force est de constrater que l’agriculteur productiviste qui cultive 20 hectares percoit generalement une rémunération inférieure à celle du permaculteur de qualité qui cultive 1 ou 2 hectares seulement.

      Et ça s’explique : l’agriculteur productiviste doit investir des montants considérables pour mécaniser son exploitation et il est pris en étaux entre :
      – D’un côté ses clients qui lui imposent des prix très bas (centrales d’achat de la grande distribution et industries de transformation agroalimentaires souvent en situation de monopoles locaux comme dans la lait).
      – De l’autre coté ses fournisseurs (Bayer, Monsanto) qui lui imposent des prix élevés pour lui vendre des produits aussi toxiques pour la santé que pour l’environement (engrais chimiques, phytosanitaires cancérigènes et semences stériles).

      A l’inverse du permaculteur qui n’a que très peu d’investissements à supporter (peu de foncier, pas de machines) et presque aucun consommables à acheter (pas de traitements, uniquement des angrais naturels autoproduits et des semences issues de la dernière récolte). Ensuite il vend lui-même sur le marché du bourg le plus proche 1 ou 2 fois par semaine, sans intermédiaire.

      -> Le permaculteur produit 10 fois moins mais réalise 10 fois plus de marge unitaire.

        +7

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      • K // 11.01.2020 à 16h30

        Je suis en total désaccord avec votre commentaire.
        Un agriculteur peut très bien produire, transformer et vendre. Transformer lui-même les denrées brutes en bocaux, confitures, jus de fruit, fruits secs, sauces, yaourts, fromages, paté, terrines, poulets rotis, etc.

        Et en France, tous les agriculteurs vivent près d’une zone peuplée pour avoir des débouchers en circuits courts. La France n’est ni l’Amazonie, no le désert de Gobi. Et mis à part les habitants de Paris et de sa petite couronne, tous les Français habitent à moins de 10km d’une exploitation agricole.

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      • Yuri G. // 11.01.2020 à 17h08

        Je confirme, le maraichage biologique diversifié non-mécanisé, je m’y suis collé à mon installation ; c’est extrêmement compliqué de développer un revenu dans certains contextes. Et puis bon, produire uniquement pour les riches, c’est pas non plus mon objectif. C’est très beau sur le papier mais dans la réalité, ça se heurte à un certain nombre de freins économiques, techniques, commerciaux, sans compter que l’activité est extrêmement exigeante physiquement. La permaculture, c’est très bien pour qui veut cultiver son petit jardin personnel sans trop d’efforts mais ce n’est pas un mode de production qu’on pourrait actuellement appliquer à plus grande échelle dans la sphère professionnelle, à moins que ça ne repose sur une armée de stagiaires et de woofers.

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        • K // 11.01.2020 à 17h33

          Merci pour se retour d’expérience.
          La permaculture est un moyen de nourir son foyer + réaliser quelques excedents à vendre en circuit court.
          Le maréchage, c’est la partie la plus fatigante de l’agriculture mais il existe de plus en plus d’outils low tech pour réduire la fatigue, comme la canne à semer ou le paper plant transplanter.

          Le permaculteur peut aussi se diversifier vers d’autres activités moins dures physiquement : arboriculture, sylviculture, apiculture, élevages, vente de plants et transformation de produits alimentaires.

          Pourquoi dites-vous que seuls les riches achètent ces production? Cela dépend surtout de la sociologie de sa localité.

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          • jp // 11.01.2020 à 21h34

             » seuls les riches achètent ces production? Cela dépend surtout de la sociologie de sa localité. »

            je suis très pauvre, mais quand je me suis rendu compte que la maraicher pas bio était devenu plus cher que le maraicher bio, j’ai changé. Le quartier où je fais mon marché est plutôt riche mais c’est le plus facile d’accès à pied.
            Je vais à la biocoop 1 fois tous les 5 à 6 semaines où ça coute moins cher que dans le supermarché d’à coté et où il y a une volonté de privilégier le local. On y trouve du riz de Camargue, du quinoa français, du soja français, etc.
            Au final, je ne mange des tomates que 4 à 5 mois par an.
            C’est un choix de vie : je suis végétarienne, n’achète pas d’alcool, n’ai ni voiture ni smart-bidule et la quasi totalité de mes vêtements vient de boutiques dites « solidaires ».

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            • Véro // 12.01.2020 à 16h46

              Dans la grande majorité des cas, les produits bio sont plus chers que les produits non bio, ce qui est tout de même logique.

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          • Yuri G. // 12.01.2020 à 08h57

            « Pourquoi dites-vous que seuls les riches achètent ces production? Cela dépend surtout de la sociologie de sa localité. »
            Oui, je ne peux parler que de ce que je connais. C’est effectivement une histoire de sociologie (moyenne d’âge), les clients comme jp sont plutôt rares dans mon coin, même si il y en a quelques-uns heureusement.

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      • ouvrierpcf // 12.01.2020 à 18h34

        Donc si j habite LENS je mange et des pommes de terres et des pommes de terres et des pdt les lundis mardis mercredis jeudi que je vais chercher à HULLUCH à vélo par sacs de 10 kg il faudra bien pédaler pour revenir la route de la Bassée monte et le vélo est chargé Si j habite UZERCHE je mange des pommes les lundis mardis mercredis jeudi que je vais chercher à ESPARTIGNAC vélo par sacs de 10 kg il faudra bien pédaler pour y aller la route monte A LENS a UZERCHE pas de prunes pas de bananes encore moins d’avocats amis des pdt bio et des pommes bio Dites à K que ce système a déjà existé sous PETAIN et que ces permaculteurs faisaient du marché noir eh oui enfin chut faut pas le dire ! K vous êtes aussi un cas ! Au fait k à MONACO ni pdt ni pommes ne poussent n ils vont faire comment les PRINCES et PRINCESSES ah ils mangeront des pions de jeu ! ah bon eux ils peuvent boire du Champagne qui vient en carriole de REIMS ils goûtent du foie gras de DORDOGNE qui vient en gabare ils se délectent de caviar qui vient d IRAN en goélette ah ouf l’écologie est sauve !!

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        • jp // 13.01.2020 à 15h23

          ce que j’ai dans ma cuisine qui vient d’Iran a voyagé en avion dans les bagages de passagers qui y visitaient leur famille. L’écologie est (presque) sauve lol

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  • christian B. // 11.01.2020 à 08h16

    « … les effets incertains des traités de libre-échange… »
    Ne serait-ce pas plutôt les méfaits certains des traités ..?

    Je préfère donc cette conclusion : »on pourrait également rappeler que la France sans l’UE disposerait de moyens conséquents pour lutter efficacement contre l’agressivité commerciale de nos « partenaires », tels que la politique de change (avec une monnaie redevenue nationale) et un protectionnisme réglementaire, voire douanier. »

    EUROPA DELENDA EST !
    (Caton l’Ancien, revisité)

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    • Patrick // 11.01.2020 à 13h42

      Un de nos plus gros problèmes vis à vis de nos concurrents comme l’Allemagne est dans le « taux de change » imposé lors du passage à l’Euro.
      L’Euro donne un avantage d’au moins 20% à l’Allemagne , si on ajoute la politique mercantile Allemande et l’utilisation d’une main d’oeuvre importée de l’Est ,alors on comprend facilement pourquoi l’industrie et l’agriculture Allemandes sont en train de nous prendre des marchés en Europe.

      N’oublions pas que l’industrie agro-alimentaire est quand le principal débouché de l’agriculture et que cette industrie est en concurrence avec l’industrie de l’Allemagne et des autres pays de l’UE.
      Il y a un choix à faire :
      – quitter l’Euros
      – ou diminuer tous nos coûts de 25% ( salaires, retraites , fonctionnaires …. )

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      • François // 13.01.2020 à 07h43

        Habitant à la frontière allemande, il est aussi important de souligner que le passage à l’euro chez eux ne s’est pas fait sentir : l’inflation sur les produits y a été considérablement moindre depuis 20 ans. Ainsi, beaucoup d’entre nous, français, faisons l’essentiel de nos courses là-bas et l’inverse n’est pas si vrai (hormis fromages/vin et spécialités « qualitatives »).
        Evidemment, personne n’en parle, ça ferait mauvais genre et il y aurait toujours un Gus pour nous expliquer qu’il n’y a pas eu d’augmentation en France avec le passage à l’euro. Dans les faits, on le constate malheureusement.
        Oui l’euro est une prison pour la France et nos gouvernants ont déjà choisi la solution à apporter : réduire notre niveau de vie de 25% :
        1) passage aux 35h payées 40 pour ne pas augmenter les salaires sur 10 ans (et on revient aux semaines à 39h payées 40 il y a 20 ans).
        2) indexation des salaires sur l’inflation oubliée
        3) gel des retraites, SMIC, barème des fonctionnaires etc
        4) crises économiques permettant à l’employeur un choix de travailleurs peu chers
        5) destruction de l’emploi pour maintenir un taux élevé de chômeurs
        6) propagande et division des communautés pour contenir un mécontentement de masse pourtant grandissant.
        Mais la démondialisation arrive petit à petit. Les allemands déchantent économiquement depuis que les chinois sont capables de produire ce qui leur a été vendu. Ils voientd’un mauvais oeil les capitaux affluer de Chine pour acheter ses entreprises. Les Etats-Unis jouent la carte protectionniste. Il n’y a que l’UE qui reste une écuelle pour les pays tiers.

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  • Rond // 11.01.2020 à 08h33

    Encore une crise multifactorielle, où les seuls éléments recevables pour y répondre sont économiques, financiers, et comptables. On va sûrement avancer avec ça…
    Qui va enfin dire, que nos terres sont mortes, usées, vidées de tout nutriment, à force de frénésie productiviste soutenue par l’emploi d’intrants chimiques à outrance ? Et ces cochonneries, ça coûte un pognon de dingue et ça tue. Ajoutons-y une consommation énergétique dépendante car nous sommes dans cette folie : sans pétrole, pas d’agriculture ! Après l’industrie lourde dévastée, l’industrie des biens de consommation dévastée, la pêche qui ne trouve plus de poissons, le monde agricole est en perdition, lui aussi. Je ne vous fait pas de dessin pour la suite de l’histoire si nous laissons faire les HS (Hors Sol), ceux qui pensent pouvoir penser à notre place.
    Tenons bon et soyons assez fous pour réinventer ce monde.
    Bonne année ébouriffante !

      +17

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    • Jacques d // 11.01.2020 à 10h17

      Si Véro ! Mais je vois surtout la montagne de produits (engrais minéraux) qui le permet souvent ! Je reste optimiste cependant car les avancées sont réelles. Très progressives mais réelles (voir le commentaire de Yuri G. plus haut).

        +5

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      • Véro // 11.01.2020 à 10h26

        Oui mais c’est faux. Les sols ne sont pas morts. Dire qu’ils le sont en France, c’est faire du catastrophisme de fin du monde, c’est juste une croyance, et non pas un fait. Oui il faut des engrais pour produire en grande quantité. Mais quand on arrête les engrais, la végétation peut malgré tout s’installer. Une prairie naturelle peut succéder à une culture intensive, preuve que les sols ne sont pas morts.

          +1

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        • Yuri G. // 11.01.2020 à 10h34

          Le problème vient peut-être du fait qu’on parle du sol comme une quantité finie de nutriments alors qu’il faut le voir comme un processus dynamique de création. Ce sont les plantes qui fabriquent le sol, en association avec les bactéries et les champignons, permettant ainsi de stocker le carbone atmosphérique dans les sols et de produire de l’humus.

            +7

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        • Merlin // 11.01.2020 à 13h36

          D’expérience j’ai vu de nombreux sols céréaliers mort cet été, en limagne mais aussi en lozère ou haute loire.

            +2

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    • perlou // 11.01.2020 à 10h22

      Quand on parle de terres mortes, cela ne veut pas dire que rien ne peut pousser dessus, mais cela veut dire que rien ne peux pousser de façon optimale sans intrants chimiques, pesticides et engrais. Les agriculteurs qui se convertissent au bio connaissent bien ce phénomène, il faut plusieurs années pour que la vie du sol reprenne et que l’équilibre biologique s’installe.

        +11

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      • Jacques d // 11.01.2020 à 10h51

        Expression radicale certes mais qui se vérifie parfois. Prenez certains sols viticoles par exemple où le broyat de l’année s’accumule car aucune dégradation ne se produit. Les sols sont souvent asphyxiés au minimum. Je vous rejoints cependant sur l’idée de rotation des cultures qui, une fois encore, n’est que très rarement observée et, quand elle l’est, se réduit bien souvent à des parcelles sur fauchées qui rendent la régénération difficile (système racinaire superficiel et asphyxiant). La jachère à proprement parlée se fait rare malheureusement.

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    • lole // 11.01.2020 à 12h30

      Faites une petite recherche sur Claude et Lydia Bourguignon…

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  • douarn // 11.01.2020 à 08h40

    Tous les 10 ans, un rescencement agricole est réalisé, j’attend impatiemment celui de 2020 :
    http://recensement-agricole.agriculture.gouv.fr/index.php?module=fiche&metier=frontoffice&geo_id=1&the_id=4&cha_id=1
    En 1988 il y avait plus de 1.000.000 d’exploitations, 500.000 en 2010 et très probablement moins aujourd’hui. Pendant cette période, la surface agricole utilisée est passée de 28,7 à 27,1millions d’hectare. En 2000, un actif agricole sur 3,8 avait moins de 40 ans. En 2010, c’est un actif pour 5,2. L’avenir de l’agriculture française est inscrite dans la pyramide des âges de ses agriculteurs.

    A l’heure des smart city et de la startup nation (WIBSIIG*), pourquoi donc faire encore de l’agriculture alors qu’on trouve de tout au supermarché (ironie)

    * when it’s bullshit, say it in globish

      +23

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  • jean-pierre.georges-pichot // 11.01.2020 à 09h14

    Bien sûr, les intervenants précédents ont raison d’insister que la question de l’agriculture n’est pas une affaire de sous. Ce biais ne peut que dissimuler l’essentiel, et cet article est absurde. La question est : que peut-on faire pousser en réalité et est-ce que cela permet de nourrir la population. L’essentiel tient en une phrase : la vision technocratique qui prévaut depuis soixante-quinze ans a abouti à ce résultat que la réponse, qui à l’époque était : oui, est devenue : non. Le reste est littérature.

      +5

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    • Jacques d // 11.01.2020 à 09h33

      A l’époque, la population se nourrissait elle-même ou à peu de chose près. Lorsqu’était venu le temps de recourir à l’offre du producteur local, les dépenses allouées atteignaient près d’un tiers des revenus (dépenses à haut rendement compte tenu du caractère très local du marché). Aujourd’hui, la production est, globalement, diluée et de piètre qualité nutritionnelle puis finit aux ordures avec son emballage et son bilan carbone qui représentent la majeure partie du prix. Donc la question est effectivement de revoir l’occupation des sols avec des objectifs qualitatifs élevés. Même à 100 % bio, la France peut nourrir son monde si ce dernier voulait bien cesser ses caprices. La question est, comme souvent, assez transversale et nous renvoie aux enjeux environnementaux, sociétaux,
      économiques ou politiques habituels.

        +12

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    • perlou // 11.01.2020 à 10h08

      « Que peut-on faire pousser » et « la réponse était oui » ? Soit je n’ai pas compris la question, soit je n’ai pas compris la réponse, mais il me semble qu’il y a un problème dans votre formulation. Ceci dit, l’article ne me semble pas absurde, mais il fait trop la part belle aux arguments du rapport, que l’on pourrait facilement démonter point par point, alors que l’auteur se contente de tirer à boulet rouge sur L’UE en fin d’article. Ses arguments sur l’Europe sont justes, mais ce n’est pas la seule cause du déclin de la balance commerciale de l’agriculture française. La solution enfin n’est pas vraiment abordée et à mon avis elle réside, outre un protectionnisme contre le dumping social, dans le développement massif d’une agriculture agroecologique écologiquement intensive (j’y inclus bien évidemment l’AB), qui a fait ses preuves mais qui n’est pas promue car elle bute sur plusieurs lobbies, dont celui des pesticides et celui de la FNSEA toute puissante. Elle seule peut permettre une revitalisation des sols rendus quasi stériles par 70 ans de pesticides et d’engrais chimiques.

        +6

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  • Merlin // 11.01.2020 à 09h34

    **L’agriculture française produit et exporte moins. Partons de ce simple constat.**

    Premier point, il y a moins d’agriculteurs qui ont plus de terres pas exploitation qu’avant, il s’agit d’une volonté politique(état et syndicats majoritaires). Cette concentration mène à une mécanisation de plus en plus importante des sols et s’accompagne du recours massif aux produits phytosanitaires. La conséquence à court terme est simple, les sols meurent et sont moins à même de produire. La suite est un cercle vicieux. Ils existe des pistes, je conseille les travaux du couple Bourguignon.

    Second point, le bio produit moins que l’industriel. Ce n’est pas toujours vrai et c’est souvent faux, il s’agit de comparer ce qui est comparable. Cette affirmation est basée sur des études à parcelle identique avec et sans intrants, le résultat est prévisible. En revanche si on compare le rendement de matière séchè à l’hectare de microfermes bio bien conduites l’avantage est clairement au bio, avec une meilleure rentabilité qui plus est. Par exemples le ferme du Bec Hellouin. Plus d’informations sur les sites Produire Bio et l’Atelier Paysan.

    Troisième point, on remarque dans les deux premiers points les difficultés de sortir d’un modèle à bout de souffle. Sur le terrain il est très difficiles pour les porteurs de projets agricoles alternatifs de s’installer. Il y a un lobby agro-alimentaire financier-industriel très fort, avec des semenciers comme Limagrain(1er mondial), la FNSEA, le Crédit Agricole qui ont mis en place des outils(SAFER, Chambre d’agriculture…) à leur service.

      +18

    Alerter
    • Jacques d // 11.01.2020 à 09h55

      La dépendance de l’ agriculture au pétrole et autres énergies fossiles va régler le problème à moyen terme. Les fermes monstres n’existeront plus et c’est heureux : pour la biodiversité et les jeunes désireux de s’installer, aujourd’hui empêchés par le format mal adapté à leur projet. Autre frein rarement évoqué : beaucoup de parcelles de 05 à 50 ares appartiennent à des propriétaires bien souvent réticents à lâcher leurs terres. Raisons sentimentales, retrouver leur village tel qu’ils l’ont toujours connu lorsqu’ils viennent passer quelques jours dans la maison familiale (c’est du vécu). Les mêmes personnes qui, en fin ou en début de soirée d’ailleurs, se plaignent du manque de ferveur des nouvelles générations…

        +5

      Alerter
    • douarn // 11.01.2020 à 10h10

      Bonjour Merlin
      1er point : oui, les terres des fermes en cessation sont intégrées aux schémas productifs de fermes voisines, qui s’aggrandissent. Cela pose un problème d’endettement et de transmission. Les agroindustries et certains groupes financiers surveillent cela du coin de l’oeil. Reste les sièges d’exploitations des fermes en cessation entourées de lopin de moins d’un hectare bien souvent. Ces espaces n’intéressent souvent pas grand monde mais peuvent servir à l’installation de néoruraux.

      2nd point : se méfier du Bec Hellouin, il y a production avec un fort usage de main d’oeuvre stagiaire gratuite. Dans un contexte de bannissement d’intrants (phyto, engrais minéraux, frugalité carburant) qui simplifient la vie de l’agriculteur, il devient nécessaire de gérer la complexité locale (sol, climat, débouchés, …). Appliquer un modèle de production type Bec Hellouin quelque soit les complexités locales est un grand risque.

      3e point : après la 2nd guerre mondiale, il fallait nourrir la France, intensifier l’agriculture, et recycler l’industrie de guerre (vehicules tout terrain-> tracteurs, industrie des explosifs-> engrais azotés) dans un contexte d’abondance énergie/mat prem. Toujours dans le paradigme de l’agriculture intensive, SAFER, FNSEA ne s’intéresse que peu au sièges d’exploitation et à leurs lopins attenant du point n°1

      Enfin, faisons nous peur avec le bilan du 1er propriétaire foncier virtuel (hypothèques): https://www.les-crises.fr/mot-cle/credit-agricole/

        +6

      Alerter
      • Merlin // 11.01.2020 à 13h33

        Cher Douarn,

        La remarque sur le Bec Helouin est très juste, ce n’est pas forcément généralisable, je proposais cet exemple pour leur pédagogie. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai proposé aux lecteurs de consulter deux sites Produire Bio et l’Atelier Paysan.

          +1

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      • ouvrierpcf // 12.01.2020 à 18h55

        pour le point 3 En à peine plus d’un demi-siècle, la population française a connu de profondes mutations (économiques, démographiques, sociologiques…). Cela est particulièrement vrai dans le monde agricole : aujourd’hui, il n’y a guère plus d’un million d’exploitants agricoles de toutes spécificités y compris le bio en France, représentant à peine 4 % de la population active alors qu’ils étaient 10 millions d’actifs agricoles en 1945
        en 1946 40 millions 287 000 français sont founis en nourriture par 10 millions d’agriculteurs ou paysans en 2016 66 millions de français peuvent acheter des produits a ou via 770 00 agriculteurs éleveurs permaculteurs . ou ouvriers ingénieurs agricoles pour la production de matières énergétiques en 1946 elle était abondante ? ah bon ? pas chére en devises ah bon l’ARABIE SAOUDITE commerçait librement en 1946? sans passer par shell esso? ah bon,? au fait utiliser un char pour labourer en 1946 consommant 100 litres de gz il fallait trouver la bonne pompe! donc pour l industrie de guerre vous repasserez JOUARN votre raisonnement coince

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        • douarn // 14.01.2020 à 09h55

          Bonjour ouvrierpcf
          La « révolution verte » n’a débuté qu’après la moitié des années 50 pour être précis suite aux constats des manques (ticket d’alimentation par ex.) d’après guerre. A cette époque et jusqu’à la moitié des années 60, les découvertes pétrolières n’ont jamais été aussi importantes pour décliner ensuite.

          Peut être ai je mal saisi votre assertion : « en 2016 66 millions de français peuvent acheter des produits a ou via 770 00 agriculteurs éleveurs permaculteurs  » mais vous semblez négliger le poids des importations. Pardonnez moi mais la population française est nourrie par les agriculteurs du monde entier (porc allemand ou espagnol, lait hollandais, bientôt du boeuf canadien, des mandarine marocaine…). Une ville comme Paris est nourrie par le monde entier alors que Mme Barles (Agroparitech) nous dit qu’au début du XXe siècle, le bassin parisien et la Normandie suffisaient à fournir la nourriture des parisiens.

          Vous me faites dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas les chars qui labouraient !! La révolution verte a été le moyen de RECYCLER l’industrie, pas ce qui avait été fabriqué pendant la guerre. Les usines ford (qui faisaient aussi la Ford GPW (jeep)) faisaient des tracteurs qui ont labouré les champs française après guerre. Le procédé Haber a permit de fabriquer de l’ammoniac nécessaire à la WWII puis a été recyclé pour fabriquer des engrais azoté après guerre.
          Pardonnez moi, mais je maintiens tous les points évoqués, après guerre les USA étaient après guerre une puissance majeure industrielle et pétrolière.

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          Alerter
  • Geoffrey // 11.01.2020 à 09h48

    il faut nationaliser l’agriculture…

    on n’avance par parce que certaines personnes veulent continuer à s’empiffrer (agriculteurs inclus).

    je vois venir les signes de l’effondrement imminent ; car qui ose encore affirmer que le Kapitalisme, c’est « mieux » ?

    – concurrence déloyale (CETA !!!)
    – pollution des sols et cercle vicieux sui generis (faire du bio’ ? à quel prix ?)
    – grandir pour survivre : avec quel argent ?

    mais on n’avancera pas tant qu’ « on » niera l’impact maléfique des gens cupides (façon gilet jaune). C’est eux l’ennemi, pas les sacs de phosphate en soi…

    Geof’, communiste permacul’

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    • Véro // 11.01.2020 à 10h10

      On n’a vraiment pas besoin de nationaliser l’agriculture. On a déjà tout ce qu’il faut pour remettre en place une agriculture basée sur des exploitations familiales de taille moyenne, avec accès privilégié à la propriété foncière pour les agriculteurs exploitants (contrôle des structures, SAFER, bail rural). Mais tout ceci est mis en échec par l’UE.

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      • Merlin // 11.01.2020 à 13h42

        Un gros bémol sur les SAFER, au service des gros agriculteurs et de leurs bénéfices avant tout.
        J’ai autour de moi quelques exemples de projets en bio portés par des jeunes(formés et expérimentés) qui n’ont pas eu l’attribution de terres que la SAFER a préféré donner à des gros agriculteurs(FNSEA) déjà en place.
        Pour aller plus loin:
        https://reporterre.net/Les-Safer-gerent-elles-bien-les-terres-agricoles
        https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/LECLAIR/60033
        https://www.fnaim.fr/communiquepresse/1708/10-quand-la-safer-s-affaire-a-ses-petites-affaires.htm

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        • Patrick // 11.01.2020 à 14h03

          La Safer est typiquement le genre de truc au mieux inutile , au pire nuisible.
          Le seul avantage c’est que quand on achète une propriété ,les taxes sont moins élevées si le projet est « géré » par la Safer.

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        • Véro // 11.01.2020 à 16h21

          Oui vous n’avez pas tort, en pratique les abus ne sont pas rares. Mais l’instrument existe. En théorie il permet (ou devrait permettre) de vendre les parcelles en suivant certains objectifs, en principe favorables aux agriculteurs dans leur ensemble (régulation des prix, installation…). Il y a du ménage à faire c’est certain, mais on a les bases.

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    • Jacques d // 11.01.2020 à 10h56

      Que voulez-vous dire par nationaliser ? Selon les définitions, il se pourrait bien que la permaculture ne soit pas la bienvenue !

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      • Geoffrey // 12.01.2020 à 14h56

        nationaliser, selon moi, c’est par exemple un fermier lié par un contrat pluriannuel (base : 5 ans) où il s’engage à fournir X tonnes de choux/an contre 12 mensualités fixes (son salaire) avec un système de bonus/malus selon la qualité. Bien sûr, pas de pesticides, mise au travail de chômeurs contre chèques-repas…etc

        on doit nationaliser car si on fait juste du protectionnisme façon RN, on donne une rente aux agriculteurs : pq à eux et pas à l’industrie française ? or, ce n’est pas possible dans le cadre de l’UE, car « on » ne veut pas faire le frexit, donc…etc

        Geof’

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        • Véro // 12.01.2020 à 16h54

          Les systèmes de contrat existent déjà, ça s’appelle l’intégration, et ce n’est pas vraiment souhaitable, sauf pour certaines productions particulières. Et des chèques repas en échange d’une réquisition de chômeurs ? C’est la dictature en marche. Faire un frexit pour ça, non merci.
          En quoi les agriculteurs n’auraient pas droit, comme beaucoup d’autres, à ce que vous appelez une rente ? Sachant que l’industrie française bénéficie aussi de subventions actuellement, et qu’on peut tout-à-fait la protéger (en cas de frexit).

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  • florian lebaroudeur // 11.01.2020 à 09h59

    Ce qui est frappant, c’est que la source du problème est bien plus profond que les postures idéologiques conventionnels dont les préconisations respectives se révèlent toutes inopinées.

    Dans ce genre de situation, il faut la réflexion, la profondeur, l’ingéniosité, la responsabilité et le courage pour la surmonter, tout ce que notre société a désappris depuis 50 ans en s’enfonçant dans le culte du nombrilisme jubilatoire.

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    • perlou // 11.01.2020 à 10h13

      Quan vous avez dit ça vous n’avez rien dit.

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      • florian lebaroudeur // 11.01.2020 à 10h51

        Je me range du coté des écolos quand la qualité doit primait sur la quantité, mais il ne faut pas perdre de vue d’ou l’on vient.
        Ou serions-nous aujourd’hui si la mécanisation agricole permise par les énergies fossiles n’avait pas propulser les rendements agricoles à leur niveau actuel. Cela bien entendu au détriment de la qualité des sols.
        ça me met mal à l’aise de voir que des gens certes bien intentionnés mais plus adepte du rabâchage émotionnel que de la réflexion objective, la plupart issu de la petite bourgeoisie des beaux quartiers, se mettent à préconiser des solutions et des leçons de morale qui ne se sont jamais administrés à eux-mêmes. On ne voit pas en quoi les conceptions hors-sol des mœurs parisiennes vont permettre de remonter la pente d’un savoir-faire paysan en perte de vitesse.
        Le libre échange et le productivisme ont beaucoup de défauts facilement identifiables, mais il faut avouer que la piètre prestation de leurs plus virulents opposants leur sont d’une bouée de secours inestimable.

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  • Dany // 11.01.2020 à 10h21

    Bonne nouvelle, la surface agricole diminue, ça permettra à nos sols morts ( voir L et C Bourguignon) de se régénérer. Mauvaise nouvelle, le rapport s’intéresse aux pauvres à qui on doit assurer de la nourriture abordable donc de basse qualité : »La consommation de produits à base de farine blanche à faible teneur en fibres a entraîné une augmentation des maladies cardiovasculaires ces dernières années. » En 2016, près de la moitié de ces décès étaient liés à une mauvaise alimentation donc évitables.

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    • thierry44 // 12.01.2020 à 16h43

      ”La consommation de produits à base de farine blanche à faible teneur en fibres a entraîné une augmentation des maladies cardiovasculaires ces dernières années. »
      J’ai fait une recherche sur cette affirmation qui n’est reprise que sur des sites style allodoc, nutrimachinchose, bref les sites pour hypocondriaques qui se recopient les uns les autres sans souci de véracité.
      Je n’ai trouvé que l’étude « Cardiovascular diseases and nutrition in Europe: every second to third premature death preventable » comme source sérieuse qui en parle. Ils ont inclus des pays d’Asie Centrale dans l’étude.
      Ils disent que la farine blanche a un impact uniquement en Asie Centrale. Ils ont du changer progressivement leur alimentation ces dernières années dans cette région.
      Les sites qui en parlent ont bien entendu omis (volontairement ou involontairement ?) cette nuance d’importance.

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  • Tchoo // 11.01.2020 à 10h30

    Et bien sûr certains sautent sur l’occasion pour citer les pesticides comme un facteur de déficit. Allez donc voir ce que l’Espagne utilisé comme pesticide.
    Regardez en détail le marché du lait, autrefois cette production donnait un revenu solide et régulier aux paysans producteurs, aujourd’hui ils crèvent de faim et disparaissent les uns après les autres parce ils leurs manquent entre 5 et 10 centimes d’€ au litre.
    Ça vous tuerait de payer vitre lait 1€ le litre au lieu de o,90

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  • tchoo // 11.01.2020 à 10h56

    et puis petite précision supplémentaire: la production agricole sans pesticides est dans la plupart des cas impossible (c’est le cas pour tous les fruits), et l’agriculture biologique emploi aussi des pesticides, car seul les matières de synthèse issue de la chimie industrielle sont interdite.
    Mais la décoction de prêles, même si elle est dynamisée en fonction des phases de la lune ou le pyrèthre naturel sont des pesticides.
    D’ailleurs au sujet de ce dernier qui est un insecticide naturel, savez vous comment il est produit dans les pays africains pour alimenter les besoins de nos agriculteurs bio.
    Quand à la baisse des rendements en culture bio elle est effective (je veux bien rencontrer un producteur de blé bio qui produit 75 qtx/ha tous les ans) et le cout de production est plus élever.
    Ce que l’on ne fait pas avec le chimie, il faut bien souvent le faire manuellement (plus de main d’oeuvre) ou mécaniquement (plus d’énergie, plus de passage d’engins sur le sol, plus de tassement)
    Bref ce sujet est complexe, bourré d’interaction et les agriculteurs, n’en déplaise au basheurs s’adapte avec une remarquable célérité et compétence à toutes nouvelles données qui apparaissent. il y a peu de profession qui est autant évoluer depuis 60 ans et qui continue

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    • Jacques d // 11.01.2020 à 11h02

      Tout à fait d’accord à un point près : la décoction de prêle n’est pas, à proprement parlé, un pesticide car il ne tue pas la peste mais tente de réduire les moyens de son expansion (effet asséchant). Pour le reste, cela rejoint le post précédent : le consommateur est-il près à payer plus ? Oui, je pense à condition de lui apprendre à se nourrir mieux et donc revenir à un désir de « goûter » mieux. A l’école par exemple en lieu et place d’heures perdues à je ne sais quoi (mon ptiot se réveille et laisse mon commentaire inachevé !).

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      • Bats0 // 11.01.2020 à 12h18

        Tout est une question de choix dans sa consommation : si un tel mobile a une importance plus élevé que la qualité de son alimentation, le budget téléphonie primera sur celui de l’alimentation. Et malheureusement c’est souvent le cas des jeunes générations, surtout si ces dernières habitent dans une mégalopole. C’est absurde, mais une certaine réalité.

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  • miguel31 // 11.01.2020 à 11h19

    Tout de même bizarre que personne n’évoque les effets de l’Euro (en plus du dumping social et fiscal de l’UE, qui eux sont partiellement abordés dans le texte).
    Est-ce un hasard si, comme le montre précisément le graphique du solde agroalimentaire de la France, notre position se dégrade massivement avec nos « partenaires » de l’UE ?
    Avec l’Allemagne, l’implication de l’Euro est évidente : l’Euro étant 25 % trop faible pour l’Allemagne et 5 à 10 % trop fort pour la France, c’est donc une compétitivité-prix augmentée de 40 % pour nos voisins teutons (et dégradée d’autant pour nous) par rapport à des transactions entre ces deux pays s’ils avaient conservé leurs monnaies nationales (FRF et DM). Ce n’est pas rien, et cela s’ajoute aux effets du dumping social (travailleurs détachés…) et fiscal…
    Avec un retour au FRF, inutile de dire que les produits agricoles français redeviendraient ultra-compétitifs en Allemagne (tandis que les produits allemands perdraient nettement de leur intérêt en France…).
    Pour les pays du sud de la zone Euro, l’argument de la monnaie dite unique peut sembler déplacé : après tout, eux aussi pâtissent de l’Euro et même davantage que nous.
    Oui mais voilà : ils en pâtissent tellement qu’ils ont procédé à des dévaluations internes (baisse des salaires, de la protection sociale, des dépenses publiques…) si massives au cours des dernières années qu’ils ont retrouvé une compétitivité certaine (au prix de dégâts humains et sociaux que je n’aborderai pas), y compris vis-à-vis de pays comme la France, qui elle n’est pas encore allée aussi loin dans les cures d’austérité. Et là encore, l’argument monétaire lié à l’Euro est finalement tout à fait déterminant…

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    • Patrick // 11.01.2020 à 13h51

      c’est ce que écrit plus haut.
      Nous devons soit quitter l’Euro , soit baisser tous nos coûts ( salaires, retraites … ) d’au moins 25 % , ça va râler mais si nous n’adoptons aucune de ces solutions, ça sera la faillite totale. Plus d’industrie, plus d’agriculture .. donc une grosse partie du tertiaire n’aura plus de raison d’être ..

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  • calal // 11.01.2020 à 11h33

    il faut aussi integrer une idee importante concernant les rendements: comment le calculez vous?

    parce que depuis des decennies,les varietes plantees sont selectionnees pour satisfaire les besoins de l’industrie,du commerce et de la distribution.PAS LES BESOINS NUTRITIONNELS DU CONSOMMATEUR FINAL.
    Quand vous mangez certaines pommes ou certains fruits « anciens » ou « traditionnels »,vous en mangez un ou deux pas plus.Apres,vous etes rassasie. Les fruits « du commerce », »grande distribution », vous pourriez en mangez bien plus et la sensation de satiete ne vient pas…

    Est ce du a la varietee cultivee,a la qualite du sol ou l’aliment a ete produit ou a sa methode de culture,je ne peux le dire.Mais que veut dire un rendement en poids a l’hectare d’un produit charge d’eau en comparaison d’un rendement d’un autre poids pauvre en eau et riche en nutriment? ou un rendement d’un ble dont le son est trop riche en gluten?

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    • Yuri G. // 11.01.2020 à 12h24

      « concernant les rendements: comment le calculez vous? »
      Vous soulevez un point capital. En mécanique, le rendement d’un moteur c’est l’énergie produite moins l’énergie consommée. Il faudrait vraiment inclure tous les intrants dans le bilan énergétique d’une culture pour juger de sa performance.

      « …ou un rendement d’un blé dont le son est trop riche en gluten?
      Le son, c’est les résidus d’enveloppe de la graine après mouture, ils ne contiennent pas de gluten.
      On s’aperçoit en fait que les variétés anciennes de blé contiennent pratiquement autant de gluten que les variétés modernes et que les phénomènes d’intolérances observés sont plus liés à la qualité du gluten qu’à sa quantité.
      Le mode de culture est évidemment prévalent quand à la quantité de nutriments présents dans un aliment. La plante compte énormément sur les organismes symbiotiques (champignons, bactéries) afin de développer un système immunitaire résistant aux attaques de ravageurs (grâce à la production de métabolites secondaires). Ces processus sont sérieusement entravés dans un sol déséquilibré ou déficient.
      De manière générale, les variétés anciennes ou populations valorisent beaucoup mieux la dynamique symbiotique du sol que les cultivars modernes mais elles présentent aussi des désavantages en terme technique (faible productivité, mise à fruit tardive, etc…) ce qui explique malheureusement leur abandon progressif.
      Comme vous dites, il faut vraiment revoir les procédés de sélection variétale selon d’autres critères si on veut vraiment sortir de certaines impasses.

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  • Wakizashi // 11.01.2020 à 11h39

    Le problème de l’agriculture française est donc sa balance commerciale, et non pas la pollution des sols et des eaux qu’elle engendre (notamment la diminution de la biomasse par m3 de terre), et la piètre qualité d’une grande partie de ses produits (c’est devenu un véritable parcours du combattant pour se nourrir correctement). J’adore… Visiblement on n’a pas tous les mêmes priorités dans la vie.

    Tant que l’on vivra dans un monde où tout, absolument tout, est jugé à l’aulne du commerce ; où le commerce est l’alpha et l’oméga du sens de la vie et où tout autre domaine lui est subordonné, y compris et surtout la vie et la nature, on ne sortira pas de la merde dans laquelle nous sommes. Pour paraphraser Einstein, on ne risque pas de résoudre les problèmes avec le système de pensée qui les a engendrés.

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    • miguel31 // 11.01.2020 à 12h21

      J’ai absolument les mêmes priorités que vous, cependant la balance commerciale donne des indications très importantes, car on ne peut pas prétendre sauver la planète en important massivement des denrées qui pourraient être produites localement. De même que des déficits commerciaux récurrents conduisent mécaniquement à un rachat de l’économie française par des capitaux étrangers (et cela touche aussi, par exemple, les terres agricoles et les domaines viticoles…).
      Les évolutions de la balance commerciale ne font que traduire notre perte de souveraineté alimentaire, les effets délétères du libre-échange, du dumping fiscal, social et de la monnaie unique. En somme, des choix réalisés à notre place par des élites qui tuent un modèle de paysannerie et de production durable pour imposer un modèle d’agro-industrie mondialisée incompatible avec la sauvegarde de la planète à long terme.

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      • Wakizashi // 11.01.2020 à 13h14

        Vous confirmez ce que je dis : l’importation de produits pouvant être produits localement, les déficits conduisant à des rachats par des capitaux étrangers, l’agriculture industrielle/chimique au détriment de l’agriculture paysanne… le point commun des maux que vous dénoncez est la prépondérance du commerce, du bizness, sur l’agriculture, l’écologie et la santé.

        Quant à sauver la planète, c’est un peu… lunaire. La planète n’est pas en danger. C’est la vie à la surface qui est en danger, surtout les organismes complexes, à commencer par les mammifères. Si demain l’humanité disparaît, la planète s’en remettra très bien.

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    • Patrick // 11.01.2020 à 12h50

      « Le problème de l’agriculture française est donc sa balance commerciale, et non pas la pollution des sols et des eaux qu’elle engendre »

      Vous semblez sur-interpréter le propos de l’auteur :
      • il commente un rapport officiel sur l’agriculture française
      • cela ne veut pas dire qu’il ignore les enjeux du dérèglement climatique ou des externalités de l’agriculture intensive

      Votre approche est différente (protection de la nature, nutrition saine …) mais pas forcément contradictoire (relisez les notes de bas de page).

        +3

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      • Wakizashi // 11.01.2020 à 17h57

        Avec un titre comme celui-ci (« Agriculture française : chronique d’un désastre programmé »), il me paraissait tomber sous le sens que l’auteur allait parler du saccage de la vie et de la nature. Surprise, il parle d’économie, et seulement d’économie. Je persiste et je signe donc : nous n’avons clairement pas tous les mêmes priorités dans la vie.

        Son approche ne serait pas forcément contradictoire avec une sensibilité envers la nature ? Peut-être, mais l’économie lui importe visiblement beaucoup plus, puisqu’il ne parle que de ça. Or, tout discours sur l’écologie faisant l’impasse sur la cause première du désastre général, à savoir le capitalisme, est incohérent, et donc nul et non avenu. Autrement dit, tant que l’humanité persistera à mettre l’économie au-dessus de la vie, qu’elle soit humaine, animale ou végétale, elle ne pourra pas être qualifié d’évoluée à mon sens.

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  • Julien // 11.01.2020 à 13h11

    Les agriculteurs sont à moitié responsables de leur situation en ayant vendu leur âme au diable aux semanciers et producteurs de pesticides monsanto bayer. ils se sont fait royalement avoir et manipulé par cette industrie riche à milliards. Déverser des remorques de fumier devant les préfectures ne changera rien. Reprendre leur destin en main en shuntant tous les intermédiaires, en s’organisant pour produire de la qualité que l’on vendra direct au consommateur voilà leur salut ! quelque uns ont franchit le pas, les autres sont encore sous le coup de la propagande des semanciers depuis des décennies, l’autre fois au sujet des distances de sécurité pour les épandages, un agriculteur justifiais que l’utilisation de produits toxiques était faite à faible dose et que les études (qui les finance ces études??) prouvaient qu’il n’y avait aucun risque … je suis tombé de ma chaise . je ne comprendrai jamais comment on peut déverser des produits chimiques sur de la nourriture sous prétexte de productivité. Après bien entendu la PAC c’est le coup de grâce. Le Ceta et le mercosur c’est leur pierre tombale. mais à mon sens ils n’ont pas su prendre en main leur destin et se sont fait royalement avoir, pour être poli.

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    • Patrick // 11.01.2020 à 14h01

      un exemple à suivre ?
      La Nouvelle-Zélande s’était aussi trouvé dans la même situation avec une agriculture soumise à une quantité énorme de normes et réglementations , « compensées » par des subventions … bilan : une agriculture en faillite

      La solution était simple : suppression de tout le fatras administratif et des subventions , les agriculteurs ont du se débrouiller, avec juste quelques interventions de l’état de temps en temps.
      Bilan : une agriculture florissante.

        +5

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      • Véro // 12.01.2020 à 17h31

        Le cas de la Nouvelle-Zélande est très particulier. Essentiellement de l’élevage et du pâturage (qui ne sont pas les productions les plus subventionnées en règle générale).
        Les subventions qui ont été décidées à une époque correspondent au moment où la Nouvelle-Zélande perd son principal client, le RU, suite à son entrée dans l’UE, et au moment des deux chocs pétroliers. Il faut aussi préciser, outre le fait que les subventions directes n’ont été importantes que peu de temps, que les agriculteurs contrôlent les exportations par l’intermédiaire de structures ayant le monopole de la commercialisation.

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    • Véro // 12.01.2020 à 17h00

       » je ne comprendrai jamais comment on peut déverser des produits chimiques sur de la nourriture sous prétexte de productivité »
      Vous ne comprenez donc pas que les gens qui travaillent cherchent à avoir une rémunération, parce que la productivité n’est pas un prétexte, c’est une condition essentielle pour avoir un revenu.

        +2

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      • Julien // 13.01.2020 à 10h46

        Oui empoisonner ses concitoyens pour avoir un salaire c’est un concept que je n’intègre pas désolé…

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        • Véro // 13.01.2020 à 11h43

          Vos accusations ne reflètent pas la réalité, seulement celle de votre mépris de classe.

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  • serge // 11.01.2020 à 15h16

    Peut-être faut-il préciser que c’est fortement voulu. A partir du moment où les villages/villes moyennes, plus desservis par les moyens de transport et les services publics, disparaissent, les agriculteurs aussi. Ce qui permet de définitivement remembrer les espaces agricoles pour en faire des exploitations type US ou amérique du sud. Ce qui permet de massivement utiliser des intrants chimiques (plus personne à côté pouvant manifester), utiliser de la main d’oeuvre à bas coût importée (migrants par paquets de mille comme depuis quelques années), et en profiter pour poser, entre deux latifundia, des usines de retraitement des ordures, des éoliennes et autres superbes installations polluantes/dangereuses.
    Cela permet aussi la création de grands axes autoroutiers et de canaux aux normes européennes pour transférer les conteneurs de la mondialisation. Comme il n’y a plus de riverains pour demander de respecter leur santé/vie et que les consommateurs finaux se foutent royalement de la provenance de leur alimentation, voire de quelle manière elle est parvenue jusqu’à eux, on peut penser que le monde d’avant est mort. Définitivement…

      +1

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  • Camerlot // 11.01.2020 à 15h23

    Quand les terres cultivées chimiquement seront totalement mortes (voir et écouter Claude Bourguignon, Konrad Schreiber et d’autres qui étudient sur place, les bottes et les mains dans la terre, et pas seulement dans leur bureau), heureusement qu’il restera l’agriculture biologique et biodynamique pour qu’il reste une production agricole en France … et ailleurs.

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  • Pepin Lecourt // 11.01.2020 à 15h35

    Bref selon ce rapport, pour  » sauver  » notre agriculture en mode libre-échange il va de soi il faut augmenter la productivité à savoir un élevage style  » ferme des mille vaches « , l’élevage concentrationnaire, l’agrochimie intensive, et  » réduire les charges » entendons par là personnel encore plus mal payé, immigration clandestine !

    Pour moi c’est l’horreur absolue, la production de  » merde » toxique bourrés d’intrants artificiels, la maltraitance animalière monstrueuse et tout cela au nom de la religion du  » libre-échange  » !

    Qu’il y ait encore des promoteurs de cette abomination et qu’en plus ils représentent la très grande majorité d’opinion dans les milieux politiques et décisionnels est à désespérer totalement de l’avenir !

    Le XXème siècle fut celui du délire communiste, le XXIème sera celui du délire libre-échangiste peut-être encore pire !

      +5

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  • Bernadette // 11.01.2020 à 16h18

    Je pense que le consommateur devra débourser beaucoup d’argent pour bien se nourrir. Manger peu mais bien.

      +0

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  • jules Vallés // 11.01.2020 à 20h08

    «  »Nouvel échec pour la France dans son rapport au projet européiste, dont il est bien difficile, aujourd’hui, de comprendre en quoi elle lui bénéficie. » »
    Comme au bon vieux temps de l’URSS, quand le communisme échouait, c’était parce qu’il n’y avait pas assez de communisme…
    Avec l’UErss même constat, même remède, et…même conséquence> le retour inéluctable du réel !

      +2

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  • Owen // 11.01.2020 à 21h27

    Merci pour la qualité des échanges, notamment avec des interlocuteurs qui ont l’expérience du sujet. Je n’ai plus la même position tranchée sur le glyphosate.

    J’ai apprécié aussi le travail de synthèse bien articulé du rapport au sénat, présenté par Éric Juillot.
    On devine la prudence nécessaire au choix d’une politique agricole qui réponde aux différents enjeux présents. Et le niveau de réflexion et d’action dont ne dispose pas le personnel politique pour ce faire.

      +3

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    • Malbrough // 12.01.2020 à 09h19

      « Je n’ai plus la même position tranchée sur le glyphosate. »
      Merci , mais j’ai comme l’impression que c’est un des buts de l’article .
      donc exit les gros tracteurs et les labours profonds et viva les pesticides et les nombreuses firmes qui les surproduisent .
      Par contre pour la balance commerciale déficitaire on ne dit pas s’il s’agit de sous production , de sous vente ou de trop d’importations ….
      Je pense aux traités signés récemment de libre échange .
      Est-ce un encouragement à produire plus de faisandé , d’insipide ou dangereux , plus d’élevage intensif et laisser tomber la qualité qui se vendrait moins ?
      Autrement dit la réponse du berger à la bergère , qui n’admet pas que l’on remette en question ses choix productivistes quitte à continuer à détruire et polluer ?
      Bref je m’interroge .
      Wait and see .

        +1

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      • Owen // 12.01.2020 à 10h11

        Ou bien alors, on sait que le tout intensif, qui permet de nourrir les populations, française comme mondiale, nous mène droit au mur avec la destruction des ecosystèmes et le dévoiement de l’agriculture par la concurrence des prix de ventes.
        Maïs on sait aussi qu’on n’a pas encore, ou plus, la capacité de nourrir les populations avec le tout extensif car les compétences et expériences sont insuffisantes et les circuits de distribution nécessaires à l’économie locale ont disparu.

        Une bonne politique agricole serait le chemin à trouver pour passer de l’un à l’autre avec des étapes réglementaires. Par exemple ne pas interdire le glyphosate, car c’est trop tôt, mais commencer réglementairement le basculement de l’allocation à l’intensif vers l’extensif. Fixer aussi une date à moyen terme d’interdiction de vente des fruits et légumes en grande surface.

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  • Brigitte // 12.01.2020 à 08h19

    Mon 1er commentaire ayant été refusé, c’est d’ailleurs le cas de plus en plus souvent, j’en tente un 2ème.
    Tout d’abord à propos du Bio. Une agriculture semi-intensive, globale et présentée au consommateur sous une forme plastifiée peut-elle avoir un label BIO? De mon point de vue, non! Or, le capitalisme libéral-global a dévoyé le Bio comme le reste, rien ne lui résiste. Il faudra créer un nouveau label, tenant compte de l’énergie grise du Bio. Que des personnes de bonne volonté s’y collent et vite.
    Ensuite, à propos des pesticides. Leur consommation en France repart à la hausse, malgré tout ce que l’on sait sur leur nocivité. Comment expliquer une telle dérive, sinon par un contexte très tendu sur le plan économique qui fait baisser toujours la qualité et la loyauté?
    Enfin, à propos du pouvoir d’achat et de l’alimentation. Le budget dédié à l’alimentation à baissé de plus de moitié entre 1960 et 2010, au profit d’autres biens de consommation énergivores et parfois superflus. Les revenus les plus modestes préfèrent tailler dans leur budget alimentation plutôt que de se passer de l’écran plat et du smartphone. Du coup, à l’insu de leur plein gré, ils alimentent en retour un type d’agriculture intensive globale destructrice de l’environnement. Ce n’est pas un jugement mais un constat.
    Il faudrait revaloriser l’agriculture et l’alimentation. Le salon de l’agriculture ne suffit pas. Il faut une vraie politique militante.

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    • Véro // 12.01.2020 à 17h36

      Il n’y a pas de dérive concernant les pesticides, sur période longue (30 ans), ils ont tendance à diminuer.
      Le fait qu’il y ait une hausse récente s’explique essentiellement par une hausse de la taxe sur les produits phyto. Par ailleurs les augmentations de quantités d’une année sur l’autre s’expliquent aussi par le fait que toutes les années se suivent et ne se ressemblent pas, notamment sur l’aspect météo. Parfois il faudra davantage de fongicides par exemple.

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      • Brigitte // 13.01.2020 à 09h59

        @ Véro: sur les dix dernières années, il y a une augmentation de 12% en agriculture, alors qu’il y a une baisse de 30% hors agriculture, voies publiques, parcs et jardins. ça aussi c’est une tendance, qui va en sens inverse de celle que vous soulignez. Il me semble que ce n’est pas à négliger ni à minimiser en appliquant la dilution dans le temps.

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        • Yuri G. // 13.01.2020 à 10h33

          Brigitte, les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut. Comme évoqué plus haut, la hausse de consommation sur 10 ans est essentiellement due à l’abandon de l’élevage (retournement de prairies pour y mettre des céréales). Pour donner une idée, le coût de revient phytosanitaire d’une céréale est de 134€/ha alors que pour une prairie on est à 9€/ha.
          Au contraire, ce que l’on constate sur le terrain, c’est que les doses, les produits utilisés, et les volumes de traitement sont sans commune mesure avec ce qui avait cours il y a 20 ou 30 ans, on est donc plutôt sur une baisse tendancielle. Il y a aussi quelque chose qui s’appelle le bon sens et qui fait que la plupart des agris ne balancent pas des litres/ha pour le plaisir ; il ne faut pas oublier qu’une forêt primaire essaie de pousser tous les matins sur nos parcelles. Et la chimie à faible dose permet paradoxalement dans certains cas de favoriser la biodiversité. Il y a encore du boulot, on est d’accord, mais attention de ne pas tomber dans du dénigrement systématique, surtout que nous avons une des réglementations les plus strictes au monde sur les produits phytos.
          Quand au parcs et jardins, les enjeux ne sont pas les mêmes et il est tout à fait logique qu’ils aient diminué leur utilisation, pour le coup inutile. Il devrait y avoir une baisse de 100%

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        • Véro // 13.01.2020 à 10h55

          Il est pourtant vrai que sur 30 ans, on peut constater une diminution conséquente des ventes de produits phytosanitaires, tous usages confondus. On peut ajouter aussi que de nombreux produits ont été retirés.

          Sur un plan plus pragmatique, on ne peut pas penser que les agriculteurs déversent des quantités de pesticides sans compter, lorsque dans le même temps, on constate une dégradation du revenu agricole.
          Ou alors c’est que l’on fait un mauvais procès aux agriculteurs, dans le même genre que celui que l’on fait aux pauvres accusés de mal gérer leur argent et d’être responsable de leur situation.

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        • Yuri G. // 13.01.2020 à 12h41

          Un article de terre.net qui rentre un peu dans le détail des produits :
          https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/une-hausse-des-ventes-en-2018-mais-pas-un-echec-selon-didier-guillaume-205-165482.html#comment-container

          «On sait que si l’achat de produits phytosanitaires a augmenté, pour les CMR 1 et 2 (agents chimiques qui ont des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction NDLR) ça a énormément baissé.
          Les quantités de substances phytosanitaires les plus préoccupantes ont diminué de 15 % pour les CMR 1 et de 9 % pour les CMR 2 entre 2009-2011 et 2016-2018, selon le ministère. Cependant, « à partir du moment où on utilise moins de produits très toxiques, on en utilise d’autres qui le sont moins, et on sait que là où on faisait un passage, il en faut trois actuellement. Les substances qui augmentent beaucoup sont quand même celles qui sont les moins toxiques, les moins « dangereuses » ». Ainsi, « le glyphosate représente près de 10 % des produits phytosanitaires vendus, derrière le souffre qui est la substance la plus vendue et utilisée en agriculture biologique », a indiqué le ministre.

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          • barbe // 13.01.2020 à 19h15

            Merci Yuri pour votre enseignement
            J’avais entendu une émission sur france culture, qu’il n’était plus possible de réécouter dès le lendemain, je m’en étais d’ailleurs ouvert au médiateur, sans réponse.
            Bref, elle disait à un moment : en Italie du nord, près de bergame je crois, des céréaliers avaient décider de contracter une assurance contre les ravageurs, et passaient en bio (garantissant de meilleures conditions de vente) : les pertes avaient été de 4 %. Très peu. L’opération s’étaient révélée très rentable.
            Si d’aucuns ici ont des infos qui recoupent cela…

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            • Véro // 13.01.2020 à 20h07

              4% de perte c’est très peu, en bio on peut estimer la diminution du rendement autour de 50 %.
              Cependant, selon les espèces cultivées, la météo, ça peut évidemment varier.
              J’ajoute que si on ne réfère qu’à la 1ère année de conversion, voire même à la 2ème, les pertes ne peuvent être que limitées (pour la 1ère année de conversion il est possible de couvrir à l’avance la plupart des besoins en minéraux notamment, juste avant le passage en bio, du coup ça permet une hausse du chiffre d’affaires qui va pouvoir financer au plus près des besoins les cultures de la 2ème année de conversion. C’est à partir de la 3ème année que ça se corse).

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            • Yuri G. // 13.01.2020 à 20h33

              @Vero
              Mouais enfin tout ça c’est quand même très théorique. En première année de conversion, les reliquats de fertilisation favorisent aussi la levée d’adventices et pénalisent donc le rendement de la culture. Ce que j’observe chez moi (sur des terres relativement argileuses), c’est que les rendements s’améliorent avec les années, (même si c’est dur de faire des moyennes sur 3 ans). J’ai réussi à faire 30 qtx/ha en féveroles sur une parcelle cette année, sans aucun intrant, je pense que ça avoisine les rendements conventionnels. On voit des résultats similaires en avoine ou orge. Sur les cultures irriguées, les écarts de rendements sont également très réduits. Les variétés anciennes de blé ou les épeautres réussissent mieux en bio qu’en conventionnel.
              Quand aux légumes, j’ai la chance de pouvoir travailler avec une terre à 6% de matière organique et je peux vous dire que je dépasse le rendement de certains de mes collègues conventionnels, notamment sur tomate et courges. Et je ne suis pas le seul…

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            • Véro // 14.01.2020 à 08h22

              @ Yuri

              Non ça ce n’est pas de la théorie, c’est de l’observation. Et encore, je parlais en année normale, j’en connais qui ont choisi 2018 ou 2019 pour passer en bio, ce n’est pas la fête !

              Oui bien sûr, il y a des cultures ou des productions qui se prêtent très bien au bio, notamment en fruits et légumes mais pas seulement, et même des agriculteurs conventionnels qui pour ces cultures ou productions, ont une pratique vraiment très proche du bio (et depuis qu’on n’est plus obligé de passer la totalité de l’exploitation en bio, ça permet justement de devenir officiellement bio sur une partie de l’exploitation avec des changements minimes).

              Et effectivement, l’irrigation est un facteur favorisant. Il y a par exemple une exploitation qui pratique sur des centaines d’hectares la monoculture de maïs bio dans le sud-ouest, en irrigué, avec des rendements corrects. Ce qui me conforte dans l’idée que tout comme l’irrigation, l’agriculture bio est avant tout dépendante du lieu d’exploitation (potentiel du sol, climat, possibilité ou non d’irriguer), et qu’il est assez curieux de créer un différentiel de traitement dans les subventions pour ces motifs.

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            • Yuri G. // 14.01.2020 à 08h50

              « Non ça ce n’est pas de la théorie, c’est de l’observation »
              Une observation qui ne cadre pas avec les miennes, alors. Difficile de faire des généralités sans rentrer dans le détail des itinéraires techniques et du contexte pédo-climatique.
              Ce qui me gêne, c’est que vous laissez croire que le rendement en bio dépend uniquement des reliquats NPK conventionnels et qu’on irait forcément vers des rendements décroissants alors qu’on sait bien qu’il y a plein d’autres facteurs en jeu (précédents culturaux, taux de matière organique, C.E.C., Potentiel red-ox, activité biologique, variétés choisies, présence d’élevage, etc).

              « l’agriculture bio est avant tout dépendante du lieu d’exploitation (potentiel du sol, climat, possibilité ou non d’irriguer), et qu’il est assez curieux de créer un différentiel de traitement dans les subventions pour ces motifs. »

              Là, je ne saisis pas. Ce que vous dites est valable pour tous les types d’agricultures. Sur mes coteaux du Gers, je ne touche pas plus de subventions à l’hectare (DPB) qu’un agriculteur de la Beauce, qui a pourtant des potentiels de rendement bien plus élevés que les miens. C’est encore plus vrai depuis qu’on nous a supprimé l’ICHN.

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            • Véro // 14.01.2020 à 10h38

              suite

              @ Yuri

              Pour ce qui est des subventions, vous touchez peut-être même moins de subventions (DPB) que dans la Beauce, parce que très curieusement, les subventions ont été au départ calculées en tenant compte des rendements dans chaque département. Plus les rendements étaient élevés et plus les subventions l’étaient aussi. Les irrigants avaient aussi davantage que les non-irrigants. Et les actuelles subventions ont été calculées par rapport aux droits historiques.
              Avec les subventions on a introduit un traitement différencié des exploitations, pas forcément justifié, qui n’a fait que se renforcer au cours des années, avec le pompon de la régionalisation d’une partie conséquente des aides notamment à travers les MAEC, elles-mêmes sources d’inégalités et d’arbitraire.

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            • Véro // 14.01.2020 à 10h45

              @ Yuri

              J’avais fait un message qui ne s’est pas affiché.

              Je vous répondais sur les rendements.

              Je disais que oui les engrais de synthèse favorisent de meilleurs rendements.
              Mais il est certain que des engrais organiques peuvent suffire et même remplacer avantageusement les engrais de synthèse, tout dépend effectivement des reliquats azotés, des précédents culturaux, des engrais verts, de la culture… bref, voir le bilan prévisionnel. Le problème étant qu’il n’est pas toujours facile de se procurer des engrais organiques, en tous cas dans des quantités qui permettraient d’atteindre les rendements du conventionnel.
              Je ne parle pas de résultats à la parcelle, même en conventionnel on ne met pas toujours d’engrais de synthèse ou d’amendement organique.

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    • Genuflex // 13.01.2020 à 00h00

      Il existe un concept qui prenne en compte toutez ces considérations : « one health ».

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  • Philippe // 12.01.2020 à 09h31

    La compétitivité de l’agriculture a été mis a mal avec la mise en place des 35 h avec le renchérissement de tout les coûts en amont et en aval de la production avec de surcroît une grande distribution qui assure ses marges sur le dos de pme Françaises
    Conséquence, prix trop faible, appauvrissement et decouragement de trop d’agriculteurs ,vieillisement des outils de production, manque de renouvellement des générations ,nous ne sommes qu’au début d’un effondrement général
    Merci au media nationeau qui pour mettre en avant le bio qui n’apporte rien en terme de santé publique ,n’on de cesse de dénigrer l’agriculture Conventionnelle qui représente pourtant 90 % de la production, et envié par de nombreux pays

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    • Vero // 13.01.2020 à 10h59

      Je suis d’accord avec vous sauf sur les 35 heures. L’agriculture française est mise à mal bien plus sûrement par l’UE et par l’euro.

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  • Fctx // 12.01.2020 à 10h18

    Arrêtez de colporter tout et n’importe quoi. La France est certes le pays consommant le plus de produits de protection des plantes, mais c’est bien parce qu’elle a la plus grande surface agricole utile. Si vous faites le rapport, nous sommes loin derrière les pays bas, l’Espagne et bien d’autres. De plus aucune étude sérieuse n’est venue affirmer que les sols d’aujourd’hui sont moins productive qu’hier. Mais c’est tellement facile d’affirmer ce genre d’ânerie pour taper sur l’agriculture française qui vous nourri, dans un pays qui ne manque de rien.

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  • Denis // 12.01.2020 à 13h17

    Si je regarde les étiquettes des produits alimentaires, il y a beaucoup d’eau!
    On transporte énormément d’eau à travers le monde pour, non pas nourrir les humains, mais pour les escroquer. On bâtit des économies sur ce modèle : on parle de balance commerciale.
    C’est en soit un sujet.
    Discuter agronomie est un autre sujet.
    Discuter autonomie alimentaire est encore un autre sujet.
    Bien évidemment ils sont liés les uns aux autres pour le grand bonheur des
    marchands.
    Tout cela est possible avec une énergie fossile bon marché et disponible.
    Que va-t-il se passer quand le pétrole va manquer?
    Que va-t-il se passer quand les sols cultivés seront stériles?
    Que va-t-il se passer quand les abeilles auront disparues?
    Pas d’inquiétude, braves gens, nos technocrates corrompus auront la solution.

    Épilogue: au début, il y avait le jardin d’Éden…désormais c’est un désert.

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    • Narm // 12.01.2020 à 15h03

      mais n’oubliez pas

      qu’ il y a de l’eau sous les déserts 😉

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  • Jean Louis // 12.01.2020 à 18h21

    Si je comprends bien, abaissons les exigences normatives, faisons de la merde et tout ira mieux, nous empoisonnerons nos clients comme tout le monde !!!

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    • Véro // 13.01.2020 à 11h22

      Je pense que vous n’avez pas bien compris ce que dénonce l’article. Il montre l’embarras dans lequel se trouve le Sénat, conscient de l’origine des difficultés (UE, euro), mais incapable de le dire clairement, et même contraint de continuer à faire l’apologie européiste.
      Il se trouve donc réduit à souligner des points de détail (qui n’en sont d’ailleurs pas si on approfondit). Une montée en gamme ne pourra pas être la solution, c’est une évidence dans le contexte actuel. Oui les normes imposées en France sont plus sévères, et de façon souvent inutile (le rapport se garde bien de questionner ce surcroît d’exigences réglementaires).
      Bref, les recommandations préconisées débouchent sur pas grand-chose, un « pas grand-chose » néanmoins bienvenu car la tendance actuelle à vouloir toujours plus de normes environnementales en agriculture n’est jamais compensée et pèse de plus en plus lourdement sur la rentabilité des exploitations. Qu’on continue comme ça et on n’aura même plus besoin de réglementer, l’agriculture française aura disparu.

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  • Blabla // 13.01.2020 à 11h29

    En résumé, l’UE ruine notre agriculture depuis des décennies, alors on appelle à faire confiance à l’UE pour la sauver…

    « Dieu se rit des mortels qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet)

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  • Nanker // 13.01.2020 à 16h26

    Résumé rapide : après avoir tué notre industrie la « construction » européenne va tuer notre agriculture.

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  • plouf38 // 13.01.2020 à 21h20

    Chouette,
    j’ai tout compris ! Halte à l’agriculture intensive qui pollue et qui tue tout. Vive la polyculture sur de mini exploitations ttes mignonnes avec fruitiers, biquettes et un peu de céréales pour le pain complet le tout BIOBIO…
    ha merde on me dit qu’il faut au moins deux millions d’exploitations pour 60 millions de bouches…
    Qui s’y colle ???
    Quoi personne ?
    Personne pour se casser les genoux, les lombaires et les doigts plein de terre…vous préférez pianoter sur votre PC mad in china et lire les crises ha bon ?

    Message s’adressant aux 98% des personnes ayant écrit sur ce fil et qui ne sont pas des agris.
    Merci aux 2 % restant pour votre passion, votre courage et vos commentaires.

      +2

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    • Véro // 14.01.2020 à 08h32

      A titre d’info beaucoup d’agriculteurs arrêtent. Si l’âge leur permet d’espérer trouver un autre emploi, ou s’ils peuvent partir à la retraite, et s’ils ont fini de rembourser leurs emprunts. Mais beaucoup se retrouvent coincés dans le système.
      Quant à la solidarité, il faudrait déjà commencer par cesser de créer des divisions au sein même de la profession entre les bons (bio) et les méchants supposés empoisonneurs (accusation gravissime sans aucun fondement destinée à renforcer l’image positive du bio aux yeux des consommateurs, pour des raisons financières).

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  • Guirou // 19.01.2020 à 11h26

    Si je trouve l’article instructif mais à l’intérêt limité (la balance commerciale, encore et toujours…), je suis bien agréablement épaté par le niveau technique des commentaires.

    J’ai souvent cette impression que le problème n’est pas tant français au final.
    Je veux dire par la que si il y a encore beaucoup à faire à vous lire, la situation est meilleure ailleurs (point de vue économique), elle est pire (côté « environnementale »).
    Nous jouons le jeu des normes et c’est tout à notre honneur (même si, parfois, elles sont tournées dans le mauvais sens). Les pays voisins, voir éloignés qui eux font fi du carcan environnemental ont certes un attrait commercial que l’on comprend dans cet article comme un atout, mais quid du futur pour tout ce beau monde ?
    Ne sommes nous pas simplement en train de manger notre pain noir ?

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